À droite, l'école et ses élèves normaux, comme tout le monde.À gauche, le centre de redressement pour jeunes dangereux.Maintenant réunis, pour le pire.
Venez participer à la journée d'introduction des clubs ! Nourriture et activités pour tout le monde ~
Forum fermé. Indarë rouvre ses portes à une nouvelle adresse.
Si vous étiez partenaires et que vous souhaitez revenir dans notre liste, vous pouvez : - Ajouter votre fiche parmi nos partenaires en passant par cette page : https://indare.forumactif.com/h20- - Changer notre fiche et nos boutons pour les remplacer par ceux-ci : https://indare.forumactif.com/t84- - Changer le nom du forum en "Petits secrets d'Indarë"
Pour les anciens membres qui souhaiteraient s'inscrire à la V2, c'est par ici → https://indare.forumactif.com/ Pas mal de choses ont changé donc pensez à lire tous les sujets. J'ai aussi listé le plus gros des modifications dans le MP général envoyé pour l'ouverture.
Ah ! La nuit ! Mon élément naturel … Franchement, ce n’est pas facile d’avoir deux visages et deux vies en même temps. Je dois à la fois gérer mon quotidien et ma vie d’étudiant banal. Puis, je dois m’occuper de plusieurs missions pour le compte des Services Secrets Britanniques. Bof, cela peut aller, ce n’est pas si fatiguant que ça ! Bien sûr que physiquement et moralement c’est épuisant, c’est vrai que courir dans tous les sens, escalader des immeubles, faire des filatures, espionner quelqu’un durant son sommeil, voler des dossiers, écouter discrètement une conversation et voir même éliminer quelques individus, ce n’est pas tous les jours faciles.
Mais, paradoxalement, on finit par s’habituer. Fort heureusement, ce n’est pas toutes les nuits que je dois faire des missions, sinon je finirais par mourir d’épuisement. Sans oublier le fait que la majorité des missions que je reçois (environ 90%) sont tout simplement des « missions » de filatures dans une voiture ou au-dessus d’un immeuble en attendant pendant des heures. En effet, l’image de l’agent secret ou du nettoyeur qui passe ses journées « à sauver la veuve et l’orphelin » à travers les films d’actions, est bien évidemment assez biaisé.
Bien sûr, certaines missions sortent souvent du lot et il n’est pas rare qu’elles dépassent le simple cadre de la fiction. Jamais, je n’oublierais cette fusillade dans le Casino Vegas Paradise en Novembre 2017 qui fut par la suite suivie d’une course poursuite à travers la capitale. Ou encore cette histoire où je me suis enfui avec une clé usb et un gosse dans les mains.
En ce vendredi 1er Juin 2018, je fus convoqué par mon supérieur, l’agent G un homme au crané rasé, au regard ferme et sérieux. Bof ! Je m’attendais comme d’habitude à la routine habituelle, filature pendant des heures dans une voiture ou au-dessus d’un toit. Ou encore à passer ma soirée à avoir un casque sur la tête tout en écoutant des gens et des familles dans leur intimité. Au début, je trouvais ça dégueulasse, mais j’ai très vite constaté que les gens avaient tous plus ou moins les même emmerdes, les mêmes problèmes et le même quotidien, mais avec certaines nuances bien évidemment.
Cependant, cette soirée ou du moins, cette mission n’était pas celle auquel j’avais l’habitude de faire …
Me cachant en dessous d'un bureau informatique, je murmurais à voix basse :
« Bordel, ce n'était pas prévu ça. »
Et oui ! Chers lecteurs, me voilà dans les dortoirs de mon propre lycée. J’ai putain l’impression d’être un cambriolleur ou de ces stalkers dans les vestiaires.
Eh dire que cela avait tout simplement commencé avec un entretient avec l’agent Gordon qui m’avait demandé :
« Davian, tu as une mission capitale ? »
« C’est quoi encore ? Une filature ? Ecouter des gens dans leur intimité ? Demandais-je depuis le canapé avec une intonation laissant transparaître ma « joie ». »
« C’est très important, tu as une nouvelle mission. »
« Laquelle ? Demandais-je, mais d’un ton plutôt intrigué. »
Il y a quelques heures, j’étais encore chez moi avec mon père Jean, le nettoyeur-mercenaire qui m’a recueilli au Soudan-Sud quand j’étais soldat. Puis, il y avait l’Agent G (ou Gordon pour les intimes) debout. Tandis que je venais à peine prononcer mes mots, ce dernier commença à sortir d’étranges documents depuis une enveloppe avec des photos à l’appui et des plans de ce qui semblait être le lycée Indarë, ainsi que les dortoirs.
Prenant une voix assez grave, Gordon déclara :
« Ce n’est pas qu’une simple mission, si nous voulons découvrir l’identité de « l’œil de la maison », il va falloir pirater les systèmes du lycée en passant par les dortoirs. Tu vas devoir t’infiltrer dans les dortoirs, mettre cette clé usb sur l’un des ordinateurs. En téléchargeant le contenu de la clé usb sur l'ordinateur, on pourra par la suite non seulement accéder plus en profondeur aux fichiers secrets du lycée, mais contrôler l'ensemble des systèmes du lycée. Maintenant que nous disposons de suffisamment d’infos, grâce à la clé usb que tu as pu récupérer en Février et aux enquêtes que nous avons pu faire depuis de nombreux mois, nous allons pouvoir démasquer celui qu’on se surnomme « l’œil de la maison », la taupe d’indarë travaillant pour le Cartel House. »
« Je vois, on commence à se rapprocher de la fin ? »
« Pas vraiment, nous sommes qu’au début, mais si tu réussies ta mission, nous allons pouvoir enfin commencer la traque et la destruction définitive de ce cartel. Si tu fais cela, nous pourrons trouver la taupe et la capturer. Une fois, cela fait, les cachettes et les secrets du Cartel House pourront enfin être révélés. »
« Alors les missions de filatures et d’espionnages seront finies, si je réussie, on va pouvoir enfin s’attaquer à la source du problème. »
« En effet, on pourra passer à l’action, n’échoue pas Davian. »
« On ne m’envoie pas de l'aide ? »
« Tu es un élève d’Indarë, tu connais ce lycée comme ta poche, envoyez un de nos agents serait plutôt risquer. »
« Je vais devoir y aller seul face à des caméras de sécurités et des surveillants quadrillant la zone. »
« Pour les caméras et les systèmes de sécurité, une équipe d’hacker du MI6 (service secret britannique) te couvrira durant la mission. Pour les surveillants, je pense que tu seras gérer seul. »
Et c’est ainsi que je me retrouvais dans le dortoir du lycée, traverser l’école a été un véritable jeu d’enfant. Connaissant par cœur le lycée, j’ai pu aisément trouver un lieu pour facilement entrer à l’intérieur, en pénétrant dans le bâtiment, là où les véhicules de livraison avaient pour habitude de se rendre. Une fois cela fait, les quelques obstacles ont pu facilement être escaladé ou crocheté avec les matérielles que je disposais. Me faufilant rapidement et discrètement telle une ombre à l’intérieur de l’école, les quelques surveillants et vigils de l’école ne me remarquèrent pas. Ces derniers étaient sans doute là non pas seulement pour empêcher que des malfaiteurs viennent à l’intérieur, mais surtout pour éviter que les membres de l’IRS tentent de s’échapper de l’école. Tant qu’aux caméras de surveillances, ceux-ci n’étaient d’aucune efficacité par l’action de l’équipe de piratage du MI6.
C’est ainsi qu’après avoir crocheté la serrure du dortoir, je finis par entrer à l’intérieur. Vêtu en noir et cachant mon visage avec un foulard, j’entrais dans ce qui semblait être l’entrée. Immédiatement, je fis mon rapport à l’agent Gordon avec l’aide du micro de communication :
« Je suis en ce moment dans le dortoir du lycée. Je me dirige vers l’ordinateur principal. »
Continuant mon chemin, je finis par trouver une porte où était indiqué : « salle commune; fermée après minuit ». Défense d’entrer ?! Bof ! Un coup de crochetage et la porte finira par s’ouvrir. Entrant à l’intérieur de la salle, j’arrivais dans ce qui semblait être une gigantesque salle où sont disposés des télévisions, des canapés, ainsi que des bureaux avec des tours et diverses machines. Une fois à l’intérieur, je finis par trouver tout au fond de la salle, un ordinateur qui sortaient de la masse des autres ordinateurs. Commençant à allumer l’ordinateur, j’annonçais à voix basse à l’équipe :
« Okay, je suis sur l’ordinateur central, je vais l’allumer. Cependant, il faut que je trouve le code … »
Tandis que je suivais les consignes de mes supérieurs et que je fouillais dans les tiroirs, ainsi que les bureaux.
J’avais malheureusement oublié quelque chose de capital, quelque chose de très important, une erreur que je n’aurais jamais dû faire. Au moment où j’ai ouvert la porte de la salle commune, celle-ci avait légèrement grincé, mais rien de grave qui puisse alerter quelqu’un. Cependant, j’avais complètement oublié de fermer la porte et alors que je venais à peine de taper les codes pour accéder à l’ordinateur. Je vis tout à coup une ombre qui commençait à se diriger vers la salle d'info. Aussitôt, mon premier réflexe a été de me cacher sous le bureau …
"Eh merde ! Ce n’était pas prévu ça … disais-je à voix basse."
En même temps, qu'est-ce que tu t'attendais ? Tôt ou tard, je devais gérer un problème qui n'était pas prévu à la base.
Commentaires/Citations : Face à un échec inéluctable, certains pleurent, certains s'accrochent, certains renoncent. Moi, je souris. Accorde-moi d'échouer et je t'aimerai à jamais.
Lun 30 Juil - 1:30
Roxanna Middleton
1er Juin 2018
La vie est-elle trop ennuyeuse ou trop agitée ?
Davian Dupont
L'été commençait à peine, et déjà la chaleur était agaçante. Pas accablante, mais suffisante pour que Roxanna y voit une gêne supplémentaire dans son quotidien. Pourtant, elle était parfaitement consciente que ce n'était qu'un début. Que les températures actuelles étaient froides comparées à celles qu'elle vivrait dans les mois à venir. Ça ne l'empêchait pas d'avoir du mal à dormir. Les gens parlaient déjà de leurs vacances. Ouais on va s'éclater, il va faire chaud, on va pouvoir mettre des shorts, aller à la piscine ou à la plage, et bla bla bla. Quel était l'intérêt ? L'été n'était qu'une saison comme une autre, avec plus de sueurs et de malaises. Pas de quoi en faire une fête. Au final, ce qui l'empêchait le plus de plonger dans le sommeil, plus que la chaleur, c'était les pépiements incessants de ses voisins de chambre. Ils l'avaient empêchée de s'endormir au bon moment, et maintenant sa phase d'épuisement était passée et elle devait attendre la suivante. Elle soupira.
Elle ignorait quelle heure il était. Quand on s'ennuie en permanence, on évite d'avoir une montre, ça ne fait que rendre le temps plus long. Dans tout les cas, il faisait nuit, et elle n'arrivait pas à trouver le sommeil. Elle aurait pu attendre que la fatigue revienne, mais elle avait aussi beaucoup trop chaud. Avec un nouveau soupir, elle se leva et sortit de sa chambre. Le but de base était simplement de prendre une douche froide, alors elle fouilla ses affaires en silences pour en sortir une serviette de bain et traverser le couloir. L'avantage, c'était qu'ils ne coupaient que l'eau chaude, la nuit - rien qui ne puisse mettre à mal ses habitudes des douches glaciales. Échapper aux surveillants ? Rien de très compliqué.
A vrai dire, Roxy aurait pu aller se coucher après sa douche. C'était même le plan initial. Mais... elle avait cru entendre une voix en bas, en passant près des escaliers. Sûrement un surveillant qui parlait tout seul, mais ça ne l'empêcha pas de se figer avec la main posée sur la poignée de la porte. Et si ce n'était pas ça ? La nuit, les élèves un peu téméraires pouvaient sortir. Elle n'oubliait pas qu'elle côtoyait tous les jours des adolescents dangereux - jusqu'à ses propres camarades de chambre. Et si quelqu'un avait décidé de voler quelque chose ou, pire, de reproduire le scénario dont elle avait entendu parler et qui avait mené à cette fusion des dortoirs ? Si elle pouvait empêcher un incendie criminel ou un vol, c'était de son devoir de... de tenter. Ou peut-être qu'elle était juste fatiguée et qu'elle commençait à prendre ses rêves de vie moins morne pour des réalités. Elle n'ouvrit pas la porte de sa chambre.
Au final, et toujours avec sa serviette sur les épaules - ce qui n'était pas plus mal vu que son débardeur avait une fâcheuse tendance à glisser - elle se dirigea vers les escaliers et entreprit de descendre à pas de loup. Malgré l'heure probablement tardive, elle savait qu'elle ne risquait pas grand chose, si elle se faisait attraper : bonne élève, sans aucune incartade dans sa scolarité ici, elle s'en tirerait au pire avec un avertissement verbal lui demandant de ne pas réitérer son "infraction". Ça ne l'empêcha pas d'être prudente ; elle voulait le fin mot de l'histoire.
La lumière d'un ordinateur dans la salle commune attira son regard dès qu'elle eut posé le pied au rez-de-chaussée. Elle fronça les sourcils. Y avait-il des hackers dans l'école ? Elle avait entendu parler d'une fille qui avait piraté le gouvernement coréen mais, si elle en croyait les quelques mots qu'elle avait entendus à ce sujet, cette fille était partie de l'école bien avant qu'elle-même n'arrive. Sur la pointe des pieds, Roxy s'approcha de la porte et poussa doucement le battant, mais la chaise devant l'ordinateur était vide. Ça ne fit que renforcer son air suspicieux. Si la personne s'était cachée, c'est qu'il y avait forcément quelque chose de louche. Parcourant la salle du regard en regrettant que ses yeux ne soient pas déjà habituée à l'obscurité, elle s'adossa à l'encadrement de la porte et croisa des bras.
- Tu es un voleur ? demanda-t-elle d'un ton parfaitement neutre.
Elle n'avait pas l'intention de jouer les héroïnes. Pour l'instant, elle voulait juste savoir à qui elle avait affaire, tout en s’assurant une porte de sortie pour aller prévenir un surveillant si, vraiment, elle ne faisait pas le poids contre la personne en face.
Caché sous la table, j’entendis les pas d’une personne se rapprocher et entrer à l’intérieur. Un surveillant ? Il risquait d’être un problème, si j’arrive à m’infiltrer derrière lui, peut-être je pourrais …
- Tu es un voleur ?
Bon, au vu de cette annonce, je crains que mon infiltration soit découverte. Néanmoins, je comprenais très vite que tout n’était pas perdu. Premièrement, la personne en question était sans aucun doute seul, je n’avais pas entendu d’autres pas qui la suivaient. Deuxièmement, il ne s’agissait certainement pas d’un surveillant, au vu de la voix qui semblait être féminine et légèrement aigu, la personne en question n’était d’autre qu’une jeune élève du dortoir.
Sans plus tarder, j’entrepris le mode opératoire face à ce genre de situation habituelle. Sortant doucement de ma cachette, je laissais la gamine découvrir le fameux « voleur » qui se cachait. Dissimulé sous une cagoule et un uniforme militaire sombre, la gamine eut à peine le temps de réagir, lorsqu’un laser commença à se pointer au niveau de ses épaules. Immédiatement, à peine elle eut le temps d’ouvrir sa bouche, une fléchette tranquillisante fut tirer discrètement sans attirer les soupçons. Sous le poids d’un puissant somnifère, la gamine était sur le point de s’écrouler sur le sol. Fort heureusement, j’eus le temps de la rattraper pour éviter qu’elle s’écraser sur le sol et qu’elle attire l’intention.
Apparence de Davian :
Une fois cela fait, je décidai rapidement de la mettre en attendant dans un coin pour terminer mon travail. Face à ces bruits et à ces quelques échanges, Gordon me demanda depuis le micro :
« Que s’est-il passé ? »
« Rien, juste une étudiante que j’ai endormi avec une fléchette tranquillisante. »
« Elle vous a vu ? »
« Disons, qu’elle a su que j’étais sur le pont de pirater les ordinateurs. »
« Terminer votre travail et je vous expliquerai la suite des opérations. »
Retournant sur l’ordinateur, je décidais d’installer la clé usb offerte par le MI6 pour télécharger l’ensemble des données du lycée, mais également pour mettre en place le fameux virus qui nous servira bien plus tard à prendre le contrôle des systèmes du lycée. Lorsque la tâche fut accomplie, je déclarais d’une voix discrète au micro :
« Objectif atteint et maintenant ? »
« Bien, parfait agent D. Je vous demanderai de fouiller le bureau de la directrice et des professeurs. Faites quelques photographies sur des dossiers confidentiels, puis quitter le plus rapidement et le plus discret possible l’établissement, déclara l’agent G. Nos agents vous couvriront durant votre mission. »
« Que fait-on de la gamine ? Ou devrais-je dire de Roxanna Middleton Demandais-je d’une voix totalement neutre. »
« Alors, c’est bien la gamine surdouée de votre classe Davian ? »
« En effet, nous sommes camarades de classes. Bien que je n’ai jamais réellement discuté ou ne serait-ce adresser ma parole à cette gamine qui a tendance à s’isoler. »
« Prenez-là, cette gamine est sur la liste des suspects, elle a peut-être un lien plus ou moins direct avec la taupe du Cartel House caché dans ce lycée. D’après nos informations que nous avons pu récolter au fil du temps, la taupe et ses collaborateurs seraient composés de jeunes surdoués. Au vu de ses capacités, il est fort probable qu’elle ait plus ou moins un lien direct avec le cartel. Nous procéderons à un interrogatoire. »
« Et si ce n’était pas le cas ? »
« Alors, on se contentera d’effacer sa mémoire et faire comme si cette histoire n’était qu’un simple rêve pour cette gamine. Continuez votre mission agent Davian ».
« Bien reçu. »
Sans plus tarder, je pris la gamine avec moi, l’attachant avec quelques cordes et scotches. Avançant, escaladant, montant, j’arrivais vers le bureau des professeurs et de la directrice. Prenant de rapides photos sur des dossiers, crochetant quelques serrures, analysant rapidement les papiers, je prix un maximum d’information sur l’établissement : Son histoire, les anciens élèves du lycée, les anciennes archives, le profil des élèves de l’IRS, les bulletins de notes, la biographie des professeurs, ainsi que leurs rapports, etc.
Lorsque ce fut terminé, je décidais de quitter l’établissement, tout en emmenant la gamine loin de l’établissement …
Deux petites heures plus tard, la gamine se réveilla. Elle constata par surprise qu’elle n’était pas dans son dortoir, ni même au sein du lycée. Elle était toute seule dans une salle froide couverte de mur blanc avec juste un miroir devant elle, ainsi qu’une table métallique et quelques chaises. D’ailleurs, elle devrait constater qu’elle est assise sur une des chaises, les mains et les pieds ligotés.
Si elle se tournerait, elle verrait qu’elle ne serait pas tout à fait seule. Tout au fond à sa droite, elle verrait un visage plus ou familier, un homme cagoulé portant des lunettes et un uniforme militaire. Elle comprendra très vite que cette personne qui la surveillait, n’était d’autre que la même personne qu’elle ait vu dans la salle informatique, avant de perdre connaissance. Cette personne, vous en doutez sûrement, c’était moi.
Tandis que la gamine commençait à reprendre à peine conscience, constatant le décor environnant et la présence de ce mystérieux personnage. Un mystérieux homme portant un costard noir âgé sans doute dans la cinquantaine ou la quarantaine entra à l’intérieur. Marchant quelques pas, il commença à s’asseoir à l’autre bout de la table où se situait la gamine. La fixant avec ses yeux bridés, le mystérieux personnage qui n’était d’autre que mon supérieur hiérarchique, l’agent Gordon commença à déposer plusieurs dossiers sur la table et divers papiers, avant de procéder avec une voix tout à fait calme :
« Bien bonsoir mademoiselle Roxanna Middleton, nous sommes navrés pour l’utilisation d’une telle procédure. D’ailleurs, tu peux toute suite la libérer. »
Me déclara-t-il en lançant un rapide regard dans ma direction. Sans plus tarder, je décidais de suivre ses ordres en libérant les mains et les pieds ligotés de la jeune fille. Une fois cela fait, je décidais de regagner ma place, laissant Gordon entreprendre son interrogatoire :
« Bien, Roxanna Middleton, jeune lycéenne de l’institution Indarë, âgé de treize ans qui va passer en deuxième année lors de la rentrée en Septembre 2018. Vous avez eu, il me semble une vie tout à fait banale comme n’importe quelle habitante Britannique de la classe moyenne. Néanmoins, vous avez su dès le plus jeune âge, vous distinguer des autres par votre intelligence, vous êtes une jeune surdouée qui a sauté plusieurs classes. Vous savez jouer n’importe quel instrument musique, vous avez d’excellentes notes dans toutes les matières, etc. »
S’arrêtant pendant un bref instant, l’homme reprit à nouveau, mais d’une intonation plus posée :
« On ne va pas vous le cacher, on comptait vous effacer votre mémoire dans les plus brefs délais et vous ramener dans votre petit lit douille du dortoir d’Indarë. Cependant, vos compétences, votre intelligence, vos capacités nous ont plus ou moins attiré notre intention. »
Quittant la chaise pour se lever à nouveau, Gordon s’avança juste de quelques mètres de la gamine pour lui annoncer de la même intonation, mais légèrement froid :
« Avez-vous connaissance d’activités étranges ou d’élèves suspicieux au sein du lycée mademoiselle Middleton ? »
Le but de cette question était d’instaurer un sentiment de doute et d’angoisse chez la gamine. Malheureusement, j’avais depuis le début, une intuition que cette Roxanna n’avait rien de spécial. La connaissant plus ou moins, elle montrait souvent à la classe qu’elle se faisait chier, si elle était réellement la taupe ou un de ces collaborateurs, je pense que sa vie aurait été un minimum plus intéressant à ses yeux et qu’elle serait plus énergétique. En classe, elle aimait bien dire (et encore c’était très rare qu’elle adresse sa paroles aux gens) que la vie, c’était l’ennuie totale, c’était chiant comme la pluie.
Personnellement, face à ce genre de personnes, je vais juste dire une chose que j’avais déjà dite à Tess Drake : Généralement, les individus qui ont une vie tout à fait banale et à mourir d’ennui, rêvent d’une vie palpitante, remplie d’aventures, de combats, d’actions et de défis. En revanche, d’autres rêvent de prospérité, de meilleur lendemain, de calme, d’une vie banale, mais surtout à la cessation de leur responsabilité écrasante et à la paix de l’esprit tant mérité. Les premiers envient les seconds pour leur aventure, leur voyage et leur action. Les seconds envient les premiers pour leur vie calme, leur quiétude et leur quotidien banal.
Ainsi pour certains, la vie est chiante. Pour d’autres, elle est agitée et trop écrasante. Alors, la vie est-elle trop ennuyeuse ou trop agitée ?
Commentaires/Citations : Face à un échec inéluctable, certains pleurent, certains s'accrochent, certains renoncent. Moi, je souris. Accorde-moi d'échouer et je t'aimerai à jamais.
Lun 20 Aoû - 0:59
Roxanna Middleton
1er Juin 2018
La vie est-elle trop ennuyeuse ou trop agitée ?
Davian Dupont
Roxy se sentait... bizarre. Un peu ailleurs, un peu dans les vapes. Ses souvenirs essayaient lentement de se reconstruire. Le dernier qu'elle avait ? Arriver dans la salle commune et voir quelqu'un se cacher, poser une question et... et... quelqu'un était sorti ? Non... Elle ne se rappelait plus. Peut-être que c'était un rêve mais... les rêves n'étaient jamais aussi réaliste. Elle ressentait une douleur légère entre les épaules. Et puis généralement, après un rêve, on se réveille dans son lit, pas dans une chaise avec des attaches aux jambes et au poignet. Surtout avec son pyjama beaucoup trop grand... La silhouette à sa droite lui rappela le type qu'elle avait vu sortir de sous la table - donc elle avait bien vu quelqu'un sortir. Elle fronça les sourcils. Bon, elle avait clairement loupé un épisode. La question était : un épisode filer, ou un gros épisode ?
- Bien bonsoir mademoiselle Roxanna Middleton, nous sommes navrés pour l’utilisation d’une telle procédure. D’ailleurs, tu peux toute suite la libérer. - Vous êtes qui, vous ?
La panique était absente de sa voix. La surprise aussi. Elle sentait juste une forte envie de bailler, et un besoin pressent de retrouver son lit. Et de ne pas risquer de perdre son haut à chaque instant, aussi. Son premier réflexe quand on lui détacha les mains fut de s'assurer qu'elle ne perdait pas son débardeur. Puis elle releva doucement la tête vers l'homme qui venait de lui parler. Bon. Elle doutait qu'il lui réponde. Si elle voulait savoir qui il était, il lui faudrait probablement une autre solution. Elle tenta de commencer à récapituler ce qu'elle avait comme information. Quelqu'un dans la salle commune. un sommeil soudain. Un réveil dans un endroit inconnu. Une pièce bizarre et des attaches au bras et aux jambes. Elle étouffa un bâillement en l'écoutant raconter sa vie.
- Ma vie était déjà assez ennuyeuse la première fois, je n'ai pas besoin d'un CV...
C'était un murmure, une réponse automatique de son cerveau pendant qu'elle réfléchissait. Qui pouvait avoir autant d'infos sur elle ? Des espions ? Mouais, ça n'arrivait que dans les films, ce genre de chose. Dans la vraie vie... Dans la vraie vie elle ne se serait pas réveillée dans une pièce blanche, déjà. Bon, il fallait peut-être considérer la possibilité, en fait. Mais qu'est-ce que des espions pourraient bien lui vouloir ? A moins que ce ne soit des gens dangereux voulant exploiter son intelligence. C'était déjà assez étrange qu'ils connaissent autant de choses sur elle.
- On ne va pas vous le cacher, on comptait vous effacer votre mémoire dans les plus brefs délais et vous ramener dans votre petit lit douille du dortoir d’Indarë. - Ah, vous pouvez faire ça ?
Les possibilités de ce genre de système l'effleurèrent. Oublier ce qu'elle savait déjà pour l'apprendre à nouveau. Oubliez les gens ennuyeux. Un peu de nouveauté et de défi. Ca aurait pu être... intéressant. Une petite amnésie pour tout réapprendre. mais il ne fallait pas se leurrer non plus : elle apprendrait toujours tout beaucoup trop vite, même avec ça, l'excitation de la connaissance ne durerait pas bien longtemps. Attiré leur attention, comment ça ?
- Avez-vous connaissance d’activités étranges ou d’élèves suspects au sein du lycée mademoiselle Middleton ? - Vous voulez dire comme ce type qui se promène en salle info la nuit ?
Elle désigna le garçon cagoulé d'un signe de tête. Elle n'allait pas mentir : ce genre d'événements ne lui arrivait pas souvent, même jamais, mais elle avait sommeil. Elle se sentait violemment épuisée. Une boisson énergétique ne lui aurait pas fait de mal. Étaient-ils conscients qu'elle n'avait pas fermé l’œil de la nuit ? Enfin... à part avec leur probable somnifère. Mais ça n'était pas vraiment du sommeil, au mieux, ça l'avait encore fatiguée davantage.
- S'il y avait des choses étranges dans l'école, ça ferait au moins un peu d'action, répondit-elle finalement en baillant.
Elle était plus ou moins consciente que son attitude n'était pas la meilleure à avoir, mais on touchait au domaine du relationnel. Ce n'était clairement pas sa carte maîtresse, encore moins au milieu de la nuit.
« Avez-vous connaissance d’activités étranges ou d’élèves suspects au sein du lycée mademoiselle Middleton ? »
« Vous voulez dire comme ce type qui se promène en salle info la nuit ? Dit-elle en me désignant de son regard. »
Cela ne m’étonnait même pas sa réaction. Tout à fait calme, mélancolique et froide, c’est bel et bien Roxanna. D’ailleurs, celle-ci ne put s’empêcher de dire en baillant :
« S'il y avait des choses étranges dans l'école, ça ferait au moins un peu d'action. »
Face à cela, ma réaction fut tout simplement un petit rire à peine dissimulé. Néanmoins, l’agent G commença à tourner mon regard dans ma direction. Au début, je pensais qu’il voulait réprimander mon petit rire, mais celui-ci se contenta tout simplement d’annoncer d’une intonation tout à fait calme :
« Je vous prie de sortir d’ici, venez avec moi, nous devons parler en privé. »
Sans plus tarder et sans poser de question, je quittai ma position pour me rendre vers la porte de sortie de la salle avec l’agent G. Fermant la porte derrière nous à clé, nous arrivâmes dans une étrange salle informatique, nous montrant la gamine, grâce au fameux miroir qui n’était d’autre qu’une vitre dévoilant l’intérieur de la salle d’interrogatoire à l’image des films policiers ou d’espionnage. Cependant, on pouvait également observer la gamine, grâce à des mini caméras dissimulés et implantés un peu partout dans la salle, nous donnant pratiquement un champ de vision à 360 degrés.
Lorsque nous arrivâmes vers la salle informatique, j’annonçais aussitôt à l’agent G d’une voix légèrement grave, mais tout à fait sérieuse :
« Je vous l’ai dit, cette gamine n’a rien de spécial, si ce n’est qu’elle s’ennuie à chaque moment. »
« Rien de spécial, cette gamine a quand même un QI largement supérieur à la moyenne, rétorqua d'une intonation calme l’agent G. »
« Est-ce que cela nous aide dans notre enquête ? Chef, je pense juste qu’on a amené avec nous une simple civile, on aurait dû la laisser dans les dortoirs de l’institution Indarë. »
« Je ne pense pas. Même si elle n’est pas liée au Cartel House, elle pourrait nous être utile. »
« Nous être utile ? Demandais-je d’un air circonspect. »
S’arrêtant juste un moment pour marcher quelques instants et reprendre son souffle, celui-ci m’annonça tout simplement d’une voix un peu plus émotive :
« Le Cartel House est friand de ce genre de personne. De jeune adolescent et enfant aux capacités et aux compétences dépassant largement la moyenne humaine. »
« Je suis navré de vous l’annoncer et de me le répéter, mais je ne vois toujours pas le rapport entre cette gamine et une organisation criminelle supranationale. »
« Si ce n’était pas nous, ça aurait été les membres du Cartel House qui l’aurait repéré. »
« Je vous rappelle monsieur que ma rencontre ne fut qu’un hasard et que mon rôle était de dépêcher les dossiers, ainsi que les archives secrets de l’institution. »
« Vous avez parfaitement réussi votre objectif. Sachez une chose, le hasard fait bien les choses et il faut savoir saisir les opportunités monsieur Dupont. »
Tandis que j’observais le moindre fait et geste de la gamine à travers la vitre, je demandais en même temps à l’agent G d’une intonation un peu plus grave et douteuse :
« Pourquoi cette gamine peut nous être utile ? »
« C’est simple, on va l’utiliser comme un joli appas pour les membres du Cartel House. Tel un hameçon, on remontra le poisson qui nous conduira par la suite vers les plus gros. »
« Vous voulez que les agents infiltrés du Cartel de l’école se précipitent sur elle ? »
« Disons que je veux faire en sorte qu’elle les intéresse. Ceux qui auront des contacts trop réguliers et suspects avec elle, se verront passer un petit interrogatoire, si tu vois ce que je veux dire ? »
« Euh … okay, je m'excuse chef, mais votre plan n’est pas très clair. »
« Tu verras bien pour le moment, nous allons interroger et tester cette gamine. »
« La tester ? »
« En effet, dit-il avec un sourire bien suspicieux. »
Thème:
À peine ses paroles prononcées, celui-ci appuya immédiatement sur la touche d’un clavier d’un ordinateur. Aussitôt, la touche enclenchée, au sein de la salle interrogatoire où la jeune Roxanna était enfermée, celle-ci constata par surprise sur un mur à sa gauche qu’une porte commençait à s’ouvrir dévoilant un long couloir blanc. Si la jeune Roxanna empruntait ce long couloir, elle devrait arriver dans une immense salle recouverte d’écrans plats où divers chiffres défilaient. La salle en était recouverte, ces écrans ne laissaient pas un mini mètre d’espace pour les murs, mais également sur le plafond. Cela donnait à la fois un spectacle époustouflant, mais également une sensation de vertige et de malaise.
Il n’y avait pratiquement aucun meuble seulement ces écran où défilaient divers chiffres tous plus ou moins incompréhensibles, ainsi que quelques chaises et escabeaux. Néanmoins, au fond de la salle, on pouvait clairement observer un des écrans qui étaient totalement différents des autres. Celui-ci donnait juste une petite série de mots en vert :
« Mot de passe : [][][][]-[][][][]-[][][][]-[][][][] »
Seize chiffres étaient demandés à mettre en place. Observant la jeune fille, grâce à des caméras dissimulés dans l'autre salle, l’agent G déclara tout simplement via un micro pour communiquer avec la jeune fille d’une voix totalement froide et dénué d’émotion :
« Si tu veux sortir d’ici, il va falloir trouver le mot de passe. Un petit indice, les fragments du mot de passe sont plus ou moins éparpillés dans la salle. Lorsque tu appuieras sur un écran, celui-ci te demandera de résoudre une équation ou un problème, si tu parviens à le résoudre, tu obtiendras un chiffre, un bout du fragment du mot de passe pour être plus exact, voir rien du tout, même si tu es parvenu à résoudre le problème. Le but est simple, résoudre les équations et les problèmes de chaque écran jusqu’à que tu trouves les seize chiffres pour le mot de passe. Cela peut aller à la simple équation de primaire en passant par des chiffres et des équations de la haute académie scientifique. »
Coupant le micro, ma réaction fut très brève :
« Chef, qu'est-ce que vous comptez faire ? »
« Je ne fais juste que la tester. »
« La tester ? »
« Je me fiche de savoir, si elle parvient à résoudre ou non son équation. Je veux juste voir et analyser son comportement, sa réaction, son attitude et ses manières face à ce genre de problèmes considérés comme inhabituelle. Voit cela plus comme un interrogatoire et un test d’analyse, qu’une véritable épreuve imposée à la gamine. Qui sait, peut-être qu’elle trouvera la solution pour s’en sortir. »
Commentaires/Citations : Face à un échec inéluctable, certains pleurent, certains s'accrochent, certains renoncent. Moi, je souris. Accorde-moi d'échouer et je t'aimerai à jamais.
Ven 14 Sep - 2:28
Roxanna Middleton
1er Juin 2018
La vie est-elle trop ennuyeuse ou trop agitée ?
Davian Dupont
Personne ne l'avait tuée ou menacée, l'insolence de sa réponse n'était donc peut-être pas si dangereux. Tant mieux. Elle aurait détesté devoir jouer le rôle d'une fille perdue et terrifiée dans l'espoir de retrouver son lit. Elle était trop fatiguée pour la comédie. Etouffant un nouveau bâillement, elle regarda les deux inconnus quitter la pièce. Ils comptaient la laisser ici ? Elle soupira. Le bruit de la clef dans la serrure lui indiquait très clairement qu'elle ne pouvait pas juste sortir de la pièce tranquillement. Avec un haussement d'épaules, elle croisa les bras sur la table, posa sa tête dessus et ferma les yeux. En attendant qu'ils reviennent, elle pouvait bien s'autoriser une micro-sieste, histoire d'être moins crevée demain.
Le sommeil qui pesait sur ses muscles à cause de l'heure tardive, de la douche froide et probablement des restes de la fléchette tranquillisante ne tarda pas à s'emparer d'elle et somnola tranquillement tandis que les deux agents discutaient dans l'autre pièce. Pas véritablement endormie à cause de la position pas terriblement confortable, elle flottait dans un demi-sommeil assez agréable. Moins que son lit, mais c'était tout ce qu'elle pouvait s'offrir pour le moment.
Vieille habitude prise à force de dormir en cours, elle fut tirée de sa léthargie au premier bruit. En l'occurrence, le bruit d'une porte électrique qu'on ouvrait. Elle se leva, frotta ses yeux et observa le long couloir blanc qui venait d'apparaître. Bon, ok, elle voulait bien admettre qu'ils ressemblaient de plus en plus à des espions. Ce qui n'augmenta pas sa motivation déjà inexistante à l'idée de se lever de sa chaise pour autre chose que rejoindre sa chambre. Elle resta couchée sur la table jusqu'à ce que la voix de l'homme qu'elle avait vu à son réveil retentisse dans la pièce. Sa seule manière de sortir d'ici ? Et si elle ne bougeait pas, comptaient-ils la garder éternellement ? Son cerveau fatigué analysa les éléments à sa disposition. La technologie qu'ils utilisaient, les informations qu'ils avaient sur elle, le fait qu'ils semblaient être présentes à Indarë... Roxy soupira. Oui, elle était presque certaine qu'ils en étaient capable. L'enfermer là jusqu'à ce qu'elle daigne bouger...
Roxanna se leva de sa chaise en s'étirant. Bon, ça ne pouvait pas être bien compliqué et, vu ce qu'il lui avait dit, il y avait peu de chances pour qu'elle soit en train d'aider une organisation criminels à obtenir des mots de passe importants – ou alors ils étaient très mal sécurisés. Elle s'engagea dans le couloir en traînant les pieds, ajustant un peu mieux son short au cas très probable où ils pourraient la voir. Quand elle mit enfin les pieds dans la pièce, elle leva les yeux en regardant autour d'elle. Ça faisait... beaucoup d'écrans. A côté, l'installation à trois écrans dans sa chambre semblait dérisoire – question de moyens. Elle aperçut un écran un peu différent : sûrement le fameux mot de passe. Qu'avait-il dit, déjà ? Des équations et des problèmes de niveau primaire à académique ? Rien de bien compliqué, en somme. Elle s'étira une dernière fois en jetant un œil autour d'elle, à la recherche d'une caméra ou d'un micro. Comme elle ne trouvait rien, elle tenta malgré tout.
- Vous auriez pas une boisson énergétique ? Ou sucrée ? Ou des bonbons ? Je suis crevée, moi, je n'ai pas dormi de la nuit.
En attendant une éventuelle réponse – et peut-être miraculeusement qu'on accède à sa demande – elle s'approcha d'un écran et appuya dessus, observant la question qui y apparut. Impossible de déterminer de quel niveau elle était – collège, lycée, université peut-être ? Ou plus – pour elle, ça n'avait qu'un seul qualificatif possible : facile. Elle résolut le calcul d'une main en jetant de brefs coups d’œil dans le couloir et aux alentours dans l'espoir qu'un quelconque aliment sucré lui apparaisse. Elle bâilla à nouveau. Vraiment, l'envoyer faire ce genre de chose alors qu'elle n'avait pas pas une petite heure de vrai sommeil dans le sang... Facile ou pas, s'ils ne remplaçaient pas le sommeil par du sucre, ça lui prendrait un moment, ne serait-ce que parce que se déplacer d'un écran à l'autre lui demandait une énergie qui lui ferait défaut si elle devait utiliser son cerveau à puissance plus ou moins élevée selon les énigmes. Elle n'était pas une machine et quand bien même, même les machines ont besoin de carburant.
Malgré tout, Roxy avança vers l'écran suivant, le plus proche, résolut l'énigme avec un soupir. Ce n'était plus de la facilité, à ce stade, clairement du niveau primaire. Lesquels contenaient les équations hautement académiques qu'on lui avait promis ? Si c'était pour la laisser aussi incontestée, ils auraient aussi bien pu la ramener à l'école tout de suite, ça leur aurait fait gagner du temps. Enfin bon. Seize chiffres, donc seize à vingt calculs en considérant que certains ne lui donneraient aucun résultat, ça lui prendrait quoi ? Vingt, trente minutes ? Peut-être plus sans sa dose de sucre et si un ou deux calculs s'avéraient coriaces. Restaient à espérer qu'ils seraient, sinon sympas, au moins compréhensifs. Même en crocodile en gélatine diminuerait le temps qui la séparait de son lit. De quelques secondes à peine, mais quand même.
- Vous auriez pas une boisson énergétique ? Ou sucrée ? Ou des bonbons ? Je suis crevée, moi, je n'ai pas dormi de la nuit
À peine qu’elle termina ses quelques mots, l’écran de ce qui semblait être un ordinateur commença à s’ouvrir telle une fenêtre. Observant le fond, la jeune Roxanna comprit rapidement que cet écran noir n’était pas celui d’un ordinateur, mais plutôt celui d’un casier où on pouvait clairement voir au fond quelques boissons énergétiques, principalement du coca-cola chargé avec un très fort taux de caféine au-dessus de la normale. Gordon et les autres agents voulaient clairement que la jeune fille reste éveiller pour qu’elle puisse encore continuer de participer aux divers et expériences du MI6.
Au fil du temps, la jeune Roxanna n’eut que peu de difficultés à résoudre la plupart de ces calculs et de ces équations. La fatigue commençait clairement à se ressentir chez la jeune adolescente, mais également l’ennui. En même temps, fallait s’y attendre, la connaissant tous les problèmes, les chiffres et les équations étaient trop faciles pour elle. En la voyant depuis les différents écrans prisent par les caméras de la salle, je ne pus lâcher qu’un petit rire indiscret en la voyant résoudre des équations et des calculs qui semblaient bien difficiles et considérés à ceux d’un niveau d’un mathématicien expert. D’ailleurs, l’un des agents du MI6 ne put pas s’empêcher de lâcher un :
« Incroyable, pour une gamine de treize ans, elle s'est en faire des choses. »
« Ce n'est que le début, elle n'a encore tout terminé, y a encore du chemin à faire, rétorqua Gordon d'une tonalité froide. »
« Je suis sûr qu'elle mettra seulement vingt ou une demi-heure pour régler tous ces petits problèmes, lui dis-je avec un petit sourire. »
« Vous voulez qu'on se lance dans un pari monsieur Dupont, s'exclama Gordon avec une voix étrangement plus amicale. »
« J'aurais aimé chef, mais je n'ai pas un rond sur moi. »
Tandis qu'on continuait d'observer ce petit « spectacle » depuis cette salle informatique. Je commençais à me poser certaines questions, est-ce moral de faire ça ?
Bon, habituellement je ne disais rien et je me contentais d'obéir. Niveau moral et éthique, je n'étais clairement pas un exemple. Il n'était pas rare que je décidais de tuer de sang-froid, certes je n'en tirais pas un seul plaisir, mais si les ordres m'indiquaient d'éliminer une cible du Cartel House, j'exécutais immédiatement les ordres sans me poser de réels questions. Cependant, l'idée d'associer une civile surtout un membre de ma classe à nos affaires, cela me déplaisait fortement. D'ailleurs, je n'hésitais pas en faire la remarque à Gordon :
« Gordon, est-ce que je peux vous dire quelque chose d'important ? »
« Allez-y. »
« Vous ne pensez pas que cela soit plutôt une mauvaise idée d'associer cette jeune fille à nos affaires, si celle-ci bien sûr s'avère être quelqu'un qui n'a strictement rien à voir avec le Cartel House. Cependant, je ne pense pas qu'à mon humble qu'elle soit la personne idéale pour nous aider à trouver les taupes cachés du Cartel. D'ailleurs, est-ce que vous pensez que les lois Britanniques accepteraient de telles actions et qu'on subtilise une citoyenne Britannique pour bien évidemment une enquête dans le but de protéger le peuple, mais je me souviens que vous m'avez dit que cette affaire devait être classée top secret et qu'aucun civil ne soit mêlé à cette histoire, je me trompe ? Lui demandais-je d'une tonalité laissant transparaître mon doute. »
« Monsieur Dupont, le MI6 dispose d'un pouvoir que peu de personnes, même au sein de l'organisation ne peut imaginer. »
« C'est-à-dire ? »
« Voyez-vous, ce n'est pas les gens qui viennent au MI6, c'est souvent le MI6 qui vient les chercher. »
« J'ai compris que vous souhaitez la recruter, mais pourquoi une gamine de treize ans ? »
« Vous avez bien eu 15 ans, lorsque vous êtes entré au service du MI6 avec votre père, je ne me trompe pas ? »
« Ce n'est pas la même chose. »
« Je sais, mais sachez que par le passé, notamment durant la guerre froide, il n’était pas rare qu’on enrôlait et formait certaines de nos recrues dès leur adolescence surtout si ceux-ci avaient des compétences particulières. D’ailleurs, les résultats étaient souvent plus satisfaisants, ces derniers étaient généralement mieux préparés et même plus expérimentés que les recrus venant tout juste de sortir de la fac ou d’une école militaire. Dès l’âge adulte vers la vingtaine d’année, ils avaient déjà acquis de l’expérience et étaient d’excellents agents opérationnels pour n’importe quel type de mission. »
« Du coup, vous voulez en quelque sorte l’enrôler pour l’entraîner durant toute son adolescence pour qu’elle soit dès l'âge adulte, une agente expérimentée. »
« Ne vous inquiétez-vous pas, la jeune fille aura bien évidemment le choix. Bien sûr, on la laissera le temps de choisir, mais celui-ci sera irrévocable. D’ailleurs, avec un peu d’entrainement, elle pourrait être envoyée sur le terrain, si bien évidemment elle accepte la destinée qu’on lui offrira. Nul besoin de faire des années d’entraînements, rien ne vaut que se confronter directement à une mission sur le terrain pour acquérir de l’expérience. »
« Génial, espérons qu’elle fera le bon choix d’être juste une simple gamine, terminais-je avant de m’asseoir sur une chaise de bureau. »
Le temps s'écoula, continuant d'observer attentivement les actions de la jeune fille. Finalement, au bout d'une demi-heure, la jeune fille finit par résoudre l'ensemble des équations et des problèmes. Obtenant par la même occasion les seize chiffres nécessaires pour le mot de passe. Cependant, la jeune fille n'était qu'à ses débuts. Alors qu'elle venait à peine d'entrer les codes nécessaires pour le mot de passe. L'écran afficha un :
« Initialisation en cours …
Ouverture dans la porte dans quelques secondes. »
Très rapidement, la partie du mur où se trouvait l'ordinateur pour entrer le mot de passe s'abaissa pour montrer un long couloir menant vers une nouvelle salle totalement plongé dans l'obscurité. Si celle-ci décide d'avancer, elle débarquera à l'intérieur d'une salle ovale où se trouve au milieu (la seule partie éclairée de la salle) une commode avec un casque à réalité virtuel accompagné de gants pour faire office de manettes.
« La deuxième épreuve ne va pas tarder à commencer, nous vous demanderons de mettre ce casque de réalité virtuelle sur votre tête, ainsi que ses gants, déclara une voix synthétique sortant de ce qui semblait être un micro. »
Décidément, on avait vraiment l'impression que cette scène sortait tout droit d'un film de science-fiction. Mais, avec les nouvelles technologies en développement et la tournure que prenait notre monde, la réalité a bien souvent dépassé la fiction. Cette réalité qu'on reproche souvent d'être ennuyeuse, froide et banale.
Commentaires/Citations : Face à un échec inéluctable, certains pleurent, certains s'accrochent, certains renoncent. Moi, je souris. Accorde-moi d'échouer et je t'aimerai à jamais.
Ven 19 Oct - 11:41
Roxanna Middleton
1er Juin 2018
La vie est-elle trop ennuyeuse ou trop agitée ?
Davian Dupont
Du sucre. Ce fut tout ce qu'analysa son cerveau. On lui donnait du sucre. Pour la première fois depuis le début de la nuit, un petit sourire se dessina sur ses lèvres. Là, ils parlaient la même langue. D'une main, elle attrapa une canette qu'elle ouvrit en étudiant une équation. Elle la résolut sans trop de difficulté dès le moment où elle eut une main libre, remplissant ses réserves de sucre au passage. Ça ne fit que rendre le reste des calculs plus faciles. Quand elle eut terminé, une petite demi-heure plus tard à vue de nez, elle observa la canette vide qu'elle tenait en main puis décida finalement de la reposer là où elle l'avait trouvée pour en prendre une deuxième, avant de taper les seize chiffres qu'elle avait trouvés. Elle bâilla en voyant que la porte qui s'ouvrait n'était pas celle qui la ramènerait chez elle. Elle n'avait rien contre l'idée de faire leurs épreuves, au contraire ça la changeait un peu de son quotidien, elle n'allait pas dire non, mais elle espérait un peu plus de difficultés. Parce que si c'était pour lui faire affronter des problèmes plus faciles que ce qu'elle faisait quand elle avait huit ans, elle allait vite en avoir marre. Enfin, on pouvait toujours rêver.
Prenant les autres canettes du casier, qu'elle coinça sur son bras, juste pour la réserve de sucre, elle s'avança dans le couloir en continuant de siroter celle qu'elle avait ouverte un peu plus tôt. Elle commençait déjà à ressentir l'effet du sucre sur son corps. Elle observa sa main. Les tremblements habituels n'étaient pas encore là, tout allait bien. Et, de toute manière, ils ne l'auraient probablement pas empêchée de continuer à boire. C'était son addiction personnelle, et vu qu'ils la testaient pour elle ne savait trop quelle raison, ils n'iraient pas l'empoisonner. Pas volontairement, en tout cas.
La pièce où elle débarqua était pratiquement plongée dans la pénombre. Elle s'avança vers la seule partie éclairée de la salle et déposa ses canettes sur la commode par réflexe avant de vraiment s'intéresser à ce qu'il y avait devant elle. Elle haussa un sourcil, affichant par la même son deuxième visage le plus expressif de la nuit. Hm. Elle n'avait jamais eu l'occasion de tester un casque de réalité virtuelle, question de moyens. Elle prit les gants et les enfila, agitant ses doigts devant son visage pour observer l'aspect qu'ils avaient sur ses mains. Ça rendait bien, mine de rien. Ce n'était probablement pas le moment pour des considérations esthétiques. Elle prit une dernière gorgée de coca avant de mettre le casque sur sa tête, substituant une autre image à la pièce qui se tenait devant elle. En attendant qu'on lui explique, elle passa à nouveau sa main devant son visage en bougeant sa main pour observer le rendu de ses mouvements.
- Pas mal, souffla-t-elle pour elle-même.
Elle aimait beaucoup le concept, en tout cas. Peut-être qu'elle devrait faire des économies pour s'en acheter un, même si elle doutait que la qualité soit la même. Enfin au moins, même si c'était encore pour un test, elle aurait eu l'occasion de voir ce que ça faisait, de superposer une nouvelle réalité à la sienne, l'espace de quelques instants.
Alors que la jeune étudiante venait à peiner d'arriver à l'intérieur de cette salle ovale blanche sortant tout droit d'un film de science-fiction ou de l'imaginaire du réalisateur Stanley Kubrick, (à l'image de son célèbre film : 2001, l'odyssée de l'espace sortit le 27 septembre 1968). La jeune fille regardait d'un œil qui me semblait du moins susciter, ne serait-ce un minimum d'intérêt, celle-ci commença à avancer en direction de la seule partie éclairée de la salle où l'appareil déposé sur la commode. Aussitôt, déposant son soda sur la commode, elle eut rapidement le réflexe d'enfiler les gants, agitant les doigts devant son visage pour en quelque sorte observer ses mains. Qu'est-ce qu'elle faisait ? Peut-être qu'elle était curieuse de l'esthétique de ces appareils d'une blancheur intacte. Buvant une dernière gorgée de sa boisson, elle finit par mettre le casque de réalité virtuelle sur sa tête. Sa première réaction face à cette situation sordide fut très simple de sa part :
- Pas mal
Aussitôt, en entendant ces propos, je finis par éclater de rire. Ah ! Cette Roxanna, rien ne lui plaisait, rien ne l'inspire, mise à part les bonbons, le sucre et les glaces à la fraise. Je suis sûr que même si le ciel s'écraserait sur terre, qu'il y a un attentat à l'école, que les Russes envahissent la capitale ou qu'il y a une invasion alienne en plein milieu de Londres, kidnappant par la même occasion Daniel Radcliffe, l'acteur qui jouait le personnage principal tout le long de la saga d'Harry Potter. Je suis sûr que sa réaction serait :
« M'ouais, c'est sympa. »
Tandis que je me pliais en deux de rires, Gordon se retourna dans ma direction pour m'annoncer d'une voix légèrement grave laissant transparaître une certaine fermeté :
« Monsieur Dupont, veuillez de vous calmer. »
« Navré chef, mais je ne peux pas m'empêcher de rire en voyant ses réactions. C'est magique ! »
Immédiatement, lorsqu'elle mit le casque de réalité virtuelle sur sa tête, elle vit aussitôt s'afficher sur l'écran du casque non seulement un petit texte, mais également une voix féminine de l'ordinateur qui résonna dans son casque :
« Bienvenue, veuillez de patienter un instant ... »
Tout à coup, Roxy ressentit soudainement une légère douleur au niveau des mains et de la nuque. Le casque de réalité virtuelle que la jeune fille avait enfilé, était rempli d'électrodes qui avaient pour objectif de faire à peu près ressentir les mêmes sensations du monde virtuel qu'elle pourrait avoir dans le monde réel. Suite à ce petit choc, l'écran du casque de virtuel afficha immédiatement un grand écran qui la fit entrer dans une espèce de mon virtuel bien étrange. La jeune Roxanna semblait désormais être au milieu d'une vaste surface blanche qui semblait s'étaler à des kilomètres. Atterrissant à peine dans ce monde virtuel, elle vit aussitôt des instructions qui s'affichaient sur l'écran, ces instructions étaient tout simplement un didacticiel expliquant la manière d'utiliser le casque virtuel, notamment comment se déplacer et se mouvoir dans un univers virtuel.
Une fois qu'elle eut terminé de suivre le didacticiel avec cette féminine robotisée expliquant toutes les manières d'utiliser le casque virtuel, une autre voix prit immédiatement la place de cette espèce « d'intelligence artificielle », elle entendra à nouveau la voix de Gordon, celui-ci d'une intonation grave et ferme déclarerait tout simplement :
« Bien, nous allons passer au deuxième test, vous avez intérêt à avoir l'estomac serré, ça va demander un peu d'effort physique. »
Tout à coup comme par magie, elle vit autour d’elle le sol se changer, le sol se craque, des nuages et un ciel nocturne firent soudainement apparition sur le plafond. Se développant tels des champignons, de l’herbe commença aussitôt à pousser sur la surface blanche (la remplaçant petit à petit), suivit de près par l’apparition spectaculaires d’immenses murs sortant immédiatement du sol. Observant ce spectacle, tout semblait sortir d’un récit fantaisiste, seul dans ce labyrinthe sortant tout droit d’un film d’horreur, la jeune roxy entendit aussitôt la voix de Gordon lui annonçant clairement :
« Très bien ! La seconde épreuve est simple d’apparence, tu dois tout simplement trouver un moyen de sortir de ce labyrinthe. Ce sera un travail de mémoire. Cependant, cette simulation provient à l’origine un jeu vidéo, il va falloir faire attention aux pièges que tu pourrais rencontrer et aux monstres que tu pourrais croiser sur ton chemin. On n’a rendu les choses un peu plus corsé, il n’y a aucune indication, tu vas devoir te débrouiller seul et faire appel uniquement à ta mémoire. »
À ce moment, la voix de Gordon disparut laissant seul Roxanna se débrouiller dans ce paysage sordide modelé et projeté tout simplement par un casque de réalité de réalité virtuel.
Commentaires/Citations : Face à un échec inéluctable, certains pleurent, certains s'accrochent, certains renoncent. Moi, je souris. Accorde-moi d'échouer et je t'aimerai à jamais.
Dim 11 Nov - 23:59
Roxanna Middleton
1er Juin 2018
La vie est-elle trop ennuyeuse ou trop agitée ?
Davian Dupont
Roxanna ferma les yeux un quart de seconde quand elle entendit une voix s'élever dans son casque. Un clignement d'yeux comme un hochement de tête discret, avant qu'une sensation douloureuse lui remonte dans les mains et la nuque. Elle grimaça légèrement, puis regarda à nouveau ses mains. Elle n'en voyait que la représentation virtuelle donc impossible de vérifier ce qui venait d'être fait, mais comme la sensation était déjà partie, ça ne pouvait pas être quelque chose de trop marquant. Sûrement un moyen de la rentre sensible à ce qu'il se passerait dans le monde virtuel. Elle regrettait presque qu'ils n'aient que des gants et pas quelque chose de plus complet.
Elle regarda autour d'elle, observant le vaste monde blanc qui s'étendait à perte de vue. Bon, c'était un didacticiel. Il avait l'avantage d'être assez rapide et de ne pas trop la prendre pour une idiote, ce qui était pas plus mal. La voix presque familière du cas qui l'avait réveillée ici finit par succéder à la voix du tutoriel. Elle haussa simplement un sourcil. Effort physique ? Hm, pourquoi pas. Elle avait eu sa dose de sucre pour le moment, elle devrait pouvoir tenir un moment. Elle réfléchit. Ouais, elle devrait pouvoir tenir une activité physique relative pendant vingt ou trente minutes, peut-être plus selon l'intensité. Elle regarda le monde se transformer autour d'elle, prendre un véritable aspect, puis des murs se dresser au milieu de la pelouse. Un labyrinthe, alors ?
- Un travail de mémoire ?
Un petit sourire sarcastique étira le coin de ses lèvres. Un jeu vidéo rendu plus compliqué, alors ? Ça serait sûrement faisable sans trop de soucis. Sa mémoire ne lui avait jamais fait défaut, après tout, pourquoi commencerait-elle aujourd'hui ? Les puzzles et les labyrinthes étaient souvent les parties les plus simples d'un jeu. Quant aux monstres et aux pièges, eh bien... tant qu'on lui donnait de quoi se défendre, ça ne devrait pas être trop compliqué. Si elle devait commencer à les esquiver et donc à changer de chemin, ça risquait d'être long. Ouais, surtout long, parce que difficile... difficile n'était jamais le mot.
Roxanna avança sur l'herbe virtuelle en étudiant les détails du décor. Avaient-ils laissé des signes distinctifs sur les murs, comme des fissures ou autres, ou bien étaient-ils parfaitement lisses et identiques ? Dans le doute, elle commença à se tracer un plan mental de l'endroit, marchant à pas relativement rapides en notant les directions et les distances dans sa tête. Elle compta ses pas avec précision, calcula les distances, évitant les deux pièges qui apparurent sur sa route, puis elle s'arrêta. Un arc se trouvait devant elle et un petit sourire se dessina sur ses lèvres. Parfait. La jeune fille prit l'arme et continua d'avancer, préparant une flèche qui partit presque par réflexe quand elle vit un monstre apparaître à l'angle d'un mur. Ajustée maladroitement, elle ne le toucha qu'à la jambe, mais la suivante l'atteignit entre les deux yeux.
Elle parcourut le labyrinthe d'après sa carte mentale, se retrouva deux fois dans un cul-de-sac mais finit par avancer. Le jeu était effectivement plus difficile que ceux auxquels elle était habituée mais elle savait qu'elle y arriverait sans vraiment de problèmes. Les pièges n'étaient pas très difficile à repérer, et les monstres, une fois qu'elle avait récupéré quelques armes, n'étaient plus si dangereux. Elle s'arrêta néanmoins quelques instants contre un mur pour reprendre son souffle. C'était forcément plus physique qu'un jeu-vidéo, et elle dut contrer le réflexe de passer sa main sur son visage, consciente de la présence du casque qui l'en empêcherait. Après avoir pris quelques instants pour respirer, elle s'avança doucement entre les murs jusqu'à atteindre la sortie et elle ferma les yeux un court instant. Si tous les jeux étaient comme ça, elle aurait peut-être moins de problèmes d'insomnies. Quand elle atteignit enfin la sortie, elle passa la limite des murs avec un semblant d'anticipation. C'était rare, et pas désagréable, de se demander ce qui arriverait ensuite.
Tandis que la jeune Roxy semblait s’amuser dans cet univers virtuel. En parallèle, l’équipe du MI6 observa tout ça depuis des écrans d’ordinateurs donnant une vue sur ce monde virtuel et les actions de l’étudiante. Ce n’était pas le jeu vidéo qui intéressait l’équipe, mais plutôt les actions et les agissements de la jeune fille dans cet univers virtuel. En effet, ce jeu n’était qu’un outil pour analyser ses faits et gestes. Grâce au casque virtuel où divers électrodes étaient placées à l’intérieur, les scientifiques et les ingénieurs du groupe observaient sur d’autres écrans les relevés, les analyses et les chiffres des activités neuronales de son cerveau. Je ne connaissais pas grand-chose et je ne connais en rien tout ce qui touche à la science et à la biologie. En revanche, je savais que ce jeu n’était qu’un test pour observer dans le but de de savoir ce qu’elle valait réellement aux yeux du MI6.
Pendant que la jeune fille « jouait » à cet étrange jeu en cherchant la sortie du labyrinthe, je pouvais entendre à côté les membres de l’équipe scientifique s’échanger :
« Cette jeune fille arrive à faire à appel à plusieurs zones de son cerveau en si peu de temps. Sa mémoire est clairement au-dessus de la moyenne, je pense qu’elle pourrait, à mon humble avis, être une potentielle candidate, déclara un membre de l’équipe scientifique qui avait le crâne rasé. »
« Peut-être, mais ce n’est qu’une gamine, gardez ça à l’esprit, rétorqua immédiatement Gordon d’une voix pragmatique. »
« Peut-être, mais des gens comme elle, on n’en voit pas tous les jours. On estime que des individus ayant un QI et une capacité mémorielle comme cet enfant, ne dépassent sûrement pas le million de personnes sur l’ensemble du globe. Ce que je veux en venir, c’est que cet enfant pourrait être une ressource importante surtout quand elle sera à l’âge adulte. »
Alors que Gordon était sur le point de prendre la parole. Aussitôt, je rétorquais en tournant en mes yeux tintés d’un certain pessimisme à l’égard de ce neurobiologiste :
« Sauf votre respect ! Ce n’est qu’une gamine âgée à peine de treize ans, qu’est-ce qu’elle connaît du milieu ? De l’espionnage ? Et de la guerre ? Roxanna n’est qu’une enfant un peu capricieuse sur certains bords comme toutes les gamines de classe moyenne qui vivent à Londres. Je ne suis peut-être qu’un simple agent d’exécution, je suis également jeune, mais cet enfant a vécu toute son existence dans la société civile. Ce ne serait pas une bonne idée de vouloir l’intégrer dans nos rangs, si vous le souhaitez le mieux serait quand elle aura terminé ses études à Indarë, soit dans deux ans. »
Toussant pendant un bref instant pour m’ordonner de me taire, Gordon reprit la parole, celui-ci exprima tout simplement son avis d’une tonalité neutre et légèrement grave :
« Je vous l’ai déjà dit, si cette fille arrive à passer ses tests, nous allons juste lui faire une proposition, elle sera libre de refuser ou d’accepter notre offre. Je ne vais pas revenir sur ce débat, mais si ce n’est pas nous qui allons la voir, ce sera sûrement le Cartel House. Rien que pour ce dernier point, je ne peux permettre de laisser cette jeune fille sans une certaine surveillance, si vous voyez ce que je veux dire monsieur Dupont. »
Au même moment, la jeune Roxanna finit par sortir du labyrinthe et par la même occasion, elle réussit à passer le second test. Aussitôt, Gordon décida de se diriger à nouveau vers le micro, prenant toujours la même voix avec laquelle il s’adressait à Roxanna, il annonça :
« Bien ! Vous pouvez désormais enlever votre casque. Le dernier examen va avoir lieu, veuillez de prendre la porte qui vient de s’ouvrir à votre gauche. »
Immédiatement, une nouvelle porte s’ouvrit donnant vu à une sorte de long couloir. Ce couloir n’était pas comme les autres, celui-ci semblait être beaucoup plus familier puisqu’il ressemblait à n’importe quel couloir typique issu d’un appartement ou d’une maison Londonienne.
À cet instant Gordon se retourna vers moi pour m’annoncer :
« Suis moi, on va aller à nouveau rendre visite à notre invité. Ah oui, j’oublie, ne remet pas ton masque, nous allons une nouvelle fois l’interroger et j’ai besoin de toi pour ce test. »
Quittant la salle, descendant les marches des escaliers, tournant à gauche, puis à droite. Nous finîmes par arriver vers une nouvelle salle de bureau beaucoup plus hospitalier et beaucoup plus confortable avec quelques fauteuils et sofa à disposition. La salle était un véritable petit salon. La jeune Roxanna était à l’intérieur, refermant la porte derrière nous, Gordon invita tout simplement la jeune enfant de s’asseoir sur l’un des fauteuils ou de s’allonger sur le sofa, si elle le voulait. Nous posant tranquillement et respectivement sur des fauteuils, l’agent Gordon annonça à la jeune Roxy :
« Bien ! Mademoiselle Roxanna Middleton, nous allons nous maintenant vous poser quelques questions. Mais permettez-moi de vous présenter mon collègue, voici monsieur Dupont, je suppose que vous le connaissez déjà, vous étiez et vous serez dans la même classe l’année prochaine, si je ne me trompe pas ? »
Ne faisant aucun geste et ne disant aucun mot, je préférais laisser Gordon de s’exprimer librement et sans contrainte :
« Nous allons vous poser quelques question mademoiselle Middleton. »
Posant quelques photos sur une table de bureau qui dévoilait le visage d’un homme, pas n’importe lequel, mais celui d’un homme qui semblait être un scientifique soviétique du temps de la guerre froide qui n’était d’autre que Sergueï Skripal, le célèbre chimiste qui confectionna le novitchok. Prenant une voix tout à fait calme, Gordon demanda tout simplement à Roxanna :
Commentaires/Citations : Face à un échec inéluctable, certains pleurent, certains s'accrochent, certains renoncent. Moi, je souris. Accorde-moi d'échouer et je t'aimerai à jamais.
Mer 28 Nov - 2:30
Roxanna Middleton
1er Juin 2018
La vie est-elle trop ennuyeuse ou trop agitée ?
Davian Dupont
Elle avait fini par franchir le dernier mur du labyrinthe, résolvant toutes les énigmes et gagnant les combats qui se trouvaient sur sa route avec plus ou moins de difficultés. Un jeu vidéo n'était jamais un défi si énorme que ça mais elle devait bien reconnaître qu'il était un peu plus dur que ce qu'elle avait fait jusque là, donc c'était un peu plus stimulant que d'affronter des calculs pour élève de primaire. Elle fut presque déçue quand elle entendit la voix lui annoncer qu'elle pouvait enlever son casque. Ce n'était pas tous les jours qu'elle avait ce genre de technologies sous la main.
Elle reposa doucement les accessoires à leur place en étirant ses épaules puis elle regarda autour d'elle. Elle était légèrement fatiguée, mais ça commençait à se dissiper un peu, le sucre irriguait son cerveau de mieux en mieux. Alors Roxy s'avança vers la porte qui venait de s'ouvrir avec un air nettement moins blasé que quelques minutes plus tôt. Pas respirant la joie de vivre parce que ça aurait été beaucoup lui demander, mais quand même. Elle suivit le couloir qui apparut devant elle, corrigeant sa coiffure d'un geste instinctif. La salle était plus banale et bien moins technologiquement avancée que tout ce qu'elle avait vu jusque là. Plus familière donc, et elle tourna la tête en entendant une porte se fermer non loin d'elle et en apercevant deux silhouettes – l'homme qui l'avait accueillie à son réveil et une de forme et taille similaire à celle du garçon masqué mais qui était trop dans l'ombre pour qu'elle puisse apercevoir son visage. Elle s'installa sans trop protester sur le fauteuil le plus proche en réajustant son débardeur, les mains posées sur ses jambes en agitant doucement et instinctivement les pieds au-dessus du sol. Quand les deux s'avancèrent, elle fronça les sourcils et plissa un peu les yeux. Le garçon à côté de l'homme lui était familier... Comme si...
- Je suppose que vous le connaissez déjà, vous étiez et vous serez dans la même classe l’année prochaine, si je ne me trompe pas ?
Dans la même classe ? Elle prit un instant pour en appeler à sa mémoire et reconnaître la personne qui se trouvait devant elle. Dupont, Dupont... qui était-ce, déjà ? Un garçon de sa classe. Ah, oui.
- Davian ?
Depuis quand les gens de sa classe travaillaient dans ce genre d'organisation ? Quel âge avait Davian, d'abord ? Était-ce vraiment un adolescent, avaient-ils le droit d'engager des gens aussi jeunes ? Il avait techniquement deux ans de plus qu'elle, au moins, comme la majorité des gens de première année, peut-être plus s'il avait redoublé, mais il n'avait clairement pas l'air d'être majeur. Roxanna pencha doucement la tête avec une mine perplexe, mais elle n'eut pas le temps de poser d'autre question, car l'homme enchaîna, lui annonçant qu'ils allaient poser des questions avant de poser des photos une par un sur la table.
- Savez-vous qui est cet homme ?
Elle haussa un sourcil. Vraiment ? On la testait sur son esprit mathématique, puis sur sa résolution logique d'énigmes, et maintenant on l'interrogeait sur quoi ? Sa culture générale, sa mémoire visuelle ? La labyrinthe était une question de mémoire visuelle aussi, de ce qu'ils lui avaient dit, donc sûrement sa culture générale. Roxanna eut un simple mouvement d'épaules.
- Sergueï Skripal, répondit-elle simplement.
Après quoi elle s'installa du mieux qu'elle put dans son fauteuil pour avoir une position confortable, étant donné qu'elle ne savait pas combien de question il allait lui poser et que si elle commençait à avoir mal quelque part, ça risquait fort de devenir désagréable.
- Je m'ennuyais en cours d'histoire, il fallait que je m'occupe.
Occupation qui, à défaut de la divertir, avait élargi sa culture générale autant que possible de tout un tas d'informations qui ne lui seraient jamais vraiment utiles. Enfin c'est que qu'elle pensait à l'époque jusqu'à avoir à les utiliser aujourd'hui.
Lorsque Roxanna me demanda d’un ton étonné en voyant mon visage :
« Davian ? »
Je lui répondis tout simplement avec un bref hochement de la tête pour bien la faire comprendre que c’était bel et bien moi en chair et en os. Tandis que la discussion s’enchainait et que l’agent Gordon déposait diverses photos sur la table, demandant l’identité d’un homme qui se trouvait sur l’un d’entre eux. La jeune étudiante répondit immédiatement d’une tonalité neutre qui étonna même légèrement l’agent Gordon :
« Sergeï Skripal. »
D’autant plus que celle-ci rajouta par la suite d’une tonalité étrangement calme qui me fit même décoller un petit sourire pendant un bref instant :
- Je m'ennuyais en cours d'histoire, il fallait que je m'occupe.
« Je vous ai bien prévenu que notre invité sera plutôt difficile à saisir, ajoutai-je à l’égard de notre homme en costard noir. »
« Bien, passons maintenant aux choses sérieuses, s’exclama Gordon. »
Pointant du doigt les quelques photos déposés sur la table, ainsi que les dossiers écrits, notre homme en costard-noir commença à fouiller parmi ces dizaines d’images montrant des plans, des visages, des objets et des cartes. Néanmoins, c’est au bout de seulement quelques secondes qu’il finit par sélections sept images ou plutôt sept photos bien particulières. Prenant, une voix légèrement grave, mais étrangement calme, celui-ci demanda à l’égard de notre jeune invité, avant de lui montrer les sept échantillons :
« Bien, je suppose que vous avez entendu parler à la télé, à la radio ou bien sur internet de cette affaire d’empoissonnement concernant Skripal et sa fille par des agents russes par un poison nommée le Novitchok. Les médias vous disent que ce sont des agents russes des services de renseignement qui en seraient les responsables. La réalité est non seulement bien plus subtile et plus délicate que les médias ont pour l’habitude de vous montrer. Bien sûr, il ne faut pas tomber dans le piège de ces complotistes d’internet qui croient à tout et n’importe quoi. Eh dire que certains croient qu’on leur cache l’existence de la terre plate, mais bon qu’est-ce qu’on peut y faire ? »
Se levant de son fauteuil pour marcher quelques pas dans le but de se servir un verre de whisky, il reprit toujours de cette voix à la fois calme et légèrement grave :
« Enfin, bref, vous devez savoir et je pense que tout le monde le sait, il y a deux vérités dans ce monde. Une qui est dite officielle et une autre qui est cachée, réservée seulement à un groupe restreint d’individus dans le monde. »
Regagnant sa place et s’arrêtant pendant un bref instant pour fouiller et sélectionner sept photos exceptionnelles, sept photos qui placèrent aussitôt devant la jeune Roxanna. Pour commencer, en observant la première photo, on pouvait clairement reconnaître le visage de Sergeï Skripal et de sa fille, Loulia Skripal. La deuxième image n’était d’autre que celle du président de la Fédération de Russie, Vladimir Poutine. La troisième plus petite montrait une photo plutôt basique de l’institution Indarë. La quatrième photo qui se démarquait des autres, présentait un étrange logo représentant un serpent se mordant la queue autour de ce qui semblait être une couronne royale. L’autre présentait la photo d’un homme plutôt étrange également d’origine russe où on pouvait lire son nom en bas à droite, « Sergeï Chekov. » L’avant-dernière sortait du lot, puisqu’elle présentait plutôt une image et non une photo d’un individu anonyme totalement en noir avec un point d’interrogation. Enfin, la dernière était assez spéciale, car celle-ci montrait ni plus, ni moins l’image d’une explosion nucléaire.
Alors qu’il commençait à présenter ces quelques images devant la jeune étudiante. Intrigué et suspicieux à l’égard de ces mystérieuses photos, dont je connaissais parfaitement la symbolique et la portée, je finis par prendre la parole avec une tonalité toujours calme, mais laissant clairement transparaître une forme de doute :
« Sans vouloir encore vous embêter chef, nous sommes sur le point de franchir la ligne rouge. Si nous la franchissons, il sera trop tard pour notre invité de revenir en arrière. »
Tandis que je venais de prononcer ces paroles. Aussitôt, l’homme en noir rétorqua, mais de la même ponctuation avec laquelle, il s’est adressé à Roxanna :
« Je le sais parfaitement. Justement, je vais maintenant demander à notre ami de prendre une décision importante. »
Reprenant une brève inspiration et laisser la jeune étudiant dire quelques commentaires (si elle en avait) à l’égard de notre homme. Finalement, celui-ci finit par reprendre :
« Vous devez sans doute vous sentir piégé dans ces lieux, vous demandez sûrement qu’est-ce que vous faites ici ? Mais, nous savons que vous vous posez d’autres questions. Depuis votre naissance, vous vous demandez pourquoi vous êtes nés avec un intellectuel supérieur aux autres ? Vous demandez pourquoi les gens dans la rue ou les élèves de votre école vous semblent être si inintéressants ? Vous vous demandez pourquoi tout n’est qu’une pure répétition dans votre vie quotidienne ? Entre le métro, dodo, boulot et l’ennui. »
Tandis que l’agent Gordon s’arrêtait pendant un bref instant pour sortir une petite boite bleue qu’il déposa sur la table, il finit par reprendre toujours de la même intonation :
« Il y a des gens qui ne sont pas prêts, n’ont pas la capacité ou même ne veulent plus vivre dans la société contemporaine, certains deviennent fous, d’autres ne trouvent en aucun cas leur place, alors ils finissent par se réfugier dans des mondes virtuelles, espérant que cela pourrait les aider à combattre le monde contemporain ou bien à trouver un refuge pour s’y échapper. Vous faites sans doute partie de ceux qu’on nomme abusivement les « marginaux de la société », la différence est que vous êtes en quelque sorte spéciale mademoiselle Roxanna ou plutôt vous avez quelque chose qui pourrait intéresser un grand nombre de personnes et au fil du temps en grandissant, vous risquerez d’attirer l’intention des membres de l’outre monde, celui des ombres auquel moi et votre camarade Dupont, nous faisons parties. Les membres de cet autre monde peuvent être n’importe qui, ils peuvent être votre professeur, le marchand de glace que vous discutez au coin de la rue, le simple passant que vous avez croisés à peine du regard ou encore le simple camarade de classe auquel vous n’avez pas l’habitude de prêter ne serait-ce de l’intention. »
Finalement, se levant de son fauteuil, notre homme en noir tournant tout autour de la table, continuait toujours de la même lancée :
« Vous pensiez que le monde est rempli de facilité. Voyez-vous la facilité est une forme de sécurité pour les gens du peuple, la difficulté c’est le danger, le danger c’est se rapprocher de ce précipice qui peut à tout moment nous faire basculer. Vous allez devoir faire un choix mademoiselle Roxanna Middleton. Prenez la boite bleue et tout ceci n’aura été qu’un mauvais rêve. Vous pourrez reprendre votre vie de lycéenne et vaquez à vos occupations. Vous pourrez connaître la joie d’une vie satisfaisante, poursuivre vos études et devenir l’une des esprits les plus brillantes du 21ème siècle. Ou bien, vous pouvez décider de ne pas la prendre. Dans ce cas-là, je la rangerais, je vous dirais la vérité à propos de ce monde des ombres et de votre rôle au sein de celui-ci. Mais, attention, vous n’avez qu’un seul choix et il sera irrévocable à vie. »
Commentaires/Citations : Face à un échec inéluctable, certains pleurent, certains s'accrochent, certains renoncent. Moi, je souris. Accorde-moi d'échouer et je t'aimerai à jamais.
Ven 14 Déc - 0:24
Roxanna Middleton
1er Juin 2018
La vie est-elle trop ennuyeuse ou trop agitée ?
Davian Dupont
Davian était... un espion ? Ça... Certes, ça expliquait son comportement un peu bizarre mais quand même, ce n'était pas le genre de choses qu'elle s'attendait à découvrir ce soir. De toute manière, ce soir, à part la température de sa douche froide et l'éternel jeu du "réussiras-tu à contrer ton insomnie", elle ne s'attendait pas à découvrir grand chose. L'espace d'un instant, elle se demanda ce qui avait pu le mener à fouiller dans les ordinateurs de la salle commune quand elle l'avait découvert, avant qu'il la traîne ici, mais l'homme en face d'elle enchaîna avec une question avant qu'elle n'ait le temps de vraiment y réfléchir. Roxanna répondit sans difficultés, justifiant même cette étrange connaissance, et le commentaire de son camarade lui tira un léger haussement de sourcil. Ah, il avait parlé d'elle ? Comment ça, difficile à saisir ? Elle trouvait ça surprenant qu'il ait trouvé quelque chose à dire sur elle. À part ses résultats assez élevés et son ennui constant, elle avait plutôt la sensation de passer inaperçue. Apparemment, elle avait tort, vu qu'au moins un de ses camarades avaient remarqué autre chose chez elle qu'une boule de flemme ambulante. Mais bon, après tout, c'était semble-t-il son métier de regarder partout, c'était peut-être normal.
Installée le plus confortablement possible dans son fauteuil, Roxanna écouta véritablement pour la première fois depuis une éternité. Pas qu'elle soit plus intéressée que d'habitude, ou peut-être un peu, mais elle avait plus ou moins conscience que sa liberté pour ce soir dépendait largement de sa façon d'agir et de répondre, alors elle fit un effort pour prêter une attention particulière aux paroles de l'homme qui lui faisait face. Les mots "terre plate" la firent lever les yeux au ciel presque par réflexe. Pour elle qui trouvait la grande majorité de l'humanité plus bête qu'elle, ces gens qui remettaient tout en doute comme si ça les rendait plus intelligents l'exaspéraient encore davantage. Douter était sain à doses raisonnables, parce que la vérité avait toujours plusieurs version, mais quand on commençait à le faire de tout et n'importe quoi, à croire à des millions de complots ou à utiliser ça comme un moyen de se sentir supérieur aux autres, ça devenait stupide.
L'adolescente observa avec une expression légèrement curieuse les images qu'il présentait devant elle. Elle avait du mal à comprendre le lien logique qui pouvait unir tous ces éléments entre eux, même si elle devinait sans trop de mal que le logo devait être une organisation dirigée par le type au point d'interrogation et que quelque chose semblait lier tout ce beau monde à une affaire ayant lieu dans l'école, d'où la présence de Davian dans les dortoirs cette nuit. À ce propos, son camarade de classe interrompit l'homme avec des paroles énigmatiques mais assez claires pour elle. Avant même qu'on ne s'adresse à elle à nouveau, elle sut qu'elle allait devoir faire un choix. La question était : lequel ?
Les paroles que l'homme lui adressa lui laissèrent un visage globalement neutre. Elle ne s'était, en vérité, jamais vraiment posé ce genre de question. Elle savait pourquoi le monde ne l'intéressait pas, pourquoi le quotidien était si répétitif. Parce qu'elle avait eu la malchance, dans le hasard de la génétique, de se retrouver avec un cerveau inadapté à une société comme la sienne. Le monde avait son fonctionnement car les gens qui avaient eu la chance de naître avec un esprit simple, un intellect adapté, avaient besoin d'habitudes, de rouages, de points de repère pour que leur cerveau fonctionne à pleine capacité et leur permette d'exploiter un talent, une petite étincelle de brillance qui faisait de chacun un être exceptionnel. Elle savait que certains naissaient avec un fonctionnement cérébral différent, qui était peut-être adapté à une autre époque, à une autre société, mais qui avait difficilement la place dans celle-ci. Les hyperactifs, par exemple, avec leurs capacités d'attention et leur fonctionnement mental qui était adapté à une vie nomade, pas à un monde fixe et sédentaire, et qui ne trouveraient jamais leur place dans une routine. Les gens comme elle, trop intelligents pour l'école qui deviendraient plus tard trop qualifiés pour leur travail, avec toujours quatre coups d'avance et une sensation d'ennui lancinante et constante.
Il se leva à nouveau sur une phrase qui la fit tourner la tête vers Davian. Un simple camarade de classe à qui on ne prête pas attention... effectivement. Cet exemple n'était pas là par hasard. Ensuit de quoi il reprit la parole et un rictus étira les lèvres de Roxanna.
- La joie d'une vie satisfaisante, marmonna-t-elle comme s'il venait de dire une aberration
Non, pas "comme si". Il venait de dire une aberration. "Reprendre sa vie de lycéenne" et "joie d'une vie satisfaisante" étaient tout sauf synonymes dans sa tête. À quel moment quelqu'un serait-il joyeux et satisfait avec la vie qu'elle menait, de l'ennui à chaque action, du désintérêt à chaque coin de rue ? Cela dit...
- Vous avez trop regardé Matrix, souffla-t-elle quand il présenta sa proposition.
Bon, il manquait la boîte rouge pour le côté opposé, mais quand même. Sa façon de présenter les choses ressemblait beaucoup trop à ce film qu'elle avait elle-même vu plusieurs fois. Elle reprit cependant son sérieux assez vite et posa ses mains sur ses genoux, en proie à une sérieuse réflexion. Le choix était trop violent pour qu'elle se permette de plaisanter comme l'adolescente qu'elle était.
- Un choix à vie ? Vous me proposez de m'engager à vie dans quelque chose qui pourra potentiellement me lasser au bout de trois semaines, ou de replonger dans un ennui constant ? C'est le choix que j'ai, hein...
Et si elle s'ennuyait ? Ça semblait très intéressant comme ça, de véritables risques et de l'action, mais elle avait trop de fois souffert la déception de quelque chose qui s'annonçait intéressant et stimulant et qui l'avait lassée en moins de deux jours. Alors à vie ? Non, il fallait qu'elle ait une potentielle porte de sortie si jamais c'était plus ennuyeux que ça en avait l'air.
- Le monde n'a pas d'intérêt quand on ne prend pas de risques, décida-t-elle finalement en croisant les mains sur ses jambes, détournant le regard de la boîte. Mais laissez-moi au moins la possibilité de m'en aller si je m'ennuie à mourir...
Elle ne passerait pas son existence entière coincée dans un système qui l'ennuyait à mourir, mais elle ne se voyait pas refuser une possible chance de voir sa vie obtenir un semblant d'intérêt.
- Vous avez trop regardé Matrix, souffla Roxanna lorsque l’agent Gordon présenta sa proposition.
À peine, elle prononça ces quelques mots, un léger rire indiscret s’échappa de ma part. En effet, sa remarque était plutôt pertinente. Quand on y repense, elle n’avait pas tout à fait tort. Tout ceci ressemblait et sortait tout droit d’un film ou d’un jeu vidéo. Face à cette remarque, je finis par prendre tout simplement la parole d’une voix calme et même légèrement monotone :
« On a décidé de faire cette référence à Matrix pour que tu comprennes là où on veut en venir. Tout ceci semble sortir tout droit d’un film. Finalement, quand on y repense, la vie ne ressemble-t-elle pas à un long métrage où nous sommes les acteurs ? Qui sait peut-être que nous sommes juste des personnages, des pantins dans le simple but de divertir un public invisible à nos yeux ? Peut-être que nous sommes dans une réalité virtuelle comme dans Matrix ? Ou peut-être que tu es juste dans un rêve et que tu vas finalement te réveiller dans quelques heures ? »
M’arrêtant juste un instant pour reprendre mon souffle, je finis par conclure toujours de la même intonation :
« Dans tous les cas, tu as le choix, soit tout ceci ne sera qu’un vulgaire rêve et tu reprendras ton quotidien banal ou soit tu décides de voir ce qu’il y a au-delà du rideau et une nouvelle expérience t’attendra. Personnellement, je te conseillerai la première, mais bon tu fais ce que tu veux. »
Toujours de son ton un peu glacial et légèrement ennuyante, la jeune Roxy nous demanda avec quelques suspicions :
- Un choix à vie ? Vous me proposez de m'engager à vie dans quelque chose qui pourra potentiellement me lasser au bout de trois semaines, ou de replonger dans un ennui constant ? C'est le choix que j'ai, hein...
« Oh, ne t’inquiète pas. Si ton souci, c’est l’ennui, tu peux très vite l’oublier. Au contraire, au fil du temps, tu vas regretter de ne plus pouvoir ressentir cette émotion et de ressentir cet instant de liberté, m'exclamais-je avec un certain sarcasme. »
Je crains que notre étudiante ne se rende pas compte de la portée et de l’enjeu de son choix. J’ignore ce qu’elle pense, mais on dirait que son premier souci soit l’ennui. Qui suis-je pour juger ? Cependant, j’espère qu’elle ne va pas regretter son choix quand elle sera adulte …
- Le monde n'a pas d'intérêt quand on ne prend pas de risques, déclara-t-elle en croisant ses mains sur ses jambes et en détournant du regard la boîte, avant de reprendre. Mais laissez-moi au moins la possibilité de m'en aller si je m'ennuie à mourir...
« Il y a une possibilité de quitter le métier pour un certain coût, mais ça c’est une autre histoire, répondit l’agent Gordon d’une ponctuation calme et sans émotion. »
Rangeant la boite bleue à l’intérieur de son manteau noir, l’homme en noir sortit à la place une étrange carte blanche où était gravé un étrange symbole qui était celui du MI6. En parallèle, on pouvait y lire divers chiffres gravés dessus, ainsi qu’un étrange identifiant qui semblait être étrangement familier aux yeux de la jeune fille :
The Wiesel Den 
![La vie, est-elle trop ennuyeuse ou trop agitée ? [PV Roxanna Middleton] Davian10](https://servimg.com/r/9819199969/davian10.jpg)
![La vie, est-elle trop ennuyeuse ou trop agitée ? [PV Roxanna Middleton] Tbab](https://zupimages.net/up/21/15/tbab.png)
