À droite, l'école et ses élèves normaux, comme tout le monde.À gauche, le centre de redressement pour jeunes dangereux.Maintenant réunis, pour le pire.
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Famille : Trois enfants : Zack et Scarlett (05/17) et Aydan (09/20)
Situation amoureuse : Mariée à Erik Vint Svent
Personnage sur l'avatar : C.C. de Code Geass
Doubles comptes : Alix, Roxanna, Jesse, Nick/Ellia, Chelsea
Jeu 1 Nov - 23:43
Martel Vint Svent
/!\ Ce rp a été à l'origine posté sur le forum Hoshi No Musu dans le cadre du passé de Yuri Walker et de Nick & Ellia Ballentine. Etant donné que leur section rp n'est pas visible aux invités et que nos persos ont été transférés depuis leur forum, nous transférons les rps ici pour conserver l'évolution de nos personnages. Tous ces rps ont eu lieu au Japon avant l'arrivé de Nick, Ellia et Yuri en Angleterre. /!\
Le fait que Ellia puisse être dévastée par ma mort n’était pas une idée facile à admettre. Ou, plus exactement, je n’en comprenais pas la raison. Pourquoi le serait-elle. Ce n’était pas comme si nous nous connaissions réellement. C’est d’ailleurs cela qui m’avait grandement fait douter qu’elle puisse me laisser la suivre sans se poser de questions. Impossible qu’elle ne se méfie pas juste un peu. Pourtant, cela ne semblait pas déranger son frère qui semblait même totalement d’accord avec cette idée. Etais-je le seul à avoir peur pour la sécurité des autres ?
Peut-être que je lui avouai mon appartenance à la mafia. Pour lui montrer que je n’étais pas un gentil garçon blanc comme neige. Mais cela ne le fit pas vraiment réagir. Enfin… Peu importe. J’étais tout simplement fatigué. Je voulais juste que tout s’arrête. Et si cela ne fonctionnait pas je mourrais. Tout simplement. Quel autre choix pouvais-je donc avoir ? Me rendre à la police ne rendrait pas ma vie un peu plus douce. Cela ne me retirerait pas un tant soit peu des griffes de la mafia. Et Mao pourrait toujours me le faire payer au centuple. Le frère d’Ellia me fit alors remarquer qu’il me voyait comme au bord de la rupture. En même temps… c’était le cas. Sinon je n’aurais pas tenté de mettre fin à mes jours, volontairement ou non, plusieurs fois. Mais m’éloigner de cette vie… On en revenait tout simplement à la proposition qu’elle m’avait faite et que je voulais refuser autant que je souhaitais accepter.
Alors quand il s’apprêta à partir, je ne réagis pas. Je me retenais de craquer. J’avais l’impression d’avoir un pieu dans le coeur qui s’enfonçait toujours plus profondément chaque seconde qui passait dans ma vie. Le fait qu’on me voit comme étant une bonne personne méritant une seconde chance ne m’aidait pas. J’avais tué. J’avais torturé. J’avais… fait trop de choses pour qu’on puisse me pardonner aussi rapidement. Je devais avoir tout un monde qui voulait ma mort. Qu’est-ce qui me retenait de ne pas leur donner une certaine satisfaction en mettant fin à mes jours ? … Comment pouvait-on être content de me rencontrer ? Pourquoi ? Je ne comprenais vraiment pas. C’est pourquoi, quand il me laissa seul et que j’eus compté le temps d’une minute, je me laissai craquer.
Sanglotant silencieusement, je me me mis à repenser à ma pitoyable vie autant que je m’en rappelais. Rien n’était satisfaisant. Tout n’était que souffrance morale et physique. Rien ne m’apportait un quelconque réconfort. Tout me donnait envie de crever. Tout sauf une chose : les Ballentine qui me tenait une main salvatrice pour me donner une seconde chance. Une seconde chance que je ne méritais clairement pas. Une seconde chance…
Plusieurs heures passèrent sans que je ne parvienne à me calmer. La fin des cours sonna sans que je ne sois retourné en classe. Je n’avais pas loupé que le sport, mais je n’en avais rien à foutre. Ma vie était littéralement en jeu et j’étais en train de me rendre compte combien je voulais tout recommencer. Mais comment la voulais-je alors qu’il y avait ces moments d’absence qui m’effrayaient. Sans parler de la possibilité que ma vie me rattrape à un moment ou un autre. Tellement… Tellement de choses à prendre en compte mais que je voulais juste laisser derrière moi. Faire un reboot. Tout simplement.
Aux alentours de dix-neuf heures, je m’essuyai rapidement le visage et pris mon sac en me levant pour enfin descendre de mon toit. Je tremblais, mais pas assez pour m’arrêter ou me ralentir. Je savais où je voulais… Non. Où je devais me rendre. Avant de changer d’avis. Avant de replonger. Avant de lui faire du mal sans l’avoir voulu. Je ne courrais pas, mais ma marche était assez rapide par mes grandes enjambées qui me donnait un air pressé. En même temps, je l’étais, alors où était le problème.
Aux dortoirs, je montai jusqu’au deuxième étage et allai dans l’aile des filles qui semblait vide. Au pire, je me fichais pas mal des rumeurs. Surtout si je m’en allais. De toute façon, je savais pourquoi j’étais là. Ceux qui me jugeaient n’étaient qu’une bande de crétins incipides qui ne méritaient pas d’avoir un coeur. … Je ne méritais pas le mien, même si je préférais ne pas juger les autres. Puis, devant la chambre d’Ellia, je toquai doucement à la porte, priant pour qu’elle soit là. Qu’elle ne soit pas encore partie manger. Je devais lui parler. Maintenant… ou jamais.
« Entre l'idée et l'action, il y a un monde à découvrir »
Ellia
Ryuunosuke
S'occuper. S'occuper pour ne pas penser à tout ce qui l'angoissait. L'épée de Damoclès au-dessus d'elle, de Nick, de Rihei, de Ryuunosuke. Le doute pour savoir s'il allait ou non accepter de venir avec elle. La réflexion, qu'elle n'exprimait jamais mais qui restait là, de savoir ce qu'elle ferait s'il refusait. À quel point pouvait-elle mettre sa vie en danger ? Leur vie en danger ? Elle n'en savait rien. Elle n'avait pas envie de se poser la question. Elle n'avait pas envie de considérer le fait qu'il puisse refuser. Alors elle s'occupait du mieux qu'elle pouvait pour ne pas avoir le temps de penser.
À partir du moment où elle avait laissé Nick seul dans sa chambre, elle s'était engagé dans un manège hyperactif pour anesthésier son cerveau. Ranger sa chambre comme une maniaque un peu trop obsessionnel, s'occuper de son gecko, re-ranger le bazar qu'elle avait provoqué en cherchant la boîte de grillons partout, retravailler sa manucure, son maquillage, reprises les tenues de sport qui traînaient dans un coin de sa chambre depuis trois mois parce qu'elle avait écorché le genou en pleine chute, réviser des cours qui n'avaient pas besoin de l'être. Quand l'heure de club se profila, elle y vit une libération. Le sport lui faisait toujours du bien – logique, après tout – et elle réalisa seulement à cet instant qu'elle aurait pu faire ça toute la journée au lieu de se trouver des tâches minimes et insignifiantes. Les deux heures d'entraînement passèrent vite, assez pour qu'elle ne s'en rende pas compte, même si avec les pensées totalement libres pendant un moment avait été agréable, elle savait que son cerveau recommencerait à carburer dès que la dopamine de l’exercice serait retombée. Alors elle retourna à sa chambre en courant doucement au lieu de marcher. Plus de sport, moins de stress.
Une fois de retour "chez elle", elle resta un moment immobile au centre de sa chambre trop propre et trop bien rangée. Ça ne lui ressemblait pas du tout, comme environnement. Elle esquissa une grimace en jetant négligemment son sac sur son lit, remettant un minimum de fouillis dans cet endroit trop propre. Elle regarda l'heure. Elle n'avait pas faim, malgré l'exercice. Elle grignota quand même une barre énergétique prise dans son sac et s'assit sur son lit avec un soupir, passant une main dans ses cheveux en fermant les yeux. Ah, elle avait perdu l'habitude de vraiment s'inquiéter pour quelqu'un.
Ellia sursauta en entendant un coup frappé à sa porte, et son biscuit lui échappa des mains. Elle fronça les sourcils, prit le temps de ramasser sa nourriture pour la poser rapidement sur sa table de nuit, et s'avança vers la porte. Elle hésita, la main sur la poignée. Elle s'était déjà fait agresser deux semaines plus tôt, elle était consciente que des gens voulaient qu'elle disparaisse, et elle n'était pas pressée de le faire. Enfin si, mais pas de cette manière. Quitte à disparaître, elle préférait rester en vie. Elle prit une grande inspiration avant d'entrouvrir la porte, juste assez pour jeter un œil de l'autre côté, et se détendit quand elle reconnut le visage familier de l'autre côté. Il semblait seul, et elle n'était pas assez paranoïaque pour s'imaginer que quelqu'un pouvait se tenir dans l'ombre et se servir de lui comme d'un ticket d'entrée dans la pièce.
Elle en savait pas quoi dire. Elle avait simplement ouvert la porte dès qu'elle l'avait reconnu, mais elle n'avait aucun mot qui lui venait. Pourquoi était-il venu la trouver ici ? Il avait son numéro de téléphone en cas de problème mais... Est-ce qu'il s'était passé quelque chose, est-e que...Elle ferma les yeux une seconde pour chasser ces pensées. Elle aurait la réponse tôt ou tard.
Nick parle en #F5634A et en #BD171C (anglais) Ellia parle en #A98BA0 et en #A73A94 (anglais)
Le couloir était vide, mais j'entendais des personnes autour de moi. Des filles principalement, ce qui était normal puisque je me trouvais dans leur aile. Avais-je peur qu'on me trouve. Non. J'avais peur qu'on m'empêche de la voir. Qu'on m'envoie dans ma chambre ou au bureau des surveillants. Je devais la voir. Je n'avais pas de temps à perdre. Si je voulais la sauver en acceptant sa proposition, je devais me dépêcher. C'était une course contre la montre. Cela me rendait malade. Surtout quand je pensais que j'aurais pu m'y prendre plus tôt. Quel horrible personnage étais-je… Comment pouvait-on être heureux de m'avoir rencontré ?
Un peu de temps passa avant que la porte commence à s’ouvrir. Je n’entendis rien et cela me fit un peu peur. Et si elle n’était pas là ? Si elle… Non, je pas penser au pire. Je devais rester serein un minimum et positif. Ce n’était pas dans mes habitudes, mais je n’en pouvais tellement plus que j’espérais vraiment me tromper en voyant le temps s’étirer. Voilà pourquoi j’émis un soupir plus ou moins visible quand la porte s’ouvrit enfin. Elle était là.
Malgré mon envie de me réfugier dans sa chambre, je lui laissai le temps d'ouvrir ce rempart, me reconnaître et, peut-être me demander ce que je voulais. Je voulais voir si elle allait bien, si je la dérangeais ou quelque chose comme ça. Mais rien. Je pus voir rapidement qu'elle attendait silencieusement de savoir ce que je lui voulais. Je ne sus alors me retenir.
Pour cacher les larmes qui menaçaient de sortir à nouveau, je me penchai pour poser mon front sur son épaule. J'avais peur de ce que j'allais dire. De ce que ces mots allaient engendrer. C'est pourquoi je ne dis rien pendant une bonne minute avant de lui demander à voix basse, des sanglots dans la voix :
-Aides-moi Ellia… Aides-moi… S'il te plaît…
Je n'étais pas sûr qu'elle allait comprendre, mais je ne parvenais pas à lui en dire plus. J'avais peur. J'étais à bout. C'était ce que la conversation avec son frère m'avait démontré. Je commençais à m'en rendre compte et j'en avais peur. Je commençais même à me demander si venir là était une bonne idée.
Je me savais surveillé. C'était la raison pour laquelle je ne prenais pas d'objets électroniques ou donnés par la mafia quand je n'étais pas au travail. Malheureusement, Mao savait où je logeais, il savait tout de moi, ne serait-ce parce qu'il me les avait fait avouer sous la torture. Il était donc possible qu'il en ait rajouté dans mes affaires. Je ne voulais pas qu'il soit au courant de ce que je m'apprêtais à faire. Je pouvais toujours espérer qu'il pense que ce soit un moyen pour l'approcher et mettre fin à ses jours. Ce n'était clairement pas le cas… Comment faire croire le contraire par la suite si la surveillance était effective à l'instant ? Je devais vérifier, mais comment m'y prendre ? J'étais perdu. Tant de choses à penser. Trop de choses à vérifier. Je voulais tout abandonner… Absolument tout…
« Entre l'idée et l'action, il y a un monde à découvrir »
Ellia
Ryuunosuke
Elle s'attendait à tout, vraiment tout, sauf à ça. Aucun mot n'arrivait à franchir ses lèvres, mais ça ne l'empêcha pas de se retrouver encore plus bouche bée quand il posa sa tête sur son épaule. Elle resta un instant interdite, figée dans son mouvement, avant de réussir à émettre un son. "Ry... Ryuu..?" Sa voix n'eut pas la force de prononcer son nom en entier. Quand lui parla, elle se crispa, les yeux écarquillés par une expression indéchiffrable. Elle ne savait plus ce qu'elle ressentait. Du soulagement qu'il se repose sur elle. De l'angoisse. Une peur panique à l'entente des sanglots dans sa voix. Après quelques secondes, elle sentit ses bras passer autour de lui sans même réaliser qu'elle avait initié ce mouvement. Ellia ferma les yeux, posa un instant sa tête contre la sienne. "Je suis là..."
Elle avait la gorge serrée. C'était... inattendu. Tellement inattendu qu'elle se retrouvait perdue, malgré son désir de plus en plus fort de le garder en sécurité. Elle ne souleva les paupières que pour se rendre compte qu'il était toujours dans l'encadrement de la porte. Doucement, gardant une main contre lui pour qu'il la suive, elle fit quelques pas en arrière afin qu'il entre véritablement dans la pièce et ferma la porte. Ils se retrouvèrent seuls. Seuls et à l'abri des regards pour le moment. "Je suis là... je veille sur toi." Mais elle était perdue. Tant habituée à ce qu'il la repousse et refuse son aide que sa demande – sa supplique même – l'avait prise au dépourvu. Il était venu jusqu'ici. Il s'était déplacé pour venir la voir jusque dans sa chambre, malgré les risques qu'il avait mentionné tant de fois. C'était forcément pour une raison importante. Une raison essentielle. Aide-moi. C'étaient ses mots. Les seuls mots qu'il avaient prononcés. Les premiers qu'elle entendait de sa bouche depuis une semaine. L'aider où ? Comment ? Pourquoi ?
"Qu'est-ce qui s'est passé ? Il t'est arrivé quelque chose ? Tu..." Était-ce seulement maintenant qu'elle réalisait à quel point elle s'inquiétait ? L'idée qu'on lui fasse du mal lui donnait autant de sueurs froides qu'elle faisait bouillir son sang dans ses veines, un mélange beaucoup trop contradictoire de terreur glaçante et de colère brûlante. Elle ne l'avait pas lâché. Elle... n'arrivait pas à s'y résoudre. Comme si laisser le contact se rompre revenait à le laisser partir. Et elle ne voulait pas qu'il s'en aille. Elle voulait qu'il reste près d'elle, en sécurité. Qu'il puisse se reposer sur elle autant que nécessaire. Qu'il s'enfuie avec elle, loin d'ici, loin de tous les problèmes oppressants qui les emprisonnaient. Et s'il était... venu pour ça ? Ça lui semblait irréel, comme idée mais... elle ne voyait pas d'autre façon dont elle aurait pu l'aider. Pas d'autre chose pour laquelle il aurait pu craquer. Mais elle ne voulait pas présumer de ses intentions, alors elle attendit. Qu'il se détende, lui réponde, lui explique.
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J’avais senti ses muscles se tendre. Je l’avais sans doute surprise. Mais ce n’était pas grave. Je devais me réfugier quelque part. J’avais tellement peur et si mal… C’était comme si mon coeur était sur le point d’imploser, me laissant inerte sur le sol. Est-ce que ce contact me faisait du bien ? Je n’en savais trop rien. Il me permettait simplement de me dérober aux yeux du monde, de laisser tous mes tracas derrière moi le temps d’un instant. Oui, même juste quelques seconde étaient suffisantes. Il ne fallait tout simplement pas que je craque, si possible.
L’appellation du surnom qu’on me donnait régulièrement ne me dérangea pas du tout. C’était toujours mieux que “le Faucheur” ou d’autres surnoms en lien avec ce travail -si on pouvait appeler ça comme ça- qui m’horripilait toujours plus. Sans aucune limite. Pire. Il m’écoeurait. Mais je ne pouvais pas le dire. Je ne pouvais pas lui donner d’explications pour le moment. Heureusement, elle sembla le comprendre puisqu’elle se contenta de me rendre mon étreinte en prononçant trois mots à mon oreille. Elle était là. Je n’étais pas seul.
Après un instant, sans me lâcher, elle me fit faire quelque pas. Elle me fit entrer dans sa chambre. En sécurité. Une pseudo sécurité, mais une sécurité tout de même. Au moins une de ses mains était restée sur moi, me gardant contre elle. Puis, la porte fermée, elle me répéta qu’elle était là. C’est ce moment que mes jambes décidèrent que j’étais trop lourd pour elles. Je tombai donc à genoux, emportant la jeune femme avec moi. Je ne l’avais pas lâchée. Je ne pouvais pas. Il me fallait cette sécurité encore un moment. Comme elle ne m’avait pas repoussé, j’en profitai sans penser à mal. Elle m’avait proposé son aide. Je lui demandais son aide, même après tous mes refus. Peut-être avions-nous tout simplement trouvé le moment où un terrain d’entente était possible. Merci à son frère, en toute honnêteté.
Puis, elle brisa à nouveau le silence. Elle me demanda pourquoi je lui avais demandé de l’aide. Cela m’obligea à ravaler mes sanglots qui formèrent une boule énorme au fond de ma gorge. Pourtant des larmes chaudes, salées et silencieux allèrent tomber sur nos jambes. Peu importe, tant qu’elle ne les voyait pas. Elle le devinerait peut-être, mais, là encore, ce n’était pas un soucis. Tant qu’elle ne me lâchait pas, ça allait. Pourtant, répondre m’était comme impossible. Pourquoi avais-je comme changé d’avis ? Pourquoi lui demandai-je de l’aide au lieu de tout arrêter, tout simplement ?
A plusieurs reprises, je pris de grandes et discrètes inspirations pour me calmer. Inutilement. Totalement inutile. Je ne parvenais pas à me débarrasser ces sanglots agglutinés dans ma gorge, ni du poids m’oppressant la cage thoracique. Je dus donc faire avec alors que je prenais la parole, la voix tremblante et étouffée :
- Je ne trouve pas de solution… J’en ai assez de cette vie… J’ai besoin de ton aide… J’ai besoin de changer de vie… ou de mourir. Je t’en prie, Ellia… Je t’en supplie… Je veux pas te tuer. Je ne veux pas rester entre ses mains… Si on se dépêche pas, il va nous faire du mal… à tous les deux… Il est dangereux… Retire moi de ses griffes…
Je savais qu’elle allait me poser d’autres questions. Je savais qu’elle allait avoir besoin d’informations. Et j’allais les lui donner. Pourtant, je ne devais pas. Trop dangereux. Pourtant, j’allais le lui dire. Tout ce qu’elle voulait savoir. J’étais vraiment au bout du bout.
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Ellia
Ryuunosuke
Elle ne s'attendait pas à ce qu'il s'effondre ainsi dans ses bras, mais elle n'aurait de toute façon pas eu le cœur à le lâcher. Elle continua de le tenir contre elle au moment où ses jambes le lâchèrent et où il l'entraîna avec lui. Ne le lâcha pas, à aucun moment. Même quand elle lui demanda les raisons de sa présence, le cœur serré par l'angoisse. Même quand elle sentit des gouttes tomber sur ses jambes. Au contraire. Quand elle réalisa qu'il pleurait, elle le serra davantage contre elle, l'enlaçant de ses bras pour essayer tant bien que mal de le réconforter. C'était la première fois qu'elle le voyait craquer à ce point, la première fois qu'elle le sentait trembler dans ses bras. Ses yeux la brûlaient, embrumées d'une eau qui ne se changea pas en larmes ; elle ne supportait pas de le voir, l'entendre, le sentir dans cet état. Elle aurait aimé tout effacer, réparer tout ce qui s'était brisé. Il semblait peiner à retrouver une respiration calme, à répondre. Peu importe. Elle le tiendrait contre elle le temps qu'il faudrait, jusqu'à ce qu'il s'écarte de lui-même... et encore.
Quand il trouva enfin la force de parler, elle sentit son cœur se serrer. Elle l'avait entraperçu, son désespoir, mais à aucun moment depuis leur rencontre il ne lui était apparu de façon aussi claire. Il semblait bien plus aux portes de la mort que quand elle l'avait trouvé dans cette ruelle, seul et perdant beaucoup trop de sang. Non, à cette époque-là, il était blessé. Aujourd'hui, il était à l'agonie. Elle l'entendait dans chaque mot. "Je vais t'aider. Je vais t'aider on... on va partir loin d'ici. Tous les deux. Je vais te sortir de là... Il ne t'arrivera rien... il ne m'arrivera rien... On va s'enfuir... on va s'enfuir, d'accord ? Tu n'auras pas à me tuer, tu n'auras à tuer personne... plus jamais..." Elle n'avait jamais eu l'intention de le lâcher mais, même si ça avait été le cas, cette pensée l'aurait désertée à l'instant où elle prononça ces mots. Elle voulait le sortir d'ici. Le sauver définitivement. Restait à savoir comment.
Elle avait bien des moyens de s'enfuir. Elle et Nick avaient un passeport avec des noms alternatifs, datant de l'époque où ils étaient harcelés par les paparazzi, mais lui n'en avait sûrement pas. Et s'il y avait bien l'un d'eux qui avait besoin d'un faux nom pour quitter le pays, c'était lui. Ellia tentait désespérément de réfléchir, alors même que son instinct lui soufflait uniquement de bercer son ami dans ses bras jusqu'à ce qu'il soit enfin apaisé, quitte à l'entendre pleurer toutes les larmes de son corps. "Combien de temps on a ?" demanda-t-elle d'une voix douce. Elle rechignait à lui poser des questions dans son état, mais elle devait savoir. Savoir à quel point elle devait se presser, à quel point le danger était proche. Une part d'elle lui hurlait de s'enfuir tout de suite, mais elle savait que c'était impossible. Il y avait trop de choses à préparer pour partir tout de suite, il fallait être sûr qu'on ne les retrouve pas. Aucun d'eux trois. Qu'on ne puisse pas les suivre avant qu'ils soient hors d'atteinte.
Nick parle en #F5634A et en #BD171C (anglais) Ellia parle en #A98BA0 et en #A73A94 (anglais)
Me gardant auprès d’elle, ne cherchant pas à savoir les raisons de mes larmes plus qu’elle ne l’avait déjà fait, elle tenta de me rassurer. Elle voulait rester près de moi et m’aider autant que je le lui demandais. Pourtant, j’avais l’impression de lui demander la lune. Etait-elle prête… Non. Etait-elle capable de me la décrocher ? Nous avions un monstre derrière nous, surveillant le moindre de mes gestes. Surtout depuis février, quand j’avais voulu faire mon attaque suicide alors que j’étais blessé. Mais je voulais y croire. Croire que je n’aurais plus à tuer qui que ce soit. Ce rêve que j’avais tant espérer allait peut-être enfin devenir réalité. Si seulement… J’avais encore du mal à y croire. J’avais peur d’y croire. Après tout, toute ma vie, tout ce que j’avais pu demander de toutes les façons possibles et imaginables m’avaient été refusées. Aucun compromis n’avait pu être trouvé. Comment pouvais-je croire que cette fois serait différente ? Je ne pouvais imaginer que ce pourrait être différent. J’en avais bien trop peur. Pourtant…
Mon cerveau tournait à plein régime. Ce n’était pas pour planifier une fuite. J’en étais incapable. Non. Il carburait autant pour me faire ressasser les mêmes choses. Toujours les mêmes. Cela rendit donc difficile l’épreuve de répondre à Ellia qui me demandait combien de temps nous avions. Une excellente question à laquelle je réfléchis bien trop. Après tout, il me fallut bien plusieurs bonnes minutes avant que je parvienne à dire quelques mots sur le même ton que mes suppliques :
- Moins d’une semaine… Quelques jours… Je ne sais même pas si on nous écoute maintenant…
J’aurais dû vérifier. J’aurais dû faire le tour de la chambre pour vérifier que nous étions en sécurité. Mais je ne parvenais pas à bouger. Je n’y arrivais pas. Si je bougeais, j’allais perdre absolument tout ce qu’il me restait de contenance. Impossible de voir la chose autrement. Après tout, en imaginant mon chef débarquer avec des sbires, je me voyais mort à la fin. Il y avait plusieurs façons. Soit j’avais tenté de protéger Ellia qui subissait une tentative de meurtre sans autre forme de procès. Soit j’étais menacé d’un flingue et je subtilisais l’arme pour finalement me tirer une balle. Jamais encore je n’avais été aussi mal. Jamais je n’étais allé aussi loin dans le pessimisme. Peut-être était-ce pour cela que j’eus une nouvelle absence.
Que faisait-il là ? Ne comprenant pas sa situation, il releva la tête et regarda celle qui devait être sa victime. Néanmoins, même s’il la regardait avec un air froid et détaché, il ne fit aucun geste contre elle. Sur son visage, il sentait des larmes. Pourquoi ? Etait-ce elle qui avait provoqué cela ? Non. Ce devait être Lui. Il fronça donc les sourcils, réfléchissant pour comprendre. Ils savait qu’il ne sortait que peu, quand quelque chose n’allait pas. Parfois il forçait un peu la chose, mais jamais de façon violente. Pas en dehors d’un contrat. L’avait-on appelé de façon intentionnelle ? Non. Ce n’était pas vraiment le genre. Alors… Oui. Ce devait être ça. Voilà pourquoi il prit la parole pour la toute première fois, par obligation :
- Comment comptes-tu nous sauver ? Comment comptes-tu nous sortir de là ?
Sa voix était calme, comme si tous les sanglots avaient totalement disparu. De même que le ton était ferme. Pas froid, mais loin d’être doux également. Il devait savoir. C’était très important. Il ne voulait pas mourir, mais s’il pouvait cesser de souffrir, ce serait vraiment mieux.
« Entre l'idée et l'action, il y a un monde à découvrir »
Ellia
Ryuunosuke
Le silence n'était pas le même que les fois précédente. Ce n'était ni un silence pesant, ni un silence gêné. C'était le genre de silence qui créait une certaine tension, une attente, et elle n'arrivait pas à savoir si c'était l'angoisse ou l'envie d'avoir une réponse qui la crispait légèrement. Moins d'une semaine. Elle se mordit la lèvre, en proie à une nouvelle inquiétude. Est-ce que ce serait assez ? Elle l'espérait. Quelque jours pour trouver un moyen de sortir Ryuunosuke du pays. Il lui fallait un passeport, il lui fallait une conversation avec son père pour changer les noms sur les registres, pirater les caméras, planifier un itinéraire pour rester discrets... Tout ça en quelques jours. C'était faisable. C'était forcément faisable. Elle ne renoncerait pas, elle ne l'abandonnerait pas, tout se passerait comme il fallait, et ils disparaîtraient de ce pays. Même si les Ballentine avaient toujours aimé le Japon, les derniers événements l'avaient refroidi. Elle n'avait que très peu de réticences à quitter le pays définitivement.
Presque soudainement, elle sentit le garçon se détendre... non, se décrisper légèrement entre ses bras. Comme si quelque chose avait changé dans son état d'esprit. Elle ne le lâcha pas pour autant, se contentant de lui laisser une liberté de mouvement quand il voulut redresser la tête et qu'il posa son regard sur elle. C'était une expression... différente. À vrai dire, si elle lui semblait familière, c'est parce qu'elle l'avait déjà vu dans ses yeux. Le jour où il avait arrêté les trois garçons qui essayaient de l'agresser. Le regard un peu froid, distant, celui qu'elle avait vu la défier tandis qu'elle essayait de le convaincre de rester avec elle, de lâcher le gars qu'il essayait d'entraîner dans les escaliers. Même le ton de sa voix était différent. Calme, plus ferme. Elle fronça légèrement les sourcils mais elle préféra se concentrer sur sa question. Même si, là encore... "'Nous' sauver ?" La formulation lui semblait étrange. Pourquoi "nous" ? Mais ce n'était pas l'important. Pas le plus important, en tout cas. Non, il y avait plus urgent.
"J'ai des passeports à d'autres noms pour quitter le pays. Il m'en manque juste un pour toi mais ça peut se trouver assez facilement. Mon père peut pirater les caméras de la ville pour faire croire que tu es encore là pendant quelques temps. Ils ne sauront pas à quelle date exacte tu es parti." C'était ce qu'elle imaginait le plus probable du côté de son père, en tout cas. Elle doutait qu'il puisse hacker autre chose que des fichiers internes ou des caméras, mais c'était déjà un bon point de départ. Des billets d'avions anonymes, plusieurs escales, des dates de départ imprécises. Elle devait encore tout régler avec Nick, avec ses parents, partir de préférence à une temporalité différente d'Anko qui allait quitter le pays bientôt, elle aussi. Peut-être ne pas partir tous les trois en même temps, ni tous les deux en même temps... quoique l'idée de laisser Ryuunosuke prendre seul l'avion, même s'ils trouvaient deux vols arrivant en même temps, ne lui plaisait pas énormément. Elle ne voulait pas le laisser seul.
Nick parle en #F5634A et en #BD171C (anglais) Ellia parle en #A98BA0 et en #A73A94 (anglais)
La surprise par rapport à sa formulation ne l'étonna nullement. Après tout, il savait qu'ils étaient différents. Il n'y avait qu'à voir la façon dont ils réagissaient face à Mao. Mais cela ne répondait pas à ses questions. Il fallait faire vite et le fait qu'elle ne soit pas aussi réactive qu'il aurait fallu lui déplaisait. Il se leva donc pour regarder lentement autour de lui, comme s'il cherchait quelque chose. Quoi ? Pourquoi ? Comment alors qu'il était dans une chambre inconnue ? Seul lui le savait alors qu'il attendait toujours avec une patience limitée que la demoiselle daigne lui répondre de façon cohérente et précise.
Attentif à ses dires, il nota mentalement les informations qu'il possédait pour les mettre en corrélation avec ses propres idées. Il devait bien avouer que cette petite avait bien plus de ressources qu'il avait pu l'imaginer. Malheureusement, elle n'allait pas assez loin. Peut-être à cause de ses méconnaissances de la mafia et son organisation ? Qu'en savait-il ? Enfin, y réfléchir ne les ferait pas avancer. Il alla donc fouiller quelques endroits silencieusement en réfléchissant : sous le lit, derrière l'armoire et d'autres meubles… Puis, s'arrêtant enfin après plusieurs longues minutes, il se tourna vers la jeune femme et la regarda droit dans les yeux pour lui parler sur un ton égal au précédent :
-Ce sont de bonnes idées, mais comment tu peux avoir rapidement le passeport ? D'ailleurs, qu'appelles-tu “rapidement” ?
Il attendit patiemment qu'elle lui réponde, sans la presser. Et lorsqu'il su qu'elle pouvait en avoir un en moins de deux jours, il prit encore un temps rapide de réflexion. Une fois ses idées en ordre, il reprit la parole, une main posée sur sa hanche alors que sa posture semblait assurée, presque autoritaire :
-Si au bout de deux jours nous n'avons pas de passeport, il va falloir qu'on simule ta mort. Ça nous fera gagner quelques jours supplémentaires pour préparer le départ. En attendant va falloir mettre quelques trucs au clair : nous ne pouvons pas t'appeler. Nous sommes sans aucun doute sur écoute parce que nous avons essayé de quitter la mafia par nos propres moyens. Depuis, nous sommes sans aucun doute surveillés. Alors si tu veux nous protéger, penses déjà à ta sécurité sinon nous risquons de vouloir en finir une bonne pour toute. Ensuite, penses au fait que nous sommes surveillés et que tu risques de l'être aussi. D'ailleurs, le mieux serait qu'on essaie de trouver un endroit safe pour parler de tout ça. Comprends-tu ce que nous te disons ?
Il espérait vraiment que ce serait le cas et qu'elle allait lui répondre quelque chose qui allait les faire avancer. Pas comme cette petite conne qui avait montré si peu de compassion et de courage par rapport à sa petite vie qui n'était pas si merdique que ça, au point que ça avait précipité la descente dans les abysses. D'ailleurs, c'était dommage qu'il n'ait pas pu sortir à ce moment-là. Sans doute que ça ne lui aurait pas fait de mal moins de retenue. Enfin… Peut-être que cette fille face lui était moins stupide, plus réactive… Peut-être allait-elle les aider.
« Entre l'idée et l'action, il y a un monde à découvrir »
Ellia
Ryuunosuke
Quand il la lâcha et se leva, s'écartant totalement de ses bras, elle eutu ne brutale sensation de vide. Comme si... comme s'il n'avait plus besoin d'elle. Elle savait que c'était faux, mais l'impression persista un moment, avant de s'évanouir et de lui laisser la capacité de répondre normalement. Elle lui exposa ce dont elle disposait et ce qu'elle prévoyait et pouvait faire pour l'aider à l'instant. Bien sûr, elle manquait encore d'éléments et de préparation, mais c'est parce qu'elle n'avait pas vraiment pris le temps d'y réfléchir complètement : jusqu'à aujourd'hui, la possibilité qu'il accepte lui semblait quasiment nulle. Aussi, quand il lui demanda ce qu'elle voulait dire par "rapidement", elle fut presque soulagée d'avoir la réponse. "Un ou deux jours maximum. Mon frère m'a assuré qu'il savait comment s'en procurer un, et il n'est pas du genre à prendre son temps quand il y a des vies en jeu." Elle n'avait pas la moindre idée d'où il comptait trouver des faux papiers, mais elle faisait toute confiance à son jumeau quand il affirmait quelque chose. Nick ne disait jamais rien dans le vent, ni pour mentir, ni juste pour rassurer quelqu'un.
Plus elle voyait la nouvelle attitude de Ryuunosuke, plus cette histoire d'absence lui revenait à l'esprit. la dernière fois, il avait mentionné qu'il lui arrivait de perdre la mémoire sur un long moment, mais était-ce vraiment une amnésie ? le garçon sûr de lui, une main sur la hanche, le ton ferme et un peu froid, partageait très peu de points communs avec celui qui s'était effondré dans ses bras dès qu'elle avait ouvert la porte. Le plus vraisemblable était un dédoublement de personnalité ; ce n'était pas le moins surprenant. Elle avait vu quelques films sur ce genre de choses, mais elle n'aurait jamais imaginé rencontrer une personne affectée par un trouble de ce genre. Et puis... il y avait ce "nous" qu'il répétait sans cesse. Parce que, malgré le processus de réflexion qu'elle suivait de son côté, elle l'écoutait, bien que ça fasse beaucoup d'éléments à digérer d'un coup. Ça expliquait pourquoi il était venu plutôt que de l'appeler, et aussi pourquoi il venait de tourner en rond en fouillant sa chambre comme s'il cherchait quelque chose. Elle se traita mentalement d'idiote : ça ne lui était pas venu à l'esprit qu'ils puissent être surveillés. Ça aurait dû être évident, pourtant, sinon comment auraient-ils pu être assez renseignés pour lui imposer la torture mentale de devoir la tuer ?
"Tu as raison. S'ils ont pu savoir qu'on se connaissait, c'est logique qu'ils puissent nous mettre sur écoute, surtout depuis le temps qu'ils ont décidé que.... Je vais faire attention à ce que je dis, même ici." Hors de question de laisser filtrer la moindre information qui pourrait causer du tort à un seul d'eux trois. Elle ne faisait pas ça pour voir son frère ou son ami être blessé, ou pire - et ça valait aussi pour elle, vu que les deux auraient très mal vécu qu'il lui arrive quelque chose, semble-t-il. "Je connais un endroit. je n'y ai mis les pieds qu'une fois et je n'en ai jamais parlé à personne. C'était l'endroit où je comptais t'emm... euh... vous ? emmener la première fois avant de venir ici. Est-ce que c'est assez safe ?" L'appartement d'Anko était vide la plupart du temps : il ne serait pas reloué ni visité avant une ou deux semaines, et la jeune fille n'y allait que le soir, après son travail et avoir récupéré Rihei à la garderie. Ellia connaissait ses horaires et, surtout, elle avait les clefs. Et ni Nick, ni elle n'avaient jamais donné cette adresse à personne. C'était le dernier lieu qu'on aurait pu imaginer lié à eux.
Le soucis principal avec cette histoire de surveillance était surtout de trouver un moyen d'en parler à son père sans qu'on puisse intercepter leur plan. Le téléphone était dangereux. Les mails probablement tout autant. A moins que... hm, oui. Elle avait peut-être une solution. Mais avant ça... "Si ça te semble bon je peux te donner l'adresse." Elle était plus ou moins en train de le laisser en charge de la sécurité. Ça lui semblait logique : il connaissait mieux qu'elle les méthodes de la mafia, il était plus à même de savoir comment les éviter.
Nick parle en #F5634A et en #BD171C (anglais) Ellia parle en #A98BA0 et en #A73A94 (anglais)
Niveau réactivité, il ne fut pas déçu. Bien au contraire, il semblait que la jeune fille réalisait ses erreur avant de proposer une planque pour pouvoir préparer la fuite. Parfait. Au moins cela faisait un poids en moins. Néanmoins, il allait falloir surveiller les écoutes faites. Sans parler d'un autre petit soucis… Pour ce dernier, il ne savait pas encore comment s'y prendre. Il allait falloir trouver un moyen rapidement puisqu'il n'avait jamais été sorti plus d'une journée. Que se passerait-il s'il venait à devoir céder sa place ? Un souci majeur à la fois était largement suffisant.
Entre deux réflexions, il nota qu'elle avait hésité sur la formulation pour le désigner. Ce petit fait le fit sourire brièvement avant de reprendre son sérieux. Il pouvait bien l'appeler comme elle le voulait. Cela ne le dérangeait pas. Par contre, quelque chose le turlupinait. Il demanda donc gravement :
-Es-tu certaine de vouloir prendre le risque de mettre en danger d'autres personnes ? Parce qu'il semble que tu voulais nous emmener chez quelqu'un avant de proposer ta chambre. Je me trompe ?
Lui, cela ne le dérangeait pas tant que ça de mettre des personnes en danger. Il avait tué de sang froid, vu des horreurs pires que ça et dû s'adonner à la torture d'autrui. Mais il savait que s'il voulait vivre il fallait qu'il l'évite le plus possible. Tout n'était fait que pour sa survie. C'était la raison pour laquelle elle était toujours en vie. C'est pourquoi, quand elle lui eut répondu, il se remit à réfléchir aux possibilités qui s'offraient à eux. Il resta ainsi silencieux jusqu'à ce qu'une question l'en sortit à moitié :
-Non. Moins on laisse de preuve derrière nous, plus notre fuite sera un succès. Tu nous y emmèneras un jour où on se retrouvera en ville. Il faut juste que nous puissions nous comprendre…
S'adossant au mur, il sembla se plonger dans des réflexions intenses. Cela ne rendait pas plus faible son allure de confiance ni le fait qu'il semblait intouchable. Mais, au fond, il ne savait pas quoi faire pour le moment. Trop d'éléments étaient en jeux et son état bien trop précaire. Il se mit donc à réfléchir à un mode de communication qui ne serait connu que d'eux. Un code et un moyen de se passer les messages sans se voir. Même, si possible, faire en sorte que l'un et l'autre ne soient pas vu près des endroits qu'ils fréquentaient régulièrement. Au fond, il commençait même à avoir une idée.
Dans permission et toujours silencieux, il se releva et marcha jusqu'au bureau de la jeune femme. Puis, après avoir prit une feuille A4 vierge et un stylo, il se mit à écrire un code pour communiquer. Il était simple mais complexe à déchiffrer sans le papier en question. Il indiqua ensuite l'endroit le plus sûr pour laisser des messages pour lui. Et, quand il eut terminé, il se tourna vers Ellia en lui tendant les notes.
-Gardes toujours ce papier sur toi. Ne le laisse jamais traîner. Si quelqu'un d'autre le trouve on risque de se faire griller et la situation pourrait déraper. Quant à nous, nous passerons par des connaissances à toi sans jamais aller voir deux fois les mêmes. De cette façon on croira que nous allons à la pêche aux infos. Des questions ?
Il espérait grandement que cela allait fonctionner, sans quoi tout allait déraper et la seule solution qui resterait serait de disparaître de façon claire et définitive de ce monde.
« Entre l'idée et l'action, il y a un monde à découvrir »
Ellia
Ryuunosuke
Mettre en danger d'autres personnes... C'est vrai qu'en y pensant, même si Anko quittait le pays sous peu, si on les suivait jusqu'à là-bas, elle serait impliquée. Pour l'instant, son lien avec Nick était globalement inconnu : peu de gens savaient qu'il avait un fils et ceux qui le savaient ignoraient de qui il s'agissait. Le lien entre Rihei et son père était plus ou moins invisible de l'extérieur, c'était peut-être mieux de laisser les choses telles quelles... Mais dans ce cas-là, où se retrouver ? Elle ne connaissait pas d'endroit isolé où personne n'aurait vraiment pu les espionner ou les surprendre. "La personne qui vit là va quitter le pays dans peu de temps mais... j'imagine que deux jours, c'est suffisant pour qu'ils s'en prennent à elle." Non, il fallait une autre solution. Si elle mêlait son neveu à ton ça, Nick ne le lui pardonnerait jamais.
Ellia prit un instant pour réfléchir tandis qu'il s'adossait au mur. Moins on laisse de preuves derrière nous, avait-il dit. Une idée lui trottait dans la tête depuis quelques temps mais elle n'arrivait pas à la saisir. Elle lui échappait constamment. C'était quelque chose qu'il avait dit ? Quelque chose qu'elle avait pensé ? Elle.. Ah, c'était frustrant de ne pas réussir à mettre son idée en forme. Elle continua de réfléchir tandis qu'il griffonnait sur une feuille, réalisa qu'elle était toujours assise par terre et se leva juste avant qu'il ne lui tende le papier. Elle le lut assez rapidement tout en l'écoutant expliquer son idée. Oui, c'était faisable. Un code, donc... C'était une façon comme une autre de communiquer discrètement. Il était quand même... très compliqué. Elle comprenait sans trop de soucis pourquoi il voulait qu'elle l'ait avec elle : sans cette feuille, déchiffrer quoi que ce soit lui aurait été impossible. Et donc, personne d'autre qu'elle n'y parviendrait tant qu'elle n'y laissait aucun accès possible. Et soudain, comme si le fait d'avoir pensé à autre chose avait remis son cerveau en ordre, son idée prit enfin forme dans sa tête. Elle releva le visage.
"Tout à l'heure... tu as parlé de simuler ma mort pour pouvoir gagner du temps..." C'était strictement hors de question de son point de vue. Elle était trop connue pour ça et cette fiction ne durerait pas longtemps. Parmi toutes les choses qu'elle était prête à sacrifier en quittant ce pays – une année d'études, ses amis, ce qu'elle avait installé – abandonner totalement le sport et sa carrière lui semblait impossible. Et si le mensonge de sa mort devait tenir le coup, elle n'aurait pas le choix. Par contre... "Pourquoi ne pas simuler la tienne ? S'ils te pensent mort, ils ne te chercheront plus." Parce qu'elle réalisait de plus en plus qu'avec le médiatique qu'il pouvait y avoir sur elle, le pays où elle habitait finirait par apparaître un jour ou l'autre, et que s'ils s'accrochaient à retrouver leur tueur disparu, ils n'auraient qu'à chercher à la retrouver, elle. Le lien était facile à faire. Il disparaissait peu de temps après l'avoir côtoyée, après avoir reçu l'ordre de la tuer... il n'y avait pas à réfléchir bien longtemps. "Je ne dis pas que ça serait facile mais... si on y arrive... ça rendrait notre fuite moins difficile." Elle n'avait pas la moindre idée de comment concocter un plan pareil, mais s'il avait prévu de la faire passer pour morte, il devait bien savoir par où commencer. Et avec un maître des caméras dans leur camp, les options étaient plus larges.
Nick parle en #F5634A et en #BD171C (anglais) Ellia parle en #A98BA0 et en #A73A94 (anglais)
Juste après avoir donné la feuille à la jeune femme qui s’était relevée, il se fit exactement le même code de tête. Comme il était de sa conception, il s’en rappelait assez bien, même s’il était compliqué. Enfin… au moins sur le coup alors qu’ils avaient que peu parlé. Mais il savait qu’un peu plus tard cela ne serait plus le cas. Il en profita également pour écrire un mot explicatif supplémentaire avant de glisser la feuille dans une de ses poches.
Dès qu’elle eut pris connaissance du contenu du papier que je venais de lui donner, elle sembla penser à quelque chose. Elle lui fit part sans attendre, ce qu’il écouta avec attention. Apparemment, simuler sa mort à elle n’était pas possible. Sinon, elle ne lui en parlerait pas. Soit elle ne l’acceptait pas, soit quelque chose l’en empêchait. Mais il n’avait pas le temps de se pencher sur le coup. Il voulait la suite de ce qu’elle voulait lui dire, pourquoi elle revenait sur le sujet. Heureusement, elle ne tarda pas à lui dire ce qu’elle avait derrière la tête.
Très sérieusement, il se mit à peser le pour et le contre de cette idée. Le fait de simuler sa mort était plutôt pas mal. Mais était-ce réalisable ? Elle avait raison sur un point : si sa mort était prise au sérieux par la mafia, il y avait moyen pour qu’ils lui lâchent la grappe. Mais comment s’y prendre ? Plutôt un meurtre ou un suicide ?
Dans le cas du meurtre, il fallait trouver une personne qui puisse faire semblant de le tuer. Soit avec un flingue, soit avec une arme à feu. Fictifs ou non, rien à foutre. Dans le pire des cas, il fallait juste qu’il y ait son sang sur les lieux du “crime” et qu’on simule une équipe de “secours” qui emmènent son corps inerte. Ce scénario était plutôt plausible du moment qu’on parvenait à avoir les moyens en impliquant le moins de personnes possible.
Dans celui du suicide… il avait un peu plus de difficultés à visualiser la chose. En réalité, à part se jeter d’un pont avec moulte de témoins, il ne voyait pas comment faire ? Mais, même si cela fonctionnait, il avait peur d’une chose : et si le “changement” se faisait pendant la manoeuvre ? Dans ce cas-là, il y avait une forte probabilité que le suicide devienne quelque chose de réel.
Dans les deux cas, il ne fallait pas que son autre l’apprenne. Cela signifiait qu’il allait devoir tenir plus d’une journée, soit la simulation allait devoir se faire dans les prochaines vingt-quatre heures. Et, là encore, cela apportait son lot de problème. Il commençait à être fatigué de tout ça. Outre les problèmes qui arrivaient les uns après les autres, son corps était affaiblis par les émotions qui l’avait prit un moment plus tôt. Voilà pourquoi il demanda à la jeune fille, telle une demande d’aide très bien dissimulée, alors qu’il s’asseyait sur le bureau :
- Quels moyens as-tu pour aider dans cette simulation de ma mort ?
Là encore, il espérait qu’elle allait l’aider à trouver un moyen. Il ne fallait pas qu’il y ait le moindre problème pendant l’exécution sans quoi cela pourrait virer au drame. Ce n’était pas le but.
« Entre l'idée et l'action, il y a un monde à découvrir »
Ellia
Ryuunosuke
Nick
Les réflexions du jeune homme durèrent un moment. Il semblait véritablement considérer la question et, plus elle y pensait, plus ça lui semblait l'idée la plus logique. Pas la plus simple à mettre en œuvre, mais c'était raisonnablement plus évident que de simplement disparaître du jour au lendemain, comme par hasard quelques semaines après s'être rapproché d'Ellia Ballentine qui disparaîtrait aux alentours des mêmes dates. Non, ça le rendrait trop facile à retrouver. Alors que s'il était mort, personne ne le chercherait. Sa question la prit tout de même au dépourvu. Quels moyens avait-elle ? Pas grand chose en vérité. Elle ne voulait pas impliquer plus de personnes que nécessaire, donc les jeux d'acteurs seraient compliqués – s'ils avaient enquêté sur elle, ils reconnaîtraient trop facilement son frère. Difficile de prétendre l'avoir assassiné, même en piratant les caméras pour qu'ils voient le meurtre. Quant au suicide... "Il aurait mieux valut que je meurs ce jour-là…" Non, pas le suicide. Ça risquait de taper un peu trop près du cœur, et elle n'avait pas envie de le perdre. Mieux valait trouver une autre solution.
"Pas un suicide, déjà. Ça serait peut-être crédible mais... Justement, un peu trop. Il nous faudrait autre chose... Et pour après... mon père a des contacts pour des faux papiers, de ce que j'en sais, donc il devrait pouvoir t'aider à prendre une nouvelle identité une fois qu'on aura quitté le pays." Tout en réfléchissant à une manière de simuler sa mort sans jouer sur de vieux démons, elle envoya un message à son frère pour confirmer cette histoire de passeports. S'il pouvait s'en procurer un assez vite, ça leur enlèverait au moins une épine du pied. Restait à s'occuper des autres.
"Il faudrait quelque chose qui soit assez voyant... mais on ne peut pas impliquer trop de m..." On frappa à la porte avant qu'elle ait le temps et finir sa phrase et elle se crispa, avant de reconnaître la façon de frapper de son frère. L'avantage d'avoir défini un code quand ils étaient adolescents et voulaient s'assurer que leurs parents ne voyaient pas tout ce qu'ils faisaient. Elle alla donc ouvrir la porte après un geste rassurant vers Ryuunosuke – histoire qu'il ne stresse pas trop à l'idée de qui pourrait être de l'autre côté. Son frère attendit à peine qu'elle ait ouvert pour lui envoyer sa première question au visage. "C'est quoi cette histoire de pass...Oh. Gumi-kun. Euh... salut."
Ellia fronça les sourcils en regardant les deux garçons tour à tour, se demandant comment il l'avait reconnu aussi rapidement, mais elle préféra d'abord attraper son frère par le bras et l'entraîner dans la chambre plutôt que de poser des questions. Elle aurait tout le temps de savoir plus tard pourquoi son frère n'avait l'air que moyennement surpris de trouver quelqu'un dans sa chambre et comment il savait de qui il s'agissait. Une déduction ne pouvait être aussi rapide. "J'ai raté un épisode, je suppose ? Vu ton message, j'imagine qu'on s'en va ?" Le message qui était un simple "Tu as les passeports ?" le plus neutre possible, juste au cas où. Elle hocha la tête avant d'essayer tant bien que mal de s'expliquer, laissant à Ryuunosuke le soin d'ajouter des informations s'il le souhaitait. "On a besoin d'un troisième passeport. Et euh..." Ellia chercha ses mots un moments, sans trop savoir comment lui expliquer cette histoire de mort simulée. C'était un peu compliqué à sortir sans contexte.
Finalement, ce fut Ryuunosuke qui expliqua à sa place, et Nick fronça les sourcils, son regard passant de l'un à l'autre. Ellia n'arrivait pas à savoir s'il trouvait l'idée intelligente, audacieuse, ou stupide, mais il passa finalement une main sur son menton en signe de réflexion. "Pourquoi pas... un incendie ? Gumi-kun, tu peux donner rendez-vous à Ellia dans un bâtiment abandonné en ville, comme si c'était un plan pour la tuer..." Comment savait-il ça ? Elle ne lui avait à aucun moment parlé de l'ordre qu'avait reçu le garçon de l'assassiner. Ils s'étaient donc vraiment rencontrés ? Quand ? "On met le feu au bâtiment, tu sors discrètement, et Ellia arrive peu après et s'enfuit en voyant les flammes. Puis t'envoie une dizaine de messages paniqués. Sans réponse, évidemment..." Nick mit ses mains dans ses poches en s'adossant contre le mur de la chambre. Elle se demanda quand même d'où il tenait un plan pareil et comment une telle idée avait pu lui traverser l'esprit mais... ça se tenait. L'esprit machiavélique de son frère était toujours aussi effrayant. Son agresseur en avait fait les frais il y a peu de temps, après tout. "Il nous faut juste quelqu'un à faire passer pour toi dans le bâtiment en flammes. On lui laisse tes fringues et ton téléphone, même s'il y a des chances qu'ils crament totalement. Bon, je dis ça comme si c'était simple, mais ça implique de mettre le feu à un endroit et d'avoir un corps..."
Nick parle en #F5634A et en #BD171C (anglais) Ellia parle en #A98BA0 et en #A73A94 (anglais)
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