[L'Ouragan] Ray Hostel, 12 Langdale Rd

Les voix résonnent autour de moi, comme si elles étaient un écho assourdissant. J'entends de la peur, de la panique, de l’entonnement. Avant de rencontrer Lysander, je me rappelle avoir été une analyste du monde, je devinais que trop facilement les intentions des gens, leur caractère, leur façon de penser. Le comportement humain a toujours été déplorable. Pourquoi ? Parce que je suis persuadée que s'il n'y avait pas de choix, pour sa propre survie, ces gens que je ne connais pas, seront prêts à tous nous jeter dans la gueule du lion. De l'égoïsme, du mensonge, de l'amour de soi mais pas pour les autres. Voilà ce qui domine dans cette pièce. J'entends un homme s'énerver, être bruyant, voir un peu dangereux au vu de la manière dont il parle. Un noble sans doute dans sa piètre vie ? Dans le pire moment de son existence ? Et alors il va faire quoi ? L'hôtel ne lui appartient pas ! Il ne peut chasser qui que ce soit ici.

J'ai toujours aussi froid, j'ai l'impression que mon cœur se gèle à l'intérieur. Je suis morte d'inquiétude pour Lysander ! Je n'arrive pas à avoir de ses nouvelles, je ne sais pas s'il est chez nous à l'abri ou quelque part ! Tout ce que j'espère c'est qu'il n'est pas en train de braver la tempête pour venir me chercher ! Je ne le connais que trop bien, cet idiot en serait bien capable !
Mince et voilà que mes joues redeviennent toute rouge rien que d'y penser. Il est si doux, si protecteur avec moi. Et depuis que nous habitons ensemble, il ne s'est pas passé un seul moment où mes crises se sont accentuées, pas un seul moment où je n'ai pas eu le sourire. Il est vraiment mon oxygène...
C'est embêtant....Voilà que je deviens de plus en plus amoureuse...C'est problématique...Parce que je ne suis pas digne de lui et nous sommes amis...ça ne sera jamais autrement.

Je cache ma tête contre mes genoux, les serrant contre moi, alors que je n'ai comme repère visuel que les conversations qui m'entourent. J'ignore quelle heure il est, combien de temps cela va encore durer, si on va s'en sortir ! Je me concentre sur des pensées positives dans ces temps de crise commun. Ma première rencontre avec Lys par exemple, nos vacances à la plage, les différents concerts de bar auquel j'ai assisté. Mon anniversaire.

Je ne veux pas que tout ça s'arrête. Je m'attendais à mourir c'est vrai mais pas de cette façon. Je veux le revoir, je veux rester à ses côtés, continuer de vivre des choses merveilleuses ensemble. Dites moi que ce n'est pas la fin du monde ! Dites moi qu'on va survivre, qu'on va se retrouver....

Je n'espère plus que cela.
Parce qu'il est tout mon univers...

17h20

▬Greenwich ▬
17h25

Finalement ce qui devait arriva, je l'avais vu venir mais je ne pensais pas que cela prendrait des proportions aussi dangereuses. Je suis stressée, paniquée, bien trop pour me permettre d'enlever mon bandeau, mais en entendant un bruit de chute et des cris, je n'ai pas pu m'empêcher de le faire. Il fallait que je sache ce qui venait de se passer. L'homme qui avait été poussé, était blessée, sa tête avait cognée contre un meuble et lui avait ouvert le crâne, voir pire. Car il était inconscient. Et mince ! Voilà que ça tourne mal maintenant ! Les gérants de l'hôtel essaye d'appeler le renfort, mais rien à faire impossible de joindre qui que ce soit. Aucun réseau, aucune issue, plus proche de l'apocalypse, je pense qu'on y est à quelques pas. Et bien entendu je ne sais toujours pas où est Lys'
Je veux le voir, j'ai si peur, je ne veux pas mourir....pas avant de lui avoir avoué mes sentiments, lui avoir dit que je l'aime, qu'il est tout ce qui importe dans ma piètre vie.

Je sens Mana qui s'excite à l'intérieur de moi, le sang présent sur le tapis l'a réveillé, et mon regard clignote très légèrement du bleu au rouge. Non je suis plus forte qu'elle. J'arriverais à la contenir. De toute façon le plus grave de l'histoire est d'arriver à trouver quelqu'un pour sauver cet homme. Les humains sont tellement stupides ! Quel enfer...

▬ Impossible de joindre les secours, ni même l’hôpital....que faire ?  

J'aurais pu avoir une âme vaillante de super héroïne pour braver le cataclysme jusqu'à un poste de secours, mais la tempête fait rage dehors et je ne tiens pas à mettre ma vie en jeu pour un imbécile qui a cherché ce qui lui arrive. Mince, voilà que moi aussi je deviens égoïsme de ma propre survie ! Si je reste ici, je vais me transformer en humaine effroyable et au pire je deviendrais une criminelle de plus en laissant ma schizophrénie tous les faire taire. Je veux que tout ceci cesse, mais pas avoir du sang de nouveau sur les mains. Le choix est trop cornélien.
A moi d'être une idiote maintenant.

▬ J'ai hâte de voir comment dans votre vie vous allez pouvoir vous voir dans un miroir après avoir tué quelqu'un....
▬ Mais je....ne voulais pas ça je....
▬ Il fallait y réfléchir deux fois !
▬ Je fais des études dans la médecine, je peux essayer de le soigner mais je n'ai jamais fait ça. Vous avez une trousse de pharmacie ?

La gestionnaire de l'hôtel sortit cette dernière de dérrière le comptoir. Et l'étudiante en médecine, commença à s'affairer à essayer de sauver ce pauvre homme. Bien que dans mon cas, je ne viendrais pas plaindre sa cause. Quand on cherche on trouve dit une si belle expression.

Maintenant reste à savoir si les gens allaient se calmer, où si encore un dangereux qui pourrait attenter à leur vie se cachait parmi eux.  



17h35

▬Greenwich ▬
17h55

La situation ne s'améliore pas. C'est toujours le cataclysme dehors, et toujours aucun réseau ni la possibilité d'appeler des secours ou bien nos proches. Je n'en peux plus. Je suis à bout. Je vais craquer psychologiquement ! Il faut que je le vois, j'ai besoin de le revoir, j'ai besoin de lui, de lui dire que je suis désolée...

C'est alors que la porte s'ouvrit comme si quelqu'un avait entendu ma détresse intérieure. Et deux des personnes avaient ramené un nouveau blessé qui avait du mal à marcher au vu de ce qui est arrivé à sa jambe. Avec tout les gens autour de lui, ainsi que mon bandeau sur les yeux, je n'avais aucune idée de qui cela pouvait être. J'entendais la jeune femme demander au jeune homme si ça allait aller, de rester courageux. D'autres demander une trousse de soins. Me recroquevillant sur moi même, J'avais fini par accepter le sort qui était le mien. Celui de peut être jamais ressortir d'ici vivante. Jusqu'à...entendre son timbre de voix.

Sans attendre, j'enlevais alors mon bandeau, et me précipita vers lui. J'étais tellement contente de le revoir, que je n'ai pas pu m'empêcher de le prendre dans mes bras. Tout va aller mieux à présent qu'il est là pas vrai ? Mais attends ! La dame, elle a dit qu'il était blessé non ?
Et autant dire que ce n'était pas beau à voir du tout ! Prenant sa main, je sens les larmes me monter aux yeux. Il a bien dit "Tu étais à l'abri en faites"

Cela veut donc signifier qu'il est blessé à cause de moi !
Il est venu me chercher, il a bravé la tempête pour venir à mon secours et est blessé par ma faute. Je le savais....Je ne suis qu'une erreur ! Si je n'étais pas là rien de tout ce ci serait arrivé. Je ne veux pas le perdre, je ne veux pas qu'il meure à cause de moi. Je ne veux pas qu'il meure TOUT COURT ! Que faire ? Qu'est ce que je dois faire.
Les battements cardiaques de mon coeur se sont accélérés mais ce n'est pas en bien hélas...
Je suis tétanisée, j'ai peur !

▬ Espèce d'idiot ! Pourquoi es-tu venu....Pourquoi t'es-tu mis en danger pour moi ? Je ne me le pardonnerais jamais si....si...

Voilà que je fonds en larmes. Je m'étais promis de ne plus pleurer devant lui, de ne plus montrer de faiblesses qu'elle quelle soit. Mais je suis nulle. Insignifiante. Si j'avais la possibilité ne serait-ce que d'échanger ma vie contre la sienne. De prendre cette douleur à sa place je le ferais sans aucune hésitation.

▬ Je vais voir si je trouve une trousse de secours pour le jeune homme.

Après une quinzaine de minutes de fouilles, l'homme revint bredouille.

▬ Je crois qu'il va falloir qu'on trouve une trousse de soins à l'extérieur....

Mais qui serait assez fou pour y aller ? Qui serait assez idiot pour risquer sa propre vie au détriment d'un autre ? Certainement pas un humain....très loin d'être humanitaire dans ce genre de situation. C'est bien pour ça que je déteste les gens. Je déteste ce monde.
Évidemment personne ne veut y aller ! Cela tombe sous le sens !

▬ Moi je vais y aller !
▬ Vous êtes folles ma pauvre ! Sortir dans cette tempête là maintenant, vous n'en reviendrez pas vivante. Pourquoi y aller si c'est pour ne pas revenir ? Vous ne regardez pas assez de films de survie zombie pour comprendre que c'est peine perdue.
▬ Cela m'est égal ! Lysander est mon....Je ne le laisserais pas tomber !

Sa décision était prise, quand bien même le brun ne voudrait pas, il ne pourrait de toute façon pas l'en empêcher dans son état.




18h15

▬Greenwich ▬
18h30

Bien entendu que je suis rassurée de le voir ici. J'étais morte d’inquiétude à l'idée de n'avoir aucune de ses nouvelles, mais de là à ce qu'il brave la tempête et se blesse pour moi...C'est difficile de l'admettre. Je me sens fautive, car s'il était resté à l'appartement rien de tout ceci ne serait arrivé. Mais bon il marque un point sur le fait que tout va bien car on est ensemble. S'il savait comme ses mots m'apaise et me berce. Les lacrymales de mes joues finirent de cesser par couler, et je serre sa main doucement. Il est là, il n'est peut être pas en pleine forme, mais il est avec moi. Je n'ai plus aucune raison d'avoir peur, je n'ai plus à paniquer. Pourtant jen'y arrive pas. Me dire qu'on pourrait mourir ici avec ces inconnus. Qu'il risque de perdre connaissance, voir pire....
C'est pour cette raison que je veux y aller, que je veux le soigner....mais je ne peux rien y faire. Lys' m'avait retenu me ramenant à la raison.

Une idée me vint alors. Et sans crier garde alors que les conversations sur que faire continuaient de fuser dans la pièce, et que la peur était au point le plus culminant, j'enlève ma chemise afin de lui faire une sorte de garrot improvisé. Cela devrait faire l'affaire le temps que l'on trouve ce qu'il faut, du moins je l'espère. Je n'avais plus rien pour me couvrir, hormis le plaid dans lequel je vins très rapidement me cacher, vu qu'un des hommes avaient lorgné sur mes atouts féminins. Cela me met mal à l'aise. Cela me rappelle bien trop de mauvais souvenirs. Du pourquoi je suis une Forge notamment.

Un des hommes qui étaient partis explorer le lieu pour trouver la trousse revint à son tour, mais pas sans rien. Il tenait une radio. Des conversations s'élevèrent de nouveau. Quelque chose comme un plan, une possibilité d'appeler du renfort. mais qui serait capable d'émettre ? Je n'ai jamais touché à ce genre d'objet. Ce n'est certainement pas moi qui pourrait le faire. Et puis qui répondrait ? Ce n'est déjà pas assez l'apocalypse dehors pour que des renforts ne soient pas occupés à tenter de survivre eux mêmes ?

Non je suis bien plus préoccupée de l'état de santé du brun sur lequel je n'ai pas enlevé mon regard. Je me suis même permis de poser mon front sur le sien, afin de voir s'il se réchauffe, s'il n'a pas de fièvre où quelque chose comme ça. Les joues un peu rouge, je détourne le visage regardant désespéramment les autres tenter de trouver la bonne fréquence.

▬ Est-ce que tu penses qu'on va....mourir ici ?

Cette pensée ne quittait pas mon esprit. Et si ça arrive vraiment ? Je n'aurais jamais pu lui dire ce que je ressens pour lui. Cela me peine rien que d'imaginer cela. Mais est-ce que j'en serais capable ? Je ne peux pas....Je sais bien qu'il n'y a plus rien à perdre mais....je serais incapable d'épancher mon coeur.

Parce que je ne le mérite pas...

Mes lèvres effacent toute trace d'un sourire, alors que je sens le froid me reprendre de nouveau. Ou peut être la peur de vivre avec les regrets me glacer le sang.




18h45

▬Greenwich ▬
19h00

Le temps continue de défiler, et toujours aucun signe comme quoi la tempête se calmerait. Lys' me rassure en me disant qu'il est hors de question que l'on meure ici, tout en essayant de faire fonctionner la radio qu'il a légitimement empruntée. Il a raison, cela ne peut pas être la fin. On a encore beaucoup de choses à vivre, à accomplir. J'aimerais tellement continuer de passer le reste de ma vie à ses côtés, même si je sais que c'est probablement impossible. De part nos études, de part le fait qu'on est pas un couple. Et puis....le jour où Lysander aura une copine, il faudra que je m'y fasse non ? J'y suis préparée...

Il continue dans sa lancée et m'explique par la suite qu'il m'avait ramené des affaires mais qu'elles sont probablement trempées et qu'il est désolé. Rien que cette attention de lui me touche, ça veut dire qu'il pense à moi....peut être même un peu trop puisqu'il s’interrompt dans sa phrase mais la fin n'est pas difficile à trouver, ce qui déclenche l'effet d'une théière sur mon visage. Celui ci se remplissant de rouge au fur et à mesure, jusqu'à en exploser jusqu'aux oreilles, avant qu'à mon tour je ne détourne le visage très gênée. Je dis quoi moi face à ça ? Il n'est pas sérieux hein ? C'est juste une taquinerie non ? Pourtant ça semble si franc ! Rha je ne sais plus quoi penser. Est-ce que ça veut dire que je lui plais ?

Non non retire toi cette idée de la tête Lucia, évidemment que non ! Tu n'as absolument rien qui pourrait laisser penser le contraire. Décidant alors de garder le silence, ce dernier fut arrêté par un bruit dans la radio !
Des secours ? Ils nous disent qu'ils sont en route mais est-ce seulement vrai ? Qui pourrait affronter ce cataclysme ? Et même si c'était le cas, ils seraient quand même bien occupés, cela pourrait prendre des heures.
Mais pas le temps de s'en inquiéter car l'eau commence à s'infiltrer sous la porte. Il va donc falloir comme l'a dit le brun prendre de la hauteur pour ne pas se retrouver submergés.

Nous montons donc tous ensemble à l'étage où certains tentent désespéramment d'appeler leur proches mais rien à faire, pas de réseau, et l'inquiétude encore plus palpable sur leur visage. Toujours enveloppée dans mon plaid, sentant quand même le froid de cette nouvelle pièce s'immiscer, je m'installe sur le lit à côté de lui. La tension est palpable, on le sent chez l'homme qui a blessé l'autre homme. La gérante restant à côté du blessé en s’enquérant de son état. J'ignore pour combien de temps on va rester ici, mais on est vivants comparé à certains et c'est le plus important.

Lys' me demande alors si je n'aurais pas une idée pour passer le temps. Hein ? Pourquoi moi ? Mais je....c'est que...
Je décide donc de réfléchir, et propose ceci.
▬ On pourrait par exemple se poser une question mutuellement sur nos préférences ? Cela permettra de créer des moments de conversations. Par exemple "Préfères-tu les chiens ou les chats ?" et bien on donne sa réponse et on peut développer par la suite cette dernière. Cela permettra d'apprendre à nous connaître. C'est un peu comme un jeu de vérité, mais en moins gênant. Je crois....

Certaines personnes sont plutôt intéressé par l'idée, sauf l'homme d'affaire qui perd un peu patience

▬ Sauf votre respect ! Vous croyez vraiment que c'est le moment de jouer ? Vous ne réalisez pas qu'on va peut être mourir ici sombre idiote ?

Il a élevé un peu la voix, et on sent sa colère dans cette dernière. Il a raison c'est stupide de proposer cela, je suis idiote c'est vrai ! Mais au moins j'aurais essayé...
La gérante décide de prendre la parole pour me défendre.

▬ Hé calmez vous ! Cette demoiselle ne vous a rien fait !
▬ Que je me calme ? Comment voulez vous que je calme ? Je n'ai aucune nouvelle de mes enfants ! De ma femme ! J'ignore s'ils vont bien et cette fille stupide propose de jouer à un jeu ? Vous croyez qu'on est où là ? C'est la réalité !

Il s'énerve de plus en plus. Il commence à redevenir dangereux ! Typique de l'être humain en proie à la panique.




19h25