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Voilà ce que je pensais en remontant le couloir menant au bal en contre-sens tout en fendant la foule dans un top noir et une jupe de même couleur avec des collants surmontés de bottes montantes violettes. J'avais choisi cette tenue sexy, ne se prêtant pas vraiment à un bal, rien que pour elle, afin de lui montrer une autre facette de moi. J'étais même sortie, seule, acheter des vêtements. Une véritable exploit de ma part et pourtant.. Oui je fuyais la fête comme une lépreuse, les larmes aux yeux, sans même lui avoir parlé. Je n'y étais allée que pour voir Naomi dans sa jolie robe mais ce que j'avais vu était de trop pour moi. J'avais dû essuyer les remarques du couple Gina-Abel pendant bien cinq bonnes minutes tout en gardant mon calme alors qu'il ne cessait de me rappeler que Naomi viendrait à un bras qui ne serait pas à moi. Mon Dieu, j'avais eu tant envie de remettre Gina à sa place même si le plus blessant avait été Abel. Finalement Naomi était apparue, resplendissante dans sa magnifique robe. blanche et noire. Son cavalier.. Ce mec. Sérieusement. Pourquoi parmi tout les hommes sur cette Terre il avait fallut qu'il s'agisse de cet imbécile? Non sois honnête avec toi-même. Cesse de te censurer et assume tes pensées. Une fois dans ta vie, laisse exploser ta rage plutôt que de la taire jusqu'à ce qu'elle consume à nouveau ton humanité. Cette ordure. Je n'avais pas tenu plus longtemps. J'avais envie de pleurer. D'étrangler Gina dont j'avais entendu le rire retentir tandis que je poussais les gens pour me frayer un chemin vers le dehors.
Voilà comment j'étais arrivée dans ce couloir désert avec la drôle d'impression d'être suivi. Qui m'aurait suivie? Je n'avais aucune importance pour Naomi alors pour qui d'autre en aurais-je? Oui je n'étais plus lucide, préférant me réfugier dans la violence, la solitude et la colère. Comment en aurait-pu en être autrement? Je ne pouvais trouver de raison valable à ce coup du destin sauf la cruauté. Certes, Naomi ne savait rien de mon différend avec cet imbécile et ce dernier n'avait rien à voir avec leur couple après tout mais..Qu'avais-je fait pour mériter la naissance de ce couple? Couple. Ce mot me laissait un goût amer en repensant au sourire ravi de ce crétin. De ce connard. Calme toi Melody. Tu ne peux rien y faire. Rien même si tu sais tout d'elle, que tu l'aimes plus que quiconque sur cette Terre, rien même si sa place n'est en rien auprès de MA princesse. Je ne pouvais supporter ça. Comme ce bruit de pas dans mon dos. C'était sûrement ce connard qui venait se moquer de moi comme lors de notre première rencontre. Hors de question. J'allais envoyer chier cet imbécile puis aller m'enfermer en salle de musique pour aller m'y pendre ou briser un peu tout ce beau matériel. C'était ça ou j'allais avoir une vraie raison d'aller en Forge. Je me retournais d'un coup avant de crier sur la silhouette me suivant, ne me rendant compte que trop tard de mon erreur.
-"Tu as fini de me suivre connard?! Tu viens me regarder pleurer c'est ça? Dégage avant que je ne perde patience et va rire dans ton coin! Je te déteste ! Je vous déteste tous !"
Je vis à ce moment que ce n'était en rien le blondinet qui m'avait suivi mais une fille. Une amie. Mon amie. Sam. Je fondais aussitôt en larmes avant de venir me jeter dans ses bras en m'excusant à voix basse. Finalement, la colère disparaît parfois sans avoir besoin de tout casser.
Voici la tenue de Sam le soir du bal ! C'est celle du milieu, comme on s'en doute, hein, et il faut juste s'imaginer que le tissu de la jupe est opaque, parce que bon, tout de même, quoi x)
Mon premier Bal dans cette foutue Académie. Ou comment faire d'un moment ennuyeux le moment le plus fun de ton existence. Des soirées comme celle-ci, j'en referai des tas avec joie !•••Sam avait posé un pied dans cette salle de bal sans grande conviction. Elle ne savait même pas pourquoi elle était venue. Peut-être dans l'espoir de passer une bonne partie de la soirée avec Melody ? Cela dit, elle avait tout de même pris la peine d'enfiler son top à dentelle noir et sa longue jupe tout aussi sombre, et de ramener ses cheveux en deux chignons haut perchés sur sa tête, pour les accompagner de maquillage violet aux touches roses. Sans doute aussi pour que Melody la remarque. Et pourtant, elle ne souhaitait pas véritablement que son amie la reconnaisse entièrement comme une femme à part entière ; elle ne souhaitait pas véritablement être vue autrement que comme la copine avec qui l'on rit et l'on pleure. Elle souhaitait de tout son cœur que Melody finisse par trouver l'amour, que cette fille, cette Naomi finisse remarquer son amour à sens unique, qu'elle puisse y répondre. Jamais elle n'aurait pu vouloir prendre la place de cette élue du cœur, et jamais elle n'aurait pu vouloir ne serait-ce qu'espérer séduire Melody en cette soirée. Simplement, l'idée que son amie puisse la trouver jolie lui était alléchante, et c'était uniquement pour elle, sans doute, qu'elle avait pris la peine de sortir de sa chambre pour la nuit.
Elle s'était donc retrouvée là, sur le seuil de la porte de la grande salle, seule, sans cavalier, à chercher Melody du regard sans pour autant la trouver. Sa motivation inexistante n'aidant pas, elle n'avait même pas osé s'avancer dans la salle et s'était contentée de raser le mur d'un pas discret : trop de gens, trop de bruit, trop d'abrutis. Et puis, finalement était intervenu ce garçon. Alix. Elle l'avait déjà rencontré, elle trouvait marrant, intriguant, et elle ne trouvait définitivement pas Melody, alors elle avait décidé de le suivre dans ses conneries.
Le temps était passé un peu plus vite, grâce à lui. Mais à l'instant précis où elle se remémorait toute la soirée, cigarette – bien que celles-ci soient interdites et qu'elle en ait pleinement conscience – à la main, l'espace-temps s'était figé. Tout à coup. Comme si plus rien n'avait existé dans cette salle, excepté elle, et la magnifique… Oui, magnifique avait été le bon mot, la magnifique Melody qui venait d'entrer. Elle avait revêtue une des tenues les plus belles, et qui lui allait à merveille. Elle ne l'avait jamais vue aussi belle, c'était dingue. Elle était entrée dans la salle seule, elle aussi, et semblait également chercher quelqu'un dans la foule. Comme si cela avait été plus fort qu'elle, Sam s'était alors saisi de la manche d'Alix, l'attirant avec elle vers la jeune fille. Et comme ils ne s'étaient plus trouvés qu'à quelques mètres, ils avaient été devancés par un autre couple, qui s'étaient approchés de ladite Lady, et s'était mis à discuter avec elle. Sam avait pu remarquer qu'elle ne semblait pas très à l'aise, mais, dans un élan de politesse inhabituel, avait préféré ne pas intervenir. Elle avait donc pu assister à toute la scène : l'entrée en matière de celle qui semblait être Naomi, accompagnée fièrement de son cavalier, la mine en décomposition de son amie, et surtout, par-dessus tout, le rire ingrat et moqueur de l'élève qui s'était trouvée au coté de Melody. Ah, si elle avait pu, elle l'aurait étranglée sur le champ, celle-ci. Mais elle avait préféré poursuivre son amie d'inquiétude, machinalement, sans même penser à Alix qu'elle plantait là, en se contentant de donner un coup de coude violent dans les côtes de cette nana aux airs un peu trop rieurs.
Elle avait tenté de rattraper – de ne pas perdre, surtout – Melody, pendant une longue course effrénée au travers des couloirs, pour finalement se retrouver face à la porte de la salle de musique, dans laquelle semblait s'être réfugier l'âme en peine. Après une brève hésitation, elle avait fini par entrer, ne remarquant même pas qu'Alix la suivait toujours, pour se faire hurler dessus, puis finalement se retrouver avec son amie s'excusant, en larme dans les bras. Une soirée pleine de rebondissements, donc.
Quand Sam fit le bilan rapide de tout cela pour la énième fois de la soirée, pour être sûre de savoir où elle en était, elle se rendit compte qu'elle n'avait pas tout saisi de l'histoire de Melody. Mais ce n'était pas le plus important ; il fallait avant tout calmer le fluff tout rose, tout en colère et tout triste qu'elle avait dans les bras. Doucement, presque à voix basse, elle articula lentement, passant une main dans les cheveux de son amie et pressant l'autre dans son dos pour la ramener contre elle :
"Shhht… C'est pas grave, t'excuses pas. C'est fini, laisse-le dans son coin, ce connard. T'as le droit de le détester. T'as le droit de tous nous détester, si t'en as envie."
Elle ne savait pas d'où lui venait cette aisance de parole, elle qui balbutiait constamment au quotidien. Mais, l'espace d'un quart de seconde, elle remercia cette assurance bienvenue et poursuivit, en relevant le menton de Melody vers elle d'une main, pour essuyer ses joues mouillées de l'autre, dans des gestes tous plus doux les uns que les autres :
"Tu veux me raconter ? Tu veux continuer de pleurer ? T'as le droit d'évacuer, plutôt que de tout garder pour toi, tu sais. Tu peux même tout casser, si tu veux. On aura qu'à dire que c'est de ma faute, de toute façon je suis déjà fichée comme étant la dernière des cinglées, ici."
Commentaires/Citations : « Moi tant que je peux jouer, je mise ce que tu veux, même les dents du voisin »
Mar 14 Nov - 12:13
Alix Scarønson
24 Juin 2017
Coup d'éclat (de vitre)
Melody Williams Sam Bellefeuille
Un bal... Alix n'avait même pas pris la peine de bien s'habiller. D'abord, parce qu'il détestait ce genre d'événements trop propret faits pour plaire aux genre de camarade de classe qu'il avait essayé de secouer avec sa petite révolution. Ensuite, parce que même si le thème avait l'avantage d'être un tantinet plus intéressant qu'une simple danse, il n'avait pas l'autorisation d'y participer à cause de ses "antécédents". Ça ne l'aurait pas empêché d'y aller s'il l'avait vraiment voulu, mais l'absence de vrai argent et donc de risque dans leurs jeux de casino ne l'intéressait pas vraiment, de toute manière. Au derniers bal, il s'était amusé à mettre de l'alcool dans les bouteilles, mas il n'y avait pas eu d'incident. Soit les profs l'avaient découvert, soit personne n'en avait bu assez pour que ça pimente un peu l'action. Dommage. Ce soir, il n'avait même pas envie de tenter ce genre de chose. Il avait bien tenté d'organiser une soirée en même temps pour ceux que le concept de bal rebutait, mais ils n'étaient pas si nombreux qu'il l'aurait cru et ça n'avait pas pu se faire. Bref, il était parti pour une soirée emmerdante.
Pour s'occuper un minimum, il avait chopé quelques bouteilles de bière et tout un tas de trucs pour passer du temps tranquille avec deux amis, en plus des bombes de peinture qu'ils lui avaient demandé. De quoi faire des tags qui s'effaceraient à la première inverse, pour ne pas avoir à les effacer s'ils se faisaient choper. Sam, une fille qu'il avait rencontré un peu plus tôt dans l'année et avec qui il s'entendait assez bien, avait fini par les rejoindre avec un air un peu déçu. Quoiqu'elle soit venue faire ici dans sa jolie robe noire – très jolie, très sexy aussi, même s'il n'avait pas ce genre de pensées à son sujet – elle n'avait pas atteint son but. Ils l'accueillirent dans leur petit cercle jusqu'à ce que ses deux potes, qui avaient trop forcés sur l'alcool, décident d'aller chahuter un peu ceux qui arrivaient au bal. Les couples principalement, car ils n'osaient pas trop provoquer des personnes solitaires : certaines pouvaient être déprimées, d'autres dangereuses. Les couples, c'était plus safe. Enfin c'étaient leurs mots. Alix s'en fichait un peu, il avait suivi le mouvement pour leur faire plaisir et parce qu'il n'avait rien de mieux à faire. Il avait fini par s'éloigner un peu avec Sam pour mettre un peu d'action – mais discrètement – dans le bal, des petites conneries innocentes qui avaient constitué la première partie de sa soirée.
Ça aurait même pu constituer sa soirée entière, mais c'était moins amusant seul et Sam l'avait de toute façon entraînée avec lui – en tout cas au début. Il ne connaissait pas les fille aux cheveux roses qui avait visiblement attiré son attention, mais il sentait déjà ses mains le démanger. Les deux connards qui se moquaient d'elle auraient mérité des baffes, et tout son corps semblait d'accord avec lui. L'entrée d'un nouveau couple signa la fuite de l'amie de Sam – à défaut d'avoir un meilleur nom. Il connaissait le gars mais pas sa copine. Jack était sympa, mais capable de se comporter comme un petit con quand il en avait envie, alors il partit du principe que c'était lui qui avait provoqué cette réaction chez la jeune fille aux cheveux roses. Avant qu'il ait pu dire ou faire quoi que ce soit, Sam s'était lancée à la poursuite de son amie, bousculant violemment la brune au passage.
- Non mais elle se prend pour qui l'autre, avec sa face de cadavre ? - Ta gueule.
La réplique était sortie toute seule et l'autre fille se tourna vers lui, visiblement prête à lui cracher toute sa haine au visage, mais elle ravala son venin aussitôt. Ça l'avait toujours amusé : sa taille renvoyait la plupart des remarques acides dans la gorge de leur propriétaire, et l'air fermé qu'il affichait faisait le reste. Sans plus se préoccuper du couple d'abrutis, et avant que l'un des deux ne décide qu'il n'était finalement pas si effrayant que ça, Alix se lança à la poursuite de son amie. Il ne savait pas vraiment pourquoi, juste au cas où elle aurait besoin de lui. La fille aux cheveux roses avait eu l'air vraiment affectée, et il n'était pas sûr que Sam soit capable de faire grand chose si elle tentait quelque chose de dangereux. Même mince comme il était, il avait assez de force pour retenir une fille en furie, pourvu qu'elle ne soit pas troisième dan de karaté. Et, à défaut, il pouvait au moins être là pour empêcher les deux abrutis ou Jack de venir, ce qui était toujours un atout positif vu l'état de la demoiselle. Il avait eu envie de les suivre, de toute façon, pourquoi chercher une autre raison ?
Il arriva sur la fin de l'éclat de rage de la jeune fille, juste avant qu'elle ne s'effondre. Son cerveau confirma son hypothèse au passage – quoique lui ait fait Jack, c'était visiblement lui le responsable de son état – et il s'approcha un peu, restant malgré tout à distance. Sam semblait gérer la situation, et il ne se sentait pas de s'immiscer dans cette histoire tant que rien ne l'y invitait. Par simple respect pour la détresse qui flottait presque autour de l'amie de Sam. Adossé contre le mur, les bras croisés et toujours un peu caché sous sa capuche, Alix s'attribua le rôle du garde du corps pendant son amie se chargeait du cœur.
Te reconstruire.. mais d'abord laisse moi tout détruire..
"Shhht… C'est pas grave, t'excuses pas. C'est fini, laisse-le dans son coin, ce connard. T'as le droit de le détester. T'as le droit de tous nous détester, si t'en as envie."
Les mots de Sam et sa voix douce, rassurante m'apportèrent une certaine plénitude sans pour autant balayer la tristesse qui obscurcissait mon cœur. En plus de cela, je me sentais un peu coupable envers Sam de m'être adressé envers elle de la sorte. Elle n'y était pour rien. Un peu comme moi. Un peu comme moi elle m'offrait tout ce qu'elle pouvait m'offrir car elle était mon amie et je ne pouvais que lui rendre les larmes qui ne voulait pas cesser de couler sur mes joues. Je suis forte quoi qu'en diront beaucoup. Je suis forte mais aussi forte que je sois, je finis par céder comme maintenant. Devant un ami et un inconnu que je viens de noter entre deux étreintes avec Sam. Un inconnu qui avait la décence de ne pas agir, de ne rien dire, de me laisser juste vider mon cœur.
"Tu veux me raconter ? Tu veux continuer de pleurer ? T'as le droit d'évacuer, plutôt que de tout garder pour toi, tu sais. Tu peux même tout casser, si tu veux. On aura qu'à dire que c'est de ma faute, de toute façon je suis déjà fichée comme étant la dernière des cinglées, ici."
Je sortais de ma contemplation du jeune homme qui ressemblait un peu à Jack par certains traits d'attitude mais sans le côté stupide et le manque certain de maturité. Jack. Rien que de penser à cet idiot je sentais de nouveau la rage envahir mon être et engourdir mes doigts. Il avait la chance d'être son cavalier au moins...
-"Dis pas ça Sam... Tu n'es pas cinglée.. Dans quel état je serais sans toi.. Je ne veux pas t'attirer d'ennuis.."
Mes mots essayaient de rassurer la demoiselle sur mon état émotionnelle mais mon regard vagabondait vers la porte de la salle de musique comme si une force irrésistible voulait que je m'y enferme et que j'y commette une dégradation sans pareille. Un acte qui éclipserait le bonheur de cet imbécile. Au fond de moi, je savais que si je m'enfermais à l'intérieur et que je saccageais tout, elle viendrait. Elle m'aiderait à aller mieux. Elle disparaîtrait de son emprise pour un instant. Un instant à moi. C'était égoïste mais je voulais rester près de Sam, saccager tout ce qui viendrait sur mon passage pour l'attirer à moi. Melody change toi les idées..
-"C'est ton cavalier...?" demandais-je à la jolie demoiselle en la fixant dans les yeux, désignant tacitement le jeune homme qui attendait toujours.
J'avais beau ne pas être dans mon état normal j'avais noté sans aucun problème la tenue de Sam. Une tenue qui la rendait plus merveilleuse que d'accoutumée. Elle rayonnait. J'enviais presque son cavalier quand je savais que personne ne m'accompagnerais au bal. Jamais. Ni aujourd'hui ni jamais. J'étais cependant heureuse pour elle malgré mon cœur supplicié. Sam était une perle, une perle que je ne voulais voir triste. Une protégée que j'aimais croire sous mon aile. Quelqu'un à qui je souhaitais le plus grand des bonheur. Elle ne méritait pas de rester seule et de s'enfermer dans ses addictions dont je n'osais lui parler. Peut-être qu'un jour je parviendrais à la sauver de ses démons comme elle venait de me sauver de ma propre colère, celle-là même qui m'avait fait commettre une chose si horrible auparavant.. Et si ça n'était pas moi, ça serait peut-être lui ou un autre... Je me tournais vers l'inconnu sans attendre la réponse à ma question.
-"Veille sur elle sinon tu auras affaire à moi.. quand j'irais mieux..."
Je feignais de rire de mon propre pathétique tout en m'interrogeant mentalement. Y'aurait-il un jour où j'irais mieux? Je ne pouvais répondre à cette question. J'ai de nombreuses capacités mais je ne lis pas l'avenir dans les yeux de mon amie. De plus la douleur ne cessait guère d'harasser mon cœur, au contraire sa flamme embrasait un peu plus mon être à chaque seconde. Je devais m'en libérer avant de me consumer..
-"Dis... Je suis désolée de gâcher votre soirée mais..."
Certes, j'avais dis ne pas vouloir en venir là pour ne pas être égoïste mais..
-"Je peux vraiment.. passer mes nerfs... sur le matériel..?"
Je n'étais pas ce genre de filles. Je n'avais jamais vraiment fait quoi que ce soit de répréhensible - si on omet le cas Katie - et ça ne me ressemblait pas. D'accoutumée, je noyais mes colères dans l'océan sans fond de mes noires pensées jusqu'à éteindre leurs flammes et introniser ce poids de plus sur mon cœur mais pas cette fois. Je ne pouvais plus laisser cette façade m'empêchait d'être heureuse, de laisser ma souffrance s'enfouir pour me démolir chaque jour. Pour une fois, une seule fois, avant que la routine ne vienne balayer ma résolution, je détruirais le monde autour de moi et je chanterais ma douleur plutôt que de la taire.
The Wiesel Den 
