À droite, l'école et ses élèves normaux, comme tout le monde.À gauche, le centre de redressement pour jeunes dangereux.Maintenant réunis, pour le pire.
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Le club de cinéma n'occupait pas autant ses journées qu'il aurait pu le croire. Être chargé des effets spéciaux et du maquillage ne le rendait pas utile à toutes les rencontres. C'était du moins le cas au début, mais maintenant qu'ils avaient commencé à vraiment tourner leur projet, il était là à quasiment chaque session et s'occupait du maquillage en collaboration avec Elena et avec son camarade chargé des costumes. Heureusement pour sa gestion du stress, personne ne lui avait demandé de prendre un rôle de figurant.
Aujourd'hui, malgré le soin qu'il y apportait d'ordinaire, il était un peu en retard. Quand il arriva peu après le début des horaires du club, ce fut pour trouver les autres membres désœuvrés dans la réserve de l'auditorium où ils stockaient leur matériel. Intrigué et inquiet, Robin s'avança vers eux.
« Qu'est-ce qui se passe ? »
Kelly, la présidente du club, semblait partagée entre la colère et le dépit. Elle haussa les épaules dans un grand soupir théâtrale et claqua ses mains contre ses jambes.
« On nous a volé notre caméra ! C'est pas possible, y a que moi qui ait l'accès sur ma carte ! J'ai dû oublier de fermer correctement. C'est de ma faute ! »
Depuis le début de l'année, il ne l'avait toujours vue que joyeuse et souriante, la trouver dans cet état était terriblement déconcertant. L'une des filles du club posa doucement sa main sur son épaule et entreprit de la rassurer. Ce fut Elena, sa co-maquilleuse, qui finit par se tourner vers Robin.
« Je vais aller faire le tour de l'école et voir si quelqu'un a repéré quelque chose. Tu peux aller en parler à l'administration ? »
Robin grimaça. Être vu en train de rapporter les actions de potentiels camarades de classe, n'était-ce pas la meilleure manière d'avoir une mauvaise image ? Mais devant l'air dévasté de sa présidente et le sérieux sur le visage d'Elena, il finit par opiner en ravalant ses réticences.
« D'accord. »
Elle le remercia, et il quitta l'auditorium et l'IRS pour se rediriger vers son école. Vu qu'il était en Gifted, et que le club était dirigé par une Tradition, il trouvait logique de s'adresser à quelqu'un de l'ISS. Il marcha donc jusqu'au bâtiment A en triturant la mèche de cheveux qui descendait devant son visage, et ses boucles d'oreille. La plupart des autres élèves étaient rentrés au dortoir, il n'avait aucune raison de se soucier de leur regard. Ne restait que celui des adultes.
Le jeune adolescent frappa timidement à la porte du bureau ISS-015. Avant de venir, et pour ainsi dire depuis qu'il était arrivé dans cette école, il avait appris à connaître de nom et de vue la plupart des gens qui travaillaient dans l'école et il avait consciemment choisi l'une des plus jeunes parmi les surveillants. Ça l'angoissait moins d'avoir affaire à quelqu'un qui était encore assez proche du lycée pour comprendre ses potentiels malaises, et sa nervosité qui commençait déjà à vraiment trop tirailler ses boucles d'oreille.
Il y a une chose que je n'aime guère dans le métier de surveillant. Oh, ce n'est pas de surveiller une salle d'étude car c'est important pour eux ce genre de moment, et cela peu même aider à réviser quand un élève nous demande un coup de main. C'est ennuyeux car il n'y a pas grand chose à faire, vu que toute activité nuit à l'efficacité de la surveillance. Ennuyeux mais pas désagréable. Je ne dirais rien sur les patrouilles, faire le tour des couloirs ou surveiller la récréation car j'aime cela, et puis cela me rappelle un peu ma formation de garde du corps payée par la famille Gustadores quand j'étais plus jeune, et avec l'avantage de savoir qu'il n'y avait pas besoin d'arme pour calmer les bagarres ou se faire obéir ! Les sorties avaient toujours un intérêt, que ce soit pour du sport ou de la culture. Non, la seule chose que je n'aimais pas était... la paperasse.
Franchement, on avait nos horaires de travail en début d'année, nos congés se faisaient pendant les vacances quand on ne travaille qu'à l'ISS comme moi, sauf s'il y a des sorties prévues pendant les-dites vacances bien sur auquel cas on avait droit à une semaine placée ailleurs. Alors quel besoin de devoir remplir des pages pour confirmer qu'on travaille bien correctement, pour dire ce qu'on a fait pendant telle heure, tel jour... Franchement, vivement que la responsable du personnel revienne car, même si je suis contente qu'elle soit en congé maternité, pour la naissance de son second enfant, une fille cette fois, je dois bien avouer que son remplaçant aime trop, bien trop, faire remplir des formulaires. Cela en est au point où l'on doit prendre sur notre temps de travail pour s'en occuper, au lieu de surveiller.
De fait, je me trouvais dans mon bureau, moment rare car je préférais vadrouiller dans les couloirs que de rester assise ici à ne rien faire, ou à écrire des rapports ou répondre à des documents... Je suis une femme de terrain pas de bureau, madre de dios ! Enfin, je sais aussi que je dois m'y trouver à certaines heures, et je le fais parfois comme maintenant, mais ce n'est pas dans un bureau que l'on surveille. D'où ma surprise quand on frappa à ma porte. Je levais la tête, clignant des yeux car mes collègues sont du genre à ouvrir en frappant, voir même à ouvrir sans frapper, et je mis donc une vingtaine de secondes avant de me lever et d'aller ouvrir.
"Oui ? Oh, bonjour monsieur Bardel. Entrez donc."
Je souris à ce jeune garçon. Un adolescent qui ne causait pas de problème et qui se distinguait surtout par une certaine timidité. Je refermais la porte derrière lui, l'invitant à s'asseoir sur une chaise devant mon bureau, prenant la seconde pour m'asseoir, préférant m'installer ainsi avec lui plutôt que de poser le bureau entre nous. Je comprend que certains ont besoin de cela pour imposer une distance mais j'ai tendance à ne le faire qu'avec ceux qui posent des problèmes plutôt que ceux comme le jeune homme en face de moi, surtout quand ils sont timides.
Vingt secondes. À quel point vingt secondes pouvaient paraître longues dans la tête d'un adolescent, qui plus est un qui n'avait vraiment pas envie de devoir faire le tour de l'étage ou même de l'école pour réussir à trouver quelqu'un pour l'aider. Heureusement, aussi longues soient-elles, vingt secondes ne restaient que cela, des secondes, et la porte finit par s'ouvrir. Il relâcha un peu sa boucle d'oreille. Il n'aurait pas besoin d'aller chercher quelqu'un d'autre.
« Bonjour. Merci. »
Invité à l'intérieur, il passa la porte et observa un instant la pièce. Il ne se faisait que rarement remarquer, il n'avait donc pas eu l'occasion d'entrer dans un des bureaux du personnel depuis son arrivé. Toujours un peu mal à l'aise, il marcha lentement jusqu'à la chaise que lui indiquait Ms Montoya et s'assit sans véritablement fixé son regard, partagé entre la curiosité et sa nervosité latente. Elle ne s'asseyait pas derrière son bureau. C'était rassurant, dans un sens.
Un peu trop droit pour être naturel, il posa es mains sur ses genoux en essayant de s'empêcher de triturer à nouveau ses bijoux, tic dont il avait le plus grand mal à se débarrasser. Il prit une inspiration.
« C'est le club de cinéma qui m'a envoyé. Hm. La présidente a mal fermé la porte et quelqu'un a volé notre caméra. »
Était-ce une bonne idée de mettre ainsi Kelly sur le devant de la scène ? Il n'y avait pas réfléchi avant de parler. Est-ce qu'elle lui en voudrait ? C'était un peu tard pour se poser la question. Pourquoi se posait-il toujours des questions trop tard ?
« Des membres du club sont allés fouiller un peu l'école mais... on s'est dit que ce serait plus simple avec une vraie aide. »
Ils ne pouvaient pas retrouver tous seuls le matériel et même s'ils le faisaient, il suffisait que les voleurs soient des IRS ou des gens violents pour que ça risque de mal tourner. Au fond, Elena avait raison, c'était une bien meilleure idée de faire appel à quelqu'un qui travaillait dans l'école, même s'il n'était toujours qu'à moitié à l'aise d'être le porte-parole.
Il me semblait nerveux mais c'était normal pour un hyper-timide comme lui. Il fallait juste que je sois patiente et lui laisse le temps de s'exprimer, et je sais attendre.
« C'est le club de cinéma qui m'a envoyé. Hm. La présidente a mal fermé la porte et quelqu'un a volé notre caméra. Des membres du club sont allés fouiller un peu l'école mais... on s'est dit que ce serait plus simple avec une vraie aide. »
Je fronçais les sourcils en l'entendant mais je me repris rapidement en hochant la tête. J'avais rejoins ce club, lors de ma dernière année ici, et j'avais même participé comme figurante, et cascadeuse, dans le film de zombies de Naomi, même si plus grand monde devait s'en souvenir. Que j'avais participé, pas du film car il m'avait semblé assez bon, même si je n'y connais pas grand chose aux films d'horreur.
En tout cas, que j'ai pu apprécier ma petite participation à ce club ou pas, un vol restait un vol et c'était une chose sérieuse. Je me redressais pour attraper mon calepin et un stylo et me réinstallais correctement sur ma chaise pour prendre des notes. Avant tout, il fallait clarifier les choses, les prendre dans l'ordre autant que possible.
"Je vois, c'est grave en effet. Cela étant, des étudiants n'ont pas à fouiller l'école d'eux-même, surtout qu'ils n'ont pas accès à toutes les salles. Bon, je vais te poser quelques questions, afin de clarifier les choses.
Tout d'abord, qui a ouvert la porte aujourd'hui et a-t-il, ou elle, fait attention si la porte était bien fermée ?"
Cela n'était pas bien compliqué, normalement. Toutes les portes nécessitent un badge pour être ouverte donc soit effectivement quelqu'un avait mal fermé la porte, une négligence pouvait arriver à tout le monde. Soit quelqu'un avait, encore, volé un badge du personnel et ouvert la porte avec. Il y avait déjà eu plusieurs vols l'année dernière, et même une ou deux fois cette année, par des élèves et cela était une cause possible que je ne pouvais négliger.
"Bien, maintenant, qui a découvert la disparition de la caméra ?"
Je notais les réponses du jeune homme, afin d'être sure de ne pas me tromper quand je ferais mon rapport au CPE. En voilà un qui ne sera pas du tout content qu'il y ait un vol, surtout que la nouvelle va vite faire le tour du lycée si les membres du club de cinéma font le tour de l'école. Enfin, peut-être que cela incitera le voleur a rendre l'appareil, même en le laissant quelque part où il sera facile à trouver ?
"Enfin, sais-tu ce qu'il y avait d'enregistré dans la caméra ?"
C'était important pour l'activité du club s'ils avaient laissé la cassette de leurs derniers tournages étaient encore dedans. Le préjudice sera réellement important car ils devront non seulement faire une demande pour avoir une nouvelle caméra si on ne la retrouvait pas mais ils seront aussi obligés de reprendre tout leur travail à zéro, et ce n'était pas une chose facile. Je notais encore une fois sa réponse puis je me levais en lui souriant un peu.
"Bien, allons voir la salle du club. J'aimerais poser les questions à ta présidente et jeter un oeil par moi-même."
Sait-on jamais : peut-être avait-elle été mal rangé, tout simplement ? Il y a tellement de chose dans cette salle, entre les costumes, le matériel de maquillage, que c'était possible.
Expliquer la situation était facile en tant que tel, mais il savait que ses informations n'étaient pas suffisantes. Il avait vu suffisamment de films et de séries pour savoir que ce qu'il venait de dire n'était, tout au plus, qu'un simple pitch, et qu'il y aurait beaucoup d'autres étapes avant de véritablement dérouler l'intrigue et trouver le quand, comment, pourquoi et surtout, qui. C'était la question la plus importante s'ils voulaient remettre la main sur leur caméra.
Installé sur sa chaise, Robin essayait de contenir son anxiété sociale pour pouvoir se montrer vraiment utile. Il n'était pas là pour se faire des amis ni pour se faire bien voir, et elle n'avait aucune raison de lui faire les mêmes remarques que ses enseignants de début de secondaire. Il n'en devenait pas entièrement serein pour autant, mais ça lui évitait de se prendre trop la tête.
« Je pense qu'ils vont juste aller poser des questions aux autres. »
Il espérait juste que personne n'irait prendre de risques. Une partie de ses camarades avait un côté tête brûlée très impulsif qui pouvait s'avérer dangereux s'ils tombaient sur les mauvaises personnes.
« Kelly est la seule à avoir la carte, donc c'est elle qui a ouvert. Je sais pas si c'était fermé. »
Mais si la fermeture était automatique comme pour toutes les salles de classe, il suffisait que le voleur ait claqué la porte derrière lui pour que la pièce paraisse fermée. Il ne comprenait qu'à moitié comment fonctionnaient les cartes magnétiques, mais il n'avait jamais vu quelqu'un verrouiller derrière lui. Comme la porte de l'appartement de ses parents qui se fermait toute seule mais ne pouvait être qu'ouverte avec une clé ; il s'était retrouvé enfermé dehors assez souvent pour s'en souvenir.
« Ça doit aussi être elle qui a vu que la caméra avait disparu. Ou Mickael, c'est lui qui s'occupe de notre matériel. »
Mickael était un élève de Forge dont Robin se tenait éloigné la plupart du temps, presque un cliché de gang avec ses muscles et ses tatouages. Mais au moins, il avait la force physique pour transporter tout le matériel du club presque seul.
« Il doit y avoir les quatre ou cinq dernières réunions. Normalement la carte mémoire est copiée tous les jours sur le pc du club. Comme ça Kelly prépare un tri des prises entre les réunions. »
Qu'elle ait oublié ou non de fermer la porte, elle n'oublierait jamais ça. Par contre, les fichiers n'étaient que copiés, ça voulait dire que le voleur pouvait voler et faire fuiter tous les extraits qu'il voulait. Alors oui, ce n'était qu'un film de lycée donc le préjudice de fuite de l'histoire était minime. Par contre, tous les ratés... Robin frémit. Il était de plus en plus content de ne pas être sur une seule de ces images. Il se leva en hochant la tête quand la jeune femme le précéda.
« Ils sont encore dans l'auditorium, je pense. »
Ce n'était pas là qu'avaient lieu leurs réunions mais il doutait que Kelly et les autres aient décidé de quitter la réserve de matériel alors qu'ils n'avaient de toute façon pas de caméra pour filmer quoi que ce soit, et que la présidente devait être encore effondrée et en larmes.
« Je pense qu'ils vont juste aller poser des questions aux autres. »
Espérons le. En général, les gens qui sont au club de cinéma ont soit une forte personnalité, comme Naomi à mon époque, soit très peu, comme moi même si cela ne veut pas dire que je sois un mouton. C'est juste que je n'ai pas l'habitude de me mettre en avant, et le club de cinéma, comme celui de théâtre, ait un bon lieu pour apprendre cela. Enfin, pour mon cas personnel, cela n'a pas changé grand chose. Certains me traitent toujours avec suffisance ou mépris, juste parce que je suis jeune, petite et étrangère. La discrimination est mon lot mensuel.
Je hochais la tête car c'était vrai que seul le président, ou la présidente en l'occurrence, avait le droit d'avoir le passe de la salle. C'était une règle pour éviter les vols, ou l'utilisation abusive de la salle du club ou par des personnes non autorisées. Bien sur, le personnel possède son propre passe universel. Ce qui n'empêchait pas les vols ou la perte de carte, bien sur.
« Il doit y avoir les quatre ou cinq dernières réunions. Normalement la carte mémoire est copiée tous les jours sur le pc du club. Comme ça Kelly prépare un tri des prises entre les réunions. »
Je hoche la tête. Décidément, l'informatique est une aide intéressante mais cela n'empêche pas que ce vol, si vol il y a eut, reste grave, surtout au prix d'une caméra. Ce n'est pas tout le monde qui peut l'acheter, et comme c'est un bien du club, c'est l'école qui a du la payer.
Je me levais pour le suivre. Ce n'était pas un trajet rapide mais il ne nous faudra que quelques minutes pour y arriver. Je marchais tranquillement, trouvant qu'il serait idiot que l'on courre car cela n'aurait servi à rien, mis à part paraître ridicule. Je tenais mon bloc-note dans ma main, le stylo coincé dessus. Je me rappelais certains épisodes de Columbo, que j'avais pu voir une ou deux fois quand je vivais dans la hacienda de maître Gustadores. J'aimais bien ce policier, même si je sais qu'il est fictif, à l'allure loin des canons des séries et des films, disgracieux quoi, mais à l'esprit taquin et avisé. Et puis c'était amusant qu'il ressorte sa femme à chaque enquête.
"Tu sais si votre club avait des soucis avec un autre ou si ta présidente avait des problèmes avec quelqu'un ?"
Je demandais cela certainement pour rien car il y avait fort peu d'étudiant, même en Forge ou en ¨Potion, qui oserait faire ce genre de vol par pur esprit de vengeance. Non, la personne avait surement eu autre chose en tête, comme revendre l'appareil. C'était, d'après mon expérience des milieux très pauvres, la raison la plus probable, mais je n'étais pas dans ma "ville" natale et donc les critères locaux n'étaient pas les mieux, donc je devais faire attention à garder l'esprit ouvert.
Nous arrivâmes devant l'entrée du club, le "lieu du crime", et je laissais le jeune Robin passer devant, vu que c'est lui le membre du club après tout, entrant derrière lui. Je laissais mon regard parcourir la pièce, non en recherche de preuve mais par nostalgie, et un peu pour voir qui est là. Je m'avançais un peu, tirant un tabouret de sous une table par une vieille habitude.
"Alors, où était rangée cette caméra ?"
Invité
Invité
Mer 2 Juin - 15:37
Invité
Film policier remasterisé
Je parle en #C1A273
Ⓒ Felicis
le mardi 27 avril 2021
◘ ◘ ◘ - retrouver ce qui a été volé
Marcher aux côtés d'une surveillante était extrêmement stressant, pour lui. Au creux de son ventre, il sentait le poids de regards imaginaires, le jugement de camarades invisibles, comme si être accompagné d'un symbole d'autorité faisait de lui une sorte de traître. Il était fort probable qu'aucune des personnes qu'ils croisèrent n'ait véritablement eu cette pensée, mais il n'avait pas le recul ni la maturité nécessaire pour y penser ni s'en rendre compte. Son regard louchait sur le bloc-notes, la démarche tranquille, les gens devant lesquels il passait, et il avait un mal fou à contenir ses tics nerveux. Son oreille n'eut pas la chance d'échapper à la plupart.
« Euh... je sais pas, Kelly est sympa... je crois. »
Il n'avait pas la moindre idée de ce qui pouvait se passer dans la vie de la présidente du club, mais elle n'avait pas l'air du type de personnes qui pouvait facilement s'attirer des ennemis. quant à savoir s'il y avait des rivalités entre clubs, vu qu'il était un peu la partie "dans l'ombre" du cinéma, il n'avait pas la place d'honneur pour le vérifier. La plupart des élèves de l'école ne devaient sûrement même pas savoir qu'il était membre de Live a live. Les autres seraient sûrement plus à même que lui de répondre à cette question.
Ils finirent par arriver à l'auditorium, près de la réserve de matériel où Kelly était toujours recroquevillée sur une chaise. Elle avait cependant l'air d'avoir fini de pleurer car quand elle releva les yeux, ils étaient rouges mais secs. Elle observa la surveillante, puis Robin, mais ses yeux se reposèrent bien vite sur l'adulte pour y rester. Ce qui, lui, l'arrangeait bien, car il n'avait pas envie d'essayer de (ni de réussir à) lire l'émotion dans ses prunelles.
« Elle était... dans la réserve avec le reste... »
La présidente ravala un hoquet et essuya ses yeux même si aucune larme n'avait pointé le bout de sa goutte.
« Il y a tellement de gens qui passent par l'auditorium c'est... c'est vraiment possible de trouver qui l'a prise...? »
« Elle était... dans la réserve avec le reste... »
La présidente ravala un hoquet et essuya ses yeux même si aucune larme n'avait pointé le bout de sa goutte.
« Il y a tellement de gens qui passent par l'auditorium c'est... c'est vraiment possible de trouver qui l'a prise...? »
"Mais oui, voyons. Commençons par vérifier qu'elle n'ait pas été posée et oubliée dans un coin, d'accord ? Aidez moi, monsieur Bardel."
Elle lui montra une partie de la salle, venant pour fouiller dans la zone encombrée d'éléments de décors, petits mais pouvant en cacher, sous un drap ou un masque par exemple. après un passage rapide, de quelques minutes, je ne trouvais rien, à part le costume que j'avais portée pendant le, seul, film auquel j'avais participé. C'était bizarre de le revoir et qu'il soit toujours là. Probablement qu'on peut l'arranger pour d'autres avec un peu de couture ? Et puis, il n'y avait pas tant de costumes que cela, aussi.
"bon, elle n'a pas l'air d'être ici. Vous pourriez appeler les autres ? J'aimerais interroger tout le monde."
Je posais à chacun les mêmes questions que j'avais posé à Robin, même si je devinais que cela n'apporterait rien. Je ne suis pas une experte mais je pense qu'il est important d'avoir tous les détails d'une affaire, surtout qu'en les regroupant, peut-être que l'on aura la solution du problème. Là-dessus, je comptais aussi sur Robin, qui avait la tête sur les épaules malgré sa timidité. Après tout, il devait connaître mieux que moi ces étudiants. D'ailleurs, je me tournais vers lui.
"Est-ce que le professeur du cours de Théâtre vient ici, parfois ? Je crois qu'il aide, à l'occasion, les élèves de ce club, non ?"
Je dis cela parce que cela me semblait logique. Après tout, la télévision, c'est du théâtre devait une caméra, non ? Peut-être a-t-il pu remarquer quelque chose ? En plus, il devait pouvoir entrer ici facilement avec son passe de prof. S'il donne des conseils, il faudra que je songe à aller le voir lui aussi.
Kelly n'avait vraiment pas l'air bien. Cette histoire de caméra volée aurait pu paraître excessive mais Robin avait appris à connaître la passion de la présidente du club et il savait à quel point cet acte l'avait touchée, probablement blessée plus profondément que ça n'en avait l'air. Mais tout de même, pleurer comme ça devant tout le monde, larmes ou pas, c'était... c'était impensable, pour lui. Mais bon c'était une fille, elle pouvait se le permettre.
Robin tiqua en entendant la surveillante s'adresser à lui. Une part de lui avait espéré que maintenant qu'ils étaient de retour au club, il pourrait se fondre dans le décor jusqu'à ce qu'on oublie qu'il existe. Mais vu qu'on lui demandait de l'aide, il opina en silence et participa à la fouille de la petite pièce où était ordinairement rangé leur matériel, puis au reste de l'auditorium, mais la caméra n'était nulle part. C'était prévisible, Kelly avait probablement retourné tout dans tous les sens avant de s'effondrer sur sa chaise.
Il ne fallut pas bien longtemps pour contacter tous les autres membres du club par sms et les faire revenir sur place histoire de vraiment recouper les versions. Robin se renfonça dans son coin, espérant que n'importe qui prendrait la parole à sa place mais visiblement, en tant que premier porte-parole de l'enquête, il avait accédé au rang de second gestionnaire des recherches. Il n'était pas certain d'être très à l'aise avec ce rôle, ni avec aucun rôle qui le mette sur le devant de la scène. Ce n'était pas pour rien qu'il se cantonnait à la section maquillage, peu importe le nombre de fois où on lui proposait un rôle.
« Euh... On est dans l'auditorium donc c'est là que Mrs Clyde fait ses cours mais je sais pas si elle aide vraiment notre club..? »
Kelly secoua la tête.
« On demande pas souvent de l'aide à l'extérieur, même aux profs. C'est plus fun quand on fait tout nous-mêmes. Et puis elle doit déjà gérer les pièces de ses huit classes de théâtre donc on va pas lui refiler du travail en plus. »
Oui, ça lui ressemblait bien, ce genre d'indépendance "parce que c'est plus amusant". Robin, lui, trouvait la prof de théâtre parfois un peu trop impressionnante pour oser lui adresser la parole. Derrière eux, l'un des élèves du club fronça soudain les sourcils.
« Y avait pas un club qui voulait utiliser notre réserve de matériel pour eux et qui ont pété un câble quand ça a été refusé ? »
La présidente releva la tête en écarquillant les yeux, puis se leva vivement. Le mouvement brusque dut la secouer un peu, car elle se rassit presque aussitôt en clignant rapidement des yeux.
« Oui ! C'était le club de... euh... je sais plus, de dessin, non ? Ils avaient pas la place pour stocker leurs peintures et leurs affaires juste dans les salles d'art... »
Robin plissa les yeux. Cette histoire lui était vaguement familière, mais il s'éloignait généralement des conflits, alors il n'avait pas tous les détails.
« C'est peut-être eux qui ont fait le coup ? Leur dirigeante avait pas l'air super contente... ni super sympa, franchement. »
Je vois que l'esprit d'indépendance de ce club n'avait pas changé. Même du temps où Naomi était la présidente, c'était ainsi, à agir sans demander l'aide à un professeur ou à un autre club. D'une certaine façon, c'était bien que des étudiants puissent avoir la possibilité de se lancer dans des projets sans l'aide d'adulte !
Par contre, j'ignorais que le club d'art avait besoin d'espace pour ranger leurs oeuvres. Franchement, s'ils avaient un soucis d'espace, n'auraient-ils pas du en parler avec le secrétariat avant ? Ou, plus simplement, ramener les peintures en trop chez eux, pendant les vacances s'ils sont internes ? Je ne vois pas l'intérêt de vouloir stocker tout dans la salle d'un autre club, surtout celui de cinéma qui a déjà du matériel à stocker !
"C'est une possibilité en effet. Toutefois, on ne peut accuser quelqu'un comme cela."
Oui, accuser quelqu'un juste comme cela, sans preuve et juste parce qu'il y a un peu d'animosité n'était pas sain. Certes, si c'est vrai, il est possible qu'ils soient coupables mais ce n'est que "possible" après tout. Je me frottais la nuque de la main gauche, hésitant sur ce que je devais faire, maintenant. Devais-je tout rapporter au CPE ou chercher la caméra dans les autres salles pour essayer de résoudre ce problème sans qu'aucun élève ne s'attire des ennuies, qui pouvait finir dans son dossier scolaire !
Après une minute, je pris ma décision. On pourrait me la reprocher mais au moins j'aurais ma conscience avec moi.
"Bon... tâchons de régler cela. Je vais aller faire le tour des salles de club pour voir si votre caméra est dans l'une d'entre elles. Il faudrait que l'un de vous m'accompagne, afin de pouvoir identifier la caméra."
On ne sait jamais si un autre club en a une lui aussi. Certes, on pourrait toujours regarder un peu de ce qu'il y a de filmer pour savoir si c'était celle de ces étudiants mais autant qu'un d'eux m'accompagne pour que je puisse le demander. Je levais une main comme plusieurs voulaient venir.
"Une seule personne, s'il vous plaît. En attendant, vous devriez plutôt vous concentrer sur votre activité."
De mémoire, il y avait la salle d'à côté où se réunit le club de sieste puis celui de peinture et enfin celui de lecture. Je pouvais fouiller les trois pièces, et si je ne trouvais rien, je verrais avec le CPE. Et si je trouve la caméra, on verra ce que je ferais sur le moment.
Les élèves choisirent Robin pour qu'il m'accompagne et je hochais la tête. C'était un bon choix, car il avait la tête sur les épaules, je trouvais. Je sortis et me dirigeais vers le premier objectif mais il n'y avait visiblement aucune caméra dans la salle occupée par le club de sieste. On voyait des coussins et des couvertures mais rien d'autre. Après nous être excusés, nous sommes allés dans la salle suivante, occupée par deux étudiants seulement.
"Pardon, je dois vérifier quelque chose,"
dis-je après être entrée et les avoir salué. Je me mis à chercher, trouvant qu'un des deux était un peu nerveux. Comme il regardait un peu souvent une armoire, je décidais d'aller l'ouvrir.
Le club d'art... Pendant que les autres réfléchissaient, Robin attira l'attention d'une autre membre du club pour qu'elle lui explique l'affaire. Apparemment, les membres du clubs d'art avaient demandé au secrétariat le droit d'utiliser la réserve de matériel de l'auditorium, mais l'administration avait refusé en expliquant qu'elle était déjà utilisé par le club de cinéma. Après ça, la présidente était revenue plusieurs fois pour les convaincre de libérer une partie de l'espace comme si le matériel de film pouvait n'occuper qu'un tiers ou la moitié de la pièce, et elle était systématiquement repartie furieuse parce qu'il était tout simplement impossible de stocker toutes les caméras et tout le matériel dans moins d'espace. De toute façon, la direction avait refusé principalement parce que le matériel était cher et que donner accès à la réserve sur trop de cartes étudiantes était dangereux, ce qui était parfaitement compréhensible.
Occupé à rattraper son retard, Robin sursauta quand ses camarades le désignèrent pour accompagner la surveillante. Evidemment, c'était lui qui était allé la chercher donc c'était logique, mais ça voulait dire deux choses à ses yeux. Premièrement, qu'ils ne l'estimaient pas assez essentiel au club pour qu'il leur manque s'il s'absentait. Deuxièmement, que les membres de tous les autres clubs allaient le voir en compagnie d'un adulte de l'école en train de fouiller leurs salles, et c'était la meilleure manière de se faire une réputation discutable. Il déglutit. Mais il n'osait pas s'opposer aux autres membres du club de cinéma, de peur de les braquer contre lui, alors il accepta sans discuter.
Ils quittèrent l'auditorium et traversèrent à nouveau la cour et le parc en sens inverse pour repasser côté ISS et rejoindre le bâtiment A, où se trouvaient la plupart des salles de club. Ils commencèrent par le club de sieste, où ils ne trouvèrent rien à part un groupe d'élèves endormis et tout un tas de matelas. Robin baissa la tête en reconnaissant Naev et pria pour qu'elle ne l'ait pas vu. Comme elle semblait endormie, il estima la probabilité assez élevée pour ne pas trop se mettre à stresser.
Le club de dessin et peinture, le fameux, se trouvait aussi au deuxième étage, dans l'une des salles d'art. Il n'y avait que deux personnes mais Robin reconnut la dirigeante et il dut admettre que les autres avaient raison : elle n'avait pas l'air très aimable. Il se mordit la lèvre en triturant sa boucle d'oreille, mal à l'aise. Sa façon de le regarder était vraiment dérangeante, il avait peur qu'elle lui saute à la gorge.
« Qu'est-ce que vous cherchez ? »
C'était lui qu'elle regardait et il baissa les yeux. Elle devait savoir qu'il faisait partie du club de cinéma mais il n'osait pas la dévisager pour savoir si elle avait l'air suspecte ou juste agacée. Peut-être qu'il avait vraiment volé la caméra et que ça l'énervait qu'ils cherchent, ou peut-être qu'elle ne l'aimait simplement pas par principe. Comme il ne répondit pas, il l'entendit ouvrir la bouche et commencer une phrase, comme pour insister, mais l'armoire, en s'ouvrant, laissa tomber des boîtes de maquillage qui l'interrompirent dans sa phrase. Robin releva la tête, fronça les sourcils.
« C'est à moi, ça. »
C'était sorti tout seul sans qu'il ait le temps d'anticiper et il recula d'un pas comme s'il craignait que la fille le frappe par réflexe. C'était le maquillage qu'il utilisait au club pour les effets spéciaux. Avec l'histoire de caméra volée, personne n'avait pensé à vérifier ça.
« ... Noah, c'est quoi ce bordel ? C'est toi qu'a fait ça ? »
Le deuxième gars du club roulait des yeux paniqués. Robin n'osa pas s'approcher pour savoir si, en plus du maquillage, il y avait plus de matériel du club dans l'armoire en question.
Bizarrement, le jeune Robin semblait encore plus nerveux d'avoir été choisi par ses camarades pour m'accompagner que lorsqu'il était venu me voir dans mon bureau. Peut-être était-ce parce que la pression, la confiance, de ses amis était plus importante sur ses épaules ? Robin n'avait pas l'habitude de cela, lui qui est timide, il était donc normal qu'il se sente nerveux.
Après avoir fouillé le club de sieste, où l'on ne trouva rien comme je le pensais, nous allâmes au club de peinture. J'avais salué les deux personnes présentes poliment.
« Qu'est-ce que vous cherchez ? »
"Un objet a disparu, donc je fais le tour des salles pour voir si quelqu'un ne l'a pas pris par accident"
, répondis-je à la présidente de ce club. C'était presque la vérité mais si j'avais dis les suspecter de vol, elle aurait crié au scandale ou un truc du même genre. Cela étant, elle ne pouvait m'en empêcher vu que je reste une surveillante, quand bien même elle me dépasse d'une quinzaine de centimètres. Toutefois, je ne m'attendis pas, une fois la porte du placard ouverte, à faire tomber trois boites par terre.
« C'est à moi, ça. »
« ... Noah, c'est quoi ce bordel ? C'est toi qu'a fait ça ? »
Agenouillée, je vis aussi la caméra du club de monsieur Bardel, enfin elle y ressemblait. Je pris les boîtes, les tendant au jeune homme, alors que le dénommé Noah Acklington préférait se taire, foudroyé par le regard de sa présidente.
"J'ignore qui a fait cela mais je connais ces boîtes et sais qu'elles appartiennent au club de cinéma. On utilisait les mêmes. Et je suis sure que si je regarde ce qui est filmé, je ne verrais rien de votre club, mademoiselle. D'ailleurs, le club d'art n'a pas besoin de caméra."
Je tendis les boîtes à Robin, récupérant la caméra en me décalant pour regarder les deux "artistes". C'est assez rare de ma part mais ma voix avait un petit côté froid quand je parlais aux membres de ce club, désapprobatrice par ce que je venais de découvrir. Voler et chercher à ruiner le travail d'autrui n'est pas quelque chose que j'apprécie.
"Monsieur Bardel, veuillez regarder s'il y a d'autres objets du club de cinéma ici, s'il vous plaît. Mademoiselle Barrington, monsieur Acklington, pourriez vous m'expliquer cela ou doit-on aller en discuter avec mon supérieur ?"
Lequel ne sera pas tendre avec ce club, qui pouvait être suspendu si cela arrivait. En fait, si je m'écoutais, ils ne mériteraient que cela mais ce serait pénaliser les membres innocents. J'allais devoir trouver un compromis, et une idée me venait en tête.
Tout allait bien. Aucun des deux n'oserait le frapper devant une surveillante, quand même. Même quelqu'un d'assez imprudent pour cacher des objets volés directement dans sa salle de club ne serait pas assez idiot pour faire une chose pareille, à moins que son but soit explicitement de se faire renvoyer de l'école. C'était bien ça qu'on risquait pour avoir frappé un camarade, non ? Il n'en était pas sûr, il s'écarta tout de même de la fille par prudence, et ne s'approcha du placard où étaient cachés les objets volés que lorsque la surveillante lui fit signe de venir récupérer ses boîtes. Prudent, il baissa les yeux pour éviter de croiser le regard du garçon ; il craignait trop d'y voir une colère qui l'aurait fait tressaillir. Il n'avait pas envie de se faire d'ennemis...
Pendant que Ms Montoya interrogeait les deux représentants du club d'art, Robin acquiesça à sa demande et commença à fouiller nerveusement les placards, frottant ses mains moites l'une contre l'autre. Tout allait bien, personne ne le regardait. Les deux autres étaient trop occupés pour le juger, ils avaient déjà leurs propres problèmes.
« C'est pas moi ! Jamais je volerai quoi que ce soit ! »
La présidente de club se défendait comme elle pouvait et Robin préféra rester en dehors de la conversation. Même s'il la trouvait facilement méchante, il ne la connaissait pas assez pour savoir si elle disait la vérité ou non. Et puis la vérité n'avait que peu d'importance : elle était méchante, il ne se mettrait pas sur son chemin. Il avait quatre ans à faire dans cette école et il ne tenait pas à les vivre en tant que souffre-douleur de cette fille, de ses amis et de ses successeurs.
« C'est Noah qui les a volées. »
Robin tressaillit. Elle n'hésitait pas une seule seconde à balancer son ami - à supposer qu'il soit son ami - dans le vide pour échapper à une sanction. Observant du coin de l'œil, il vit que ledit Noah serrait les dents mais ne disait rien. parce qu'il était vraiment coupable, ou parce qu'il acceptait de prendre la faute à la place de sa dirigeante ? Difficile à dire.
« On voulait juste un endroit pour ranger nos trucs. »
Finit par lâcher le garçon, presque à contrecœur. Robin referma la porte de son placard un peu trop fort et se ratatina sous les regards soudainement tournés vers lui. Il n'y avait rien d'autre que la caméra et les boîtes de maquillage dans les affaires du club, mais il préféra ne rien dire pour le moment.
« C'est pas moi ! Jamais je volerai quoi que ce soit ! C'est Noah qui les a volées. »
« On voulait juste un endroit pour ranger nos trucs. »
Je croisais les bras, regardant le jeune homme, qui me dépassait de quinze bons centimètres.
"Et vous pensiez, donc, que leur voler leur matériel les convaincrait à vous permettre d'utiliser leur salle comme entrepôt de la vôtre ? Ceci s'appelle du chantage, monsieur Acklington, et c'est l'un des actes parmi les plus répréhensibles que l'on puisse commettre."
Je me tournais vers la présidente, plus petite que lui et un peu plus grande que moi, ce qui ne changeait pas le fait qu'elle sache qu'étant surveillante, j'avais un certain pouvoir sur eux, surtout si je parlais de cela à mes supérieurs. Cela pouvait même causer la fermeture de ce club, soyons honnête !
"quant à vous, Mlle Barrington, vous n'avez certes rien volé mais vous saviez visiblement que votre ami l'avait fait., et vous avez choisi de vous taire. Au niveau judiciaire, vous seriez considérée comme sa complice."
Je les regardais tous les deux, notant bien sur leur réaction. Ce ne sont pas de mauvaises personnes mais ils sont jeunes, avec une enfance facile. Ils ignorent probablement tout de ce qu'on ressent quand on se fait voler une chose importante ou précieuse.
"Bien... je vais vous donner une chance à tous les deux de faire acte de pénitence. Vous allez proposer vos services, comme figurants, au club de cinéma." Je levais un doigt, pour les empêcher de m'interrompre. "Je surveillerais cela et si vous ne vous appliqué pas dans cette tâche, je signalerais cette affaire au CPE, ce qui veut dire que cela sera noté dans votre dossier. Je vous laisse réfléchir à cette chance que je vous offre, et vous préviens que je n'en donne pas de seconde. Faites moi savoir, et au club de cinéma, votre décision d'ici demain.
Pour finir, si vous manquez de place, peut-être devriez vous envisager de rappeler aux membres de votre club qu'ils peuvent aussi stocker leur oeuvres chez eux, ou dans leur chambre. Apprendre à gérer votre lieu d'activité fait aussi parti de ce que vous êtes censé apprendre.
Bien, monsieur Bardel, allons-y."
Je lui fis signe de sortir, le suivant et refermant derrière lui. Je laissais alors la tension me quitter, lâchant un soupir; Être ainsi, sévère et intimidante, ne m'a jamais plu. J'ai un peu d'expérience en la matière, car il faut savoir se montrer "dure" à l'occasion dans un bidonville, mais je déteste me comporter ainsi, même si j'étais légitime à le faire cette fois-ci, pour le bien de ce duo de pseudo-délinquant. Je m'avançais dans le couloir, avant de sourire un peu à Robin Bardel une fois que nous nous soyons assez éloignés du club d'art visuel.
"Bien, puis-je te laisser retourner seul à ton club et tout expliquer à tes camarades ? J'aimerais que vous acceptiez de leur laisser une chance de se faire pardonner mais je ne peux vous l'imposer. Je leur ai donné cette chance de rédemption, c'est vrai, mais c'est à toi et tes amis de la leur permettre. Pourriez vous me faire savoir si vous acceptez ?"
C'est aussi vrai, je ne tiens pas à imposer cela, l'ajout de deux figurants, ou accessoiristes ?, au club de cinéma. Cela ne se passera pas bien s'ils ne veulent pas de Mlle Barrington et de Mr Acklington. Sans compter que ça ne serait pas juste non plus de le leur imposer. Mais, sils refusent, alors il me faudra signaler le vol au CPE, et cela finira dans leur dossier, voir même monsieur Acklington pourrait se retrouver à l'IRS, pas pour tout le reste de ses études mais même pour quelques mois ce serait un coup dur pour lui.
Et ça ne serait pas fidèle à ma politique, de toujours laisser une seconde chance à quelqu'un qui n'a jamais causé de troubles avant, ce qui est leur cas.
The Wiesel Den 
![[2021] Film policier remasterisé (w/ Tsume) Tbab](https://zupimages.net/up/21/15/tbab.png)
