À droite, l'école et ses élèves normaux, comme tout le monde.À gauche, le centre de redressement pour jeunes dangereux.Maintenant réunis, pour le pire.
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Les actions définies et anticipées de chaque personnage dans la totalité de ce RP ont été mûrement réfléchies et consenties par les deux partis.
- Janna, s’il te plaît, arrête de traîner et finis de te préparer…
Elle fit la moue et termina de s’habiller. Nous étions vendredi en fin d’après-midi. J’avais fini de préparer le sac de Janna pour son week-end chez sa grand-mère. Depuis l’enterrement de Mary, nous n’avions pas beaucoup eu l’occasion de nous voir et ma belle-mère se plaignait de ne pas profiter de sa petite fille. Petite fille qui ne semblait pas en être affectée puisqu’elle ne voulait pas y aller, sous prétexte qu’elle préférait rester avec moi.
- Elle t’aime très fort et tu lui manques,lui expliquais-je depuis hier.Maman ne serait pas contente de savoir que tu refuses d’aller chez Mamie.
Au fond de moi, mais je me gardai de le lui dire pour ne pas lui donner raison, je n’avais pas envie de la laisser pour le week-end. C’était trop long. Mais je comprenais ma belle-mère et Mary m’en aurait voulu de l’éloigner de sa famille. Janna ne connaissait déjà pas ses grands-parents paternels, ni son grand-père maternel, elle n’avait pas besoin qu’on l’éloigne de la seule grand-mère qu’il lui restait. Cette dernière vivait de l’autre côté de Londres, en banlieue. Nous nous y rendîmes en voiture. Je ne restai qu’une heure, le temps de boire le thé qui m’était offert et d’un monologue sur les journées extrêmement ennuyeuses de ma belle-mère. Au moment de partir, Janna s’accrocha à moi et refusa de me lâcher. Je tentai de la persuader par des arguments divers et variés mais mon imagination s’en retrouva très vite limitée. Elle commença à pleurer et là, impossible de la raisonner.
- Vas-y, elle finira par se calmer,dit ma belle-mère qui avait réussi à la prendre dans ses bras.
Je la remerciai, promis encore une fois à Janna que je la récupèrerais dimanche, et quittai la maison. Je rentrai directement à l’appartement. Parvenu à bon port, je pris mon téléphone pour envoyer un message à Owen et lui proposer de nous retrouver au bar ce soir. Il répondit immédiatement qu’il était partant. Après réflexion, j’envoyai le même message à Freja, en m’excusant de la prévenir un peu au dernier moment. Après tout, cela n’avait rien d’étrange. Nous allions passer un moment entre amis. La première fois, la demoiselle avait souhaité nous revoir de nouveau tous ensemble car elle s’était bien amusée. Alors pourquoi pas ce soir puisque je le pouvais ? En plus, la jeune violoniste répondit qu’elle était disponible. Elle demanda si elle pouvait inviter Ellen, sa pianiste. Bien sûr qu’elle le pouvait… même si ladite pianiste ne m’appréciait guère depuis le SMS de Ihn. Une peu plus tard, après avoir pris un repas rapide, je ressortis de l’appartement et montai dans un bus en direction du bar que nous avait indiqué Owen. Comme nous voulions éviter l’endroit de l’autre soir étant donné que je m’étais battu, l’infirmier nous avait donné une autre adresse qui, il en demeurait certain, nous plairait sûrement. J’arrivai en premier au Black Rock, un endroit apparemment spécialisé dans le Whisky. Pourquoi pas… Je patientai tranquillement dehors en fumant une cigarette. Peu de temps après, Owen me rejoignit au moment où un taxi s’arrêtait au bord du trottoir. Freja et Ellen en descendirent. Elles portaient toutes les deux un manteau court qui laissait voir leurs jambes couvertes de collants pour les protéger du froid. Elles avaient presque la même paire de bottes, on aurait dit des sœurs, bien que, de visage, elles fussent assez différentes.
- Mais que vois-je,commenta Owen en les observant d’un œil appréciateur.Tu m’as pas dit qu’elle amenait une amie. - Tu serais arrivé avec deux heures d’avance,raillai-je en lui donnant une tape dans le dos.
Il rit, me glissa rapidement un « En tout cas, elles sont hyper sexy ». Je ne dis rien, me contentai d’un sourire. Mais je n’en pensais pas moins. Même si c’était tendu entre Ellen et moi, je la trouvais très jolie. Et Freja… comment dire… c’était bien plus que ça. Si le charme faisait mal aux yeux, j’aurais besoin de lunettes de soleil. Les filles s’approchèrent et nous saluèrent.
Please tell me clickFreja & Meyer 27/11 « You're everything I've wanted this tragedy is mine»
Nous étions vendredi soir et nous avions décidé de sortir, Ellen et moi dans un bar. Ellen voulait me changer les idées bien qu’elle avait entendu les paroles de Meyer et donc, doutait un peu moins de lui mais ce n’était pas encore ça alors elle voulait me montrer que je pouvais rencontrer des gens mieux. Mieux.. Dans un bar? Elle savait pourtant ce que je pensais des hommes et ma façon de me mettre en couple et mon premier baiser mais elle m’avait clairement dit “fait pas ta coincé et habille toi bien”. Venant d’elle cela eut le don de me faire rire car je savais que ce n’était pas un vrai reproche. Nous étions donc en train de nous préparer tranquillement lorsque j’entendis mon portable sonner. Ellen partit le chercher et j’écoutais le message. Une invitation de la part de Meyer. Elle me demanda si c’était une bonne idée et je lui répondis oui, de toute façon j’aurais fait n’importe quoi pour le revoir… De plus il était avec Owen. Je l’expliquais à ma meilleure amie et elle accepta étant donné qu’il ne serait pas seul. Je répondais donc au message pour lui dire que j’étais disponible et qu’Ellen était avec moi.
Une fois prête nous appelions un taxi et attendirent qu’il arrive puis allions au point de rendez vous. Cette fois- ci le bar n’était pas bien loin de chez moi et c’est sûrement chez moi que nous finirions la soirée après tout il y avait de la place pour tout le monde. Nous sortîmes donc du taxi et nous dirigeâmes vers les deux hommes alors que j’entendis Ellen me parler à voix basse dans l’oreille.
-Il est pas mal Owen...
Je rigolais et lui répondis
«Il parait oui! Mais tu sais ce que j’en pense.» Elle soupira mais ne répondit pas sachant vers lequel des deux mon attention se portait.
Nous nous avançions vers les deux hommes et sentant l’odeur de la clope de Meyer si reconnaissable, je pris mon paquet de clope et en sortis une après leur avoir fait un petit coucou de la main à tous les deux. Je présentais Ellen à Owen et bizarrement elle salua Meyer plutôt gentiment.
«On fume et c'est parti!» J’allumais ma cigarette et Ellen la sienne.
Étonnamment, la pianiste fut plutôt avenante avec moi. Je n’allais pas m’en plaindre. Freja présenta Ellen à Owen qui ne manqua pas de commencer son numéro de drague en la complimentant.
- On fume et c’est parti !décida la violoniste qui avait sorti son paquet de cigarettes pour nous accompagner.
Ellen fumait aussi. Je proposai un bâtonnet de tabac à Owen qui refusa.
- Merci mais elles sont tellement fortes que je ne vais plus sentir le goût de la bière,plaisanta-t-il.
Le temps de consommer une clope, Owen avait raconté son parcours professionnel à Ellen qui avait dû faire de même pour ne pas laisser la discussion en suspens. Ces deux-là commençaient bien apparemment. Bon, forcément, Owen demeurait plus enthousiaste mais c’était dans son caractère. Il était toujours content de pouvoir échanger avec une jolie demoiselle, si ça pouvait lui permettre de ne pas terminer la soirée tout seul. A mon avis, pour le peu que je connaissais Ellen, il avait intérêt à faire gaffe à son comportement avec elle. Il n’était pas à l’abris d’une prise de catch. Quelques minutes plus tard, nous entrâmes afin de profiter de la chaleur du bar. Contrairement à l’autre, il n’y avait pas grand monde, l’ambiance était plus tranquille et la déco plutôt cosy. J’aimais bien. Ce n’était pas le genre d’endroit qui attirait les types torchés au bout de dix minutes. Nous choisîmes une table à l’écart des autres, avec des banquettes confortables. Je retirai ma veste, l’accrochai au porte-manteau qui se trouvait non loin. Il y en avait plusieurs de part et d’autre de la salle. J’avais mis une simple chemise noire avec un jean assorti. Owen lui, était plus voyant avec son polo beige et son jean bleu. Freja était vêtue d’une jolie robe noire à motifs qui lui tombait sous les genoux. Ellen, elle, portait une robe noire à dentelles en haut, et le jupon un peu plus court que celui de la violoniste était blanc.
- Vous êtes sérieux vous deux, là ?s’enquit Owen en nous regardant tour à tour, Freja et moi.On enterre quoi ? Votre humour ?
Tout le monde éclata de rire. La jeune femme répliqua qu’il ferait mieux de se concentrer à faire connaissance avec Ellen, avant de chuchoter quelque chose à son oreille. Je n’entendis rien du tout mais fis comme si de rien n’était. Je m’assis à côté de lui, en face de Freja. Un serveur s’approcha de nous et prit nos commandes.
- Bon, tout le monde sait comment Meyer et moi on se connait,commença Owen quand l’employé s’éloigna.Mais vous, les filles ? Depuis quand vous vous connaissez ?
Broken as me clickFreja & Meyer 27/11 « Shut your mouth because Ican see through the lies»
Nous fumions tranquillement nos cigarettes, Meyer en proposant une à Owen qui s’exclama qu’il ne sentirait plus le goût de sa bière ensuite. Nous rigolâmes et continuions donc notre pause clope puis pénétrons à l’intérieur du bar alors que Ellen était accaparée par Owen. Comme je le pensais elle ne fit rien et écouta. Elle était très ouverte aux nouvelles rencontres tout comme moi, alors lorsqu’un homme au joli minois se présentait elle ne disait, bien sûr, pas non. L’endroit était plutôt calme et j’imaginais bien que ce ne serait pas la même ambiance qu’à l’autre bar, ce qui, en quelque sorte était mieux, beaucoup mieux! Meyer choisit une table plutôt à l’écart et alors que nous enlevions nos manteaux Owen répliqua à l’attention de Meyer et moi ce que nous enterrions. L’humour? Oh non pas ça pour ma part puisque je me mis à rire immédiatement après la fin de sa phrase.
«Tu vas voir ce que je vais enterrer mon chou! Fais plutôt connaissance avec ma meilleure amie je suis sûre qu’elle en sera heureuse.» Je me rapprochai de lui et lui chuchotai à l’oreille. «Elle adore qu’on soit au petit soin avec elle malgré son air de dur à cuir!» Je me reculai et m’asseyai en face de Meyer alors que Ellen m'interrogea sur ce que je venais de dire à Owen qui tirait un grande sourire. «Rien rien….»
Le serveur arriva ensuite pour prendre notre commande et alors que pour les deux messieurs c’était des bières pour nous deux c’était deux martinis. Oui, nous nous ressemblions beaucoup et vint la question de depuis combien de temps nous nous connaissions. Je posais mon doigt sur ma bouche avant de me tourner et de lui demander.
«Tu t’en souviens toi?»
Ellen fit la moue.
-Ah oui c’est vrai que t’étais novice à la première soirée à l’école de Reine Sophie en Espagne. J’vous jure elle était tellement déchirée!
Elle rit et je me tapais la main sur le front alors qu’elle continuait.
-En fait on s’est rencontré là, c’est une école de musique assez rude et… , Elle pouffa de rire, Elle était un peu en pls à cause de l’alcool.
«Oh mon Dieu…» Appuyais-je mon coude sur mon genou et me cachais le visage derrière ma main. Heureusement le serveur arriva avec les boissons et je pris la parole. «Tiens bois Judas!»
Ils éclatèrent de rire alors que je relevais la tête et que je pris la parole.
«En gros c’est à cause de cet énergumène que je tiens aussi bien l’alcool. Donc on se connait depuis huit ans voilà c’est où elle voulait en venir!» Je bus un peu de mon martini après qu’on ait trinqué.
La demoiselle aux cheveux noirs de jais posa un index indécis contre ses lèvres rosées. Puis elle se tourna vers Ellen et lui demanda si elle s’en souvenait. La pianiste réfléchit un instant.
- Ah oui, c’est vrai que t’étais novice à la première soirée à l’école de Reine Sophie en Espagne,dit-elle avec un petit sourire au coin des lèvres.J’vous jure, elle était tellement déchirée !ajouta-t-elle avant de rire.
Freja se frappa le front du plat de la main.
- En fait, on s’est rencontrées là,poursuivit vivement Ellen.C’est une école de musique assez rude et…
Elle pouffa de rire en désignant Freja.
- Elle était un peu en PLS à cause de l’alcool. - Oh mon dieu…soupira Freja en baissant la tête pour se cacher le visage avec la main.
L’arrivée du serveur lui permit de reprendre contenance, et elle se défendit en ordonnant à son amie de boire. Owen et moi avions opté pour la bière, les filles pour un Martini. Freja attendit que le serveur soit parti pour reprendre la parole.
- En gros, c’est à cause de cet énergumène que je tiens aussi bien l’alcool. Donc on se connait depuis huit ans, voilà, c’est où elle voulait en venir !
Nous trinquâmes et bûmes chacun une gorgée de notre boisson.
- Comment ça va ta belle-mère ?s’enquit Owen en me donnant un léger coup de coude dans l’avant-bras.
Je haussai les épaules.
- Bah… ça va. Elle aime toujours autant collectionner les bibelots sans intérêt.
Il ricana.
- J’espère juste que Janna ne lui fait pas vivre l’enfer,dis-je un peu dépité. - Pourquoi ?
Je lui expliquai que ma fille refusait de rester avec sa grand-mère, qu’elle pleurait comme une madeleine quand je dus m’en aller.
- Aïe… pas simple,commenta-t-il avec une petite grimace.En même temps, je comprends qu’elle soit accrochée à toi depuis…
Je lui donnai un coup de pied discret sous la table.
- Depuis que t’as repris le boulot,inventa-t-il rapidement.
Ce qui, en soi, n’était pas totalement faux. Après l’enterrement de Mary, j’étais retourné à l’hôpital mais, incapable de réaliser convenablement mes tâches, j’avais demandé un temps partiel. Cela n’avait pas duré très longtemps… Finalement, je dus me mettre au chômage, le temps de me recentrer sur moi et être capable de retourner dans le monde du travail. Je me réfugiai dans ma bière en évitant de regarder les filles.
- Et du coup, vous répétez toujours ensemble ?leur demanda Owen pour passer à autre chose, et je l’en remerciai intérieurement.
La conversation se détourna vers la belle mère de Meyer et comme quoi Janna n'avait pas voulu rester chez elle, pleurant pour qu’il ne parte pas, pourtant il était bien là. Je le regardais, avait-il bien fait? Owen repris la parole et Ellen vit quelque chose de suspect dans l’attitude que les deux hommes avait, elle haussa un sourcil mais ne me prévint pas. Pourtant j’avais entendu au son de leurs voix une sorte de gêne, pourquoi? Je n’en savais strictement rien et ça m’ennuyait grandement. Owen était-il en train de mentir pour le bien de Meyer? J’avais comme un drôle de pressentiment et mes épaules s’affaissaient comme si j’étais accablé par quelque chose mais bu pour oublier cela. Enfin qu’un serveur passa et je vis l’ombre de Ellen lever la main.
-Un plateau de charcuterie s’il vous plaît! une fois le serveur parti elle s’adressa aux deux hommes, Désolée on a pas bouffé grand chose alors faut bien éponger pour le reste de la soirée!
Elle se mit à rire et le plateau arriva quelques minutes plus tard, le bar ne semblait pas bondé de monde et c’était tant mieux. Owen demanda ensuite si nous répétions toujours ensemble est Ellen s'empressa de répondre ce qui me fit doucement sourire.
-Quasiment tout le temps, on est en binôme généralement.
Et une fois le plateau sur la table nous piochons tous dedans et Ellen se rapprocha d’Owen pour taper la causette avec lui. Je me rapprochais de Meyer.
«Visiblement il lui plaît…» Dis-je en pouffant de rire
Un autre serveur fit son apparition avec un plateau de charcuteries. Les filles devaient l’avoir demandé pendant qu’Owen et moi discutions. Je n’avais pas fait attention. Elles se justifièrent par le fait qu’elles n’avaient pas mangé grand-chose avant de venir et que ce serait un bon moyen d’éponger l’alcool. Ellen raconta que Freja et elle répétaient quasiment tout le temps car elles jouaient en binôme généralement. L’infirmier poursuivit dans sa lancée, s’adressant à elle plus qu’à nous et bientôt, les deux furent en grande conversation.
- Visiblement, il lui plaît…pouffa Freja qui s’était rapprochée de moi.
Son parfum aux senteurs florales m’envahit les narines et mon cœur palpita.
- Il sait y faire,répondis-je à voix basse.
Je pris deux cures dents, les piquai dans un morceau de jambon cru chacun et lui en donnai un. Elle me remercia. Je ne connaissais pas beaucoup Owen mais en rassemblant mes souvenirs, des détails me venaient à l’esprit.
- Il a l’air d’un coureur de jupons mais en fait, il fait très attention à qui il parle,commentai-je.Du coup, c’est le genre à tomber vite amoureux… et à encaisser la fin de ses relations plutôt difficilement.
Nous regardâmes tous les deux Owen qui, en ce moment, était loin d’être dans une triste situation. Et Ellen semblait également sous le charme.
- Je crois que tu peux dire au revoir à ton baiser,dis-je moqueur.Sois pas triste. - Ce n’est pas pour lui que je le garde,répondit-elle, les joues légèrement rouges.
Nous échangeâmes un sourire à la fois gêné et amusé. Les heures passèrent. J’appréciais la soirée, j’étais satisfait de voir Freja enjouée, et Owen et Ellen très intéressés l’un par l’autre. Au moins, je n’avais pas fait cette proposition de sortie pour rien… Comme ce bar avait la particularité de servir toutes sortes de Whisky, nous en profitâmes pour faire une petite dégustation. Il était presque minuit quand je sentis mon téléphone vibrer plusieurs fois dans la poche de mon jean. Qui pouvait bien m’appeler à cette heure-ci ? Le nom de ma belle-mère était inscrit sur l’écran. Je fronçai les sourcils sans comprendre.
- Excuse-moi,dis-je à Freja avant de décrocher.Ja* ?
« Constantine ? Tu es chez toi ? »demanda la sexagénaire d’une voix anxieuse.
- Non, je suis en ville, pourquoi ?
Elle poussa un soupir désespéré. Qu’est-ce qui lui prenait à la fin ?
- Il y a un souci avec Janna ?m’enquis-je en sentant mon estomac se serrer.
Aussitôt, Owen et Ellen cessèrent leur discussion et l’infirmier m’accorda un regard interrogatif.
« Tout s’est bien passé ce soir, nous avons joué ensemble, elle était contente,expliqua ma belle-mère.Puis je l’ai mise au lit, elle n’a pas bronché. Mais… mais… Quand je suis allée voir si tout allait bien tout à l’heure, je… j’ai trouvé la fenêtre ouverte ! »
Elle éclata en sanglots.
- Was* ?fis-je en me sentant soudain pâlir.
« Je ne sais pas où elle est ! Elle s’est enfuie ! »
J’eus l’impression de recevoir un seau d’eau glacée en pleine figure.
- Je vais la chercher !décidai-je en me levant.
Je raccrochai, me précipitai vers le porte-manteau pour enfiler ma veste.
- Qu’est-ce qui se passe ? Janna va bien ?demanda Owen inquiet.
Je me tournai vers eux. Ils me regardaient tous, surpris.
- Elle a disparu, elle s’est barrée de sa chambre !répondis-je paniqué.
Ni une ni deux, Owen alla mettre sa veste à son tour et dit qu’il allait m’aider à la chercher. Freja et Ellen suivirent le mouvement. En passant devant le comptoir, l’infirmer jeta un gros billet au barman en lui disant de garder la monnaie, et nous nous retrouvâmes tous dehors. Owen regarda autour de nous comme si nous allions apercevoir ma fille tout de suite.
- Où elle est allée, à ton avis ? - Putain mais qu’est-ce qui lui a pris ?me lamentai-je à la fois effrayé et énervé. - Meyer, Meyer !fit-il en m’attrapant par les épaules.Elle n’est pas partie sans raison, elle doit se rendre quelque part. Où est-ce qu’elle pourrait aller, d’après toi ?
La respiration haletante, je réfléchis.
- Chez vous ?suggéra Ellen. - Ouais, elle veut sûrement rentrer à la maison,renchérit Owen.
Je secouai négativement la tête.
- Non, pas l’appart.
Je regardai l’infirmier.
- Le cimetière.
Il ne se trouvait pas très loin. En y allant en courant, nous pourrions l’atteindre en moins de dix minutes.
The lost one's weeping (cover) clickFreja & Meyer 27/11 « Tous ces rêvesqui ont été abandonnés dans le noir..Hé qui a fait ça? Je le sais déjà! »
Mangeant un morceau de charcuterie gentiment proposé par l’homme je le pris et le dégustais. Et lorsque Meyer me présenta Owen comme quelqu’un qui était plutôt sensible et non un coureur de jupon je hochais la tête et pris la parole.
«Alors ils s’entendront bien…» Je souris puis il me dit que je n’aurais pas mon baiser. Je haussai les épaules. «Ce n’est pas pour lui que je le garde» Dis-je en souriant mais sentant de la chaleur au niveau de mes joues. Sérieux? Il fallait vraiment que je rougisse maintenant? Je souris un peu gêné.
La soirée était plutôt sympa, j’étais un peu gêné que Ellen et Owen soit en train de se draguer alors que je restais seul à seul avec Meyer. Je ne savais pas quoi faire, j’étais tellement bien et tellement mal à la fois! Chaque parole, chaque mots de Meyer m’envoutaient et mon cœur battait à tout rompre, foutu sentiment. Je ne savais même plus quoi penser de Meyer en me faisant cette réflexion. Et bien que la soirée se passait extrêmement bien, aux alentours de minuit Meyer eut un appel, un peu tard pour ça non? C’est au ton de voix qu’il employait que je compris qu’il y avait quelque chose qui clochait. Lorsque Meyer expliqua la situation nous prîmes tous nos vestes et sortirent du bar. Une fois dehors. Les questions fusèrent pour finir sur un endroit où elle pourrait se rendre: Le cimetière. Je me bloquais alors qu’Ellen me chuchota à toute vitesse qu’il me cachait quelque chose.
Bref pas le temps de penser à ça le blond partit à toute vitesse par une des rues qui arrivait à la sortie du cimetière et nous trois à l’entrée. J’avançais plus lentement mais avais dis sur le chemin à Ellen à quoi ressemblait Janna. Nous arrivions après une dizaine de minutes et Ellen vit la tête blonde de Janna avec un homme. Elle et Owen lâchèrent un “Oh putain!” en chœur que je ne compris pas.. Ellen m’emmena et nous courrions tous les trois vers la petite fille pour ne pas qu’elle voit la bagarre. Owen regarda la fille puis Meyer intercepter l’homme. Owen nous dit de partir de là tout de suite et nous le fîmes, Janna étant sous le choc.
«Janna ça va?» Dis-je en m’accroupissant face à elle et lui caressant le visage, étant fébrile.
- Le monsieur il a dit que papa m’attendait après la ruelle… Je veux voir mon papa.
«Il ne faut pas parler aux inconnus ma puce.» Je montrais Ellen du doigt. «Elle c’est ma meilleure amie on va s’occuper de toi pendant que papa parle avec le vilain monsieur d’accord?»
J’indiquai à Owen que je partais de mon côté en passant par le Nord du cimetière. Il répondit qu’il restait avec les filles pour couvrir le Sud. Je n’avais jamais couru aussi vite de ma vie. J’arrivai à destination en très peu de temps, me retrouvai devant la grande grille verrouillée. Évidemment, le cimetière était fermé. En plus, il y faisait très noir, Janna n’aurait jamais pu entrer. Où pouvait-elle être ? Le souffle court, je me déplaçai plus loin, écoutant le moindre bruit pouvant m’indiquer la présence de ma fille.
- Janna !appelai-je sans prendre garde aux gens qui dormaient dans les bâtiments alentours.Janna, réponds-moi !
Rien.
- Janna !criai-je désespéré.
Je reçus un autre appel sur mon téléphone. C’était Owen qui m’indiqua avoir vu Janna se faire enlever par un type. Et ils se dirigeaient vers une rue non loin de moi. Je ne pris même pas la peine de répondre et filai. Quelques mètres plus tard, je les vis enfin : un homme encapuchonné tentait tant bien que mal d’emmener ma fille qui gigotait dans tous les sens dans ses bras. Elle parvint à glisser au sol mais il l’attrapa fermement par le poignet avant qu’elle ne puisse s’enfuir. Je fonçai, l’interpellai en arrivant presque à sa hauteur. Il leva le visage vers moi mais sa capuche m’empêchait de le voir. Il lâcha alors Janna et s’apprêta à courir. Mais j’étais déjà sur lui. Je me jetai de tout mon poids pour l’écraser contre le mur du bâtiment derrière lui. Il poussa un cri de douleur. Je n’attendis pas une seconde de plus et lui mis un coup de poing, puis deux. Il bloqua le troisième mais je répliquai avec un uppercut. Il profita d’être plié en deux pour entourer ses bras autour de ma taille et me pousser en s’aidant du mur. Je tombai à la renverse, il tenta une fuite. Je me relevai en vitesse, l’attrapai par l’arrière de son sweat pour le retourner vers moi. Encore des coups de poings, de plus en plus fort. Ce type allait regretter d’avoir posé la main sur ma fille ! Hors de moi, je donnais tant de coups qu’il ne pouvait plus riposter. Quand il chuta au sol, je me laissai tomber sur lui en poussant un grondement de rage. Et je le frappai encore et encore, et encore… Je ne voyais plus rien autour de moi. Juste cette espèce d’ordure que j’avais envie de massacrer. Son visage était en sang, comme mes poings. J’avais envie de le buter, tellement envie…
- Meyer ! Meyer arrête !
Des mains m’attrapèrent par les épaules.
- Tu vas le tuer !s’écria Owen en essayant de m’éloigner.
Il me tira par la veste. Complètement aveuglé par la haine, je lui mis une droite. Il recula en poussant un juron.
The worst in me clickFreja & Meyer 27/11 « I need relief this weakness carries on please be a dream»
Nous avions enfin retrouvé Janna, problème? Elle était avec un homme. Après que Meyer se soit jeté sur lui nous récupérions la petite qui était en état de choc avec Ellen. Nous faisions tout pour ne pas qu’elle se retourne histoire qu’elle ne voit pas que son père et Owen se battait, ça l’aurait traumatisé encore un peu plus et elle n’avait pas besoin de ça! À la place nous commencions à lui parler. De quoi? De l’école, de sa grand mère. Il fallait lui changer les idées mais avec les bruits de bagarre derrière nous c’était assez dur. Je la regardais jusqu’à ce qu’elle essaie de tourner la tête. Je la rattrapais par les joues.
«Ma puce il ne faut pas que tu regardes papa, attends qu’il revienne.
- Mais papa… Je veux voir papa… Y’a des bruits bizarre.
«Fais moi confiance d’accord?»
Elle se frotta l’oeil avec son poing et je devinais qu’elle pleurait.
- Oui Freja… puis sans m’y attendre elle me pris dans ses bras.
Je relâchais notre étreinte après quelques secondes, la bagarre était de plus en plus violente. Ellen me susurra alors à l’oreille que la situation dérapait totalement, comme je l’imaginais et que Meyer était incontrôlable. Honnêtement? Je ne savais pas quoi faire lorsque j’entendis hurler Owen puis à voix un peu plus basse fut lâché un juron. Je ne sais pas ce qui m’était passée par la tête mais à l’aide de ma canne et du peu de vue que j’avais je courru en direction des bruits. Plutôt bête comme idée non? Mais le reste le fut un peu plus.
Owen me prévenant qu’il allait tuer le type qui voulait emmener Janna avec lui, j’attrapais donc Meyer par les hanches et me collais à lui pour le serrer dans mes bras tendrement, je ne savais pas si ça marcherait mais je voulais juste qu’il lâche le type qui était d’ailleurs parti sans demander son reste. Quant à Meyer il semblait se calmer peu à peu alors que je commençais à lui caresser les cheveux.
Je me reconcentrai sur l’inconnu qui était à la limite de perdre connaissance. Je me mis debout en le relevant par le col de son sweat. Il tenait à peine sur ses jambes. Heureusement que nous avions retrouvé Janna. Qu’aurait-il fait d’elle s’il avait réussi à l’enlever ? Que serais-je devenu après ça ? A cette pensée, mon cœur fit un bond de colère. Serrant le poing, je le levai en l’air, prêt à frapper de toutes mes forces. C’est alors que des cheveux noirs volèrent devant mes yeux et je sentis une chaleur incroyablement forte et agréable contre mon ventre. Deux mains me tenaient fermement dans le dos. Et un parfum floral m’assaillit. Cela eut le don de me stopper net. Je desserrai le poing et mon bras retomba le long de mon corps. Un glissement de chaussures sur le goudron m’indiqua que l’inconnu encapuchonné prenait la fuite. Si mon cerveau fonctionnait encore correctement, je l’aurais poursuivi et livré à la police. Mais là, c’était comme si ma tête se vidait complètement. La respiration encore haletante, je frissonnai violemment quand je sentis la main de Freja à l’arrière de ma tête, ses doigts effleurant mes cheveux avec délicatesse.
- Ta fille t’attend…murmura-t-elle.
Pourtant, c’était comme si elle ne voulait plus me lâcher. Au bout de quelques secondes, je retrouvai l’usage de mes mains. Je la pris doucement par les épaules et la fis reculer d’un pas. Je me sentais faible tout à coup, il fallait que je me repose. La tension s’envolait, j’avais du mal à rester debout. Alors je posai un genou à terre et finis par m’asseoir.
- Papa !
Janna accourut et se jeta sur moi en pleurant. La prendre dans mes bras me fit davantage réaliser que, si je l’avais perdue, je ne l’aurais pas supporté.
- Janna…murmurai-je, la voix coincée dans ma gorge.
Je la serrai fort contre moi en fermant les yeux.
- N… ne me fais plus jamais ça,repris-je plus distinctement.Plus jamais…
Elle pleura de plus belle, incapable de répondre.
- Ich liebe dich, Schatz… Du bist alles was ich habe. Ich will dich nicht auch noch verlieren*…
Elle ne devait avoir compris que le début mais tant pis. Le chagrin mêlé de soulagement qui me secouait les tripes m’empêchait de formuler des phrases autrement que dans ma langue natale.
- Mec… rappelle-moi de ne jamais, ô grand jamais, te mettre en colère.
Je levai les yeux. Owen et Ellen nous avaient rejoints. L’infirmier massait sa joue et je vis que le coin de sa lèvre était ouvert.
- Désolé…soufflai-je honteux.
Il fit un geste de la main, comme s’il chassait un insecte perturbateur.
- Bah… t’inquiète,me déculpabilisa-t-il.C’est rien comparé à ce que t’as mis à ce type.
Il avait raison. Mais je m’en voulais terriblement de l’avoir frappé alors qu’il voulait seulement m’aider. D’un geste assuré, il me tendit la main et m’aida à me mettre debout. J’attrapai Janna qui pleurait toujours et la soulevai. Elle entoura ma nuque avec ses bras et enfouit son visage dans mon cou.
- Tu devrais appeler ta belle-mère pour la rassurer,conseilla Owen.
D’une main, je sortis mon téléphone de ma poche et envoyai un rapide message.
___________________________ *Ich liebe dich [...] verlieren : Je t’aime, ma chérie… Tu es tout ce qui me reste. Je ne veux pas te perdre, toi aussi
Not gonna die clickFreja & Meyer 27/11 « Don’t you give up on me you’re everything I need »
Une fois qu’il m’avait fait reculer il s’assit et Janna vint le voir en pleurant. Je me reculais un peu plus pour les laisser tranquille allant vers Ellen pour lui demander une clope. Je ne compris que le début de la phrase de Meyer et ne dis rien puis je reçu un coup de coude sur mon bras. Instinctivement je mis la paume de ma main à côté de moi et ma meilleure amie y glissa une clope ainsi que ma canne. Je haussai un sourcil. J’avais totalement zappé ça alors que c’était un instrument qui me permettait de vivre si je puis dire. Je sortis de mon sac un briquet et allumai ma clope, légèrement tremblante et pensive. Pourquoi je l’avais pris dans mes bras? Pourquoi j’avais fais ça et… Pourquoi c’était-il calmé à cet instant? J’aspirai une longue bouffée cancérigène et la recrachai.
Lorsque Owen repris la parole pour dire, je pense, un peu ironiquement de ne jamais énerver Meyer je me demandais s’il avait été si violent que ça bien qu’au fond de moi je le savais, ne voulant tout simplement pas me l’avouer. Je refermais mon manteau ayant eu un frisson. L’infirmier dit alors au blond de prévenir sa belle mère et il lui envoya un message. Il devait être soulagé de l’avoir retrouvé, après tout c’était sa fille je soupirai. Je m’en voulais toujours d’être aussi proche de Meyer et à la fois je ne pouvais pas faire autrement, j’en avais trop envie. Le sentir contre moi était une bouffée d’oxygène. Enfin bref, que pouvions nous faire? Nous étions proche de chez moi, je pris donc la parole.
«Bon allons chez moi ce n’est pas loin, je vous invite à dormir et ce n’est pas négociable, trop d’émotion d’un coup ça fatigue, surtout pour la petite…»
J’aspirais sur ma clope alors qu’Ellen me prit par le bras pour avancer à mes côtés. Nous partîmes donc tous en direction de chez moi. La maison n’était pas très loin de chez moi et un bol d’air frais ne nous ferait pas de mal, surtout à Meyer. Nous arrivâmes donc chez moi et pénétrâmes dans la maison. Par réflexe je n’allumai pas la lumière et c’est Ellen qui dût le faire.
«Ah pardon…Enlevez vos chaussures s’il vous plaît.» Etant tous silencieux j’entendis la respiration apaisée de Janna, elle semblait dormir. «Meyer tu peux la coucher dans la chambre d’amis contourne le piano et va au fond du couloir à droite.» J’attendis qu’il revienne et pris la parole de nouveau en ouvrant la fenêtre. « Asseyez vous je vous apporte de quoi vous soigner et après vous me direz ce que vous voudrez faire…»
J’allais dans la salle de bain assez aisément sans ma canne et cherchais dans le meuble sous l’évier puis en sortis une boite avec un miroir et rapportai le tout dans le salon.
Je ne pris pas la peine d’attendre qu’elle réponde. Je ne me sentais pas la force de tout lui expliquer maintenant car il demeurait certain qu’elle voudrait tout savoir. Une odeur de cigarette me parvint. C’était Freja. Si, dès que je mettais un pied dehors, je ne pouvais m’empêcher de fumer aussi, pour le moment je n’en avais pas du tout l’envie.
- Bon, allons chez moi, ce n’est pas loin,déclara la jeune violoniste alors que je remontais Janna qui commençait à glisser à cause de mes mouvements.Je vous invite à dormir et ce n’est pas négociable. Trop d’émotions d’un coup, ça fatigue, surtout pour la petite…
Je ne savais pas si c’était une bonne idée mais j’étais trop fatigué pour réfléchir. Tout ce que je voulais, c’était mettre Janna à l’abri et au chaud. Dans sa fuite, elle avait seulement mis un manteau par-dessus son pyjama et elle portait des baskets sans chaussettes. Elle finirait par attraper froid. Alors je suivis le mouvement et bientôt, nous arrivâmes devant la maison de Freja. Nous la suivîmes à la file indienne le long de l’allée jusqu’à sa porte d’entrée. Elle passa en premier, Ellen à sa suite qui alluma les lumières. Dans l’entrée, la demoiselle aux cheveux noirs nous demanda d’enlever nos chaussures, brisant le silence dans lequel nous étions tous plongés. Je réussis à les retirer sans utiliser mes mains. Janna s’était endormie pendant la marche, j’entendais sa respiration lente près de mon oreille.
- Meyer, tu peux la coucher dans la chambre d’amis,proposa Freja.
Elle m’indiqua que je devais contourner le piano dans le salon et aller au fond du couloir à droite. J’hésitai. Je n’étais pas sûr que laisser ma fille seule dans une pièce qu’elle ne connaissait pas soit une bonne chose. Si elle se réveillait sans me voir, elle paniquerait. Néanmoins, je devais quand même tenter. Elle avait besoin de dormir dans une position plus reposante que dans mes bras. L’entrée donnait directement sur une grande pièce ajourée. A gauche, il y avait la cuisine séparée du reste par un comptoir. A droite, c’était le coin salon. Et en face siégeait le piano, à côté d’une grande table. L’entrée du couloir se trouvait entre le salon et l’instrument. J’avançai, me permettant d’allumer la lumière du couloir pour y voir plus clair. Je trouvai la chambre d’amis facilement. Je déposai Janna sur le lit, enlevai sa veste et ses chaussures et la couvris, rajoutant une couverture que je trouvai au bout du lit. Je laissai la lampe de chevet allumée, ainsi que la porte entrouverte. S’il y avait le moindre problème, je l’entendrais. En silence, je retournai dans le salon auprès des autres.
- Asseyez-vous, je vous apporte de quoi vous soigner et après, vous me direz ce que vous voudrez faire,dit Freja en disparaissant dans le couloir.
Owen se laissa tomber dans le canapé. Ellen était à la cuisine, je l’entendais faire tinter de la vaisselle et ouvrir l’eau du robinet. Je m’y rendis pour me laver les mains. Elle disposait plusieurs verres et une carafe d’eau sur un plateau.
- Ça va ?s’enquit-elle d’une voix douce.
Je me savonnai les mains. Les jointures étaient tachées du sang de l’autre type. En vérité, personnellement, je n’avais rien du tout, pas même une égratignure. Il n’avait pas eu le temps de me frapper… Je fermai le robinet d’eau avant de répondre à Ellen.
- Mieux… merci.
Elle se contenta de poser un instant sa main sur mon épaule avec un sourire compatissant. Puis elle sortit de la cuisine avec le plateau dans les mains. Je la suivis, m’assis dans un fauteuil tandis qu’elle remplissait les verres d’eau. Elle les déposa sur la table basse pour que chacun puisse se servir. Freja revint avec une boîte et un miroir. Elle les donna à Owen qui se chargea de se soigner. Nos regards se croisèrent et il m’accorda un petit sourire amical. C’était bizarre parce qu’avant, à l’hôpital, nous nous entendions bien en tant que collègues. Après le décès de Mary, nous ne restâmes pas beaucoup en contact. Sans savoir pourquoi, même maintenant que nous passions quelques soirées ensemble, je ne l’avais encore jamais considéré comme un ami. Peut-être devais-je lui faire davantage confiance et réviser mon jugement. Cela ne me ferait pas de mal d’avoir quelqu’un à qui me confier. Cependant, je n’étais pas encore certain d’avoir le courage de lui avouer ma maladie. Comme avec Freja, j’avais besoin de plus de temps.
- Attends, tu as encore du sang là,fit Ellen en s’accroupissant en face d’Owen.
Elle prit un coton et lui essuya la joue.
- C’est pas désagréable d’échanger les rôles de temps en temps,commenta-t-il avec un sourire charmeur pour la pianiste.
Elle pouffa de rire. Exténué, je me frottai le visage avec les deux mains, appuyai mes coudes sur mes genoux en gardant le front contre mes paumes, le visage baissé, les yeux fermés. Malgré l’épuisement, je me demandais si j’allais arriver à dormir… J’entendis Owen remercier Ellen. Depuis que nous étions au bar tout à l’heure, l’ambiance entre eux me faisait me sentir mal à l’aise vis-à-vis de Freja. Je ne savais pas comment me comporter avec elle et ça rendait la situation bizarre. Bien sûr, j’étais content qu’Owen et Ellen s’entendent bien, ce n’était pas le souci. C’était juste… perturbant. Je redressai la tête en entendant soudain Janna pleurer et m’appeler. Je me levai et la rejoignis rapidement. Elle était assise au milieu du lit, en larmes. Je m’installai près d’elle et la pris dans mes bras.
- Je suis là, t’inquiète pas,la rassurai-je.
Je l’embrassai sur la tête.
- On est chez Freja, tout va bien. Je suis juste à côté, je ne te laisserai pas, d’accord ?
Elle hocha la tête en s’essuyant les yeux.
- Dors, je reviens tout à l’heure.
Rassérénée, elle s’allongea. Je la couvris de nouveau avec les couvertures, déposai un baiser sur son front et sortis de la chambre. En revenant au salon, je pris un verre d’eau sur la table basse et bus quelques gorgées qui me firent du bien. Je m’assis de nouveau dans le fauteuil et soupirai, indiquant ensuite à Owen que tout allait bien car il semblait s’inquiéter.
No matter what clickFreja & Meyer 27/11 « You are so beautiful, it should be criminal that you could be mine. »
Étant assise sur le canapé j’entendis le bruit des verres tinter et l’eau couler. Je vis la masse de Meyer partir en direction de la cuisine et m’adossai au canapé, fermant les yeux, seulement c’était plus fort que moi je ne pouvais pas les laisser fermés, que se serait-il passé si nous n’avions pas retrouvé la petite fille? Cela eut le don de me donner un frisson qui remonta tout le long de mon dos. Le plateau fut posé sur la table et Ellen nous servit pendant que les deux hommes se soignaient. Elle parla ensuite à Owen car il avait encore un peu de sang sur sa joue. Je souris lorsqu’il prit la parole. Je pariais sur le fait qu’à force de se voir ils finiraient ensemble. Au moins j’aurais fait deux heureux , je souris de nouveau. Si seulement je pouvais dire pareil de Meyer et moi.. Je secouai la tête pour sortir de mes pensées et entendis Janna pleurer. Meyer se leva et disparut dans la chambre pour revenir quelques minutes plus tard. J’entendis le bruit du fauteuil en cuir s'affaisser sous le poids de Meyer. Owen et Ellen parlait à voix baisse et peut être un peu trop impulsivement je me levai et allais vers Meyer, m’assis sur le bras du fauteuil, hésita un peu et le caressais doucement les cheveux mais ne m’y attardant pas de peur de le gêner. Qu’est ce que je faisais putain! Il prit ma main pour m’arrêter mais ne la lâchait pas de suite, je m’excusai à voix basse et lui fis lâcher ma main en souriant faussement.
«Va te coucher, Janna doit t’attendre.» Je posais mon regard sur Owen et Ellen et repris la parole. «Owen, Ellen je vous laisse ma chambre, si tu veux un pyjama Ellen tu sais où trouver le tien.»
Je me levais et attendis que tout le monde se couche pour m’affaler sur le canapé avec l’avant bras posé sur mes yeux mais impossible de m’endormir, je rallumai alors la lumière au cas où quelqu’un se lèverait et ne voit que mon ombre pour chercher un livre dans ma bibliothèque. Je commençais donc à parcourir les pages, ce livre était l’un de mes préférés et totalement à l’eau de rose mais j’assumais. Lorsque j’eus fini le livre, que je lus assez lentement à cause de la fatigue, il était environ cinq heures du matin, il faisait toujours nuit et je me décidais à faire le petit déjeuner, rien de bien folichon et ça ne faisait pas de bruit. Je me mis donc à faire des pancakes, en plus ou moins grande quantité. Une fois cela fini je mis tout au micro ondes et m’asseyais sur le canapé, reprenant une clope à Ellen, je l’allumais, la fumais et me décidais à dormir un peu. Je ne mis pas beaucoup de temps et lorsque je senti un tissu me recouvrir, je me réveillais doucement.
«Oh.. Coucou Meyer.» Dis-je à voix basse. «Je ne t’ai pas réveillé? Il y a à manger dans le micro ondes si tu veux.» Je lui souris gentiment les idées un peu embrumées.
Je restai un moment sur ce fauteuil à ne rien faire qu’à imaginer le pire si nous n’avions pas retrouvé Janna. Pourtant, désormais, elle était saine et sauve, je devais arrêter d’imaginer des choses. Ҫa ne m’aidait pas à me calmer. A voix basse, Owen et Ellen échangeaient quelques mots que je n’entendais pas. Mais peu importait. A présent un peu plus apaisé, je repris mon téléphone pour voir un message de ma belle-mère me demandant, comme je m’en étais douté, où nous avions trouvé Janna et ce qu’il s’était passé. J’écrivis que je lui expliquerais quand j’irais récupérer le sac de la petite fille demain. Dans un soupir, je rangeai mon téléphone et me mis à bâiller. Là, Freja vint s’asseoir sur le bras du fauteuil près de moi. Quand elle passa sa main sur ma tête en signe de réconfort, j’eus un frisson dans toute la colonne vertébrale. Secrètement heureux de profiter de ce geste affectueux, et en même temps gêné par ce soudain rapprochement, j’attrapai sa main. Mais j’eus peur de la vexer, alors je la gardai dans la mienne. Elle était fraîche et douce, en plus d’être joliment vernie aux ongles. Finalement, ce fut Freja qui la retira en s’excusant.
- Va te coucher, Janna doit t’attendre,dit-elle à voix basse.
Elle se tourna vers les deux autres.
- Owen, Ellen, je vous laisse ma chambre.
J’en connaissais un qui devait être le plus heureux du monde. La violoniste précisa à son amie qu’elle savait où se trouver un pyjama si elle le souhaitait. Sans trop savoir ce que je voulais vraiment, j’écoutai quand même le conseil de Freja et allai rejoindre Janna après avoir souhaité bonne nuit à tout le monde. Ma fille ne s’était pas encore rendormie.
- Papa…fit-elle pendant que je retirais ma veste. - J’arrive.
Je décidai d’enlever aussi mon jean et ma chemise, avant de me glisser dans le lit à côté d’elle. Elle vint se blottir dans mes bras. Un silence s’installa. J’allais parler mais Janna me devança.
- Je voulais aller voir Maman… - Ich weiß, Schatz*,répondis-je.Mais pourquoi tu t’es enfuie ? Tu sais bien qu’on peut aller voir Maman la journée. La nuit c’est dangereux, en plus le cimetière est fermé.
Elle recommença à sangloter.
- Je voulais pas rester chez Mamie…
Ҫa, j’avais bien compris.
- Ce n’est pas une raison pour partir en pleine nuit,déclarai-je, toujours à voix basse.Tu as failli te faire enlever. On ne se serait plus jamais revus, tu le sais ça ?
Elle hocha la tête en pleurant silencieusement. Je n’en rajoutai pas plus, estimant qu’elle avait bien compris la leçon, l’embrassai sur le front et éteignis la lampe de chevet. Janna s’endormit rapidement, épuisée d’avoir tant pleuré. Pour ma part, je regardais le plafond sans le voir, incapable de fermer les yeux. Je ressassais trop de choses, je ressentais trop d’émotions. Il fallait que j’y remédie. Alors j’essayai de faire des exercices de respiration. Cela sembla fonctionner car je me sentis un peu assommé au bout d’un moment. Je dus dormir environ trois heures, pas plus. Quand je rouvris les yeux, le réveil à côté de moi affichait cinq heures du matin. La maison était silencieuse… ou presque. En tendant l’oreille, je crus percevoir des bruits dans la cuisine. Une délicate odeur de pancakes me chatouilla les narines. Comme il était encore très tôt, je ne bougeai pas, espérant pouvoir me rendormir vite. Évidemment, ce ne fut pas le cas et quelques minutes plus tard, je décidai de me lever. Furtivement, je descendis du lit et m’habillai. En ouvrant la porte, j’écoutai mais ne perçus plus aucun bruit. Enfilant ma veste dans l’intention d’aller fumer dehors, je passai dans le salon éclairé par une petite lampe dans un coin, et remarquai Freja qui dormait sur le canapé. Ses cheveux tombaient en cascade sur le bord de l’assise. Elle portait toujours sa jolie robe dont le pan suivait le même chemin que sa chevelure. Elle me tournait le dos et je voyais son épaule se soulever et s’abaisser doucement au rythme de sa respiration. La couverture qui devait la couvrir à la base reposait par terre, en boule au pied du canapé. J’allai la ramasser, la dépliai sans faire de bruit, et recouvris la demoiselle avec. Apparemment, je ne m’y pris pas assez discrètement car elle se retourna vers moi, les yeux à demi ouverts. Mon cœur eut comme un raté. Même l’air fatigué, elle restait jolie.
- Oh… coucou Meyer,chuchota-t-elle en me souriant gentiment.Je ne t’ai pas réveillé ? Il y a à manger dans le micro-ondes si tu veux.
Je hochai négativement la tête, m’assis sur le tapis près d’elle pour ne pas avoir à hausser la voix. Elle se redressa sur son coude et laissa reposer sa joue contre la paume de sa main.
- Non, t’inquiète, c’est moi qui ai du mal à dormir,répondis-je en laissant mon dos reposer contre le bas du canapé.C’est toi qui cuisinais tout à l’heure ?
Elle affirma. Il y eut un court silence. Je me raclai la gorge, un peu gêné.
- Merci pour ton hospitalité,repris-je sincèrement.J’aurais voulu que Janna retrouve sa chambre mais je ne me sentais pas la force de faire tout le chemin à pieds en la portant.
« T’en as pourtant eu pas mal pour fracasser ce type, »fit remarquer Ihn qui ne m’avait pas manqué.
Je l’ignorai, ramenai mes genoux contre moi en les entourant avec mes bras.
- Et je suis désolé.
J’eus droit à un haussement de sourcils interrogateur.
- J’ai… Ҫa fait peu de temps qu’on se connaît et tu m’as déjà vu me battre deux fois. Je ne te donne pas une très bonne image de moi…
___________________________ *Ich weiß, Shatz : Je sais, ma chérie
The Wiesel Den 
