"Range la salle esclave !" [Liam]

Carmen était dans cette salle depuis bien une bonne heure déjà. Qu'est-ce qu'elle foutait là déjà ? En fait, elle avait accepté de faire des cours d'été mais bon, personne n'avait choisit théâtre alors son emploi du temps avait été disons...Inexistant. Cependant, elle avait quand même signé pour être présente. Donc quand ce matin elle était venue pour des raisons administratives en vu de son poste pour l'année prochaine, un surveillant l'avait assez rapidement arrêté pour une demande qui fut loin de l'arranger: surveiller un élève en colle qui devait ranger la salle d'ici une heure. La bohémienne avait levé un sourcil, demandant à la personne en face d'elle pourquoi les pions ne pouvaient pas s'en occuper eux-même et celui-ci répondit vaguement qu'il y avait une urgence à régler quelque part. De toute façon elle n'avait pas trop le choix vu qu'elle avait accepté la possibilité de pouvoir retourner dans ce genre de lieu. Pourquoi elle n'avait pas refusé depuis le début d'ailleurs ? Son métier était déjà assez casse-couille comme ça. Carmen aimait le théâtre mais l'apprendre à des gamins...Surtout pour leur faire faire jouer du classique... Sérieusement, pourquoi l'éducation nationale continuait à vouloir à tout prit faire jouer du Molière ou du Racine ? La culture ? Qu'elle aille se faire voir la culture, on est dans la vrai vie ici.

La bohémienne avait donc dit au surveillant que la salle était rangée de base, qu'il n'y avait pas à faire quoi que ce soit. Il se contenta de hausser les épaules et suggéra qu'elle mette un peu de bordel pour lui donner des tâches à faire. Génial...Il avait de la chance celui qui allait venir.

La jeune femme était donc arrivée dans l'auditorium, avait fait le tour lentement puis avait prit quelques costumes qu'elle avait éparpillé de partout. Elle faisait tomber des trucs, renversant quelques caisses. Elle n'aimait pas faire ça, c'était pas très honnête.  Finalement il lui resta bien une quinzaine de minute avant que le prisonnier ne se pointe. Elle se posa alors dans le coin d'une pièce toujours dans sa tenue très atypique de sa culture et retira ses chaussures pour ouvrir une bouteille de soda dans son sac.

Au bout d'un temps qu'elle ne pu définir, la porte s'ouvrit. Un adolescent. Si elle avait bien retenue, il était en IRS/forge et s'appelait Liam quelquechose. La femme se redressa un peu le voyant, observant un peu sa dégaine. Il n'était certainement pas très content d'être là. Cela tombait bien, elle aussi ! Une chose en commun.

-Liam c'est ça ? Tu dois ranger la salle pendant une heure.

Même en tant que professeure Carmen ne changeait pas d'attitude. Toujours très fidèle à elle-même. Elle avait dit ça d'un ton assez évasif, concentrée à la lire ce qui était marqué sur sa bouteille. Finalement elle décida à se lever, se dirigeant vers lui d'un air calme puis lui indiqua la réserve.

-C'est un peu le bordel. Enfin, pour être honnête, on m'a demandé de mettre le bordel alors que j'avais déjà rangé la salle avant le début des cours d'été. Désolée.

Elle était honnête au moins... Carmen ne se rattachait pas trop à ses histoires de bon comportement et de bons exemples à montrer aux élèves. Ce métier, c'était seulement pour avoir un peu plus d'argent. Elle se comportait avec ce gosse comme avec n'importe quel autre personne. Il était facile de voir qu'elle n'instaurait pas de frontière invisible. La demoiselle s'assit alors sur le bord de la scène se trouvant juste à coté de la réserve.

-Mais bon, si j'avais dû donner une colle, je t'aurais demandé de jouer des rôles qui mettent pas vraiment en valeur alors c'est sans doute mieux comme ça.

Elle ricana un peu d'un air calme.

Carmen avait bien observé le gosse. Il semblait être un peu le genre de stéréotype qui fait souvent la gueule, qui couche souvent, qui pense être au dessus de l'autorité. Et franchement, elle n'était pas là pour dire si c'était bien ou mal. Bien qu'en tant que professeure, elle était censée représenter les adultes et leur bonne pensée, elle ne le faisait pas. Carmen vivait au jour le jour et ses idéaux étaient seulement de rester et protéger sa famille. Rien de plus. Donc toutes les jolies petites règles, elle s'en foutait pas mal au fond. Peut-être qu'un jour ça lui coûterait son métier d'ailleurs. Elle a été prise grâce à son excellence dans le domaine du jeu, pas pour sa pédagogie. Le garçon semblait  totalement blasé par la tâche qui lui était proposée. Normal puisque qu'il venait d'apprendre que le bordel avait été fait exprès rien que pour le voir faire. Normalement elle n'aurait pas dû le dire mais qu'importe, il fallait être honnête pour ne pas rendre les autres aveugles.

L'adolescent lui répondit qu'il préférait être en isolement plutôt que jouer ce qu'elle avait en tête. Cette phrase la fit rigoler. Alors lui il n'aimait pas le théâtre. Cela lui donnait encore plus envie de lui donner cette tâche rien que pour voir l'humiliation sur son visage de faux dur. Il rentra alors dans la réserve et ressortit de suite en demandant si une tornade était passée. Il regarda Carmen et marmonna:

"Comment une chose aussi petite que vous peut faire autant de bordel volontairement?"

La demoiselle l'observa puis rigola doucement. Il avait du caractère, c'était cool, elle aura peut-être un peu de discussion. Un élève qui rangerait sans rien dire...Bon, y 'avait mieux quoi.  Elle leva un sourcil en croisant les jambes.

- T'exagères, je suis pas petite.

Elle sauta de la scène, faisant un peu voler ses jupons pour jeter un oeil à la reserve. Elle ricanna et mit ses mains sur ses propres hanches.

-Bon, j'avoue, j'y suis pas allée de main morte. Mais ça va encore, regarde, j'ai renversé des cartons mais j'ai pas éparpillé le contenu de partout. Pareille pour les costumes. C'est du bordel presque rangé.

La demoiselle se frotta le bout du nez pour s'asseoir à nouveau sur le bord de la scène d'un air calme et posa son dos contre le mur en lui jetant à nouveau un regard presque taquin sans vraiment s'en rendre compte.

-Allez c'est pas si terrible. Moi aussi on m'a privé de ma mâtiné pour rester à regarder quelqu'un ranger des cartons, au moins tu t'occupes.

Presque moqueuse sans être méchante, elle prit quelques gorgées de sa boisson. C'est vrai qu'elle préférait être avec ses frères plutôt qu'attendre ici sans rien faire avec comme seul occupation, lire les indications sur une bouteilles de soda.  La demoiselle soupira et regarda le plafond avant de poser une question:

-Rassure-moi, t'as bien qu'une heure de colle d'ailleurs ? J'ai pas trop très bien écouté ce que m'a dit le pion tout à l'heure.

Elle était plutôt bien installée là où elle était mais l'inactivité avait tendance à la frustrer. Limite elle aurait préféré ranger les cartons avec l'élève pour s'occuper un peu. Mais ils auraient finit encore plus rapidement et ça n'avait donc pas de sens. Carmen était donc condamnée à rester là sans rien faire. Mon dieu ce que cette situation était chiante. Le seul avantage était que l'élève semblait au moins savoir parler et qu'il osait sans trop de problème. Mais pour la suite, elle aurait préféré qu'il se taise...

Deux heures de colles ?! Mais qu'est-ce qu'ils allaient faire pendant deux heures bordel ? Elle râla, lâchant un petit juron à voix basse en se grattant la tête. Pourquoi il lui disait la vérité aussi ? Comme ça il serait partit et elle aussi. Mais bon, après ça, tout ça lui serait retombé dessus comme, l'accusant de quelqu'un de trop peu attentif. Pourquoi elle avait signé sérieusement ? Pourquoi ?!

-Ben écoute, je te ferais jouer Roméo à la deuxième heure, tu vas voir, ça va être drôle.

Son ton était clairement taquin. Elle n'allait pas lui faire ça, elle n'était pas sadique. Seulement manipulatrice quand elle voulait quelque chose. Mais là, qu'est-ce que ça lui apporterait à part de la distraction ? Quoi que ça sera plutôt pas mal... Quelques secondes passèrent alors et finalement la voix du prisonnier raisonna à nouveau, lui demandant ce qu'ils faisaient des costumes qui n'étaient pas utilisés. Elle réfléchit à la réponse, elle n'était pas là depuis si longtemps pour donner une grande expertise.

-L'école préfère les stocker au cas où et quand c'est trop fatigué, que ça se déchire, on les jette.

Elle ricana un peu en faisant tourner sa bouteille entre ses mains.

-Après j'avoue que quand faut les jeter, j'ai tendance à en récupérer quelques uns pour mon travail d’extérieur. Si c'est juste deux trois trous, on peut s'en occuper facilement.

Après tout, sa famille savait très bien se débrouiller pour vivre et réparer.

Quelques moments passèrent encore alors qu'elle entendait du mouvement à côté. Finalement, le jeune homme demanda un balais. Apparemment le sol était sale. Il se prenait drôlement à la punition non ? Tant mieux au fond si cela pouvait l'occuper un peu plus. La demoiselle réfléchit quelques secondes, cherchant la dernière fois où elle l'avait mit.

-Ouais attend je vais te le chercher.

Dès qu'elle pouvait bouger, elle prenait l'occasion comme une mine d'or. Elle n'en pouvait plus de rien faire. La demoiselle sauta alors de la scène, presque en courant, pied nu sur le sol avec une très grande vitesse et souplesse montrant ses années d'expérience dans la danse. La demoiselle alla alors jusqu'à un placard qu'elle ouvrit. Il y avait un peu de tout pour le nettoyage. Elle sortit le bout de bois et se dirigea vers la réserve.

-Attrape.

Elle attendit d'avoir  son attention et lui lança. Tient ? Il avait décidé de se mettre à poil au passage... Carmen leva un sourcil, incrédule, puis haussa les épaules, qu'importe au final, il pouvait bien faire ce qu'il veut. Elle alla de nouveau s'asseoir sur le bord de la scène pour profiter de nouveau de sa boisson fraîche. Qu'est-ce que ça pouvait faire du bien avec cette chaleur. Et elle, elle, ne pouvait pas se mettre torse-nu pour cause sociale, dommage. Finalement elle demanda:

-Et t'as fais quoi comme connerie pour te retrouver à faire ça ?

Curiosité, elle aimait bien connaître les raisons des autres, ce qu'ils avaient fait pour en arriver là.

Alors apparemment le sale gosse était là car il avait joué aux chevaliers servants ? Pourquoi pas après tout, là, elle ne pouvait vraiment pas juger. Quelqu'un aurait osé parler ainsi de ses frères qu'elle ne se serait même pas privé d'en foutre une. Carmen n'était pas aussi impulsive que Paco mais quand elle voulait cogner, elle n'hésitait pas comparé à lui qui ne faisait souvent que des menaces en l'air. Et c'était encore pire avec Jason. Il semblait toujours calme mais quand il s'énervait, c'était le pire, sans aucun doute là-dessus.

-Bha, t'as eu raisons. Faut les remettre en place ces gens.

Best. Conseil. De. Prof. Ever. On se demandait comment elle avait eu son métier pour conseiller ce genre de chose aux élèves. Mais il fallait savoir se défendre dans la vie et il y a des gens qui ne comprenaient que par la peur. Alors autant utiliser cette technique non ? L'adolescent finit  par lui demander pourquoi, elle, elle se trouvait là à le surveiller. L'adulte hésita quelques secondes puis haussa les épaules avant de répondre.

-Les pions ils avaient un problème et je suis arrivée ici au mauvais moment, on m'a dit d'y aller...Vu que j'avais signé pour participer aux cours d'étés...

Elle ricana.

-Je sais même pas pourquoi j'ai signé.

La demoiselle continua alors d'attendre dans son inactivité jusqu'à ce qu'elle entende d'un coup un cri. Paniquée, elle se redressa pour sauter de la scène et aller voir si tout allait bien. Qu'est-ce qui avait pu faire crier aussi facilement quelqu'un qui s'amusait à faire le grand gaillard ?

"Mais prévenez qu'y a un élevage de mygale ici"

Une mygale ? Une mygale ici, vraiment ? Alors que l'adolescent signifia à la prof qu'il ne voulait plus rentrer là-dedans, c'est ce que, elle, elle fit. Elle s'avança dans la réserve assez confiante pour voir enfin la bestiole au sol certainement plus apeurée que ce que Liam était. Elle se baissa un peu, s'approchant doucement. La pauvre essayait de trouver une surface pour monter en hauteur. Bon oui, elle était grosse mais certainement pas dangereuse. Elle soupira alors et dit:

-C'est rien, je vais la faire sortir.

Carmen se redressa alors et décrocha un de ses foulards à sa taille pour s'attacher les cheveux, histoire que la bestiole n'ai pas la super bonne idée de se mettre dedans. Cette araignée ne semblait pas être une espèce  très nerveuse, elle ne bougeait pas, plus calme. Elle n'aurai certainement  pas besoins de boite pour la contenir. La demoiselle se mit alors sur ses genoux et plaça sa main devant la bestiole.

-Allez petite, il faut que tu sortes.

Elle fit glisser doucement sa main et celle-ci se mit dessus. La sensation était plutôt drôle et ne l'inquiétait pas vraiment. La bohémienne avait tout vécu et ça, ce n'était pas grand chose. Avec délicatesse, elle se leva, la main tendue vers l'avant. Son calme devait certainement empêcher à l'araignée de trop paniquer. Tant mieux bien sûr, elle n'avait pas envie de commencer une chasse.

Quand celle-ci se décidait à bouger, elle la faisait tout simplement passer sur une autre main. La femme chercha alors une fenêtre , l'ouvrit et glissa la bestiole sur le rebord avant de la refermer et de l'observer un peu.

-Voilà qui est fait. Je vais voir si y'en a pas d'autres.

La demoiselle rentra à nouveau dans la réserve, fouilla sans déranger pour autant et monta même sur le haut des étagères en s'aidant des autres pour vérifier dessus. Elle faillit d'ailleurs un moment tomber, le meuble tremblant dangereusement. Elle finit par descendre et secoua ses mains pleines de poussière.

-Y'a un cadavre en haut mais je crois que c'est bon. Faut se renforcer un peu.

Elle plaisantait bien évidement, peut-être il en avait la phobie après tout. C'était plutôt courant. La demoiselle observa un peu son travail puis sourit:

-Allez t'as presque finit, retourne-y. Je te passerais du soda, j'ai une autre bouteille dans mon sac. Le temps que je trouve autre chose à te faire faire.

Carmen lui fit un clin d'oeil taquin puis alla de nouveau s'asseoir, assez fier d'elle finalement.

Il se passa une heure entière. Une heure où Carmen faisait de son mieux pour s'occuper. Se lassant de lire trente fois la composition de son soda, elle essaya même de la jeter au loin dans la poubelle pour faire un panier. Elle loupa exactement cinq fois, s'embêtant à se lever pour aller chercher le plastique à chaque fois. Quelle fierté elle eu quand ça rentra ! Elle se leva pour chanter sa victoire puis dû trouver une autre activité à faire. La jeune femme fit de son mieux puis s'allongea tout simplement sur la scène pour faire un somme à un oeil. Un peu comme les chats, se reposant mais prête à se relever à n'importe quel bruit. Franchement, si les professeurs voulaient faire des punitions, qu'ils soient un peu plus originaux. Et s'ils voulaient la mettre là-dedans, qu'ils lui donnent une direction plus artistique ! C'était presque sûr pourrait qu'elle trouverait des talents cachés comme ça !

La jeune femme brune somnola un peu, profitant du calme malgré le bruit de rangement. Chez elle, ça parlait beaucoup entre ses deux frères se disputant sans cesse. Finalement, tout cela était plutôt relaxant quand elle acceptait le fait qu'elle n'allait pas pouvoir bouger.

D'un coup, elle entendit la voix du prisonnier puis se redressa d'un geste sec, regardant à droite à gauche pour savoir d'où le son venait. Coupée dans son sommeil, elle se leva pour sauter, baillant un peu pour aller voir la réserve. Elle observa le travail, se frottant les yeux puis hocha la tête en souriant doucement.

- Ben c'est parfait moussaillon.

Carmen alla alors fermer la porte de la réserve à clef puis sauta à nouveau sur la scène pour se replacer comme elle l'était avant. Maintenant elle devait trouver quoi lui faire faire durant le reste de temps. C'est à dire une heure. Celui-ci lui suggéra de le libérer pour bonne conduite. La bohémienne eu vraiment une réflexion à ce sujet mais finit par secouer doucement la tête.

- Même si c'est extrêmement tentant, je préfère éviter.

Elle laissa passer quelques secondes avant de rajouter:

- Je vais éviter de me faire remarquer comme en tant que celle qui fait pas son travail. Déjà que j'ai eu une salle réputation en arrivant ici.

Disons qu'une professeure dansant sensuellement dans les rues...C'était pas habituel pour beaucoup d'élèves. Quand les premières vidéos avaient été prises, il y a eu plusieurs remarques, parfois très vulgaires et désobligeantes. Cependant, la brune avait toujours fait tout pour faire croire qu'elle s'en foutait. Ce qui était un peu le cas au fond. Cela énervait surtout ses frères en fait. Donc si elle pouvait en plus éviter d'avoir une autre étiquette en plus sur la figure, ce serait pas mal. Et puis il lui semblait qu'il y avait une histoire de responsabilité sur l'élève aussi. S'il crève dehors, ça lui retombera dessus.

Quand il réclama le soda, Carmen ricana et fouilla dans son sac pour prendre la bouteille.

-Attrape. Fais gaffe aux bulles.

Elle lui lança le conteneur puis se redressa un peu mieux, se posant contre une surface dur. Les bouteilles avaient été bien mal-menés puisqu'elle avait tendance à courir de partout.

La femme soupira alors prit un chewing-gum qu'elle craqua entre ses dents pour le mâchouiller lentement.

- Pfiou, t'as du courage de rester dans cet endroit de misère l'été.

La brune laissa quelques secondes puis demanda:

-Quoi que t'as peut-être pas le choix. T'es en IRS ou en ISS ?

Ouai, elle était très informée sur l'élève qu'elle devait garder. Il aurait pu être un tueur en série qu'elle ne le saurait même pas.

Le jeune esclave lui indiqua qu'il était en forge. La demoiselle l'observa d'un air calme, visiblement pas paniquée. Finalement, l'état psychologique de quelqu'un était assez visible pour elle et il ne semblait pas être un détraqué prêt à se jeter sur elle pour la tuer puis violer son cadavre. Donc pas d'inquiétude de la part de la bohémienne calme et plutôt sereine. D'ailleurs, celui-ci précisa qu'il était simplement un petit voyou d'un gang de motard. Il attendait la révision de son procès pour avoir le droit de sortir. Carmen hocha la tête en l'observant.

La bohémienne allait de nouveau jouer avec sa bouteille quand le jeune homme lui demanda quel été son histoire, pourquoi elle se retrouver à enseigner dans une école comme celle-ci. La gitane rigola doucement puis observa le plafond quelques secondes avant de dire:

- S'tu veux, ma famille et moi on fait des danses orientales dans les rues. Mais on s'est vite rendu compte qu'il allait falloir plus d'argents pour vivre. Alors je suis allée ici car ils voulaient bien me prendre. C'est pas toujours évident avec mes origines de trouver un travail. Mes deux frères sont ici aussi. Un qui est un élève et l'autre qui est agent d'entretient. Il passe le balais quoi.

Elle ricanna:

- Tu l'as peut-être déjà vu dormir dans la cours d'ailleurs. Un mec grand avec des cheveux long avec un sorte de bouc. C'est un putain de branleur.

Il faisait fureur auprès des étudiante d'ailleurs quand il ne faisait pas que glander. Heureusement qu'il avait des préférences pour les femmes plus âgées et pas des lycéennes. La brune ramena alors sa chevelure un peu en arrière

"Et si vous m'accompagnez jusqu'a la porte de ma chambre et que je jure de ne pas la quitter? y a vraiment pas moyen ? aucun de nous deux ne veut être ici, l'heure va être longue non?"

Carmen releva la tête. Il retentait ? Elle lui avait déjà répondu non ? La demoiselle se souvenait à peu près de l'avoir déjà vu en cour. Elle avait comprit qu'il n'aimait pas le théâtre. Tiens, cela pouvait être une solution pour s'amuser un peu... Quoi de mieux qu'un élève qui fait ce qu'il n'a pas envie de faire ? Et puis c'est pour son bien aussi non ? La bohémienne se craqua alors nuque.

- On fait un deal alors. Je veux bien te ramener dans ta chambre en dépit des responsabilités  et des conséquences qui me pèse sur la gueule et en échange, tu acceptes de prendre le premier ou un des seconds rôle dans la pièce qu'on travaillera à la rentrée.

Ouuh, le petit sourire sadique sur ses lèvres ! Elle espérait qu'il accepte. Ce serait tellement plaisant qu'il accepte ! Après, il n'était peut-être pas un homme d'honneur mais elle ne perdait rien à essayer. Elle s'approcha alors de lui et lui tendit la main en le défiant du regard. Une véritable lueur de provocation brillait tout au fond de sa pupille.