Urgence Nocturne [ft Cassy]

Cassy venait de repartir, et aussitôt, je commençais à ressentir un vide au fond de moi. Quelle soirée, quelle nuit! Il va falloir que j'avoue à Cordelia que oui, elle avait raison. Elle avait un tournage dès le matin et j'allais éviter de la déranger tout de suite, elle avait une vie et j'avais la mienne. Pour ma part, j'étais en repos, par conséquent, je repris ma routine habituelle. Je sortis donc courir un peu, comme à mon habitude, afin d'entretenir ma forme. Durant chaque pas de course, je repensais à Cassy, et tout ce que j'ai vécu avec elle. C'était désormais officiel, je sortais avec elle, une actrice connue. Quelle vie m'attendait désormais? Allais-je vivre les paparazzis à mon tour? Tant que notre relation n'était affichée sur tout les tabloïds, tout irait bien. La vie privée de Cassy était toujours mise à l'épreuve, et je ne voulais en aucun cas qu'elle souffre. Je m'étais donc occupé tout la matinée avec du sport. L'après-midi, je m'étais occupé avec mes tâches ménagères, et pour le repas du soir, et quand j'avais du temps libre, il me restait soit de la lecture, soit mon ordinateur, soit la télévision. D'ailleurs, il fallait que je continue Night of the Dead. Une fois qu'on commence la série, on a du mal à s'arrêter.

Puis vint le soir où je pus enfin envoyer un message à Cassy. J'attendais, puis au bout d'un moment, je lui en ai envoyé un second, toujours sans réponses. Bon, si ça se trouve, elle avait du travail supplémentaire, et elle n'avait pas encore fini. Je mangeais donc mon repas du soir, fixant mon téléphone avec impatience. 20h, 22h, 23h, toujours aucun message. Là, je commençais réellement à m'inquiéter, je lui envoyais donc un dernier message .



J'attendis alors, encore. Je commençais réellement à m'inquiéter, surtout que j'entendais dehors le bruit de la pluie et de l'orage qui commençait. Si elle ne m'appelait pas alors qu'il y avait un orage, c'est vraiment qu'il y avait quelque chose qui n'allait pas. Vers minuit, mon téléphone sonna et je vis son message.

Aucun message de ma part, mise à part un "J'arrive." Je descendis les escaliers à la vitesse de l'éclair, avant de sauter dans ma voiture et de rouler le plus vite possible pour aller la voir. Ce n'était pas normal, et je me souciais vraiment d'elle. La limite de vitesse n'était pas respectée, mais je n'avais pas le temps, je voulais être présent rapidement pour elle. Je n'avais même pas pris le temps de bien me garer. Je sortis et je me hâtai jusqu'à chez elle, sonnant à sa porte et lui envoyant un message comme quoi j'étais arrivé. Dès que la porte s'ouvrit, je regardais Cassy et mon seul réflexe à ce moment là fut de la prendre dans mes bras.

-Chérie... qu'est ce qui s'est passé? Pourquoi tu es ainsi? Je suis là désormais... dis moi tout...

Son état m'avait fait mal au coeur. Qui avait bien pu la mettre dans un tel état. Si jamais je croisais cette personne en face de moi, je doute qu'elle en ressorte indemne. Violenter un de mes proches était une chose que mon côté sang-chaud énervait au plus haut point, mais frapper une femme irritait au plus haut point mon côté gentleman qui se voyait meurtri. Et si jamais c'est Hans qui a fait des siennes, je ne pourrais pas garantir son état si jamais, je le croisais de nouveau en face de moi.

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Cassy m'avait ouvert la porte et je m'étais empressé de la prendre dans mes bras. Elle était blottie contre moi et je commençais à être rassuré jusqu'à ce qu'elle commence à parler en fermant la porte. Sa voix était rauque, elle avait peut-être attrapé froid, mais ça m'inquiétait quand même un peu. Elle me prit la main, nous asseyant alors l'un à côté de l'autre. Je la regardais, curieux, en espérant qu'elle me dise la vérité, ainsi que la raison de son message qui m'avait tant angoissé. Avant ça, elle me demanda de promettre que je ne m'énerverais pas. Essayant de relativiser, je prenais sur moi, pour ne pas envisager au pire, et je lui répondis avec le sourire.

-Je vais essayer... tu as ma parole.

Je pris une inspiration, l'écoutant alors. Le début semblait plutôt tranquille, j'avais même réussi à garder mon calme quand elle avait commencé à parler d'Hans, c'était déjà pas mal! Pour l'instant, j'étais calme. Puis vint la suite. Comment ne pas s'énerver face à ça? Ma petite*amie a été violentée et je devais rester calme? Je sentais ma main libre se serrer comme jamais. Non, ça ne pouvait pas aller, c'était trop pour moi. Je m'exprimais alors, d'une voix qui peinait à cacher la rage que je ressentais.

-Il t'a frappé, étranglé, et je dois être calme?! Cassy, je veux bien faire des efforts pour ne pas m'énerver, mais là, je ne sais pas si je vais y arriver. Mieux vaut pas que je le recroise dans les prochains jours, dans les prochaines semaines, et encore moins dans les prochains mois, sinon, ça n'ira vraiment pas.

Elle me calma alors en retournant dans mes bras quelques instants. Sentir sa présence contre moi avait un effet instantané, qui m'aurait presque fait oublié la raison de ma colère. Quelque part, c'était aussi un peu ma faute, si je n'avais pas fait ce suçon, rien de tout cela ne serait arrivé. On ne contrôle pas forcément ce genre de choses, dans le feu de l'action. Cassy me rassura alors en disant qu'il n'avait rien fait dans sa chambre de ce côté là. Le pire, c'est qu'il voulait la garder enfermée mais elle avait réussi à négocier sa liberté en échange qu'elle ne portait pas plainte et qu'il se ferait soigner. Ses paroles réussirent à calmer un peu l'animosité en moi, mais c'était léger. Si jamais je le croisais en revanche, cette colère risquait de revenir, plus forte et surtout plus violente.

-Au moins, il t'a relâché, mais mieux vaut pas que je le croise... Si je le revois en face de moi, je ne sais pas si j'arriverais à me retenir. Je ne supporte pas le fait qu'il puisse te faire souffrir....

Elle m'avoua ensuite que j'étais adorable quand je me fâche, ce qui me surprit. Je n'avais pas l'habitude à ce genre de compliments quand j'étais en rogne, mais il me fit sourire. Voulant penser à autre chose, je vins contre, l'embrassant doucement et lui caressant les cheveux.

-J'ai pas vraiment une tête adorable. Mais tu as le don de m'apaiser quand ça ne va pas. Je pense que dormir ensemble nous fera le plus grand bien, j'étais vraiment très inquiet pour toi aujourd'hui. Enfin... que tu ne me répondes pas tout de suite, je comprends, mais j'ai senti qu'il y avait quelque chose qui n'allait pas au delà de 22h...

Je la pris doucement dans mes bras, tentant de l'apaiser à mon tour. Avec tout ce qu'elle a vécu aujourd'hui, elle aussi a eu son lot d'émotions. Cet instant de douceur ne dura que quelques minutes, jusqu'à ce que j'entende sonner à la porte. La regardant, j'étais curieux quant à ce visiteur nocturne. Je m'adressais de nouveau à elle, avec une voix douce.

-Tu as invité quelqu'un d'autre pour ce soir? J'aurais peut-être dû ramener quelque chose alors.

La porte se mit soudainement à être frappée, cette personne étant décidément très pressée. Rapidement, je commençais à déchanter et à deviner qui se situait de l'autre côté. Je me tournais alors vers Cassy.

-Tu veux lui ouvrir? Si tu lui ouvres, je t'accompagne. Je ne tiens pas à ce qu'il te touche à nouveau. Même si j'espère me tromper sur la personne.

En fonction de la personne en face, soit je serais rassuré et je prendrais une mine plus souriante, soit je resterai sur mes gardes, et je fixerai Hans d'un regard noir, prêt à en découdre par le poing si cela doit être fait.

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Evidemment qu'il nous dérangeait. Sérieusement, qu'est ce qui lui avait pris de venir voir Cassy à ce moment là. Il voulait terminer ce qu'il avait commencé? Sauf que cette fois-ci, j'étais là, et jamais, ô grand jamais, je ne laisserai cette pourriture lui faire du mal. J'avais envie de lui dire que oui, il nous dérangeait. Je voulais le crier même, mais j'avais promis à Cassy de rester calme quoiqu'il arrive. Je prenais donc sur moi, serrant les dents mais lui adressant un regard noir. Il ne veut pas de problème avec moi? Mais c'est trop tard, il en avait déjà. Il avait beau le dire, ce n'est pas pour autant que j'étais d'accord. Encore une fois, je prenais sur moi pour ne pas décevoir Cassy. Elle m'embrassa la joue, ce qui me fit légèrement sourire, je lui répondis alors, lui murmurant d'une voix neutre.

-D'accord... mais au moindre problème, appelles moi.

Elle partit alors vers la cuisine avec Hans. Je commençais à bidouiller sur mon téléphone, en attendant qu'elle revienne. Il y a eu un premier bruit suspect qui me sortit de mes songes, puis j'entendis la détresse de l'actrice. Réagissant instantanément, je vins la voir dans la cuisine avec Hans, et je le vis agripper le bras de ma petite-amie avec force. Cette fois-ci, c'était trop pour moi. M'approchant rapidement de lui, je lui agrippais à mon tour le bras de l'acteur de toutes mes forces. Cette fois-ci, je n'avais plus aucune retenue.

Lâches là. Elle n'est pas ta propriété, elle fait ce qu'elle veut. Elle a dit qu'elle ne porterait pas plainte, alors vas te faire soigner, sinon, tu risques de porter plainte pour coups et blessures, et je ne vais pas être tendre avec toi, crois moi.

Il avait beau dire qu'il ne voulait pas avoir de problèmes, cette fois, il avait franchit les limites. Il ne me fallait plus grand chose pour que je pète les plombs, mais il avait intérêt à partir d'ici, et vite. Mon regard se tournait vers Cassy, inquiet.

-Ça va aller chérie? Désolé, j'ai promis d'être calme, mais là, c'est au dessus de mes forces... pas vu ce qu'il vient de faire.

Lentement, je lâchais le bras de l'acteur, ne le quittant pas des yeux. L'ambiance était tendue et risquait d'éclater à tout moment. Je serrais les dents, sur mes gardes. Qu'allait-il dire désormais? S'énerver, ou se raviser? Le mieux pour lui serait d'être raisonnable et de rentrer chez lui tant qu'il était encore temps. Pour l'instant, il ne s'est rien passé de grave ici, et je ne voulais pas me battre chez Cassy. Seulement, s'il commençait à devenir trop dangereux pour nous, je serais dans l'obligation de me défendre.

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Ses paroles m'inspiraient un profond dégoût. Comment pouvait-il parler de son amie de la sorte? Plus je l'entendais, et plus je m'apercevais qu'au final, ce n'était qu'un objet pour elle, un divertissement. Aussitôt il avait commencé
à parler que Cassy m'avait pris la main, comme pour me rassurer. Il voulait avoir une emprise sur elle, un contrôle, juste parce qu'il lui avait rendu un service. Cet homme était fou, c'était un pervers narcissique de la pire espèce. J'avais beau essayer de me retenir, cela devenait presque impossible. Plus il parlait, plus il m'agaçait, et c'est lorsque je sentis les larmes de Cassy tomber sur ma main que je sus qu'il allait trop loin, à étaler toute la vie privée de ma petite-amie. C'est alors qu'il parla trop, beaucoup trop et c'est à ce moment là que j'ai commencé à me détendre, à être plus calme, j'avais même serré la main de Cassy plus doucement. J'étais détendu, car il venait de faire une énorme bêtise. Désormais, il pouvait raconter ce qu'il voulait, j'avais gagné.

Il en était même venu à me murmure dans l'oreille quelques détails des plus pervers, preuve supplémentaire qu'elle n'était qu'un objet pour lui. J'étais toujours furieux de ce qu'il avait fait à Cassy, mais si parler de cul était la seule chose qui lui permettait d'avoir un semblant d'ascendant sur moi, alors c'est qu'il n'avait rien. Je commençais à rire à gorge déployée, comprenant que soudainement, il ne me faisait plus peur.

-C'est tout? Le seul moyen que tu as trouvé pour tenter de m'énerver, c'est de raconter tes parties de jambes en l'air?  Dis moi, tu l'étranglais à chaque fois que tu le faisais avec elle? Non parce que les marques sur son cou, c'est toi, et elle t'a couvert malgré tout. Je suis aussi au courant, et contrairement à elle, rien ne me retient de le dire.

Je m'éloignais lentement pour serrer Cassy contre moi. Elle ne voudra certainement pas rester avec cette raclure de bidet, et je continuais, entrant dans son propre jeu. Caressant la main de mon actrice favorite pour la rassurer, je continuais

-Si tu veux faire plaisir à une femme, commence par la respecter. Et je n'ai pas besoin d'étaler mes preuves, les actes parlent d'eux-même. Et oui, je pourrais te frapper, ce n'est pas l'envie qui manque, et tu n'attends que ça pour porter plainte. Mais je pense que le plus grand perdant dans l'histoire, ça sera toi.

Je sortis alors mon téléphone, tout en étant à l'affût de chaque geste brusque d'Hans. Ce n'était pas dans mes habitudes d'agir ainsi, mais face à un type de ce genre, je n'avais guère le choix. Après quelques gestes sur l'écran de mon téléphone, la conversation qu'on ait eu quelques minutes avant commence à retentir dans toute la cuisine, y compris les paroles irrespectueuses d'Hans. À la fin de l'enregistrement, je lui souriais en coin.

-Je me demande combien cet enregistrement vaut auprès des médias? Suffisamment pour payer les dommages et intérêts d'un procès si je le perds, non? Sans compter toute la mauvaise pub que cela va t'attirer. Adieu les contrats, la célébrité, la gloire, et bonjour les plaintes, les boycotts et autres soucis. Si je dois descendre en enfer à cause de toi, tu me suivras, mais retient juste une chose : A la fin, c'est toi qui tombera de plus haut.

Je m'approchais de lui, confiant, rangeant mon téléphone et faisant bien attention à ce que personne le puisse le prendre. Dans le doute, je mis un second enregistrement en route, au cas où il dirait des choses préjudiciables. Je lui donnais de très légères petites claques sur la joue, pour l'énerver et le pousser à bout à mon tour, afin qu'il ne puisse ni dire que j'ai porté le premier coup, ni dire que je l'ai agressé.

-Allez, rentres chez toi. Je ne porterais pas plainte non plus, mais que je ne te recroise pas. Tu as déjà fait assez de mal comme ça pour toute une vie.

Si la rue m'avait bien appris quelque chose, c'était que tout les coups sont permis et qu'il ne fallait pas hésiter à faire preuve de ruse pour s'en sortir. Ma voix ne valait pas autant que la sienne dans un procès à cause de la célébrité, mais personne ne pourra contester cet enregistrement où nos trois voix se faisaient entendre.

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Ses propos me faisaient rire. Comme s'il avait le droit de posséder les gens à sa guise, juste parce qu'il a été gentil avec elle une fois. Ce n'est pas comme ça que le monde fonctionne mais il ne s'en rendait pas compte. Oui, je me moquais ouvertement de lui, mais il l'avait cherché. Il ne m'inspirait pas confiance, et ce, depuis la première fois où l'on s'est vu. Même ivre, j'avais cette impression, et aujourd'hui, j'avais raison de ne pas avoir confiance en lui. Le voir parler ainsi à Cassy m'énervait au plus au point, mais je le tenais, il était fait comme un rat. Le clou du spectacle, c'est lorsque l'actrice avait annoncé que son rôle allait changer pour ne plus être considérée que comme la petite amie du personnage d'Hans, il s'était figé avant de frapper la porte d'un meuble, juste à côté d'elle. Heureusement pour lui qu'il n'avait frappé que ce meuble, sinon, la soirée aurait été plus mouvementée.

Désormais, j'avais le dessus sur lui, et il le savait, sa rage en était un témoignage plus vrai que nature. Avec cet enregistrement, je le tenais, et comme je le pensais, il n'allait pas prendre le risque de ternir son image pour me faire céder. Ses menaces ne me faisaient rien, j'en ai eu toute ma vie, alors ce n'est pas celle-ci qui me fera trembler, loin de là. Il quitta la pièce, me murmurant qu'il connaissait désormais mon point faible. Je ne le quittais pas des yeux, ne rompant le contact visuel, et lui rétorquant instantanément.

-Et moi le tien. Bye.

J'entendis la porte du salon se claquer, puis celle du loft. Ça y est, il était parti. Maintenant, elle ne risquait plus rien. Je soufflais longuement, entendant tout à coup les pleurs de ma petite-amie. Je m'empressais de fermer la porte, comme elle me l'avait demandé. Aussitôt cela fait, je m'empressais de revenir vers Cassy, me mettant à genoux pour la prendre dans mes bras.

-Ça va aller... il est parti maintenant. Je suis là.

Je pris sa tête pour la poser contre mon torse, lui caressant ses cheveux doucement. Dans ce genre de situations, il était difficile de garder son calme. Je soupirais longuement, relâchant toute la pression que mon corps avait enduré. Je pris avec délicatesse le visage de Cassy dans mes mains, essuyant ses larmes d'un geste de chacun de mes pouces. Lui embrassant le front, symbole de protection, je tentais de la rassurer du mieux que je pouvais.

-C'est fini... Il n'y a que nous deux maintenant... on va pouvoir penser à autre chose. S'il recommence, je m'assurerai qu'il ne reviendra plus t'embêter de la sorte. Je ne le laisserais plus te mettre dans un état pareil.

Je la gardais de nouveau contre moi, reprenant mes caresses dans les cheveux et les descendant petit à petit, sur les omoplates puis jusqu'à la colonne vertébrale, avant de remonter. Je lui déposais alors un baiser sur ses lèvres, tendre et bref, avant de continuer mon étreinte. Elle dura plusieurs minutes, alors que nous étions toujours sur le carrelage. Lorsque je la libérais de mes bras pour que nous puissions nous relever, je lui tendis mon téléphone.

-Fait ce que tu veux de l'enregistrement. Ce genre de coup, ce n'est pas vraiment dans mes habitudes. Il y a aussi des informations sur toi, et je ne veux pas que ta réputation en souffre aussi.

C'était son choix désormais. Elle pouvait supprimer l'enregistrement ou le garder, mais dans mon état actuel, je ne pourrais pas être objectif. Oui, je voulais qu'Hans me craint et souffre, mais avec ce qui a été dit, ça fera sans doute souffrir Cassy, et elle n'avait pas besoin de ça. Tout était redevenu calme dans la pièce, seul l'orage pouvait se faire entendre. Elle en avait horreur et c'était vraiment pas le bon moment pour que ce vacarme céleste retentisse sans cesse.

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Il était parti, et c'était tant mieux. Tout ce que je pouvais faire désormais,c 'était de m'occuper de Cassy et de la rassurer du mieux que je pouvais. Le carrelage n'était pas le sol le plus agréable pour un câlin, mais à la vue de la situation, ce n'était que le cadet de mes soucis. Après notre longue étreinte, j'avais tendu mon téléphone à Cassy, l'état dans lequel je suis actuellement ne me permettait pas de donner un jugement impartial concernant cet enregistrement. Désormais, c'est elle qui décidait, l'enregistrement l'impliquait aussi, notamment au niveau de certains détails intimes que l'on pouvait entendre. Finalement, elle décida de s'envoyer l'enregistrement sur son téléphone. Hans était prêt à tout pour nous nuire, alors il était préférable d'avoir nos atouts.

Nous nous relevâmes petit à petit et l'orage grondait toujours dehors. Je m'étais souvenu que l'actrice n'était pas du tout à l'aise avec ça. Quelque chose me disait qu'avec ou sans orage, sa question aurait été la même.

-Je veux bien. Et je comprends que tu ais dû partir rapidement ce matin, avec le travail... En tout cas, j'ai trouvé ton petit mot adorable, c'est devenu mon fond d'écran de téléphone. Comme ça, dès que je sors mon téléphone, je penserai à toi.

Je sentis sa main glisser de mon bras jusqu'à la mienne. Comme d'habitude, je la trouvais douce et agréable. Je ne la quittais pas des yeux, ne pouvant et ne voulant pas m'échapper de son regard envoûtant. Je pouvais presque oublier l'intrusion de Hans auparavant avec ce genre de moments, elle avait vraiment le don de m'apaiser dans les situations les plus difficiles, c'est fou. Elle proposa alors de s'allonger et de discuter un peu, avant de dormir. L'idée me plaisait, et elle avait sans doute beaucoup de choses à dire, avec ce qui venait de se passer. De mon côté, je devais faire mon possible pour qu'elle se sente à l'aise. Je sentais ses bras se poser autour de mon cou avant que ses lèvres viennent au contact des miennes. Je n'avais pas eu le temps de répondre à sa requête, mais en aucun cas, je n'allais refuser. Le prolongement de ce baiser fut la seule réponse que je pouvais lui donner, si j'avais pu lui donner cette réponse.

Un violent coup de tonnerre frappa à l'extérieur, coupant le courant. Un cri aiguë se fit aussi entendre dans le loft, venant de l'actrice. Elle avait vraiment peur des orages, c'était un fait qui ne pouvait plus être nié. J'avais aussi senti ses ongles s'enfoncer dans mon bras, assez violemment même. Peut-être même qu'il y avait du sang qui coulait légèrement suite à ça, mais peu importe. Je grimaçais dans l'obscurité la plus profonde. Je serrais les dents mais mon visage laissait clairement voir la douleur sur mon visage. Je tenais la main de Cassy, pour ne pas que l'on se perde de vue.

-Je suis là! Saleté d'orage, nous voilà dans l'obscurité. Attends, j'ai une idée.

Je sortis mon téléphone, l'éclairage de l'écran étant devenu la seule lumière de la pièce, je la dirigeai vers Cassy, sans pour autant lui éblouir directement le visage. On se croirait dans un début de film d'horreur, et j'aurais bien voulu que cela ne soit qu'un film. Si c'était juste le courant qui avait sauté, il suffisait juste de rallumer le disjoncteur, seulement, en consultant mon téléphone, je pus constater qu'il n'y avait plus de réseau non plus. Cela ne me plaisait guère.

-Plus de courant et plus de réseau... L'orage a dû frapper un poteau électrique ou quelque chose du genre... Le mieux serait qu'on attende ici et qu'on discute tout les deux, en attendant que le courant se rétablisse.

Je tenais la main de ma petite-amie pour ne pas qu'elle ne stresse trop. Moi aussi, je ressentais une certaine peur face à cette situation, la peur de l'inconnu, et l'orage qui retentissait encore. Cependant, avec elle à mes côtés, je sens que ça ne pouvait qu'aller mieux. Si on avait besoin d'aller d'une pièce à l'autre, mon mobile sera là pour nous guider, tant qu'il aura de la batterie.

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L'orage continuait son vacarme à l'extérieur, et la phobie de Cassy était bien présente. Elle m'avait prévenu concernant sa peur mais c'était la première fois que je la ressentais. Sous la peur, ses ongles s'étaient enfoncés dans ma chair, mais je ne pouvais pas lui en vouloir pour si peu, ce n'est pas comme si elle l'avait fait volontairement. Je tentais de rassurer la jeune actrice de par ma présence, mais ce n'était pas chose aisée, entre ça et la venue de Hans, ce n'était vraiment pas un bon soir pour Cassy, et je devais me montrer présent pour elle. J'avais sorti mon téléphone afin d'avoir une source de lumière et nous guider dans cette obscurité. J'entendis le soupir de l'actrice, m'informant alors qu'elle avait des bougies dans sa chambre, et qu'elle aimerait s'y rendre pour être plus rassurée.

L'heure n'était clairement pas aux sous-entendus, même si, dans tous les cas, aller dans sa chambre sera une situation plus agréable. Nous nous dirigeâmes alors vers sa chambre, en montant les marches petit à petit. Freddy était monté plus rapidement que nous, mais il connaissait sans doute mieux les lieux dans l'obscurité que nous, et il avait peut-être moins peur du tonnerre que sa propriétaire. Montant les marches, nous arrivâmes dans la chambre, éclairant la pièce de la lueur de mon téléphone. Elle fouilla alors dans un tiroir de la table de chevet et sortit un briquet et quelques bougies. Je me demandais pourquoi elle avait un briquet dans sa chambre, étant donné que je ne l'avais jamais vu fumer. Elle devait sûrement en avoir besoin pour d'autres choses, un briquet ne sert pas qu'à ça après tout. Cassy alluma alors les bougies, et nous pûmes enfin nous voir entièrement. Rangeant mon téléphone devenu désormais inutile en tant qu'éclairage, un nouveau vacarme se fit entendre, provoquant un autre sursaut de l'actrice, venue se réfugier contre moi. La jeune femme était gênée d'avoir peur en face de moi, mais elle l'avait pas à l'être. Des phobies, tout le monde en a, certaines plus difficiles à assumer que les autres. Je décidais de lui répondre sous le ton de l'humour

-Au contraire, t'avoir dans mes bras pour te rassurer, c'est agréable! Et tout le monde a peur de quelque chose, ce n'est pas grave.

Je lui caressais les cheveux pour la rassurer. Ils sont si soyeux, je pourrais faire ça pendant des heures. Le visage de Cassy affichait alors un petit sourire, qui m'était curieusement familier, me proposant alors un autre jeu pour passer le temps. Entre les questions au bar et le strip poker, un "Action ou vérité" était largement envisageable. Hochant la tête, je montrais mon enthousiasme.

-Oh oui! Pourquoi pas tiens. Ça passera le temps et on pensera à autre chose! Je suis partant Je te laisse commencer si tu veux!

Je relâchais mon étreinte pour me poser sur le lit, entendant un autre grondement venant du ciel, mais cette fois-ci, moins puissant que le précédent, tout en restant impressionnant à entendre. Je n'allais pas faire des actions tout de suite, pour l'instant, parler serait un bon moyen pour apaiser l'atmosphère, surtout qu'elle devait avoir quelques questions à me poser, maintenant qu'on est ensembles.

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On avait donc convenu de faire une partie d'action ou vérité afin de passer le temps et de permettre à Cassy d'ignorer le vacarme de l'orage en passant un bon moment. Elle me rejoignit alors sur le lit, assise en face de moi, les jambes croisées. C'est dans ces conditions que nous avons commencé notre petit jeu. Au départ, les questions étaient basiques, parlant de tout et de n'importe quoi. Plat préféré, bêtises en étant enfant, que des questions innocentes. Je n'avais pas envie de faire d'action pour l'instant, lui parler me faisait du bien et me calmait, de quoi faire redescendre toute la tension que j'ai ressenti plus tôt dans la soirée. Tout à coup, elle posa une question qui m'a prise au dépourvu. Je l'avais déjà entendu, mais maintenant que je suis sobre et que j'ai une confiance absolue en elle, je ne vais pas pouvoir y échapper.

Mon plus grand fantasme, je ne savais quoi répondre. Jusqu'à présent, ma seule envie était de retrouver un emploi stable, et maintenant que c'était chose faite, je n'en avais plus vraiment. Quoique, est-ce que c'était vraiment le cas? Récemment, j'ai eu différentes envies, mais est-ce que je pouvais parler de fantasme? Je cherchais dans les moindres recoins de mon imagination pour trouver la réponse à la question, mais un fantasme, c'est quelque chose que l'on a pas encore réalisé, non? Je lui donnais donc ma réponse, pensif et hésitant.

-Hm... je dirais que mon plus grand fantasme se situe juste en face de moi. Tu les as tous comblé depuis que je t'ai rencontré. Passer de bons moments, retrouver un travail, sans oublier la meilleure douche de ma vie. Oui, je pense que j'ai tout dit. Tu me fais perdre la tête à chaque fois que je te vois.

C'était sans doute la réponse la plus logique que je pouvais donner. Il y avait des tas de fantasmes, et pas forcément sexuel, mais qu'ils le soient ou non, Cassy fut celle qui les a tous réalisés depuis ces derniers temps. Il est donc normal que ça soit elle qui me fasse tant rêver. Je souriais en coin face à cette déclaration, un peu gêné, mais prévisible. Une douce odeur de vanille commençait à se faire sentir dans la pièce et dès que j'eus fini de dire mes vérités, j'entendis le ronflement du carlin près de nous, ce qui me fit légèrement rire. Cassy souriait aussi, disant que Freddy avait le don pour casser l'ambiance.

-T'en fais, ça m'a fait plus rire que tout le reste, ça fait du bien.

C'était désormais à mon tour et l'actrice avait proposé "vérité". Je réfléchissais donc à une question que je pouvais lui poser, une question plus croustillante, et je pense avoir trouvé laquelle. Le regard malicieux, je me lançais.

-Qu'est ce qui te plaît le plus chez moi? Physiquement et mentalement bien sûr, maintenant que tu m'as vu jusque dans les moindres détails.

Depuis qu'on est ensemble, je pouvais être plus direct dans mes dires. Qu'il était bon de rire avec sa bien-aimée. Elle pouvait tout connaître de moi désormais, cela ne me gênait plus. L'orage se faisait de moins en moins entendre, et je pense que lorsque ce sera de nouveau mon tour, je corserai le jeu en prenant "action", juste pour voir ce qu'elle était capable de faire, par simple curiosité.

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