[L'Ouragan] À l'extérieur, North London

19h... enfin je crois, de toute façon je m'en fous. Les autres étaient encore sous le choc de ce qu'ils venaient de voir. Le souffle de l'effondrement de mon ancien lieu de travail était tel qu'il avait propulsé certains objets jusqu'à nous, notamment un chapeau que le gamin avait reconnu. Le simple fait qu'il avait tiqué sur ce chapeau m'avait fait comprendre à qui il appartenait. Maintenant, tout était fini, je ne sentais plus rien, ni la douleur au crâne, ni la pluie battante sur mon corps inerte. La question que tout le monde se posait désormais, c'était "On fait quoi et où va-t-on?" J'étais incapable de répondre à ça, je voulais juste rester ici et méditer sur la vie pourrie que cette existence avait décidé de m'offrir. Devais-je faire comme The Oasis et retourner poussière? Ken pleurait, réalisant qu'il était désormais seul et que les personnes proches qu'il connaissait sont avec lui, dehors. Pourquoi la destiné était-elle aussi cruelle avec moi? Avec un peu de chance, il y avait des survivants, mais j'en doutais fortement.

Les deux autres adultes avec moi commencèrent à rebrousser chemin, tandis que moi, j'osais à peine me relever pour affronter ce monde. On m'encourageait à me lever, mais je n'entendais rien, je ne voyais rien, tout était flou. Mon état ne s'améliorait pas, la seule raison qui me poussait à rester debout venait de s'effondrer, et comme elle, je commençais à succomber à cet appel du sol. Fermant petit à petit les yeux, je me remémorais des instants plus joyeux, plus sains, quand la vie était plus simple, quand ma famille était là, quand j'avais enfin décroché mon travail. Un fracas sourd se fit entendre, et peu après, l'eau autour de moi pris une teinte de rouge. Néanmoins, dans ce sommeil forcé, je souriais, car en fermant les yeux, j'étais libre, libre d'imaginer la vie qui m'aurait convenue. Une maison, un travail, une femme aimante, peut-être même un enfant, qui sait. Au moins, j'avais encore ma maison, mais comment la payer, sans travail?

Les autres autour de moi s'inquiétaient, me voyant immobile au sol, en voyant ce géant endormi après avoir tant lutté. Mon corps était en train de refroidir, las de ce monde, inconscient de ce qui était en train de lui arriver. Finalement, peut-être que c'est aujourd'hui que je te rejoindrais... Père.

Christian a perdu connaissance à 19h15 et le temps que les autres arrivent à le mettre en lieu sûr, il était désormais 19h30

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