Adeline Swindell

Un cri retentit. Un cri aigu, un cri profond. Un cri de douleur pure.

Dans un grand garage, derrière un pick up vert foncé et tout cabossé, se tenait une femme à la forte carrure et à l'apparence bourrue. Elle devait avoir la cinquantaine, les cheveux gris, était vêtue d'un bleu de travail et portait dans ses bras en enfant aux cheveux aussi longs que blonds. Il avait le bras ensanglanté et du sang partout sur ses vêtements. C'était lui qui criait fort, de toutes ses forces. Derrière on pouvait distinguer une broyeuse à bois à l'arrêt, ensanglantée elle aussi. Face au trou qui servait à déverser les copeaux il y avait un mur recouvert de sang lui aussi.

Un accident violent, une maladresse de trop. Cela coûta à la toute jeune Adeline sa main droite. Littéralement déchiquetée en quelques secondes à peine. Elle avait tout juste dix ans et bien que sa mère l'emmena immédiatement aux urgences, au bout de son bras il n'y avait déjà plus rien à sauver.

Sa passion pour la mécanique et son imprudence catastrophique ne l'arrêtèrent pas pour autant. Bien au contraire. Avec sa mère mécano pour véhicules de prestiges, elles s'attelèrent à construire une prothèse mécanique pour remplacer le membre perdu. Ça n'était ni le premier, ni le dernier des accidents qui ponctuèrent sa vie. Bon peut être le plus dévastateur, cela je vous l'accorde.

Née de Lydia Swindell, une mère poule et de Nathanael Chesney, un père absent. Pas mauvais, juste absent. Adeline était une enfant agitée, curieuse et pleine de fougue. Dans son enfance on l'a prit souvent pour un garçon.


L'incident lui fit prendre un peu conscience de sa mortalité et elle commença à chercher ce qui pouvait bien l'intéresser dans la vie et comment elle pourrait apporter sa pierre à l'édifice. Chercher à comment être elle même, sans concession. Elle se découvrit des attirances pour les vieilleries (principalement mécaniques obviously), pour la musique electro-swing, pour le rose, les vinyles, les tatouages. Elle se fit quelques amies, Ophélia une disquaire et Coriolis une tatoueuse qui devint un peu son mentor pendant quelques années avant de se suicider, histoire d'assombrir une seconde fois le tableau. En son honneur elle donna son nom à une araignée mécanique de sa conception qui lui tient compagnie depuis.

Niveau étude, ses prédispositions pour la mécanique et la physique appliquée la distingua très tôt des autres élèves. De quoi la diriger naturellement vers des filières spécifiques et donc… à Indarë comme gifted. Évidemment elle a aussi ses faiblesses, les sciences de la vie lui sont totalement incompréhensibles et les matières littéraires lui passent au dessus de la tête.

Voilà pour une version que j'ai essayé de garder courte.
Peut être que je laisserais Adeline conter son histoire la prochaine fois, mais attention, elle est plus bavarde que moi !