[2018] Le verre de "l'amitié"

Après avoir "rendu visite" à Kate, j'étais rentré et je profitais de la soirée naissante et de nuitée à venir pour essayer de me changer un peu les idées. J'avais toujours adoré mes longues nuits à faire la tournée des bars pour les plaisirs charnelles que mon charme pouvait m'attirer mais surtout pour les instants hors du temps que pouvaient procurer les rues désertes et seulement éclairé par l'astre lunaire. Certes, j'aurais pu appeler l'une ou l'autre des femmes qui m'avait donné leurs numéros mais je n'en avais pas le désir. Peut-être était-ce la nostalgie procurée par mon bref passage auprès de Kate.. Non, je n'y suis pas.. C'est plutôt la fatigue.. Ça DOIT être la fatigue.. Décidément mes journées devaient être des plus chargés pour me détourner des attraits de la gente féminine.. Enfin, il y'avait aussi que je peinais à comprendre les récents agissements de ma favorite mais qu'importe.. J'avais beau y songer sans discontinuer , je ne parvenais pas à mettre le doigt sur le nœud du problème et c'est ainsi que j'avais fini par ne pas insister.. A quoi beau la braquer plus encore ou l'incommoder de ma présence - aussi prestigieuse soit-elle - si elle n'en voulait simplement pas? Bref. Je dois dire que les enfants me manquent tout de même. Martel aussi. A sa manière. Je secouais la tête pour me délester de ces pensées parasites quand mon regard croisa une figure familière, assise là, dans ce bar. Je dois rêver..

Je ne saurais vraiment dire pour quelle raison j'avais mis les pieds dans ce bar, pour quelle raison j'avais décidé de me laisser berner par ce qui devait n'être qu'une illusion : après tout, il devait il y avoir plus d'une fille aux cheveux verts dans cette ville et si tant est qu'il s'agisse en effet d'elle, je n'avais aucune assurance qu'elle me laisse lui parler après m'avoir ignoré depuis tant de temps. Quoi qu'il en soit, j'avais fini par rentrer et admettre avec stupéfaction que mon regard et mes pensées ne m'avaient pas trompés. Je restais quelques instants, ne sachant si je devais lui signaler ma présence ou m'en garder. J'étais un peu comme un adolescent paumé, un peu comme je pouvais l'être par instant avec Kate, pour la première fois depuis longtemps. Finalement, après l'avoir fixé comme un imbécile, je m'asseyais sur l'une des banquettes sans me manifester, même si je n'étais pas dupe, il était presque certain qu'ils savaient que j'étais là. Oui Ils. En effet, la demoiselle était  au cœur d'une grande conversation avec le barman. Une conversation qui semblait lui plaire à mon humble avis et si cette situation ne me plaisait pas vraiment, je me gardais de faire irruption. Qui suis-je donc pour m'imposer à elle? Je ne suis que l'idiot qui serre le poing sous la table comme le ferait un ado blessé.