[L'Ouragan] Dans la cour, ou dans le parc

21h00. La tempête s'était arrêtée et pourtant, je paniquais quand même. Et s'ils me trouvaient ? Et s'ils la réactivaient et comprenaient que c'était moi qui l'avait coupée ? Si je restais dehors alors qu'ils la remettaient en marche, c'était moi qu'elle viserait en priorité ! Il fallait que je me mette à l'abri. Pourquoi il n'y avait qu'une porte à ces dortoirs ? C'était nul !

Je courus autour du bâtiment à la recherche d'une fenêtre qui me laisserait apercevoir quelqu'un, mais personne ne traînait près des vitres. C'était logique, avec le vent dehors, mais maintenant que l'ouragan s'était arrêté, les gens auraient dû sortir ! Peut-être qu'il n'y avait plus personne dans les dortoirs ? Ou ils les empêchaient de ressortir parce qu'ils savaient qu'ils allaient redéclencher leur tempête ? Alors ils avaient un moyen de communiquer entre eux même s'ils avaient coupé nos téléphones. Peut-être une radio ou des ondes télépathiques. Oui, ça devait être ça ! Ils communiquaient entre eux, et ils avaient fait fermer la porte des dortoirs pour que je reste dehors et que j'y passe, comme ça je ne pourrais pas révéler leur plan ! Eh bien non, raté, je trouverai un moyen de rentrer ! Je levai la tête. Ma chambre était là-haut. Mais avec les barreaux aux fenêtres, c'était difficile de rentrer par là. je n'étais pas sûre d'être assez mince pour passer entre eux, ni par les petites fenêtres des douches. Je devais me contenter du rez-de-chaussée.

Ça faisait bien dix minutes que je tournais en rond et j'avais l'impression que les vents se renforçaient. Ils étaient en train de remettre la machine en marche ! Je n'avais plus de temps à perdre, tant pis, employons les grands moyens ! J'attrapai des cailloux que la tempête avait dispersés un peu partout autour du dortoir et je commençai à les lancer de toutes mes forces sur la vitre. Mon bras commença à) me tirer au cinquième lancer, mais je continuai. Le vent était plus fort, j'avais peur. Si je n'arrivais pas à rentrer avant qu'il reprenne, je m'envolerai et, ensuite, ils pourraient me tuer et me faire taire en prétendant que c'était un accident. J'aurais peut-être dû faire semblant de ne pas savoir pour être en sécurité jusqu'à ce que j'aille parler à la télé.

Petite fissure. Les cailloux autour de moi commençaient à s'envoler. J'en évitai un qui filait droit vers mon visage. J'avais raison, ils étaient après moi en priorité ! J'enfonçai mes pieds dans la boue en espérant que le sol me retiendrait un peu si le vent essayait de me soulever, et je lançai un autre projectile. Il n'atteignit même pas la fenêtre et je serrai les dents. Non ! Je ne pouvais pas me faire avoir comme ça. Je laissai tomber la majorité de ma cargaison, ne gardant que le plus gros, et je marchai jusqu'à la fenêtre pour la frapper moi même avec le caillou. Ça serait moins efficace, mais ça finirait bien par marcher ! Je serrai mon autre main sur le rebord de la fenêtre. Comme ça le vent ne m'emporterait pas, sauf s'ils voulaient détruire leur fenêtre avec ! Après tout, avec l'adrénaline, je devais avoir une super force.

La vitre finit par se casser grâce à ma première fissure, et aux cailloux que j'avais laissés par terre et dont une partie essayait de me frapper. Comme je les esquivais, ils fonçaient dans la vitre à la place. Ah ! J'étais plus maline qu'eux ! Et maintenant qu'elle était cassée, je pouvais entrer. Après il faudrait juste que je me trouve un abri dans les dortoirs et ils ne pourraient plus rien me faire ! Malgré les écorchures de verre sur mes mains, mes jambes et mon uniforme, j'arrivai de l'autre côté. Je fus accueillie par une horloge qui indiquait 21h30, de l'au jusqu'aux genoux et une odeur de brûlé. Un regard à ma gauche me permit d'apercevoir la cabine d'ascenseur, effondrée à travers ses portes, avec quelques flammes qui s'éteignaient lentement sous la trombe d'eau qui cascadait du plafond.
Y avait-il quelqu'un dedans quand elle était tombée ?

Codage par Libella sur Graphiorum