Bienvenue dans ma vie [Christian]

Tout était flou, je ne sais pas ce qui m'a pris. J'ai du mal à me rappeler comment je suis arrivé ici. Je me souviens d'être allé chez Hans, d'avoir ouvert la porte de sa chambre, puis après, plus rien. Je me retrouve maintenant avec des coupures, des blessures, et un trou de mémoire. Je me souviens juste d'un accès de colère, couplé à de la tristesse et de la peur. Petit à petit, je me souviens. Les coups, le passage à travers la fenêtre, la tentative des autres de m'arrêter et pour finir, la chose qui m'a rendu fou : La vue de Cassy inconsciente. C'était trop pour moi, avec tout ce qu'Hans m'avait fait. J'avais reçu quelques bandages quand les secours sont arrivés, et Cassy fut transportée à l'hôpital le plus proche. Le fait de voir une célébrité se faire hospitaliser, ça allait vite faire la une de tout les médias. Entre temps, j'avais rassuré Ian et Cordy, m'étant excusé de leur avoir montré cette facette de moi que je ne soupçonnais pas moi-même. Face au désespoir, un homme agit parfois bien étrangement et sombrement, et j'en fus la preuve aujourd'hui.

J'accompagnais la jeune femme sur le brancard, et je discutais avec les différents infirmiers pour connaître l'état de la jeune femme. Entre temps, je me suis expliqué avec le médecin qui me fit aussi un sourcil quand il m'avait demandé si j'étais son père. J'avais l'air si vieux que ça? On a pourtant pas un si grand écart en terme d'âge. Je secouais la tête, répliquant alors que je suis son petit-ami. Il continua alors à parler et je restais figé quelques instants. Comment ça, début de grossesse? Ça voudrait dire que Cassy ... est enceinte?! Pourquoi elle ne m'a rien dit?

-En...ceinte?  D'accord... je vais lui en parler.

Est-ce que l'enfant était le mien? Si ça se trouve, c'était lors de ... Oh. La douche. Le con.
Sous l'excitation, on ne s'était pas protégé. Si ça se trouve, tout ça, c'était ma faute. Non, ça n'excusait pas tout, pas le comportement de ce dégénéré. Je restais donc devant le lit de Cassy, elle qui dormait encore. Je lui caressais les cheveux, me demandant encore pourquoi elle m'avait caché ça. Finalement, je n'aurais mes réponses que plus tard, quand l'actrice se réveillera.

Lors de son réveil qui fut assez difficile, je m'étais assis non loin d'elle, rassurant mes amis par téléphone. Je me levais alors, me dressant devant Cassy, lui souriant. L'actrice commença alors à pleurer en me voyant. Je lui essuyais alors les larmes de son visage d'un revers de mon pouce, tentant de la rassurer.

-Ce n'est pas ta faute... Tu ne pouvais pas savoir comment il agirait. Ce que je veux surtout savoir, c'est pourquoi il t'a enfermé. Qu'est ce qu'il a appris pour qu'il pète les plombs à ce point?

Je me mis alors à réfléchir et c'est alors que les paroles du médecin me revinrent en tête. Hésitant à prendre la parole, je finis par me lancer, entrant dans le vif du sujet.

-Est-ce que ... c'est parce qu'il a su que tu étais ... enceinte? Tu aurais pu m'en parler... je n'aurais pas fui, promis.

Je lui tenais doucement la main pour la mettre en confiance. Cet accident, c'est aussi de ma faute, par conséquent, je devais en assumer les conséquence. Elle n'avait pas à être la seule à payer pour mes négligences. Elle ne devrait pas être dans ce lit d'hôpital, ni dans cet état. J'aurais dû me montrer plus prudent et prendre mes précautions, plutôt que d'agir à nouveau selon mes envies.

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Les larmes de Cassy sont une chose que j'aurais aimé ne pas voir. Sa tristesse me faisait mal, mais je devais rester fort, peut-être à cause de ma fierté masculine, mais surtout parce que je devais être rassurant pour la jeune femme. Elle était en train d'évacuer toutes ces émotions négatives qu'elle avait ressenti ces derniers jours, et ses pleurs en étaient le résultat. L'actrice se confia alors, disant qu'elle avait eu peur. J'écoutais la suite de ses dires, voulant savoir de quoi elle avait eu peur. Était-ce d'Hans, de ce que j'ai pu découvrir, ou d'autres choses encore? Rapidement, je commençais à comprendre ce qui se passait. Elle était réellement enceinte, mais je ne savais pas de qui était le bébé. J'espérais sincèrement qu'il soit de moi et pas d'Hans. J'avais des doutes qu'il soit de sa part, sinon, il m'aurait certainement fait chanter ou l'aurait crié sur tout les toits, juste pour m'humilier. Non, ça devait être le mien, je ne voyais que cette alternative. Ses raisons étaient légitimes, la peur de l'abandon, d'être de nouveau seule, je ne pouvais que la comprendre. J'allais lui répondre, quand l'infirmière entra dans la pièce, niveau timing, on repassera.

Je laissais donc l'infirmière et Cassy parler entre elles, tandis que tout se basculait dans ma tête. Que devais-je faire? La quitter? Hors de question. Alors quoi? Lui reprocher de ne pas m'en avoir parlé? Avec ce qu'elle a vécu avant? Ce n'était pas possible non plus. Il ne me restait plus beaucoup de solutions. Je savais ce que je ressentais pour elle, alors ce n'est pas une cachotterie qui allait tout détruire, si?  J'étais dans mes pensées, quand j'entendis l'actrice me parler, me demander de parler. Que dire dans ce genre de moments? Quelles étaient les bonnes paroles à dire? Seuls quelques mots sont sortis de ma bouche pour lui répondre.

-Je t'aime...

Que dire de plus? Je cherchais encore mes mots dans ce capharnaüm de pensées. Je pris une grande inspiration, afin de continuer de m'exprimer.

-Je t'ai toujours soutenu. Tes problèmes avec Hans, sa violence, j'ai accepté ta célébrité et ses contraintes. Je n'ai jamais voulu te quitter, alors ce n'est pas une grossesse qui va me faire partir... surtout si j'en suis responsable. J'aurais assumé. T'abandonner pour ça ... c'est indigne de moi. Et ... si mes parents avaient pensés ça auparavant... je ne serais pas devant toi aujourd'hui.

Mes parents ont été confronté au même choix il y a plus de 2 décennies et ils avaient fait le choix de me garder. Ma mère aurait sûrement avorté si mon père était parti, mais au final, c'est l'inverse qui s'est produit dès que mon père a eu une crasse. Ironie du sort. Je lui embrassais alors le front, tentant de la rassurer.

-Fait ce que tu as envie de faire avec ton corps. Peu importe ton choix, je te suivrais... Au pire, attendons l'échographie, l'infirmière devrait pas tarder à arriver.

En parlant du loup... elle entra dans la pièce avec le matériel nécessaire pour faire une échographie, avec un plateau repas pour l'actrice en prime. Elle dit alors qu'elle pourra manger juste après qu'elle ait fait une radio du bébé. Elle installa tout le matériel et commença alors à examiner le ventre de Cassy. Ce que je vis alors me bouleversa. Le bébé, il bougeait, dans son ventre... Son bébé... notre bébé. La grossesse, c'était quelque chose que je ne connaissais que par des discussions, mais là... c'était autre chose, c'était réel. Je me tournais vers la jeune femme, pour savoir ce qu'elle en pensait de tout ça, lui tenant la main pour la rassurer.

-Il... Il a l'air d'aller bien...

Je n'osais pas lui demander ce qu'elle voulait faire, encore sous le choc par rapport à ce que je voyais. J'attendais de voir ce qu'elle veut faire, mais ma dernière question montrait à quel point, j'étais troublé. Je serrais doucement sa main, m'exprimant avec hésitation.

-Tu veux ... le garder?

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Je regardais l'échographie, un peu perdu par tout ce que je voyais. J'hochais la tête et j'écoutais la gynécologue le temps qu'elle parlait avec l'actrice. J'avais du mal à comprendre ce qu'elles se disaient, mais je comprenais le principal, à savoir que le bébé semblait aller, malgré les sédatifs qu'il avait reçu. Son coeur battait, c'était rassurant. Je ne savais pas vraiment quoi faire, tout cela était nouveau pour moi, et c'était en partie ma faute, tout ce qui lui arrivait ces derniers temps... La question que j'avais posé à Cassy, ce fut la membre du personnel médical qui me répondit, et ce qu'elle dit était tout aussi juste, me laissant à nouveau pensif, hochant la tête en guise de compréhension. La discussion continua, et expliqua les nombreux cas de bébé qui ont vécu des cas similaires et qui ont, malgré tout, vécu une vie normale. La gynécologue avait nettoyé Cassy du gel qu'elle avait mis sur son ventre, mais maintenant, une autre question allait se poser : Qu'allait-on faire de l'enfant? Moi, c'est ma première fois, mais Cassy, elle, c'était différent. Elle avait déjà vécu cette situation et elle avait avorté. Maintenant, qu'est ce que je vais faire? Lui demander d'avorter à nouveau? Il faut voir ce qu'elle en pense, mais ça dépendait aussi de moi, ce choix. De notre côté, on nous avait tout dit, c'était désormais notre tour de discuter et de prendre une décision. Nous avons jusqu'à la 14ème semaine pour la prendre.

Je restais pensif, saluant la gynécologue d'un signe de la main avant qu'elle ne parte, retournant alors ce brouhaha qu'était ma tête. Que faire du bébé? Est-ce que j'étais prêt à être un père? Et surtout, est-ce que Cassy était ... la bonne? L'actrice de son côté me donna aussi son point de vue, et il est vrai que la santé du bébé allait jouer en notre défaveur, si jamais il lui arrivait effectivement quelque chose. Nos horaires n'étaient pas forcément compatibles, et à part faire appel à une nounou, ça allait être très compliqué pour nous. Je continuais à l'écouter, peut-être que dans ses propos, je trouverai la solution.

Elle s'excusait d'avoir agi de manière égoïste et de ne pas être venue m'en parler, mais elle n'avait pas envie d'être abandonnée, donc au final, pouvais-je vraiment lui en vouloir? C'est une femme qui a vécu beaucoup de crasses dans sa vie, et mon manque de confiance en serait une de plus, voire une de trop. Je pris alors la parole, gardant mon calme.

-C'est vrai que nos vies en seront impactées ... C'est ... c'est notre bébé, certes, et je t'avoue que tout ça, c'est nouveau et inattendu. Il y a encore quelques jours, je m'inquiétais de ton pseudo message de rupture, et maintenant, j'apprends que je vais être père... Il faut savoir garder la tête sur les épaules dans ce genre de cas.

Je pris une grande inspiration, pesant mes mots qui allaient avoir une énorme importance pour la suite de ma vie, de notre vie. J'exprimais alors mon point de vue et mes envies, sans pour autant céder à la peur et à la panique.

-Si j'ai bien un truc que j'ai compris ces derniers mois... c'est que toi et moi, c'est quelque chose d'unique... de solide. Si tu es prête de ton côté... Je veux bien accepter l'enfant. Je n'ai pas envie de fuir Cassy. Je veux rester avec toi, et pas juste que quelques nuits. Si nous devons fonder une famille ensemble... je pense que cet enfant ne pourra pas avoir mieux que toi comme mère. Et si tu es d'accord avec ça ... je ferais tout mon possible pour être le meilleur père qui soit.

Ma voix commençait à partir vers les aiguës vers mes dernières phrases. Ce n'était pas voulu, mais l'émotion était difficile à contrôler. On parlait tout de même de la vie d'un enfant, et après l'avoir vu bouger sur l'échographie, je pouvais voir qu'il nous ressemblait. Comme nous, il se battait, comme nous, il voulait vivre, et je me voyais mal décider du droit de vie ou de mort sur un enfant. Maintenant, la balle était dans le camp de l'actrice. Si elle était d'accord avec moi, alors nous garderons l'enfant, sinon, nous avorterons. Elle aura sans doute le dernier mot, étant donné qu'elle portait l'enfant en elle, mais je m'étais décidé de mon côté. Mes pensées devenaient moins confuses, et je pris alors l'initiative de poser ma tête contre celle de la jeune femme, lui embrassant doucement les lèvres et profitant du contact physique pour lui tenir la main avec tendresse.

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Cette discussion me semblait surréaliste. Il y a encore moins de 10 mois, j'avais pris la décision de courir pour perdre du poids et de me refaire une santé à force de me laisser aller et de négliger mon corps à The Oasis. Maintenant, je suis là, à discuter avec une actrice de renommée quasi mondiale concernant notre futur enfant. Il y a pas à dire, l'avenir nous jouait des tours particulièrement drôles. Je le regardais manger, après avoir exprimé ce que je ressentais. Si elle était d'accord, nous garderons l'enfant, car je me sens prêt à être père, si c'est elle, la mère de mon enfant. La phrase qu'elle prononça cependant était assez curieuse. Se fiait-elle aussi au destin? Au fond, ça voulait dire quoi? Qui vivra verra? En soit, c'est une réponse sans en être une, mais cela m'allait. Je lui souriais, lui répondant calmement.

-Je crois que le destin l'a voulu. Mais j'aurais dû me montrer prudent, même s'il faut l'avouer... t'as le don pour me faire tourner la tête. Faudrait que j'apprenne à résister à cette bouille d'ange avec des intentions diaboliques.

Je riais, sachant pertinemment qu'elle n'était pas la seule fautive. Elle caressa alors doucement mon visage, continuant la conversation. Je buvais alors chacun de ses paroles comme la plus pure des eaux et la fin de son discours me fit sourire à nouveau. Je posais ma main contre la sienne, avant de tourner la tête pour lui embrasser la paume. Tout est allé si vite, et pour être honnête, je ne regrette rien. Ses paroles étaient sincères et elle n'avait pas tort. L'enfant pourra vivre dans une vraie famille, unie et avec des moyens. Il ne souffrira pas, alors autant lui donner sa chance et fonder une famille si jamais la grossesse se passait bien. J'hochais donc la tête, acceptant sa proposition.

-C'est pas une décision facile mais... je me sens prêt pour la grossesse. Je veux laisser une chance à cet enfant et qu'il puisse connaître la formidable mère qu'il va avoir. Avec nous, il aura tout l'amour dont il aura besoin et ne manquera de rien. Je suis prêt à assumer mon rôle et mes responsabilités, nous avons une bonne situation stable et ensemble, on va s'en sortir. Si notre couple a tenu malgré les pressions diverses, alors un bébé devrait être dans nos cordes.

J'étais confiant, je ne savais peut-être pas dans quoi je m'engageais précisément, mais quitte à le faire, autant que je sois bien accompagné, et je n'aurais jamais pu accepter ça si ça avait été une autre personne qu'elle. Nos visages étant proches, elle approcha alors ses lèvres de ma cicatrice, posant cette question qui fut à l'origine de beaucoup de choses chez nous. Lui caressant le visage, je gardais un rictus chaleureux sur mon visage.

-Vérité. Et peut-être action selon ce que tu me demandes.

Je riais un peu, lui faisant un clin d'oeil pour la taquiner un peu. Ça me rappelait tant de bons souvenirs, mais cette fois, cette question avait un côté particulièrement sérieux, étant donné le contexte actuel de la situation. Cassy me demanda alors de lui dire que je l'aimais. Elle n'eut pas besoin d'attendre beaucoup de temps avant que je ne m'exprime avec un grand sourire.

-Je t'aime Cassy, sincèrement. Assez pour vouloir fonder une famille avec toi et la chérir autant que je le fais avec toi.

Lentement, j'approchais mon visage du sien pour l'embrasser avec douceur. Nos langues dansèrent ensembles et ma main vint caresser son doux visage, scellant notre décision sous le baiser le plus important de notre relation jusqu'à présent, ne regrettant aucunement ce choix qui allait nous impacter pour le restant de nos jours.

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