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"La vie c'est comme dans la boxe, en 4 mots : avance, encaisse, esquive et progresse" Julien Lorcy
Sortir de l'IRS. Libre. Enfin ! J'ai une autorisation pour aller en dehors de l'école ! Je l'ai eu il y a quelques temps déjà. Mais c'est toujours aussi jouissif. Pouvoir faire ce que je veux. Sans rien pour me fliquer ! Enfin... Sans rien. On m'a quand même offert ce bijou. Soyons d'accord, je le trouve immonde. Mais bon. Un bijou dégueulasse pour une semi-liberté... J'accepte le bijou. Néanmoins, je suis prévenue. La moindre incartade et ce droit m'était retiré. C'est pour ça que depuis un petit mois, j'essayais de me tenir à carreaux. Je sortais et rentrais sans que l'on ne me rappelle à l'ordre. J'avais une possibilité de guérir sans médicaments, la méthode que j'estime être la plus douce. Je n'allais pas tenter le Diable !
Généralement, mes vendredis se passent de la façon suivante. D'abord, il faut savoir que je prépare toujours un autre sac que j'utiliserais à la fin de mes cours. J'ai une tenue, des capotes et des livres. Un ipod aussi. Mes chargeurs. Une mini-trousse de toilettes. Le strict minimum. J'envisage toutes les possibilités. Je finis à 14h30 comme tous les vendredis, me dirige vers le bâtiment administratif en souriant. J'annonce toujours, d'une voix enjouée, que j'aimerais mon bracelet. On me le met et je sors. Avant, bien entendu, je transfère mon porte-monnaie de sac. Et je sors. Enfin. EN.FIN.
Bientôt 16h et je sors de l'hôtel. Ce n'était pas le meilleur coup dont je me souvienne. Mais assez suffisant pour que je sois calme et détendue. Doucement, j'ai sortie de quoi rouler un joint. Oui je sais, j'ai pas le droit tout ça... De vous à moi, la nymphomanie est plus importante qu'un joint random. De surcroît je vais en fumer un, un seul et il est léger. Juste de quoi fêter ma liberté de six heures.
Je me suis dirigée vers l'école, changeant ma destination pour l'Université. Je ne l'avais pas prévenu. J'aurais pu... Mais en fait... Je veux le voir. Lui dire de vive voix. Lui montrer que je le peux ! Et puis... Peut-être juste le voir. Lorsque je suis arrivée, je me suis prise cinq minutes devant le bâtiment. Je le cherche un certain temps. On dirait un jeu de piste. Chris Raven. Assez rapidement, on me dirige vers le club de boxe. Enfin. Un truc du genre. En vrai... ça ne me choque pas d'apprendre qu'il fait de la boxe. Néanmoins je me demande ce que ça donne. La tête qu'il a. Un peu tout d'ailleurs...
Je me souviens avoir fumé sur le chemin, regardé ma montre et vu « 37 ». Même pas cinq heures et j'entends les poings s'exploser contre les sacs de frappes. Je passe mon visage à travers la porte, observant les membres se battre, s'entraîner avec une sorte d'explosion de testostérone. Je reste là, à observer la salle longuement, cherchant Chris du regard. Jusqu'à sentir une main sur son épaule.
- Je peux vous aider Mademoiselle ? - Ah ! Euh... Excusez-moi... Je cherche Chris Raven. - Chris ? C'est lui là-bas ! Celui qui va vers le ring. Il doit être en combat amical. Viens, rapproche-toi ! On va pas te manger petite chose !
Il éclate de rire. Un rire fort, franc. Comme une bonne blague. Il me rapproche avant de me laisser pour son entraînement personnel. Et mon regard reste rivé vers Chris. J'observe sa carrure. Son sérieux. Il n'est pas comme ce que je connais. Mon sourire s'efface alors que je retiens ce que mes yeux me montrent. Il sautille sur place. Et un son de cloche. Ça commence.
Les bruits de mitaines s'entrechoquant avec les gants, les entraîneurs criant leurs instructions et les élèves les suivant, les sandbags se balançant, l'odeur de la sueur, du sang et des larmes... Tous ces éléments formaient selon Chris une bonne salle d'entraînement de boxe. Bien sûr, il n'était pas forcément fan du fait de devoir partager la salle avec d'autres, mais cela lui faisait des sparrings partners éventuels de temps en temps. Même si, depuis qu'il en avait étalé deux d'affilée d'une seule droite peu après son arrivée en Février, plus aucun n'avait retenté sa chance depuis...
Ce soir là, il cognait un sandbag dans le coin opposé à l'entrée (comme souvent) lorsqu'un groupe de personnes étrangères à l'université pénétra dans la salle. Anderson, l'entraîneur en chef, les accueillit aussitôt en allant à leur rencontre. Constatant qu'il ne les virait pas immédiatement manu militari, ce qu'il aurait fait si cette rencontre n'avait pas été planifiée connaissant un peu le vieux, Rock se refocalisa donc sur son sac de frappe. Mais à cet instant, l'entraîneur l'appela: - Hé, Chris !
Le brun utilisa donc son bras gauche pour arrêter la bascule du sandbag, et se tourna vers Anderson: - Oui ? - Ca te dit un petit sparring partner ? Etonné, Rock haussa les sourcils, et un léger sourire carnassier ourla ses lèvres: - Oh, oué, pourquoi pas ?! - Alors, amènes toi ! Ajouta Anderson, certain d'avance que le Corbeau accepterait.
Ce dernier grimpa sur le ring et se retrouva face à un type immense et patibulaire le dépassant d'une bonne tête et demi, et mesurant au moins 15 ou 20 kg de plus que lui. Il domina Rock de toute sa hauteur et le fusilla du regard comme s'il était une sous merde venue pour lui apporter son crachoir. Ce à quoi le brun lui répondit avec l'un de ses pires sourires provocateurs dont il avait le secret. - Où est mon adversaire ? Demanda le géant aux cheveux courts et blonds coiffés en brosse. - Tu as une mauvaise vue ? Rétorqua aussitôt le brun en le fixant droit dans les yeux. Il est droit devant toi !
Les entraîneurs s'approchèrent d'eux, et Anderson s'expliqua aussitôt: - C'est lui que tu vas affronter, Schuster. Chris, voici Schuster ! Un étudiant Allemand de l'université de Londres. C'est lui que tu vas affronter ! - Vous êtes sûr de vous ? Intervint l'entraîneur du dénommé Schuster. C'est que... Ils ont un sacré écart de poids tous les deux... Je sais que ce n'est qu'un sparring, mais il faut quand même qu'il ait une petite chance... - Ca ne le gêne pas. - Ce n'est pas un problème, renchérit Rock sans quitter Schuster des yeux. - Ca le sera quand je t'aurai mis en pièces ! Coupa à nouveau l'étudiant étranger, visiblement désireux d'en découdre.
Rock se tourna vers Anderson qui lui rendit son regard, et hocha la tête avant de rejoindre son coin. - D'accord, allons y ! Lança Anderson. - Votre élève n'est pas à la hauteur. On nous a conseillés de venir ici pour entraîner Schuster. Pas pour qu'il démolisse un idiot. Et vous êtes inconscient de le laisser combattre ! Lança l'entraîneur à Anderson avant de faire volte face et rejoindre son mastodonte d'élève dans le coin opposé. - Tu as intérêt à savoir ce que tu fais, gamin ! S'il te choppe, vu la différence de poids, il t'écrasera comme un moustique ! Mais je ne t'apprends rien, tout ça tu le sais déjà ! - Je sais... Une seule personne sur cette planète pouvait se vanter de pouvoir appeler Chris "gamin" sans qu'il le prenne mal. Et cette personne, c'était Anderson !
Le brun avait déjà commencé à sautiller dans le coin pour s'échauffer. Il laissa Anderson lui mettre son protège dents, exécuta une rapide série de moulinets devant lui avec ses bras, et puis soudain, la cloche sonna. - Gamin, ton casque ! Lança soudain Anderson qui se rendit compte que Chris n'avait pas mis son casque. Le Corbeau se retourna vers l'entraîneur en l'entendant le hêler, et Schuster en profita aussitôt: il lui fonça dessus et lui décocha un magistral crochet du droit qui l'envoya au tapis dès le départ, sans même qu'il l'ait vu venir, sous l'oeil horrifié d'Anderson et de tous les autres universitaires, profs et assistants qui regardaient le combat. - Ca suffit ! Mais t'es complètement dingue ou quoi ?! Héla Anderson en grimpant sur le ring à l'égard de Schuster. Il a pas son casque ! C'est un sparring, pas un vrai match !
A ces mots, le blond ôta son casque de protection et le jeta hors du ring, puis: - Voilà ! C'est bon comme ça ?! On est à égalité maintenant ! Le vieil homme fronça les sourcils d'un air dégoûté avant de répliquer d'une voix colérique: - Non mais vous vous croyez au cirque, ou quoi ?! Ils sont tous comme ça à l'Université de Londres ?! Pendant ce temps, Rock s'était redressé tant bien que mal en se tenant aux cordes, le temps de récupérer. Et soudain, sa voix s'éleva à nouveau: - Anderson ! C'est bon !
L'entraîneur se tourna vers lui: - Mais tu... - Ca va, j'te dis... Descends du ring... En croisant le regard brumeux du Corbeau, Anderson hocha la tête, et s'exécuta sans ajouter un mot. Quelques secondes plus tard, la cloche sonna à nouveau tandis que Chris sautillait tranquillement en avançant vers Schuster. Celui ci tenta de l'attaquer de la même manière que la première fois. Très mauvais calcul...
Il fonça en direction de Rock qui connaissait à présent le timing de son crochet du droit et l'esquiva sans trop de difficultés tout en réalisant un contre à l'aide de son propre coup droit. Il l'atteignit en plein visage, au niveau de la joue, et le mastodonte mordit violemment la poussière dans un silence de mort. Le brun contempla son oeuvre d'un oeil arrogant, avant de faire demi tour dans le coin neutre, et l'arbitre se mit à compter... - 1... ! 2... ! En un coup, il avait renversé le match. Mais pas encore gagné pour autant. Ce type, ce Schuster, était fort ! - 5... ! 6... ! Il parvint à se redresser avec difficulté sous le regard plissé mais pas surpris du brun qui se remit déjà en garde avant que l'arbitre n'arrête de compter.
Avec souplesse et rapidité, et tout en profitant du fait qu'il était encore un peu sonné par le puissant coup qu'il venait d'encaisser, Rock s'approcha à bonne distance de Schuster et commença à le frapper à certains endroits stratégiques comme le visage où les côtes, afin de réduire sa capacité pulmonaire sur le long terme et le pousser à tenter de fondre sur lui à nouveau. Fort heureusement pour Chris, ce type était plus résistant qu'il n'était intelligent, et il tomba dans son piège aussitôt. Il chargea sur lui, et le brun l'étala à nouveau à l'aide d'un second contre tout aussi dévastateur que le premier, avant de regagner le coin neutre.
Il parvint malgré tout à se relever, alors que les blessures commençaient à s'accumuler sur son visage, face aux sourires de plus en plus goguenards du Corbeau, qu'il ne parvenait plus à toucher depuis qu'il l'avait mis au tapis au début du combat. En fin de compte, Rock l'envoya une troisième fois au tapis, signant ainsi la fin du match. Et alors qu'il regagnait son coin et qu'Anderson lui jetait une serviette en le félicitant, le brun se sentit observé avec insistance et croisa soudain le regard de la jeune Eri, et resta figé au milieu du ring: - Eri... ? Je... Je ne te savais pas ici...
"La vie c'est comme dans la boxe, en 4 mots : avance, encaisse, esquive et progresse" Julien Lorcy
C'est dingue comme je peux m'arrêter sur des petits détails stupides... J'ai bien observé son entraîneur, me perdant dans une question sans importance sur la pousse de ses cheveux et la tronche improbable de sa calvitie. Mais ce n'est pas ce qui m'importe. Non... Moi je vois l'adversaire. Grand. Immense. Énervé. Très très énervé. Je ne sais pas s'il s'est passé quelque chose entre Chris et lui... mais à sa tête on pourrait le croire aisément... Et je l'ai vu. Ce sourire-là. Je ne l'avais jamais vu. Provocateur. Direct. Sans autre volonté que celle de foutre en rogne... Comme s'il s'ajoutait volontairement de la difficulté... Des différentes réactions que je vois... Chris veut le frapper. Le chauve est d'accord avec lui. Mais pas l'autre. Le géant s'en fout mais l'autre adulte semble... énervé. Je ne comprends pas cette scène... J'ai vu le chauve dire quelque chose à Chris alors qu'on lui met un truc dans la bouche. Ça semble normal. Je ne comprends pas... On lui crie quelque chose qu'il ne semble qu'à moitié entendre. Lorsqu'il se retourne, j'observe, impuissante, le bourrin lui foncer dessus et lui mettre un coup au visage qui lui fait faire un gros câlin au sol. J'entends une voix un peu plus forte que les autres et ne comprends pas pourquoi il parle de cirque. Pendant un instant, je comprends encore moins ce que je vois. Pourquoi je vois ça moi déjà ? C'est pas censé être un « sport » ?
Peut-être que le coup l'a énervé... Après tout, je serais pas très joyeuse après m'être pris un coup comme ça... Dans l'hypothèse où ça m'a pas assommé, bien sûr... Mais le fait est que c'est sa voix que j'ai entendu.
- Anderson ! C'est bon !
Le chauve a l'air d'être Monsieur Anderson. D'accord... La cloche retentit une seconde fois. Mon regard en oublie le bonze pour me diriger vers la chevelure ébène qui m'intéresse. Il sautille toujours. Et l'autre recommence. Comme tout à l'heure. Le même coup. Mais là, Chris le voit venir. C'est pourtant évident non ? Par contre... Je n'ai pas compris ce qu'il s'est passé. Il aurait dû se prendre le coup non ? Et non. Il l'a évité, je-sais-pas-comment et lui a asséné un coup que je n'ai pas vu venir non plus. L'espace d'une pensée, je me souviens avoir sourit.
Avec une force pareille, nul doute qu'il m'aurait assommé si j'avais tenté quoi que ce soit.
J'observe un type compter à voix haute. Le coup était si impressionnant qu'on peut en oublier de savoir compter ? C'était idiot non ? Le géant se relève à « six ». Peut-être que c'est une danse ? J'arrive pas à comprendre ce qu'il y a de sportif dans ce que je vois. Impressionnant, sans l'ombre d'un doute. Excitant, bien sûr... Mais permettez-moi de vous dire que se cogner dessus c'est pas sportif hein ! On a dit "combat amical" non?! Et alors observer Chris se rapprocher sans pitié, lui bourrant le corps de coups ne m'aide pas à avoir une image un peu plus positive de cette pratique. Me demandez pas ce qu'il s'est passé... Tape, tape, tape, gros coup, géant à terre. À peu près. Une nouvelle fois, le blond se relève et, encore une fois, Chris l'expédie sans sommation.
Chris s'éloigne, victorieux, semblant être félicité par le bonze. Lentement, mon regard se baisse sur ma main. Je crois que jamais je ne me suis sentie si... petite. Faible. Ça ne me plaît pas. Pas du tout ! Ma main se ferme sous mon regard. Et je détaille ce petit poing. Chris pourrait peut-être envelopper ma main de la sienne. Ce n'est pas juste ! Je veux pas être une poupée ! Je n'aime pas ça. Lorsque mes yeux se relève, Chris semble me voir. Comme s'il ne m'avait pas vu. C'est sûrement le cas remarque... Non... Ma réflexion était stupide. Si on me met en face de géant blond, j'aurais sûrement oublié un peu le potentiel public.
- Eri... ? Je... Je ne te savais pas ici...
Mon sourire cache, je l'espère, mes pensées et mes réflexions alors que ma main se lève pour le saluer de ma position. Mon visage se penche, doucement, les images d'un Chris en train de frapper restant dans ma petite tête.
- Hello ! Je te demanderais bien si tu vas bien... Mais ça a l'air ! Tu en fais souvent des... euh... sessions aussi... intenses ?
Je ne sais pas trop comment je dois décrire ça. On ne me fera pas avaler que c'est un entraînement. Les entraînements ne sont pas censés être aussi... sérieux ! Enfin, je me comprends. Doucement, je me tourne vers le « Anderson », m'inclinant avec le respect que je devais à une personne plus âgée que moi. Il pourrait être mon père, le respect que Diable !
- Excusez-moi de vous déranger. Je me tourne vers Chris, gardant mon sourire, bien que quelque peu gênée par la situation Si tu veux je t'attends dehors. J'ai encore du temps avant de rentrer !
Je regarde autour de moi et un type sautille. Il tape dans un sac en sautillant. Je penche la tête et mime ses gestes. Sautiller ça va. Mais...
- Il devrait pas bouger plus ? Vous avez pas beaucoup de souplesse... c'est normal ou c'est moi ?
L'un des gros bourrins m'entend et éclate de rire. Je me sens sursauter alors qu'il se rapproche de moi. J'ai l'impression d'être dans un dessin animé. Il grandit au fur et à mesure qu'il se rapproche de moi. Encore et encore... J'ai l'impression qu'il n'arrêtera jamais de me dépasser. Sa grosse main dans un gant rouge vient se poser sur ma tête. Je me sens encore plus petite et fragile.
- On bouge pour être réactif. La souplesse vient après les bonnes positions et... - Bah non. Si je bouge trop vite, tu me toucheras pas. C'est logique non ?
Mon visage se penche alors que son bras se lève pour tapoter mon crâne. Je souris doucement avant de reculer, sautillante comme eux. C'était simple ça. Sautiller avec un rythme en tête. Un, deux, un deux, un deux. Je hausse un sourcil avant de reculer, juste assez pour que son bras tombe dans le vide.
- Tu vois. Je sais pas frapper comme vous. Mais vos gestes sont des danses lentes je trouve. Je pourrais apprendre à faire comme vous ?
J'entends des rires alors que mon visage se tourne vers Chris et que je lui souris doucement, lui posant la question.
- Tu penses que je pourrais en faire ? Mais par contre, moi je veux pas que lui me frappe ! annonce ma voix en montrant le grand blond du doigt Il va me tuer hein... Déjà que je comprends pas comment t'es encore debout...
A la fois pris par surpris et un peu embarrassé qu'elle ait vu cet aspect prédateur de sa personnalité, Rock présenta un sourire timide à la jeune Eri avant de lui répondre: - N... Non, pas toujours. Aujourd'hui j'avais un sparring partner ! Expliqua le brun en désignant le blond qu'on aidait encore à sortir du ring avec un signe de tête. - Tu la connais, gamin ? Une amie à toi ? Demanda Anderson en aidant Chris à retirer ses gants. - Oui, en quelque sorte, rétorqua ce dernier, un peu gêné, car d'ordinaire, le public "extérieur" n'était pas autorisé dans l'enceinte du gymnase. Cependant, Eri eut l'excellent réflexe de faire preuve de respect envers l'entraîneur. Et malgré son caractère pas commode, celui ci eut un sourire touché. Il grommela, pour la forme, mais ne commenta pas davantage, se contentant de hocher la tête, là où d'ordinaire, il aurait demandé à ce que l'intrus sorte car le gymnase était interdit au public. - Si tu veux je t'attends dehors. J'ai encore du temps avant de rentrer !
Chris descendit les marches du ring à ce moment là, et s'approcha de la jeune lycéenne: - Oui, ok ! Je vais me changer rapidement, dans ce cas ! Le brun commença à s'éloigner en direction des vestiaires lorsqu'il entendit à nouveau la japonaise s'adresser à des boxeurs et leur reprocher leur absence de souplesse. Halluciné, le brun fit aussitôt demi tour et revint vers elle, pensant "mais qu'est ce qu'elle fait, là ?!". Il la vit alors fendre l'air avec ses petits poings, de loin, et ne put s'empêcher de pouffer de rire: la scène était à la fois mignonne et tordante.
Le Corbeau se rapprocha finalement lorsqu'il vit la jeune Tanaka entamer la discussion avec Mike, un boxeur anglais immense mais heureusement plutôt gentil. Chris sourit à Eri lorsqu'elle lui demanda s'il pensait qu'elle pourrait boxer, elle aussi. - Pourquoi tu voudrais abîmer ton corps et ton visage ? Tu pourrais, bien sûr ! Mais à mon avis, ce serait du gâchis, conclut Chris avec un léger sourire. - Tu ne te retrouverais pas face à Schuster, intervint à son tour l'anglais. A la boxe, on combat par catégories de poids, il n'y a jamais de grande différence de poids ! Il faut être aussi stupide et inconscient que Chris pour accepter un sparring avec une telle différence, ajouta t'il avec sarcasme. - N'empêche que je l'ai mis au tapis, rétorqua le brun avec fierté. - T'as eu du bol, un point c'est tout... - Tu dis ça à chaque fois que je monte sur le ring... répondit le brun en balayant sa réponse d'un revers de main.
Mike observa le duo d'un air étrange, avec un petit sourire narquois. Il les détailla tour à tour, puis: - C'est ta petite amie ? Demanda t'il d'un air à la fois amusé et dubitatif. Réfléchissant très vite, et pesant le pour et le contre, Chris estima qu'il valait mieux la faire passer pour telle au milieu de tous ces boxeurs, bien que l'idée ne l'emballait pas. Il ne voulait pas qu'Eri se fasse des idées, mais il ne voulait pas non plus qu'elle se retrouve avec une douzaine de boxeurs en chaleur au cul. Le choix était cornéllien... - Oui, en effet ! Alors pas touche, minouche ! Lança le brun avec un air dominateur en posant sa main sur la chevelure d'Eri. Soyez sages pendant que je vais me changer, ok ? - Compris, compris ! Répliqua Mike. Je veux pas finir comme Schuster, de toute façon ! Lança t'il à la volée alors que Chris s'éloignait en direction du vestiaire et lui répondait en levant la main.
Le brun passa rapidement sous la douche, puis s'habilla, et reparut environ dix minutes plus tard avec son sac de sport noir par dessus l'épaule dans la grande salle. Celle ci avait commencé à bien se vider, étant donné l'heure. Il s'approcha d'Eri, puis: - Allez, viens, on y va ! Tous deux passèrent devant le ring, où Anderson entraînait quelqu'un d'autre: - A plus, Anderson ! - Salut, gamin ! C'était un beau combat ! Répondit le vieil homme en lui souriant au passage, tout en tenant ses mitaines pour que son élève s'entraîne.
Le duo se retrouva finalement à l'air libre, et Chris eut aussitôt un premier réflexe après avoir détaillé la jeune Tanaka: - Ca va ? Il s'est rien passé de grave ? Pourquoi tu es venue jusqu'ici ? Demanda t'il avec un air un peu inquiet.
"La vie c'est comme dans la boxe, en 4 mots : avance, encaisse, esquive et progresse" Julien Lorcy
Je note son sourire. J'aime bien ce sourire-là. Il ne me réserve pas un embarras comme ça normalement. Du coup, j'ai un peu l'impression de l'avoir attrapé dans un moment que je n'aurais jamais dû voir. J'aime beaucoup ! Faut que je trouve d'autres occasions de voir ce sourire. Il me montre de la tête le géant blond en me parlant avec des mots que je ne comprends pas. Sparring ? C'est quoi ? Partner ça va, je connais le mot. Mais « Sparring » ? Jamais entendu. Et le bonze vient lui parler. Il me connaît oui mais... Mais connaître n'est pas le mot que j'aurais utilisé. Il connaît mon visage et mon nom. Mais ce n'est pas vraiment « connaître » quelqu'un. Enfin, pas de mon point de vue.
Il se rapproche de moi alors que je lui avais posé ma question. Il m'interrogeait sur mes raisons de vouloir abîmer mon corps et mon visage. Mon sourcil se hausse. Si on ne me touche pas, je ne m'abîmerais pas. Bon. Je ne suis pas assez idiote pour devenir professionnelle dans ce domaine-là. Mais peut-être que savoir me défendre serait intelligent. Et le pote de Chris m'explique qu'il y a une différence de poids. Que ça respecte les catégories de poids. J'observe en silence les deux hommes parler de « Schuster » qui est « au tapis ». Je ne pige pas. J'écoute distraitement avant que mon regard observe un autre boxeur qui s'entraîne à taper dans les mains d'un autre. Bon, il a des petits coussins... Il doit pas avoir mal... Enfin j'espère.
- C'est ta petite amie ?
Je me tourne vers lui en haussant un sourcil. J'ouvre les lèvres pour répondre alors que Chris me devance.
- Oui, en effet ! Alors pas touche, minouche !
Il pose sa main sur ma tête, comme si je lui appartenais. Mon sourcil se lève un peu plus. À quoi joue-t-il ? On est pas ensemble. Je le saurais non ? J'acquiesce de la tête sous sa demande d'être sage alors qu'il s'éloigne. Et je penche la tête, incompréhensive. Je le regarde s'éloigner dans ce que j'imagine être les vestiaires alors que je papillonne du regard.
- Mais... On est pas ensemble. Ça va lui poser des problèmes de dire ça.
Je secoue longuement de la tête avant de me tourner vers l'homme souriant.
- Pas ensemble hein ~ - Hum ? Non. Chris est un ami. Je comprends pas trop pourquoi il a dit ça... Mais bon, il doit avoir ses raisons ! Dis, tu veux bien me remontrer ce que tu faisais sur le sac de boxe ? Ça pourrait être bien que je fasse de la boxe aussi. Ou un truc pour me défendre ! Au fait, moi c'est Eri ! Et toi ?
Je lui souris. J'ai éclairci le malentendu ! Tant mieux... Je n'aurais pas voulu qu'il ait plus de problèmes que ce que je lui donnais déjà. Je n'aimais pas être protégée de la sorte... Alors si en plus il s'ajoutait des soucis... Non. Tout va bien ! J'ai dissipé ses propos... Surprenant. Le boxeur m'observe et éclate de rire, me faisant sursauter. Il rit fort. J'étais pas prête !
- Je veux bien mais tu pourras pas le refaire. Tu n'as pas la tenue pour. Ton chemisier est très joli certes mais pas pratique pour faire de la boxe. Tu devrais revenir avec une autre tenue, par exemple ta tenue de sport. - Pourquoi faire ?
Mes mains retirent ma chemise alors que je prends une position de « combat ». L'homme – Mike – m'observe et rit faiblement avant de me tendre un de ses t-shirts. Il est immense et je flotte dedans. On dirait presque que j'ai une robe ! C'est un peu drôle je trouve.
- Une jeune femme ne devrait pas se déshabiller aussi facilement. Pas dans ce genre d'endroit. Il va t'arriver des bricoles. - Bah non ! Déjà parce que je n'essaie pas d'être sexy. Ensuite parce que toi, tu me feras rien. Et si vraiment il y a quelque chose, j'ai Chris ! Mais comme je veux pas dépendre de ses poings, j'aimerais, s'il te plaît, apprendre à cogner.
Le boxeur a replacé mes mains près de mon visage pour me montrer la bonne position à adopter. Et je m'essaie à frapper dans le vide. Je me trouve ridicule. Je suis toute petite... Je cognerais jamais assez fort... Peut-être que je devrais me tourner vers autre chose... ? Mike m'explique, suite à mes questions, ce qu'est un sparring partner et en quoi, quelqu'un d'autre que Chris, ce serait fait démolir avec sa carrure. Je l'écoute. Il est doux même s'il fait un peu peur à être aussi grand et... large. Je finis par retirer le t-shirt qu'il m'a prêté en soupirant.
- En fait, je pense pas que la boxe ça soit vraiment pour moi. J'essaierais avec mes camarades. Mais je suis assez sûre que ça marchera pas. - Ah ? Pourquoi tu penses ça ?
Je lui tends son t-shirt en ignorant les quelques regards qui se posent sur ma peau nue.
- Déjà parce que je taperais jamais assez fort pour t’assommer si jamais tu décidais de m'agresser. Ensuite... Et bien...
J'écarte les bras pour lui montrer la salle en riant.
- Parce que ça me donne envie de tous vous sautez dessus et que je n'ai pas le droit ! Vous êtes bien tous bien trop sexy pour ma libido ! - Comment ça ?
J'attrape mon chemisier pour l'enfiler, répondant en un rire moins joyeux.
- Je suis nymphomane.
Je relève le visage pour observer sa réaction et sourit doucement en ignorant du mieux que je peux les deux mecs derrière. J'ai parfaitement reconnu leur regard. Ceux qui me jugent comme à mettre dans leur lit sans réaliser que c'est une maladie. Mike n'a pas le temps de répondre que Chris revient.
- Allez, viens, on y va !
Je me tourne pour attacher rapidement mon chemisier et m'incliner vers l'entraîneur lorsque Chris le salue. Je me tourne pour m'incliner vers Mike en souriant.
- A la prochaine Mikee !
Lorsqu'on sort, je me rhabille doucement en l'écoutant avant de lui sourire. Et je remonte mon pantalon pour lui montrer mon bracelet. Je m'éloigne du gymnase en souriant.
- Héhé ! J'ai le droit de sortir maintenant ! Une fois toutes les deux semaines ! Mais j'abuse pas hein ! Je me retient tout bien ! Alors... Et bien... Je me disais qu'avec ce que tu as fais pour moi... Tu avais le droit de savoir en fait... Par contre... J'ai éclairci les choses en disant que t'étais pas mon copain ! Tu vas avoir des problèmes sinon. J'ai juste dis qu'on était amis !
En revenant dans la grande salle, le Corbeau ressentit un changement notable et étrange d'ambiance parmi certains boxeurs. En balayant les lieux, il remarqua que plusieurs d'entre eux fixaient avec trop d'insistance la jeune Tanaka pour que ce soit naturel. Et surtout, il nota que dès qu'ils le virent approcher, ils détournèrent le regard. Quelque chose était il arrivé pendant qu'il n'était pas là ou bien se contentaient d'ils de mater les formes de la jolie lycéenne ? Certes, Eri était appétissante, il y avait de quoi se mettre en appétit, et Rock était bien placé pour le savoir, pour avoir dû résister à son attirance physique pour elle pendant toute une nuit alors qu'ils étaient tous deux enfermés dans une chambre d'hôtel close.
Dans le doute, le brun se débrouilla pour faire sortir la japonaise du gymnase au plus vite, tout en regrettant de l'avoir laissée seule pendant qu'il était allé se changer. Peut être qu'il avait commis une erreur ? Peut être qu'il aurait dû se montrer plus prudent, mais ce qui était fait, était fait... Une fois dehors, la jeune fille voulut le rassurer et lui expliqua pourquoi elle était là: une simple visite de courtoisie, à ce qu'elle affirmait ! Apparemment, elle avait désormais le droit de sortir une fois toutes les deux semaines gràce à un traceur, qu'elle lui montra en relevant son pantalon.
L'étudiant haussa légèrement les sourcils, un peu surpris. En quoi un simple dispositif de traçage pouvait il l'empêcher de finir au fond d'une ruelle ? C'était encore une idée de génie de Stevens, ça ? Il se remémora l'épisode du briquet, qu'il était venu lui rendre devant Eri, grillant ainsi le rendez vous secret qu'ils avaient eu ensemble et laissant Chris seul dans sa merde, à devoir s'expliquer avec la jeune fille. Après une légère réflexion, il en vint à conclure que ce n'était pas si étonnant que ça, et son aversion pour le psy de la japonaise ne fit que croître davantage... - Oh, je vois. C'est gentil à toi d'avoir fait le déplacement jusqu'ici pour m'annoncer ça, lui répondit il, un peu pris de court. Ca doit te faire du bien de pouvoir sortir un peu.
Eri ajouta soudain qu'elle avait mit les choses au point avec les boxeurs présents dans le gymnase. Qu'ils n'étaient qu'amis, en réalité. Le brun s'immobilisa à ses côtés, et la fixa, un peu étonné. Il allait perdre en crédibilité et sa tentative de protection était à l'eau. Mais de toute évidence, elle tentait de faire pour le mieux, du moins, il le supposa, même s'il n'était pas certain de ses intentions. - Ah, bon, d'accord. Comme tu veux. C'était pour t'éviter d'avoir à gérer les boxeurs avec ta maladie que j'ai fait ça, en fait. Bon... Viens, je connais une groupement de fast food pas loin, on va aller se manger un petit truc. Je t'avoue que j'ai un peu faim... lui dit il.
Tout en marchant, Chris chercha un angle d'attaque pour aborder le sujet qui l'inquiétait un peu, à savoir "ce qu'elle avait fait pendant son absence", puis au bout de quelques secondes... - Alors, tes premières impressions sur la boxe ? Tu as pu regarder un peu de plus près pendant que je me changeais ?
Le duo remonta une très longue avenue et se retrouva devant une série de fast food, assez classiques. L'universitaire se tourna alors vers Eri, puis: - Tu as une envie de cuisine particulière ? Et tu préfères qu'on mange sur place, ou qu'on aille s'installer autre part pour manger ?
"La vie c'est comme dans la boxe, en 4 mots : avance, encaisse, esquive et progresse" Julien Lorcy
- Ah, bon, d'accord. Comme tu veux. C'était pour t'éviter d'avoir à gérer les boxeurs avec ta maladie que j'ai fait ça, en fait.
Mon sourcil se hausse lentement sous ses mots. C'est gentil comme attention... Mais j'ai pris mes précautions. Je ne voulais pas être seule avec lui sans m'être rassasiée. Il est bien trop tentant comme délice. Je peux me contrôler mais bon... Je ne suis qu'une adolescente. Mon contrôle a des limites bien plus marquées que ce que j'aimerais. Tant pis. Je travaillerais ça. Quitte à me noyer dedans. Ce n'est pas comme si j'avais l'habitude de me noyer dans du boulot quelconque. Que ce soit la danse, mes études, le sexe... je m'y abandonne toujours sans restrictions. Alors bon... ça ou une autre activité... ça ne change pas grand chose au final. Ma situation est toujours aussi catastrophique.
Il me propose de manger un bout. Et je me sens acquiescer lentement alors que mes pas suivent les siens. Fast food ? Ouais c'est logique. Un léger creux avant son repas. De toutes façons je n'ai pas autant de temps libre que ça. Il est quoi ? Dix-huit heures ? Je vais devoir rentrer... Si je dis pas de bêtises j'ai jusqu'à vingt-et-une heures pour manger. Sinon je peux pousser jusqu'à vingt-deux heures. Mais bon. Je n'en ferais rien. On nous a donné un devoir de mathématiques et même si je n'ai pas trop de problèmes dans cette matière... je dois quand même le faire. Alors... Disons que je rentre dans une heure ? Hum... c'est pas mal. Je mangerais, me doucherais et je ferais mes devoirs. Ça me paraît correct.
- Alors, tes premières impressions sur la boxe ? Tu as pu regarder un peu de plus près pendant que je me changeais ?
La boxe ?
- La boxe ça fait peur. Vous êtes des gros bourrins. Surtout le blond. Il me fait peur. Je suis sûre qu'il peut éclater ma tête rien qu'avec ses mains. Comme un fruit. Sploutch. Brrrrr. Terrifiant. Sinon... J'ai parlé avec Mike. Il est gentil mais il rit très fort. Il m'a fait sursauté ! Il m'a prêté un t-shirt pour que j'essaie deux trois coups de poings dans le vide.
Je replace mes poings comme Mike me l'avait montré, un peu proche de mon visage même si je suis pas certaine de pourquoi ils doivent être là. Et, comme il me l'avait dit, mon chemisier m'empêche de faire des gestes larges. Je tend mes bras, observant le tissu se tendre.
- Ah... Mais c'est pour ça qu'il me disait que ma tenue allait pas ! C'est trop serré. Je peux pas faire ce que je veux. Enfin. Je lui ai dis que j'essaierais au lycée. On a peut-être un club de boxe. Mais je doute que ça soit pour moi. Et t'es revenu quand je lui expliquais que j'étais malade. Je suis pas sure que ça soit bien pour ma maladie que d'être enfermée dans un endroit avec des mecs, à moitié nus, en sueurs...
Je m'entends rire. Clairement, ce serait une idée de merde. Et je reprends en pointant un « Burger King ».
- Ici ça te va ? Je crois que j'y ai jamais mangé. À moins que tu veuilles manger ailleurs ?
Si on mange maintenant j'ai un peu plus de temps. Mais bon, je ne vais pas m'éterniser non plus. J'ai des études à mener à bien !
- Dis. Pourquoi tu t'es battu sans protection avec l'autre armoire ? Le grand blond qui fait peur ? Il t'a pas fait mal ? Il avait pas l'air très très content de se battre contre toi...
Lorsque le brun demanda à la jeune lycéenne ses impressions sur la boxe, il ne fut pas surpris par sa réaction. Pour de nombreuses personnes, la boxe était un sport "de gros bourrins". Et c'était compréhensible. Pour les néophytes, et vu de loin, la boxe se résumait à deux athlètes se rentrant dedans avec toute leur puissance, frappant plus vite et plus fort que l'autre dans le but de l'envoyer au tapis. Un sport primitif et sanglant qui faisait uniquement appel aux poings pour abattre son adversaire dans les limites du ring sous l'oeil du public qui voudrait observer le spectacle.
Chris, lui, y voyait tout autre chose. Pour lui, la boxe était avant tout une bataille psychologique. Sa technique de combat dangereuse, et le fait qu'il combatte avant tout en utilisant des contres, le forçait à devoir comprendre, analyser et anticiper son adversaire, si bien que le combat devenait un combat psychologique invisible aux yeux du public. Un combat où seuls les deux boxeurs pouvaient intervenir et étaient prisonniers des limites du ring durant le temps qui était imparti au combat. Durant ces quelques minutes, le Corbeau retrouvait sa liberté et ses instincts de traqueur, et il se sentait vivant ! Plus vivant que jamais ! Il n'avait plus à faire semblant, et à jouer les étudiants modèles ! Il n'était plus Chris, étudiant brillant de l'université d'Indarë. Il était tout autre chose ! Quelque chose que personne à ce jour ne connaissait réellement dans l'enceinte de la ville de Londres, pour la simple et bonne raison que le jeune homme avait fait ce qu'il fallait pour que sa vraie identité demeure secrète...
Il eut un petit sourire amusé tandis qu'elle lui racontait son histoire en la voyant tendre les bras et leva la paume de sa main pour accueillir le petit poing d'Eri au creux de sa main. Son petit sourire amusé resta sur ses lèvres jusqu'à ce qu'elle lui parle de changer de haut. Il s'immobilisa alors et haussa les sourcils, cherchant à comprendre comment elle avait fait pour se changer: - Attends... Tu veux dire que tu t'es changée devant tout le monde ?! Lui demanda t'il en ayant peur de déjà connaître sa réponse.
La jeune Tanaka continua à lui raconter sa conversation avec Mike, et le brun ajouta alors: - Oui, il y a sûrement un club de boxe au lycée d'Indarë, ça ne m'étonnerait pas... C'est alors qu'Eri mentionna un point intéressant. Un point auquel Chris n'avait pas pensé mais qui lui sauta aux yeux quand elle en parla. Il s'immobilisa alors une nouvelle fois, avant de répondre à son tour: - Tu as peut être raison, en effet... C'est peut être risqué étant donné ta maladie...
La jeune fille pointa alors un Burger King du doigt. Le brun n'était pas fan de la franchise, mais après tout, il n'avait encore jamais testé depuis qu'il était libre, alors pourquoi pas ? - Entendu, allons y ! Mais prenons à emporter ! J'connais un parc, pas trop loin d'ici, ajouta t'il avec un léger sourire. Le duo récupéra sa nourriture lorsque l'adolescente lui posa soudain une question qui mit aussitôt Chris un peu mal à l'aise: pourquoi avait il combattu Schuster sans protections ? Les vraies raisons n'étaient pas le genre de réponses qu'il voulait fournir à quelqu'un d'aussi inconscient qu'Eri... Parce qu'il se sentait plus vivant dans ces cas là ? Parce qu'une part de lui aimait les montées d'adrénaline ? Parce qu'il était un peu inconscient lui même, lorsqu'il montait sur le ring ? Parce que cela lui permettait d'extérioriser ses démons, de rester calme le reste du temps, de dépenser son trop plein d'énergie et de faire semblant d'être le gentil garçon qu'il faisait semblant d'être en permanence ?
Hésitant, Chris soupira longuement tout en réfléchissant à sa réponse avant de modérer les propos d'Eri: - Je crois qu'il jouait aux durs, surtout. Tu vois, dans la boxe, les impressions que l'on donne à son adversaire font partie intégrante du combat. C'est un combat autant physique que psychologique. Il a voulu m'impressionner avant qu'on ne s'affronte. Le brun fit une pause, et plissa légèrement les yeux en repensant au coup qu'il lui avait mis en traître: - Et puis, il m'a cogné sans prévenir, ce qui ne se fait pas dans ce sport... Je l'ai pris comme une provocation... C'était un peu comme une humiliation, comme s'il ne me prenait pas au sérieux, tu vois ?
Tandis qu'ils parlaient, Chris et Eri arrivèrent dans un petit parc plutôt agréable, doté de verdure, de bancs, et d'arbres. Le Corbeau s'approcha d'un banc, tout en poursuivant son récit: - En tant qu'homme, et en tant que boxeur, je ne pouvais pas laisser passer ça ! J'ai préféré l'affronter en prenant quelques risques. Anderson dirait que c'était complètement con et suicidaire, mais... C'était ma manière à moi de me faire respecter sur le ring, ajouta t'il en fixant soudain la jeune Tanaka, avec une once de fierté dans le regard. Je te garantie que les membres du club dont est issu Schuster auront entendu parler de moi dans les prochains jours ! C'est une évidence ! Quant à Schuster... Il réfléchira à deux fois avant de me provoquer à l'avenir... Conclut le brun avant de s'assoir sur un banc en bois, à l'ombre d'un arbre.
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- Attends... Tu veux dire que tu t'es changée devant tout le monde ?! - Bah oui. Je n'allais pas garder ma chemise. C'est pas pratique. Et puis tu étais là non ? Alors il pouvait rien m'arriver !
Je lui souris doucement. C'était vrai. Chris avait l'air de faire peur à ses camarades. Je ne comprends pas trop pourquoi. Mais quand tu fais presque deux mètres et que ma cuisse est moins grosse que ton bras, si tu as peur de quelqu'un, c'est qu'il y a une raison. C'était logique. On a peur de ce qui est plus fort que soi. Alors de tous les mecs baraqués que j'ai croisé... Chris est le plus dangereux. Après... Quand je me rappelle son sourire... Je peux comprendre. Je pense.
Un peu plus tard, nous sommes sortis du fast food avec nos commandes avant qu'il ne m'emmène dans un parc. Ça m'arrange, je ne voulais pas trop manger dans l'endroit bondé et à côté de plein de gens. Pourtant... Pourtant sous ma question, il ne m'a pas tout dit. Ses réponses ne vont pas vraiment avec ce que j'ai vu. Il me dit que l'autre l'avait provoqué, humilié. Ça je comprends. Il avait frappé alors que Chris n'était pas prêt. Je n'y connais pas grand chose en boxe mais je suis assez certaine qu'attendre son adversaire est une notion de base. Je l'écoute en m'asseyant sur un banc alors qu'il continue. Il me parle de prendre « quelques risques ». Mais de mon point de vue, ce n'était pas que « quelques risques ». Il semble fier de ce qu'il a fait. Et je ne comprends pas tout...
- Tu oublies des choses. Je comprends que tu te sois senti vexé et que tu ai eu envie de lui faire fermer sa gueule. Ça d'accord... Mais ça n'explique pas ton sourire. Tu semblais... hum... Le mot est peut-être mal choisi... Mais tu semblais vivant. Il y avait quelque chose que tu n'as pas. Tu étais un chasseur. Ton regard était très différent aussi. Comme moi quand je suis très concentrée. Mais... Ce n'était pas un regard qu'on devrait voir chez quelqu'un d'aussi jeune. J'ai vu des hommes qui avait le même regard que toi. Sauf que les guerriers que j'ai vu sont morts lors de guerre. Tu n'étais pas vraiment un boxeur. Tu étais plus près du soldat.
Je dis ça mais je ne suis pas mieux. Lorsque je révise des pas ou une chanson, je suis impassible. Je peux m'entraîner des heures sans penser à boire, manger ou juste m'occuper du temps si je suis en extérieur. Je me laisse grignoter quelques frites d'un goût douteux. Lorsque j'attaque le sandwich, ce n'est pas mieux et mon sourcil se relève lentement.
- C'est pas fou fou... J'y retournerais pas je pense. Quant à la boxe... Je suis assez certaine que ce n'est pas pour moi. Ça pourrait être intéressant de savoir se battre. Mais entre les hommes à moitié nus et mon propre caractère... Je doute que ça soit une bonne idée.
J'étais capable de me tuer à l'entraînement. Littéralement. Répétés des pas, des gestes. Me tuer aux répétitions et en oublier de manger, de boire, de dormir. Déjà que je ne prenais pas assez soin de ma santé... Alors si je faisais un sport en plus, j'avais plutôt intérêt à bien le choisir pour ne pas dégrader plus encore ma santé. J'essaierais. Peut-être. Si je n'ai pas trop envie de sexe.
La logique d'Eri était parfois... déroutante... "Elle n'allait pas garder sa chemise !" Dans ces moments là, le brun se rendait compte à quel point derrière son corps de femme se dissimulait une petite fille encore si jeune, et si naïve. Il ne commenta pas davantage, mais n'oublia pas non plus la chose pour autant. La conversation se poursuivit jusqu'à ce qu'involontairement, la jeune Tanaka n'entre en zone rouge. Elle commença à lui parler de son comportement sur le ring, de son "sourire de chasseur". Et là, aussitôt, Chris eut un mouvement de recul: - Tu as vu ça... ? Murmura t'il sans le vouloir. Tu n'aurais pas dû y assister... Ajouta t'il simplement, en détournant la tête, mal à l'aise.
Eri venait de taper pile là où ca faisait mal. Elle venait de voir la partie secrète du Corbeau. Ses instincts d'assassin, lorsqu'il était face au danger, et que cela l'excitait. Cette façon de pousser son corps à ses limites, de prendre toujours plus de risques, de rechercher le frisson avant d'humilier son adversaire et de l'envoyer au tapis en contrôlant totalement le match. Et en lui en parlant, elle fouillait, cherchait à comprendre qui il était, chose qu'il n'aimait pas du tout. Sans qu'elle s'en rende compte, le jeune universitaire se renfrogna, et se braqua intérieurement pendant qu'elle affirmait ne plus avoir envie de retourner à la boxe pour des raisons évidentes. Mais de son côté, Chris l'écoutait à peine, désormais. Il la fixait d'un oeil étrange, méfiant, presque inquisiteur. Ses sens de fugitif traqué s'étaient éveillés, et il était redevenu hostile en l'espace de quelques secondes.
Il se leva soudainement, et s'éloigna de quelques pas, sans pour autant être hors de portée de voix de la jeune japonaise, et s'alluma une cigarette, avant de faire volte face dans sa direction. Il la jaugea quelques instants, avant de prendre une décision: ce petit jeu avec elle avait duré depuis trop longtemps. Il prenait des risques à présent, avec elle. Il avait été trop tendre avec elle. Mais si elle devait commencer à fouiller en lui pour chercher à comprendre qui il était réellement, leur petit "arrangement" serait désormais caduc. Il ne pouvait plus l'aider. Les risques étaient trop élevés pour lui...
Il avait parfaitement conscience que depuis le départ, la jeune Tanaka faisait une fixation malsaine sur lui, à cause de sa maladie. Il lui fallait donc mettre fin à leur début d'amitié de façon rapide et tranchante. Et pour cela, il allait devoir jouer le rôle du méchant. Il n'avait pas le choix, sur ce coup là...
Il s'approcha de la jeune japonaise, et se pencha vers elle, avant de pointa sa main droite, tenant sa cigarette, vers la poitrine d'Eri, puis il lui dit soudainement d'un ton plus dur, et plus froid: - Les chasseurs ne justifient pas leurs actes, Eri ! Ils n'ont pas à le faire ! Là dessus, il se redressa, et passa son sac par dessus son épaule, avant de jeter ses restes de nourriture à la poubelle. Tout ça lui avait coupé l'appétit. - J'me casse ! A plus, Eri ! Lâcha t'il d'un ton tranchant avant de faire demi tour, et de la laisser là, sur place, seule sur son banc.
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Le vent dans mes cheveux, le silence. Je suis seule. Je suis toute seule. Ça fait quelques minutes que Chris est partit et je n'ai pas bougé. Je ne comprends pas. J'ai envie de comprendre et j'ai envie de savoir pourquoi il est partit comme ça. Vexé. Méchant. Même son « à plus » n'avait pas d'odeur. Ou de sens. Mon regard fixe une graine de sésame sans la voir, un froid surprenant semble engloutir mes membres. Mon esprit. Mes pensées. Mes organes.
« Les chasseurs ne justifient pas leurs actes ». Mais il n'était pas un chasseur. C'était un soldat. Je l'ai vu. Je sais ce que j'ai vu. J'ai vu assez de soldats me protéger pour savoir quand j'en vois un. Enfin... Peu importe. Je suis seule à présent. Non. Je suis seule tout court. J'ai toujours été seule. Quand je pense que je voulais une relation normale. Je suis idiote. Complètement crétine. Il doit regretter de ne pas juste avoir couché avec moi. Je dois être trop chiante. Sûrement.
Je finis par délaisser mon « repas » pour retourner à l'école. Je n'ai même pas mal. Je me sens... incomprise. J'ai froid. Peut-être que sous la solitude, j'ai mal. Sûrement. Ce n'est pas grave. Rien ne devrait être grave. Si. Non. Je sais pas.
Mon regard passe de ma droite à ma gauche, mes lèvres closent. J'observe un enfant qui parle à sa mère. Deux oiseaux qui volent gaiement. J'observe des amis qui discutent ou encore un couple qui s'enlace. En fait... je ne me sens pas seule. Je me sens rejetée. Comme si j'étais incapable de me lier à quelqu'un sans lui faire mal. Peut-être que c'est ça qui l'a fait partir ? Ou peut-être qu'il se moquait de moi en en ayant rien à foutre.
Je ne le reverrais pas alors bon. Je n'ai qu'à essayer d'oublier. Je n'y arriverais pas. Je le sais. Je n'oublierais pas Chris au même titre que je n'oublierais ni Mei et Kaede. Je n'ai pas une mémoire qui me permette ça. Tant pis. Pour mes deux amies ça me fait mal aussi... Mais c'est supportable. Chris le deviendra aussi.
Sous mes pensées chaotiques, j'en viens à regarder le numéro de ma chambre. Bêtement. Mollement. Je suis déjà arrivée ? Je n'ai pas fais attention. Doucement, j'entre, attrape ma tenue de sport et me change. Si je n'arrive pas à oublier, alors je dois m'y forcer. De toutes façons, personne ne me voit, personne ne m'approche. Alors je peux faire ce que je veux. Ma santé n'apporte rien d'autres que plus de souffrance non ? Répétons alors. Encore. Et encore. Jusqu'à ce que mes yeux arrêtent de me piquer. Jusqu'à ce que j'arrête de trembler. Jusqu'à ce que j'arrête d'avoir le cœur lourd, l'estomac lesté et le sentiment d'avoir été trahie. Jusqu'à ce que mes jambes ne puissent plus me porter. Jusqu'à ce que mon cœur soit fatigué et parte en retraite. Dansons. Parce qu'après tout, je ne sais faire que ça. Je n'ai que ça. Hors mes pas de danses je n'ai rien. Ni amis ni famille sur qui je puisse me reposer. Ni intérêt ou but.
Alors je danserais pour moi. Prier pour que tout s'arrête. Vite. Maintenant.