À droite, l'école et ses élèves normaux, comme tout le monde.À gauche, le centre de redressement pour jeunes dangereux.Maintenant réunis, pour le pire.
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Les actions définies et anticipées de chaque personnage dans la totalité de ce RP ont été mûrement réfléchies et consenties par les deux partis.
Je venais de déposer Janna chez sa camarade de classe. Nous étions vendredi, elle était invitée à une soirée pyjama. Au début réticent à l’idée de la laisser dormir ailleurs qu’à la maison, j’avais fini par me faire à l’idée que je ne pourrais pas toujours la garder près de moi. De plus, elle était avec ses copines, elle allait bien s’amuser, renforcer ses liens… Ce serait une bonne chose. C’était ce que je me disais pour me rassurer.
« Arrête de t’inquiéter… tu la récupères demain matin, relax ! »
Facile à dire. Maintenant que je me retrouvais seul au volant de ma voiture, je ne savais pas ce que j’allais faire de ma soirée. Croisant les bras sur la partie supérieure du volant, je soupirai, réfléchis un moment en regardant droit devant moi. Sous la lumière des lampadaires, un chat longeait le trottoir, la queue en l’air, le pas rapide et déterminé.
« Lui au moins il sait où il va, »fit remarquer Ihn sur le ton de la conversation.
Tu me compares à une saleté de félin là ?
« Ouais… j’me fais chier. »
Un silence.
« On va à la salle de sport ? »
Maintenant ?
« On s’en fout, y a pas d’heure pour ça. »
J’hésitai, démarrai la voiture. Après tout, pourquoi pas… Certaines salles fermaient très tard à Londres. D’abord, je rentrai à la maison. Je devais trouver une tenue et un sac pour me rendre à la salle. Une fois fait, je décidai d’y aller à pieds. Même si je n’étais pas encore en survêtement, marcher me permettrait de m’échauffer. En route, j’allumai une cigarette, puis deux… et trois. J’eus du mal à terminer la dernière car une toux me secoua. Il fallait vraiment que j’arrête cette merde, ce n’était pas bon pour moi…
« Ça pue en plus ! »se plaignit Ihn.
Je laissai tomber le mégot par terre, l’écrasai du pied et continuai en réajustant le sac de sport sur mon épaule. Quelques minutes plus tard, je passai devant un bar où l’ambiance avait l’air de battre son plein. En jetant un coup d’œil par la fenêtre, je crus reconnaître d’anciens collègues de l’hôpital, dont Taylor qui avait l’air de bien s’amuser, chaque bras sur la taille de deux demoiselles peu vêtues. Après réflexion, je décidai d’entrer.
- Eh, Meyer !héla le brun visiblement content de me voir.Comment ça va ? - Bien,répondis-je seulement en le rejoignant.Et toi, ça a l’air d’aller,fis-je avec un sourire en coin en désignant ses « copines » d’un geste du menton.
Il éclata de rire.
- Tu fais quoi de beau ? T’es pas avec ta fille ?
Je lui expliquai brièvement l’histoire de la soirée pyjama et mon intention d’aller me défouler un peu à la salle de sport.
- Reste avec nous ! Le sport attendra,s’exclama-t-il joyeusement.Et…
Il me pointa avec sa bouteille de bière à moitié vide.
- Ҫa ne te fera pas de mal, non ?
« Il a bien raison. »
Je n’avais pas besoin d’un avis supplémentaire… Toutefois, j’acceptai de passer la soirée ici. Taylor avait raison, je trouverais un autre jour pour faire du sport. Afin de ne pas rester encombré, je déposai, avec l’autorisation du barman, mon sac derrière le comptoir. Je commandai une bière et allai m’installer avec Taylor. Une demi-heure plus tard, cette espèce d’abruti essayait de faire comprendre à une totale inconnue la façon dont il fallait suturer une plaie ouverte.
- Tu crois vraiment que t’es en train de la séduire avec tes histoires d’infection et de points ?fis-je tandis que la jeune femme riait de manière gênée. - Bah… elle est dans le métier aussi, ça va !fut son seul argument.
Elle devait être nouvelle dans le service car elle me semblait bien jeune.
- Mais t’as raison, j’suis trop cru et pas assez stable pour toi ma belle,ajouta-t-il avant de boire une gorgée de bière.Lui, par contre, c’est un bon parti !
Il me donna une grande tape dans le dos. Étant en train de boire, je faillis recracher ma bière.
- Eh ! M’affiche pas comme ça…prévins-je embarrassé. - Allez Meyer ! Détends-toi,conseilla-t-il en réajustant ses lunettes sur son nez.T’en as besoin, crois-moi.
Je n’en étais pas certain… J’étais en train d’essayer de le convaincre de me laisser tranquille quand quelque chose, ou plutôt quelqu’un, attira mon attention à l’entrée du bar. Mon cœur fit un petit bond quand je reconnus ces longs cheveux noirs, ce visage laiteux et ces yeux nacrés. Elle était vêtue d’un jean et d’une jolie chemise noire, et je remarquai en m’approchant qu’elle était très légèrement maquillée… et que ça lui allait plutôt bien.
- Tu vas où ?demanda Taylor qui était à moitié bourré.
Je ne répondis pas et rejoignis la demoiselle. Elle se fit bousculer par un type qui faisait de grands gestes en discutant.
- Fais gaffe,lui dis-je en attrapant la jeune violoniste par les épaules.Tu vois pas qu’elle passait ?
Il s’excusa et reprit sa conversation.
- Freja ?fis-je en baissant les yeux sur elle.Ça va ? Qu’est-ce que tu viens faire ici ? C’est bondé…
Ce n’était pas un reproche ni une manière de la gronder pour son imprudence. Je voulais seulement savoir ce qui l’avait attirée ici sachant qu’elle aurait du mal à se déplacer à l’intérieur à cause du monde.
J’avais rendez vous avec Léa qui voulait me présenter un garçon en me donnant l’explication qu’il était un bon partie et que lui n’était pas marié. J’avais pesté lorsqu’elle m’avait dit ça parce que j’avais osé lui en parler alors que ce n’était pas une personne avec qui je n’étais pas aussi proche qu’Ellen m’enfin, ce serait l’occasion de sortir me changer les idées et de peut être oublier mon amour à sens unique. Je me vêtis d’un jean’s et d'une chemise noire toute simple et pour une fois je mis du maquillage, rien de trop voyant, mes yeux et ma peau faisait souvent attirer l’attention alors je ne préférais pas que ça le fasse encore plus! Le rendez vous devait avoir lieu à vingt et une heure pile je me demêlais les cheveux tranquillement et pris mes affaires dans mon sac, je devais l’attendre dehors pour ne pas avoir à galérer à l’intérieur du bar. Je sortis de ma maison après avoir appelé un taxi qui arriva assez vite et montais à l’intérieur pour me rendre au point de rendez vous. Il était un peu loin de chez moi mais qu’importe, j’avais besoin de me changer les idées. Je ne ferai pas attention à son ami en manque c’est tout.
Le taxi arriva et j’en descendis tranquillement après avoir payé la course. J’entendais le brouhaha de dehors, c’était vivant et j’aimais ça. Il ne fallait pas croire que parce que j’étais malvoyante je n’aimais pas les bars. Au contraire j’adorais ça! Sortir était un sacré coup de frais pour moi qui travaillais en dehors des concerts. Je dépliais ma canne et faisais attention aux gens jusqu’à arriver à un endroit vide, m’allumant une cigarette pour la fumer doucement avant que Léa et son ami, dont j’avais totalement oublié le prénom, c’est dire à quel point je m’en souciais! Je fumais assez lentement pour ne pas m’en allumer une seconde d’affilé et touchais ma montre. Vingt et une heure quarante neuf. Clairement elle abusait! Je l’appelais et elle me dit à ce moment là qu’elle ne pouvait pas venir, je soupirai et raccrochais un peu énervée. BON, je n’allais pas perdre ma soirée maintenant que j’étais ici tout de même? J’écrasai ma cigarette sous le léger talon de ma botte et me faufilais entre les gens bien que c’était assez difficile et me fis bousculer brutalement par un homme qui gigotait ses bras dans tous les sens. Je grognais, il pouvait pas faire attention ce con? Oui j’étais clairement à cran et c’est pour cette raison que je boirai tant qu’il le faudra. Mais je fus surprise qu’on m’attrape par les épaules et reconnus la voix qui engueulait le type. C’était Meyer… Devais-je être heureuse ou non? Je ne savais clairement pas dans un sens non mais d’un autre j’étais la plus heureuse du monde.
«Coucou Meyer.. Oui ça va ne t’en fais pas… En fait une amie voulait me faire rencontrer quelqu’un mais ils ne sont pas venus donc je vais boire quand même…»Je souris gentiment. «Et toi tu es seul?»
- Coucou Meyer ! Oui ça va, ne t’en fais pas…assura-t-elle.En fait, une amie voulait me faire rencontrer quelqu’un mais ils ne sont pas venus donc je vais boire quand même.
C’était le genre de décision amusante qui faisait son charme. Attends… rencontrer quelqu’un ?
« Qu’est-ce qui te choque ? Elle a le droit non ? »
Tout à fait. Je ne savais pas pourquoi j’avais trouvé ça dépitant sur le coup.
- Et toi, tu es seul ?s’enquit-elle curieuse.
Toujours…
- Oui, Janna fait une soirée pyjama chez une de ses copines,répondis-je en haussant les épaules.Je comptais aller à la salle de sport mais l’appel de la bière a été plus fort.
Je lui montrai ma bouteille presque vide en émettant un rire à demi embarrassé. Il fallait dire que c’était plutôt gênant d’avouer que je préférais boire plutôt que de prendre soin de moi. Surtout que je devais être responsable avec un enfant à charge.
« Bah ça va… T’as bien le droit de décompresser de temps en temps… »
Je me tournai vers Taylor qui m’appelait, reportai mon attention sur Freja.
- J’ai croisé d’anciens collègues de l’hôpital. Tu… tu veux rester avec nous ?proposai-je à tout hasard.
Elle accepta volontiers. Pour l’aider à se frayer un chemin parmi les clients, je posai une main contre son dos et restai près d’elle. Je lui trouvai une chaise, celle de la nouvelle infirmière que Taylor essayait de draguer quelques secondes auparavant. Elle devait avoir fui, me dis-je avec un léger sourire moqueur.
- Je rêve, mais c’est Freja Kristeva !s’exclama-t-il moitié surpris, moitié enchanté.Bonsoir mademoiselle, je m’appelle Owen ! J’savais pas que tu la connaissais,reprit-il à mon attention.
Je ne savais pas non plus qu’il la connaissait. Il n’était pas du genre à aller voir jouer les orchestres. A vrai dire, je ne savais pas grand-chose de lui…
Je souris lorsqu’il m’expliqua que sa petite fille chérie était à une soirée pyjama mais… Encore seul? Pourquoi ne parlait-il jamais de sa femme? Je me posais soudain cette question? Pourquoi je n’en avais pas la moindre idée… La curiosité? Si c’était ça elle était très mal placée. Enfin bref il était là pour s’amuser lui aussi apparemment. Je luis souris chaleureusement alors qu’il mit sa main dans mon dos, ce simple contact, minuscule soit-il, me tira un frisson incontrôlé. L’amour surement.. Mais j’en avais marre de cette situation… Garder un amour à sens unique était bien dur, mais qui sait, je trouverai quelqu’un qui me fera le même effet? Je ne sais pas. Enfin que j’avais accepté avec grand plaisir, passer une soirée en sa compagnie me ferait peut être du bien? Et peut être pourrais-je apprendre à le connaître. Il paraît que l’alcool délie les langues et désinhibe tout, on verra bien!
Il nous guida donc vers une table où visiblement était ses anciens collègues. Ça devait lui faire bizarre de rester avec des anciens collègues et non des collègues de son nouveau travail, non? Mais encore une fois mes pensées passèrent du coq à l’âne, pourquoi sa femme n’était pas là? J’allais lui poser la question mais me mordis la lèvre inférieure, non c’était trop indiscret. J’entendis alors une chaise se tirer et je m’assis dessus tranquillement jusqu’à ce que j’entende quelqu’un qui s’exclama du fait que Meyer me connaissait, assez surpris au ton qu’il avait employé. Il se présenta gentiment et je lui répondis par un large sourire.
«Enchanté Owen, contente que tu me connaisses!» Je me tournais vers Meyer et lui fis un clin d’œil en tirant la langue joyeusement puis je me rendis compte que je n’avais pas commandé, je me relevais avec mon sac. «Désolée Meyer je reviens! Je vais commander un truc à boire, si ça ne te gêne pas.. Après tout je suis là pour ça non?» Je me mis à rire
Elle ponctua sa phrase d’un clin d’œil taquin dans ma direction, en tirant la langue. J’y répondis par un sourire, devinant son faux reproche sur le fait que je ne savais pas qui elle était lors du concert. Le souvenir de cette soirée me revint alors en mémoire et je frissonnai. Celui de l’autre jour au conservatoire aussi. A chaque fois, nous nous quittions de manière bizarre. A chaque fois, j’étais plus perturbé que jamais sur la relation que nous commencions à entretenir. Mais à chaque fois, j’étais quand même content de la revoir, même si je craignais de dire ou faire quelque chose de mal.
« Tu penses à moi quand tu dis ça ou… ? »
Pas forcément.
« Ah. »
Apparemment, je lui avais cloué le bec. Freja se mit soudain debout en prenant son sac.
- Désolée Meyer, je reviens ! Je vais commander un truc à boire, si ça ne te gêne pas… Après tout, je suis là pour ça, non ?
Elle rit.
- Non, ça ne me gêne pas,fis-je en me levant à mon tour.Mais j’y vais à ta place.
Je n’allais pas la laisser s’engouffrer dans cette foule. Plus les minutes s’écoulaient, plus il y avait de monde. Je ne pensais pas que ce bar était si fréquenté.
- Tu veux quoi ?
Elle demanda un Martini Blanc. Taylor, ou plutôt Owen, m’envoya également chercher une bière pour lui. Je me rendis au bar, un peu soucieux du comportement que l’infirmier allait avoir avec la violoniste pendant ma courte absence. Je commandai rapidement, en profitai pour reprendre une bière aussi, réglai les boissons et revins avec. Heureusement, Owen se tenait tranquille et discutait simplement avec Freja.
- Ҫa s’voit pas comme ça mais j’suis quelqu’un de sensible, tu vois,dit-il en posant théâtralement une main contre son cœur. - Sensiblement torché,raillai-je en déposant chaque boisson devant son consommateur.
Je m’assis à côté de Freja.
- Je vois que tu tiens toujours aussi mal l’alcool,commentai-je sur le même ton blagueur. - J’ai pas été coaché à l’allemande, moi,rétorqua-t-il.T’as sûrement une meilleure descente, Herr* Meyer.
Lorsque je me levai je vis l’ombre de Meyer se lever aussi. Visiblement il ne voulait pas que j’y aille seule et préféra que je lui dise ce que je voulais boire. Je lui indiquai que pour moi ce serait un martini blanc et les autres collègues de Meyer passèrent commande eux aussi. Je souris à Meyer puis je le vis partir. Owen se mit à côté de moi et commença à me parler de ma carrière. Mon talent, ma célébrité. Je ris à tout ça, ça me mettait tout de même mal à l’aise qu’on fasse tant d’éloges à mon propos alors que j'étais “normal” si je puis dire. Enfin que j’avais un peu l’impression qu’il me draguait à cause de tout l’alcool qu’il avait dû consommer avant que je n’arrive mais au final je prenais ça à la rigolade. Je vis ensuite l’ombre de sa main se poser sur son cœur. Il jouait à quoi là? Je ne pu m’empêcher de pouffer de rire lorsqu’il m’avoua être quelqu’un de sensible, ce n’était pas l’impression qu’il me donnait et quand Meyer revint je me sentis tout de suite mieux. Ce sentiment ne voudra donc jamais me lâcher…
Il posa les boissons devant nous et je pris directement mon verre pour trinquer et entendre Meyer se foutre de la gueule d’Owen, il y avait de quoi. J’avais dit que l'alcool désinhibait tout, hé bien c’était tout à fait vrai. Une fois que Meyer fut assis à côté de moi je soupirais légèrement de contentement et bu plusieurs gorgées à la fois, je tenais bien l’alcool comparé à Owen qui répliqua à l’autre infirmier qu’il n’avait pas été coaché à l’allemande, je faillis m'étouffer avec mon alcool et une fois celui ci avalé je pris la parole.
«Ça c’est fait! Un partout! Quoi que… Ça vaut bien deux points d’un coup Dis-je en riant.
Freja faillit s’en étouffer. Elle se rattrapa et prit la parole.
- Ҫa, c’est fait ! Un partout ! Quoi que… ça vaut bien deux points d’un coup !
Finalement, j’étais content de ne pas être allé à la salle de sport. Je m’amusais bien plus ici. Owen avait raison, il était temps que je me détende un peu plus et que j’apprenne à apprécier de nouveau les sorties entre amis. Les minutes passèrent. Des minutes plutôt agréables. Nous prîmes la commande d’un plateau de fromages et charcuteries que nous dégustâmes ensemble avec la nouvelle infirmière qui avait décidé de refaire son apparition. Un peu moins saoul après avoir mangé un peu, Owen se mit à relater ses souvenirs de nous à l’hôpital, lors de nos débuts. Il raconta d’abord notre rencontre, sans bien évidemment omettre que j’avais l’air d’un tueur avec ma tête de déterré incapable de sourire. Il se rattrapa néanmoins sur le fait qu’à force de me côtoyer, notamment parce que nous faisions partie de la même équipe, il se rendit vite compte que je n’étais pas si effrayant.
- En plus, on pouvait toujours compter sur lui en cas d’urgence,renchérit-il enthousiaste.J’ai jamais vu un type aussi rapide pour intuber un patient en train de s’étouffer.
Je souris en baissant les yeux sur ma bière, gêné de recevoir ces compliments. Comme nos verres étaient quasiment vides, je me levai à nouveau pour aller commander trois nouvelles boissons.
- Il était aussi rapide pour aller se cacher dans les réserves et batifoler avec Mar…
Je me jetai sur lui pour plaquer ma main sur sa bouche.
- C’est bon, pas besoin d’aller dans les détails !fis-je rouge de honte.
Il repoussa ma main en riant bêtement.
- Ouais, désolé… j’vais trop loin. N’empêche que pour quelqu’un qui embaumait les morts, t’es plutôt doué pour prendre soin des vivants !
Je levai les yeux au ciel avec un sourire toujours aussi embarrassé, puis m’éclipsai. Owen était sympa mais il parlait beaucoup trop, surtout quand il buvait. Avant d’aller chercher les boissons, je fis un tour rapide aux toilettes, croisai un type pas commode qui était complètement torché. En passant près de moi, il me bouscula à moitié.
- Eh, dégage du passage toi !protesta-t-il sans arriver à me regarder en face tellement il tanguait.
Je ne dis rien. Face à ce genre de personne, ce n’était pas la peine.
« Ouais ben moi je lui aurais démonté la tête à cette espèce de… »
Oui oui… mais là c’était moi qui gérais. Je me rendis ensuite au bar pour demander la prochaine tournée.
Nous rions tous les trois avec entrain. On passait réellement une bonne soirée et le plateau de charcuterie et fromage fut très bien accueilli. On parlait d’un peu tout et rien puis du métier qu’ils exerçaient. Comme quoi Meyer savait très bien s’occuper des vivants aussi, je souris puis il mentionna sûrement la femme de Meyer, je connaissais à présent un morceau de son nom mais il fut coupé par la main de l’allemand. Je rigolai et bu la fin de mon verre cul sec. Meyer en profita donc pour aller nous rechercher à boire. J'avais envie de boire. J’attendais donc patiemment jusqu’à ce que Owen m’annonce que son infirmière venait de revenir et qu’elle devait l'ausculter concluant “Il ne faudrait pas que je sois malade!” Je me mis à rire, il était vraiment sympa en fait, j’espérais bien garder le contact avec lui!
Puis les autres anciens collègues de Meyer était à l’écart donc je me retrouvais seule à attendre comme une idiote sans rien à boire. Jusqu’à ce qu’une armoire à glace, j’en conclu à sa stature, vienne s’asseoir à côté de moi.
-Coucou
«Bonsoir tu es l’un des anciens collègues de Meyer?»
Je ne vis pas son sourire qui en disait clairement long sur ses intentions puis nous commencions à parler tranquillement, plutôt gentil bien qu’imbibé par l’alcool, il sentait fort et ça me dégoûtait un peu mais cela ne me dérangeait pas de parler avec lui. Il me proposa un peu de son whisky mais je fis une grimace. Je n’aimais pas cet alcool tout comme je n’aimais pas échanger mes verres dans des bars même s’ils n’étaient pas bondés, je savais que certaines personnes ne se gênaient pas pour mettre de la drogue dedans. Visiblement il ne fut pas très content et claqua son verre sur la table. Il commença ensuite à remonter sa main sur ma cuisse ce qui me déplaisait fortement et il m’attrapa la main pour me rapprocher de lui et m’embrasser. J’écarquillai les yeux et lui mis une gifle qui claqua bien fort. Et de là il me choppa par le bras et me força à me lever pour aller je ne sais où, avec mon handicap je ne voyais rien et il était totalement hors de mon champs de vision.
C’est là que je vis passer le type bourré et malpoli des toilettes. Il n’avait toujours pas l’air content. D’une main, il poussait les gens pour aller vers la sortie et de l’autre, il tenait fermement le poignet d’une demoiselle qui n’avait pas du tout envie de le suivre.
« Attends mais… »
C’était Freja. Je buguai pendant quelques secondes, le temps qu’ils franchissent la porte du bar pour aller dehors. Puis je réagis enfin et partis à leur poursuite. Sur le trottoir, la violoniste tirait sur son poignet pour tenter de se dégager et de faire ralentir l’autre mais rien à faire, il semblait déterminé à l’emmener avec lui. Ҫa ne risquait pas.
- Eh, Arschloch*,fis-je en allant l’attraper par l’épaule pour le retourner.
Mon poing partit dans sa figure avant même qu’il ait pu dire quelque chose. La violence du coup lui fit lâcher Freja et il vacilla, mais ne tomba pas. Aussitôt, les clients qui discutaient joyeusement autour de nous se mirent à brailler, visiblement réjouis d’assister à une bagarre.
- Il se passe quoi ici ?entendis-je à ma gauche.
Owen revenait de je ne savais où, les lunettes de travers et les cheveux dans tous les sens. En voyant Freja assise par terre, sous le choc, il se précipita et l’aida à se lever en lui demandant si elle allait bien. L’autre débile me provoquait, retenu par deux de ses collègues qui avaient un peu de mal à le contenir. Un cercle se forma très vite autour de nous.
« Oh oui ! On va se battre ! »se réjouit Ihn que je sentais trépigner d’impatience.
J’avais troqué la salle de sport pour de la bière mais apparemment, j’allais avoir mon petit instant sportif. Parfait ! Un sourire incontrôlé naquit au coin de mes lèvres. Oui, au fond, j’étais plutôt excité par la tournure que prenait la situation. Cela faisait bien longtemps que je ne m’étais pas amusé de cette façon…
- Ҫa te fait rire, enfoiré ?se vexa mon adversaire, rouge de colère. - Meyer,intervint Owen.J’sais qu’il est bourré mais quand même…
Comment ça, « quand même » ? Parce que ce type était un poil plus tanké que moi, je n’avais aucune chance ? Il allait voir… Décidé, je descendis la fermeture éclair de mon sweat, le retirai et le balançai au visage d’Owen.
- O… OK…fit-il en le récupérant, à court d’argument.Bon ben… Je mise sur Meyer !s’écria-t-il soudain à l’attention de la foule qui jacassa de plus belle.
Il secoua son poing dans ma direction.
- Vas-y, défonce-le !
Il ne fallait pas me le dire deux fois. Mais je laissai d’abord l’autre se dépêtrer tout seul avec ses collègues. Il y parvint et se jeta immédiatement sur moi. La foule se mit à nous encourager, ce qui ne manqua pas de me motiver. J’esquivai la première attaque, puis les suivantes. Je n’avais pas envie de riposter tout de suite. Je voulais qu’il s’énerve et perde ses moyens, c’était plus amusant. Ce fut plutôt rapide étant donné qu’il tenait à peine debout. L’adrénaline lui donnait un peu plus d’assurance et de lucidité, je fus presque surpris par l’un de ses coups que je faillis ne pas pouvoir éviter.
« Allez, remue-toi, ça devient chiant là ! »
Oui chef. Je serrai les poings, fis trois pas pour m’approcher de lui. Un uppercut dans l’estomac pour le déstabiliser, un deuxième pour la route, une droite. Puis je le saisis par l’arrière du crâne et attirai sa tête vers le sol pour lui asséner un coup de genou en pleine face. Il se redressa et s’effondra en arrière, complètement assommé. La foule poussa des cris de déception. C’était allé bien trop vite. C’est pourquoi les deux collègues de mon adversaire prirent la relève et me firent face.
« Là on va rigoler. »
Ils n’étaient pas totalement sobres mais ils étaient deux.
« Parce que tu crois que ça va nous arrêter ? »
Pas du tout. Un nouveau sourire accroché aux lèvres, je m’élançai. Cette fois, je reçus des coups mais qu’importait. Je m’amusais comme un fou ! Ils n’arrivaient jamais à m’attaquer en même temps car il y en avait toujours un par terre en train de se tordre de douleur. A mon avis, le plus grand des deux allait se souvenir longtemps de cette altercation : je lui cassai le nez en lui donnant un coup de coude bien placé. Il mit du temps à s’en relever, tandis que j’envoyais son collègue par terre en le faisant passer par-dessus mon épaule. Je ne sus combien de temps s’écoula jusqu’à ce que je mette les deux types KO. En tout cas, je m’étais bien défoulé. Quelques personnes allèrent aider mes trois adversaires à se relever, ils partirent sans demander leur reste.
- Bordel, Meyer, c’était… c’était un truc de malade !s’exclama Owen en me rejoignant.
Il m’applaudit. Il claqua ensuite sa main dans la mienne et nous échangeâmes un sourire.
- Ils l’ont bien mérité !rit-il en me rendant mon sweat.Bon, par contre… tu devrais te soigner.
D’un doigt, il pointa mon arcade ouverte et le coin de ma lèvre en sang.
Je ne savais vraiment pas quoi faire, il avait bien plus de force que moi et personne ne faisait rien.. Ils étaient aveugle eux aussi? Des larmes coulaient le long de mes joues. Qu’allait-il se passer? Je voulais que quelqu’un du groupe vienne, Owen.. Meyer? Peut-être m’avait-il vu du bar? Je me posais la question mais cet homme me faisait mal. J’avais beau tirer sur mon poignet et sa main, impossible de m’en défaire. Nous n’étions déjà plus dans le bar, nous venions de sortir de l’enceinte de celui-ci. Je pleurais un peu plus en lui demandant de me lâcher mais il n’écoutait pas. Où voulait-il m’emmener au juste? J’entendis alors un juron en allemand et reconnut la voix de Meyer. J’étais soulagée qu’il m’ait vu mais le problème était là, je sentis que l’homme m’avait lâché parce que j’avais entendu le bruit d’un poing reçu au visage. Je me sentis alors tomber et Owen se dépêcha de venir me voir. J’étais sur les fesses et je n’arrivais pas à dire grand chose, j’avais eu réellement peur et là, j’entendais le bruit des gens hurler contre ceux qui se battaient, sûrement l’homme et Meyer concluais-je. Il y avait un vacarme monstre, pourquoi les gens aimaient tellement les bagarres? C’était idiot…J’entendis des bruit de bagarre pendant au moins une bonne dizaine de minutes peut être? Je n’en savais rien mais lorsque Owen salua la performance de Meyer je me relevais et grognais.
«Owen pourquoi tu l’encourages?» Je secouais mes mains un peu égratignées par le trottoir. «Bon, vu qu’on doit te soigner on le fait et on fait quoi ensuite? Le patron nous laissera pas rentrer de nouveau… Et j’ai besoin de boire après tout ça….» Oui j’en avais encore plus besoin depuis cette bagarre, chose conne hein?
- Owen, pourquoi tu l’encourages ?demanda Freja apparemment agacée.
Parce que c’était motivant et que j’adorais me battre.
« Au moins c’est clair. »
Je soupirai. Oui, c’était dit, ou plutôt pensé. Moi qui croyais ne plus devoir participer à des bagarres depuis ma rencontre avec Mary, et surtout depuis la naissance de Janna – parce que j’étais un adulte et qu’il fallait quand même se calmer à un moment donné – voilà que je recommençais, en y prenant du plaisir en plus !
« Il n’y a pas qu’à moi que ça manque, »fit remarquer Ihn satisfait.
Je me sentais un peu honteux d’en être arrivé là. Comme quoi, je n’avais pas tant changé que ça… Après, tant que Janna ne me voyait pas me battre, je me disais que ce n’était pas si grave. A condition d’en ressortir indemne.
- Bon, on doit te soigner et on fait quoi ensuite ?reprit Freja tendue.Le patron nous laissera pas rentrer de nouveau… Et j’ai besoin de boire après tout ça…
Je ne savais pas dire si elle était en colère contre moi ou si toute cette action l’avait seulement stressée. En tout cas, je n’avais pas la réponse à sa question. Et moi aussi, j’avais bien besoin de me rafraîchir le gosier.
- J’vous offre un verre à la maison,proposa Owen en nous faisant signe de le suivre.
Pourquoi pas ? Freja semblait d’accord aussi. D’abord, j’allai récupérer mon sac de sport à l’intérieur. Le barman m’accorda un regard suspicieux. Pour faire bonne figure, j’allai m’excuser, promis que ça ne se reproduirait plus. Il répondit par un simple signe de tête et me laissa filer. A mon avis, j’éviterais de revenir. Mieux valait faire profil bas pendant un moment. L’infirmier n’habitait pas très loin. Son appartement était au deuxième étage d’un petit immeuble d’aspect correct, plutôt bien entretenu à l’intérieur et sécurisé à l’entrée par une grille à ouvrir avec un code. Il nous fit entrer chez lui. C’était un endroit moderne plutôt bien agencé, dans les tons rouges, blanc et noir.
- Sympa ton appart,commentai-je en entrant dans le salon. - Merci, je t’ai jamais invité ? - Faut croire que non.
Il haussa les épaules et nous fit visiter. C’était plus petit que chez moi mais lui, il vivait seul. La cuisine donnait sur le salon, les deux pièces séparées par un îlot central éclairé par un lustre de style industriel.
- Je vais chercher de quoi te soigner,dit Owen en s’éloignant vers la salle de bain.Et installez-vous où vous voulez !
Je m’assis sur le canapé. Freja me rejoignit bientôt après avoir inspecté la déco. Owen revint avec un petit miroir, du coton, du désinfectant et des pansements.
- Tiens, je te laisse faire, je nous trouve à boire.
Je posai le miroir sur la table basse, commençai par nettoyer les plaies. Je n’avais pas grand-chose à part l’arcade et le coin de la lèvre légèrement ouvertes, ainsi que de petites égratignures sur les mains. L’infirmier ramena trois grands verres, des bouteilles de bière, du rhum ambré et un soda. Il repartit à la cuisine et je l’entendis fouiller dans les paquets de chips et autres biscuits apéritifs. Je profitai qu’il fut un peu éloigné pour prendre la parole, à voix basse.
- Désolé pour… la tournure qu’ont pris les choses. J’ai pas pu m’en empêcher.
Les garçons avaient clairement compris que je n’avais pas aimé leur attitude, même si Meyer voulait m’aider je ne voulais pas qu’il en arrive à se battre pour moi. Qu’il se batte pour sa femme j’aurais compris mais là… Bref Owen nous invita alors chez lui pour continuer de boire et je lui adressai un sourire comme pour dire que tout allait mieux. On prit nos affaires et partîmes en direction de chez Owen sur le chemin je m’allumais une cigarette et crachais la fumée lentement comme pour me détendre en balançant ma canne de gauche à droite bien que j’étais entre les deux hommes pour ne pas que je tombe. Nous arrivâmes bien vite chez l’ami de Meyer et pénétrâmes chez lui et alors que Meyer et Owen parlaient de la déco je m'appropriais les lieux pour ne pas tomber. Une fois cela fait je m’imaginais bien à quoi l’espace ressemblait, il était plutôt pratique de circuler pour un malvoyant, ce que je fis remarquer à Owen avec un petit rire. Je m’assis ensuite sur le canapé près de Meyer.
Owen parti ensuite dans la salle de bain pour prendre un miroir et de quoi le soigner. J’étais assez proche de lui pour le voir galérer avec les pansements. Je lui pris donc de ses mains et l’ouvrais pour me rapprocher de lui. Lorsque le collègue de Meyer revint avec des boissons j’attendis qu’il les pose et qu’il reparte.
«Merci!» Je lui fit un nouveau sourire et mis le pansement sur l’arcade de Meyer. Je voyais flou mais j’étais assez proche pour voir la blessure. Il s’excusa pour la bagarre et je soupirais. «Tu m’as fait peur… Ne refais plus ça s’il te plaît…» Une fois le pansement posé je m’éloignais de lui. Je m’étais rendu compte que j’étais bien trop près et cela m’avais fait un drôle d’effet.
Je touchais la table basse puis les bouteilles d’alcool, de la bière et du rhum à en juger par la forme de la bouteille, je me permis de l’ouvrir pour sentir l'elixire
«Tu me prends par les sentiments avec du rhum! Ambré en plus de ça… J’adore!» Rigolais-je. «Bon on va pouvoir s’amuser au calme…»
Une fois les plaies nettoyées, je les désinfectai et pris les pansements. Mais en plus d’être minuscules, ils collaient aux doigts, je n’arrivais pas à les séparer. Une main passa alors devant mes yeux pour s’emparer de la boîte. Freja s’occupa d’en isoler un. Se rapprochant de moi, elle le posa elle-même sur mon arcade, très minutieusement. Je ne bougeai pas, trop perturbé par cette soudaine proximité. J’en retenais même mon souffle. Je ne respirai normalement que lorsqu’elle recula. Elle poussa un petit soupir.
- Tu m’as fait peur,répondit-elle sur le même ton.Ne refais plus ça, s’il te plaît.
Je ne pouvais pas le garantir… Alors je ne dis rien et ramassai le matériel. J’allai jeter les cotons usagés dans la poubelle de la cuisine, posai le reste sur le meuble du couloir en remerciant Owen.
- Tu me prends par les sentiments avec du rhum !fit remarquer Freja qui avait la bouteille dans les mains.
Le bouchon retiré, elle en humait le parfum.
- Ambré en plus de ça… j’adore !
Elle rit, ajouta que nous allions pouvoir nous amuser au calme. Oui, au moins ici, personne ne risquait de la kidnapper… Owen vint s’installer dans le fauteuil près de nous en posant quelques biscuits apéritifs sur la table basse. Puis il sortit son téléphone portable ainsi qu’une enceinte Bluetooth. Il avait raison, un peu de musique de fond mettrait un peu d’ambiance. Comme j’avais bien compris que Freja préférait le rhum, je lui servis un verre. Je choisis une bière, Owen me suivit en décapsulant les deux bouteilles.
- Allez on trinque !fit-il enjoué.
Il leva sa bouteille, nous l’imitâmes.
- A… euh…
Pas très inspiré le type.
- A la santé de nous tous ! C’est déjà pas mal.
Nous rîmes tous d’une même voix, trinquâmes et bûmes chacun une gorgée. Pendant quelques minutes, Owen nous raconta ses mésaventures à l’hôpital. Puis il claqua des mains et dit :
- Bon, c’est pas l’tout mais si on faisait un jeu à boire ? Sinon je vais finir par vous endormir avec mes histoires.
Freja accueillit l’idée avec joie, ce qui me fit sourire. Owen vérifia que tout le monde avait de quoi boire et proposa de jouer à « Je n’ai jamais ». Je connaissais mais n’y avais pas beaucoup joué.
- Allez je lance les hostilités !dit-il avec entrain.
Je craignais le pire avec lui… J’espérais qu’il ait compris tout à l’heure que je ne voulais pas évoquer Mary.
- Je n’ai jamais… couché avec une étrangère. - Ah ouais ! Tu commences fort,commentai-je en attrapant ma bouteille de bière pour boire une gorgée.
Il me regarda avec des yeux ronds.
- Ben quoi ?fis-je innocemment.J’te rappelle que je suis né à Berlin et que j’ai vécu en France aussi. - Oula ! Alors y en a pas qu’une à ce que je comprends !
Nous étions tous bien installés avec de la musique en fond et Owen nous servit, un shot de rhum ambré pour moi et de la bière pour eux. Je me mis à rire.
«À croire que vous êtes des chochotes comparés à moi! Je tire la langue et nous trinquons à… Nous. En soit c’était déjà pas mal. Je bus mon premier shot lorsqu’ils burent un peu de leur bière. Je me resservi en ricanant. « Je pense que je vais devoir te payer une autre bouteille Owen…
Il nous raconta ensuite ses anecdotes en temps qu’infirmier, tout n’était pas rose mais il fallait s’y attendre non? Enfin qu’au bout de quelques minutes il proposa de faire un jeu à boire le “je n’ai jamais”, j’accueillai avec grand plaisir cette idée et demandais si je pouvais fumer. La réponse fut oui et je sortis mon paquet et mon briquet de ma poche, Owen m’apportant un cendrier, j’allumai ma cigarette. Puis il lança les “hostilités” comme il le dit.
Je vis Meyer boire à la suite de la question d’Owen, j’espérais qu’il ne parlerait pas trop de cul parce que… J’étais totalement novice… Vierge quoi… J’ouvrais ensuite la bouche pour parler
«À moi! Je n’ai jamais bu assez pour en arriver à ne pas reconnaître où j’étais en me levant»
Sur ce je bus tranquillement un peu de ma boisson, l’air innocent en fumant doucement. Il me regardèrent.
«Bah quoi j’ai envie de boire moi! J’avais prévenu!»
Freja demanda à Owen si elle pouvait fumer à l’intérieur. Il accepta, j’en profitai pour dégainer mes cigarettes aussi.
- A moi !se manifesta la jeune violoniste visiblement motivée.Je n’ai jamais bu assez pour en arriver à ne pas reconnaître où j’étais en me levant.
Elle but immédiatement, se défendit sur le fait qu’elle avait envie de consommer.
- J’avais prévenu !
Nouveaux rires. Owen but une gorgée de sa bière, moi non.
- Tiens, ça m’étonne même pas de toi,déclarai-je en le regardant reposer sa bouteille.
Il ricana et dit :
- Les soirées étudiantes en médecine, ça pardonne pas.
Je lui proposai une cigarette, il en prit une et je la lui allumai. L’appartement ressemblerait bientôt à un aquarium si nous fumions tous les trois toute la soirée. Dans un élan de bon sens, l’infirmier alla ouvrir une fenêtre. Il faisait frais à l’extérieur mais heureusement, aucun courant d’air ne s’engouffrait dans la pièce. Cela permettrait d’aérer un peu. En plus, il commençait à faire chaud… Comme c’était à moi de jouer, je réfléchis quelques secondes, le temps de tirer un peu sur mon bâtonnet de tabac.
- Putain ça arrache ton truc !fit Owen avant de se mettre à tousser.
Ça ne l’empêcha cependant pas d’aspirer une nouvelle bouffée de tabac.
- Ah, ça va après. Mais la première… ouah ! J’m’y attendais pas !
Je soufflai par le nez, un sourire en coin.
- Je n’ai jamais joué d’un instrument de musique. C’est cadeau, Fräulein*,raillai-je en buvant.
Elle rit et but aussi, évidemment. Owen ne toucha pas à sa bouteille.
- Je n’ai jamais…
A mon avis, il allait encore parler de cul.
- … fait l’amour sur mon lieu de travail. Ҫa c’est pour toi,dit-il en me pointant d’un doigt moqueur. - Fatzke*,fis-je en attrapant ma bouteille.On a pas eu le temps de terminer en plus…marmonnai-je en me sentant rougir.
Je me réfugiai dans ma nouvelle gorgée de bière. Owen but aussi en m’adressant un clin d’œil complice.
___________________________ *Fräulein : Mademoiselle *Fatzke : Petit con
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