À droite, l'école et ses élèves normaux, comme tout le monde.À gauche, le centre de redressement pour jeunes dangereux.Maintenant réunis, pour le pire.
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- Je ne sais pas si j’aurai le courage de l’attendre,dit-il dépité.Je suis rejeté quoi que je fasse… Parce que je suis timide, parce qu’il y a l’autre, parce que j’ai les cheveux longs et un visage féminin… Je sais pas si je trouverai la bonne personne…
Je laissai mon dos reposer contre le dossier de la chaise.
- Je sais que tu fais beaucoup d’efforts pour t’intégrer, que tu te bats contre Aku. Et c’est très bien,renchéris-je pour l’encourager.Mais tu ne dois pas lâcher.
Je me levai.
- Je sais que c’est dur mais il faut continuer. Persévère et tu obtiendras ce que tu veux. Et si ça doit prendre des années… utilise ton expérience pour en tirer des leçons et faire toujours mieux.
C’était un discours assez utopique, surtout de son point de vue. Il était encore jeune, il ne pouvait pas se rendre compte. Moi non plus, je n’aurais pas cru à ces mots à son âge. Mais je n’avais jamais cessé de me battre, d’autant plus lorsque je rencontrai Mary. A ce propos…
- Et le jour où tu feras cette rencontre qui changera ta vie, je te le souhaite vraiment, ne crois pas que ça se fera immédiatement. Aku tentera tout pour vous séparer. Et là, tu devras être fort pour lui prouver que ça en vaut la peine.
« A condition que l’autre personne en vaille la peine aussi. »
Certes, mais je me gardai de le lui dire.
- Donne-moi deux minutes,dis-je en me dirigeant vers la porte de la chambre.
Cela lui laisserait le temps de réfléchir à mes paroles. Sans attendre de réponse, je sortis, me rendis rapidement au rez-de-chaussée pour trouver un distributeur de boissons. Comme à l’infirmerie la première fois, je dégotai une canette de jus de pomme. Après réflexion, j’en pris une deuxième pour moi. Puis je retournai rapidement à la chambre. Haku n’avait pas bougé de son lit. Il regardait simplement par la fenêtre. J’ouvris la canette et la lui mis dans les mains avant d’ouvrir la mienne. Je pouvais rester encore une bonne heure avec lui avant d’aller chercher Janna.
Haku & Brook23/10/20 Please helpPersévérer.. C’est tout ce que je faisais, tout le temps, à chaque heure, chaque minutes, chaque secondes mais Aku était toujours plus fort. Alors même si j’arrivais à le contenir souvent il me poussait tout de même à commettre des choses que je ne désirais pas. Utiliser mon expérience hein? Je ne savais même pas si j’en avais assez. Enfin… Pour quelqu’un de mon âge j’en avais sûrement à revendre mais… Je n’étais pas sûr de réussir à l’utiliser pour m’en sortir comme il m’encourage. Mais peut être que grâce à lui, sa compréhension j’y arriverai? Je savais très bien qu’il ne parlait pas de lui mais de quelqu’un d’encore plus intime pourtant en cet instant même je ne pouvais faire confiance qu’à lui. Et je savais aussi que Aku ne me laisserait pas tranquille tant qu’il ne pensera pas que ce sera la bonne ou le bon? Qui sait? Je n’avais pas envie d’y penser pour l’instant, j’avais juste envie de sortir d’ici… Je regardais ma perfusion et voyais que le sang avait bientôt fini de pénétrer dans mon corps. Meyer s’excusa et me dit qu’il revenait. En effet, quelques minutes plus tard il revint dans la chambre avec deux canettes de jus de fruit, comme la première fois où nous nous étions rencontrés. Pendant ce laps de temps j’en profitais pour regarder le temps dehors. Ça commençait vraiment à se couvrir, il ne fallait pas que je traîne, heureusement que Meyer m’avait dit qu’il me raccompagnerait en voiture. En parlant de lui nous continuâmes de parler le temps de siroter nos jus de fruit puis il m’expliqua qu’il devait aller chercher Janna à l’école et qu’il reviendrait me chercher pour me raccompagner à l’internat.
Il partit donc et me laissa seul, un infirmier vint dans la chambre et commença à papoter avec moi c’était gentil de sa part, je n’avais pas envie de rester seul dans cette chambre qui sentais le désinfectant à plein nez. Il se présenta en temps que Taylor, je lui fis un simple sourire et me présentai à mon tour bien qu’il semblait le savoir. Meyer avait dû lui parler de moi… Enfin bref. Une petite heure plus tard, n’ayant que les pansements sous mes vêtements j’étais dans la chambre assis sur le bord du lit avec mon sac près de moi, n’attendant plus que le retour de Meyer et de Janna, en espérant qque la petite fille ne pose pas de question. Enfin que les deux arrivèrent et l’infirmier prit mon sac pour l’amener jusqu’à la voiture. Janna me fit un câlin puis un bisou sans poser de question. Nous partîmes et le blond me raccompagna à l’institut. Je pris mes affaires et leur fit un signe de la main puis pénétrais dans l’établissement tranquillement.
Nous profitâmes donc de cette heure pour continuer notre discussion. En vérité, je lui avais déjà dit ce que j’en pensais et ne savais pas quoi ajouter. Alors je me contentai de l’écouter. Il semblait vraiment perdu et je m’en voulais un peu de ne pas lui apporter plus de solutions. Au final, je me disais que même si nous avions la même maladie, nous étions différents, raison pour laquelle je peinais à nous comparer. Alors, d’un commun accord, nous décidâmes de parler de choses plus banales jusqu’à ce que je doive m’en aller. Au moins, Haku était plus détendu et buvait volontiers son jus de pomme. Je le prévins que je n’en avais pas pour longtemps car l’école de Janna ne se trouvait vraiment pas loin. En allant vers les escaliers, je croisai Taylor. Je lui demandai de réaliser un dernier examen à Haku dans une quarantaine de minutes, et de faire en sorte qu’il puisse partir avec moi quand je reviendrais. Il m’assura qu’il allait s’en charger. Je le remerciai et quittai l’hôpital pour récupérer la voiture à la maison. Quand j’annonçai à Janna que nous devions aller chercher Haku et le déposer à Indarë avant de rentrer à la maison, elle en fut ravie. Si peu de temps qu’elle le connaissait et elle l’aimait déjà beaucoup. Je ne savais pas si c’était une bonne chose qu’elle s’attache à lui de cette façon. Pas seulement à cause de l’instabilité de l’étudiant mais à cause du jeune âge de ma fille. S’il avait un comportement bizarre, s’il disparaissait du jour au lendemain, si Aku s’en prenait à elle, elle ne comprendrait pas et risquait un traumatisme. Je devais surveiller ça avec attention. De retour à l’hôpital, nous retrouvâmes Haku qui patientait sagement, assis au bord de son lit, son sac près de lui. Janna le gratifia d’un câlin et d’un bisou chaleureux en guise de bonjour, ce qui sembla lui remonter le moral. M’emparant de son sac à dos, je lui demandai de me suivre, ayant eu la confirmation qu’il pouvait sortir. Le trajet jusqu’à Indarë se fit dans une ambiance un peu pesante. Heureusement que Janna la rendait plus supportable en racontant sa journée à Haku. Un peu pensif, il ne répondait que brièvement. Toutefois, ma fille était si excitée de pouvoir lui parler qu’elle ne s’en rendait pas compte. Tant mieux. Arrivés devant le portail de l’institut, le jeune homme me remercia. Il prit son sac, descendit de la voiture et nous fit un simple signe de la main avant de tourner les talons. Je le regardai s’éloigner pendant quelques secondes avant de me décider à redémarrer. Une fois à la maison, je me rendis compte que j’avais toujours le cutter de l’étudiant dans la poche de mon pantalon. Je l’en sortis et le jetai immédiatement à la poubelle, en prenant soin de le refermer et de le bloquer pour ne pas qu’il traverse le sac quand je le jetterais. En allant me laver les mains, je me demandai ce qu’il se serait passé si je n’étais pas revenu plus tôt, si Aku était arrivé à ses fins, s’il s’était complètement vidé de son sang. Un frisson me parcourut en imaginant retrouver le jeune homme mort dans sa chambre d’hôpital… ou nulle part ailleurs, soit dit en passant. Comme tout à l’heure dans la ruelle par exemple. Malheureusement, cela demeurait une possibilité. Tant que Haku et Aku n’auraient pas trouvé un terrain d’entente, je devais me préparer à l’éventualité de les perdre tous les deux. J’espérais ne jamais y faire face. Je ne voulais pas encore voir disparaître quelqu’un que j’appréciais.
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