Bienvenue dans ma demeure [PV Tess]

Les deux avaient désormais quitté le parking du supermarché pour se retrouver dans le quartier de Statford qui contrastait totalement avec le luxe du casino ou les autres quartiers. Enfin, avec les autres quartiers que la jeune femme arpentait de temps à autres, lorsqu’elle n’était pas enfermée dans sa résidence surveillée ou qu’elle ne regardait pas le ciel dans son petit univers… Bon, et lorsqu’elle n’était pas en cours non plus… D’ailleurs, depuis son arrivée, la jeune femme n’avait pas encore séché de cours pour visiter la ville de Londres et cela l’avait un peu surprise. Rien de bien important, mais cela changeait avec ses habitudes à San Diego où elle n’hésitait pas à sécher un cours qui lui déplaisait pour aller passer du bon temps avec Tess au quartier général… Et lorsqu’elle dit « passer du bon temps » ce n’est pas en s’envoyant en l’air comme beaucoup pourraient imaginer mais plus en se mettant un bon film en attendant les autres membres, ou encore en faisant un peu d’urbex. C’était le bon temps comme dirait un vieux. Après, il est vrai que Tess était attirée par Claire mais sans jamais rien tenter… Et encore, c’était un juste avant qu’elle ne soit envoyée ici qu’elle passait autant de temps avec sa camarade. Après tout, elle était en plein apprentissage et avait tout réussi sans le moindre souci. Sauf la vente mais pour une toute autre raison, elle était loyale au gang et les avait protégés comme Tess l’avait protégée.

Le regard de l’ancienne dealeuse arpentait les alentours, passant sur les bâtisses, les airs de jeux pour enfants qui s’étaient transformées en habitat pour sans abri. Un petit soupir traversa la barrière de l’américaine qui avait de la peine pour ses personnes. Malheureusement, elle ne pouvait rien faire pour eux, à son grand désespoir. De temps à autres, Tess offrait de quoi se réchauffer à ces personnes, une couverture, une tasse de café, de quoi manger mais c’était tout ce qu’elle pouvait faire… Elle pouvait aussi leur indiquer un endroit abrité où dormir. Certes, c’était des hangars, pas très éclairés et délaissé, mais cela leur permettait de s’abriter des intempéries qui frappait la ville. Le vent, la pluie, la grêle… Rapidement, Tess préféra chasser ces souvenirs de son esprit, sachant pertinemment qu’elle ne pouvait rien faire de plus.

Les graffitis intéressaient toute de même l’américaine qui les regarda tous, sans pour autant se laisser distancer par Davian, l’odeur ne la dérangeait pas plus que ça. Pas qu’elle en avait l’habitude, au contraire même. Alors qu’ils se rendaient vers les escaliers, un groupe de trois jeunes, habillés de la même manière les interpela, Davian les ignorant totalement… C’est d’ailleurs pour ça qu’ils reportèrent leur attention sur la file aux cheveux bleus, non sans l’appeler « frangine ». Sortir avec Davian ? Nah. De toute façon, elle venait tout juste de le rencontrer. Elle ne se laissa pas impressionner bien que Davian coupe la parole au jeune qui allait sans doute dire quelque chose qui n’aurait pas plus. Dès que leur échange fut terminé, Tess suivit Davian avec un léger sourire avant de s’adresser à celui qui l’avait interpelé un peu plus tôt.

- Désolée frangin, je préfère les filles.

Un clin d’œil lui fut adressé tandis qu’elle rejoignit Davian dans les escaliers… D’ailleurs, il semblait avoir un peu de mal à les gravir.

- Ca va aller ?

Tess s’inquiétait tout de même pour le jeune homme, et puis, monter cinq étages devait le fatiguer encore plus ! Dès qu’ils furent en haut, l’américaine prit une légère inspiration, quelques peut essoufflée par cette escalade. Le garçon lui expliqua que c’était des jeunes qui se prenait pour des gangsters mais qu’il fallait espérer pour eux qu’ils ne finissent pas comme leurs grands frères qui se trouvaient derrière les barreaux. Effectivement, ils pourraient leur espérer ça… Eviter la taule était quelque chose de plutôt pas mal. Un avenir tâché par un passage à la case « prison » pouvait être assez compliqué.

- Je l’espère pour eux, se retrouver en taule est loin d’être quelque chose de super agréable… Surtout en fonction des prisons.

Les deux jeunes gens se trouvaient devant une porte, la 120. Davian cherchait une clef mais Tess sursauta en entendant des cries venant de la gauche. Super… Une dispute de couple. Tess essaya de faire abstraction des cries et des insultes qui fusaient de toute part… Heureusement que le jeune garçon l’invita à entrer, cela lui ferait oublier les cries qu’elle entendait ! Elle le remercia d’un hochement de la tête avant de pénétrer dans l’appartement. Quotidien ? Eh bah… Ca ne doit pas être la joie de vivre là, avec ces disputes et tout ce qui va avec… Mais peut être qu’on s’y fait, à la longue.

La jeune retira ses chaussures et déposa son bonnet, ainsi que sa veste, sur le porte manteau. Ses cheveux était légèrement en bataille, après tout, elle les a toujours caché sous ce truc, donc le massacre est moins visible ! C’est bien simple, même s’ils sont très courts, ils n’hésitent pas à se mettre en bataille dès qu’ils en ont l’occasion ! C’est assez chiant à la longue mais on s’y fait, Tess finissant même par trouver ça amusant.

- Merci Davian, tu veux boire quelque chose tant que j’y suis ?

C’était la moindre des choses après tout. Pour le coup, Tess avait bien envie de quelque chose de plus fort qu’un simple coca… un whisky coca ferait l’affaire ! Certes, ça laisse une sensation de brûlure dans la gorge et dans le corps mais cela fait pas mal de bien. Tess, une fois la réponse de Davian obtenue, déposa les deux boissons sur la petite table basse, s’approchant de la baie vitrée, regardant les couleurs de la ville. La ville, vu d’ici est impressionnante ! C’est reposant d’ailleurs…
En entant la voix de son hôte, l’américaine se tourna, gardant son habituel sourire au coin des lèvres tout en saisissant l’objet qu’il lui tendait.

- Merci beaucoup ! C’est totalement ce que je cherchais !

L’américaine enfila l’objet, non sans laisser une grimace de douleur s’afficher sur son visage. C’est bien cassé… Tant pis, ça se ressoudera tout seul !

- Tiens, j’ai posé les boissons sur la table basse.

Tout en lui disant ceci, la fille aux cheveux teints désigna la table avec les deux boissons qui n’attendait qu’à être bue.

Une fois la réponse du jeune homme obtenue, Tess rapporta les deux boissons : la limonade pour lui, le whiskey coca pour elle. Cela lui ferait du bien, ca allait la détendre. Certes, elle aurait cette affreuse sensation de brûlure dans la gorge mais cela passe rapidement, assez pour qu’elle n’y fasse pas plus attention que ça. Son poing était désormais parfaitement immobilisé. Quelques semaines d’immobilisation et tout serait réglés. Elle sourit doucement. Davian la remercia en prenant doucement son verre.

Tess parcourait la pièce du regard, s’arrêtant sur l’étrange objet vers lequel s’était dirigé Davian. Une musique s’éleva rapidement… Du jazz si Tess entendait bien. Effectivement, avec les informations que venait de lui donner son camarade, elle était sûre qu’il s’agissait de jazz. Ce n’est pas réellement ce qu’elle écoute mais elle n’est pas contre un peu de nouveauté, de temps à autre. Et puis, cela fait du bien, de sortir des sentiers battus !

L’américaine attrapa son verre, buvant une légère gorgée d’alcool tout en le rejoignant. La vue qu’il avait de là était totalement magnifique ! Tess se trouvant aux côtés du garçon l’écoutait tranquillement buvant de nouveau une simple et unique gorgée de coca au whiskey.

- Tu m’étonnes, cette musique est rassurante et calme, après une soirée comme celle-ci, il n’y a rien de mieux qu’un peu de musique pour se détendre.

Elle ferma doucement les yeux, secouant sa jambe droite qui semblait quelques peu endormie. Après tout, elle ne marchait plus beaucoup, l’action de la soirée avait été très éprouvante pour leurs corps… Surtout le saut par la fenêtre, même en trafiquant elle n’avait jamais eu le besoin de faire ça, les rares trucs qu’elle devait sauter, c’était les poubelles ou les grillages, rien d’autre. Et puis, ce n’était pas aussi haut qu’un étage ! Elle chassa ces souvenirs de son esprit rapidement, aussi vite qu’ils n’étaient arrivés pour être franche.

Son regard se reposa sur la ville, hochant doucement la tête à ses dires. Elle ne savait cependant pas comment ils pouvaient faire pour construire de tels bâtiments. Mais en l’entendant les appeler « les occidentaux » l’américaine fut interpelée. Il n’était pas d’ici, lui non plus ? Alors d’où vient-il ? Elle pencha doucement la tête sur le côté.

- Je n’en sais rien, sinon tu as juste, je ne viens pas d’ici. Je suis à Indarë et viens des Etats Unis, de San Diego plus précisément. D’où viens-tu, toi ?

San Diego, le soleil, la plage, les vagues… C’était parfait ! Tout simplement parfait. Elle se souvenait encore de la sensation du soleil sur sa peau, la douce chaleur qui l’enveloppait, de cette eau fraiche qui les détendait après une longue nuit de trafic. Elle soupira légèrement, un peu pensive et nostalgique.

Le jeune garçon venait donc du Soudan du Sud ? Tess pencha légèrement la tête sur le côté, essayant de se remémorer une mappemonde pour réussir à situer le pays. Elle avait déjà le continent ! Ce qui est un sacré bon début quand on voit ses capacités en géographie ! Encore, la géographie nord-américaine, elle maîtrisait, mais celle des autres pays… Disons que c’est une toute autre histoire ! Ouais, Tess fait partit de ces personnes avec des connaissances très limités sur la géographie et qui préfère se débrouiller avec une carte dès que le besoin se fait ressentir, plutôt qu’apprendre une carte par cœur pour ressortir le nom d’un pays perdu entre deux autres dont personnes n’a jamais entendu parler. Un de ses pays lui vint en tête pour une raison  totalement mystérieuse : le Suriname. Vous en avez déjà entendu parler, vous, de ce petit pays situé en Amérique du sud ? Tess parierait que non ! Et à juste titre !

Elle écouta Davian lui parler de son pays, une zone de champ de bataille, de guerre et de massacre, une zone dans laquelle ces joyeusetés sont omniprésentes. Tout en continuant d’écouter ses dires, Tess but une gorgée de sa boisson, ignorant de nouveau la brûlure. Ce n’est pas bien de boire mais après une soirée aussi intense et mouvementée que celle-ci, elle pouvait bien s’accorder ceci ! Cela ne portait préjudice à personne d’autre qu’elle alors bon ! Et puis, on n’a qu’une vie ! Autant en profiter lorsqu’on le peu encore ! Elle baissa doucement le regard vers le sol, réfléchissant. C’est vrai qu’on peut se demander si c’est le genre de pays qui connaitra un jour la paix. Mais il ne faut pas perdre espoir, jamais ! Il arrivera forcément un jour où les guerres, les massacres et tout ce bordel s’arrêtera ! Les Hommes ne pourront pas continuer de s’entretuer ad vitam aeternam ! C’est juste impossible. Alors oui, peut être que Davian ne pourra pas voir ce pays en paix mais il peut espérer que cela s’arrange. L’ancienne dealeuse releva le regard, souriant légèrement avant de prendre la parole.

- Je sais que ce que je vais dire va peut être paraître un peu cucul mais, ce genre de pays pourra connaître la paix, j’en suis persuadée !

Elle aurait voulu poser d’autre question au sujet du passé du jeune homme mais s’aventurer en terrain inconnu sur le passé des gens n’était pas souvent une bonne idée. En général, cela lance un certain froid dans les discutions et Tess avait envie d’éviter ce genre de problème. Surtout qu’il avait ce petit air, qu’elle ne saurait décrire, qui lui faisait comprendre que sa question indiscrète. Oui, parler du passé n’est pas quelque chose que beaucoup de monde apprécie faire. Ce n’est pas parce qu’elle n’a pas de soucis à en parler, passant principalement par les grandes lignes, que tout le monde accepte de faire la même chose ! Ce qui est totalement compréhensible après tout !

Il reprit la parole, lui avouant qu’il était déjà allé au Etats-Unis mais seulement à Las Vegas. Ahah, c’est sûr que là bas, la corruption et tout le bordel est bien présent ! Après, pas forcément partout, il y a quelques casino disons… « Réglos » tenue par d’honnêtes propriétaires. Jamais elle n’avait pu y mettre les pieds, dans cette ville. Pourtant, c’était prévu, le gang devait aller y passer un week end durant le mois d’août mais les projets avaient été remis en question par son arrestation.

- Je ne suis jamais allée à Las Vegas, tout ce que je sais, c’est qu’il n’y a pas de distinction jour-nuit là bas. Tu rentres dans un casino et tu peux y rester des jours sans t’en rendre compte ! On ne faisait qu’imaginer ce qu’il se passait là bas, on imaginait la foule, les lumières comme tu l’as dis, sans pour autant savoir comment cela se passerait pour un petit gang comme nous là bas. On ne voulait que s’amuser après tout, mais si en y allant, nous étions tombés sur un ancien client, la situation aurait rapidement dégénéré. C’est grand, comme ville d’ailleurs ?

Le gang n’était pas très grand, mais ils étaient bien connu par les gens, pas par les autorités mais ceux qui les cherchaient avec assez de patience finissaient par les trouver. Il n’y avait que des petites histoires, mais jamais de fusillade. La seule chose un peu violente, c’était dans les bagarres de gang histoire de « protéger leur territoire » et aussi la façon dont il fallait rejoindre le gang. C’était une épreuve éprouvante et douloureuse mais cela fonctionnait toujours ! Il n’y avait jamais eut de trahison ou autre.

Porter deux masques hein ? Nettoyeur pour les services secrets et élève donc.

- Tu es bien le premier à penser ça. Enfin, le premier que je croise à le penser mais tu n’as pas tord ! Après tout, c’est ce que tu fais, tu as deux facettes. Dont une te servant de couverture si je peux dire ça comme ça. Sinon, je suis en Forges pour ma part, quatrième année… Où je passerai 3 ans consécutifs.

Elle rit doucement. C’est vrai que trois ans dans la même classe c’est assez… long. Surtout en sachant que cela sera le même programme. Si elle ne le connait pas à force, c’est qu’elle le fait exprès ! L’américaine termina son verre cul sec, le posant sur la table basse avant de marcher dans l’appartement. L’ancienne dealeuse n’avait pas vraiment envie de s’asseoir pour le moment, préférant marcher un peu pour… évacuer les récents évènements.

Davian lui parla rapidement de Las Vegas, avouant que c’était gigantesque, que les bâtiments s’étendaient sur le désert de l’Utah. C’est donc vachement grand ! Peut être qu’elle ira y faire un tour, un jour où l’autre… une fois sortie de cette Institution et retournée aux Etats-Unis une fois sa peine payée. Certes, la jeune Tess se sent bien à Londres mais elle sait parfaitement que ce n’est pas chez elle. C’est à San Diego, son chez elle, avec le gang et son grand frère, grand frère qui ne cessait pas de prendre soin d’elle malgré la distance et l’acte horrible qu’elle avait fait. Personne ne lui en voulait vu qu’elle n’avait balancé personne, qu’elle n’avait rien dit quand au gang. Les flics n’étaient même pas au courant qu’elle faisait partie d’un gang, pensant qu’elle n’était qu’une petite dealeuse isolée comme bien d’autre. Après tout, rien n’allait contre cette hypothèse, les seuls témoins étaient soit mort, soit portés disparu, ayant préféré déménager à l’autre bout du pays, ou tout simplement un membre du groupe. C’était tout, ils n’étaient que quatre sur ce coup.

L’américaine revint rapidement sur la description de la ville. Des lumières, des bâtiments à n’en plus finir, des jeux d’argents, des casinos, la foule. C’est le paradis cette ville ! Selon elle du moins.

Davian marqua une pause, but quelques gorgée de sa limonade avant de reprendre avec un ton sarcastique mais tout de même amical, qu’il devrait lui passer les menottes vu qu’elle fait partit d’un gang. La suite de cette remarque fit doucement rire l’américaine. Pas qu’elle ne le pensait pas capable de le faire, au contraire, mais c’était plus du au fait qu’elles se trouvaient sans doute dans le tiroir à caleçons de son père. Elle préféra ne rien imaginer, trouvant juste que c’était un endroit assez… Particulier pour ranger ces instruments. Tess répliqua sur un ton semblable, une pointe d’amusement en plus.

- Qu’est ce que tu ferais de moi dans ce cas là ? Je suis déjà en train de purger ma peine et puis, nous ne sommes pas dans le blanchiment d’argent, dans le meurtre organisé. Nous ne bossons même pas comme une pseudo mafia qui n’y connait rien. Nous sommes juste un gang se voulant former une famille plus qu’autre chose, récupérant un peu d’argent pour subvenir à nos besoin tout en permettant à d’autre personne de quitter ce monde l’espace de quelques minutes, voir heure. Certes, c’est loin d’être légal et moral, mais si tout le monde se contentait de suivre le chemin de la légalité, le monde n’irait pas bien loin et cela manquerait cruellement d’action et de nouveauté. A mon sens du moins. Mais c’est vrai que la justice Américaine est assez étrange… Cela ne vaut pas la justice française je trouve. Leur système juridique est tellement… Laxiste. Tandis que chez nous, un meurtrier prendra la peine de mort ou une peine de prison à perpétuité, en France, ce dernier sera relâché au bout de 3 ans avec une bonne conduite. Mais je suis assez d’accord, on a tous notre culture et tout le bordel inclut avec.

Elle s’assied sur l’accoudoir, laissant sa jambe droit pendre lamentablement dans le vide, sa jambe ne touchant pas le sol… Elle écoutait simplement, calmement, jouant avec son verre délicatement, faisant assez attention à ne pas le faire tomber.

Parfois il souhaitait que ce masque soit son véritable visage. C’était compréhensible après tout, beaucoup de personne issue de ce milieu, rêvent d’une vie banale et inversement. C’est toujours ça. L’humain souhaite ce qu’il n’a pas mais l’adaptation est rude, dure, se fait avec beaucoup de mal car on ne peut pas perdre ses anciennes habitudes. Tess peut comprendre ce qu’il ressent, en partie du moins car là, elle se trouvait coupée de toutes activités illégales. La curiosité de l’américaine fut piquée.

- Dis-le moi si je suis indiscrète mais… Ton contrat avec les Services Secrets Britannique va être long ? ‘Fin tu dois travailler pour eux combien de temps ? Mais dis-toi que si tu ne veux, ou ne peux, pas y répondre, je ne t’oblige en rien à le faire !


Il se leva, faisant les cents pas dans le salon. Il continuait de parler de ce boulot, Tess était toujours aussi attentive. Apparemment, il n’était pas prêt de l’avoir, cet aperçu de vie normale. Et cela revenait à la chose que pensait l’ancienne dealeuse peut avant.

- C’est sûr qu’espionner quelqu’un durant des heures ne doit pas être amusant, c’est pour ça, tourne-toi vers l’illégalité ! C’est les même sensations, tout aussi souvent mais sans les côtés chiants !

Elle rit, ayant prit une voix se voulant faussement sérieuse. Chacun trace sa propre voix, chacun décide de sa vie, et puis, il semble faire dans  ce qui est légal, lui. C’est tout à son honneur d’ailleurs !

Davian se tourna vers elle avant de parler des Forges, énonçant les divers préjugés ce qui fit rapidement passer une ombre sur le visage de Tess. Encore et toujours ses préjugés, c’est d’un lassant à force. Pourquoi tout le monde pense ceci ? Un petit soupire d’ennui lui échappa avant de plus s’attarder sur ce qu’il disait. D’ailleurs, elle s’en voulait un peu d’avoir soupiré, pour rien pour le coup. Il ne comprenait pas pourquoi il y avait ce genre de stéréotype dans ce groupe. Comme pour tout les groupes d’ailleurs… Les Forges sont des psychopathes, les Potions des faibles ou des fragiles, les Traditions des élèves « normaux » et les Gifted de futures stars dans leur milieu… pensa-t-elle.

- Nous ne sommes pas tous des assassins assoiffés de sang, certains le sont, en effet mais il ne s’agit que d’une minorité. Regarde, je n’aime pas tuer, c’est pour ça que je ne tirais que dans les bras ou les jambes, parfois dans les mains mais jamais au niveau d’une artère ou d’un organe vital. La seule fois où cela m’est arrivé, c’est car j’ai eu véritablement peur pour ma vie, c’était la seule fois et c’était de la défense. Je ne peux pas dire que c’était très légitime mais c’était soit elle, soit moi. Après, si je n’avais pas tuer ce soir là, je serais très certainement dans le même groupe que toi. Après, les gens ont besoin de ses stéréotype, je ne sais pas, peut être que cela les rassure… Mais certains membres de l’ISS sont des enfoirés de première, violent et tout, mais tout le monde ferme les yeux sur ce point.

Elle respira, bu le peu de boisson alcoolisé qui lui restait avant de reprendre la parole, s’étirant légèrement en posant le verre, vide, sur la petite table.

- Oui, l’IRS est une sorte de prison, certes, on ne dirait pas car nous avons certaines libertés mais pas autant que vous, chose relativement logique dans le fond après tout. Certains comme moi sont soumis à une liberté conditionnelle, d’autres, pour les plus dangereux, se voient l’interdiction de sortir de l’enceinte de l’académie. Concernant les passe-temps, cela dépend des personnes, certains vont traîner dans la bibliothèque, d’autre dans les cours, certains vont parfois préférer se rendre dans un club. Franchement, mis à part nos actes passés, nous sommes totalement comme vous.

How ça, c’est sûr que la justice française est laxiste ! Et ce que disait Davian la conforta dans son idée, dans cette idée qu’elle n’était pas la seule à posséder. Une justice dans laquelle la corruption et les pots de vin laissent la liberté aux riches mais condamne systématiquement les plus pauvres n’est clairement pas une justice ! « Les Jugements Corrompus », vous connaissez ? C’est totalement ça, sa vision de la justice Française. Certes, cela se passe aux Etats Unis, à une époque révolue depuis bien longtemps et qui n’a pas vraiment existé.

- C’est ça, après tu n’es pas vraiment intouchable, même en étant riche, milliardaires et tout, tu peux être touché mais tu seras jugé beaucoup plus difficilement car les avocats que tu payes sont « meilleurs » ont leur petites réputations et s’occupent souvent des fils à papa et des bourges. Mais je ne dément pas que notre justice peut parfois être un peu… Extrême ? Un peu poussée ? Mais au moins, lorsque tu te prends des condamnations de 250 ans pour quadruple homicide et viol par exemple, même en ayant une bonne conduite, tu ne sortiras pas de taule, tu y resteras jusqu’à la fin de tes jours. Bon, j’avoue que j’ai eut beaucoup de chance personnellement. Ma peine aurait pu être bien pire mais… Je ne vais pas me plaindre !

Davian prit le temps de répondre à sa question, bien qu’il n’était pas vraiment obligé de le faire. Après tout, il s’agit des services secrets ! Tout le monde ne les rencontre pas comme elle l’a fait ce soir là ! Tout le monde ne les rencontre pas tout court d’ailleurs… Après tout, c’est sûr qu’une gamine se trouvant dans un casino dirigé par une organisation trempant dans l’illégalité, se retrouvant au centre d’une fusillade et qui finit par se retrouver embarquée dans une course poursuite par les services secrets, ça cours les rues ! En fait, les services secrets, ils doivent se faire voir par tout le monde mais uniquement lorsqu’ils sont sous couverture… Rhaaaaaa ! Cette question va finir par lui retourner le cerveau si elle continue de la sorte !

C’est d’ailleurs pour cette raison qu’elle préféra se préoccuper de ce que lui dit Davian. Cela durerait le temps qu’il faudra ? Jusqu’à ce qu’ils s’occupent d’un homme dont ils ignoraient totalement l’identité ? C’était assez frustrant, d’après elle, de devoir s’occuper d’un mec dont on ignore tout. Sauf son pseudonyme et son sexe. Quoique, se donner en pseudonyme « Monsieur quelque chose » pouvait aussi indiquer qu’il s’agissait d’une femme. Cela serait marrant ! L’américaine fit part de cette petite anecdote à son compagnon de fusillade tout en riant doucement. Bon, sauf s’ils étaient sûr du sexe de la personne… Là, cette anecdote serait totalement inutile et débile.

- C’est toujours le genre de ces personnes je pense. C’est pareil dans certains pseudos gang qui ressemblent d’ailleurs plus à des organisations criminelles comme celle dont tu me parles qu’à un petit gang comme le notre.

C’est gens qui se revendiquaient membre d’un gang mais qui n’en était en rien un exaspérait la jeune femme pour qui son gang était une seconde famille. C’était d’ailleurs ça, une seconde famille. Rien à voir avec les gangs de fictions ou de films. Certes, certaines sont comme ça mais pas tous !

- Tu ne risques donc pas d’avoir une vie un minimum tranquille avant un long moment, si je comprends bien… C’est dommage, certes, le goût du frisson, l’adrénaline ne se fait plus ressentir aussi souvent mais c’est réellement plaisant d’avoir ce genre de vie. Tu es tranquille et pépère, personne ne te fais chier pour tel ou tel missions et tu peux enfin te considérer comme totalement normal.

Sa remarque fit rire le jeune garçon, ce qui la fit sourire. Le rire était le meilleur moyen pour évacuer toute la pression et la fatigue accumulée durant cette soirée, il fallait se détendre et décompresser. Après tout, c’est ce qui leur fallait à tous les deux ! Cependant, l’américaine restait concentrée sur ses dires. Il n’avait pas tord, sauf que son illégale à lui était totalement toléré par le gouvernement et en aucun cas punis. C’était un peu injuste dans le fond.

Un nouvel éclat de rire lui échappa tandis qu’il parlait de ses missions pour arrondir ses fins de mois. Beurk, espionner les maris et femmes infidèles, donner des preuves pour au final se faire traiter comme c’était le cas… Loin d’être agréable le truc !

- J’imagine que tu as souvent dû saigner des yeux, mon pauvre petit. Après, c’est vrai que si les missions que tu aurais ressemblait à ça, la filature reste la meilleure chose à faire. Après, tu m’étonne qu’en voyant tout ça, qu’en ayant cette idée en tête, tuer soit ton quotidien. Je ne sais pas comment tu fais pour réussir à supporter tout ceci… La seule personne que j’ai tué me hante encore, très souvent même.

Tess, malgré son sang froid et son grand sourire heureux, cachait souvent ses cauchemars, la raison de ses insomnies et autres. C’est une blessure et une peur dont elle ne pourra pas se débarrasser avant un long moment. Mais elle n’est justement pas là pour philosopher durant des plombes à ce sujet. Moins elle en parle, mieux elle se porte.

Ils discutèrent ensuite de l’IRS et de l’ISS. Davian avait raison, il y avait un bon nombre de bourges, mais après, elle n’a pas vraiment eut l’occasion de rencontrer un ISS en dehors de Davian, les seuls qu’elle avait vu c’était à la bibliothèque avec Tessa et cela s’était très mal terminé. Pour eux. Tout ce qu’elle avait gagné c’était un nez cassé et encore. Après, tout les Gifted ne sont pas comme ça, certains Tradition le sont aussi, pareil pour les Forges. Les seuls qui échappaient à ce trait de caractère selon elle c’était les Potions pour une raison évidente.

- J’avoue que je me suis plus liée d’amitié avec des IRS qu’avec des ISS jusqu’à maintenant, je ne sais pas, peut être car eux, ne nous regardent pas trop différemment. Il y a toujours cette once de jugement dans le regard de ISS, souvent du moins et c’est très dérangeant à la longue.

Elle hocha simplement la tête.

- C’est sans doute pour ça que tu es en Tradition et non en Forge. Les services secrets te couvrent, donc toi, tu n’as rien à craindre.

Elle s’étira doucement, faisant craquer sa nuque qui semblait vouloir s’engourdir avant d’orienter son regard vers l’horloge. Il était bien trop tard pour rentrer à l’institution. Tant pis, elle trouverait une excuse.

- Compte sur moi pour garder le silence, je n’ai pas de raison de parler de tout ceci. Je n’ai rien vu, je ne vous ai jamais entendu et je n’ai jamais mis les pieds dans ce casino. Après tout, je n’ai qu’une envie, retourner chez moi au plus vite alors éviter la prolongation de peine est la chose la bienvenue !

San Diego lui manquait, c’était sûr, sa famille aussi mais elle n’y pouvait malheureusement rien. Elle secoua doucement la tête.

- Je m’en doute une fois de plus, c’est le meilleur mode opératoire possible. Mais à moins qu’ils n’aient leurs copains à San Diego, rien ne pourra arriver à ma famille d’accueil.

Tess, pendant que Davian lui répondait, se resservit un whiskey coca, peut être un peu plus corsé que le précédent. Cette nuit, elle aurait bien besoin de dormir alors il était totalement hors de question de se faire réveiller en pleine nuit par un cauchemar ou autre. Un peu de repos lui ferait le plus grand bien ! Elle l’écouta calmement en buvant une bonne moitié de son verre. Elle n’y était pas allée de main morte, sur celui là ! Bon, une bonne nuit de sommeil la prendrait, autant garder le reste du verre pour plus tard. Tiens, juste avant de se coucher ou de rentrer, histoire d’être bien assommée… Quoique, rentrer aussi tard lui vaudrait des ennuis… Comme ne pas rentrer tout court. Rhaaa, c’est pas possible ! Tant pis, elle assumerait… Au moins en partie car dire à l’administration ou elle ne savait pas quoi qu’elle n’avait pas pu rentrer à cause d’une fusillade n’était pas un bon plan. Elle essaierait de trouver une excuse valable.

L’américaine se re-concentra sur Davian qui lui racontait son ressentit, se livrant à elle sans mentir, sans retenue. Il était, lui aussi, hanté par ces morts. Le premier fantôme était venue le hanter aussitôt, rapidement suivit par tous les suivants mais… il avait finit par accepter tout ceci, toutes ses morts, le fait qu’il était un meurtrier aussi.

- Mais j’ai l’impression que sans vous, ‘fin si les gros cartels ou toute autre chose n’était pas mise à malle par vos soins, d’autres guerres se déclencheraient… Après tout, c’est comme ça que le monde fonctionne. Les grosses magouilles qui se terrent et qui prennent de plus en plus d’ampleur pourraient sans soucis déclencher de véritables guerres civiles ou autres… Vous, vous les arrêtez, je suis sûre que certaines « équipes » des services secrets ont déjà évité ce genre de problème…

Davian se leva et alla se resservir à son tour. Mince, quelle malpoli, elle aurait tout de même pu lui proposer ! Elle se réprimanda intérieurement avant qu’il ne revienne, un nouveau verre de limonade dans les mains.

Hmm… Elle acceptait déjà le fait qu’elle était une meurtrière, elle acceptait déjà ça, mais cela ne changeait rien du tout à ses cauchemars, c’était bien le problème ça. Mais il avait bien raison, ils finiraient bien, tous, par répondre à leurs actes, à leurs pêchés. Cependant, il n’éprouvait aucune haine ou satisfaction en tuant. Tess ne comprenait pas vraiment les personnes capables de tuer par pur plaisir… C’était tout simplement impensable et inhumain ! Certes, tout le monde ne pense pas comme elle, et heureusement dans un sens car sinon, la vie serait bien triste et morne…

Le débat. Ce fameux débat. Là-dessus, Tess avait un avis bien tranché. Autant, la première était assez complexe car pour elle, tout dépendait de divers facteurs, mais pour la seconde, condamner quelqu’un ayant tué par pur sadisme était quelque chose à faire. Vous allez le foutre en taule ? Très bien. Mais s’il sort, il recommencera. Ce n’est pas la prison qui change les gens, pas du tout. Un meurtrier sadique restera un meurtrier sadique, point barre.

- Je pense que nous avons tous notre avis sur ces questions. Personnellement, je sais que je préfère voir un meurtrier sadique se faire condamner à mort plutôt qu’il n’écope d’une peine de prison pour ensuite recommencer ses conneries à la sortie. Mais après, tout est relatif. Les meurtres, les motifs, la façon de faire… Ouais bon, oublie le dernier point.

Expliquer son point de vue avec ces paramètres était assez compliqué, elle ne savait pas vraiment comment lui faire part de ceci alors autant abandonner. La fatigue et l’alcool n’aidait pas vraiment là-dessus. Elle bailla à s’en décrocher la mâchoire, prenant bien soin de mettre la main devant la bouche. Davian la rassura lorsque la conversation dériva sur le silence qu’elle devait garder.

Un petit soupire de soulagement lui échappa tandis qu’elle ferma les yeux, rassurée.

- Merci Davian, ça me rassure ! Je m’en serais vachement voulu qu’il leur arrive quelque chose ! J’ai déjà un gros poids sur la conscience pour éviter d’en rajouter un autre par-dessus !

Deux heures du mat ?! C’est pas possible, déjà ?! Elle n’avait pas vu le temps passer !

- How euh… Je veux rester ici… essayer de rentrer à l’institution serait totalement stupide… Merci beaucoup !

La jeune femme lui offrit un large sourire, heureuse qu’il lui propose de rester dormir chez lui. Au moins, elle n’aurait pas à se tracasser pour chercher un endroit où loger pour la nuit.

Davian, après avoir entendu sa réponse positive, l’invita à le suivre dans l’appartement, la guidant tranquillement vers la chambre dans laquelle elle allait dormir. C’était la chambre d’invité, celle avec le petit écriteau dessus le précisant. Logique, dans un sens. D’un rapide coup d’œil, l’américaine parcourut la pièce, constant que cette dernière était nickel. Elle avait presque peur de salir quelque chose, de déranger ce monde propre et bien ordonné. Non. Tess n’est pas le genre de personne très à cheval sur le rangement. C’est même plutôt le genre de personne à repousser cette horrible tache au lendemain, puis au surlendemain et ainsi de suite… Elle n’effectue un véritable rangement que lorsqu’elle sait que quelqu’un risque de passer ou à la fin du mois. Certains adorent les fins de mois car les salaires arrivent, d’autres détestent cette période pour des raisons aussi stupide que la sienne. Bah, que voulez-vous ? On ne peut pas se refaire et cette habitude est lourdement ancrée en elle. Si vous voulez la débarrasser de celle là, on vous souhaite bien du courage car vous risquez d’en avoir besoin. Et n’essayez même pas de lui faire ranger les choses au fur et à mesure car, cette technique a été essayée mais n’a jamais vraiment porté ses fruits. Le rangement tenait quoi ? Deux ou trois jours, maximum ? Ce qui est déjà pas mal en soit. C’est une petite victoire pour l’ancienne dealeuse ! Rapidement, elle chassa cette pensée de son esprit, se tournant vers Davian avec un large sourire fatigué.

- Merci de m’héberger !

Dans le fond, cela ne l’étonnait pas vraiment, que cette bâtisse serve de refuge à leurs divers clients, c’était une très bonne idée même ! Les gens ne pensent pas forcément à chercher quelqu’un dans les endroits un peu à l’écart alors que c’est souvent là bas que se trouvent les… Personnes recherchées dirons-nous.

Son regard se posa ensuite sur le bureau, endroit vers lequel se dirigeait son hôte. Un révolver et une dague reposait dessus. Si Davian saisit le révolver et les balles, ses yeux restèrent rivés sur la dague, la regardant silencieusement un instant. Pour le coup, Tess ne savait pas quoi faire et resta donc là, totalement passive et silencieuse avant qu’il ne décide de briser ce léger silence, racontant l’histoire de cette arme blanche mais restant tout de même magnifique !

Durant tout le récit du jeune garçon, Tess ne remua pas les lèvres, écoutant tranquillement le récit, bien qu’elle fut prise d’un certain dégout en apprenant ce que cette lame avait faite. C’est cependant le surnom que le psychopathe lui avait donné qui la fit sourciller. « La sucette » ? Vraiment ?  Certes, l’américaine à un humour pouvant être très malsain, noir ou tout ce que vous voulez même si ces deux types n’ont pas grand-chose à voir ensembles mais là, même elle n’aurait pas idée de donner un surnom à une arme ! Pas un surnom de ce genre du moins ! Est-ce qu’Hitler avait nommé les fours crématoires « l’Enfer des Juifs » ou « Au bon barbecue » ? Elle en doutait fortement, mais voilà une preuve de son humour douteur. Elle n’est pas inconsciente, elle sait que ce génocide a été horrible, elle le sait bien mais parfois, pour éviter de penser à toute cette horreur, le plus important est de détourner la chose. Peut être que c’était pour ça, qu’il avait donné ce surnom à son arme ?

Non. En y réfléchissant bien, ce n’était pas vraiment logique.

- Il y a les psychopathes, les sociopathes et les tueurs. Certains d’entre eux tuent pour le plaisir, d’autre par jalousie mais ne ressentent pas vraiment de plaisir ou de joie à tuer. Certain tuent aussi par nécessité, par instinct de survie. Mais certains tueurs, eux, ne ressentent rien de tout ça envers les victimes. Ils tuent pour le « bien commun ».

L’américaine admirait le fait qu’il se souvienne de ces choses grâce à un objet, elle l’admirait vraiment mais ne savait vraiment pas quoi rajouter à ce sujet, raison pour laquelle elle préféra garder le silence jusqu’à ce qu’il baille.

- Il serait temps de tout éteindre et de nous reposer un peu… Je pense qu’on l’a bien mérité après une soirée du genre.

Ce fut à son tour de bailler, regardant Davian s’éloigner avant de subitement s’arrêter à la porte, la remerciant, lui demandant si elle voulait avoir son numéro de portable.

- Bah, c’est normal va, j’vais pas laisser des gens se faire buter sans rien faire ! Et tu n’as aucune dette envers moi, mais je veux bien avoir ton numéro de téléphone ! Certes, nous pouvons nous croiser à l’académie mais les chances sont assez faibles si ce n’est pas prévu.

Elle esquissa un léger rire avant de lui donner son numéro, allant se coucher à son tour après l’avoir remercié une ultime fois.

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