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Pendant que Jagger prépare les boissons, je réfléchis plus sérieusement à sa proposition. Il veut m'aider je le sais. Je sais aussi que sans lui, je ne parviendrai jamais à surmonter ma phobie. Avec lui, j'ai une petite chance de réussir. Il m'empêchera de fuir. Il m'empêchera d'abandonner. Lorsqu'il revient avec les boissons, je le remercie pour mon cocktail. J'en bois une gorgée avant de questionner un peu Jagger pour la suite. J'essaie de me rassurer, d'avoir une assurance au cas où le courage me manquerait trop – c'est déjà le cas – et d'avoir tout simplement mon soutien dont j'ai grandement besoin pour cette épreuve.
Oui. Il me tiendra. Il sera à mes côtés et il m'empêchera de couler à pic comme un gros caillou. Il est aussi d'accord de me porter jusqu'au bassin et même encore après. Je ne pourrai pas fuir. Il en profite pour me rappeler un doux souvenir. Enfin sur le moment, ce n'était pas un bon souvenir parce que je n'ai pas assumé mais maintenant il fait partie de mes meilleurs souvenirs.
- Sauf que les chiottes publiques ne m'effraient pas et même si au début je n'ai pas assumé, j'en garde un bon souvenir. Enfin j'suis prête à tout essayer tant que tu ne me lâches pas.
Cet avoeu est aussi une preuve de la grande confiance que j'ai en lui. C'est la première personne avec qui je suis prête à faire n'importe quoi tant qu'il reste avec moi. Il n'y a qu'à voir tout ce que j'ai déjà fait jusqu'à maintenant. Coucher dans des chiottes publiques, me mettre en couple, emménager avec lui, me marier, avoir failli faire un gosse et prévoir une tentative...ça fait beaucoup de choses. Et maintenant j'essaie de surmonter ma peur juste parce que Jagger est là.
Je viens m'asseoir sur lui et bois encore un peu du cocktail avant de poser le verre à côté du sien. Assise en face à face avec lui, mon regard ne quitte pas le sien alors qu'un nouveau petit moment de tendresse débute. J'aime ces instants de douceur. Mes bras s'enroulent autour de lui pour l'étreindre tandis que mes lèvres sont scellées à celles de mon époux. Après de longues minutes à profiter de ce moment de tendresse, je me sens décoller. Je m'accroche rapidement à lui en mode koala alors que je le laisse me balader où il veut.
Je me rends compte de la proximité de l'eau lorsqu'un clapotis se fait entendre au moment où Jagger entre ses pieds dans l'eau et qu'il s'assied. Mon étreinte se resserre autour de lui alors que la panique augmente. Adieu le courage... Je reste toutefois en place, bien accrochée à mon soutien. Je ne dois pas fuir. Pas après lui avoir avoué à quel point je lui fais confiance.
Finalement je ne suis pas sûre d’avoir assez de courage pour surmonter ma peur, là, tout de suite. Il est seulement assis sur les escaliers, les pieds dans l’eau, et moi je m’accroche déjà à lui comme un koala dont la vie en dépend. Que l’eau me touche un peu, je m’en fiche. Je ne pourrais pas me laver si je paniquais dès que l’eau touche ma peau. C’est seulement le fait de savoir qu’il y a un bassin rempli d’eau, que je pourrais être piégée dedans qui m’effraie.
Tandis que je reste accrochée à son corps, Jagger tente tout ce qu’il peut pour me rassurer. Les petites attentions physiques, le changement d’idée pour que je me concentre sur lui et non sur ce qu’il y a derrière moi. Il essaie vraiment tout et pour ça, je suis bien contente que ce soit lui que j’ai épousé et pas un autre.
- Garçon. T’es bien placé pour savoir que les filles sont chiantes, surtout quand elles ont leurs règles. Et puis t’as déjà une fille, faut équilibrer un peu les choses.
Fille ou garçon, au fond je m’en fiche. Je les aimerais autant l’un que l’autre. Néanmoins si je peux éviter les poupées à gogo, les conversations entre filles pour lui expliquer pourquoi elle saigne dans sa culotte, pourquoi elle ne doit pas écarter les cuisses avec le premier venu, etc je ne suis pas contre. Les garçons sont plus faciles à gérer.
- Et toi, tu aimerais quoi ?
Ca fait quand même bizarre de parler de ce genre d’envie alors qu’on n’a même pas encore tenté d’en mettre un en route. Enfin sauf si on compte le fait qu’on n’est pas très doués avec les protections et qu’on a tendance à les zapper. Surtout moi… D’ailleurs, est-ce que j’ai pris le contraceptif aujourd’hui ? Je ne crois pas. J’ai un doute. Je ne sais même plus si je l’ai pris hier. Il faudra que je vérifie la boîte.
Jagger m’explique ensuite ce qu’il a prévu mais je n’oppose aucun refus. Du moins au début. L’eau ne me touche pas encore mais le simple fait de savoir que le niveau est plus proche de moi, ça remonte mes craintes qui prennent complètement le dessus. Je serre mon emprise sur mon mari en murmurant plaintivement.
- N-Non ça ne va plus ! Eloignons-nous de là, s’il te plaît, j’y arriverai pas !
On testera une prochaine fois avec un simple bain s’il le veut. Une baignoire sera un bon début, non ? On peut mettre de l’eau dedans, régler le niveau et j’ai moins de risque de me noyer. C’est donc vraiment pas si mal pour commencer. Mais pas aujourd’hui. Mon courage s’est complètement envolé. Finalement je ne suis pas encore prête à combattre ma phobie. Pas dans un lieu aussi grand qu’une piscine.
Fille ou garçon, lui il s’en fiche. Au fond moi aussi mais j’ai quand même plein d’excuses pour préférer un petit gars. Moins chiants sur plusieurs points, ça équilibre les choses puisque Jagger a déjà une fille et...c’est tous les arguments que j’ai en fait. Toutefois toutes ces bonnes pensées se sont vite envolées en fumée lorsque Jagger s’est approché encore plus de l’eau. Cette fois la panique prend le dessus et je serre mon mari comme s’il avait l’intention de me jeter dans un feu. Ou dans un ravin.
Après avoir entendu ma réponse négative, Jagger se relève en me tenant toujours dans ses bras puis s’éloigne du bassin. C’est peut-être bien que j’aie accepté d’approcher le bassin mais ça reste insuffisant pour moi. Cependant je ne peux pas forcer alors que mon courage s’est abonné aux absents d’un seul coup. Je me sens déjà plus détendue lorsqu’on se retrouve sur les transats, plus loin de l’eau. Je me retrouve assise, encore en mode koala accroché à son arbre. J’ai pas envie de lâcher le motard.
Sa question est dure. Regarder un film dans le lit avec le risque de m’endormir comme une merde ou rester ici à profiter du soleil encore présent ? La journée ayant bien avancé déjà, le soleil ne va pas rester encore bien longtemps. Et il fera vite frais. En plus j’ai pu en profiter durant un bon moment alors mon choix est plus vite fait que je ne le pensais.
- J’veux bien…
À peine ai-je répondu à sa question que Jagger se relève puis me prend dans ses bras comme une princesse. Je m’accroche alors à lui pendant le voyage, le questionnant sur le genre de film qu’on pourrait mettre.
- On peut mettre un film avec des fantômes ? Un truc qui fait bien peur. Et on ferme les stores, on met toute la pièce sombre pour bien être dans l’ambiance. Ca te tente ? Sinon un bon film d’action me va aussi.
L’un comme l’autre, je ne suis pas difficile tant qu’il y a des bagarres, des tueries, du suspense et bien sûr une histoire intéressante. Arrivés dans la chambre, j’attends que Jagger me pose sur le lit. Pendant qu’il cherche le film qu’on souhaite mettre, j’en profite pour me changer. Le bikini c’est bien mais...oh et puis merde je le laisse. Il fait assez chaud pour ça et si je m’endors avec et bien ce sera comme si je m’étais endormie en sous-vêtements. Ce n’est pas bien grave et puis ce ne serait que le temps d’une sieste dans le pire des cas. Je ne pourrai jamais réellement dormir l’estomac vide. Le brun a prévu un barbecue tout à l’heure, je ne pioncerai pas avant ce repas finalement. Par contre je ne me gène pas pour me foutre sous la couverture, venant ensuite me blottir contre Jagger lorsque celui-ci s’est installé pour regarder le film.
Après le film, on a donc profité de notre soirée barbecue - et moi de mater le motard aux fourneaux - et on a terminé notre soirée plutôt tranquillement. Durant tout le week-end on a profité d'avoir nos petits moments en intimité mais aussi du panorama que nous offre les lieux. On en a aussi profité pour faire quelques activités diverses. Bref ça a été l'un de nos meilleurs week-end ensemble et je ne peux que remercier Jagger pour avoir eu l'idée de venir ici. Ca nous a fait du bien de nous retrouver loin de Londres et des problèmes qu'on a pu avoir dans cette ville.