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Demons clickFreja & Meyer 10/12 « fight back your demons don’t let them take you down »
Spoiler:
Les actions définies et anticipées de chaque personnage dans la totalité de ce RP ont été mûrement réfléchies et consenties par les deux partis
Depuis ma rencontre avec l’autre personnalité de Meyer je ne l’avais plus revu. S’en voulait-il? Pourquoi ne me l’a-t-il pas dit? Il n’était peut être pas prêt? C’est ce que je me forçais à penser, pourtant, me le cacher m’a donné une sacré claque en faisant “connaissance” avec lui. J’en avais d’ailleurs encore le souvenir sur ma peau. Un énorme hématome sur mon poignet. Il avait bien failli me le casser à force de le tirer comme un forcené. Pourtant j’étais prêt à pardonner Meyer, dans le fond c’était juste un non-dit, il ne m’avait pas vraiment menti. Cependant je ne m'y attendais pas du tout mais bien que cette personnalité soit ultra violente, comme je lui ai dit je n’avais plus peur d’elle. Elle pourrait faire ce qu’elle voulait j’aimais sincèrement Constantine et ça ne changera jamais, double personnalité ou pas… Je sortis enfin de la douche après m’être changé les idées. J’espérais qu’on pourrait en parler ce soir lorsque Janna serait au lit. Enfin que j’étais en train de m’habiller tranquillement, aujourd’hui, pour l’une des rares fois je mis un pantalon avec un bustier tout simple. Je n’oubliais cependant pas de fouiller dans ma boîte à bijou pour prendre un large bracelet pour ne pas que Meyer voit cette fichue marque. Je n’avais vraiment pas envie qu’il s’en veuille, qu’il se sente coupable, dans le fond ce n’était pas sa faute après tout. Je ne savais pas s’il savait contrôler son autre personnalité, enfin j’en avais eu un bref aperçu et ça ne donnait clairement pas l’impression qu’il la contrôlait… Bon, il fallait que j’arrête de penser à ça, nous verrons bien je voulais juste qu’il ne se sente pas coupable parce qu’après tout… Je l’avais cherché, c’était moi qui avait voulu rester...
Enfin bref, je sortis les panna cotta aux kiwis et les mis dans un sac avec le reste des courses. En effet ce soir je dînais avec Meyer et la petite Janna. Nous avions convenu, étant en semaine, que l’on mangerait chez eux. Je devais y être pour dix huit heures le temps de cuisiner pour ne pas que la petite fille se couche trop tard. Le départ était donc proche et j’attendais le taxi dehors en fumant une cigarette tranquillement. Une chance que Meyer et moi n’habitions pas si loin l’un de l’autre. Enfin arrivée je pris l’ascenseur et tapai à la porte du blond. Lorsqu’il ouvrit je fis un grand sourire en levant le sachet.
«Il y a de la place dans ton frigo?» Dis-je en inclinant la tête sur le côté, toujours mon sourire accroché aux lèvres.
feat. Freja Kristeva Je stressais depuis ce matin. Impossible de me concentrer correctement sur mon travail. J’étais tellement dans mes pensées que je mis le pansement sur la mauvaise main d’un élève venu à cause d’une coupure. Je fis tomber mon stylo plusieurs fois en voulant prendre des notes et versai trop de sucre dans mon café du midi, le rendant imbuvable. Il fallait que je me calme. Si Freja voulait me voir aujourd’hui, préparer à manger à l’appartement et dîner ensemble, alors elle ne devait pas tant m’en vouloir. Elle m’avait proposé cette soirée par message. Sans le ton de la voix, je ne pouvais pas connaître son humeur mais à première vue, elle ne semblait pas en colère contre moi. Enfin… quand même… Elle avait dû affronter Ihn. Et j’ignorais complètement ce qu’il s’était passé. Cet enfoiré refusait de me le dire. Tout ce que je savais, c’était qu’à mon réveil, une douleur à l’arrière de la tête m’avais lancé. M’étais-je cogné ? Même ça, je ne pouvais pas le ressentir au moment voulu. Le mercredi suivant, je fis tout pour éviter de croiser la jeune violoniste au conservatoire. Dès que j’eus déposé Janna à son cours, je m’échappai comme un voleur d’une supérette et partis le plus loin possible en attendant que les deux heures passent. J’avais dû inventer une excuse bidon à Janna pour rentrer rapidement à la maison, sous sa totale incompréhension. Depuis que Freja m’avait envoyé son message en ce jeudi matin nuageux, je ne savais plus quoi penser et ne demeurais pas certain d’être prêt à l’affronter après la soirée de samedi. Cependant, je ne pus refuser sa demande. Là, elle savait que quelque chose n’allait pas avec moi et je ne pouvais pas y échapper. Quoi qu’il ait pu se passer avec Ihn, elle était désormais certainement au courant que nous étions deux dans un même corps et je lui devais des explications. Désemparé, je quittai l’infirmerie de l’IRS avec la boule au ventre. Je dus faire de sérieux efforts pour accueillir Janna sous mon meilleur jour à l’école. Quand je lui annonçai que Freja venait manger à la maison avec nous ce soir, elle sautilla de joie et je dus presque courir derrière elle sur le chemin du retour. D’un côté, elle avait raison. La violoniste devait arriver vers dix-huit heures. Il fallait que Janna fasse son exercice de mathématiques et que j’aie terminé mon sport avant son arrivée. Quand je n’avais pas le temps d’aller à la salle, je me contentais de quelques exercices simples sur un tapis au milieu du salon. Ce fut donc ce que j’entrepris de faire pendant que ma fille s’asseyait à la table après avoir pris son goûter. En plus, je me disais que me dépenser m’aiderait à faire le vide dans ma tête et me détendre. Cela fonctionna plutôt bien. En à peine dix minutes, j’étais si concentré que je ne pensais plus qu’à compter les séries de crunchs, gainage et autres exercices de maintien en forme. Janna termina ses maths et me regarda faire, amusée. Cette petite chipie trouva l’idée très intéressante de monter sur mon dos comme sur un cheval alors que je faisais mes pompes. Je ne m’attendais pas à un défi supplémentaire.
- T’as pas honte de me faire endurer ça toi,dis-je en faisant une pause après ma série.
Elle s’allongea contre moi, morte de rire.
- Allez Papa ! Encore !s’exclama-t-elle en s’accrochant à mon cou.
On frappa à la porte à ce moment-là.
- Allez, descends, il faut que j’aille ouvrir.
Elle s’exécuta, me suivit jusqu’à la porte d’entrée. Je la déverrouillai et fis face à Freja qui m’accorda un joli sourire en guise de bonjour.
- Il y a de la place dans ton frigo ?demanda-t-elle en levant le sac plastique qu’elle tenait dans une main. - O… Oui, entre,me mis-je soudain à bégayer devant son éternel charme éblouissant.
C’était plutôt rare mais aujourd’hui, elle portait un pantalon, noir comme son bustier et ses chaussures à talons. Le beige de la ceinture en tissu large assortie à sa veste courte et au sac à main formait un contraste de bon goût. Ce style lui allait à ravir, même si je la préférais en robe ou en jupe. Je m’effaçai pour la laisser pénétrer dans l’appartement.
- Freja !fit Janna en allant se jeter dans ses jambes.
J’en profitai pour aller vite aérer le salon en ouvrant un peu la baie vitrée. Je devais sentir la transpiration, il fallait que j’aille vite prendre une douche ensuite. Sans savoir pourquoi, j’eus un drôle de sentiment au moment où je posai ma main contre le montant, une espèce d’anxiété que je ne compris pas. Je n’y fis cependant pas plus attention puisque la jeune violoniste arrivait près de la table de la cuisine sur laquelle elle déposa son sachet. Janna vint à ma rencontre.
- Papa ! Papa ! On refait ?demanda-t-elle toute excitée. - Séance terminée, Schatz*, tu vois bien qu’on a une invitée.
Sous le regard interrogateur de Freja, j’eus un sourire gêné et me grattai l’arrière de la tête.
- Je subis actuellement une séance de torture et mademoiselle s’amuse comme une folle,justifiai-je en pinçant le nez de Janna.
La petite fille pouffa en repoussant ma main. A mon plus grand désarroi, la violoniste répondit qu’elle aimerait bien voir en quoi consistait cette fameuse séance de torture. Pris au dépourvu, je ne pus que répondre favorablement, au plus grand bonheur de ma fille.
- Une dernière série et c’est tout,prévins-je en m’agenouillant sur le tapis de sport.
Je me mis en position et Janna grimpa sur mon dos.
- Allez, hue dada !s’esclaffa-t-elle en s’agrippant à mon tee-shirt. - Ah, bordel de m…gémis-je en commençant les pompes.
J’en fis seulement une dizaine. Épuisé, je m’étalai à plat ventre, sous les rires des filles.
Ebb and flow clickFreja & Meyer 27/11 «Des aveux sur lui»
Le sourire aux lèvres j’entendis Meyer bégayer avant de me dire qu’il y avait en effet de la place. J’entendis ensuite des petits pas arriver à une vitesse folle et mes jambes furent entouré par des bras, ceux de Janna qui m’accueillaient chaleureusement. Cette petite était vraiment attachante, je l’aimais beaucoup. J’entrai dans l’appartement et allais de suite dans la cuisine pour mettre les panna cotta aux kiwis dans le frigo.
«Désolée je me permets…» Dis-je en rougissant. «C’est meilleur frais!»
J’entendis ensuite Janna parler de refaire quelque chose mais quoi je n’en avais pas la moindre idée. Je penchai la tête sur le côté d’un air interrogatif en attendant la réponse de Meyer. Je m’avançais un peu et souris lorsqu’il parla de séance de torture avec laquelle Janna s’amusait comme une petite folle. Je me demandais bien ce que c’était.
«Je suis curieuse de voir quelle est cette torture» Dis-je en pouffant de rire avec ma main devant la bouche.
J’enlevais mes chaussures et ma veste que je posais dans l’entrée et retournais à taton devant eux. M’asseyant par terre je pouvais voir leurs silhouettes. Il se mit alors en position pour faire des… Pompes apparemment sauf que Janna monta sur son dos, ce qui me fit rire encore un peu plus surtout quand Janna “l’encouragea” à sa façon et ce n’était que plus marrant. La soirée commençait réellement bien. Il s’étala ensuite par terre, faisant éclater de rire sa fille et moi par la même occasion. On ne pouvait vraiment pas se douter que Meyer avait une double personnalité… Enfin, ne pensons pas à ça pour l’instant.
«Tu veux que je commence à préparer à manger Meyer?»
Assise en tailleur par terre à côté de nous, Freja demanda si je voulais qu’elle commence à préparer à manger. Je tournai la tête vers elle et appuyai ma joue sur mes bras croisés devant moi.
- Oui, tu peux,répondis-je.Janna va t’aider pendant que je vais à la douche. - Oui !fit la petite fille en descendant de mon dos.
Elle emmena la violoniste à la cuisine. Je restai encore quelques secondes par terre, le temps de retrouver l’usage de mes membres. Puis je me levai et me dirigeai vers la chambre pour aller me trouver des vêtements propres. Un jean et un tee-shirt suffiraient amplement. Je m’enfermai dans la salle de bain, ne perdis pas de temps à me laver. Une fois séché et habillé, je me passai un rapide coup de peigne, histoire de ressembler à quelque chose, et sortis. Les filles avaient disposé tous les ingrédients sur la table. Janna était assise sur une chaise et creusait la moitié d’une courgette avec une cuillère. Je vis quelques tomates, de la viande hachée et de la chair à saucisse, parmi les oignons, l’ail, le persil et les œufs. Apparemment, nous mangerions des légumes farcis. Ça tombait bien, j’adorais ça, et ma fille aussi. Je réalisai que c’était sûrement pour cette raison que Freja m’avait demandé les goûts alimentaires de Janna. Elle avait eu une excellente idée de repas.
- Attention, tu vas la trouer,dis-je en posant ma main sur l’épaule de la petite.
Elle me montra la demi courgette travaillée de manière assez irrégulière. Je l’examinai, l’aidai à creuser un peu plus sur les côtés.
- Perfekt*,constatai-je en ébouriffant sa petite tête blonde.
Elle me fit un sourire satisfait. Je regardai l’heure sur l’horloge au-dessus de la télévision.
- Tu vas à la douche ?proposai-je en jetant un coup d’œil à Freja qui coupait le haut d’une tomate.Et après tu me montres tes devoirs.
Elle hocha la tête et alla chercher son pyjama dans sa chambre, avant de se rendre à la salle de bain. Je fouillai dans les placards pour trouver un grand plat à gratin et une poêle. Attrapant un oignon, je l’épluchai et le coupai en tranches. Un peu d’huile d’olive dans la poêle et je le fis dorer à petit feu. Bientôt, une douce odeur commença à envahir l’appartement, éveillant mon appétit. Aucun de nous ne parlait, le silence était accablant. Je ne savais pas quoi dire à Freja. Je ne voulais pas spécialement parler de Ihn par peur de plomber l’ambiance. Je me sentais surtout gêné par la situation : on avait juste l’air d’un couple de longue date en train de cuisiner en amoureux. Mon cœur se mit à palpiter en y pensant, en même temps que mon estomac se nouait d’anxiété. Comment commencer à être un couple si Ihn lui faisait déjà du mal ? J’essayai d’observer discrètement Freja pour voir si elle portait une marque de coup ou n’importe quoi qui pouvait me prouver qu’il avait posé la main sur elle. Mais je ne vis rien du tout. Alors je détournai le regard avant qu’elle se doute de quelque chose… ou me prenne pour un gros pervers.
- Papa !appela Janna à travers la porte légèrement entrouverte de la salle de bain.Tu peux m’aider à frotter mes cheveux ?
Je me lavai les mains.
- Je reviens,dis-je à Freja.
Janna m’attendait, assise au milieu de la baignoire, la bouteille de shampoing dans les mains. Je m’agenouillai sur le tapis de bain, tendis la main pour qu’elle y verse un peu de shampoing, et lui savonnai la tête.
- Ҫa chatouille,ricana-t-elle.
Je mouillai ensuite ses cheveux et lui donnai le pommeau de douche pour qu’elle finisse de se rincer.
- Papa, est-ce que Freja va dormir à la maison ?
Mon cœur fit un bond et je faillis tomber en me redressant.
- Elle… Je… je ne sais pas,bafouillai-je en sentant le rouge me monter au visage.Finis de te laver, et sèche bien tes cheveux,ajoutai-je pour changer de sujet.
Je m’échappai avant qu’il lui vienne l’idée de poser d’autres questions embarrassantes. Je retournai auprès de Freja, sortis une grande casserole que je remplis d’eau.
- Tu préfères du riz ou des pâtes ?demandai-je en posant la casserole sur la plaque de gaz.
The rocky road to Dublin clickFreja & Meyer 10/12 « Des aveux sur lui »
Le fait que Meyer demande à Janna de venir m’aider à faire à manger me fit assez plaisir, ça voulait dire qu’il avait confiance en moi, non? Et puis je ne me répéterai jamais assez, cette enfant était une boule de gentillesse et de gaieté. Elle me prit par la main pour m’accompagner à la cuisine avec une assurance assez particulière, comme si elle avait déjà aidé un malvoyant à marcher d’un point A à un point B. J’entendis Meyer fermer la porte de la salle de bain puis entendis la chaise se tirer.
« Tu veux que je t’aide à bien te mettre Janna?»
«Non merci Freja, c’est bon!» Dit-elle enthousiaste, sûrement grâce à l’idée de pouvoir aider, je la regardais avec un sourire attendri puis lui coupais une courgette en deux pour lui poser un morceau devant les yeux et prenais une cuillère.
«Tiens ma puce il faut que tu creuses avec la cuillère le milieu de la courgette.»
Je me retournais et commençais à faire de même avec les légumes et sursautais lorsque j’entendis la voix de Meyer. J’étais tellement concentrée que je ne l’avais pas entendu arriver. Il lui ordonna sur un ton doux d’aller se laver et ensuite de lui montrer ses devoirs. Et pendant que Janna se lavait Meyer m’aidait en cuisine. Ça commençait à sentir vraiment bon, il avait l’air de bien cuisiner. Je rougissais à la pensée que je venais d’avoir: c’est peut être l’homme parfait. Je secouais doucement la tête et me reconcentrais sur ma tâche. J’entendis la voix de la petite fille qui demandait à ce que son père l’aide à lui laver les cheveux, je souriais alors que Meyer me prévenait qu’il revenait. Pendant ce temps là j’avais presque fini de farcir les légumes, certains étaient déjà dans le plat d’ailleurs puis Constantine me demanda ce que je préférais.
«Des pâtes si cela ne te dérange pas!» Dis-je en me retournant avec un grand sourire.
Janna revint dans la cuisine en pyjama les cheveux ébouriffés mais séchés en partie et me demanda si je pouvais lui brosser les cheveux pour les démêler, je dis oui bien évidemment et elle me guida de nouveau pour aller dans la salle de bain cette fois. Elle me donna la brosse et je la coiffai avec grand soin puis nous commençâmes à entamer une petite conversation.
«Oh et il est gentil j’espère?» Dis-je en souriant.
«Oui» Elle hocha la tête. «Il m’aide toujours quand on m’embête mais ne t’inquiète pas on m’embête pas souvent!»
Je ris tendrement.
«Bon ça me rassure alors! Voilà c’est fini ma puce tu peux aller montrer tes devoirs à ton papa!» Je sortis en même temps qu’elle pour retourner à la cuisine.
- Des pâtes, si cela ne te dérange pas,répondit-elle avec un grand sourire.
Ça ne me dérangeait pas du tout, au contraire. Je préférais les pâtes aussi. Et Janna en était très friande. Elle en mangerait tous les jours si c’était possible. Je mis le feu sous l’eau, et un couvercle pour qu’elle chauffe plus vite. J’allumai ensuite le four. Puis je sortis un paquet de pâtes du placard et le laissai sur le plan de travail. J’aidai Freja à finir de farcir les légumes et les disposer dans le plat à gratin. Cela faisait pas mal à manger, il en resterait sûrement pour demain midi. Janna nous rejoignit, vêtue de son pyjama, sa serviette sur la tête. Elle se frictionnait énergiquement les cheveux, les joues rougies par la chaleur de la salle de bain. A mon grand étonnement, ce ne fut pas à moi qu’elle demanda de brosser sa chevelure, mais à Freja. Pourquoi pas, après tout ? La violoniste paraissait ravie de pouvoir passer plus de temps avec ma fille. Elles disparurent toutes les deux dans la salle de bain et je les entendis échanger quelques mots. Mais je n’y fis pas attention, ne voulant pas m’immiscer dans leur discussion. Je me concentrai sur le plan de travail et la table qu’il fallait débarrasser et nettoyer. Je n’y passai pas beaucoup de temps, juste assez pour entendre Freja dire qu’elle avait fini de démêler les cheveux de Janna.
- Tu peux aller montrer tes devoirs à ton papa !déclara-t-elle en revenant à la cuisine, Janna à sa suite.
J’invitai la petite à me rejoindre devant son cahier de mathématiques. L’exercice qu’elle avait rempli était court, raison pour laquelle elle l’avait vite terminé. Mais l’avait-elle bien fait ? Je pus vérifier que oui, fier de constater que ma fille était toujours aussi bonne élève. Je la félicitai, lui dis de ranger ses affaires et d’aller jouer un peu en attendant que le repas soit prêt.
- Attends,fis-je en voyant que Freja allait soulever le plat à gratin.Il est lourd.
J’ouvris la porte du four et me chargeai de mettre le plat dedans. Elle me remercia, s’occupa de verser le sel et les pâtes dans l’eau qui frémissait.
- Je suis vraiment malpoli, je ne t’ai même pas proposé à boire,me rendis-je compte penaud.Tu veux un apéro ? J’ai du Martini si tu veux.
Bleed like me clickFreja & Meyer 10/12 « Des aveux sur lui » Après que j’eu fini de coiffer les cheveux de la petite fille, je la laissais aller chercher son cahier de devoir pour les apporter à Meyer. Je rangeais la brosse là où j’avais cru voir Janna être allée pour la prendre puis je réapparu dans le salon alors que le blond lisait attentivement le devoir de sa fille de ce que je pus voir une fois assez proche d’eux. Janna était à côté de son père sûrement pour savoir si elle avait fait du bon travail ou non. Il envoya ensuite sa fille dans chambre pour qu’elle puisse jouer un peu avant le repas. Bien que je me sentais bien avec Janna dans les parages rester seule avec Meyer me faisait toujours un peu bizarre. Non pas que je n’aimais pas cette sensation mais c’était la première fois que je la ressentais, ça ne me déplaisais pas dans le fond…
Enfin bref en attendant que la petite aille jouer j’étais retournée dans la cuisine et m’occupais du plat de tomates et courgettes farcies mais avant que je ne le soulève vraiment Meyer me le retira des mains en disant que c’était lourd. Je lui fis un sourire et le remerciai, c’est vrai que ça avait l’air lourd. Puis pendant que Meyer s’occupait de ça je mis un peu de sel dans l’eau qui commençait à bouillir. Je la touillais avec la cuillère en bois que l’infirmier avait mis sur le plan de travail à côté et baissai un peu le feu. Vu comme les choses venait de se passer on aurait dit un véritable couple et cela me fit rougir légèrement. Enfin que Meyer me proposa un apéritif après s’être excusé de ne pas l’avoir demandé plus tôt. De plus il avait du Martini, comment refuser! Je lui fis un grand sourire.
« Avec plaisir dans ce cas…» J’attendis qu’il me serve et qu’il se serve avant de demander: « Je peux fumer sur ton balcon s’il te plaît?» Il acquiesça et me suivi en ouvrant la porte. Une fois caler je trinquais avec lui et allumais ma cigarette. « J’espère que le repas vous plaira…» Dis-je avec un nouveau sourire.
Elle accepta volontiers, toujours souriante. Je sortis donc deux verres appropriés ainsi que la bouteille. Je nous servis, ajoutai un glaçon chacun.
- Je peux fumer sur ton balcon s’il te plaît ?demanda-t-elle.
J’acquiesçai, me dis que, tant qu’à faire, j’allais fumer avec elle. Au moins elle ne serait pas seule et nous pourrions trinquer dehors. J’allai trouver un sweat que j’enfilai rapidement, et suivis Freja sur le balcon. Les nuages étaient plus nombreux et plus sombres dans le ciel, et ça sentait l’humidité. Il n’allait pas tarder à pleuvoir. Je tirai la table en fer qui se trouvait dans un coin afin que nous puissions poser nos verres. Un cendrier reposait en son centre. Nous trinquâmes et allumâmes chacun notre cigarette.
- J’espère que le repas vous plaira,dit-elle. - Je n’en doute pas une seconde,répondis-je aussitôt avant de boire une gorgée de Martini.
Nous échangeâmes un sourire. Posant mon verre sur la table, je croisai les bras sur la rambarde et regardai l’horizon. Du deuxième étage, on ne voyait pas tout Londres mais assez pour passer du temps à compter le nombre de points lumineux qui s’étendaient dans tous les sens. Je baissai ensuite les yeux sur Freja, contemplai quelques mèches de ses cheveux qui virevoltaient sous la légère brise. Là, un autre sentiment d’anxiété me traversa le cœur sans que je comprenne pourquoi. Je tentai de le chasser en tirant sur ma cigarette, expulsant la fumée à l’opposé de la demoiselle.
- Janna t’aime bien,déclarai-je au bout de quelques secondes.C’est cool.
Et je me demandais comment j’allais lui dire pour Freja et moi… s’il se passait vraiment quelque chose. Le prendrait-elle mal ? Ou serait-elle heureuse ? J’avais peur qu’elle m’en veuille d’aimer une autre femme que sa mère. Elle était encore jeune, comprendrait-elle ?
- Je suis contente parce que c’est vraiment réciproque,avoua Freja.
Et moi aussi, j’étais content. Je souhaitais vivement que la relation tienne le coup en faisant entrer la violoniste dans ma vie. Sinon, ce serait davantage compliqué, surtout si Ihn mettait son grain de sel. En parlant de lui, je ne l’entendais plus depuis que j’avais quitté l’IRS. Bon débarras, au moins j’étais tranquille. Pourvu qu’il me laisse profiter de la présence de Freja ce soir… La conversation dévia sur nos goûts alimentaires. La demoiselle voulait être sûre de savoir ce que Janna et moi aimions pour ne pas faire de bêtise la prochaine fois que nous mangerions ensemble. Je ne manquai pas de lui retourner la question, bien décidé à en savoir plus sur celle avec qui je voulais partager mon existence. L’heure de sortir les pâtes de l’eau arriva. Nous terminâmes les cigarettes et les Martinis, et retournâmes à l’intérieur de l’appartement. Je m’occupai de la casserole tandis que Freja vérifiait si les légumes cuisaient bien. Il restait encore du temps, au moins vingt minutes. En attendant, je mis du beurre dans les pâtes et les recouvris avec le couvercle pour les garder au chaud. Je mis ensuite la table, insistant auprès de Freja pour qu’elle aille s’installer sur le canapé. Nous patientâmes avec un autre verre de Martini et des biscuits apéritifs, et pûmes enfin servir le repas. J’appelai Janna qui ne se fit pas attendre. Nous nous lavâmes les mains et prîmes place à table. Ma fille s’assit à côté de moi, Freja en face.
Wish I had an angel clickFreja & Meyer 10/12 « Des aveux sur lui» Nous trinquâmes tous les deux en fumant une première latte sur nos sucettes à cancer. Lorsque Meyer me dit qu’ils aimeraient le repas tous les deux cela me rassura, je n’avais pas envie de faire un échec “critique” comme diraient certains. Et lorsqu’il m’avoua que Janna m’aimait bien je rougis instantanément. J’espérais qu’elle accepterait que son père fasse rentrer une autre femme dans sa vie ça pourrait être dur à avaler pour une si jeune petite fille et je ne voulais pas lui faire de la peine si elle croyait que Meyer voulait remplacer sa maman par une autre personne. Je secouais doucement la tête, il ne fallait pas que je pense à ça.
Savourant nos clopes et nos Martini notre discussion se porta sur la cuisine. Je lui rappelais que j’adorais les plats italiens et écoutais attentivement ce que l’homme me disait sur ses goûts et ceux de sa fille. Je lui proposai un repas à la maison avec Janna pour leur faire un plat de mon pays. J’optais pour un dessert, plus facile à faire aimer à une enfant. Enfin que nous finissions nos verres et nos clopes lorsque les pâtes furent cuites. Pendant que Meyer s’en occupait, je regardais la cuisson des tomates et des courgettes pour en conclure qu’il restait encore du temps avant que cela soit prêt. J’allai m’installer sur le canapé pendant que Meyer mettait la table et revienne avec des biscuits d'apéritif et de nouveaux verres de Martini. Nous patientâmes le temps de finir nos verres et Meyer sortit le plat du four. Nous appelâmes Janna qui arriva en vitesse et nous pûmes passer à table après nous être lavés les mains. Les assiettes étant remplies nous commençâmes à manger tranquillement en parlant d'un peu de tout et de rien. Janna annonça à son père qu’elle partageait des secrets avec moi et que je n’avais pas le droit de lui dire et cela nous fîmes assez rire. Le repas se passa dans la bonne humeur. Puis lorsqu’il se finissait Janna alla se brosser les dents et Meyer vint la border alors que je débarrassais la table, m’étant imprégné des lieux. Une fois le tout rangé, je ne me risquais pas à faire la vaisselle de peur de casser quelque chose et m'asseyais à la table pour attendre Meyer.
Le repas se déroula plutôt bien. Je me régalai avec les légumes farcis, me servis une deuxième fois par pure gourmandise, Freja aussi. Même Janna en demanda encore. Je lui donnai la moitié d’une tomate en la prévenant qu’il restait encore le dessert à manger. D’ailleurs, les panna cotta au kiwi étaient excellentes ! Ma fille m’annonça fièrement qu’elle partageait des secrets avec la violoniste, ce qui nous fit beaucoup rire. Repus, nous débarrassâmes la table et déposâmes la vaisselle dans l’évier. Je laverais tout ça plus tard, ce n’était pas pressé. Janna alla se brosser les dents. Comme nous avions mangé assez tard, il était temps pour elle d’aller se coucher. Elle dit bonne nuit à Freja, la gratifia d’un bisou et d’un câlin, et prit ma main pour m’entraîner dans sa chambre. Elle grimpa sur son lit pendant que je fermais les volets roulants. Je m’assis au bord du matelas, elle vint tout de suite se blottir dans mes bras. D’habitude, elle se contentait d’un bisou sur le front. Elle était particulièrement tactile et de bonne humeur ce soir.
- Papa…dit-elle, la voix étouffée dans mon sweat. - Mh ?
Elle leva son visage de porcelaine vers moi, les joues rosies, l’air à la fois hésitant et taquin.
- Freja, c’est ton amoureuse ?
Je la regardai, abasourdi. Avait-elle déjà deviné ?
- Euh…fut tout ce que j’arrivai à sortir, incapable de trouver les mots.
Je me raclai la gorge, embarrassé. Bon, puisqu’on y était, autant la jouer fine.
- Ça te plairait ?m’enquis-je vraiment pas sûr de moi.
Elle réfléchit, je me surpris à croiser les doigts dans son dos.
- Est-ce que ça veut dire qu’on va arrêter d’aller voir Maman au cimetière ?
Mon cœur se serra.
- Schatz…fis-je à voix basse en posant une main rassurante sur sa tête.Maman restera toujours ta mère. Et elle sera toujours dans mon cœur, comme dans le tien. Ce n’est pas parce que j’ai… une nouvelle amoureuse qu’on doit oublier Maman. Au contraire, ça ne serait pas respectueux pour elle.
Je ne savais pas si j’avais les bons mots. Je n’étais pas très doué pour lui parler de ce genre de chose. C’était toujours Mary qui lui expliquait tout ce qui était en rapport à l’être humain, les relations, les émotions, le langage… Pourtant, Janna parut avoir compris car elle me fit un sourire.
- Et du coup, tu vas faire un bébé avec Freja ?
J’eus l’impression d’avoir mis la tête dans le four, plaquai ma main sur la bouche de la petite. Pourvu que la violoniste n’ait pas entendu ça !
- Mmh !fit Janna en m’attrapant le poignet.
Je retirai ma main, profitai de son hilarité pour la chatouiller. Elle éclata de rire et se tortilla dans tous les sens pour essayer de m’échapper, sans succès. J’arrêtai au risque de prendre un coup de pied accidentel, et esquivai sa question en lui disant de dormir car il y avait école demain. Elle m’attrapa par la nuque pour me faire un bisou sur la joue, et s’enroula dans la couette en attrapant ses doudous : un lapin marron et un gris avec les oreilles tombantes. Je me penchai, l’embrassai sur le front.
- Gute nacht, Schatz*. - Gute nacht, Papa.
Je me levai, sortis de la chambre en éteignant la lumière. Je refermai doucement la porte derrière moi et retournai à la cuisine. Freja avait débarrassé ce qu’il restait sur la table. Elle avait déposé le plat à gratin sur la plaque de gaz, à côté de la casserole de pâtes. Elle était à présent assise sur une chaise, silencieuse et patiente. J’allumai la télévision sans forcément chercher un programme à regarder. C’était surtout pour avoir un petit fond sonore. Un jeu télévisé de culture générale se déroulait en ce moment. Je laissai la télécommande sur la table basse, approchai de Freja. Je passai derrière elle, égarant le bout de mes doigts d’une épaule à une autre, avant de lui tendre ma main. Elle la prit sans rien dire, m’accorda un sourire timide et affectueux. Après avoir éteint les lumières pour ne laisser qu’une lampe tamisée allumée, je l’emmenai vers le canapé sur lequel je m’assis, en travers, calant les deux oreillers derrière moi sur le bras rembourré. J’attirai doucement la demoiselle, la faisant s’asseoir dans la même position, son dos contre mon ventre. J’entourai ensuite sa taille avec mes bras, la serrai contre moi, en profitai pour approcher mon visage de sa nuque et humer son parfum. C’était fou comme l’odeur de sa peau et la chaleur de son corps me réconfortaient… Mon cœur palpita en sentant ses mains sur les miennes, douces et fraîches. Je ne savais pas ce qu’elle voulait faire, regarder – ou plutôt écouter – la télévision, ou simplement discuter. Je me sentais si bien ainsi que je n’osais pas parler, craignant de perturber ce silence apaisant, seulement brisé par le son bas et régulier de l’émission.
___________________________ *Gute nacht, Schatz : Bonne nuit, ma chérie
All these things I hate clickFreja & Meyer 10/12 « Des aveux sur lui» Le repas s’était excellemment bien passé. Nous avons ris, le repas que j’avais prévu de faire avait eu du succès et le dessert aussi. Janna avait de l’appétit pour une petite fille de cinq ans, ça faisait plaisir à voir et à savoir. Une fois que l'on eut fini Meyer disparut avec sa fille pour aller la coucher. Tout en débarrassant je les entendais parler mais ne fis pas vraiment attention à ce qu’ils se disaient, ce n’était pas mes affaires après tout. J’entendis cependant très clairement les rires de Janna et un petit sourire doux naquit sur mes lèvres pendant que je rangeais la vaisselle dans le lavabo. Lorsque j’eus tout fini je m’asseyais sur une chaise dans la cuisine et posai mes mains sur la table. J’entendis les pas de Meyer venir vers moi qui me tendis la main au bout de quelques minutes, ses mains si douces que j’adorais toucher. Je souris un peu timidement et il m’emmena au salon doucement pour ne pas que je tombe et le laissais s'asseoir sur le canapé et se mettre à l’aise avant qu’il ne me fasse venir vers lui pour que je m’installe confortablement.
«Je ne te fais pas mal?» Demandais-je un peu gêné.
Il me répondit que non et je me laissais un peu aller contre lui alors qu’il me serrait dans ses bras je fermais les yeux en souriant et en posant mes mains sur les siennes, chaudes, je souris puis écoutais d’une oreille distraite l’émission.
«Les questions sont beaucoup trop faciles!» Je ris doucement pour ne pas réveiller la petite blondinette.
Puis ma main droite caressa sa main puis son avant bras et commença à remonter le long de son bras pour venir caresser son cou puis son visage. Malheureusement je sentis mon bracelet glisser et donc ne plus cacher mon hématome. J’espérais juste qu’avec la lumière tamisée cela ne se verrait pas mais, au final j’enlevai ma main après quelques secondes pour être certaine qu’il ne le voit pas. Je ne voulais vraiment pas qu’il s’en veuille alors que ce n’était pas lui qui était au commande...
Dans un murmure, Freja demanda si elle ne me faisait pas mal. Son poids plume ne risquait pas de me déranger. Je resserrai légèrement mon étreinte en lui répondant par la négative. L’émission poursuivait son cours et moi, je continuais d’inhaler la douce fragrance que dégageaient les cheveux de la demoiselle. Si la drogue faisait cet effet-là, alors je pouvais considérer que j’étais complètement shooté.
- Les questions sont beaucoup trop faciles,fit remarquer Freja en riant discrètement.
Je n’écoutais qu’à moitié, bien trop concentré sur elle. Sa main droite se mouva pour remonter le long de mon bras. Je sentis ses doigts frôler mon cou puis ma joue. Ce contact me fit tellement de bien que je fermai les yeux, collant mon front contre l’arrière de sa tête en soupirant. Ce fut de courte durée quand un petit cliquetis tout près de mon oreille attira alors mon attention. Le bracelet qu’elle portait autour du poignet était un peu descendu sur son avant-bras. Ce que je vis alors manqua de me faire avoir une attaque. Un hématome. Bien présent et bien visible. Comme Freja ramenait sa main vers elle, l’air d’avoir réalisé et souhaitant me cacher ça, je l’attrapai rapidement et approchai son poignet de mes yeux, observant attentivement sa blessure. J’en étais sûr… Il l’avait violentée cette espèce de… Un peu tremblant, je passai mon pouce sur l’hématome, l’effleurant à peine pour ne pas lui faire mal.
- C’est moi qui t’ai fait ça…murmurai-je angoissé.
Ce n’était pas une question. Elle pouvait inventer n’importe quelle excuse pour me faire croire à un accident ou je ne savais quoi d’autre, j’étais persuadé d’être l’auteur de cette marque. Il y eut un silence puis…
- Oui… mais c’est ma faute.
Je devais aussi m’attendre à ce qu’elle me sorte la carte de la culpabilité. Sauf qu’elle avait tort. Les seuls fautifs restaient Ihn et moi. Surtout Ihn… mais je n’avais pas été assez fort pour le contenir. Consterné, je poussai un grand soupir et baissai la tête pour enfouir mon visage dans le creux de son cou.
- J’aurais dû te le dire,déclarai-je le cœur serré.Je savais que ça allait dégénérer à un moment, et je ne t’ai pas mise en garde. Je fais vraiment tout de travers.
Je relevai la tête, la vis prête à répliquer mais je la devançai, retirant mon autre main de sa hanche comme si j’avais peur de faire une bêtise si je restais en contact physique plus longtemps avec elle.
- Freja, je… je n’ai pas voulu ça, je n’ai jamais… j’ai jamais voulu te faire de mal,commençai-je à paniquer.
All these things I hate clickFreja & Meyer 10/12 « Des aveux sur lui» Je savais, au fond de moi qu’il avait vu cet hématome. Sans mauvais jeux de mots il fallait être aveugle pour ne pas l’avoir vu. M’ayant attrapé l’avant bras je savais qu’il regardait les dégâts de plus près mais lorsqu’il murmura que c’était de sa faute je secouais la tête en disant que c’était la mienne. Après tout c’était vrai, je m’étais jetée moi même dans la cage aux loups en voulant comprendre à tout prix ce qu’il avait… Pourtant il ne l’entendait pas de cette oreille et poussait un soupir en m’expliquant qu’il aurait dû me le dire et qu’une telle situation devait forcément se passer à un moment ou un autre. Je voulu prendre la parole mais il ne m’en laissa pas l’occasion. D’un air paniqué il m’expliqua qu’il n’avait jamais voulu faire ça. Je le savais très bien et lui caressais doucement les cheveux alors que sa tête était dans le creux de mon cou.
«Je sais que c’est pas toi, que tu ne l’as jamais voulu Meyer et je ne t’en tiens pas rigueur du tout. Ton autre personnalité m’a peut être fait du mal mais moi je suis restée malgré tous les signales d’alarmes alors dans ce cas on coupe la poire en deux, c’est autant de ta faute que la mienne…» Dis-je avec une voix qui se voulait extrêmement douce pour bien lui faire comprendre que je ne lui en voulais pas du tout.
Au contraire, je pensais vraiment que c’était de ma faute. Je voyais alors qu’il allait répliquer et ne lui en laissa pas le temps, posant mon index sur sa bouche avant de bouger légèrement pour l’embrasser près de ses lèvres. Je voulais qu’il m’embrasse réellement de lui même. Je lui fis un sourire et repris la parole en le regardant dans les yeux.
«Ce n’est pas lui qui gagnera je serai toujours là pour toi parce que comme je lui ai dit…» Je me raclai la gorge et baissai d’un ton. «Je t’aime…»
Sa main vint caresser mes cheveux dans un geste rassurant.
- Je sais que c’est pas toi, que tu ne l’as jamais voulu, Meyer,répondit-elle d’une voix apaisante.Et je ne t’en tiens pas rigueur du tout.
Elle était quand même blessée par ma faute. Je me rappelais encore de toutes ces fois où Mary avait dû cacher les résultats des maltraitances de Ihn quand nous rendions visite à sa famille. A chaque fois, j’étais terrifié à l’idée que quelqu’un voit ses bleus et pense que je la battais.
- Ton autre personnalité m’a peut-être fait du mal mais moi, je suis restée malgré tous les signaux d’alarme,poursuivit-elle déconfite.Alors, dans ce cas, on coupe la poire en deux, c’est autant de ta faute que la mienne…
Je n’étais pas d’accord. Elle avait eu tout à fait le droit de chercher à comprendre, de vouloir m’aider, même si j’avais essayé de l’éloigner. Elle ne pouvait pas savoir. J’avais l’impression de revivre mes débuts avec Mary. Et je ne voulais pas qu’elle subisse tout ce à quoi ma défunte épouse avait fait face à cause de moi, à cause de Ihn. Mais comment sauter cette étape pour en arriver à vivre tous les trois en harmonie ? Ҫa me semblait totalement impossible… J’ouvris la bouche pour parler, dire à Freja que tout cela m’effrayait, qu’elle s’exposait à un réel danger en me fréquentant, que notre relation ne se passerait peut-être pas aussi bien qu’avec Mary parce que Ihn refusait de coopérer... Mais elle posa son index sur mes lèvres et se tourna à demi vers moi. Son regard transperça le mien, je sentis les battements de mon cœur accélérer. Quand elle s’approcha pour m’embrasser sur le coin de la bouche, j’eus l’impression de crépiter comme un feu de cheminée à cet endroit précis. Elle me fit un beau sourire et dit :
- Ce n’est pas lui qui gagnera, je serai toujours là pour toi parce que, comme je lui ai dit…
Elle se tut, se racla la gorge, l’air gêné.
- Je t’aime…souffla-t-elle d’une petite voix.
Ces mots… La première personne à les avoir prononcés à mon attention, c’était Mary. La sincérité que je voyais dans les yeux de Freja demeurait la même. Et cela me bouleversa complètement. Je ne savais plus si j’étais heureux ou triste. Je devais être content de pouvoir de nouveau bénéficier de l’amour d’une femme malgré ma maladie. Mais au fond de moi, je pensais encore à Mary, à tout ce qu’elle avait fait pour moi, à tout ce qu’elle avait enduré avant que nous puissions vivre comme un couple normal… ou presque. Je savais que je devais faire confiance à Freja, la croire sur parole, l’aimer de tout mon cœur, comme Mary. Et je le voulais. Mais j’avais si peur… Et c’était insoutenable. Je mélangeais trop de sentiments, il fallait que ça cesse, que je dise quelque chose, que je me reprenne. Je ne voulais pas que la jeune violoniste considère mon silence comme un refus. Seulement… c’était si difficile… Et elle était si près… Je pris alors conscience d’une chose. Il ne disait rien. Ihn ne prononçait pas le moindre son. Pourtant, il était là, je le savais. Il n’avait pas voulu me raconter un traître mot de ce qu’il s’était passé avec Freja samedi soir. Elle non plus, d’ailleurs, mais son hématome au poignet suffisait amplement à me donner une explication. Il ne m’avait pas dit que, malgré ses menaces, elle souhaitait s’accrocher, quitte à s’opposer à lui. Ça l’avait forcément marqué, même s’il ne le lui avait pas montré. En y pensant, je me demandais de quelle façon la soirée s’était terminée. Comment et pourquoi avait-il pu la laisser partir ? Que s’était-il passé pour qu’il cesse de la malmener ? J’ignorais tout et ça m’énervait. J’en avais marre de ne pouvoir assister à rien quand Ihn était aux commandes. C’était ma vie, pas la sienne ! Je devais avoir le droit d’être présent… Même au second plan, il parvenait à m’influencer alors que j’en demeurais incapable parce que trop faible. Même en retrait, il m’empêchait actuellement de réagir à la déclaration de Freja. C’était lui qui faisait trembler mon corps, lui qui rendait ma main si lourde quand je la levai pour ranger une mèche de ses cheveux derrière son oreille, lui qui me fit mettre un temps fou à approcher mon visage du sien. Il refusait que je l’embrasse. Par amour pour Mary, il était en train de résister de toutes ses forces pour m’empêcher de prouver à Freja que je l’aimais aussi. A l’instant où je m’en rendis compte, je le pris comme un défi. Un défi que j’étais sûr de gagner parce que je ressentais la force de lutter, de lui montrer que c’était moi qui commandais. Et tant pis si ça ne lui plaisait pas. De toute façon, il ferait quand même du mal à Freja. C’était égoïste de ma part, et cruel. Devais-je vraiment être blâmé pour le fait de n’écouter que mon cœur et non ma tête ? Je ne pensais pas. Alors, la main beaucoup moins tremblante, je la posai sur la joue de Freja. L’autre retourna se poser sur sa hanche tandis que je réduisais le peu de distance qui nous séparait. A la fois hésitant, impatient, tourmenté, dévoré par le désir, presque fiévreux, mes lèvres frôlèrent les siennes. Je sentis son souffle chaud se mélanger au mien. Ce contact, aussi léger fut-il, fit monter une bouffée de chaleur dans tout mon corps qui me poussa à pencher un peu plus la tête et l’embrasser pour de bon. Un baiser innocent, doux, rendu passif par l’attente de sa réaction.
Session clickFreja & Meyer 10/12 « Des aveux sur lui» J’avais fait un pas immense mais… Je n’avais pas réussi à l’embrasser, de peur qu’il me repousse. Pourtant même si j’étais proche de ses lèvres il ne l’avait pas fait. J’étais heureuse pour cela mais il semblait pensif. S’en voulait-il tout de même? De ne pas m’avoir empêché? J’étais apeurée, il fallait bien l’avouer. De plus, je lui avais dit clairement que je l’aimais. Je n’aurais peut-être pas dû? Il avait beau m’avoir joué cette mélodie, son autre personnalité ne m’avait pas menti? J’eus soudain une boule d’angoisse qui remonta le long de mon estomac pour finir sa course dans ma gorge, incapable de lui dire quoi que ce soit, de… M’excuser peut-être? Je ne savais plus, j’étais juste terrorisée à l’idée de la réaction qu’il pourrait avoir après ce temps de latence. Et si je faisais ressortir son autre personnalité? Celle qui ne me croyait pas? Mais… Lui? Me croyait-il dans le fond? L’autre ne disait rien? Dans un sens cela m’arrangeait … Je voulais qu’on profite de cette soirée à nous, je me sentais bien quoi que, j’étais tout de même absorbée par mes pensées confuses.
Je fus tirée de celles-ci lorsque je sentis la main de Meyer sur ma joue et l’autre sur ma hanche, je fermais les yeux. J’étais bien en cet instant je profitais au maximum de ses mains posées là où elles étaient. Bizarrement je me sentais à ma place. Je sentis ensuite son souffle se mélanger au mien comme s’il était encore plus proche de moi j’ouvris les yeux pour le constater, mon estomac se contracta et mon cœur se serra tandis que je refermai les yeux lorsqu’il m’embrassait pour de bon. Durant celui-ci, je ne pus m’empêcher de lui caresser le visage et les cheveux. J'adorais lui faire ça, c'était devenu un tic, je crois…
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