Il suffit d'une seule rencontre pour faire basculer toute une vie.

Il suffit d'une seule rencontre

pour faire basculer toute une vie.

Libération ! Ma quatrième année au sein d'Indare a enfin touché à sa fin avec succès et il est désormais temps pour moi de dire "au revoir" à cette école au sein de laquelle pas mal de souvenirs, plus étranges et/ou mauvais les uns que les autres, résident dans mon esprit. Bon, j'avoue légèrement noircir le tableau. J'y ai tout de même fait quelques sympathiques rencontres et expériences. Néanmoins, je campe tout de même sur l'idée que ça va me procurer un bien fou de quelque peu prendre mes distances avec cet établissement scolaire, avec lequel j'ai eu beaucoup de difficultés à m'apprivoiser, surtout pour ce qui est de l'année de mon arrivée en Angleterre. Le tout a été très mouvementé, entre mon refus de produire des efforts vis-à-vis de mon intégration, mes chamailleries ainsi que mon histoire d'amour avec Dan, mes diverses rencontres et ma fugue en fin de première quatrième année, ça n'a pas été de tout repos.

Aujourd'hui, les choses se sont un peu tassées et j'ai fini par réussir à ravaler ma fierté ainsi que par légèrement panser ma blessure liée au Canada, de quoi largement me donner les moyens de réussir l'année scolaire qui vient de s'écouler, sans trop de soucis. Après, je reste le petit merdeux que je suis, il ne faut pas non plus espérer un miracle. J'ai tout de même conservé ma personnalité et n'ai pas épargné certains professeurs qui s'étaient décidé à bien me faire chier durant la première année. Disons que je me suis un peu vengé, en continuant de leur en faire voir de toutes les couleurs par pur plaisir de vider mon sac et de demeurer, quoiqu'il arrive, moi-même.

Mais bref, passons. J'ai cette très mauvaise manie de trop souvent m'accrocher au passé, mais c'est vers l'avenir que je suis censé me tourner. C'est d'ailleurs ce que je suis en train de faire en me dirigeant vers ma future nouvelle école. Ayant empoché mon certificat d'études à Indare, je peux désormais me consacrer à un nouveau chapitre de ma vie : l'université.

J'arrive donc sur place, mais je rencontre déjà quelques difficultés à me repérer au sein de ces bâtiments assez grands, mon cerveau n'étant encore qu'habitué aux chemins à suivre à Indare. Seulement, il va falloir que je me fasse à l'idée que je n'ai plus à chercher un bloc nommé ISS et que tout n'est pas forcément organisé de la même façon que de là où je viens.

M'avançant étrangement timidement, je me retrouve dans le hall d'entrée, à ne pas savoir si je dois partir à gauche, à droite ou tout droit, essayant pourtant de comprendre ce qui est écrit sur les indications suspendues. Dans la panique, lorsque je me décide à reprendre la marche, je ne remarque pas qu'une personne désireuse de s'avancer, elle aussi, tente de me doubler et je finis tout bonnement par lui rentrer dedans.

Putain, mais quel maladroit ! Et quelle idée d'autant se coller à moi aussi ! Il ou elle ne pouvait pas prendre plus de distance ? Je me frotte le front après le choc, fronçant un peu les sourcils tout en plissant un œil. Le choc n'a pas été violent, mais l'impulsion de départ fut tout de même suffisante pour que je me cogne sévèrement à cette personne face à qui je me retrouve désormais. Je lève le menton pour totalement voir son visage, bien obligé vue cette putain de différence de taille, et me rends compte qu'il s'agit d'un garçon.

- Excuse-moi, je n'ai pas fait attention à qui était autour de moi.

J'ai surtout bien envie de l'envoyer se faire foutre, mais ça c'est mon côté un peu trop explosif qui parle sous le coup de l'émotion. A la place de ça, je tente de ravaler cette volonté d'être agressif, préférant plutôt faire passer ça sous des excuses que je ne pense qu'à moitié. Cependant, j'ose espérer qu'il ne lancera pas les hostilités en émettant un commentaire sinon je lui rentre vraiment dans le lard.

Codage par Libella sur Graphiorum

Il suffit d'une seule rencontre

pour faire basculer toute une vie.

Alors, entendons-nous bien là-dessus ; ils se sont tous donnés le mot pour me rentrer dedans ou ça se passe comment ? Non, mais pas que ça m'a tout l'air de devenir une habitude, mais nous n'en sommes pas très loin. D'abord Dwayne Marshall, le professeur de musique que j'ai rencontré lorsque j'étais encore au lycée, qui m'a tout bonnement renversé la moitié de son plateau dessus en entrant en collision avec moi au réfectoire de l'ISS et maintenant, alors que je pensais pouvoir démarrer une sorte de nouvelle vie, voilà qu'un événement, qu'une situation se joue en faisant écho au passé en reproduisant exactement la même chose. Mon dieu, que je suis chanceux...

Non, mais quelle idée aussi j'ai de rester planté dans le hall d'entrée alors que c'est très certainement l'une des entrées principales et donc à grosse affluence. On dirait bien que je tends le bâton servant à me battre. Et après ça, j'ose encore m'étonner qu'il m'arrive ce genre de choses. Parfois, je suis vraiment incorrigible.

Mais bref, revenons à nos moutons. Par chance, le garçon en question ne lance pas les hostilités en lâchant un petit commentaire piquant ou en n'étant carrément agressif, ce qui est plutôt pas mal étant donné mon côté assez impulsif et explosif, qui a un peu trop souvent tendance à tenir les rennes. A la place de soit m'envoyer me faire voir ou de me reprocher d'être resté là -et il n'aurait pas tort-, il me demande si je me suis cogné fort en précisant que, selon lui, je suis celui qui a pris le plus gros du choc.

En y réfléchissant un peu, il est vrai que vue la différence de taille qu'il y a entre nous deux, moi contrairement à lui, je me suis fracassé la tête contre le haut de son torse. Là où lui, m'a simplement reçu en plein sur son corps. Enfin "simplement", c'est vite dit, parce que j'ai beau être petit, si j'y mets un peu de force et de rapidité, considérez tout de même qu'il a été heurté, secoué et, je ne l'espère pas, blessé.

Je me frotte encore un peu le front tout en plissant un œil, puis regarde ma main par réflexe, comme si j'allais pouvoir deviner l'apparition d'une bosse ou non. Forcément, il n'y a rien, donc je repasse mes doigts dessus et je ne sens rien d'anormal. Je peux donc partir du principe qu'il y a eu plus de peur que de mal et que le choc paraissait plus impressionnant qu'il ne l'a réellement été.

- Un peu, mais ça va, je suppose que ça va partir avec le temps.

Tâchons d'être sympa. C'est ma nouvelle école et peut-être que ce garçon fera partie de ma future classe alors autant ne pas directement mal se faire voir ou tisser des relations négatives, j'ai déjà assez donné. Et puis, en le regardant bien, il a une bonne tête et semble plutôt gentil. Rappelons tout de même que je viens de lui foncer dedans en manquant presque de lui gueuler dessus tandis que je suis bien le plus grand fautif dans l'histoire et lui, contrairement à ce que j'aurais très bien pu faire, n'a aucunement sorti les crocs, mais m'a plutôt demandé si ça allait.

Un sourire un peu niais s'installe sur mon visage, puis je rigole légèrement. C'est un peu ma façon à moi de relâcher la pression, car il faut bien avouer que derrière mes airs bonhommes, je suis véritablement angoissé à l'idée d'avoir perdu tous mes repères liés à mon ancienne école. On peut dire que je suis un peu livré à moi-même dans un monde que je sais fait de brutes et qui ne m'inspire nullement confiance.

Eh oui... Timaé Amber a aussi bel et bien des sentiments et il lui arrive d'avoir peur, d'être triste... enfin... un tas de choses sauf être rebelle, en colère, vulgaire ou je m'en-foutiste.

Tout en ajustant mon tot-bag sur l'épaule, je me racle la gorge et affiche, cette fois-ci, un sourire un peu plus décontracté au sein duquel on parvient à lire les bonnes intentions provenant de ma part ainsi qu'une légère douceur dissimulée derrière cette impressionnante carapace.

- Je suis sincèrement désolé, je... c'est mon premier jour ici alors je suis un peu stressé. Mais bref, je m'appelle Timaé Amber, enchanté !

Codage par Libella sur Graphiorum