Victor Delane

Victor est né, par une de ses bizarreries de la vie, le premier jour de l'année 2000 : le 01/01/00 comme il l'écrit. Comme vous le savez, il n'est pas natif de la région mais de Nancy. Hélas, sa naissance fut aussi une tragédie car il s'agit du jour du décès de sa mère, âgée de vingt-quatre ans. Le coup fut très rude pour monsieur Delane qui tomba dans la dépression, démissionnant de son travail et ne s'occupant plus que de son fils. C'est un de ses cousins, un allemand dont notre source ne connaît hélas pas le nom, qui l'aida à remettre le pied à l'étrier quelques années plus tard.

Vincent, le père de Victor, se décida à reprendre le travail courant 2003. Toutefois, il ne pouvait plus travailler dans cette ville aussi déménagea-t-il et il vint dans notre petite ville de province, à l'autre bout de la France, créer son restaurant sur les berges de l'Auvezère : l'Eau Douce. Il eut un rapide succès dans la région et profita beaucoup de la proximité du château de Hautefort. Bien sur, vous le savez comme moi, le milieu de la restauration a des horaires assez compliqué, ce qui laissa souvent le jeune victor seul. Son père le confia souvent à sa voisine, Mme Pragnil.

Il semblerait que Victor comprit très jeune combien son père serait peu présent aux heures des repas. Est-ce l'héritage des talents culinaires de son père ou bien grâce à l'enseignement de celui-ci ? Nous ne le savons pas mais Mme Pragnil nous a confié que Victor savait préparer son repas avant d'entrer à l'école primaire. Ce n'était que des mets simples mais je n'aurais été pas capable d'en faire autant. D'ailleurs, à part lui, je ne vois pas qui au lycée sait en faire autant.

Comme vous le savez, il n'y a pas tant d'enfants dans la région que cela et nous nous sommes tous retrouvés dans les mêmes établissements scolaires. Je ne vous parlerais donc pas de la manière sympathique qu'il avait dans l'enceinte de l'établissement. Ni du fait qu'il apportait toujours de bons plats quand il était invité chez quelqu'un, même si je soupçonne que son père n'en était pas toujours le créateur, où l'impatience que nous éprouvions quand il nous invitait pour son anniversaire. Non, je vais vous parler de détails que vous ignorez.

En effet, à partir de neuf ans, monsieur Delane jugea que son fils était assez mûr et autonome pour ne plus avoir besoin d'être surveillé. Victor se trouva avec du temps libre, qu'il utilisait pour aller voir ses amis, se promener ou s'occuper du jardin familial, y développant un certain goût pour les belles fleurs. Il arrivait aussi qu'il se rende au restaurant de son père, qui se situait non loin de sa maison. Il y passait ses soirées de temps à autre. Vers l'âge de douze ans, il se mit même à y aider son père pendant les grandes vacances. Oh, il ne faisait pas les grands plats mais préparait les entrées, il servait en salle. C'est de là qu'il apprit à parler si bien l'anglais, d'ailleurs.

En parlant de cela, vous rappelez vous cette rentrée, il y a trois ans, quand il vint avec ce sparadrap sur la joue, qui depuis ne le quitta jamais ? Et bien, nous avons enfin eu la réponse à cette énigme ! Monsieur Delane père nous a expliqué, tout en riant d'avoir découvert que son fils jouait les mystérieux à ce sujet, qu'il s'agissait d'une des pires gaffes de Victor. En effet, voulant faire une surprise à son père pour son anniversaire, il décida de lui préparer un magnifique repas. Vous connaissez tous le bon "coup de fourchette" de monsieur Delane donc vous savez qu'il aurait apprécié. Hélas, Victor se trouva vite dépassé par son projet, qui aurait nécessité plusieurs personnes pour être réalisé. Et donc, voulant faire plusieurs choses à la fois, donc découper de la viande, il se loupa. Lamentablement. Son père, heureusement, était revenu à la maison plus tôt que prévu et découvrit son fils en train de se soigner, fort maladroitement, et lui fit des soins rapides avant de l'emmener à l'hôpital. Victor en gardera toujours le souvenir. Une chose reste sur : il obtint ce qu'il voulait en faisant de ce jour un jour mémorable pour son père. Même si ce n'est pas de la manière dont il l'aurait souhaité.

Nous arrivons à la fin de cet article et abordons la triste raison de celui-ci. Certains, comme moi, qui sommes ses amis proches le savent : Victor va nous quitter. Son père a accepté un travail important et très honorifique : être le cuisinier de l'ambassade de France à Londres. Il y a mit quelques conditions, notamment celui d'avoir ses deux mois d'été de congé, afin de nous revenir avec son fils. Victor est en effet un peu obligé de le suivre, étant mineur, en Angleterre. D'après ses dires, il a été accepté dans un petit établissement, l'Indarë Secondary School ou ISS, où il finira son cursus scolaire.

C'est avec une certaine émotion que nous verrons donc notre Victor, notre Totor partir
loin de nous pendant de longs mois et nous espérons qu'il reviendra inchangé, avec des histoires amusantes sur la vie et les coutumes britanniques. Nous organisons une soirée pour célébrer son départ ainsi que celui de son père fin Août et nous invitons tous nos lecteurs à y venir, avec leurs parents, leurs amis, afin de leur témoigner notre amitié.

Nous, l'équipe du Préhistorical News, promettons de garder un œil sur lui et de lui transmettre chaque mois un exemplaire de notre journal, étant donné qu'il est maintenant membre honoraire de l'équipe de production.

Comme toujours, nous vous remercions d'avoir acheté et lu notre mensuel et vous souhaitons à tous de bonnes vacances.