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Mer 17 Fév - 13:38
Kae Obara
Avec Chris Raven
Rencontre à la fontaine
« Quelle plaie le sport, si seulement je pouvais ne plus y aller… » Pensa Kae en remettant son uniforme. Les vestiaires individuels étaient spartiates mais au moins elle était tranquille, personne ne risquait de voir ses brulures. Elle enfila son gilet couleur crème et ajusta le col de sa robe. Le bleu de l’uniforme du Programme Forge contrastait avec les taches rougeâtres de son cou, elle aurait préféré porter le rouge de l’ISS, là au moins elle n’aurait pas été obligée de mettre autant de maquillage pour les couvrir. La jeune fille sortit une petite trousse pleine de poudriers et tube de crème, fond de teint et divers cosmétiques en soupirant.
Accompagnée sa mère à tous ses shootings avait été bénéfique au moins pour une chose, Kae maîtrisait parfaitement l’art de camoufler les imperfections. Après tout la grande Kimiko n’aurait pas pu se montrer en public avec une rougeur ou un bouton de fièvre, non, elle se devait d’être parfaite en toute circonstance.
La lycéenne vérifia son maquillage dans son petit miroir de poche et hocha la tête, satisfaite. On ne voyait plus aucunes de ses brulures, rien sur le cou, rien sur le visage, ne restait qu’à mettre ses gants et elle serait comme une lycéenne ordinaire. Enfin si on omettait le boitier noir accroché à sa cheville. Kae noua le ruban bleu de son col et prit une paire de gant crème dans son sac avant de les enfiler.
Le cours de sport avait été éreintant. Non seulement elle n’aimait pas beaucoup le basket mais le ballon n’avait cessé de lui glisser des mains trop facilement à cause de ses foutus gants, et ça n’avait bien-sûr pas échappé à ses coéquipières. Kae avait pris sur elle pour ignorer leurs petites remarques cinglantes, il ne fallait pas qu’elle crée de soucis si elle voulait vivre tranquillement à l’Institution Indarë.
C’était sans compter sur les quatre filles de son équipe qui l’attendaient sur le chemin menant au réfectoire. La jeune fille passa devant elles sans s’arrêter, l’une des filles, une grande blonde exubérante, lui saisit l’épaule pour la retenir. Kae se dégagea brutalement, comme si un courant électrique l’avait mordu.
« Qu’est ce que vous me voulez ?! » dit-elle avec hargne.
« C’est de ta faute si on a perdu ! On attend des explications. »
« Ouais ! Tu pouvais pas enlever tes putains de gants ?!
« C’est bizarre, ça me dégoute. Venez, on lui enlève. » Ajouta une petite brune au sourire mesquin, s’approchant de l’objet de ses moqueries.
Kae recula brusquement. Elle n’avait pas pris la peine de retenir leur nom, ces filles ne l’intéressait pas. Elles étaient toutes les mêmes de toute façon, avec leurs moqueries, leurs remarques insultantes et leur mesquinerie. Comme ses camarades, avant son arrestation.
L’une d’entre elle lui attrapa le bras pendant qu’une autre la saisit par le col et que les deux autres observaient la scène avec intérêt. Le sang de la japonaise ne fit qu’un tour. Son genou vint s’écraser sur le ventre de la lycéenne devant elle tandis qu’elle tirait sur son bras pour se dégager. Sonnée par le coup la blonde se tint le ventre un instant avant de crier à l’attention de ses copines.
« Choper moi cette connasse ! Je vais lui faire payer ! »
Les deux observatrices jusque là restées en retrait se jetèrent alors dans la mêlée. Tirage de cheveux, griffures, gifles, morsures… la bagarre avait des allures de combat de chats de gouttières, brouillonne et bruyante. Kae enchainait les coups désordonnés, frappant tout ce qui était à sa portée. Tant pis pour ses bonnes résolutions, il n’était pas question qu’on lui retire ses gants !
Ⓒ Martel
Kae parle anglais en #663366 et japonais en #990033
Chris Raven
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Mer 17 Fév - 23:38
Chris Raven
Rencontre à la Fontaine
ft Kae
17/02/21, Cour de l'IRS. 13:47.
Encore une journée de footing tranquille, pour Chris. Il avait fait toutefois légèrement changé de route, pour éviter les risques, mais de cette façon, il pouvait continuer à faire son footing hebdomadaire jusqu'au campus du lycée sans prendre trop de risques. Ce jour là, il était arrivé durant la pause de midi, et le campus était plein d'étudiants. Il avait donc traversé la cour en trottinant jusqu'à la fontaine où il s'arrêtait d'ordinaire, et avait bu comme d'habitude. Mais ce jour là, son attention fut attirée par des éclats de voix, un peu plus loin, à l'écart des bâtiments. Il se rapprocha rapidement, et reconnut aussitôt la voix d'une de ses vieilles connaissances, avec qui il avait eu plusieurs accrochages par le passé.
Très vite, la dispute bascula en bataille à mains nues, et lorsque la vieille connaissance de Chris dépassa les bornes et qu'elles se mirent à trois contre l'inconnue, le Corbeau intervint: - Summers ! Ca suffit ! Lança -t-il d'un ton calme mais autoritaire. Tout d'abord de dos, la jeune fille blonde, prit un air agacé, et rétorqua aussitôt, tout en se retournant: - Mais putain, t'es qui, toi ?! De quoi, tu te mê... Sa voix mourut aussitôt que son regard croisa celui de Chris. Cet homme, elle le connaissait bien. Trop bien, même. La dernière fois qu'ils avaient eu une discussion, elle avait cru que sa vie était arrivée à son terme. Il lui avait donné la plus grande terreur de son existence. Un terreur qui se lisait à nouveau actuellement au fond de ses yeux. Ce manque d'air, ce manque d'oxygène alors qu'elle était sous l'eau, en cherchant désespérément à remonter, était gravé en elle...
Main droite dans la poche, le brun s'avança de quelques pas avant de s'immobiliser à nouveau: - Je crois que ça suffit. Vous en avez assez fait comme ça... - C'est qui, c'mec ? Lâcha une des amies de Summers, avec je m'en foutisme, s'attendant à ce que celle ci l'envoie chier. - D'a... d'accord... Articula la blonde avec difficulté en reprenant son souffle et son calme. On la laisse tranquille. Venez, on s'en va. Les amies de la jeune fille se tournèrent vers elle, médusées devant une telle décision. - Quoi ?! Mais pourquoi ?! C'est qui ce mec ?! - Un conseil, faites ce qu'elle vous dit. Ca vaudra mieux... Se contenta d'ajouter Chris d'une voix froide en fixant les lycéennes. Allez, foutez le camp ! Ajouta -t-il avec une condescendance palpable.
Sans se faire prier, Summers s'éloigna. Et comme prévu par l'assassin, ses amies ne se firent pas prier pour agir par mimétisme, comme d'habitude, incapables de penser et d'agir par elles mêmes. L'esprit de ruche était particulièrement développé autour de cette lycéenne. La contrôler elle, c'était contrôler toute sa ruche... Satisfait de ce dénouement, le brun se dérida, et s'approcha doucement de l'étrangère, qu'il n'avait encore jamais vue sur le campus. - J'espère qu'elles ne t'ont pas fait de mal ? Ton visage ne me dit rien, je ne t'ai jamais vue sur le campus. Tu es nouvelle ? Je m'appelle Chris, au fait, ajouta -t-il en lui tendant la main avec un sourire chaleureux, qui contrastait violemment avec la façon dont il s'était comporté plus tôt avec les autres filles.
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Ven 19 Fév - 19:02
Kae Obara
La bataille faisait rage entre les jeunes filles. Kae commençait à perdre du terrain face à ses trois opposantes bien qu’elle ne soit pas la dernière pour rendre les coups. La quatrième lycéenne s’était d’abord jetée dans la mêlée avant de se raviser devant la virulence de la jeune japonaise.
Soudain une voix d’homme s’était fait entendre et les coups cessèrent peu à peu de pleuvoir. Sans trop comprendre ce qu’il se passait, Kae vit ses adversaires battre en retraite sous l’impulsion de la dénommée Summers, penaude. Elle qui était jusqu’alors si virulente... Qui était ce mec pour qu’elle reparte sans protester ? Et puis l’expression sur son visage, elle avait l’air effrayée, non, terrorisée. La Forge en profita pour réajuster son uniforme. La bagarre l’avait débrayé et, pendant un court instant, l’une de ses manches remontée avait pu révélé à quiconque possédait un regard attentif aux détails un morceau d’avant-bras couvert de brulures.
- J'espère qu'elles ne t'ont pas fait de mal ? Ton visage ne me dit rien, je ne t'ai jamais vue sur le campus. Tu es nouvelle ? Je m'appelle Chris, au fait.
Kae lui jeta un regard méfiant. Les pensées se bousculaient dans sa tête. Qui était ce Chris ? Il semblait un peu plus âgé qu’elle, est-ce qu’il bossait sur le campus ? Elle ne l’avait jamais vu non plus mais elle était nouvelle, elle ne connaissait personne et puis elle n’avait peut-être juste pas fait attention à lui.
– J'en ai vu d'autres répondit-elle rapidement pour expédier le sujet. Vais-je avoir des ennuis, Chris ?
Son attitude, son sourire, sa voix, rien ne dégageait plus la froideur dont il avait fait preuve avec les autres lycéennes. Il avait changé si vite, son apparente amabilité était-elle un piège pour l’inviter à lui donner son nom ? Une fois qu’il l’aurait, il pourrait tranquillement remonter l’incident à l’administration et la punir. Dans le milieu où évoluait sa mère ce genre de calcul était monnaie courante, il ne serait pas le premier à se montrer sympathique dans le seul but d’obtenir ce qu’il voulait.
Mais qu’est-ce qu’elle risquait ? Elle était déjà condamnée à 5 ans qui lui paraissaient une éternité, un peu plus un peu moins ne changerai pas grand-chose. Et puis ça pourrait être amusant de faire la connaissance de quelqu’un qui n’était de toute évidence pas un élève ici.
- Effectivement, je viens d’arriver. Je suis Kae Obara. Dit-elle en lui rendant sa poignée de main.
Sa main était petite et frêle dans la sienne mais elle la serra avec une certaine vigueur, comme pour indiquer que contrairement à ses camarades, elle ne partirait pas en courant elle.
- Si je peux me permettre une question, vous connaissez vraiment tous les gens de ce campus ou c’était juste comme ça, pour tenter le coup ?
Malgré le vouvoiement et la formulation polie, un petit quelque chose de taquin résonnait dans sa voix.
Chris Raven
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Lun 22 Fév - 23:54
Chris Raven
Rencontre à la Fontaine
ft Kae
Alors que le groupe de lycéennes fuyait sans demandait son reste, le Corbeau nota que la japonaise avait des traces de brulûres qui semblaient assez graves sur les avant bras. Il comprit assez facilement pourquoi elle devait porter des gants, même si ce n'était que pure conjecture. Il nota rapidement qu'elle les cachait assez vite, et ne posa aucune question, en déduisant assez simplement qu'elle ne voulait pas que quiconque les voie. Son oeil entraîné lui permit de noter qu'elle était très maquillée au visage, également, lorsqu'il l'approcha. D'autres blessures à cacher, peut être ? La réponse de l'adolescente lui sembla méfiante, presque hostile. Toutefois, il fut surpris par sa question, et ne la comprit pas. Il haussa les sourcils, puis se tourna à moitié dans la direction où avaient disparu les filles qui l'avaient ennuyée, et tenta de répondre: - Des ennuis ? Non, je ne crois pas, honnêtement... Ca m'étonnerait qu'elles viennent te chercher à nouveau des crosses après ça. En tout cas, pas pendant un bon moment... Il ne s'expliqua pas davantage. Il ne dît rien sur le fait que Summers devait penser après cet incident que Kae se trouvait sous son protectorat, et qu'elle les tiendrait de fait à l'écart, par peur de représailles. Parce que s'il le faisait, il devrait s'expliquer, se justifier. Expliquer comment et pourquoi cette adolescente était si terrifiée par lui. Et cela, il ne le voulait pas. Surtout qu'il n'en avait pas besoin...
Finalement, après une brève hésitation, la japonaise serra sa main et lui donna son nom. Il lui présenta un sourire franc, puis ajouta: - Je vois. Eh bien, je suppose qu'un Bienvenue est de circonstance, alors. Toutefois, lorsqu'elle reprit la parole en le vouvoyant, le brun grimaça légèrement de façon comique et leva la main avant de lui rétorquer: - Oh, je t'en prie... S'il te plaît, ne me vouvoie pas, comme ça. Je n'aime pas les manières. Elle lui posa alors une autre question, et le brun répondit presqu'aussitôt: - Eh bien... Je ne dirais pas que je "connais" tout le monde, non. Mais ça fera bientôt deux ans que je suis étudiant à Indarë. Je suis des cours à l'université, précisa -t-il alors. Et chaque semaine, je viens courir jusqu'au campus du lycée, et je m'y arrête un bon moment pour y faire ma pause, ce qui fait que... je connais quand même la plupart des têtes des lycéens, oui.
Il s'approcha du banc le plus proche, et s'y installa. Avec tout ça, il n'avait pas eu le temps de se poser après avoir couru jusqu'à la fontaine. Il avait toutefois noté le ton taquin de la jeune fille, et pour lui renvoyer la balle, il lui dît alors sur le même ton: - Non, si j'avais voulu tenter le coup, comme tu dis, je t'aurais plutôt dit quelque chose du genre "l'uniforme te va bien", par exemple. Il ne tentait pas de la draguer sérieusement. Il ne faisait que jouer son rôle d'élève modèle. De se donner une image sociale, comme il l'avait toujours fait. S'il avait été sincère, il aurait plutôt abordé le sujet de leur dispute, qui semblait nettement plus épineux. Mais la dernière fois qu'il était venu en aide à une âme errante et torturée, il avait passé un pacte avec celle ci, et avait failli devoir l'abattre avec sa propre arme un an plus tard avant de lui voler un baiser près de la piscine de l'IRS. Une affaire toujours en cours, qui était loin d'être réglée... Mieux valait qu'il évite de se mêler de ce qui ne le regardait pas. C'était plus sage pour tout le monde. - Alors ? Qu'est ce qui s'est passé, tout à l'heure ? Demanda -t-il finalement, envers et contre tout. Trop tard. La question avait fusé, bien que ce soit une mauvaise idée...
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Jeu 25 Fév - 20:49
Kae Obara
Avec Chris Raven
Rencontre à la fontaine
Un étudiant ? Tiens donc ! Au moins il ne devait pas pouvoir lui causer trop d’ennuis même s’il le voulait et puis il n’avait pas l’air de le vouloir non plus de toute façon. Il avait l’air d’être comme chez lui sur le campus, avait-il été au lycéen Indarë tout comme elle avant d’étudier à l’université ? Ou alors peut-être faisait-il partie de ces gens qui semblent être chez eux partout, s’adaptant à leur environnement comme des caméléons.
- Il faut quand même être physionomiste pour se souvenir du visage de chaque lycéen.
Le coureur se dirigea vers le banc le plus proche et s’y installa. Kae, curieuse, ramassa son sac tombé au sol pendant son affrontement avec Summers et sa ruche et fit de même. La présence du jeune homme était plutôt agréable, il était souriant et n’émanait de lui ni méfiance ni animosité. La lycéenne pourtant sauvage avait envie de lui faire confiance sans trop savoir pourquoi. Son coté avenant et sa sincérité ne semblait pas feinte. Ou alors il était un excellent acteur.
- Non, si j'avais voulu tenter le coup, comme tu dis, je t'aurais plutôt dit quelque chose du genre "l'uniforme te va bien", par exemple.
Kae laissa échapper un petit rire.
- C’est pas terrible non plus comme accroche. Et puis franchement la version rouge est quand même plus sympa, dit-elle en réajustant le nœud de son col.
A cette distance, Chris pouvait distinguer du coin de l’œil les marques de brulures sur le cou et l’extrémité du visage de la lycéenne. Elles avaient été astucieusement cachées avec du maquillage, et de toute évidence Kae était très habile en la matière, mais il persistait une légère différence de texture entre la peau saine et la peau brulée.
La jeune japonaise posa son sac sur ses genoux et fouilla dedans jusqu’à en sortir deux barres de céréales à l’emballage aux couleurs criardes. Elle était si friande de ses barres là qu’elle les faisait importer de New York exprès et en avait toujours avec elle. En plus elle était bien partie pour sauter le déjeuner. Kae en tendit une à son nouveau comparse et entreprit d’ouvrir la sienne non sans une certaine difficulté, ses gants glissant sur le bord de l’emballage.
Ouverture facile qu’ils disent hein. Mon œil !
Le plastique finit par céder sous les assauts de l’adolescente affamée.
- Alors ? Qu'est ce qui s'est passé, tout à l'heure ?
Nous y voilà. Kae s’attendait à ce qu’il lui pose la question et ça ne l’enthousiasmait guère. Il avait pourtant bien esquivé le sujet jusqu’à présent… Elle se concentra sur sa barre de céréales et répondit avec une nonchalance qu’elle était loin de ressentir.
- Rien d’important. Je suis nulle au basket et ces nanas étaient mécontentes que j’ai fait perdre le match à notre équipe. On ne peut pas être bonne partout hein ! ajouta-t-elle avec une fausse décontraction avant de fourrer la barre de céréales dans sa bouche.
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Kae Obara parle anglais en #663366 et japonais en #990033
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Jeu 25 Fév - 23:09
Chris Raven
Rencontre à la Fontaine
ft Kae
Dès le début de la conversation, Chris sentit une résistance naturelle émanant de la japonaise. Une certaine méfiance, qu'il sentit peu à peu diminuer au fur et à mesure qu'ils discutaient ensemble. - Eh, bien... Disons que c'est une combinaison de facteurs... Je connais certains lycéens d'Indarë, et un de mes amis du club de boxe, un tombeur, tente régulièrement de me forcer à me rendre à des soirées où vont lycéens et universitaires. Ce qui fait qu'à force, je finis par connaître assez bien les têtes, même si je ne connais pas vraiment les noms qui y sont rattachés. Pas tous, en tout cas. Il brodait un peu. Il évitait de dire que Mike n'était parvenu à le traîner à ce genre de soirées qu'une poignée de fois, qu'il avait horreur de ça, et qu'il ne le faisait que pour conserver son image d'élève modèle et populaire auprès des filles. Mais la jeune Obara n'avait pas besoin de connaître ce genre de détails...
Un petit sourire ourla les lèvres du Corbeau lorsqu'elle lui rétorqua que ce n'était pas une accroche terrible. Il prit alors le parti d'entrer dans son jeu, car de toute façon, il était plutôt d'accord avec elle: - Non, c'est vrai. Tu as raison. Mais pour un premier pas, quelque chose de plus lourd aurait été plus risqué. Surtout avec quelqu'un qui semble méfiante, comme toi. Il fut surpris lorsqu'elle lui tendit une barre de céréales et la remercia avec en prime un grand sourire. Mais dès qu'il vit qu'elle n'arrivait pas à ouvrir la sienne, il intervint, posa sa propre barre de céréales sur ses genoux, puis: - Attends... Donnes... Je vais te l'ouvrir... Il prit son casse croûte, lui ouvrît, et le lui rendit rapidement: - Et voilà ! Ouverture facile à la Chris ! Ponctua -t-il en souriant.
Mais dès qu'il tenta d'aborder le sujet dangereux, le sujet miné, l'ambiance retomba subitement. Il sentit qu'elle répondait à côté. Elle ne voulait pas parler des véritables raisons qui se cachaient derrière la défaite de son équipe. Le brun était arrivé en pleine dispute, mais il en avait suffisamment entendu pour avoir compris que tout était lié au port de ses gants. Et il était très probable que sous ses gants se cachait le même genre de chose que sous l'épaisse couche de maquillage qui dissimulait ses brûlures au visage. Son regard se posa une poignée de secondes sur un de ses gants, et il répondit doucement avant de croquer dans sa barre vitaminée: - Oui, c'est vrai, tu as raison... Certains ont du mal à accepter qu'on ne puisse pas être doué partout... répéta -t-il simplement d'une voix un peu absente.
Chris était un être hors du commun. Il avait été crée pour disposer de capacités extraordinaires. De facultés promptes à ôter la vie de façon tout à fait surprenante. Mais à cause de ça, à cause de ce qu'il était, il ne pourrait jamais prétendre à une vie "normale". Il ne pourrait jamais vivre en paix, vieillir avec celle qu'il aime dans un voisinage sans histoire. Parce qu'à cause de ce qu'il était, il serait traqué toute sa vie par ceux là mêmes qui l'avaient façonné.
Son regard se posa sur le bracelet de forge de la jeune adolescente, mais il ne posa aucune question, se contentant de mordre à nouveau dans la barre qu'elle venait de lui offrir. Il y avait tellement de questions qu'il voulait lui poser... Mais il ne voulait rien forcer. Il ne voulait pas qu'elle se referme sur elle même. - Kae Obara... Tu nous viens tout droit du Japon ? Demanda -t-il, les yeux légèrement levés vers le ciel, l'air un peu pensif, comme s'il essayait de deviner, comme s'il en avait fait un jeu.
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Sam 27 Fév - 14:59
Kae Obara
Avec Chris Raven
Rencontre à la fontaine
- Attends... Donnes... Je vais te l'ouvrir... Et voilà ! Ouverture facile à la Chris !
Kae n’eut pas le temps de réagir que l’étudiant lui avait prise sa barre de céréales des mains pour lui ouvrir. Elle voulut rétorquer, dire qu’elle n’était plus une enfant, qu’elle pouvait se débrouiller toute seule, qu’elle n’avait pas besoin de lui… Mais il lui replaçait déjà la barre entre les mains, ouverte. Et puis le sujet de la bagarre entre les adolescentes vint sur le tapis. La japonaise répondit de manière évasive et durant quelques instants, le temps fut suspendu autour d’eux. L’atmosphère s’était refroidit d’un coup. Est-ce qu’il allait lâcher l’affaire ? C’est ce qu’espérait la jeune fille. Elle s’appliquait à manger sa barre de céréales pour se donner une contenance quand elle capta le regard de Chris sur ses gants.
C’était foutu, il savait. Elle ne savait pas à quel moment de la dispute il était arrivé avant d’intervenir mais maintenant c’était sûr, il avait tout entendu. Et il allait creuser, c’était évident, lui demander pourquoi elle portait des gants. Et devant son mutisme, il insisterait, il voudrait voir, qu’elle les enlève, il se vexerai devant son refus, et comme les autres il insisterait, insisterait, insisterait….
- Oui, c'est vrai, tu as raison... Certains ont du mal à accepter qu'on ne puisse pas être doué partout...
Kae fut surprise par sa réponse. Elle se rendit alors compte que sans s’en apercevoir ses doigts s’étaient crispés sur son encas et elle se détendit. Elle était reconnaissante qu’il joue le jeu et n’insiste pas. Soulagée, elle put prêter plus attention à son comparse et remarqua dans sa voix, son expression, un air légèrement absent. Ses paroles avaient-elles réveillés quelques regrets qu’il gardait pour lui ? Elle aurait été curieuse de connaitre quels regrets pouvait avoir un type comme lui. Il avait l’air d’être ce genre d’étudiant modèle, bien sous tous rapports, apprécié par son entourage et ayant du succès avec les filles. Le genre de personne à qui tout sourit toujours. La jeune Forge fut sortie de ses pensées par les mots de l’étudiant. Elle lui fit un signe du pouce et de l’index en souriant.
- Bingo ! Je suis arrivée à Londres il y a peut-être 6mois maintenant.
6mois. Ca lui paraissait être une vie entière tant ils avaient été fort en émotion et pourtant c’était bien peu de temps. Un énième déménagement, le deuxième depuis son agression, une nouvelle école puis une bagarre un peu plus violente que les autres, l’arrestation, la condamnation et puis finalement l’institution Indarë. En y pensant, ces 5 années d’incarcération allaient lui apporter plus de stabilité que ses 16ans aux cotés de sa mère. C’était plutôt une bonne chose finalement.
- Et toi tu viens d’où ? Tu n’es pas britannique n’est-ce pas ? Ou alors tu as passé longtemps à l’étranger je me trompe ? demanda-t-elle simplement.
A force de voyager d’un pays à l’autre, de fréquenter des gens des quatre coins du globe, Kae avait développer une excellente oreille pour les langues et les accents. C’était d’ailleurs étrange qu’elle ne parvienne pas à deviner d’où il venait.
- Ton accent est légèrement moins marqué que les personnes que j’ai pu croiser ici, poursuivit-elle comme pour se justifier.
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Dim 28 Fév - 23:11
Chris Raven
Rencontre à la Fontaine
ft Kae
Chris le sentit. Ce moment de flottement, ce malaise, dû à un sujet qu'elle ne voulait absolument pas aborder, quitte à plomber la conversation si nécessaire. Heureusement, il l'anticipa, et prit les devants pour l'éviter, et la discussion se relança très vite sous son impulsion habile, grâce à son esquive de justesse. S'il n'était pas quelqu'un de très social en vérité, on lui avait pourtant appris à l'être lorsqu'il jouait un rôle, pour approcher ses cibles, notamment. Ce qui comblait assez facilement cette part de sa personnalité. Mais en contrepartie, il était rarement lui même dans ces cas là, se contentant de présenter un masque façonné aux autres, dissimulant sa véritable personnalité afin de se protéger. Cela l'aidait pour booster sa sociabilisation. Mais pratiquement rien de tout cela n'était réel. Pour parvenir à rencontrer le vrai Chris, il fallait creuser davantage, continuer à chercher, et peut être, dans certaines circonstances... le trouver...
Le rôle de l'étudiant modèle, du boxeur sociable et participant à des soirées, l'épuisait à la longue, pour la simple et bonne raison qu'il était très éloigné de sa véritable personnalité, si renfermée, paranoïaque, et solitaire. Donner le change en permanence sur le long terme n'était pas un sport facile à pratiquer... Il lui sourît lorsqu'elle lui répondit avec en train concernant ses origines Japonaises. Il envisagea de lui dire qu'il avait visité Tokyo, mais ç'aurait été une mauvaise idée. Ca n'aurait pas collé à son background d'orphelin. Et lorsqu'il l'avait fait, en réalité, c'était pour assassiner une cible. Mieux valait donc éviter d'aborder le sujet...
Soudain, une lueur discrète mais méfiante flotta dans son regard lorsqu'elle s'exprima à nouveau: elle semblait analytique et observatrice, tout comme lui. Le genre de personne qui pourrait facilement déterminer que quelque chose n'allait pas chez lui, qu'il n'était peut être pas l'élève modèle qu'il cherchait à faire croire qu'il était. Le genre de fille qu'il évitait d'ordinaire d'approcher... - Non, en effet, lui répondit il en souriant toujours. Je suis Américain. Originaire de la baie de San Francisco, en fait, ajouta -t-il. Mais tu as un sacré sens de l'observation, la complimenta -t-il aussitôt. Il n'aimait pas la manière dont elle avait percé à jour le fait qu'il ne soit pas anglais. Certes, les accents se repéraient facilement, mais depuis le départ, il lui semblait qu'elle était méfiante et observatrice, et il avait le sentiment qu'elle était analytique, que chaque phrase qu'il prononçait pourrait potentiellement le trahir. Il tenta alors de recentrer les choses sur les autres élèves, pressé de quitter sa propre personne comme "sujet d'étude". - Mais tu sais, sur le campus d'Indarë, que ce soit au lycée ou à l'université, les élèves venant d'autres pays sont nombreux. Tu trouveras de nombreuses personnes qui ne sont pas anglaises d'origine, et une grande variété d'accents, lui dit il alors.
Il mordit à nouveau dans sa barre vitaminée, sentant que ses options étaient limitées. Il devait éviter le sujet de ses brûlures, le sujet de sa propre personne, le sujet qui l'avait amenée à se retrouver ici et qui était très probablement lié à ses brûlures... Plus la discussion avançait, et plus il se sentait coincé... Lui poser des questions sur sa famille n'était pas non plus une bonne idée: s'il faisait ça, cela retomberait sur sa propre famille "factice", ce qui était une idée à la con. Il lui faudrait broder sur son enfance à l'orphelinat près de San Francisco et il n'en avait pas envie. Il voulut lui demander ce qu'elle pensait de Londres, si elle avait eu le temps de visiter, et son bracelet de Forge apparut en flash dans son esprit alors qu'il fixait le ciel d'un air un peu absent. Décidément, pas facile de trouver un sujet de conversation... Il n'aurait jamais cru que discuter avec une fille si charmante serait aussi compliqué, même dissimulé derrière son masque d'élève modèle... - Donc, ça fait six mois que tu es là ? Je vois... Ca va faire deux ans que je suis à Londres, lui dit il alors pour tenter de combler le trou de la conversation. Mais je ne me suis toujours pas fait à leur accent à couper au couteau, ajouta -t-il avec un petit sourire moqueur au coin des lèvres.
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Sam 6 Mar - 13:45
Kae Obara
Avec Chris Raven
Rencontre à la fontaine
- Un west coast guy donc, commenta-t-elle en souriant. Je n’aurais pas deviné.
La jeune fille passa sa main gantée sur sa nuque, un peu gênée par le compliment. On l’avait souvent félicitée petite pour son sens de l’observation et son attention des détails mais ce n’était pas pareil. Là il ne s’agissait pas des collègues de sa mère essayant de la mettre à l’aise ou de flatter la mannequin à travers elle. Et elle trouvait plutôt agréable d’être complimenter par un presque inconnu qui avait presque son âge. Pour masquer ce trouble passager, Kae poursuivit comme si de rien était.
- J’ai vécu quelques années à New York mais ma mère refusait de bosser sur la côte ouest alors à part quelques passages à L.A. je ne suis jamais allée là-bas.
Peut-être y avait-elle eu un mauvais souvenir ? La Forge ignorait pourquoi sa mère était si réticente à l’idée d’aller sur la côte ouest mais à chaque fois qu’on lui proposait un contrat là-bas c’était l’enfer à la maison. Elle refusait avec perte et fracas bien-sur mais elle devenait irritable pendant des jours, s’énervait pour un rien, brisait de la vaisselle… Si bien que les rares fois où elle n’avait pu refuser et s’était rendu à Los Angeles avec sa fille ça avait été l’angoisse totale pour la gamine. Ça valait peut-être le coup d’y retourner seule lorsqu’elle aurait fini sa peine, de toute façon elle n’avait pas l’intention de remettre les pieds à New York de sitôt.
- Mais tu sais, sur le campus d'Indarë, que ce soit au lycée ou à l'université, les élèves venant d'autres pays sont nombreux. Tu trouveras de nombreuses personnes qui ne sont pas anglaises d'origine, et une grande variété d'accents.
- C’est vrai, maintenant que tu le dis j’ai entendu pas mal d’intonation différentes et puis il y avait un grand choix de cours de langues aussi, plus que dans mes établissements précédents , répondit Kae le regard au loin pour mieux fouiller dans sa mémoire. Je ne suis à l’Institution que depuis une semaine, j’ai encore beaucoup de choses à découvrir.
Elle pensa à sa peine de 5ans. La japonaise était en quatrième année alors qu’allait-il se passer lorsqu’elle aurait fini l’année ? Irait-elle à l’université elle aussi ? Et si elle ne voulait pas poursuivre ses études, irait-elle en prison ? Si tous les étudiants étaient comme Chris, sympathique et accueillant, l’université devenait une option plutôt attrayante. En revanche Kae n’avait aucune idée de ce qu’elle voulait faire de sa vie. Ses résultats scolaires n’étaient pas excellents sans être mauvais non plus, ne se distinguait dans aucune activité artistique ni n’avait jamais fait partie d’un club de sport. Elle s’était toujours contentée de faire ce que sa mère attendait d’elle et maintenant qu’elle avait enfin sa vie pour elle, la lycéenne ne savait pas par où commencer.
- Tu fais partie d’un club de boxe c’est ça ? demanda-t-elle, Ça doit être sympa comme sport, j’aimerais bien essayer un jour.
La jeune fille n’avait jamais fait de sport de combat, sa mère avait toujours eu trop peur qu’elle se blesse au visage. C’était toujours si elle l’avait laissé essayer le kendo et c’était uniquement parce que ce sport nécessitait des protections qui recouvrait intégralement la tête. Ça la tentait bien pourtant et puis avec toute cette colère qui couvait en elle, se défouler autrement que sur ses petits camarades ne pourrait qu’être une bonne chose.
Son regard se posa alors sur sa cheville. L’espace d’un instant elle avait oublié pourquoi elle était là.
- Ah oui nan, oublies ce que j’ai dit. Je ne pourrais pas y aller de toute façon , reprit-elle calmement.
Il n’y avait pas d’amertume dans sa voix. Kae n’était pas triste ou énervée de ne pas pouvoir se déplacer librement à Londres, c’était juste un fait qu’elle avait intégré. La règle d’un jeu qu’elle avait accepté de jouer en connaissance de cause.
Ⓒ Martel
Kae Obara parle anglais en #663366 et japonais en #990033
Chris Raven
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Dim 7 Mar - 8:12
Chris Raven
Rencontre à la Fontaine
ft Kae
Le brun se détendit en sentant que la conversation était lancée grâce aux origines de chacun. Elle avait donc vécu quelques années aux Etats Unis. Mieux valait éviter de trop détailler, dans ce cas... - Je suis passé quelques fois à New York, mais je n'ai jamais eu l'occasin de réellement m'y arrêter longtemps. Quant à L.A., si tu veux mon avis, tu n'as rien raté... Un peu trop "business business"... Surtout lorsque tu y vis. Tu payes une fortune pour un endroit qui ne sera pas mieux qu'un autre, juste parce que... "C'est L.A.", ajouta Chris en mimant des guillemets.
La conversation s'orienta ensuite sur la grande variété d'accents, et le fait que Kae n'était là que depuis très peu de temps. - Indarë a beaucoup de choix de cours, quels que soient les cours que tu recherches. Prends moi, par exemple. Quand je suis arrivé ici en première année de license, je faisais une license de français pour de la traduction. Mais très vite, j'ai constaté que l'université fournissait une grande variété de cours, et que le français... c'était définitivement pas pour moi, ajouta -t-il avec une grimace comique. Aujourd'hui, je suis en deuxième année de musique. J'ai complètement changé d'orientation, et ça me plaît énormément. J'ai hésité à changer, mais... Avec le recul, j'aurais regretté si je ne l'avais pas fait, conclut il avec un sourire.
La brune l'interrogea soudain sur son appartenance à un club de boxe. Chris fut surpris, mais il répondit aussitôt: - Oui, en effet. Un excellent club. Le coach en particulier, est très doué dans ce qu'il fait. J'ai un très bon feeling avec lui. Lorsque Kae suggéra qu'elle aimerait bien essayer, le Corbeau eût un sourire. Il posa son coude sur le banc, et se tourna sur le côté, pour la regarder, avec un sourire étrange: - Ma foi, si tu veux, je peux t'aider, de ce côté là. S'il y a bien un sport où je pense pouvoir dire sans douter que je suis doué, c'est celui là. Même s'ils trouvent tous que je suis un peu inconscient dans ma manière de le pratiquer, mais ça c'est une autre histoire... C'est alors qu'il aperçut le regard furtif de la Japonaise vers son dispositif, et il sut pourquoi elle changea d'avis. Il lui expliqua alors ce qu'il en était. - Si, en fait. Tu pourrais. Le club de boxe fait partie de l'enceinte du campus d'Indarë. Il est à l'université, mais à partir du moment où tu obtiens une autorisation, tu es simplement tracée, avec des horaires précis pour être sûr que tu fasses bien ce qu'on t'autorise à faire. C'est un peu de la liberté conditionnelle, en fait.
Une fois encore, il évita tout sujet sensible. Il ne lui demanda rien sur la raison pour laquelle elle était en Forge, rien sur ce qui l'avait amenée ici, rien du tout. Il avait compris, c'était l'essentiel.
Le regard du brun détailla à nouveau les gants de la lycéenne, puis il leva à nouveau les yeux vers le ciel: - Mais ton problème ne viendrait pas de là... La boxe nécessite une grande abnégation, et au début, notre corps est mis à rude épreuve. Particulièrement nos poings. Et je doute que tes gants actuels ne dissimulent rien du tout. Je me trompe ? Il n'attendit pas de réponse. Ce n'était qu'une question rhétorique, il savait qu'elle ne voulait pas en parler. - Tout ce que je veux dire, c'est que... C'est un sport qui nécessite un corps en bon état pour être pratiqué. Autrement, tu risques simplement d'empirer facilement des blessures déjà existantes. Ce qui serait franchement idiot. Il lui sourît à nouveau, comme pour lui faire comprendre que le sujet était clos si elle désirait qu'il le soit, avant d'ajouter: - Mais ne t'inquiète pas: les campus d'Indarë regorgent de sports faisables en équipe ou en solo. Ce ne sera pas les choix qui te manqueront. Tennis, Volley, football... Tu finiras bien par trouver chaussure à ton pied... Et si tu veux tester le squash, tu n'auras qu'à me demander, j'ai des cours aussi. Ce qui me donne accès aux terrains.
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Dim 7 Mar - 23:05
Kae Obara
Avec Chris Raven
Rencontre à la fontaine
A l’entendre parler de L.A., aurait dit que l’étudiant avait plus vécu que son âge ne le laissait supposer. Kae eu la sensation qu’il avait, tout comme elle, beaucoup voyagé. Il avait cette aisance à évoluer dans un environnement et en présence de personnes inconnues que possédaient la plupart des expatriés qu’elle avait pu rencontrer en Europe ou aux États-Unis.
-Pourquoi le français ? Tu le parlais déjà avant d’entrer à l’université ? demanda la lycéenne, curieuse.
L’adolescente croqua dans sa barre de céréales en réfléchissant. Le fait que Chris avait pu changer de cursus aussi facilement et pour un programme très différent la rassurait un peu. Elle n’avait peut-être pas besoin de savoir si vite ce qu’elle voulait faire de sa vie. Ce droit à l’erreur la réconforta.
Lorsqu’elle parla du club de boxe, l’étudiant s’anima immédiatement. Il avait l’air passionné par ce sport dans lequel il se disait doué. En même temps dans quel sport un mec comme ça ne serait pas doué ? Son footing n’avait pas l’air de l’avoir fatigué plus que ça et puis il avait l’air d’avoir une musculature solide, un physique entretenu.
Ses explications ravivèrent les espoirs de la japonaise. L’idée d’essayer la boxe lui plaisait beaucoup, apprendre quelque chose de nouveau juste pour elle et le fait que sa mère aurait fortement désapprouvé ajoutait un attrait supplémentaire à cette idée.
- Il faudra que je demande à l’assistante sociale alors. Les Potion ont peut-être le droit de se balader avec leur beau bijou de cheville mais les Forge comme moi c’est moins sûr. Je viens juste de commencer ma peine alors je ne suis pas certaine d’avoir droit à ce genre de privilège. Après tout c’est en taule que je devrais être pas dans un camp de vacance.
Son ton plutôt rieur détonnait assez avec le sujet solennel qu’était une décision du tribunal judiciaire. A l’instant même où Chris évoqua ses gants, l’attitude de la Forge changea. Le contraste avec l’instant précédent était saisissant. Son visage se ferma instantanément, chaque muscle de son corps se tendit comme si elle s’apprêtait à bondir mais elle n’en fit rien. Sa mâchoire se crispa tandis qu’elle serait les poings sur ses genoux.
Pourquoi revenait-il soudain sur le sujet ? Alors qu’il avait accepté de ne pas poser de question tout à l’heure, pourquoi venait-il à la charge maintenant ? Et puis il ne savait rien d’elle, il venait à peine de se rencontrer alors qui était-il pour lui parler de ce que son corps était capable de faire ? Ce qu’elle était capable de supporter ? Kae était furieuse. Malgré une rencontre dans des circonstances pas franchement en sa faveur, elle passait jusque-là un moment plutôt agréable en la compagnie du joggeur. Elle ne comprenait pas pourquoi il mettait le sujet sur le tapis, frontalement qui plus est. La colère bouillait au fond d’elle mais elle n’avait même pas envie de le frapper. Au fond, elle ne pouvait pas s’empêcher de se sentir trahie.
D’un mouvement brusque, elle se leva, son sac à la main. Elle s’apprêtait à partir quand elle s’arrêta net. Sa voix était sèche, ses mots tranchants et son regard sans une once de sympathie.
- Mon corps va très bien. Mes blessures ne regardent que moi. Dit-elle en lâchant le mot « blessure » avec un dégout à peine contenu.
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Lun 8 Mar - 1:00
Chris Raven
Rencontre à la Fontaine
ft Kae
Certains sujets ne pouvaient entraîner qu'une réaction négative chez certaines personnes. Chris le savait. Il ne faisait que tester la japonaise, déterminer jusqu'où il pouvait aller avant d'éveiller à nouveau cette colère bouillante sommeillant en elle. Sans aller jusqu'à dire qu'il l'avait fait exprès, il avait voulu voir s'il pouvait la mettre en garde sans qu'elle ne monte sur ses grands chevaux. Et il avait très vite obtenu sa réponse...
Pourtant, la conversation se déroulait bien, avant cela. Très bien, même. Le brun posa la main sur ses lèvres en réfléchissant suite à la question de la jolie brune, n'étant lui même pas certain d'avoir une réponse "officielle" à fournir à cette question. - Non, pas vraiment. Mais c'est une langue très parlée dans le monde. Dans le monde de la traduction, c'est une langue utile, répondit il alors.
Vint alors le sujet de la boxe. Il sentit l'intérêt de Kae monter en flèche, mais le fait était que ses blessures risquaient de lui porter préjudice si elle tentait ce sport. Et lorsqu'il tenta de la prévenir, la jeune femme brisa la conversation et se leva brutalement. Loin de s'en émouvoir, le Corbeau qui savait que cela pouvait arriver, lui présenta un sourire presque provocateur, et lui dit alors qu'elle était de dos: - Prouve le, dans ce cas ! Il attendit qu'elle se tourne vers lui, puis ajouta d'un ton toujours aussi détendu: - Je te propose ceci: si l'école t'autorise à rejoindre le club de boxe, je t'introduirai moi même au sport en guise d'excuses ! Qu'est ce que tu en penses ? Elle semblait vouloir absolument essayer ce sport en particulier. Peu importaient ses raisons, cela ne le regardait pas, en fin de compte. Si elle avait tellement envie de tester, pourquoi pas, en fin de compte ?
Il se leva lentement, et son sourire narquois disparut de son visage, pour reprendre une expression sérieuse: - Si tu tiens tant que ça à essayer... Je veux bien t'apprendre. Mais comme je l'ai dit, c'est un sport difficile. Ne t'attends pas à pouvoir prendre du bon temps avec moi comme prof', ajouta -t-il avec un nouveau sourire. Ca t'intéresse ? Lui demanda -t-il en lui tendant la main. Il sentit qu'elle hésitait, surtout après ce qui venait de se passer. Il ne laissa donc pas la situation s'enliser dans un silence embarrassant, que ce soit pour lui ou pour elle. - Tu n'as qu'à y réfléchir tranquillement. Je rencontre régulièrement des sparring partners au club de boxe venant d'autres clubs. Si un jour tu veux savoir à quoi ressemble réellement la boxe en conditions réelles, tu n'auras qu'à me faire signe et je te dirai quand passer au club. Je cours jusqu'au campus entre une et deux fois par semaine. Tu n'auras pas de mal à me trouver si tu me cherches. Autrement, passe par mon adresse mail d'étudiant, Chris Raven. Tu n'auras qu'à m'envoyer un mail et on se donnera rendez-vous. Ca te laisse le temps de cogiter tout ça la tête reposée.
Il termina sa barre vitaminée et s'éloigna en direction d'une poubelle pour jeter l'emballage d'un pas décontracté. Puis, il revint lentement vers Kae. - Ok ? C'est bon pour toi ? Bon, je vais repartir avant d'être trop froid, ajouta -t-il dans un sourire. Merci pour le petit en cas, et... désolé si je t'ai froissée. A plus, Kae ! Et encore bienvenue à Indarë ! Là dessus, il s'éloigna en trottinant en lui faisant un petit signe de la main, sans véritablement lui laisser le temps de répondre.
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Sam 13 Mar - 20:25
Kae Obara
Avec Chris Raven
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- Prouve le, dans ce cas !
Kae fut soudain prise d’une incommensurable envie de lui mettre son point dans la figure. La jeune fille se retourna, prête à céder pour la énième fois à une colère dévorante qu’elle peinait à contrôler. Comme le pressentait l’étudiant, elle était incapable de résister à la provocation. Le sujet était aussi sensible que ses brulures étaient récentes et l’adolescente, empêtrée dans tout un tas d’émotions négative qu’elle n’arrivait pas à gérer, explosait à la moindre provocation.
Elle fit face à Chris, prête à en découdre pour la deuxième fois de la journée. Sa belle gueule souriante et son air détendu ne faisait qu’attiser son énervement. Et puis vint la proposition. Kae se figea, hésitante. Les pensées se mirent à fuser sous son crâne, se demandant où il voulait en venir, ce qu’il voulait réellement, si c’était un piège ou une manière de se moquer d’elle, de la tourner en ridicule… Elle pesait à toute vitesse le pour et le contre lorsqu’il retrouva sa mine sérieuse pour poursuivre.
La Forge écouta, méfiante mais attentive, les sourcils froncés. Si elle était toujours énervée et que son mécontentement transpirait par tous les pores de sa peau, elle ne semblait plus avoir envie d’en venir aux mains.
Un sport difficile qu’il disait. Ça ne lui faisait pas peur, au contraire, l’idée de remonter ce défi rendait ce sport d’autant plus attrayant. Plus il essayait de la dissuader plus son coté revanchard la poussait à insister. Chris lui tendit la main comme pour sceller une sorte de pacte entre eux. La japonaise la regarda un instant avant de lentement venir la saisir.
- Deal, répond-elle d’un air déterminé.
Elle avait déjà vu des combats de boxe à la télévision quand elle vivait à New York mais n’avait jamais eu l’occasion d’assister à un vrai combat, en direct. Kae était ravie.
Elle regarda le jeune homme s’éloigner en lui faisant un geste de la main. Avant qu’il ne soit hors de portée, elle cria à son attention :
- Attends toi à me revoir rapidement alors, parce que je vais l’avoir ta foutue autorisation !
Elle l’aurait son autorisation, avec ou contre l’avis du médecin, peu lui importait. La sonnerie de la reprise des cours se fit entendre dans la cour. Kae attrapa son sac et fila en vitesse, elle avait déjà manqué le déjeuner, il ne manquait plus qu’elle arrive en retard.
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