Suivre les règles, ou fermer les yeux [Will]

Il haussa les épaules. Will était ce qu'il voulait. Une princesse, un dragon, un chasseur, qu'importe. Il ne comptait pas s'arrêter à un pauvre rôle. La dernière fois, au milieu de sa tour de livre il se sentait princesse. Aujourd'hui, au milieu de tous les élèves et surtout face à Jesse, il se sentait roturier. Les personnages, bien que ce n'était pas une pathologie ni quelque chose qu'il utilisait non-stop non plus, était un moyen pour Will de s'exprimer. Ou alors de se foutre de la personne qui pensait qu'il s'exprimait au travers de ceux ci.

- J'ai plusieurs visages

Il le sentait quand même un peu perturbé. Et ça l'amusait. Défaitiste, il se disait que c'était probablement parce que Jesse venait de se rendre compte qu'il s'affichait avec la momie du village. Celui sur qui tout le monde est passé, drôle à traîner mais chiant à comprendre et à considérer. Il était celui dont on ne voulait pas être plus que de simples connaissances car être ami avec Will ou plus voulait probablement dire faire face à ses démons et à ses soucis psychologiques. Vu sa gueule, qui dit qu'il n'est pas dangereux d'ailleurs ?

Cela lui allait, il ne se sentait pas de construire quoi que ce soit avec qui ce soit non plus.

A ses mots, son sourire s’élargit et son désir s'acrue un peu. Il n'avait clairement pas envie "que" de l'embrasser. Il avait envie de sentir son corps dénudé contre le sien, d'entendre sa voix haletante et son prénom franchir la barrière de ses lèvres. Il désirait cette personne. Il retira rapidement ses pensées de sa tête pour rester lucide et présent sur ce qu'il se passait. N'importe qui pouvait venir les interrompre à n'importe quel moment. Jesse était populaire et il était persuadé qu'il y avait pleins de personnes qui craquaient sur lui et qui voudraient faire cesser ce rapprochement entre eux deux.

-Et que trouves-tu à ce roturier ?

Dieu ce qu'il aimait parler à la troisième personne. Aucune prétention de sa part, il avait juste une impression agréable, comme si la métaphore filait sans que ça ne parle jamais vraiment de ce qu'il représente. Il le sentit se rapprocher bien qu'il n'en avait qu'à moitié conscience. Il n'avait qu'une envie: l'avoir, le posséder. Mais sa classe et son comportement faisait qu'il n'en montrait rien à part ce flirt qui durait depuis assez longtemps pour lui faire espérer quelque chose.

Il le vit d'un coup presque sursauter à la résonance d'une note provenant de la corde d'une guitare. Cela le fit presque grogner, surtout quand il le vit se reculer. Cependant il nota qu'il avait gardé sa main assez basse dans son dos.

Mais ses mots suivants résonnèrent en lui comme la plus belle et enivrante des invitations. Qu'importe ce qu'il se passait là bas, un baiser chaste ou plus, il savait qu'il allait se passer quelque chose. Et c'est ce qui importait vraiment. Cette tension n'avait pas pu grimper pour rien. Il le fixa, toujours très calme, imperturbable. Il sourit.

- Il me semble aussi

Son regard se déposa sur la porte des loges. Il revint sur Jesse. Puis Will s'en alla vers cette direction sans rien dire d'autre. Il aurait pu le tirer par la main, lui attraper (doucement) le bras pour être sûr qu'il n'allait pas se retrouver seul dans cette salle. Mais sa manie d'aimer la mise en scène lui disait d'amener ça avec plus de tensions. Plus de sensualité. Il lui lança alors un dernier regard avant de traverser la foule pour se diriger vers la porte. Il vérifia que personne ne le suivait puis rentra. Il s'avança, il avait l'impression que son pouls avait augmenté. Étrange pour quelqu'un d'aussi calme que lui. Il observa tous les déguisements. Il voyait les sacs des musiciens posés.

Il se dirigea vers le mur en face et y posa son dos, tourné vers la porte. Il espérait vraiment ne pas se retrouver complètement seul. Au fond, et sans qu'il en ai conscience, ça le blesserait probablement un peu.

Le temps qu'il vienne, il attendait, posé contre le mur. Et s'il se retrouvait seul ? Et si ce gars se disait que finalement non, ce n'était pas une bonne idée ? Au pire il restera ici pour s'amuser avec les déguisements. Mais actuellement, il avait seulement envie de ressentir quelque chose de fort bien que rien ne pourra probablement jamais le satisfaire complètement. Il fixait le sol, se demandant si ça allait lui suffire pour la soirée ou si l'herbe allait-elle devoir s'inviter pour compléter tout ça. Tout dépendait. Combien de temps avaient-ils seuls ? Une grosse demie heure ? Une heure ? Il se foutait bien que quelqu'un rentre. Mais pour le président des élèves, c'était probablement autre chose. Ce qui était bien dommage.

Il vit la porte s'ouvrir et le vit rentrer. Un sourire revint rapidement sur son visage et il le regarda.

- J'ai faillis attendre

Il croisa les bras en le regardant s'avancer. Il observa sa main, glisser le long de son bras jusqu'à revenir vers son épaule. Il ne le lâchait cependant pas des yeux, se revoyant la dernière fois dans la bibliothèque. Quand il lui demanda s'il l'avait manqué, il répondit simplement:

-Plus que tu ne l'imagines

Il resta silencieux quelques secondes tout en l'observant. Il n'allait pas y aller de lui même c'est ça ? Ahla, c'était toujours à Will de se lancer. Mais il s'amusait à voir ses yeux pétillants de désir. Il se demandait à quel point il le désirait. Jesse le savait-il seulement lui même ? En tout cas il le sentait fixer ses lèvres avec insistance. Il s'avança alors un poil et glissa ses mains contre sa taille. Doucement, il tourna leur position pour le placer contre le mur, sans brutalité, tout ça en douceur. Il le fixa, décidant de faire grimper la tension d'un cran de sorte à ce qu'il ne puisse plus se retenir. Voyons voir à quel point le fameux Jesse pouvait garder son sang-froid.

Il approcha son visage du sien, frôlant ses lèvres aux siennes sans pour autant les toucher, sentant son haleine arrosée au soda. Ses mains glissa doucement jusqu'à sa hanche, dans un calme olympien bien que contrairement aux apparences, les pulsassions de son coeur avait augmenté. C'était l'un des avantages d'être patient, il pouvait faire attendre, faire languir, frustrer comme il le voulait par la seule magie d'ignorer sa propre frustration.

Sa langue sortit doucement, frôlant très légèrement ses lèvres. Il avait lui même du mal à savoir quelle avait été la première excuse pour qu'ils aillent ici. Il recula sa bouche et vint avec malice déposer un baiser dans le creux de son cou, attentif à toutes réactions qu'il pourrait avoir, négative comme positive. Histoire de bien pouvoir s'adapter. Son visage revint alors en face du sien, ses lèvres proches des siennes, évidemment.

-Tu n'arrêtes pas de les regarder...Dit-il en souriant dans un chuchotement

Il marqua une pause

-T'as qu'à les prendre

Il voulait voir avec quelle intensité il allait craquer. Car il allait forcément craquer, c'était obligé. Quand même.

Il était dans son élément. Et ça se voyait, il ne dégageait rien d'autre que du désir et du calme. Il maîtrisait la situation et cela malgré sa taille bien inférieur au second. Son coeur pulsait dans sa poitrine, lui demandant cependant d'y aller, d'arrêter ce foutu jeu et de l'embrasser à nouveau pour enfin laisser la dopamine et l'endorphine shooter son corps comme il en avait tellement besoins. Celui-ci était en ébullition, anticipant ce qu'il allait ou pouvait se passer. Et il devait tout de même faire un effort pour ne pas trop fantasmer sur ce moment et avoir des réactions disons, indésirables. La dernière chose qu'il voulait était de jeter une gêne et de faire fuir son cadet. Même si le désir était bel et bien là.

Il tenta alors de le faire craquer et évidemment cela fonctionna. Jesse était arrivé à bout de la résistance et du jeu, il voulait du concret. Le jeune homme sourit et sentit ses lèvres s'emparer des siennes. Il prit conscience de là où il posait ses mains, de la distance réduite entre leur deux corps et de ses bras l’entourant avec envie tandis que le faux albinos avait fermé les yeux sous les sensations qui traversaient et part et d'autre son petit corps. Ses mains à lui restaient sur ses hanches tandis qu'il était difficile d'expliquer toutes les sensations qui prenaient part en lui, qui lui donnait envie, ni plus ni moins, de fondre en lui. C'était probablement plus fort qu'à son habitude à cause de ce jeu, à cause de l'incertitude de la fin, à cause du fait que la première fois il n'était pas arrivé à ses fins. Will n'était pas non plus un Don Juan a qui tout le monde donnait le ciel mais les refus n'étaient pas non plus habituels. Et même s'il ne l'avait pas mal prit, il ne pouvait ignorer que ça l'avait un peu frustré.

Il bougeait alors sa bouche contre la sienne, imposant le silence d'un point de vu extérieur bien que dans cette bulle, il n'y avait pas une voix qui s'était tut. Il finit également par manquer d'air qui le fit reculer. Il releva la tête pour pouvoir observer son visage, le laissant reprendre son souffle. Cela ne pouvait pas être finit, il en voulait encore. Il avait toujours soif.

Il glissa sa main sur sa joue qu'il caressa avec son long sourire narquois et provoquant mais avec une tendresse inattendu. Pourquoi être brutal ?

Il n'en avait pas finit avec lui. Il voulait l'émoustiller. Ainsi, Will avait l'impression d'être une sorte de succube. C'était peut-être le cas. Les sensations fortes, qu'importe soient leur nature, étaient devenues vitales pour lui. Il colla alors complètement son corps au sien, ne laissant plus un seul centimètre d'écart, et attira à nouveau ses lèvres vers les siennes une fois sûr qu'il avait reprit de l'air. Cette fois si, il fut plus passionnel et petit à petit, sa langue vint se faire une place entre les deux croissants de chairs. Son autre main se posa contre son torse mais ne bougea pas. Il pouvait ainsi sentir ses pulsassions cardiaque tout en le tâtant un peu. Qu'y avait-il de plus agréable à toucher d'un torse après tout ?

Elle était peut-être la sensation la plus positive qui pouvait également calmer tout son trouble interne. Contrairement à la violence ou à la drogue, il n'y rien de négatif à prendre un bon temps. Bon, rien n'empêchait non plus une accoutumance mais c'était mentalement et physiquement meilleur que de finir avec tout un tas de fils rouges sur le visage. Il fermait les yeux, respirant son odeur, il voulait le posséder, le sentir contre lui et entendre ses soupires. Il s’emballait probablement plus qu'à la bibliothèque. Peut-être à cause de l'alcool, peut-être à cause de l'ambiance, du fait que c'était la nuit, qu'il connaissait Jesse, qu'il avait le souvenir d'avoir été frustré ou encore parce qu'il sentait le second également réagir.

Il l'avait, à vrai dire, surtout sentit quand il s'était pressé contre son corps. Ce qui n'avait pu que le faire sourire d'avantage, loin de se moquer ou de trouver ça indécent. Au contraire, il avait l'impression de plaire et d'exister dans le regard de quelqu'un et c'était plus qu'agréable. Il l'avait donc observé d'un regard provoquant jusqu'à ce qu'il l'embrasse à nouveau. Son souffle était un peu plus court, ce baiser étant rapidement devenu humide prenait son corps et créait tout un tas de frissons le long de son échine pale et avide de caresses. Sa main se maintenait sur sa joue tandis qu'il crispait légèrement l'autre sur son torse, rêvant d'une véritable peau nue sous ses doigts. Will était en plein fantasme. Au cas où ce garçon veuille en rester là, il aura au moins eu tout un tas de belles images en tête accompagnées de véritables sensations.

Il dû au bout d'un temps reculer ses lèvres pour respirer. Il le fixa cependant, la bouche humide et légèrement saliveuse. Quelle étrange pratique que celle du baiser avec la langue tout de même. Mais quelle délicieuse saveur. Il l'observa alors avant de le sentir revenir à la charger et déplacer ses mains sur son visage et son dos. Le plus petit reprit le rythme avec envie, son coeur plus rapide et l'envie et l'espoir de pouvoir arriver à ses fins assez présentes. Il était comme ça, il recherchait cette sensation, c'était bien plus compliqué du simple fait d'être un obsédé ou d'être pervers. C'était une drogue comme une autre.

Alors que le baiser durait, il ne pu s'empêcher de tenter quelque chose d'un poil plus vicieux. Car sentant la réaction du corps du second, il déplaça doucement son genoux entre ses jambe. Quelque chose de subtil, loin d'être brute ou d'appuyer comme un taré, il voulait juste ne pas perdre cette intensité. Il avait envie qu'ils quittent cette foutue soirée, qu'ils aillent au dortoir à  moitié vide pour être tranquille. Ici, il y avait trop de chances d'être interrompu. N'importe qui, un membre d'un groupe qui vient, un professeur, l'oubli d'une partition, une...

Il entendit le bruit d'une porte s'ouvrir. Il sursauta et eu un petit geste de recul pour se retourner. Il vit un élève qui sembla surpris. Peut-être un membre  des groupes, peut-être un ami qui devait aller leur chercher quelque chose, enfin bref. Un indésirable. Il eu un moment de silence.

- Je devais...Prendre le téléphone...

Il s'avança rapidement, visiblement conscient qu'il interrompait quelque chose. Il avait le regard fuyant. Il prit alors l'appareil électronique et sortit. Will soupira, il craignait un peu qu'il ébruite cela. Pas pour sa réputation ou autre, qu'importe que les gens soient au courant. Mais il ne voulait pas qu'une bande de cons s'amusent à rentrer toutes les trois secondes pour vérifier. Surtout quand ce sont deux garçons.

Il se tourna vers Jesse et s'approcha de lui, se collant quand même à nouveau. Il prit une mèche de ses cheveux entre ses doigts et dit d'une voix sensuelle et séductrice accompagnée de son fameux sourire.

- Ecoute, et si on sortait, qu'on quittait ce bal à la con qui fonctionnera très bien sans nous et qui ne sera jamais aussi agréable que tout ça pour aller au dortoir ...? Car on va pas se mentir, on risque d'être interrompu régulièrement.

Il espérait vraiment que ça fonctionne cette fois si, il en avait besoins, ce soir, il voulait cette soirée, il voulait se sentir dans les bras de quelqu'un, il voulait sentir du plaisir.  Il glissa ses doigts le long de sa joue, traçant la ligne de sa mâchoire.

- Je pourrais..M'occuper de ta petite réaction en bas et dis-toi que si je rate mon échec à mon examen, c'est peut-être la dernière fois qu'on se voit et la dernière chance qu'on a d'être libre de nous deux. Tu vas pas me dire que tu n'en as pas envie ?

Will parlait à voix basse, sur le ton de la confession, créant cette bulle entre eux qu'il voulait garder intact. Il déposa quelques baisers contre son cou, comme s'il voulait lui donner un avant-gout. Si le second refusait, qu'il préférait son bal à la con, ces élèves stupides et cette musique trop forte mélangée à la volonté superficielle d'être le plus élégant et monter sur le podium, il finirait probablement à se défoncer dans un coin. Il avait besoins d'une dose de bonheur, et il voulait que ce soit avec lui, loin des cons qui peuvent rentrer, loin de la chaleur insoutenable émanant des élèves transpirant autour d'eux, loin de ces masques stupides et loin de sa propre solitude.  

Il était facile de voir qu'il tentait de le convaincre. C'est que la dernière fois, il ne lui avait pas semblé prêt et ne savait pas si les choses avaient évolué. Bon, cela faisait un moment maintenant depuis cette dernière rencontre intime mais ne savait-on jamais après tout. Mais ce soir, Will avait réellement envie du second et la frustration sonnait comme un possible cauchemar. Peut-être que l'envie était d'autant plus grande puisqu'il le connaissait un peu plus désormais et qu'il s'était fait plus ou moins une confirmation interne que ce gars était réglo, même plutôt gentil ? Il était l'un des rares à lui avoir donné une possible idée de voie.

Oui, peut-être que cela faisait amplifier ce désir chez Will où l'émotionnel tenait une place plutôt importante.

A ses mots, il lâcha alors un long sourire. Il avait définitivement accepté. La satisfaction qu'il en ressentit fut franchement difficile à décrire. Comme un frisson apporté par ces simples mots, l'anticipation entre autre des futurs sensations qui allaient passer sous sa peau. Il se mordilla alors la lèvre avant de sentir sa main se faire attraper.

Le jeune homme le laissa l'entraîner tout en fixant leur deux paumes l'une contre l'autre. Il sentait l'impatience et la fébrilité de Jesse. Comme s'il le désirait plus que tout. C'était à vrai dire plutôt rare qu'il mette une personne dans cet état là et ça ne pouvait qu'embellir son égo. Habituellement, les choses se faisaient tout de même plus calmement. Cette fois si, c'était comme si ces baisers et ce contact devenait presque un oxygène à la fois accoutument et délicieux. Il sourit alors, traversant l'extérieur, content qu'il ne les fasse pas passer par le nid de guêpe qu'était la foule au dehors. Il voulait seulement de la tranquillité et le seul son de leurs deux voix comme bruit.

Il continua alors sa traversé, regardant le dortoir s'approcher sans spécialement parler sur le chemin. Il croisa quelques élèves, il se demandait si ça paraissait évident ce qu'ils comptaient faire d'un point de vu extérieur ? Allez savoir. Il oublia vite cette pensée quand il rentra dans l'infrastructure. Il regarda rapidement autour de lui avant d'entendre à nouveau sa voix résonner. Il eu ainsi un long sourire et se laissa emporter contre le mur pour sentir ses lèvres à nouveau contre les siennes, calmant cette frustration qui s'amplifiait de plus en plus chaque secondes. Il sourit bêtement alors entre ses demies lunes , glissant sa main contre le bas de son dos tandis que son autre bras se tendit pour tâter le mur jusqu'à trouver le bouton de l'ascenseur. Une fois fait, il posa sa paume contre sa chevelure, collant son corps au sien. Il gardait le contrôle, il savait ce qu'il faisait. Mais il fallait avouer que lui même se sentait un poil fébrile. Et ce qui pourrait paraître déroutant pour beaucoup sonnait comme une extase pour lui.

Il entendit les portes s'ouvrir. Il recula son visage et l'emporta doucement vers la cage d’ascenseur, laissant le second choisir l'étage. Et bien évidemment, pour faire patienter, il se mit dans un coin pour l'embrasser encore et encore, glissant taquinement une main sur son fessier.

Le voyage fut court, il eu le petit vertige caractéristique de l'appareil et les portes s'ouvrirent. Il sortit tout en lui reprenant la main et le laissa l'entraîner vers la chambre voulue. Il n'attendait que ça, un endroit tranquille, une bulle que personne ne pourra percer. Et quand le seuil de la porte fut passé et que la lumière fut, il sourit en fermant la porte et en observant la pièce rapidement. Il tenta de deviner quel était le lit du second. Si ça ne tenait qu'à lui, il prendrait au hasard mais ce serait peut-être étrange pour son partenaire.

N'y arrivant pas, il demanda alors simplement.

- Tu dors sur lequel ?

Même s'il n'y avait rien de sexy dans ces propos, sa voix gardait une tonalité très sensuelle et envieuse. Et lorsqu'il eu sa réponse, il le poussa alors doucement vers le matelas pour le faire asseoir avant de s'installer sur les cuisses du second, profitant de sa petite taille et de son poids léger. Il lui sourit, ils allaient pouvoir s'amuser.

La pièce était vide, le bâtiment aussi. Plus de bruit, même pas le son étouffé d'un groupe au dehors. Seulement le silence et leur deux présences. Il restait calme, il était habitué, il savait à peu près ce qu'il faisait. Cependant, il sentait cette envie, ce désir ressortir de son corps comme quelque chose de parfait. Il sentait une impatience, une envie bien plus présente qu'à son habitude lorsqu'il cherchait seulement à approcher quelqu'un. Il le poussa alors vers le lit pour se poser contre ses jambes. Il observa son visage plusieurs secondes sans lâcher son sourire narquois. Sourire qui s'étendit un peu plus en sentant la main du second se poser sur sa cuisse jusqu'à remonter vers sa taille. Il avait envie de sentir ses mains sur son corps, encore et encore.

Il le fixa longuement, profitant de ce tout petit moment de silence comme un sorte de calme avant la tempête. Avant que son coeur ne s'emballe à nouveau dans tous les sens en bref. Il sourit bêtement. Personne n'allait les interrompre, ils étaient effectivement et théoriquement tranquille. En tout cas, bien plus que dans les loges. Sa voix lui tira un frisson, le voyant légèrement s'approcher sans pour autant le toucher. Il y avait une adrénaline en moins du fait de ne plus avoir la crainte de se faire attraper. Mais l'anticipation comblait cela à merveille. Avoir perdu le danger avait amené la certitude de pouvoir arriver à ses fins.

Il avança sa main vers sa joue et la caressa quelques secondes. Ses doigts remontèrent et passèrent doucement sous son masque pour très lentement le faire glisser au dessus de sa tête jusqu'à ce qu'il quitte sa chevelure caramel. Il avait un beau visage, probablement qu'on le lui disait souvent. Il eu un léger sourire et réduisit alors la distance entre leur deux lèvres jusqu'à ce qu'elles se rencontrent à nouveau, se penchant doucement vers lui, gardant sa main contre sa joue pour le moment. Il l'embrassa à nouveau avec envie et désir. Il n’eut d'ailleurs aucune gêne à coller son bassin au sien comme pour lui faire sentir sa propre réaction.

Il eu besoins rapidement d'air et le récupéra tout un déposant de multiples baisers le long de sa mâchoire jusqu'à son oreille qu'il mordilla sans pitié. Il ne jouait plus, il comptait bien le rendre complètement dingue de lui. Son autre main vint d'ailleurs se glisser sous sa chemise, restant vers l'épine de son bassin, ne montant pas plus haut pour le moment. Will restait doux et calme. Il ne voulait en aucun cas se montrer pressant, il voulait cultiver cette sensualité, cette envie et lui laisser le temps à son partenaire de réfléchir et d'agir, histoire qu'il ne soit pas complètement submergé par les mains sur garçon sans pouvoir lui-même bouger. Il ramena alors son visage vers lui et colla son front au sien tout en souriant malicieusement.

Il se sentait bien, en terrain connu et en plein dans ce qui pouvait lui rappeler qu'il y avait moyen qu'il puisse survivre encore un peu à ce foutu monde. Et il ne comptait pas lâcher cette sensation rapidement.

Il prenait son temps, il n'était pas un bourrin. Will était beaucoup de choses, mais pas un bourrin. De plus, il savait ce que tout ça pouvait lui apporter, il était hors de question que ce moment passe en cinq minutes. Assis ainsi sur lui, il ne pu que sourire en entendant le gémissement s'échapper de ses lèvres, lui prouvant ainsi qu'il appréciait vraiment ce qu'il se passait. Il voulait faire les choses biens, prendre son pieds sans oublier le second. Peut-être une façon d'espérer une sorte de fidélisation par la suite ? Pour le moment il ne se posait pas trop la question. Il était seulement concentré sur sa peau sous ses doigts ainsi que sur sur ses lèvres qui revinrent à l'attaque contre les siennes. Il glissa sa langue alors, sentant ses joues très légèrement rougir. Il en voulait encore et encore, voir plus. Tout ça lui faisait un bien fou et difficilement explicable. Ses sens étaient exacerbés, il voulait se perdre, tout oublier, seulement ressentir le poids d'un corps chaud contre le sien.

Il sentit sa main remonter contre son ventre directement sur sa peau jusqu'à la laisser se guider le long de sa colonne vertébrale. Il ne pu s'empêcher de frisonner, se cambrant même un peu par pur reflex de cette sensation étrange de ses doigts frais contre sa chair. Il s'agaça intérieurement d'avoir toujours cette chemise. Il n'allait clairement pas tarder à la virer, dans l'espoir de pouvoir sentir ses longs doigts sur chaque parcelle qui serait disponible.

Le temps qu'il se concentre là-dessus, il sentit des lèvres contre son cou. Des baisers s'y déposant et faisant lâcher un léger gémissement au garçon sans qu'il ne le veuille vraiment. Il était un poil plus sensible qu'à l'accoutumé visiblement. Probablement à cause de toute cette tension, de toute cette incertitude et de toute cette patience. Il se mordilla la lèvre en crispant ses mains, tendant un peu sa gorge comme pour l'inviter à continuer. C'était agréable, pourquoi s'en priver ? Il ferma alors les yeux pendant quelques instants jusqu'à revenir à nouveau vers ses lèvres avec une passion plus visible, écartant un peu plus le calme qui l'animait depuis la sortie du bâtiment. Il avait envie d'être touché, d'avoir l'impression d'exister dans le regard de quelqu'un, qu'importe que ce soit qu'une simple histoire de désir.

Il retira doucement son propre masque, en ayant assez d'avoir une gêne constance sur le visage. Ses mains remontèrent un peu sous son haut, effleurant la ligne abdominale du bout des doigts tout en attendant que son air s'épuise.

Lorsque Will recula à nouveau sa tête de la sienne, il lui sourit et se lécha les lèvres. Il vint chercher les mains du second pour les amener vers les boutons de sa propre chemise. Il voulait le voir, lui tout fébrile, tenter de retirer chaque bouton pour retirer enfin cette barrière entre lui et la peau du faux albinos. Il voulait le voir galérer un peu, perdre un poil patience et être obligé de prendre le temps de les retirer un par un, sans prendre le droit de sauter une étape.

- Retires-là moi, chuchota-t-il d'un air charmeur.

Il avait chaud. Son visage en particulier semblait recueillir toute la chaleur de l'été à lui seul. Sans parler de son coeur. Il était rapide. Peut-être trop ? Il ne voulait pas y penser, il se sentait seulement bien d'être là, contre quelqu'un de séduisant qu'il lui avait déjà fait de l'oeil plusieurs fois par le passé. Il le laissa donc continuer ses baisers dans son cou, se mordillant la lèvre, frissonnant tout en crispant un peu ses mains. Il lui faisait de l'effet, beaucoup même. Cela ne pouvait que lui faire envie. Il ferma alors les yeux tout en profitant des sensations qu'il lui offrait, heureux qu'il comprenne les sous-entendus. Finalement il l'embrassa à nouveau pendant un temps jusqu'à lui prendre les mains pour qu'il lui retire enfin cette foutue chemise.

Un long sourire prit ses lèvres en le regardant faire. Il voyait ses doigts s'agiter sur le plastique, parfois effectuant parfaitement sa tâche, parfois semblait ne pas y arriver, se perdant dans son impatience jusqu'à même parfois se frustrer. Impatience qui se transmettait d'ailleurs à Will qui ne le montrait cependant pas. La vision d'un jeune homme galérant à le mettre à nu était assez satisfaisante pour aseptiser cette sensation. Il se mordillait la lèvre, sentant son torse peu à peu se découvrir, une peau pâle, plutôt fine. Will était fin, et peu musclé, cela étant visible par l'ombre douce de ses côtes lorsqu'il  gonflait sa cage thoracique.  Il s'en foutait bien, il savait que l'attitude et la façon d'être était bien plus importante que des muscles pour séduire quelqu'un. Et l'attitude, la gestuel, le regard, il l'avait et il en était très conscient. Peut-être trop.

Il vit ses mains remonter et sa chemise rapidement quitter ses épaules pour glisser le long de ses bras. Pendant un instant, il se rendit compte et se rappela de toutes ses coutures qu'il avait sur le corps, de ce file rouge qui passait par endroits et par d'autres. Plus précisément de petites croix qui descendait de son cou à son nombrils. Il ne se souvenait même plus de jour où il s'était fait cela. Il ferma les yeux, il n'avait pas à s'attarder là dessus, il fit en sorte de détourner son attention à nouveau sur son partenaire.

Avant qu'il puisse dire quoi que ce soit, il sentit ses lèvres se poser à nouveau contre son cou et toutes ses pensées lui furent à nouveau entièrement dédié. Il frissonna, sentant ses mains se balader sur son corps ainsi que le chemin de ses lèvres chaudes. Son poul devenait à nouveau un peu plus fort et il étouffa un gémissement. Ce soir, il était à lui. Il y avait un bal plus bas avec tout un tas de grognasse voulant probablement partager une danse avec ce garçon. Mais c'était Will qui l'avait et ça lui tirait une satisfaction presque vicieuse.

Il fixa le second d'un long sourire et glissa une main dans sa chevelure, la caressant doucement. Il prit doucement sa main sur son torse et la guida jusqu'à ses deux boutons de chairs tendu par les divers frissons. Will savait ce qu'il voulait et il en voulait en toujours plus.

En même temps, il tendit ses bras pour dégager la veste de Jesse comme il le pu malgré l'occupation du second pour commencer à déboutonner sa chemise dont il ne voulait plus voir même la couleur. Will voulait admirer son torse, il voulait sentir sa peau contre la sienne, il voulait l'extase et la proximité.