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On était quasiment à la fin du mois de février aujourd'hui, et honnêtement, je n'en peux plus. Avec l'ouragan, j'ai perdu mon emploi et pour survivre, j'ai dû vendre la maison et prendre un appartement plus petit pour ne pas finir à la rue. Je dois rembourser mon crédit, mais la plupart des chantiers que j'ai pu faire suite aux rénovations nécessaire dans Londres étaient finis. De nouveau sans emploi, j'avais mis un peu de côté pour ne pas trop souffrir de la précarité de ma situation. Cela fait 3 mois que j'ai perdu mon métier de sommelier et pourtant, je sens que je ne suis pas au bout de mes peines. Je venais de finir ma dernière journée de travail de mon contrat et, malgré qu'il soit moins bien payé que mon ancien travail, me permettait de vivre convenablement dans mon appartement. Passant chez moi, je me changeais, prenant une douche avant de sortir en ville, décidé à me changer les idées. D'habitude, je m'habille toujours avec une certaine élégance et un chapeau haut-de-forme, mais je n'étais vraiment pas d'humeur. Exceptionnellement, je sortis une simple chemise blanche et un manteau noir.
Je me baladais donc vers Westminster, faisant un tour et regardant la ville se remettre des événements de novembre. Mon hôtel-restaurant n'avait pas rouvert et il restera fermé sans aucun doute, il faut dire que les coûts de travaux sont très onéreux et que les assurances ne peuvent pas tout prendre en charge. Je me baladais donc dans les quartiers populaires de la ville, cherchant un endroit pour passer du bon temps. Les bars gays ne m'intéressaient guère, et au bout de quelques rues, je finis par trouver un endroit correspondant à mes attentes. Un endroit plutôt calme et agréable, avec de la musique en fond qui n'agresse pas les tympans. M'asseyant en face du comptoir, je commandais un verre d'un alcool fort, pour changer du vin.
-Bonsoir, un whisky s'il-vous-plaît, sans glaçons.
Rapidement, on me servit un verre, sans que je dise quoique ce soit de plus. Étais-je vraiment en train de noyer mes soucis dans l'alcool? Probablement, mais j'avais besoin de penser à autre chose, et je n'avais pas vraiment de personnes à joindre, juste quelques connaissances et Cordelia, une ancienne camarade de classe. Il était rare de me voir ainsi, et pourtant, j'aurais aimé que cela ne soit jamais le cas. Je regardais autour de moi, soupirant légèrement et buvant une gorgée de mon verre, trinquant avec cette ancienne vie qui me manque tant, en ayant une pensée pour Ken qui doit désormais être à l'orphelinat ou en famille d'accueil. Il faudrait que je lui rende visite un jour, le pauvre gamin, lui aussi, il en a bavé. Perdu dans mes pensées, je n'avais pas vu qu'une autre personne était arrivée dans l'établissement, peut-être une autre personne qui a besoin d'un remontant, ou d'une oreille attentive.
Visiblement, c'était une jeune femme qui était entrée dans le bar. Elle était joliment habillée, avec un assortiment de couleurs qui ne passait pas inaperçu. Elle s'était assise à côté de moi, et en l'entendant discuter avec le barman, je compris que c'était une habituée. Visiblement, elle était aussi là pour oublier certaines choses, une peine de cœur. Ce genre de choses n'était jamais simple et faisait toujours souffrir. Tandis que le barman lui préparait son verre, elle me parla, afin de briser la glace et de penser à autre chose, sans doute.
-Wah...on dirait moi en homme...la tête des mauvais jours s'est courante en ce moment
Je souriais légèrement. D'une part, je trouvais ça plutôt maladroit, comme manière de commencer une conversation, mais on est pas forcément attentif quand on est mal en point. Je lui répondis donc avec une réponse de gentleman, restant fidèle à moi-même.
-Si je suis vous en homme, c'est que je dois vraiment être élégant alors. Mais oui, ces derniers temps, ça ne va pas très fort, malheureusement.
Je levais mon verre en même temps qu'elle quand elle reçu sa boisson, trinquant avec elle.
-Santé!
Je bus une autre gorgée de mon verre de whisky. Il était fort, mais il était agréable et ça aidait à penser à autre chose. Continuant à parler, je faisais connaissance avec cette femme qui voulait oublier ses malheurs.
-Les peines de cœur, c'est jamais facile à surmonter. Pour ma part, j'aurais aimé que ça soit ça, ce qui me tourmente. Mais je me présente, je m'appelle Christian, enchanté mademoiselle.
Je tentais d'afficher un semblant de sourire sur mon visage. Je n'avais pas vraiment la tête à ça mais qui sait, peut-être que cette conversation avec elle pourrait m'aider à aller mieux. Pour le moment, nous faisions connaissance dans notre malheur.
-C'est la première fois que je viens ici. C'est juste dommage que ça ne soit pas pour un moment plus joyeux.
Il faut dire que lorsque j'avais des moments plus joyeux, je les fêtais directement à The Oasis à l'époque où il existait, autour d'un bon verre de vin car je pouvais profiter de la saveur de celui-ci. Étrangement, le visage de la femme avec qui je parlais me disait quelque chose, il m'était familier, quand bien même je suis sûr que c'était la première fois que je lui parlais.
Bizarrement, la demoiselle en face de moi ne s'était pas présentée, mais elle n'était pas obligée de le faire, c'était tout à son honneur. Elle affirma alors ne pas traîner dans les bars très souvent, mais elle en avait besoin aujourd'hui. Finalement, nous nous sommes bien trouvés, à chercher notre réconfort autour d'un verre d'alcool. Je veux juste me vider la tête et penser à autre chose, juste ce soir, je voudrais être insouciant et ne pas penser au lendemain. D'après elle, j'avais choisi un bon endroit pour me détendre, comme quoi, j'avais du goût en matière de bars. Quand je me mis à parler de mes problèmes, je fus heureux de voir qu'elle m'écoutait avec une certaine attention. Je crois que c'était la première fois depuis longtemps que je me confiais à quelqu'un, encore plus à une inconnue. Peut-être la psychologue d'Indarë avait entendu un bout de ma vie, et encore. Elle soupira de nouveau, prenant une autre gorgée de sa boisson, tandis que je terminais mon verre de whisky. Il faut dire que cet alcool est servi en petite quantité dans les bars, ce qui est dommage, j'avais l'habitude de prendre des verres plus grands.
Soudain, elle proposa un jeu, un "truc idiot" selon elle, mais qui pouvait briser la glace entre nous. Soit on buvait, soit on devait raconter un truc nous concernant. Ma fois, cela me semblait être un bon compromis pour soit dire ce qui n'allait pas, soit boire suffisamment pour ne plus à s'en souvenir. Je lui répondis alors, hochant la tête.
-Ça me va, j'ai besoin de penser à autre chose, donc ce genre de jeux me convient parfaitement.
Elle commanda alors plusieurs shots d'alcools différents, il y en avait vraiment pour tout les goûts. Avec autant de boissons, il y avait même de quoi oublier son propre prénom. La jeune femme semblait vouloir jouer avec le feu, heureusement que mes années en tant que sommelier ont renforcé ma tolérance à l'alcool. Maintenant, il ne restait plus qu'à savoir qui allait commencer. D'habitude, on dit toujours honneur aux dames, mais dans ce genre de situations, est-ce toujours le cas? Je devrais peut-être commencer mais avec une question simple, sans prise de tête. Ça tombe bien, je ne connais pas son prénom, cela pourrait être l'occasion de le savoir. Mettant mon verre vide de côté, je commençais alors ce jeu qui risquait de nous prendre une bonne partie de la soirée.
-Hum... comme première question... j'aimerais savoir comment vous vous appelez.
C'était une petite question toute innocente, j'aurais presque pu lui laisser le premier tour, tant elle était simple, du moins, ce n'était que de mon point de vue, peut-être que pour d'autres, cela était différent. Ce n'était pas très "gentleman" de ma part de demander le prénom de quelqu'un de la sorte, mais c'était ma façon de commencer ce jeu en douceur, avant d'y aller plus progressivement.
Elle semblait prendre le jeu très à cœur, l'entendre rire dès que j'avais posé ma première question. Elle se présenta sous le nom de Cassy Andrews. C'est dingue, même ce nom me disait quelque chose, comme si je l'avais déjà lu ou entendu quelque part. Bon, tant pis, ça me reviendra qui sait, pour le moment, j'avais d'autres choses à penser. Elle posa alors sa question, m'informant que l'on pouvait se tutoyer, car demain, on ne s'en "souviendra plus". Elle termina alors son cocktail, ce qui me laissa le temps de réfléchir à ma réponse. Je ne comptais pas tout dire dès maintenant, du moins, pas en étant si peu saoul. Regardant les shots, je décidais alors de répondre plutôt que de me défiler dès la première question.
-Qui sait, je me souviendrai encore de toi le lendemain. Pour le moment, je vais te répondre... Disons que tout j'ai eu beaucoup de difficultés dans la vie, je m'accroche tant bien que mal, mais l'ouragan en novembre m'a pris mon travail et ma maison. Il y a bien d'autres détails, mais je t'en parlerais quand j'aurais bu plusieurs verres.
À la fin de ma réponse, je la vis sur son téléphone. Elle s'excusa et envoya un SMS à son interlocuteur, le tout en ricanant. Un ami qui lui a fait une blague? Non, ça doit être autre chose, sans doute lié à sa peine de cœur. Une fois son message envoyé, elle posa son téléphone sur le comptoir, retournant à notre conversation. Maintenant, c'était à moi de lui poser une question, et le fait qu'elle ait reçu un message me donna une idée. Souriant et la regardant dans les yeux, je lui posais la prochaine question.
-Laisse moi deviner... le SMS que tu as reçu a un rapport avec ta peine de cœur, je me trompe?
On allait cette fois-ci sur un terrain plus dangereux, plus glissant, celui de la raison de sa venue ici. Qu'allait-elle faire? Boire son premier verre ou bien se dévoiler petit à petit? Au bout d'un moment, il faudra bien que l'un d'entre nous commence à boire et à délier sa langue. Ce jeu s'annonçait très drôle, mais l'issue de cette soirée, en revanche, était bien plus incertaine, mais ça, je m'en fichais. M'évader temporairement, rigoler, redevenir insouciant durant un soir, c'est tout ce que je voulais, que ça soit avec Cassy ou n'importe qui d'autre, je voulais penser à autre chose, et mon attention et mes pensées n'étaient que sur elle et notre envie de boire.
Une fois ma question posée, ma partenaire du soir me regarda dans les yeux plusieurs instants, avant de se tourner vers les verres. Aurais-je donc touché un point sensible? Mes soupçons se confirmèrent quand elle avoua que ça serait trop facile, et qu'elle bu un verre cul sec de tequila. Le jeu prenait désormais une autre tournure, car le SMS qu'elle avait reçu était visiblement une chose inavouable, à moins qu'elle avait juste envie de boire. Observant le visage de Cassy, je pouvais en déduire qu'elle n'était pas habituée aux alcools forts, ou du moins, à en consommer souvent. Le bar man vint alors voir Cassy, lui demandant si elle souhaitait un taxi pour la fin de la soirée, répondant par l'affirmative. Elle avait vraiment envie de finir dans un sale état, et je comptais bien faire de même, bien que j'aimerai garder un minimum de lucidité. Elle me posa la troisième question qui me laissa plus perplexe.
En effet, cette cicatrice n'était pas anodine et reflétait une partie de mes origines. Avouer que j'étais un ancien de l'IRS à quelqu'un qui n'a pas été avec moi serait des plus embêtant. Autant avec Cordy, je peux en parler car elle me comprend, autant Cassy, étant donné que je ne connais pas de quel cursus scolaire elle venait. Sans hésitation, je lui souriais, prenant le verre le plus proche.
-Ça, c'est un peu trop délicat pour en parler.
Je bus d'un trait mon shot d'alcool dont je pouvais suivre la descente par la chaleur qu'il produisait en moi. M'éclaircissant la gorge quelques instants, je repris la parole, commentant le goût de celui-ci.
-Vodka, c'est pas mal à vrai dire. Il y avait un autre goût derrière, mais je ne l'ai pas bien senti, je l'ai bu trop vite. Tant pis.
Si elle voulait boire, il va falloir que je trouve des questions plus marquantes, qui la force à boire ou bien qui lui permette de se libérer. Réfléchissant quelques instants, je souriais en coin, ayant trouvé la question idéale.
-Rentrons dans le vif du sujet... La dernière fois que tu voulais boire plus que d'habitude, c'était pour quelle raison? S'il y a eu une fois précédente, bien sûr.
Une question sensible, mais qui pourrait déboucher sur une conversation intéressante. Bon, c'est un peu injuste de ne pas vouloir parler de mon passer et de lui demander de parler du sien, mais si elle faisait un effort, peut-être que je lui parlerai du mien, ou alors, l'alcool se chargera de délier les langues quand je n'aurais plus la force de retenir mon passé et mes secrets.
Visiblement, ma question avait fait mouche, peut*être même trop, car en voyant le sourire de Cassy s'en aller, je compris que c'était une question particulièrement sensible, et qu'elle faisait mal. Je m'en voulais légèrement de lui avoir posé une question de la sorte, mais je ne pensais vraiment pas qu'elle allait me répondre. Cassy avait du cran, il fallait le reconnaître, je pensais réellement qu'elle allait boire. Néanmoins, elle espérait que d'ici demain, j'aurais tout oublié, et sans rien dire, je l'écoutais attentivement, découvrant son passé petit à petit. Une fausse couche... ça devait être extrêmement dur pour elle, encore plus pour le cacher à son père. Elle aussi, a vécu des choses terribles, si j'avais été à sa place, j'aurais sans doute fait pareil. Je pris alors la parole pour la rassurer à ce sujet.
-J'essayerai de ne pas m'en souvenir alors, si ça te gênes.
Elle tendit alors deux verres, un pour elle et un pour moi, et demande à ce qu'on le boive cul sec pour se remettre dans l'ambiance. Parfait, ça me permettra de parler plus facilement et de me remettre dans l'ambiance. Sans contester, je bus mon shot en même temps qu'elle but le sien. Apparemment, le sien était au rhum et à l'orange, et qu'elle adorait ça. Parfait! Moi j'avais eu un mélange de couleur bleue, qui était très bon aussi.
-Vodka et curaçao pour moi, avec une touche de citron vert. Délicieux!
Je posais alors mon verre comme elle, écoutant alors la prochaine question. En constant qu'elle était plutôt observatrice, je pus en déduire qu'elle pouvait analyser aussi mes faits et gestes comme je le faisais afin d'avoir les réponses à mes questions. Le fait qu'elle me complimente me fait bien sourire, c'est rare d'entendre des gens dire que j'étais mignon, on avait plus souvent l'habitude de me juger sur ma cicatrice ou sur mon passé pour ceux qui le connaisse, alors forcément, ça faisait drôle. Sa question se penchait alors sur mon plus grand défaut, celui qui justifiait que je sois seul. C'était une question plutôt simple en apparence mais qui me demandait de la réflexion. Après quelques instants, je lui répondis en toute sincérité, l'alcool commençant à faire effet.
-Tout d'abord, merci pour les compliments, ça me va droit au cœur, surtout venant d'une personne aussi belle que toi. Sinon, je dirais ... Enfin, comment dire, j'ai eu très peu de relations amoureuses, quelques aventures certes, mais sinon... voilà. Je dirais que mon défaut, c'est de trop vouloir prendre mon temps avant de m'engager avec quelqu'un. Ouais, c'est ça, je prends trop mon temps alors que je devrais davantage écouter mon instinct. Sans doutes pour ça que je suis célibataire.
Peut-être que mon code de gentleman me freinait et m'empêchait de vivre des choses passionnantes, qui sait? J'avais besoin d'un petit grain de folie, qui pouvait donner du piment à ma vie. Maintenant que j'avais répondu à ma question, je devais désormais en poser une autre. Je pourrais lui poser la même question, mais ça serait trop facile et refléterait un manque cruel d'imagination. À la place, j'allais rester dans le même thème, tout en variant mon interrogatoire.
-Du coup, c'est à moi. Hum, voyons voir... on a parlé de tes peines, mais parlons maintenant de tes peurs. Si tu es aussi forte qu'agréable, tu ne devrais en avoir aucune, mais dans le doute, je suis curieux. Ma question sera donc de savoir quelle est ta plus grande peur en ce monde.
Bon d'accord, ma phrase servait surtout à lui glisser un petit compliment, mais c'est elle qui avait commencé à jouer à ce jeu là, et comme l'alcool me rendait plus joueur, j'étais obligé de continuer sur cette lancée, même si je restais curieux concernant ce qui l'effrayait le plus.
Mes compliments ne la laissèrent pas insensible, car je la voyais rougir, et il était difficile de cacher ses émotions, surtout quand on avait bu un minimum. Son rire aussi, était une preuve supplémentaire d'un taux d'alcoolémie excessif, mais à ce rythme là, est-ce que je ne m'en ficherai pas un peu? Dans peu de temps, je risquais d'être dans le même état qu'elle, par conséquent, autant profiter à fond de la soirée. Toujours avec le sourire, elle me répondit comme quoi je n'avais pas envie qu'elle boive, ce que je réfutais avec un autre sourire.
-Non, je n'ai juste pas envie que ce petit jeu s'achève trop vite.
Elle lâcha alors qu'elle avait peur des orages, et qu'elle s'arrangeait toujours pour dormir avec quelqu'un quand il y en avait un, jusqu'à son meilleur ami. Et là, une révélation me vint. Elle parlait de lui au passé, ce qui voulait dire plusieurs choses : Soit elle ne dormait plus avec lui à cause d'un événement malheureux, notamment l'ouragan, soit il y a eu une dispute liée à autre chose. J'avais d'autres questions qui me venaient en tête désormais, de quoi la gêner et la faire boire un peu. Je continuais à regarder Cassy avec le sourire, jusqu'à ce qu'elle me pose la prochaine question. Dormir avec elle? Ce soir? Dans ses bras? Cette question me fit rougir et tourner la tête. C'est parce qu'elle avait entendu que je devais être plus instinctif et réfléchir moins qu'elle me provoquait ainsi, ou juste parce qu'elle voulait me faire boire? Je ne pouvais pas lui dire de réponse, j'étais forcé de boire un autre shot, mais une voix retentit à l'intérieur du bar, une voix qui réclamait Cassy. Le regard de cet homme ne m'inspirait guère confiance, et je le lui faisais savoir en lui rendant la pareille. Elle était ivre et il voulait qu'il rentre, mais qui était cet homme pour décider de la vie de cette femme? Le visage de cet homme me frappait instantanément, c'était un acteur plutôt connu. Mais acteur ou non, ce n'était pas une raison pour être un tyran. Il avait beau me présenter ses excuses, je m'en fichais, je me levais alors pour lui faire face.
Loin de moi l'idée de vous contredire, mais elle est majeure, et l'enfermer ne fera que renforcer son envie de liberté. Elle a besoin de décompresser et ça serait une mauvaise idée de l'en empêcher. Je ferais en sorte qu'il ne lui arrive rien. En revanche, je ne pourrais pas dire la même chose de vous si vous continuez à vous mêler de ce ne qui ne vous regarde pas.
Je croisais mes bras en face de lui, le regardant dans les yeux. Si elle partait, qui allait jouer avec moi et continuer ce jeu enfantin mais amusant? Mon côté sang-chaud refaisait surface plus facilement quand j'étais ivre, mais je pouvais suffisamment me contrôler pour ne pas frapper quelqu'un sans raisons. Cassy partit alors danser et le barman observait la scène, voyant que j'étais sérieux et prêt à défendre ma partenaire de beuverie du soir. Une fois qu'elle revint de sa danse, elle reprit un autre shot, quand bien même ce n'était pas son tour de boire, exprimant qu'elle voulait rester avec moi. Je regardais de nouveau ce "Hans", confirmant mes propos.
-Vous voyez, elle veut juste rester ici. Alors ne cherchez pas à la ramener de force, et tout ira pour le mieux.
Je me tournais ensuite vers Cassy, prenant le premier verre plein disponible.
-Et ça, c'est pour ta question, tu auras peut-être ta réponse plus tard.
Je bus mon verre cul sec, me rendant compte que l'alcool m'avait rendu plus direct, moins subtil. J'ignorais totalement si le gars était encore là, et je m'en fichais, je voulais continuer mon jeu. Regardant Cassy avec un sourire joueur, je l'interrogeais.
-Bon, voyons voir pour la question suivante... Est-ce que ... la raison de ta venue se trouve ici?
Cette question était surtout faite pour embêter le nouvel arrivant, mais aussi pour en avoir le coeur net. Maintenant que Cassy était plus ivre, je pouvais en savoir plus sur elle plus facilement, même si c'était un peu déloyal, étant donné qu'elle avait bu plus que moi, sans justifications.
Hans m'avertit alors que si jamais quelque chose arrivait à Cassy, je serais dans la merde. Ah! La bonne blague! J'étais déjà au fond du trou, que pouvait-il m'arriver de pire? Je ne tins même pas compte de son avertissement et me contentai d'hocher la tête. En revanche, j'étais curieux de savoir ce que cachait Cassy pour qu'un acteur connu vienne la chercher comme si c'était son chien. Il se retourna alors et parla au barman, lui disant qu'elle ne pouvait pas rentrer comme ça. Le barman le rassura alors en disant qu'il avait le numéro de ses chauffeurs. Suite à cela, il partit sans protester, nous laissant à nouveau seuls. De retour à notre jeu, la jeune femme avait répondu que oui, son problème venait juste de partir, mes soupçons étaient donc vérifiés. En revanche, sa prochaine question sonnait comme un aveu et non comme une réelle question. Je l'écoutais cependant avec grande attention.
Hans était donc son meilleur ami avec qui elle avait eu une aventure, puis il l'a lâché du jour au lendemain, au profit d'un ou d'une autre. Était-elle vraiment sûre de ne plus être amoureuse, sinon, elle ne réagirait pas ainsi. Néanmoins, je vais quand même répondre à sa question en toute honnêteté, quand bien même elle risque de paraître clichée.
-Une autre personne, non, mais ses intérêts, oui. Ça m'a plombé une partie de mon enfance. Il a préféré m'assommer plutôt que de renoncer à la thune, cet enfoiré. Sinon, pour ton meilleur pote, oublie le, t'es pas sa propriété. L'autre, on croyait qu'il était venu chercher son chien. Tu vaux mieux que ça.
Oups, j'en avais peut-être un peu trop dit. Avec l'alcool, on maîtrise moins ses dires. Je mis ma main sur la bouche en réalisant ce que je venais de dire. Bon sang, elle risquait d'être encore plus curieuse ou d'attraper peur si jamais elle connaissait mon passé, quand bien même je suis devenu clean. J'étais beaucoup trop cash, il faut que je me calme sérieusement. Riant quelques instants, je me repris et regarda la demoiselle, riant à nouveau en posant la question, montrant que l'alcool tapait bien.
-Alors, comme prochaine question... Jusqu'où t'es capable d'aller avec un inconnu pour oublier ton meilleur ami?
Pouah, la question directe. Je pense qu'en temps normal, je ne l'aurais jamais posée, car trop rustre, mais pourquoi je devrais m'écouter, je suis ivre, et dans cet état, le cerveau ne joue plus son rôle entre le filtre social que l'on s'impose et nos paroles. Je riais légèrement, la regardant avec une certaine malice. Tout au fond de moi, j'avais peur de ressembler à un prédateur alors que je ne suis qu'une proie de la vie qui essaye d'oublier la souffrance de cette captivité injuste.