Ici c'est moi qui mène la danse [Ouvert à tous]

Ici c'est moi qui mène la danse

Je continuais à chanter, m'entraînant dans mon coin. Avec Chelsea, le club de musique et le concert qui arrivait à grands pas, je ne devais pas m'arrêter là et me reposer. M'amuser en picolant, ça ne me tentait pas, pour l'instant, il y avait pas mal de souci et de pression que je devais gérer. C'est en atteignant la note la plus haute de la chanson que je vis débarquer une blonde à l'entrée. Tiens, il y avait encore des visiteurs à cette heure ci? Bon, j'espère qu'elle arrivera à s'éclater parce que moi, pas trop, même si je ne savais pas vraiment pourquoi. Je m'arrêtais donc de chanter, rangeant mon téléphone dans ma poche, lui souriant.

-Ouais, je suis à la fête. Mais je m'ennuyais un peu, ça picole et ça se drague dans tout les sens, et mes potes sont partis chacun de leur côté. On va dire qu'avec tout ce qui se passe en ce moment, je sais pas, j'arrive pas à me libérer.

Je souris, m'approchant d'elle afin d'être en face de la jeune femme afin de lui parler plus convenablement. Elle était du genre à vouloir s'éclater, mais je ne l'ai jamais vu à l'institution, peut-être qu'elle est à l'université ou dans une autre école. Je me présentais alors.

-Au fait, je me présente. Josh Miller, batteur et chanteur du groupe Freed. On va se produire à Indarë durant le bal de fin d'année et là, je répétais. Et toi?

La musique continuait à résonner dehors et j'écoutais la jeune femme avec moi. Je regardais derrière moi, avant de la questionner à nouveau.

-Il y a quelqu'un qui t'attend à l'intérieur? Sinon, on peut toujours aller à l'intérieur pour discuter et s'amuser tout les deux, t'en penses quoi? En plus, il y a une piscine, et je t'avoue qu'il y a quelques mois de ça, j'aurais volontiers tapé mon meilleur plongeon, juste pour m'éclater. T'aurais dû me voir d'ailleurs pendant l'Ouragan, t'as un con qui s'amuse à jouer de la guitare dans le gymnase alors que tout le monde panique. C'était super.

Je commençais à regretter le temps où j'arrivais à me lâcher sans penser au lendemain, alors que maintenant, j'arrête pas de réfléchir à ce qu'il va se passer, le groupe, les chansons, Chelsea, etc. Il s'est passé tellement de choses, c'était difficile de passer outre. Au final, c'est quand la dernière fois où je me suis vraiment défoulé? En dehors de la pression, des révélations de Chelsea, des études, etc, j'avais l'impression de me perdre, de ne plus être ce gars tête brûlée et insouciant. Et si ce soir, juste ce soir, j'avais envie de changer ça? Bon allez, c'est décidé, je redonne une chance à cette fête avec cette belle inconnue. Je me tournais alors vers la maison.

-Allez, je suis motivé, j'y retourne!

En espérant que cette fois, ce blues qui m'avait gagné à l'intérieur disparaisse et que j'arrive à me libérer de ces chaînes que la routine avaient installées.

Codage par Libella sur Graphiorum

Anton était... gentil. Doux. Un peu pipelette, comme moi, assez pour que je me sente de plus en plus à l'aise avec lui. Allongée dans ses bras, je fermai les yeux en continuant d'écouter sa voix, qui résonnait encore plus avec le contact de ma tête contre son torse. Elle était agréable. Grave et légèrement éraillée, surtout avec l'alcool qui devait encore plus jouer dessus, craquante. Comme ses yeux, à chaque fois que je rouvrais les paupières pour les croiser. Est-ce qu'un vert pareil était légal ? À côté, celui des miens paraissait sûrement terne et affreusement banal. Sans trop réaliser ce que je faisais, perdue entre l'alcool, les battements de mon cœur et la mélodie envoûtante que chacun de ses mots diffusait à mes oreilles, je glissait mes doigts dans les boucles mordorées qui coulaient sur ses épaules comme une cascade. Il avait vraiment de beaux yeux, profonds, de la couleur de l'herbe dans laquelle on a envie de s'allonger pour regarder les nuages. Une seconde, il cessa de parler, et mon regard fut absorbé par ses lèvres. Si belles, elle aussi. Pourquoi est-ce qu'il ne parlait plus ? Avais-je fait quelque chose de mal ? Ou peut-être m'avait-il posé une question ? Depuis quand avais-je cessé d'écouter ?

"Velvet ?" Je n'arrivais pas à comprendre l'intonation de sa voix. Était-ce une interrogation ? De l'inquiétude ? Un reproche pour ne pas avoir répondu à sa question ? Je m'écartai un peu de mon point de repos contre son buste pour mieux observer son visage. D'aucun l'auraient qualifié de banal, mais même si ses traits n'avaient rien de spectaculaire, il y avait quelque chose qui retenait l'œil, suffisamment pour que je me sente encore flotter. Peut-être que j'avais trop bu, finalement. Pourtant, je ne me souvenais que de deux verres, et j'avais évité le troisième parce qu'il me semblait suspect. Peut-être que Damen n'était pas si loin de la vérité quand il m'avait suggéré de tenter d'autres choses. À vrai dire, j'avais envie d'essayer. D'entendre à nouveau ce nom rouler sur mes lèvres, comme celui que j'avais perdu. Était-ce l'utiliser ? Je n'en savais rien. Nous étions tous les deux seuls dans une pièce où personne ne viendrait nous chercher, et il ne semblait pas avoir bu beaucoup plus que moi. Il n'était pas bien plus vieux que moi, deux ou trois ans, peut-être un peu plus, je n'étais pas sûre d'avoir entendu son âge exact. Il était beau, avec des yeux dans lesquels se noyer semblait comme une bénédiction.

"Anton..." Ce nom avait toujours le même goût, quand bien même il n'était pas pour la même personne. Le goût sucré et un peu amer de l'amour gâché. Mais ce soir, je ne pouvait rien gâcher. Après tout, il n'y avait rien de plus entre nous qu'un enchaînement de coïncidences et de circonstances, un heureux hasard qui m'avait mis sur sa route. Sans doute ne le reverrai-je jamais, sans doute m'oublierait-il. Au fond, c'était peut-être ce que je voulais. C'était peut-être ce que je cherchais quand je me redressai pour poser mes lèvres sur les siennes.

Depuis combien de temps n'avais-je pas embrassé quelqu'un ? Le goût des lèvres de cet Anton se superposa à mon souvenir de l'ancien, de celui que j'avais voulu épouser dans un éclat de folie. Je les sentis bouger contre les miennes, happer mon souffle à peine chargé d'alcool. Le sien avait une odeur sucrée, une odeur de jus de fruit qui rendait plus difficilement perceptible la légère teinte d'alcool qu'il déguisait. Un instant, le vert de nos yeux sembla se croiser pour se mélanger. Puis, à nouveau, le goût de sa bouche, plus brûlant, plus ardent et tellement, tellement plus attirant. Et après cela…

Une sensation humide et chaude contre mon cou, son écho au creux de mon ventre. Un souffle instable à mon oreille, un plus tremblant dans ma gorge. Ce nom que je pensais ne plus jamais murmurer dans ma vie. Avais-je le droit de ne plus savoir lequel des deux me serrait dans ses bras ? Quelles mains glissaient doucement sur ma peau ? Frôlement de tissu. J'avais oublié la soirée. Oublié tout le monde. Je ne sentais plus que l'air frais de la pièce qui découvrait nos corps au même rythme que les mains qu'on n'était pas sûrs de savoir où poser. Ou peut-être que lui était plus sûr que moi. Anton, hein ? C'était sûrement le destin que je croise quelqu'un portant ce nom, comme une manière d'en finir avec mes souvenirs en me donnant la sensation que le premier n'aurait jamais pu m'offrir. La couleur de l'herbe, celle de l'obscurité. Je voyais des brumes d'ombres et de couleurs se mélanger entre mes paupières ouvertes puis fermées, incapable de se satisfaire d'un état comme de l'autre.
"N'hésite pas à venir me voir si tu veux découvrir d'autres choses que l'alcool."
Merci, Damen... Mais je n'aurais pas eu besoin de toi pour ça.

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Ici c'est moi qui mène la danse

"Ce serait trop facile.", des mots qui résonnent, à peine ces derniers prononcés, de quoi me laisser esquisser un fin sourire, satisfait de la réaction de mon partenaire de soirée. S'attendait-il réellement à ce que je lui cède aussi facilement l'objet actuel de ses propres désirs ?! Voyons, Damen... c'est bien mal me connaître et ça en serait presque décevant ! Moi qui m'étais préparé à l'idée de devoir suer de mon front pour trouver de quoi quelque peu fragiliser cette stabilité à toute épreuve qui, visiblement, te va comme un gant. A moins que cela ne soit que du bluff ? Quoiqu'il en soit, je ne compte ni m'arrêter, ni craquer dans l'immédiat, juste le temps d'entretenir cette envie brûlante qui l'habite visiblement de pouvoir goûter à mes lèvres. Enfin, je dis ça, mais j'avoue ne pas plus en savoir que ce que ses paroles veulent me faire croire. Et encore une fois, je peux me tromper.

Dans le fond, je me fiche un peu de détenir la vérité quelle qu'elle puisse être. Tant que je m'amuse, c'est tout ce qui compte et je dois dire que ce p'tit blond a de quoi faire frétiller ma curiosité ainsi que mon goût pour le risque, qui ne fait d'ailleurs que s'accroître depuis que je suis en son exquise compagnie.

- Dans le mile...

Munies d'une lenteur calculée, mes lèvres se donnent le plaisir de longuement effleurer cette joue n'ayant été jusqu'à présent que la cible d'un bien maigre baiser de ma part. Je me dois de rectifier ce tir, je me dois tout simplement de passer à l'action. Je me permets donc de suivre la direction de son cou en m'attardant quelques instants sur sa mâchoire que je redessine passionnément, au moins du côté par lequel j'ai commencé mon manège. Après quoi, je finis par enfouir mon visage dans cette zone dont il a déjà expérimenté la texture de mon côté, désireux de lui rendre la pareille. Un furtif dépôt des jumelles alors en soif d'expérience suivi de la libération de mon souffle brûlant sur cette peau plutôt pâle, mais terriblement attrayante, voilà ma première pierre ajoutée à l'édifice. Du bout de la langue, je tamponne les alentours et décide de quelque peu jouer avec cette friandise qui m'est si gentiment proposée. J'en veux plus.

A côté de ça, la main du garçon se tenant devant moi finit par, elle aussi, trouver ses aises sur cet environnement qu'est mon anatomie tout entière, en remontant d'abord vers les sommets, de quoi me pousser à extirper mon visage de sa cachette afin de lui faire face dans un moment aussi crucial. Il prononce des mots qui perdent leur sens avant même d'atteindre mes oreilles tandis que tout ce qui a attrait à l'audition autour de nous perd de son efficacité dans une idée folle de renforcer le toucher et la vue, mais surtout le toucher.

Le sourire qu'il affiche, inlassablement satisfait de sa provocation et peut-être véritable détendeur du titre de maître de la situation, ainsi que l'apport de son souffle que je me tarde à lui rendre dans la foulée, nourrissent suffisamment cette curieuse soif de découverte pour émettre une nouvelle vague de frissons qui, cette fois-ci, s'accompagne d'un son plus suggestif que les précédents.

Damen s'approche alors doucement, et ce physiquement et psychologiquement, d'un domaine au sein duquel il excelle ou dont il ne craint pas l'expérimentalisme, là où mon absence de connaissance ne me permet pas de pleinement afficher une assurance faussement construite autour de mon bon vouloir ou de mes désirs les plus fantasques. Sa main consciemment placée en est sa preuve, là où mes réactions se transforment presque en aveux.

- Pourquoi s'embêter de jouer avec le feu...

Seulement, j'ai plus d'un tour dans mon sac et je suis déjà bien trop accro à l'adrénaline que me procure notre petit échange. Et bien que je ne sois pas, comme lui, un as en érotisme et sensualité, je tente tant bien que mal de déjà me créer une certaine réputation. Et s'il y a bien une chose dont je suis certain, c'est que trop rapidement se donner à son partenaire finit inexorablement par éteindre la flamme du mystère et du défi, emportant avec elle l'intérêt ayant été initialement fixé.

Pourtant, il serait hypocrite de ma part de masquer le fait que, moi aussi, je meurs d'envie que mes lèvres entrent en contact avec les siennes, s'entrechoquent entre elles pour lui voler son souffle et m'en abreuver avec passion. Que nos regards se croisent alors que la distance qui séparent nos coquines atteint le zéro absolu.

La tentation est forte, très forte et il devient de plus en plus difficile d'y résister. Alors, pour pallier à cette frustration qui, doucement s'immisce dans mon sang prêt à irriguer les parties les plus en alerte de mon corps, je me penche sur son visage dans l'unique but d'y apposer mes lèvres, sur l'une de ses commissures.

- ... si c'est pour avoir peur des brûl... ures ?

Pourquoi faut-il que je craque maintenant ? Sa main, en légère action sur une zone qui commence à prendre de l'ampleur, suffit à me faire perdre mes moyens à la fin de ma réponse, brisant ainsi le peu de contrôle que je pouvais oser afficher sans que l'on ne puisse clairement lire entre les lignes de mon inexpérience ainsi que de mon incertitude au sein de ce domaine. Un gémissement, un premier. Très discret, il est parsemé d'un léger abandon d'air qui vient directement réchauffer les lèvres du blondinet tandis que je plisse légèrement les yeux, toujours plantés dans les siens tandis que je me recule un chouia tout en me mordant la lèvre inférieure. Déroutant et délicieux, les messages que m'envoie mon propre corps, finalement plus entre les mains de Damen que les miennes.

Est-ce plaisant ? Totalement. Après, j'avoue être impatient de découvrir ce que pourrait donner le sens figuré de ma dernière phrase.

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Ici c'est moi qui mène la danse

Sa présentation m'avait fait sourire. C'est qu'elle avait de l'audace cette fille, j'aime bien! Remarque, il fallait bien un minimum d'ambition pour réussir dans la vie. Sans ambitions, je ne serais même pas membre d'un groupe, alors si son rêve, c'était de devenir la meilleure chirurgienne du pays, elle pouvait y arriver.

-Bon courage alors, et enchanté Kaylee.

On continuait alors de discuter et de s'échanger des questions, histoire de faire connaissance. J'ai jamais vraiment discuté avec des gens de l'université, mis à part Jessie et James du groupe, mais voilà. Ma nouvelle connaissance me questionnait désormais sur mon groupe et voulait visiblement savoir si c'était un loisir, ou un véritable job. Pour moi, la question ne se posait même pas, mais c'est avec un grand enthousiasme que je lui réponds.

-C'est ce que je veux faire. La musique, c'est ce que je suis, et je compte bien être reconnu pour ma passion! Comme ça, le batteur du futur meilleur groupe du pays aura fait la connaissance de la future meilleure chirurgienne.

Je lui fis un petit clin d'œil amusé. C'est quand même dingue que la première rencontre que je fais soit au moment où j'hésitais à me barrer. Tout le monde avait trouvé quoi faire, sauf moi, et je me suis dit que je ne savais peut-être plus faire la fête et m'éclater comme avant. Et voilà qu'en cinq minutes, une personne me donne envie d'y retourner et de me défouler comme jamais. Elle voulait juste se rendre à al fête pour y jeter un oeil, étant donné que c'était une fête ouverte à tous, et personne ne l'attendait à l'intérieur. Kaylee dit alors vouloir me suivre et me pousser dans la piscine si je m'y jetais pas. Je riais alors, rentrant alors avec elle.

-Fait attention à ce que tu dis, sinon, c'est toi qui risque de te faire pousser. Les deux potes qui sont venus avec moi pourront confirmer, je suis pas le genre à me dégonfler. D'ailleurs, faut que je les trouve, il y en a un tout timide, et l'autre qui doit encore être en train de draguer à l'heure actuelle, à moins qu'il soit occupé à autre chose. Mais lui, il ne faudra pas le ramener à la piscine, l'eau, c'est pas son truc.

Elle n'avait pas besoin de tout les détails, mais Jesse avait dit à Evan et moi ses soucis avec l'eau, et mieux vaut éviter une crise de panique, ça le ferait pas pour le président du conseil. Elle prit alors ma main et m'emmena avec elle près des boissons. Soyons fous, prenons un verre d'alcool. Je pris alors un verre de vodka orange que je bus rapidement, l'odeur et le goût n'était pas très agréable, mais c'est bon, on se lâche un peu. Je me mis alors à hurler, me rendant compte que l'euphorie ou l'alcool était vite monté à la tête.

-Evan? Evaaaaaaaaaaaan!

Je courrais donc un peu autour du buffet, alors que Kaylee discutait avec l'une de ses connaissances. Je le retrouvais alors à la piscine, et on pouvait voir Jesse avec sa conquête du soir, ce qui me fit rire.

-Allez Evan, je te rejoins à la piscine, il y a une nouvelle qui vient d'arriver et elle a l'air de vouloir s'éclater! Laisse Jesse conclure, tu vois bien qu'il est occupé avec une charmante demoiselle. D'ailleurs, bonsoir.

Je saluais brièvement la conquête de Jesse d'un sourire et d'un clin d'oeil, avant de repartir avec un sourire en coin, reprenant au pas de course.

-En plus Evan, j'ai des photooooooos! Ça va aller dans les dossiers du conseil ça! Hehehehehe!

Je me mis alors à courir en direction de Kaylee, la prenant par la main, amusé et monté sur ressorts.

-Allez viens, on va faire un saut à la piscine! D'ailleurs, je vais le faire depuis le plus haut plongeoir!

Sans la prévenir, j'essayais de trouver le point le plus haut pour sauter dans l'eau, n'ayant pas peur de prendre des risques. Il devait y avoir quoi... cinq mètres de hauteur, si ce n'est plus? C'était dangereux, voire même périlleux, mais je m'en fichais. Je fis signe à la foule de s'écarter alors que j'allais sauter. Faisant mon plongeon, la piscine était assez profonde pour que je puisse plonger sans me fracasser le crâne au fond de celle-ci. Cependant, tout ne se passa pas comme prévu, et au lieu de faire une piquée la tête la première, je fis un salto avant dans les airs, atterrissant sur le dos et éclaboussant tout le monde en étant habillé. Heureusement que les vêtements avaient atténué la douleur, parce que sinon, je serais en train de me tordre de douleur. Remontant à la surface, je grimace.

-Aie, ça fait mal! Mais c'était génial! Wooooooooo.

Je poussais un cri, montrant que j'avais clairement perdu la tête, ou cédé à cet esprit festif. En tout cas, tout les regards étaient sur moi, j'avais l'impression d'être une star du rock, et ça me plaisait beaucoup.

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Ici c’est moi qui mène la danse

Il ne peut pas s’empêcher de rigoler, glissant sur le lino de la piscine pour se rattraper rapidement, avalant parfois la tasse. Ça glisse vraiment… C’est pas pratique… Il se rapproche du bord, les joues rougies par l’alcool, pour rester en place. Quand il voit la jolie fille embrasser le cou de Jesse. Il écarquille encore plus les yeux avant de rougir violemment. Oh… Oh la la. Il fait mine de se cacher les yeux, mais il voit encore tout, et un rire s’échappe de nouveau de ses lèvres. C’était sexy ça, non ? Il se demande ce que ça fait… Il ne l’a jamais vécu. Est-ce qu’il pourra un jour ?

- Hey Evan, tu as bu combien de verres ?!

Il hausse les épaules en rigolant, levant les mains au ciel. Il sait plus. Quatre ? Six ? Douze ? Quarante-deux ? Aucune idée ! Mais il sait qu’il se sent bien et surtout – ! – pas malade ! Pour l’instant… Il continue de rigoler, se remettant à nager, sans cesser de les regarder. Quand il voit les moves de Jesse, il s’arrête pour l’observer plus attentivement. Sa main sur sa hanche qui la rapproche… Sa main sous son menton pour redresser son visage… Et… Oh ! Evan devient de nouveau écarlate, fasciné par la facilité dont fait preuve son meilleur ami. Il ne faut pas croire, mais Evan est en plein apprentissage. Il mémorise tout, même si ce n’est pas vraiment certain qu’il s’en souvienne une fois sobre…

- Evan ? Evaaaaaaaaaaaan !

On l’appelle ? Se mettant à faire la planche, il regarde en direction de la voix derrière lui, le visage à l’envers. Oh ! Mais c’est Josh ! Il était là lui aussi ? Mais oui, il était là ! Ils sont venu ensemble ! Tss… Il est bête quand il est bourré~ Hey mais… lui aussi il est avec une fille ?! HEY ! C’est pas juste ça ! Pourquoi lui aussi il pécho alors qu’il a une copine d’abord !!! Il se redresse et se tourne vers lui pour le regarder avec un sourire.

- Allez Evan, je te rejoins à la piscine, il y a une nouvelle qui vient d'arriver et elle a l'air de vouloir s'éclater ! Laisse Jesse conclure, tu vois bien qu'il est occupé avec une charmante demoiselle. D'ailleurs, bonsoir.

Le français pouffe encore, jetant un coup d’œil à Jesse avec un sourire en coin, les joues encore rougies par le baiser dont il a été témoin. Puis, il lève les bras au ciel, l’invitant à le rejoindre dans la piscine. Quand il lui dit qu’il a des photos, sa curiosité est piquée. Des photos du président ? Mmh… C’est intéressant ça, héhéhé~ Mais… Il a une question là… Qu’est-ce qu’il attend pour le rejoindre ?! Ça devient long là !

- Magne ton cul et viens dans l’eau !

Il faut croire que l’alcool lui fait perdre l’habitude de parler anglais. Josh attrape la main de la fille de tout à l’heure pour l’emmener avec lui, mais elle réussit à se dégager, lui signifiant qu’elle veut finir son verre avant. Alors Josh part tout seul et il saute dans l’eau, faisant un magnifique plat qui éclabousse tout le monde au passage. Evan grimace de douleur pour lui, avant d’exploser de rire.

- Oh putain le saut trop nul !!
- Aïe, ça fait mal ! Mais c'était génial ! Wooooooooo.

Evan ne peut pas se retenir de rire, quand, une fille se fait pousser par la jolie blonde qui était avec Josh avant qu’elle se mette à les rejoindre. Elle nargue Josh de ne pas avoir pu la pousser et le regard du français ne peut pas s’empêcher de remarquer du rouge sur elle… Ses yeux descendent, et quand il se rend compte qu’il s’agit de son soutien-gorge, il prend la même couleur avant de rapidement détourner le regard, les yeux vers le ciel, ne remarquant pas qu’elle s’approche de lui.

- Tu t’appelles Evan, c’est bien ça ? T’es plutôt mignon. Comment se fait-il que tu sois tout seul dans l’eau ?

Son cœur manque un battement et il déglutit. Son regard se baisse pour la voir, essayant de se retenir de regarder plus bas, alors que ça l’attire inlassablement. Non ! Il faut être respectueux ! C’est pas bien Evan ! Regarde pas ! Timidement, il bégaye dans son anglais rendu encore plus maladroit par l’alcool.

- Eumh… Ouais… Je…. J’avais chaud…

Et soudainement, il l’est de nouveau, brûlant… Ses joues chauffent… Il a envie de plonger dans l’eau pour ne plus rien voir et se rafraichir encore. Elle est vraiment jolie ! Comment ça se fait qu’elle vient lui parler à lui ? Elle était pas avec Josh ? Lui qui voulait pécho, il ne pensait pas qu’il perdrait ses moyens comme ça ! C’est super dur ! Comment il fait Jesse ?! La… La main sur la hanche… L’autre sous le menton… Non… Non il ne peut pas !

(c) MEI pour APPLE SPRING

Ici c'est moi qui mène la danse

Sérieusement, quelle idée à la con, ce plongeon! Bon d'accord, j'avais conscience d'être ivre, mais pourquoi j'avais sauté d'aussi haut dans la piscine! J'ai le dos en compote, j'avais pas assez bu pour faire oublier la douleur visiblement. Bon, alors récapitulons. On a Evan qui parle à moitié français, Jesse qui est bien parti pour pécho malgré qu'on l'ait affiché deux fois, faut dire que c'était marrant. Il y avait aussi Kaylee qui discutait avec une autre de ses connaissances. J'ai été raisonnable, je ne l'ai pas entrainé avec moi. En revanche, elle ne s'est pas gênée pour entrainer sa connaissance dans la flotte. C'est qu'elle était joueuse, elle aussi, c'est bien, je sentais qu'on allait beaucoup s'amuser. J'entendais le français d'Evan et ça me faisait rire. La première chose qu'on apprend dans une langue, ce sont les insultes, et je crois qu'il parle encore de ses fesses. Oui Evan, elles sont très bien, mais ça ne sert à rien d'en parler à chaque fois! Je le regarde alors, allant en face de lui.

-Hey, j'ai fait de mon mieux! Mais j'ai pas envie de recommencer, j'ai le dos en miettes. Et arrêtes de parler de tes fesses, je sais bien qu'elles sont belles.

Bon, j'ai juste compris qu'il avait dit que j'avais fait un mauvais saut et qu'il parlait de son postérieur, mais j'ai pas compris le reste. Vu qu'il est bourré, il voulait certainement parler des siennes, je ne voyais que cette alternative. Et voilà qu'en terme de moquerie, j'ai ma rencontre du soir qui s'ajoutait, se vantant du fait que je n'avais pas réussi à la pousser dans l'eau. J'eus alors un sourire en coin, lui répondant avec malice.

-Ça, c'est juste parce que je l'ai voulu. Mais finalement, tu nous as rejoint, donc j'ai quand même ce que je voulais! Et toc!

Je continuais d'observer la situation qui devenait de plus en plus marrante. Bah alors Evan, une simple vue sur des vêtements qui devenaient transparent, et on perd sa langue? Ah ah, qu'il était mignon! En plus, il dit qu'il a chaud, c'est de mieux en mieux! Il est tellement gêné face à elle, c'est mignon! J'étais parti nager un peu plus loin, afin de lui faire croire qu'il était seul, mais en fait non, c'était une ruse! Car je comptais bien le taquiner un peu. Nageant en profondeur, je venais discrètement, tel un requin sur sa proie, en direction du dos d'Evan, et juste avant de resurgir à la surface, je pose mes mains sur ses hanches, le rapprochant davantage de la source de ses joues rouges. Bon, j'ai été gentil, je ne l'ai pas poussé trop fort, mais suffisamment pour qu'il se retrouve contre la blonde. Surgissant de l'eau, j'éclatais de rire après avoir repris mon souffle.

Oh, Evan, tu es si direct avec les femmes. Un vrai séducteur. Allez, je compte sur toi mon poulain. Montres lui les plaisirs de ... la langue française. Héhé!

Je lui refis un clin d'oeil, saluant Kaylee au passage avant de nager un peu, les habits trempés. Tant pis, ça sèchera plus tard, pour le moment. Le pauvre, il doit être perdu. Bien sûr que j'avais vu ce qui se cachait sous les vêtements de Kaylee, mais bon, moi, ça me surprend moins, je sais à quoi m'attendre. Evan et Jesse allaient avoir les mains occupées, et j'aimerais avoir les miennes aussi prises qu'eux. Malheureusement, je n'ai pas vu la trace d'un seul instrument. Dommage. J'aurais pu montrer au club qui a le meilleur doigté du groupe, même ivre. Autant se laisser aller et profiter de l'ambiance, maintenant que je me suis un peu libéré de cette pression qui m'oppressait depuis quelques mois.

Codage par Libella sur Graphiorum

Ici c'est moi qui mène la danse

Livrer une bataille potentiellement perdue d'avance, foncer tête baissée au sein d'une lutte dont on ne connaît pas réellement les ficelles : mon quotidien. C'est exquis, c'est divin, j'en frissonne d'impatience, j'en bous d'envie, je rêve d'y goûter, ne désirant alors qu'une chose, transcender les limites du temps et de l'espace pour qu'à jamais cette liqueur, électrisant mon corps et mes pensées, m'enveloppe dans sa totalité et me garde prisonnier en frôlant l'infinité.

Moi qui, pourtant, suis habitué à taper dans les plus âgés, lié par le sang et par la chair à ce perpétuel goût du risque, préférant draguer mon professeur d'histoire que mon camarade de classe, je me trouve à entièrement remettre en cause cette part de moi qui, je le pensais, j'en étais sûr, demeurerait inchangée. Pourtant, le blondinet qui me fait face et ne me dépasse que de quelques poils de tête, plus jeune aux yeux de la loi et de la nature, parvient à chambouler mes goûts et mes habitudes, comprenant qu'il est possible de trouver tout aussi intéressant en allant chercher chez les plus jeunes. Qui plus est en me retrouvant, pour la première fois de mon existence, presque complètement dominé par ce garçon qui se joue de moi et de mes limites, visiblement prêt à me tenir tête sans jamais baisser sa garde ou perdre de son autorité, peu importe mes tentatives servant à le déstabiliser.

Certes, il soupire parfois plus lourdement que précédemment, certes il se laisse aussi aller à quelques plaisirs que je lui offre, mais en réussissant toujours à garder les pieds sur terre, chose que je n'arrive pas à mettre à exécution. Pas comme ça. Pas ici. Pas maintenant. Pas dans ce domaine. Dans le fond, il m'émerveille tout comme il m'intimide presque en le voyant quasiment stoïque, maître de la situation qu'il tient dans le creux de ses mains, qui me font vibrer en effleurant mon corps, m'imaginant la sensation de ses doigts ou de sa paume sur ma peau, une fois que celle-ci sera à sa merci, dénuée de tout textile, dans sa nature la plus pure et la plus naturelle. En fait, là où j'ai peur de ne pas avoir pieds, lui me donne cette impression de connaître le bassin dans lequel il nage depuis des temps immémoriaux. Il maîtrise tandis que je découvre et ça m'horripile, ça me frustre tout en me donnant pourtant l'impulsion nécessaire me servant à me surpasser et de, pour une fois, m'essayer à la comédie. Je mime, je tente, je joue, esquivant ses avances ou poudrant mes ardeurs pour laisser place à un jeu de séduction ou à celui du "fuis-le, il te suivra" dans un espoir de faire perdurer cette dualité pour laquelle j'ai déjà pris goût sans pour autant risquer de griller ma couverture.

Néanmoins, est-il dupe ? Est-ce que ses provocations sont de l'ordre du naturel ou d'une volonté de percer à jour quelque chose qui sonne bien trop faux à ses oreilles pour être vrai ? Je ne sais pas. Je pense que je m'en moque. Actuellement, tout ce qui m'intéresse, c'est de m'amuser, de lui, avec lui, avec moi, avec la situation, pour le rendre chèvre et peut-être arriver à le pousser dans ses derniers retranchements. Il semble posséder plus d'un tour dans son sac, tout comme moi. Peut-être pas dans une quantité similaire, mais où est le problème ? J'adore jouer avec le feu. Et le fait d'être complètement déstabilisé par sa prise de contrôle de mon corps me donne toujours plus envie de retomber sur mes pattes... jusqu'à ce que je finisse par ne plus en être capable et où je serai bien obligé de complètement m'abandonner à lui... si l'occasion se présente, bien sûr.

La distance entre nos corps atteint le seuil nul à l'instant même où il m'attire vers lui en se saisissant de l'une de mes bretelles, après avoir émis quelques commentaires sur la première fissure s'étant incrustée sur ma propre censure et de laquelle s'est échappé un gémissement. Sa voix, aux creux de mes oreilles, si sûr de lui, si provocateur, me demandant de réitérer l'expérience n'a d'autres effets que de naturellement accéder à sa requête. Un son similaire au précédent s'extirpe alors de mes lèvres, mes pupilles se perdant un peu plus sur son visage, sur ses traits ou sur ses lèvres se rapprochant des miennes. Il possède véritablement un don pour me mettre sens-dessus-dessous en étant bien le seul à en être doté. D'habitude, je maîtrise tout, absolument tout, de ma propre perspective à celle de mes adversaires alors qu'ici, c'est tout le contraire. Aussi dérangeant que cela puisse paraître, ça a le mérite d'avoir en son sein des touches très agréables, prenant enfin connaissance d'une personne qui en a plus dans le pantalon que la plupart des hommes auxquels je me suis collé.

L'espace réduit, aucune échappatoire ne semble possible. Ça me plaît. Je trouve ça... très excitant. Mon esprit réclame et mon corps s'enflamme alors qu'une pointe humide située sur ma lèvre inférieure continue de craqueler cette pseudo-défense que je m'étais faite. Est-ce le moment ? Est-ce l'instant de céder aux pulsions qui se font criardes en me nouant l'estomac, en me brûlant le bas-ventre ? Tout semble coïncider et me donner une réponse. Doucement, j'incline la tête sur le côté tout en fermant délicatement les yeux, approchant mes lèvres des siennes jusqu'à ce qu'elles s'effleurent et que ma progression se suspende, là, à quelques millimètres, à peine, de la requête ayant été formulée. Elles s'entrouvrent et laissent à mon souffle irrégulier le soin de chaudement s'abattre sur les siennes, laissant parfois quelques brisements de voix remonter jusqu'à pleinement se rendre audibles. En imitation à ses tentations, la pointe de ma langue joue quelque peu au niveau de l'arc de cupidon, tâtonnant la zone, l'humidifiant très légèrement.

Après quoi, mon visage s'écarte du sien pour retrouver sa position initiale, un sourire satisfait prenant désormais forme.

- Désolé, mais... je suis trop habitué à être un très mauvais garçon.

Un léger rire est émis juste après avoir prononcé ces mots, les jugeant moi-même assez ridicules, mais pourtant réalistes. Dans un espoir de quelque peu faire perdurer cette attente, je finis néanmoins par soudainement plaquer mes lèvres sur les siennes, mes doigts s'invitant dans sa nuque, lui offrant, et ce après maintes tentatives et demandes, l'objet de sa convoitise, ces petites effrontées qui, jusqu'à maintenant, échappaient continuellement à leur destin.  

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