Quand le Feu et le Soleil se croisent [PV Roxy] |Terminé]

18 Juin
2018

Quand le Feu et le Soleil se croisent

Victor Delane

Sa frustration parlait pour elle. La frustration de ne jamais rien rater, de ne jamais rencontrer de défi, de choses qui se mettrait véritablement en travers de sa route tracée d'avance vers la perfection et l'infaillibilité. Pour la première fois depuis un moment, elle s'exprimait avec autre chose que l'ennui qui caractérisait ses journées en temps normal. Certes, ce n'était pas spécialement plus joyeux, mais les émotions positives étaient bien trop rares, autant dans sa voix que dans sa vie en général. Elle exprimait ce qu'elle avait dit à sa mère le jour où on lui avait proposé de sauter une classe supplémentaire, ce qu'elle avait dit à ses profs à chaque fois qu'ils lui demandaient pourquoi elle n'appréciait pas leur matière alors qu'elle réussissait bien, la frustration et l'agacement qui avaient rythmé toute sa vie. Son défaut, le seul, le principal, celui que personne ne voyait tant ils la prenaient pour une gamine parfaite à cause de son taux d'échec proche du zéro.

-  Et bien je dirais que la vie, ça ne se limite pas qu'à cela. La vie, c'est aussi ta famille, tes amis.. tes amours aussi. La vie, ce n'est pas que des compétences, des défis, des capacités, c'est aussi ça.

La jeune fille resta un moment silencieuse. Elle n'avait jamais vu l'intérêt des gens. Bien sûr, elle s'entendait bien avec ses parents, mais la plupart des personnes avec qui elle s'était liées étaient jalouses, envieuses, frustrées par son intelligence ou juste trop idiotes pour qu'elle tienne une conversation avec elles plus de cinq minutes. Elle connaissait déjà toutes les anecdotes "amusantes" qu'on pouvait lui raconter sur un sujet, ou bien la véritable version de ces légendes urbaines qui se répandent et créent de fausses vérités, et les petits tracas du quotidien de ces gens qui avaient la vie plus facile qu'elle l'exaspéraient. Certains voyaient la fin du monde au premier ongle cassé ou au premier pas de travers, et s'en remettaient si vite qu'elle ne voyait pas quel intérêt ils avaient eu à s'en plaindre. Qu'auraient-ils fait face à un monde qui ne les contestait jamais ? A vrai dire, elle ne savait pas lesquels l'exaspéraient le plus entre ceux qui se plaignaient de choses futiles ou ceux qui étaient toujours de bonne humeur. Ceux-là, elle les enviait. Elle les enviait tous, en vérité, tous ces gens qui avaient eu la chance d'être normaux ou juste légèrement atypique dans un monde qui leur correspondait.

- Je ne vois pas l'intérêt de parler avec des gens, apprendre des choses que l'on sait déjà ou qui ne changeront rien...

Le but du social lui échappait. Elle avait passé tellement de temps, tellement d'années de son existence à chercher quelque chose qui réveille son cerveau et lui donne enfin l'impression d'affronter une difficulté quelconque qu'elle avait perdu la majeure partie de son intérêt dans les gens, parce qu'elle n'avait jamais rencontré quelqu'un qui saurait la mettre à l'épreuve.

- Je n'étais pas sincère quand j'ai dis que tu n'avais pas de défaut. Le tien, c'est de ne pas être douée pour les relations sociales. Sincèrement, je t'apprécie mieux, là maintenant, alors que tu me fais la leçon que lorsque tu essayais d'être sociable...

Oui, l'agacement était plus facile à supporter que la lassitude, parce qu'on savait comment y réagir. Face à quelqu'un qui s'énerve, on peut se défendre, protester, essayer de le calmer, trouver des contre-arguments. Face à quelqu'un qui n'avait de motivation ni d'énergie pour rien, quand toutes les tentatives ne donnaient que le néant, les réactions étaient limitées.

- On ne peut pas vraiment dire que j'essayais...

Être polie, à la rigueur, mais sociable... Oui, elle avait vaguement tenté de s'intégrer à la conversation, mais elle savait que l'intérêt était la clef d'une discussion et... elle en avait peu.

- En fait, j'aurais presque envie de flirter avec toi. Dommage que tu sois trop jeune pour ça.

Roxanna haussa un sourcil, une expression perplexe prenant place sur son visage. Qu'est-ce que... c'était censé vouloir dire ? Elle pencha légèrement la tête, prenant les bonbons presque par réflexe sans en manger pour autant. Pour l'instant.

- Je suis pas sûre de saisir ce que tu aurais à y gagner...

Différence d'âge mis à part, la séduction, l'amour et ce genre de choses lui étaient aussi étrangers que les concepts de base des relations humaines. Mais bon, il avait raison sur un point : elle était trop jeune pour lui. Combien d'années avaient-ils d'écart, pour commencer ? Enfin, de toute façon, elle n'avait que treize ans, ce n'était pas un âge pour... flirter, si ?

- Pourquoi tu fais ça, d'ailleurs ? Flirter avec les gens ?

A défaut de faire semblant d'être sociable comme tout à l'heure, elle voyait ça comme une opportunité de comprendre un peu mieux l'intérêt que pouvait avoir le social aux yeux des gens. Sans même s'apercevoir que ça la rendait par extension vaguement plus sociable que cinq minutes plus tôt.

18 Juin
2018

Quand le Feu et le Soleil se croisent

Victor Delane

Quel était l'intérêt des interactions sociales, des relations ? C'était la question à laquelle elle avait vite renoncé à chercher une réponse, dans le fond. Elle n'avait jamais eu d'amis, parce qu'elle ne voyait pas ce qu'ils pouvaient lui apporter, et parce qu'eux voyaient surtout ce qu'elle pouvait leur enlever. Leur crédibilité et leur fierté, pour commencer. Le nombre de personnes qui l'avaient mise au défi en commençant par "Ah oui ? Si tu es si douée, …" et qui avaient dû la regarder réussir sans difficulté... Elle commença son "enquête" en pointant la spécialité du garçon qu'elle avait en face d'elle : le flirt. Car il sous-entendait clairement que c'était quelque chose qu'il faisait régulièrement, et s'il y avait bien une chose dont elle ne comprenait pas l'intérêt, c'était ça.

- Et bien… il y a le plaisir, je pense. Après tout, pourquoi certains passent leur temps à "montrer les muscles" ou à jouer ? Et puis, bah, quel homme ne serait pas content d'être aux côtés d'une jolie demoiselle comme toi, par exemple. quant à ce qu'on y gagne… hum, tu es encore un peu jeune pour que je décrive cela.

Une façon de s'amuser, hein... c'était étrange. Autant elle arrivait à assimiler l'histoire d'orgueil, même si elle ne voyait pas ce que ça apportait comme fierté d'être vu avec quelqu'un ou de réussir à parler avec quelqu'un, autant l'idée que ça puisse être amusant lui échappait totalement. Sans doute parce qu'à travers le prisme déformé de la facilité de sa vie, tout ce qui n'impliquait pas un défi intellectuel utopiste peinait à se faire qualifier d'amusement. Il y avait très peu d'exceptions à cette règle dans son quotidien ; seul son film préféré, dont elle connaissait l'histoire et le moindre dialogue par cœur, passait outre sa tendance à détester les choses trop simples. Peut-être que c'était juste ça... un film qu'il connaissait par cœur...
Quant au reste...

- Tu n'as pourtant pas l'air du genre de gars qui va aller parler à une fille juste pour coucher avec elle.

"Tu es trop jeune pour que je décrive cela" n'avait qu'un sens possible dans son esprit. Mais bon, elle avait lu l'intégralité de Game of Thrones actuellement sortie, alors ce n'était pas un simple sous-entendu qui allait la choquer ou lui tirer plus qu'un air légèrement perplexe. Elle se contenta de dévisager son camarade en essayant de l'imaginer assez manipulateur pour essayer d'obtenir ce genre de faveur des filles qu'il tentait de séduire. Non, ça ne collait pas. Ou alors c'était un très, très bon manipulateur et il le cachait bien. Mais la technique de la fleur était trop old school pour que le but recherché soit juste charnel...

- Sinon tu as déjà voyagé ? Visité des contrées lointaines et inconnues ?

D'un certain point de vue, elle en avait visité des centaines ; dans les jeux, les livres, les films. Elle avait enregistrés tellement de mondes et de traditions d'autres pays dans sa tête qu'elle saurait sans doute s'adapter à ceux dans lesquels elle avait suivi des personnages. Les États-Unis, le Mexique, l'Italie, la France, l'Allemagne... à force de lire des livres et regarder des films venant de ces pays, elle avait appris certaines choses sur leur vie quotidienne, sur leur façon de penser, et apprendre leur langue n'avait fait qu'aider dans ce sens.

- Ça dépend. Est-ce que je dois m'y être rendue physiquement pour que ce soit valable ?

Probablement, oui. Mais bon, dans ce cas, l'argent de sa famille était à prendre en compte ; à treize ans, elle n'avait pas vraiment la possibilité de voyager seule.

- Ma famille n'a pas vraiment les moyens.

Elle n'était pas pauvre mais ses parents avaient préféré appuyer sur d'autres priorités, comme ses études et tous ses cours externes, ce dont elle ne pouvait pas vraiment se plaindre, même si ça limitait certaines de ses possibilités, comme celle de posséder des livres, des films ou des jeux. Mais les médiathèques de Londres comblaient facilement ce besoin. Elle avait juste fait le caprice de vouloir plusieurs écrans à son ordinateur (et un ordinateur), ce qu'ils lui avaient cédé sans trop protester en espérant que ça l'aiderait à trouver goût à la vie. Le résultat n'avait pas spécialement été à la hauteur de leurs attentes mais, au moins, elle pouvait faire plus de choses à la fois et garder son cerveau en mouvement.

18 Juin
2018

Quand le Feu et le Soleil se croisent

Victor Delane

- Non en effet, ce n'est jamais mon but Roxanna.

Alors si ça n'était pas son but, pourquoi avait-il prétendu qu'elle était trop jeune pour l'entendre ? A moins qu'il n'ait dit ça en tant que généralité, pour lui expliquer pourquoi certains flirtaient, sans parler de lui en particulier. Ce n'était pas vraiment ce qu'elle lui avait demandé mais il ne serait pas le premier à répondre à côté d'une question ; que ce soit par gêne ou par ignorance. Même si elle voyait mal comment il aurait pu ignorer ses propres motivations.

Ensuite, son camarade lui demanda si elle avait déjà voyagé. De nombreux paysages virtuels – inventés ou reproduits, vus dans des films, des jeux, des documentaires ou des livres – se succédèrent dans son esprit. Elle avait vu et appris tant de choses sur d'autres pays (sans compter ses cours) qu'elle avait probablement déjà un tour du monde enregistré dans sa tête. Mais visiblement, il ne considérait pas ça comme valable.

- Reste que je connais plus de choses sur certains pays que des gens qui y vont régulièrement et qui se contentent d'une seule ville... ou d'un hôtel.

Elle connaissait les spécificités régionnales de l'Angleterre, de l'Espagne, de certains états des Etats-Unis, de l'Allemagne ; des anecdotes sur des peuples d'Asie dont même les voisins n'avaient pas entendu parler ; la vie quotidienne d'une ville ou d'une autre. Elle aurait pu aller un peu partout et se fondre dans la masse. Roxanna haussa les épaules. L'hébergement n'était pas vraiment le problème : une auberge de jeunesse ne coûtait pas grand chose. Un billet d'avion, par contre, avec en plus la probabilité qu'un voyage trop long lui semble ennuyeux si elle ne pouvait pas se déplacer ou tenter des trucs extrêmes une fois arrivée, c'était un pari qui coûtait cher. Et elle n'avait pas encore le temps et la puissance musculaire pour parcourir l'Europe à pieds ou à vélo. Plus tard, peut-être.

- Peut-être que les autres pays seront plus intéressants que celui-là...

L'Angleterre c'était bien, mais ça devenait vite lassant. Les mêmes gens, les mêmes paysages, la même langue, encore et encore. Si elle était venue à Indarë, à Londres, c'était pour changer de décor avant tout, mais elle savait que l'effet de la nouveauté ne durerait pas. Ce n'était qu'un leurre, de la poussière pour cacher la véritable raison de son ennui, et il n'était jamais comblé. La nouveauté, pour elle, c'était comme boire un verre d'eau quand on mourait de faim ; ça calmait la sensation deux secondes, mais rien de plus. Aller dans un nouveau pays, c'était devoir s'adapter à une nouvelle langue, à de nouvelles habitudes, comprendre le système local pour la nourriture, le transport, les commerces. C'était des défis, trop petits et de ceux qu'elle résolvait en moins d'une heure, mais des défis tout de même.

18 Juin
2018

Quand le Feu et le Soleil se croisent

Victor Delane

Chaque pays a son charme... Mouais, enfin elle en connaissait la plupart, des charmes en question. Si elle avait l'occasion d'aller dans un autre pays, soit elle choisirait un qu'elle ne connaissait pas du tout et dont elle n'avait jamais entendu parler nulle part, soit elle irait se perdre dans une petite communauté qu'elle avait un peu étudier pour voir si elle était capable de s'adapter aux coutumes et aux traditions autrement qu'en les lisant dans un livre ou en regardant des vidéos sur internet.

Sa main chargée de bonbons désormais vite, elle reposa son regard sur la foule, ratant une partie des propos qui lui étaient adressés. Tous ces gens qui dansaient, qui souriaient, s'amusaient et discutaient sans ressentir l'impression de vide qui ne la quittait jamais. Pourquoi leur vie était-elle remplie de véritables émotions, de hauts et de bas, alors que la sienne n'était qu'une répétition infinie de neutralité de de réussites ? Elle aurait donné n'importe quoi pour un petit échec, un sentiment positif ou négatif, quelque chose qui ne lui donne pas l'impression d'être incontestée et invaincue dans tous les domaines.

Elle réalisa qu'elle n'avait pas écouté un mot de sa deuxième tirade et retourna la tête vers lui, gardant son visage neutre habituel. À vrai dire, elle n'avait pas grand chose à ajouter. C'était son problème avec la grande majorité des conversations. Très rapidement, elles arrivaient à un point de rupture où Roxanna n'avait rien de plus à offrir que le silence. Parce qu'elle ne voyait pas l'intérêt de les continuer, la plupart du temps. Alors qu'elle cherchait une manière ou une autre de ne pas laisser s'installer un silence, quelqu'un se présenta au micro pour annoncer les gagnants du concours de rois et reines du bal. Encore quelque chose qu'elle ne comprenait pas. Elle avait presque de la compassion pour la fille, qui semblait tout sauf à elle. Tu m'étonnes. D'ailleurs, elle ne connaissait ni l'un ni l'autre. Qui les avait élus ? Sûrement leurs amis. C'était des élèves très nettement plus âgés qu'elle, en vérité. Peut-être leur dernière année dans cette école.
Elle les aurait bien trouvé chanceux, si elle avait eu quelque chose à envisager pour après le lycée. Avec un petit soupir, elle s'étira. Les gens commençaient à applaudir doucement, féliciter les nouveaux porteurs de la couronne. C'était son signal pour estimer qu'elle avait passé assez de temps à rentabiliser cette fichue robe.

- Je vais rentrer, lança-t-elle. Je suis fatiguée.

C'était un demi-mensonge. Elle passerait sûrement la moitié de la nuit à tourner en rond pour essayer de combattre son insomnie. Mais la vérité, c'était qu'elle trouvait psychologiquement épuisant de devoir tenir une conversation, de se mêler à des gens qui s'amusaient mille fois plus qu'elle dans cette existence. Du coup, elle était fatiguée quand même. Elle irait prendre une douche froide et se noyer les oreilles dans du rock jusqu'à ce que son cerveau ait la décence de la laisser dormir.

18 Juin
2018

Quand le Feu et le Soleil se croisent

Victor Delane

- Bien sur, désires-tu que je te raccompagne ?

Bon, au moins il n'avait pas soulevé le fait qu'elle prétendait être fatiguée alors qu'ils étaient là depuis quoi... deux heures ? Trois ? et qu'il était encore très tôt. Tant mieux, parce qu'elle ne se voyait pas commencer à essayer de justifier. C'était déjà assez épuisant comme ça. Elle étudia sa question un moment, mais elle finit par secouer doucement la tête.

- Ça ira, je suis en dortoir tu sais. C'est littéralement à cinq mètres.

Bon, certainement plus que ça, mais c'était l'idée. L'auditorium était dans la même école, il n'y avait ni parc, ni cour à traverser pour attendre les chambres, il y avait peu de chances qu'il lui arrive quelque chose et elle n'avait jamais eu besoin d'escorte. Surtout qu'en théorie, en terme de protection, c'était plutôt elle qui était qualifiée ; elle était agent du MI6 depuis le début du mois, après tout. Même si elle n'avait encore rien fait dans son sens et qu'à part une carte planquée quelque part, elle n'avait d'agent que le nom.

Elle regarda encore un instant la foule, comme si elle espérait à un moment où un autre trouver une raison de rester, mais c'était toujours un bal, toujours avec des gens inintéressant, et toujours avec de la musique banale et un amusement peu adapté à sa façon d'être.

- De toute façon, moi-même je vais devoir rentrer. Je suis un étudiant externe et la sécurité n'aime pas trop quand je rentre tard.

La sécurité ? Où est-ce qu'il habitait, pour avoir de la sécurité qui se souciait de l'heure à laquelle il rentrait ? Bah, elle trouvait ça bizarre, mais pas assez pour poser la question. Peut-être qu'il habitait juste dans l'un des immeubles hyper sécurisés de la City, un truc de ce genre. Ou peut-être que ses parents étaient paranos et avaient engagé un garde du corps qui veillait juste à ce qu'il respecte le couvre-feu et qui ne le suivait pas à l'école. Trop de possibilités, rien de spécialement transcendant.

- Eh bien il vaut sans doute mieux que tu ne traînes pas, alors. Bonne nuit ?

C'était comme ça qu'on disait au revoir, non ? Sûrement. Les mains dans les poches, elle se balança légèrement d'avant en arrière avant de le saluer maladroitement. Elle n'aimait pas ça non plus, tiens. Dire au revoir aux gens et les saluer. Bref, après cette tentative vague de prendre congé, elle se dirigea vers la sortie, marchant à vitesse raisonnable parce qu'elle savait qu'aller vite aurait donné l'impression qu'elle voulait s'enfuir alors que ce n'était pas le cas, et elle rejoignit sa chambre. S'effondra sur son lit sans prendre la peine d'enlever sa robe pour mettre un pyjama à la place, se contentant juste d'enlever tout ce qu'il y avait dans ses cheveux pour les laisser se poser librement autour de son visage.
Vraiment, ce genre d'événement n'était pas pour elle.