"L'enfer c'est les autres" [Solo]

Yamashita sur épicode

"L'enfer c'est les autres"
« Il est plus dangereux de mettre certaines femmes dans leur tort, en tête-à-tête, que de s'enfermer seul dans une chambre avec un chien enragé. »
[Pierre-Jules Stahl]

- Votre nom?
- Hann... Non. Kate Hannah Wayne. Mais appellez moi Hannah.
- Vous savez pourquoi vous êtes là?
- Oui.
- Pourquoi donc?
- Parce que vous avez condamné un innocent. Vous lui avez collé une image de violeur alors qu'il n'a rien fait.
- Oh... Et vous avez une preuve je suppose?

Le regard dur me fixe, moi qui ne bouge pas, qui ne sourcille pas. L'agent administratif en face de moi me regarde de haut. Je dois n'être qu'une gamine pour lui... Alors je sors mon téléphone, lance un fichier audio sans réaction notable. Il écrit sur son calepin, mes yeux plongeant dans le début de calvicie trop prononcée qu'il possède. Pour une fois, je me fiche sincèrement de ce qu'il pense. Pour une fois, je peux aller en prison que je garderais le sourire. Pour une fois, être monstrueuse est un avantage.

Vous savez, je suis quelqu'un de calme. Trop calme il est vrai. Mais de nous deux, c'est Médée qui est la plus apte à me foutre dans la merde. Seulement... Aujourd'hui, mon seuil de tolérance a explosé. Et même Médée, de toute son envie de destruction, n'a pas eu le courage de m'arrêter. Mais avant... Que je vous raconte.

En juillet, j'ai appris qu'Alix avait violé une élève. J'ai une bonne mémoire... Et je peux vous raconter ce qu'il s'est passé. Enfin, comment je l'ai appris.

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"L'enfer c'est les autres"
« Il est plus dangereux de mettre certaines femmes dans leur tort, en tête-à-tête, que de s'enfermer seul dans une chambre avec un chien enragé. »
[Pierre-Jules Stahl]

Vous savez. Je déteste cette école. Je déteste ces rumeurs qui vous détruisent et ces on-dits qui blessent. Aujourd'hui aussi. La journée a été simple. Basique. Presque...

10h52, j'attends impatiemment que l'heure passe. J'ai un peu faim. Je suis, comme à mon habitude, silencieuse, dans mon coin. Et j'écoutais. J'écoutais les cours, les discussions, les rumeurs. Un peu tout ce que mon oreille pouvait entendre... Les informations allaient et venaient. Jusqu'à...

- Dis, tu connais Alix?

Instinctivement, peu importe ce qu'était en train de dire le professeur... Je ne l'écoutais plus. Mon attention était portée sur ces deux demoiselles en train de glousser.

- Évidemment! J'ai été dans une de ses soirées. Je me suis jamais autant éclatée!
- Normal. C'est quand même notre Prince... Enfin. Et bah tu sais quoi? Il vient en IRS!
- Noooooooonnnnn???

Mon regard, fixant sans le voir le tableau, cligna longuement. Hein? Comment ça il allait venir...?

- Mais il a fait quoi?!

Oui. Pose la question. Donne-moi la réponse. Qu'a-t-il pu faire pour arriver dans cet Enfer...?

- Elle l'a changé...

Je ne bouge pas. Le "elle" était tellement méprisant... Je me savais visée. Un léger coup d'oeil et je vois l'ongle parfaitement manucuré me viser. Je n'ai pas vu Alix depuis... six mois? Je ne lui ai ni parlé ni même croisé... Pourquoi me visait-on?

- Alix a sombré. Il... Il a violé une fille...

Mon esprit s'en alla. Les chances qu'il ait fait ça été... Nulles. Je ne pouvais pas y croire. C'était impossible.

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La sonnerie du déjeuner résonne, mon corps se lève en direction de la cafétéria; bien vite rattrapé et assit de force. Deux demoiselles sont devant moi, me fusillant du regard. Une troisième, derrière, plante ses ongles dans mes épaules alors que mon regard se plante dans celui de la miss en face de moi.


- Oui? Lâche ma voix neutre.
- T'es fière de toi salope? Crache la blonde devant moi.
- Fière de?
- T'as pourrit sa vie! Tu te rends même pas compte à quel point!

Ma langue fut mordue. Je savais qu'il souffrait et que rompre avait été le seul choix. Après tout... Il m'avait délaissé...

- Je ne vois pas en quoi ...
- C'est ce qu'on te reproche!
- Vous me reprochez tellement de choses aussi...
- Ton ex qui viole quelqu'un, ça te dérange pas hein? J'suis sûre que t'es fière en plus!
- Si tu penses qu'il l'a fait, alors c'est toi qui a un soucis.

Ma joue me brûle avant que je ne le réalise. Mes épaules sont douloureuses. On me fait mal. Et pourtant, je ne flanche pas.

- Peu importe ce que vous pensez. Mais Alix n'a violé personne.

C'était impossible. Il était gentil. Curieux. Peut-être cachottier. Mais il aimait trop les gens pour ça. Alix était un gentil.

- Penses-tu qu'avec des dindes comme vous, il ait vraiment besoin de forcer la main à quelqu'un pour la mettre dans son lit?

Je me laisse me relever. Médée toque gentiment, comme une demande à sortir, prête à reprendre le relais. La brune voulu me retenir, griffant mon poignet. Et naturellement, sans ménagement, Médée la gifla à son tour.

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[Pierre-Jules Stahl]

Conneries. Ces rumeurs n'avaient aucun putain de sens. Mais bon, passons. En août, j'ai eu la confirmation qu'il était maintenant un IRS. Le soucis arrive en septembre. Je vais passer les menaces que j'ai reçu, disant que c'était de ma faute s'il avait fait cet acte atroce. C'était moi l'immonde qui l'avait poussé à violer cette pauvre fille. Soit. Je pouvais vivre avec ça. Ce n'était qu'un tissu de mensonges. Mais, encore une fois, j'aurais pu le supporter. Même si je ne pouvais pas m'empêcher de me demander comment allait Alix. J'aurais voulu le protéger de ça... Quelques fois, je me disais que j'aurais mieux fait de ne pas sortir avec lui. Franchement, n'avais-je pas mieux à faire que de tomber amoureuse de lui? Une voix me dit que oui. Une autre me dit que non. Enfin, ce n'était pas la question.

Début septembre, alors que je découvrais mes nouveaux camarades, je me cloîtrais dans le silence... Comme à mon habitude. J'avais mal de ne plus être avec lui. Je ne pensais qu'à lui. Alors vous imaginez bien que lorsque quelqu'un parlait de lui, j'écoutais avec plus de concentration que je n'en ai jamais eu. Et un nom inconnu arriva dans la discussion. Jenny McKerman. Inconnue au bataillon. Mais vraisemblablement, c'est elle qu'Alix aurait violé. Pensez-vous que je sois une gentille fille? Sûrement. Deuxième question : pensez-vous qu'une fille amoureuse peut rester gentille? Je vous laisse quelques minutes pour celle-là.

J'ai fais mes recherches. J'ai trouvé son adresse, les membres de sa famille, ses animaux de compagnie. Là où elle avait fait ses études, son lieu préféré, ses habitudes. En un mois et demi, j'ai appris sûrement plus sur elle que n'importe qui. Oui. Une femme amoureuse c'est terrifiant. Je sais.

J'ai continué à amasser des informations. De la façon de la torturer au plan de sa maison, de ses horaires à ses pires manies. J'ai continué jusqu'au moment où j'ai eu la certitude – du fin fond de mes tripes – qu'Alix avait été manipulé. Et à partir de là... J'ai dégénéré. J'ai littéralement pété un câble. Même Médée n'arrivait pas à tout absorber pour me calmer. J'ai implosé. Elle a explosé. Une seule idée tournait dans ma tête. Rendre justice. C'était... C'était comme à l'époque pour venger mes parents... Mais... Mais c'était pire. Je ne voulais pas juste la tuer. Je voulais qu'elle souffre. Je voulais qu'elle pleure, qu'elle soit souillée, humiliée. Je voulais qu'elle ne pose plus une main, plus un regard sur lui. Je voulais la terroriser. Je lui voulais du mal. Vraiment.

Et c'est exactement ce que j'ai fais. J'ai volé un couteau dans les cuisines de l'école. Un couteau pour les poissons, long, fin, aiguisé. J'ai acheté une pierre à aiguiser pour l'entretenir. Et je l'ai aiguisé chaque jour, chaque foutu jour, jusqu'à être parfaitement prête. Il me fallait un plan. Je ne pouvais pas la menacer juste comme ça... Non. J'allais la briser. Comme elle avait brisé Alix.

Il n'allait plus vouloir de moi. Il allait rejoindre ceux qui me trouvait infâme. Mais je m'en fichais. On peut me blesser et me faire mal. Je tairais les humiliations et la douleur. Seulement... personne. PERSONNE. Ne touche à Alix. Personne ne lui fait de mal. PER.SONNE. Qu'elle soit fille de tout ou fille de rien, ce n'était pas important. Elle aurait pu être une princesse, protégée par des milliers de gardes, que j'aurais trouvé le moyen de la pourrir tout pareil.

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J'ai commencé mon plan en novembre. Je lui ai envoyé un mot, dans son casier. Chaque jour. Même les week-ends. Des mots, simples, des citations. "Menteuse". "On peut violer les lois sans qu'elles crient" [Talleyrand]. "Profite de ta liberté". "Je sais.". "Celui qui viole le droit des peuples a peu de chances de bien terminer sa vie" [Joost Van Den Vondel]. Il ne fallut qu'une semaine pour qu'elle porte plainte contre x pour harcèlement. Alors j'ai continué. J'ai envoyé des lettres. J'ai bien fais les choses. J'ai commandé un papier, je les ai fais imprimer dans un petit commerce inconnu, envoyées d'une autre ville. 0 Empreintes. 0 preuves. "Je te vois. Je te connais. Je te surveille" fut le dernier message qui est partit.

J'ai appris à me servir de logiciel pour modifier ma voix. Je voulais appeller son téléphone jusqu'à ce qu'elle en change. Je voulais lui envoyer de la poudre de cacahuète. C'est dingue ce que de simples particules peuvent faire sur les allergiques... Mais je me suis retenue. Encore et encore. Jusqu'à ce que ses parents partent rendre visite à des amis. Son frère était sortit aussi. Elle était seule. J'allais me faire prendre. Le bracelet à ma cheville allait me trahir. Quoique... J'avais Joshua.

Je me suis tâtée, longuement, à le rendre complice. Mais non. C'était ma vengeance. J'étais un monstre non? Alors d'accord. J'allais devenir ce monstre. J'allais leur montrer, leur donner une raison de continuer à me fuir et à me mépriser.

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Vendredi matin. J'étais devant chez elle. Je portais un éternel sweet à capuche, toujours sur mon crâne alors qu'exceptionnellement, mes cheveux sont attachés. Je me laisse faire semblant de courir autour du pâté de maisons en attendant que la voiture familiale parte. 9H43, le moteur de la-dite voiture m'offre un sourire sadique. Sadique à quel point? Assez pour que Médée commence à avoir peur. Non pas peur de ce que je m'apprête à faire. Mais de la délivrance que cela va m'apporter.

Je suis entrée par derrière. J'ai fermé chaque porte avec un silence qui terrorisait l'enfant qui dormait en moi. J'ai posé le sac que j'avais emporté dans la cuisine. Je portais des vêtements que je n'avais pas l'habitude de mettre. Un jean large, des baskets trop grandes pour moi, un haut bien trop moulant à mon goût, des gants. J'avais mes cheveux attachés, relevés en chignon, bonnet dessus. J'ai inspiré, longuement, sortant un parpaing trouvé dehors. J'ai grimpé les étages pour me caler derrière la porte où un gros "JENNY" trônait fièrement, rose et doré. Immonde. Je me suis laissée agripper la pierre froide et dure, patientant jusqu'à entendre le réveil de l'horrible être humain que je m'apprêtais à punir. Deux heures d'attente où je n'ai pas bougé d'un centimètre. Deux heures avant que je l'entende bouger. Elle a ouvert sa porte. Je l'ai assommé. Aussi simplement que d'éternuer. Tch. Ce que nous sommes faibles.

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Sur le chemin du retour, j'ai acheté un téléphone jetable pour envoyer un message à Anton. Je lui disais que sa soeur avait un soucis et qu'il devait entrer. Les dépenses tournaient dans mon crâne sans être importantes. J'avais dépensé cinq cents dollars en un week end... Mais bon. Je n'allais rien dépensé pendant plusieurs mois... possiblement des années. Alors je pouvais me permettre.

Ce qui m'amènait chez l'avocat, un vendredi en fin d'après-midi. J'ai sorti le fichier du téléphone, l'ai mis sur une clef usb. Et j'ai envoyé une copie à Alix. Si ça venait pas de moi... Je devais au moins le prévenir. Dans le cyber-café, je me suis créée une nouvelle adresse mail que je n'utiliserais plus jamais. Juste pour lui. Je n'allais pas être aussi idiote pour prendre mon adresse personnelle... Mais il devait comprendre... "sweety-boy@indare.com". Il penserait à Médée... Ce serait pas mal... J'observais le mail, mains sur le clavier. Son adresse semblait de plus en plus grosse. Et je me laissais écrire presque trop faiblement.

"Tu n'as plus de dettes envers le frère."

Les mots s'effacent. Non. Je savais ce que je voulais lui dire. "Je t'aime. Laisse moi revenir. Je n'aime que toi". Pourtant... j'écrivis tout autre chose.


Les secondes passèrent alors que les mots néerlandais tournaient sans que je ne les vois réellement. "Profite de ta liberté". Évidemment qu'il allait en profiter. J'avais tout fait pour. "Sans dettes". J'espérais sincèrement qu'il arrêterait d'emprunter tant d'argent... Mais même pour ça je n'arrivais pas à lui en vouloir. J'avais toujours été son tampon. J'avais contenu ... Je l'avais contenu lui. J'avais absorbé les critiques et les mauvaises langues pour le protéger... "Pardonne mon égoïsme, je n'ai pas su être ta femme parfaite". Je n'avais pas le droit de lui dire ça... Mais j'allais aller en prison. Je n'avais pas le choix. Je devais lui dire...

Je m'excusais pour trop de choses pour qu'il comprenne... Mais au moins... Je m'étais excusée. Je ne pouvais pas lui demander de redevenir mon copain... J'étais trop monstrueuse pour ça. Cependant... Le monstre que j'étais allait ruiner son propre futur pour que lui, retrouve la liberté. Je venais de m'enfermer, de ruiner mes chances de vivre normalement...

Les larmes coulaient lentement alors que je baissais la tête vers le clavier pour me cacher. J'étais stupide. Amoureuse et complètement stupide. Seulement il comprendrait. Médée ne s'excuse pas. Médée ne citait rien. Jamais. J'étais celle qui aimait les citations... Et ça... Peu le savait. Sauf que lui... Il savait tout de moi...

Je suis rentrée dans ma résidence surveillée en silence. J'étais... vide. D'ici quoi...? Vingt-quatre heures et j'aurais une plainte au cul. J'allais aller en prison... Mon bracelet allait me trahir. Mais Alix allait être libre. Libre de voyager, d'avoir un avenir... Moi... Mon avenir c'était lui. S'il n'est pas à mes côtés... L'IRS sans lui ou la prison... C'était pareil...  

Yamashita sur épicode

"L'enfer c'est les autres"
« Il est plus dangereux de mettre certaines femmes dans leur tort, en tête-à-tête, que de s'enfermer seul dans une chambre avec un chien enragé. »
[Pierre-Jules Stahl]

Le lendemain, le regard dur d'un surveillant me réveilla, accompagné d'un policier. Je me suis levée, ait soupiré avant de les suivre. Et... Je l'ai vu. De loin, derrière la cour. Et elle... Elle me ressemblait. Elle avait les cheveux verts, un sourire aux lèvres. Elle l'a attrapé par le bras et l'a embrassé.

Mon monde s'écroula.


Je me suis appuyer sur le policier en m'arrêtant, le regard fixant le sol. Ma main serra son bras. J'allais tomber. Je voyais flou, mon souffle s'accélérait. J'avais mal. Dieu que j'avais mal. Il avait retrouvé quelqu'un. Il avait. Quelqu'un. Il m'avait oublié. Je suis restée appuyée quelques instants alors qu'on me parlait. Je n'entendais pas. Et j'ai fini par me redresser, les joues humides, les yeux gonflés et rouges de la douleur qui me traversait.

- Excusez-moi... On peut y aller.

Je n'ai pas eu le courage de me retourner. Dans la voiture de policier, mon corps se pencha, mes lèvres s'ouvrirent en un hurlement silencieux. Ma main passa sous mon sweet pour enserrer le débardeur que je portais. J'avais mal. Tellement mal...

Au moins, en prison, je n'aurais pas à subir ça... il pourra être avec elle sans que je ne les vois.

- Hannah. Nous avons reçu une plainte contre vous. Pour séquestration et torture psychologique.

Je ne répondais pas. Mon regard sembla se vider. Je m'en fichais déjà hier. Mais aujourd'hui... Je m'en fichais bien plus.

- Jenny McKerman. Ce nom te dit-il quelque chose?
- Oui.
- Qui est-elle?
- Une menteuse. Manipulatrice qui n'hésite pas à condamner les autres pour des crimes qu'ils n'ont pas commis.
- Comme quoi?
- Son viol. Elle a accusé une de mes connaissances...

Dieu que j'avais mal de dire ça...

- ... Cependant, cela n'est qu'un tissu de mensonges. Elle a autant été violée que moi. C'est-à-dire jamais.
- Pourtant ce n'est pas ce qu'elle dit.
- Elle n'est pas assez stupide pour se contredire.


Mais elle l'est pour me laisser entrer chez elle.

- Malheureusement, on va devoir te garder. Sûrement toute la journée. Probablement la nuit aussi.
- Je comprends.

J'empruntais son calepin sans demander son avis et écrivis le numéro de l'IRS.

- Puis-je vous demander d'appeller mon école? Je n'aimerais pas être notée absente.

Il accepta et m'emmena dans une "cellule". Je me suis laissée enfermée sans un mot. Mon regard fixa les barreaux longuement, sans un mot, sans bouger. Je devais ressembler à une morte. À une poupée au mieux. Il me restait plus qu'à attendre que le procès reprenne. D'abord le mien, probablement. Puis celui d'Alix. Il fallait "rouvrir" le dossier, ça allait être long. J'aurais peut-être une négociation de peine, vu que je suis mineure et en centre de redressement. J'en avais pour facile deux mois...

Espérons que je me trompe.