Let me discover the world ! {PV Lysander}[Terminé]

▬ Let me, discover the world ▬
feat Lysander Sedley & Lucia Valentini

Parfois, quand je regarde par la fenêtre, je ne peux m'empêcher de contempler la lune comme si elle m'appelait à la regarder. J'entendais l'eau bouillir, me rappelant que je devais surveiller le feu, les lumières donnaient une ambiance tamisée dans la pièce. Regardant le paysage, assise sur le rebord de la fenêtre, je réfléchissais à ces derniers jours, et ma surprenante rencontre. Pour une fois, mon coeur n'était pas alourdi par une douleur de solitude. Non je ne saurais l'expliquer, mais le calme, lé sérénité et de savoir que quelqu'un m'apprécie pour ce que je suis, me considère comme son amie, embaume mon coeur. C'était le pansement qui manquait pour soulager les blessures du passé. Et même s'il n'avait rien dit durant toute mon explication, j'avais capté quelques une de ses expressions. Son regard s'était embruni signifiant de la colère, puis plus adouci comme s'il était compatissant à ma peine.

Décidément ça ne me va pas d'être aussi émotionnelle, une bonne douche allait permettre de calmer tout ça. l'eau ruisselante, alors que je posais ma tête en dessous, un pur moment de détente. Et puis m'essuyant les cheveux, pour poser la serviette sur la chaise, habillée d'une simple débardeur et short, je regardais le téléphone posé sur le lit. Il s'était passé 3 jours, et je n'avais pas osé lui envoyer un message. Attrapant le cellulaire, assise sur mon lit peu agréable au matelas trop dur, je regardais l'écran, puis regardait la photo, un doux sourire sur les lèvres...Hé mais qu'est-ce je fais moi, je secoue la tête les joues un peu rouge...

Je pourrais lui envoyer quelque chose mais qu'est-ce que je pouvais lui dire ? Je ne sais pas quoi dire...Un simple bonjour ça ferait bizarre, la météo c'est cliché et en plus la nuit ce n'est pas forcément normal de parler de ça...J'avais demandé des conseils à des filles Gifted à qui j'ai réussi de parler, mais elles avaient juste dit de ne pas m'approcher de leur Lysander...Bougeonnante, je regardais toujours l'écran sur le message qu'il m'avait envoyé...Comment ça on se retrouve bientôt...Hum...Puis je repensais aux paroles de Melody qui m'avait sauvé la mise ce jour ci. Finalement, je vais appliquer ses conseils et lui envoyer ceci....

C'est pas...un peu froid ? Pourtant Melody qui est un peu ma conseillère en ce moment m'a proposée de l'inviter à ce qu'elle a appelé en anglais un « date »...J'aurais dû lui poser la question de ce que c'est qu'un date...Je peux être idiote parfois...Tant qu'à faire autant tenter le tout pour le tout...

Peut être qu'il saurait me dire ce que c'est..ou qu'avec son message j'aurais quelques indications ?...Enfin bon ça devait être quelque chose de bien vu comme la demoiselle en avait parlé avec autant de joie.

Un effet sonore comme pour annoncer que je venais de recevoir un message résonna dans mon téléphone. Appréhension totale. Jetant donc un coup d'oeil en ouvrant la fenêtre de messagerie, j'esquissais un léger sourire alors que j'appuyais fermement mon dos contre le mur, les jambes repliées un peu contre moi même.

Alors que j'expire, soulagée, à nouveau un message reçu.

Alors que je relisais le message, mon esprit vagabonda légèrement tandis que les yeux fixés sur l'écrit, un bug se fit dans mon cerveau. « Rendez vous » huuum...Réaction dans trois, deux, un...

▬ De... DE QUOI ? ////

Pourquoi il parle de rendez vous, il n'a jamais été question de ça, je parlais d'un da...Ho wait je crois que je commence à comprendre. Me relevant rapidement, je prenais le dictionnaire de traductions de mots anglais ! C'est par là que j'aurais dû commencer avant de me lancer dans un message. Alors voyons...Date, Date...Date = Rendez vous amoureux....Et là je vous laisse deviner de quelle couleur est mon visage ! Mince il fallait que je dise quelque chose là ! Ce n'est pas du tout ce qu'il pense....enfin...je...raaaaah. Bon de toute façon c'est fait, difficile de revenir en arrière...Alors que le téléphone m'avait échappé des mains, je ressaisis ce dernier pour taper mon message, de toute façon s'il faut je lui expliquerais demain. Bon voyons ce qu'il dit mon livre sur les rendez vous...Hum, il est important de se parer d'une tenue non décontractée et qui reflète un minimum de féminisme. Je n'ai pas énormément de vêtements, mais bon si je ne peux pas mettre une tenue simple, autant essayer de chercher quelque chose....Puis ça occuperait ma soirée...

• • • •

Les cours étaient finis pour la journée, je m'étais rendue dans ma chambre pour aller me changer et mettre mon choix précédent de cette nuit. Jetant un coup d’œil rapide dans le miroir, les joues un peu rouge....est-ce que ce n'était pas trop ? n'allais-je pas le faire fuir ainsi. De toute façon je n'avais pas plus habillé, donc....Il fallait s'y faire...Enfilant la pochette autour de mon épaule, je me dépêchais de sortir en espérant ne pas croiser l'un des gardes de la résidence. De toute façon je suis encore dans mon droits, les heures du couvre feu ne sont pas encore là. Le soleil ne déclinait pas encore...J'aperçois de loin les grilles de l’académie et m'approche un peu intimidée en apercevant le dos du brun.

▬ Bon...jour...excuse moi de t'avoir fait attendre....

Je dois admettre que je ne suis pas très à l'aise, sans compter que je ne porte pas mon bandeau, mais je l'ai quand même pris avec moi dans la sacoche...on ne sait jamais, un accident peut vite arriver.

-> Tenue de Lucia <-

Avais-je bien fait d'écouter ce livre ? J'avais l'impression d'être ridicule, je voyais d'autres garçons se retourner à mon passage alors que tout le monde squattait l'arrière cours pour profiter de la fin de la journée. Je voyais même des gens chuchotaient entre eux comme si c'était une évidence. Et puis finalement, oubliant le mal au autour de moi, je rejoins Lys' qui est une source de lumière dans cette immense vague de ténèbres. Un simple bonjour et une excuse, puis je relevais mon regard vers lui, il se retourna et resta stoïque pendant quelques temps...Je le savais, il doit me trouver bizarre, puis là ça fait vraiment rendez vous amoureux non ? Pourtant je ne me démontais pas, j'attendais qu'il s'adresse à moi. Et quelle ne fut pas ma surprise d'obtenir un compliment pour la première fois de ma vie, me faisant teindre mes pauvres joues qui ont bien pris de couleur ces derniers jours. Bizarrement cela me faisait plaisir sans que je ne l'explique. J'esquissais un léger sourire, avant de remarquer que des gens nous regardaient. Ha...Demain les rumeurs allaient être lancées...On sait tout qu'Indäre a besoin de ça pour fonder son royaume hypocrite. La déformation est tout un art dans la calomnie.

▬ Contente que ça te plaise...je...comme c'est la première fois que je sors, je voulais que ça soit inoubliable...

Encore un petit empourprement supplémentaire, tandis qu'il me demandait si j'avais une idée de ce que je souhaitais faire et surtout où je souhaitais aller. Et la vérité c'est que j'avais fait une demande spontané sans même me renseigner au préalable de la ville en elle même. Je savais que Londres était une grande ville comme Florence, mais pas ce qu'elle contenait. J'invitais déjà le brun à me suivre en dehors de l’académie pour ne pas donner plus longtemps crédit aux rumeurs qui allaient faire les fondements de cette école. On sait jamais que le journaliste traîne dans les parages...

▬ En faites, c'est la première fois que je vais en ville...alors je ne la connais pas, mais quand j'étais en Italie, j'adorais partir à l'aventure de l'inconnu...Et puis peut être que toi tu pourrais me montrer des endroits sympas ? Que ça soit pour discuter autour d'un café...ou même autre chose.

Je me sens étrangement bien aujourd'hui, un peu surexcitée de découvrir Londres ! Enfin un des quartiers les plus populaires, pas trop peuplé, car je me laisse très vite impressionnée par la foule. Tandis que nous marchions, j'entendais de la musique, des joueurs de rue, on voyait la ville s'éveiller sous le crépuscule, comme si elle prenait vie. Il ne faisait pas spécialement chaud, comme nous sommes encore en période d'hiver, mais je n'avais pas froid, en faites je n'ai presque jamais froid pour être plus exacte. Je me transformais un peu comme une enfant qui s'émerveille sur les choses qui lui sont inconnues. Mon regard devenant plus brillant au fur et à mesure. Comme il y avait une sorte de marché de noël, je regardais les différents étalages, m'arrêtant sur l'un d'eux qui vendait des colliers. Ha ben je reste une femme hein ! Les bijoux, ça attire forcément !

Un rêve éveillé, c'est exactement ce que j'étais en train de vivre. Plus mon regard se perdait dans l'immensité d'un monde qui m'était inconnu, et plus il rayonnait, il pétillait d'une malice que je pensais avoir longtemps perdu. Même si la foule m'intimidait beaucoup plus que je ne me l'imaginais, m'obligeant à rester près du jeune homme quand il demanda à ce que je le suive. Nous parlons alors de la pluie du beau temps, sans vraiment se soucier que nous étions à ce qu'on appelle « un date ». Et aussi vite que nos paroles avaient dépassées nos pensées, nous atteignons le centre de Hampstead comme dit le panneau où se tenait un marché des plus animés. Toujours intimidée du monde extérieur, je suis le brun sans aucune autre forme de contestation, avant de me sentir attirée par le brillant, l'étincelle de bijoux ornés

Lys' a mes côtés, alors que j'étais perdue dans ma contemplation, me demanda s'il y en avait un qui m'a tapé dans l'oeil. Loin de connaître toute les expressions, je supposais donc que c'était une façon de me questionner pour savoir si l'un d'eux m'attirait plus qu'un autre. Il y en avait un en effet ! Un collier dont la chaîne était mince, avec un pendentif de papillon. Cet insecte m'a toujours impressionnée par son courage et sa détermination. D'une certaine façon petite quand j'avais appris beaucoup d'éléments sur eux, je m'étais associée à leur façon d'être ce qu'ils sont. Fragiles, mais parcourant des distances qu'aucun humain ne ferait. Ils ne vivent malheureusement que peu de temps, et pourtant ils n'embêtent personne. Ils sont éphémères, ils sont discrets et ne demandent qu'à voler. Pour ma part, je n'ai toujours pas réussi à m'envoler et sortir de mon cocon...mais un jour peut être j'irais de l'avant. Un jour certain.

▬ J'aime beaucoup celui ci...

Je ne suis pas quelqu'un de difficile, et je ne suis pas à la recherche de la gloire ni de la beauté. Les femmes aiment se parer des plus beaux bijoux avec les pierres précieuses les plus chères. Mais je ne suis pas de ce modèle là, un simple pendentif en argent qui représente ce que j'aime, fait amplement mon bonheur. Enfin si le bonheur est une chose qui m'est autorisé bien entendu... C'est la première fois oui que j'assistais à un tel marché, il y en avait à Florence que je regardais depuis la fenêtre de ma chambre, en me disant qu'un jour peut être je pourrais aller y faire un tour, mais que je savais que c'était impossible que père m'y autorise, tant que ce que je respirais n'était pas imprégné de musique, de notes et d'art...

C'est dans ma nature ! La curiosité est censé être un vilain défaut, mais chez moi elle n'est là que pour me faire découvrir ce que je ne connais pas. En apprendre davantage sur un monde impie qui m'est inconnu. Et comme tout être humains, je me plais à contempler le beau, le magnifique, l'inestimable, les yeux remplis d'une douce convoitise. Seulement cette convoitise ne se transforme pas en mauvais désir de possession, car je connais mes limites, et celle de mon intelligence. Pourtant je n'avais jamais pensé que la donnée dites « cadeau » existerait. Ce n'est pas que je ne sais pas ce que c'est, c'est que je n'en ai jamais reçu, pas même pour noël...Très gênée donc, je batifole des mains en les secouant.

▬ Attends ce n'est pas...je...

Sauf que c'était fait, et aucun retour en arrière possible. Je regardais le brun, encore les joues un peu teinte d'un rose pimpant découlant d'un dégradé rouge, et le vit se rapprocher pour enfiler le collier. Simple et joli oui...comme...moi ? Est-ce qu'il est sûr de parler à la bonne personne ? Je suis en effet simpliste, mais jolie...hum je ne sais pas trop. Cela doit être l'effet de mes habits italiens peut être. Car à Florence, on se pare toujours de la plus belle façon pour se distinguer. Sauf que moi, c'était pour fêter l'avènement d'une permission de sortie que je n'avais plus eu depuis longtemps....et aussi un peu pour lui, vu que c'était censé être un rendez vous. Enfin ça n'est pas vraiment méchant un date au final. Cela me fait penser que je n'ai toujours pas tû le quiproquo, mais bizarrement quand ma voix voulait l'expliquer, aucun son n'en sortait...comme si mon corps se refusait à vouloir le dire...comme si j'avais vraiment envie que ça en soit un...

J'ai du manger un truc bizarre ce matin...

Je regarde le collier, mes yeux trahissant un embrouillement lacrymal qui ne poindra pas sur mes joues, mais qui montrait presque mon émoi de ce cadeau. Autant je ne suis pas émotive, autant les choses simples sans arrière pensée derrière me font toujours de l'effet. Et puis c'est la première fois qu'on me fait un présent alors...Nos visages rapprochés, je pouvais distinguer l’irrégularité de ses iris et me plonger dans la douceur de cette couleur pluie. Il n'y avait rien de sombre, pas même un nuage ne viendrait les ternir. Quand finalement son écart me fit sortir de ma rêverie, je bégayais un faible mais sincère....

▬ Me...Merci beaucoup ! Il est magnifique...

Puis il me fit beaucoup de propositions pour le programme. Et je dois admettre que je ne m'attendais pas à autant de diversité...Du vin chaud ? Kézako ? C'est vrai que j'ai déjà bu du vin, mais je ne n'aurais jamais imaginé qu'on puisse le boire "chaud"

▬ Je veux bien goûter...ça m'intrigue...

J'esquissais un merveilleux sourire

▬ Je te suivrais au bout du monde tu s....

N'était-ce pas une phrase un peu trop directe ? C'est vrai que je suis du genre à l'être, mais si on part du principe que la situation est déjà assez ambiguë, dire cela n'allait pas l'arranger. En faites, je devrais même rapidement dire quelque chose là tout de suite non ?

▬ Enfin...je veux dire...oui bien sûr que je suis d'accord pour ce programme ! Tu veux manger quoi ?

On va dire qu'on a essayé...

Avait-il vu vraiment vu en moi quelqu'un d’égoïste et de manipulateur...? C'est vrai que le monde est ainsi, je ne peux lui en vouloir d'avoir cette opinion. Même si anormale, je me détache du reste de cette corruption vaine. Un hochement de tête négatif pour seul réponse à sa question. Je ne permettrais jamais un tel écart, parce que je suis quelqu'un de trop humble et à se satisfaire du peu qu'il a. Je pense que j'ai développé cette qualité lorsque mon père m'a coupé les vivres. Si j'arrivais à manger un morceau de pain, c'était amplement suffisant, et ça remplissait mon estomac plus que nécessaire même. C'est triste de se dire ça pas vrai ? Quand on voit que les riches jettent l'argent par les fenêtres et ne finit même pas leur assiettes. C'est bien pour ça que je déteste le monde tel qu'il est et que pour moi il courre à sa perte. Il n'y a pas de juste milieu...C'est bien le soucis de cet univers. Monde dans lequel Lys' m'invite à faire un tour...heu what ? J'ai raté un épisode encore...Il veut vraiment que je l'accompagne ? Ho remarque c'est vrai qu'avec son groupe, il risque de faire un carton tel qu'il puissent être amenés à faire des concerts internationaux...Hum ça pourrait être intéressant, je n'ai jamais voyagé mais je suis assez impressionnée par les paysages, les villes, les cultures que je lis dans les livres, alors pourquoi pas...

▬ Si tu veux bien de moi...bien entendu que je te suivrais...

En revanche parler de gaufres, de churros, m'interpelle...j'en ai déjà entendu parler, mais je n'ai également jamais goûté, pas même enfant...Ce n'est pas que je suis gourmande, mais plutôt curieuse encore une fois.

▬ On peut prendre les deux, rien ne nous empêche....

J'espère qu'il ne va pas penser que je suis une morfale ou un truc du genre...Je le vois alors se diriger vers plusieurs stands en quête de nourriture, et le suit sans autre bruit. Finalement nos pas nous amènent devant le fameux vin chaud. Intriguée, je regarde le brun commander et en profite pour regarder tout autour de moi...Les gens à l'approche des fêtes semblent si heureux, j'ignore pourquoi...C'est comme si leur bonne humeur différait selon le calendrier...Voilà un comportement bien curieux...qui demande réflexion...Je récupère le verre que me tend le guitariste avant de regarder son contenu et l'odeur. Oui ça sent bien le raisin, et ça a tout l'air d'être du vin rouge, dit vin français...Portant le breuvage à mes lèvres, je réalise que c'est un peu chaud, et souffle donc sur le dessus...c'est comme le café mais en encore plus bouillant semblerait-il...ça m'aurait presque brûlée la langue.

▬ Ho tu sais j'étais habituée au vin chez ma famille...quand j'étais obligée de participer aux diners pour les bonnes moeurs de mon paternel qui voulait donner l'image d'une famille parfaite...

C'est abject comme méthode...ça montre à quel point il ne faut pas se fier aux apparences...

▬ Je suis contente de découvrir tout ça avec toi...c'est que...j'ai l'impression d'être une personne normale dans ce genre de circonstances....enfin toi ça doit te sembler naturel...mais moi...c'est tout autre chose...

Les mots ont une force, une puissance qui dépasse la normale. Ils peuvent être doux et apaiser le coeur, blessants et le détruire. Beaucoup pensent qu'ils ne sont que là pour complexifier la langue, en vérité ils ont bien plus de pouvoir que cela. On peut définir quelqu'un par un seul d'entre eux, on peut également par l'intonation prononcé de ce dernier en découler tout une logique. Les mots font partis des données, et c'est grâce à celles ci que l'on peut comprendre la nature humaine. Si des robots s'amusaient à imiter le comportement humain, ils ne pourraient l'être, parce qu'ils n'ont ni conscience, ni paroles, il leur manque justement cette donnée trop essentielle.

C'est parce que je prends certainement les choses trop à coeur, que le concept de blague ou plaisanterie m'est inconnu. Pourtant je ne m'en vexe pas, je me dis juste que c'est un aspect de plus. Alors quand je le vois prononcer ses paroles, j'esquisse un léger sourire pour le rassurer.

▬ Ho non ne t'inquiète pas, je ne l'ai pas mal pris.

Il n'y avait pas besoin de "mots" supplémentaires, leur seule faculté se suffisait à elle même. Mais revenons en à la partie plus personnelle. Tout à l'heure, je me suis un peu confiée à Lys' en lui expliquant que j'étais contente, et encore le mot est faible, de découvrir toute ces choses à ses côtés. Pouvais-je vraiment me considérer comme quelqu'un de normal comme il me le demande ? N'était-ce pas renier une part de moi même, et vivre une insulte sur la mémoire des personnes que j'ai tuées ? Combien même le mal en a résulté ? Peut être pouvais-je devenir quelqu'un d'autre juste pour aujourd'hui....ou être tout simplement Lucia et rien d'autre....

Être moi même...

Je sortis de mes pensées fugaces en écoutant la proposition du brun qui proposait une alternative pour la nourriture. Partager ?  Cette donnée je la connais très bien, je l'avais découvert un jour dans les rues pauvres de Florence, dans lesquelles je passais pour rentrer chez moi. C'était encore l'époque où mon père avait un peu de considération pour moi. J'avais partagé mon pain italien fourré, avec un enfant esseulé qui m'avait regardé comme si je détenais l'une des sept merveilles du monde. La pitié était une chose que j'avais ressentie. Et ne croyez pas qu'elle est que mauvaise, non au contraire, c'est avoir de la compassion. C'est la première fois que j'en ai ressentie. Et ça m'a valu les foudres de mon père, ainsi que quelques coups de canne, mais ça en avait valu la peine...

Question existentielle à choix double : Sucre ou Chocolat ?
Dans les deux cas, la tentation est grande, surement autant que le gout et le plaisir à en tirer, mais pour moi il n'y avait qu'un mot plus fort que l'autre...

▬ Hum....Chocolat ? Et puis on peut prendre chacun une chose et partager...

Même si la notion de partage dans notre situation pouvait laisser penser que ça fait très couple...mais bon bizarrement ce n'est pas une donnée qui m'embête plus que ça.

Dans mes souvenirs, je voyais de ma fenêtre le marché de la place où trônait un vendeur ambulant de gaufres, churros, et autres mets délicieux. Je me suis dit qu'un jour, j'y goûterais certainement, que mon père ou ma mère m'y emmènerait...Que j'ai été stupide, de penser que je serais comme tout les autres enfants. C'est d'ailleurs cet aspect qui m'a fait prendre conscience du monde, de son extérieur...et j'ai mûrie bien plus vite que je ne l'aurais dû à regrets...

Et pourtant là, j'étais comme un adorable bambin qui découvrait les saveurs, les fragments de bonheur, ça m'en donnerait presque une larme à l'oeil, si je n'étais pas aussi fermée à peu d'émotions. Je regardais les churros dans mes mains, et décida d'y croquer un bout après l'avoir trempé dans du chocolat fondu...et explosion ! C'était délicieux...si délicieux, que mon estomac avait l'impression de flotter.

▬ Non jamais...et c'est vraiment bon

Un sourire présent, un air un peu innocent, je ne me reconnaissais vraiment pas. En faites depuis que j'ai rencontré Lys', je ne me connais plus moi même. Je découvrais réellement ce qu'est « vivre » et ce comme une personne normale. Par la suite, alors que nous nous étions installés un peu plus loin, sur un banc alentour, le brun repère quelque chose qui semble le faire s'exclamer car il m'arrache un léger soubresaut. Puis il essaye de s'y reprendre, un léger rouge sur ses joues, comme s'il n'avait pas voulu pensé haut et fort. Je laisse échapper un léger petit rire, non pas de moquerie, mais parce que je trouvais cela mignon et adorable. J'espère qu'il ne le prendra pas mal.

Il me fit alors une proposition des plus inattendues...Je ne connais pas la saint Patrick...Enfin si, je sais l'origine de la fête, et ce qu'on y fait, mais en Italie, ce n'est pas la coutume, et encore moins chez les Valentini...Mon père trouve que les jeunes qui sortent pour boire jusqu'à ne plus pouvoir tenir debout, sont d'après ses termes « des déchets de la société » et j'ai toujours vécue avec cette idée malheureusement...C'est ce qu'on m'a inculquée ! Mais là il s'agit d'une invitation personnelle à venir le voir jouer, passer plus de temps avec lui...et ça ne pouvait me faire amplement plus plaisir ! Alors c'est surement avec un peu trop d'entrain et d'une manière étrange que je laisse mes émotions prendre le dessus...

▬ Je....Bien sûr ! Oui avec plaisir !!!

Réalisation après coup, et voilà que mon visage devient écarlate

▬ Désolée...

Mais je n'ai pas le temps de m'extérioriser plus qu'un jeune homme muni d'un appareil photo vient vers nous...

▬ Bonjour ! Désolé de vous déranger, mais je travaille pour un stand photographie, là bas plus loin, et je prends les couples en photo pour le thème « L'amour fait vivre le marché de Noël »

Un cou...couple ? C'est vraiment comme ça qu'on est perçus ? Ou alors c'est à cause de mes vêtements...?

▬ Attendez nous...on est pas...
▬ Rapprochez vous un peu plus s'il vous plait, et regardez l'objectif !

Je me sentais un peu gênée, sans compter que cet inconnu était en train de me mitrailler de son appareil, et j'essaye de me cacher derrière l'épaule du jeune homme encore plus embarrassée.