On va leur apprendre le respect ! [Feat Damon]

Alors…Honnêtement…je n’ai pas l’intention de m’expliquer. Tout simplement parce qu’il l’a cherché. Mais c’est surtout que je ne pensais pas que j’allais me faire prendre. Tss. Pas de bol. Quand on dit non, c’est non. Il n’y a pas de sens caché ! Les mecs sont vraiment cons. Complètement à la ramasse… Quand on leur faire des signes, ils ne les comprennent pas. Et quand on leur en fait pas, ils en comprennent… Complètement gogoles, vous voyez ? Enfin, la situation est extrêmement simple. Il m’a cassé les burnes, alors que lui ai brisé les siennes. Œil pour œil, dent pour dent comme on dit.

Franchement, parfois j’en ai vraiment marre de me faire aborder… il faudrait que je me mette un post-it avec écrit « lesbienne » sur le front pour qu’ils me laissent tranquille ou quoi ? Cette confiance en eux inexpliquée qu’ils peuvent avoir parfois… Je déteste les hommes, et je n’ai aucunement envie de parler à l’un d’eux. Enfin…si vous voulez savoir comment ça s’est passé, c’est très simple.

J’étais tranquillement à me balader dans le campus vu que j’avais une heure de pause. J’étais bien alors je me suis posée sur un banc pour me détendre et écouter de la musique. Et là, il y a un type qui a cru bon de me déranger pour me dire des conneries. Il a commencé à me dire des compliments totalement superficiels, et quand je lui ai fait signe que je n’étais pas intéressée, il a insisté. Chose à ne surtout pas faire. Je me suis levée et je lui ai mis un coup de pied bien placé. Si c’est un peu extrême ? Peut-être, mais il n’y a que ça qu’ils comprennent. Le souci, c’est qu’un surveillant passait par là…et m’a vu.

Alors maintenant, je me retrouve dans le bureau du CPE, avec un mec qui se tient les couilles d’un côté, et un surveillant pas content de l’autre… Je pousse un soupir. Et bientôt, un autre homme va entrer dans le bureau… monde de mecs de merde… il n’y a pas une femme employée dans cette école pourrie ? C’est vachement sexiste ça ! J’espère que ce n’est pas vraiment le cas parce que sinon c’est chaud ! Enfoncée dans mon siège, les bras croisés, je me renfrogne alors que l’autre « adulte » me fait la leçon. Je n’en ai rien à foutre qu’il ait mal aux couilles ! S’il m’avait respectée, il ne serait pas dans cette situation ! Et moi non plus…

Le CPE rentre et l’autre type lui lance un regard de pitié. J’hausse un sourcil en le regardant. Sérieusement ? C’est ça ta technique pour l’avoir dans ta poche ? Je détourne le regard et soupire. Les sièges sont plutôt confortables ici. Ça me permet de m’enfoncer encore plus pendant que le surveillant déblatère que c’est « inacceptaaaaable », que je devrais montrer du « respeeeeeeect », et bla bla bla et bla bla bla ! Je le redis, s’il m’avait respecté, on ne serait pas là ! Alors on en parle du respect et du consentement ? Tss. Ils sont insupportables. Bande de macho. Il continue alors que ça se voit que le CPE l’écoute pas.

- Attendez-moi dehors s'il vous plaît. Je vais m'entretenir avec ces deux jeunes gens.

Ouah ! Comment il l’a coupé ! Je souris en coin et m’empêche de rire alors que j’observe le surveillant sortir de la pièce avec un sourire satisfait. Perso, j’aurais pas aimé. Mais c’est lui le chef ! C’est lui qui décide~ Je me réinstalle dans mon siège et m’appuie à l’accoudoir, la tête dans ma main. Qu’est-ce qu’il va se passer maintenant ? Je ne regrette absolument pas ce que j’ai fait. C’était de la défense contre harcèlement ! Et s’il ne le reconnait pas ! Alors je me plaindrais à la directrice !

- Bryan ce n'est pas la première fois que je te reçois ici pour une histoire qui concerne une fille...

Oooh c’est bon à savoir ça~ Un point de plus dans ma poche ! Il baisse les yeux et je suis satisfaite par la tournure que prend les choses. Pauv’ type. Ça t’apprendra. Je pousse un soupir et regarde par la fenêtre. Pourquoi je suis là… ?

- Lova quant à toi... On n'a jamais eu de soucis avec toi. Je suis surpris de te voir si violente même si Bryan à sûrement mérité son sort.

Je pose mon regard sur le CPE et ne dit rien. Tu viens de dire toi-même la raison de ma violence. Le coup de pied dans les couilles, c’est mon seul atout. Alors normal qu’on pense que je ne suis pas violente ! Surtout avec ce corps. Il faut bien que je me défende alors je ne vois pas où et le problème. Je détourne le regard.

- Cette fille est cinglée ! M'sieur sérieux je...

Je le fusille du regard. Cinglée ? Tu veux mourir ?!

- Tu viens de te prendre une heure de colle. On ne crie pas sur les gens comme ça. Maintenant retourne avec le surveillant je vais parler avec Lova.

J’hausse un sourcil aux paroles du CPE, surprise et aspire mes lèvres dans une tête de poisson pour me moquer de « Bryan ». Je vais te donner une raison de croire que je suis cinglée ! Abruti ! Il me lance un regard haineux et je détourne le regard, faussement outrée. Quelle violence ! Il sort de la salle et me voilà seul avec l’adulte. Super…

- Bien Lova... Souhaites-tu parler de ce qu'il s'est passé ?
- Vous êtes spécialité psychologue, c’est ça ? Parce que ça ressemble pas mal à un entretien quotidien, là.

S’il croit que je vais me confier à un mec, il se met les deux doigts dans l’œil. Il a toutes les infos pour comprendre ce qu’il s’est passé par lui-même, il peut bien deviner seul. Je détourne le regard et croise mes bras sur ma poitrine.

Je déteste qu’on pense que je suis faible et que j’ai besoin d’aide. Parce que ce n’est pas le cas. Je me débrouille très bien toute seule ! Alors quand il me demande si je veux en parler, je me moque un peu. Qu’est-ce que ça lui apporterait de le savoir ? Ce n’est pas nouveau que les mecs sont des cons qui ne respectent absolument pas l’avis des femmes. Le monde a toujours été ainsi, non ? Donc il sait très bien ce qu’il s’est passé. Et je trouve même qu’une heure de colle ne suffit absolument pas pour qu’il comprenne que ce qu’il a fait est mal.
Alors j’envoie le CPE bouler, et il reste de marbre. De même pour moi. Je croise les bras, détournant le regard alors qu’il prend calmement la parole.

- Je ne suis pas psychologue, mais je suis là pour aider les étudiants qui en ressentent le besoin. Si pour toi ce n'est pas le cas, comme tu peux le voir, la porte est ouverte et tu es libre de sortir.

Sérieux ? Je lui jette un coup d’œil, essayant de comprendre où il veut en venir. Genre… Il ne va pas me punir ? Je vais m’en sortir comme ça ? Cool ! C’est quand même surprenant ? Habituellement, les femmes prennent bien plus cher, bien qu’elles soient victimes. Je plisse les yeux, cherchant la faille à toute cette histoire.

- Néanmoins, l’incident qui a eu lieu était une première pour toi, c'est pour ça que tu n'es pas sanctionnée. Sache que si tu reviens ici pour des faits de violence, je serais dans l'obligation de te coller et peu importe les raisons de tes actes. Il y a suffisamment de surveillants et de professeurs dans cette école pour que tu les avertisses quand un garçon te harcèle de la sorte. Sommes-nous d'accord ?

Et voilà. Je me disais bien. Je pousse un soupir et m’enfonce dans la chaise. Ça me fatigue. Comment je pourrais faire confiance aux surveillants et professeurs quand ceux-ci ne bougent pas le petit doigt quand ils voient une fille se faire harceler ?
Le nombre de fois où je les ai entendu dire que ce sont des jeux enfantins… Qu’il n’y a pas d’arrière-pensée, que ce n’est pas grave. Changez ça, et peut-être qu’alors je demanderais de l’aide et ne frapperait pas.

- Je le ferais quand je me sentirais protégée par les professeurs et surveillants. Mais ce n’est pas le cas. Alors je me débrouille seule. Et malheureusement, il n’y a que la violence que les gamins de cet âge comprennent.

Je le fixe, alors qu’il reste inexpressif, et je joue le même jeu. C’est un peu comme une bataille de regard. Mais c’est celui qui s’énerve qui a perdu. Alors je garde mon sang-froid, montrant que moi aussi, je peux être mature, et que je ne suis pas une gamine. J’assume tous mes actes, et je ne regrette pas d’avoir donné un coup de pied. Si la situation se répétait, je le referais sans hésiter.

- Bien, Lova tu peux y aller, je crois qu'on a fait le tour. Bryan est collé et je doute qu'il recommence, si c'est le cas, n’hésite pas à en parler à un membre du personnel et je me chargerais de tout ça.

Il fait un petit sourire et je détourne le regard. Juste une heure de colle hein… Il me déçoit. Mais ce n’est pas étonnant. Il protège son pote~ Solidarité masculine au-delà du respect et du bon sens. Mais cette situation m’énerve tellement que je ne peux pas me résoudre à quitter le bureau. Il recommencera. Peut-être pas avec moi. Mais ce Bryan en attaquera d’autres. C’est certain.

- Si vous voulez vraiment que cette heure de colle soit utile, faites-lui un cours particulier sur le respect et le consentement. Parce qu’il a l’air de ne pas avoir cette notion dans le cerveau.

Je me lève et récupère mes affaires.

- Je préfère vous prévenir maintenant mais… je risque de repasser par votre bureau. Je ne regrette pas mon acte, et si un porc comme lui m’approche encore sans avoir de respect pour mon consentement, mon premier réflexe sera de me défendre. Pas d’appeler à l’aide.