1993 Des oiseaux des milliers d'oiseaux sur la mer méditerranée, une enfant rit au soleil levant et les applaudit de ses petites menottes de 4 ans. Et cette musique dans la voiture "The Sacrifice de Michael Nyman" qui semblait s'envoler dans le vent avec les mouettes.
Ce fut son premier souvenir.
Léléanne ouvrit les yeux et murmura un mot, un seul mot : «Océan. » Le gros chat noir en boule près d'elle s'étira et la fixa de ses yeux jaunes comme des perles dans la nuit. Léléanne tourna la tête vers le réveil, minuit.
« Tutur doit dormir à cette heure là... » murmura la jeune femme. Elle se leva, le chat ayant l'habitude se rendormit. Elle habitait un immeuble en pierre à la charpente en bois, mais sa vraie maison c'était le...
« Ciel ! » s'exclama t'elle une fois sur le toit de l'immeuble. Elle frissonnait un peu, un vent froid annonçait Noël bientôt mais cela ne l'arrêta pas, à vrai dire peu de choses arrêtait la jeune femme.
Elle s’assit et contempla si longtemps le ciel qu'elle finit par s'endormir sur le toit de l’immeuble. Un langue râpeuse la réveilla cependant assez vite, elle ouvrit les yeux et sourit malgré son corps tremblant à l'animal qui la regardait sévèrement. Elle rit et commença à nommer les étoiles.
« Et celle là Marbou c'est la notre, elle avait un nom avant mais elle est avant tout une Markest ! »
Le chat bailla et s'étira se dirigeant réprobateur vers la fenêtre, le studio de sa maîtresse était sous le toit de l'immeuble. Mais il ne sauta pas sur le lit en dessous de celle-ci, il regarda la lune et attendit. Cela fit rire la jeune adulte qui se leva dans un : « Marbou tu es un vrai papa poule ! »
Le chat n'y fit pas attention et sauta sur le lit, bientôt sa jeune maîtresse le rejoignit et lui gratta le menton. Il adorait ça. Elle allait s'endormir quand le minou miaula mécontent.
« Oh Marbou il neige c'est merveilleux ! Comme des étoiles tombant du ciel ! »
Le chat se fourra sous la couverture comme réprimandant sa maîtresse de ne jamais fermer portes et fenêtres, elle détestait ça mais parfois il fallait bien, et depuis que de la neige d'une branche d'arbre lui était tombée dessus, son amour déjà pas fou pour la neige s'était refroidi encore plus.
Alors cette fois elle ferma la fenêtre résignée comme un pikachu face à une pokeball et dans un soupir elle leva la main, à ce geste elle s'exclama : « Tu vois Marbou, je la touche presque la mélodie des étoiles ! » et elle sourit.
1996« Qu'est ce qu'on va faire de toi ? »
Maman été vraiment fâchée contre Léléanne, Maman tournait dans la cuisine comme si elle avait le diable au corps. Le diable au corps c'était comme être en colère mais que un vilain monsieur pour le retenir chez les gens bien élevés gardait la porte de la colère dans le corps et que du coup le corps bougeait sans arrêt.
« Qu'est ce qu'on va faire de toi ? » répéta maman, elle courrait presque à présent le monsieur de la porte allait pas réussir à la retenir encore longtemps.
« Ce n'est pas si grave si elle n' est pas faite pour l'école. » dit doucement papa.
Papa était calme et doux, maman boule de flamme et colère. Les clichés habituels diraient le contraire. Mais les clichés c'est que des bakasseries ! Oui comme Baka dans les mangas.
Léléanne a 7 ans mais elle aime beaucoup lire des mangas mais aussi des albums comme Mickey, elle préfère Dingo dans Mickey, en personnage car il est rigolo mais aussi un peu perché, perché c'est fou les adultes n'aiment pas mais Léléanne le voit différemment, Dingo était perché oui mais sur un nuage de gentillesse et de rire et c'est tout ce qui faisait son charme. Alors que papa et maman se disputaient, Léléanne ferma les yeux et imagina un ciel étoilé, bien mieux que le plafond blanc, le ciel avait sa propre mélodie, les dessins aussi, les adultes appellent ça du rêve, Léléanne appelle ça la musique. Doucement elle pense à une musique et la met sur ses étoiles de rêve comme pour les bercer. Les étoiles s'endorment c'était leur musique qu'elles cherchaient, elles sont contentes alors Léléanne dans un sourire s'endort elle aussi.
1998Léléanne a 9 ans et c'est la cinquième école dont elle est renvoyée. Deux fois en CP, et une fois en CE1 et une fois en CE2, là elle vient de devoir quitter « Les cerises ». Mais quand même ce n'est pas sa faute si à l'école on n'apprend rien. Derrière un pupitre, on avale les propos d'un maître ou d'une maîtresse sans vraiment savoir pourquoi. Oh Léléanne avale très bien, peut-être un peu trop bien. Mais c'est comme la soupe, c'est obligatoire mais si on l'avale vite le mauvais moment est passé. Alors Léléanne travaille beaucoup en classe , et sa grande mémoire rend l'heure des devoirs maison presque facultative, puis quand elle estime que elle a assez appris en français de la journée elle passe au calcul ou à l'Histoire. Quand le maître encore cette année s'en ai aperçu il lui a demandé :
« Pourquoi ne fais-tu pas comme les autres Léléanne ? »
Tous les regards s'étaient tournés vers la nouvelle. Mais du haut de ses 9 ans la petite fille avait déjà un fort caractère : « Vous allez trop lentement Maître et puis c'est toujours pareil, comme une Mouette qui regarderait toujours le même champs ! »
Le maître avait vu rouge et avait envoyé Léléanne chez le principal, le reste depuis ses 6 ans tout le monde le connaissait, convocation, avertissement, récidives, nouvelle convocation des parents et renvoi.
Mais là ce sera différent, il paraît que c'est « une école spéciale », Léléanne ne sait pas trop ce que cela veut dire mais cela lui fait un peu peur, alors c'est à reculons qu'elle y va malgré les encouragements de papa et le fait que sa mère ait dû l'y traîner en lui en lui donnant mille avertissements : « Tu ne feras pas ci ça , tu feras comme ci comme ça …. ! » Puis au bout d'un moment : « Mais écoute un peu Lélé ! »
Léléanne n'écoutait pas, il faisait du Vent froid en cet hiver 1998, il racontait une histoire en dansant bruyamment et en rendant les joues rouges comme s'il voulait signaler que sa mélodie était mots. Léléanne sourit en rouvrant les yeux : « Maman, le vent, toi tu comprends l'histoire de sa mélodie ? »
Maman soupira et déposa Léléanne près de la porte d'une cour en béton en disant : « Grandis Léléanne et ne me déçois pas ! » Devant la mine déconfite de la fillette les mots furent un peu plus doux : « C'est pour ton bien Lélé, à ce soir ! »
2000
La nouvelle école n'avait pas de nom. Mais tout le monde l'appelait : « La Gare ». On y faisait classe dans un train désaffecté avec dans les différents wagons différentes salles de classe. On avait un carton autour du cou que tous appelait ticket avec les différents endroits, le concours entre les élèves étaient de les avoir tous fait le plus de fois possibles dans la journée, la seule condition pour changer de Wagon était d'avoir composté son billet en réussissant un exercice ou en récitant parfaitement une leçon.
Déjà ça c'était fun.
Ensuite, personne ne s'appelait par son prénom dans cette école, comme si on changeait d'identité rien qu'en rentrant dans la cour délabrée. Léléanne s'appelait « La Mouette » dans cet « autre monde » qu'était sa nouvelle école, car elle adorait l'océan et avait souvent la tête dans les nuages.
Mais 2000 avait sonné le glas, du haut de ses bientôt 11, La Mouette allait devoir quitter « La Gare ». Elle était un peu triste Léléanne, mais elle ne voulait pas embêter « Le contrôleur », un maître qui avait toujours le sourire au cœur, à l'oreille et au cerveau mais pas à ses jambes qui dans son fauteuil ne faisaient que souffrir. Le fauteuil avait des roues, mais personne parmi les enfants ne trouvait la présence de cet engin étrange dans une gare.
Parfois les adultes papotaient un peu mais les adultes papotent toujours, et, au grand malheur de La Mouette, souvent pour ne rien dire.
La Mouette était dans la cour en béton, assise comme à son habitude en haut d'une statue cassée, dont personne n'était sûre de la forme, ce qui créait d'ailleurs un jeu infini de reconnaissance entre les élèves, La Mouette en avait très vite fait son perchoir, elle aimait cette statue représentant pour elle les voyages que lui faisaient vivre son père en lui apprenant à écoute le monde, au grand désarroi de sa mère d'ailleurs qui voulait la garder sur terre. Mais on ne peut pas empêcher une mouette ailée de voler.
Mais en ces derniers moments à « La Gare », La Mouette était si triste qu'elle ne pouvait plus comprendre la mélodie du vent, elle descendit donc de son perchoir et alla vers le potager dans un coin de la cour derrière le dernier wagon, La Mouette y cultivait des pommes de terre, chaque élève y cultivait quelque chose.
« Tiens La Mouette ? Tu as déjà fini de rêver ? » s'étonna Le contrôleur.
Une heure par jour il y avait cours de rêver, c'était comme en récréation mais on avait une condition : raconter ce qu'on avait imaginé/créé durant cette heure.
La Mouette rougit un peu avant d'éclater en larmes. Et...de recevoir une boule de neige en plein visage suivi d'un rire du contrôleur. Elle se mit à rire aussi et une bataille commença. Puis quand les mains furent aussi rouges que les joues et la respiration essoufflée d'avoir tant ri, la bataille de boules de neige s'arrêta.
« Allez viens La Mouette ! » dit le contrôleur en tapotant ses jambes.
Léléanne hésita, hier maman l'avait grondée en lui disant de ne pas trop épuiser le maître et surtout de ne pas le brusquer surtout ses jambes qu'elle pourrait « casser », Léléanne n'avait jamais vu les choses sous cet angle, elle avait toujours vu la toute puissance du « Contrôleur » dans son sourire mais à présent elle doutait, et puis...Elle avait 10 ans bientôt 11 et maman refusait tout câlin pour « son bien », « Tu es grande. » disait-elle. Papa lui était souvent sur Paris pour ses élèves ayant été reçu en tant que professeur là bas dans un immense conservatoire, "une chance pour le budget" disait maman, mais Léléanne se moquait bien du budget, ce qu'elle savait c'est qu'il ne rentrait que le week-end, si bien qu'entre deux cours et entre deux mélodies, ses visites étaient magiques mais bien trop courtes.
Le contrôleur insista en tapotant ses genoux. Léléanne hésita puis baissa la tête : « Je ne veux pas vous casser Monsieur Le Contrôleur... »
Elle s'attendait à des réprimandes, ce n'était pas très poli de lui dire ça au bout de tout ce temps mais à la place un rire tonitruant lui répondit. Elle releva un visage plein de larmes et se décida fin à lui grimper sur les genoux.
« La Mouette tu te souviens du perroquet ? » demanda Le Contrôleur.
Léléanne hésita, Le Perroquet était un petit garçon qui avait dû quitter l'école pour un hôpital, les adultes le disaient fous...
« Tu crois vraiment qu'il était fou et qu'il ne fallait pas l'approcher comme le rapportaient certains parents d'élèves ? » demanda Le Contrôleur.
« Non Monsieur, il était comme nous tous...particulier...il adorait les oiseaux, et les imiter en ouvrant grand les bras comme ça et en répétant sans cesse leurs sifflements, j'aimais moi aussi jouer avec lui...C'était mon ami ...Mais il y a 6 mois il est parti... »
Les bras de Léléanne avaient accompagné ses paroles plein d'entrain au début puis triste et relâchant son ardeur à la fin.
« Oui...il a dû partir mais tu crois qu'il t'a oubliée ? » Demanda Le Contrôleur.
« Non on s'est promis que non... » murmura Léléanne au bord des larmes.
« Je te promets que rien ne peut casser la musique de la vie Léléanne, et avec la musique de la vie... »
« On ne s'oublie jamais... » murmura Léléanne, La Mouette connaissait cette chanson hymne de l'école.
Elle avait retrouvé le sourire et regarda Monsieur le Contrôleur dans un : « J'aimerais faire du piano ou...de la guitare ! »
« Et bien allons y ! » rit Le Contrôleur. Le Contrôleur jouait souvent de la musique avec ses élèves, Le Contrôleur n'avait pas besoin de jambe pour faire danser la vie des autres et la sienne. Le Contrôleur avait de nouveau tout en lui pour être invincible aux yeux de La Mouette.
2002
Le divorce, ce mot n'avait jamais rien évoqué à Léléanne mais depuis les 1 an et demi de Turlipi elle ne le connaissait que trop bien. Papa et maman se disputaient sans arrêt et elle du haut de ses 13 ans était un peu perdue dans ce fourre tout, mais il y avait Turlipi à s'occuper. Maman et papa étaient trop occupés à salir leur amour d'injures et à détruire leurs rêves en nuages gris.
Le collège cependant se passait bien, Léléanne adorait aider les autres. Peut-être un peu trop, si bien que parfois elle était un peu
" La bonne pomme au milieu du panier." comme diraient les cowboy fringants qu'elle aimait écouter.
Elle restait fan des musiques de Nyman au piano et des berceuses de son papa à la guitare mais ses goûts musicaux s'étaient développés depuis que ces berceuses, elle ne les entendait plus justement, elles étaient cachés sous l'orage de tristesses et de rages que tonnaient les voix parentales.
Le collège ressemblait un peu à "La Gare" sauf que c'était un bâtiment pas un vieux train mais c'était un collège de campagne alors tous les niveaux étaient mélangés et c'était super sympa d'aider les plus petits quand elle avait fini.
Léléanne adorait aider mais aussi chanter et depuis toute petite elle apprenait la guitare, d'abord avec son papa puis seule car le papa n'entendait plus le son du soleil, la mélodie du blé, la douce musique de la lumière, il ne jouait plus à la maison d'ailleurs et maman qui aimait tant, malgré qu'elle prétendait haut et fort le contraire, aimait bien ce qu'elle appelait" Ces illusions stupides", ne dansait-elle pas avec lui à la lueur de la veilleuse autrefois ? Oh Léléanne n'avait que 5 ans à cette époque mais c'était beau comme un feu d'artifice.
Léléanne avait une boite cachée, une boite secrète en carton, OK c'était un carton de chaussures ( du 45) appartenant à son père. Mais elle en avait eu besoin et puis il avait dit oui d'abord, même si Léléanne avait bien compris que on a toujours le "oui" d'un adulte qui enlace son épouse. Mais ça restait un oui.
Dans cette boîte, elle avait gardé ses plus beaux souvenirs, D'abord en dessins mais très vite par écrit. Les adultes ont peur du temps, d'oublier mais elle n'avait pas peur, elle avait sa boîte secrète non?
Léléanne aimait sa guitare et chanter, mais elle ne le faisait encore jamais en public pour ce dernier, chanter pour le moment...c'était juste pour Tutur.
Un jour maman exaspéré lui a crié: " Mais Léléanne, tu sais bien qu'elle ne t'entend pas !" Mais Léléanne avait continué chaque jour à chanter.
"La crise d'ado, elle a 13 ans !" avait soupiré son papa en même temps que maman, alors Léléanne avait chanté encore plus longtemps, car plus ses parents pensaient à la sermonner moins ils pensaient à se déchirer. Alors Léléanne était heureuse, si heureuse et faisait donc plein de "bêtises" .
2003Puis elle eut 14 ans.
Et elle décida qu'il était temps de mettre un terme à cette guerre parentale. Ainsi elle prit un jour son vélo, Tutur 3 ans comme toujours dans la lune sur le porte bébé de celui-ci et s'en alla vers un endroit un peu spécial, pas fait pour une fillette de 14 ans en tout cas et encore moins pour un bambin de 3 ans.
C'était...comment dire un concours de chant assez...spécial. Et le prix était tout sauf intéressant pour une gamine. Une nuit entière dans un "love Hotel" avec la personne de son choix. Léléanne ignorait ce qu'était un "Love Hotel" mais elle savait juste que maman y allait souvent boire de la soupe au lierre, comme grognait papa avant de se mettre à jouer du piano si fort que le voisin avait plusieurs fois appelé la police.
Léléanne pensait que la soupe au lierre c'était comme les sons trop forts ça faisait mal alors elle avait décidé d'agir, même si elle ne savait pas trop le sens de tout ça.
Elle voulait juste...revoir leur sourire...
Elle pédalait encore vers minuit, Tutur dormait sur le porte bébé. Léléanne commençait à fatiguer. Elle toujours souriante pleurait de fatigue et de peine. Soudain: " Lélé Toile!"
Léléanne sursauta et son vélo fit un roulé boulé dans un fossé. Mais Turlipi ne pleura pas, elle ne pleurait jamais, Turlipi était malade alors Léléanne s'était promis d'être la grande sœur parfaite. Mais Tutur ne communiquait jamais, jamais alors ce roulè boulé était emprunt bien plus d'étonnement que de tristesse.
On entendit des petits petons sur le sable mouillé du chemin.
"Lélé Toile !" répéta Tutur 3 ans.
" Je n'ai pas envie de te raconter une histoire d'étoile ce soir Tutur, tu as une grande sœur nulle, elle n'arrive pas à te faire sourire ou dire un mot ! Et elle n'arrive pas à réconcilier papa et maman !"
Turlipi grimaça et tira sur la manche de Lélé en montrant le ciel du doigt mécontente: " Lélé joli toile!"
Lélé ouvrit de grands yeux et ses yeux s'agrandirent : " Tu as prononcé mon nom ? Tu as parlé ! Tu as parlé Tutur !" s'agitait la jeune adolescente.
Fière, Tutur répéta en montrant le ciel dans son premier sourire: " Lélé Toile!"
Léléanne éclata en sanglots et s'accroupit pour cacher ses larmes.
Mais la petite menotte n'en avait pas fini avec sa grande sœur de 14 ans. Elle apporta un petit animal, qui était dans un carton juste à coté avec une tache blanche sur le ventre.
Lélé exhiba le chaton de moins de trois semaines en montrant son étoile sur le ventre et répéta toute fière: "Lélé toile!"
Léléanne n'y tint plus elle serra sa petite sœur fort contre elle dans un : "Merci oh merci Tutur tu es mon étoile! Mon étoile à moi!"
"Lélé Toile!" répéta la fillette avec un sourire heureux. Il était temps de rentrer à présent, fini le besoin du concert, fini les disputes, Léléanne allait dire papa et maman et ils seraient enfin heureux comme avant ! Sur le porte bagage Turlipi s'endormit le chaton réchauffé par sa veste enfantine à fleurs.
WINGSJe veux voler
Peux-tu m’emmener loin d’ici ?
Donne-moi une étoile à atteindre
Dis-moi ce qu’il faut
Et j’irai si haut
J’irai si haut
Mes pieds ne toucheront plus le sol
J’ai cousu mes ailes
et tiré sur les fils
J’ai acheté ces rêves
Qui s’écroulent tous2004Puis l'année des 15 ans de Léléanne, le père de celle-ci fut muté à Paris dans un logement de fonction avec sa famille. On ne lui demanda pas son avis. Mais on lui vendit du rêve. « Tu verras la ville est pleine de lumière Lélé ! » disait maman. « Bien mieux que les montagnes ! » confirmait papa. A cette époque Léléanne était encore dans l'âge où on est un peu crédule, et puis elle faisait confiance à cette soudaine entente parentale, peut-être que les lumières allaient les réconcilier ? Après tout les étoiles la rassuraient bien elle et Tutur. Et « Le
Chat » qui n'avait pas encore vraiment de nom regardait les lumières avec fascination. Alors oui peut-être que là bas, à Paris ce serait bien, bien sûr il fallait quitter les camarades et la montagne et la mer et les oiseaux enchantés mais Tutur 4 ans avait des étoiles dans les yeux en voyant papa et maman ne plus se hurler dessus et rire rire à en s'en casser la gorge de bonheur comme on casse la chantilly d'un coup de cuillère en chocolat chaud, une cassure douce pas rapide et brusque, pas de cri juste ce rire d'espoir. Alors c'est décidé, les lumières, Lélé voulait les retrouver.
Mais ce ne fut pas le cas, enfin s'ils déménagèrent à Paris, mais les lueurs Léléanne n'arrivaient pas à les voir, derrière ces gros nuages gris on ne voyait même plus les étoiles de sa montagne. Tutur pleurait toutes les nuits et papa, maman recommencèrent à se déchirer. Puis un jour, un jour papa se barra en voyages de une semaine régulièrement, revenant sur de courts intervalles, comme ça, juste avant le brevet, alors que Lélé grâce à ses excellents talents en musique s'était enfin intégrée après des mois d'indifférence avec ses camarades de classe. Même pas des brimades, de l'indifférence.
Un fantôme, et le pire c'est quand il fallait faire les groupes, vous savez ce mal de ventre qui vous prend quand vous savez que vous serez le dernier à être pris, le boulet, le déchet, la grimace. Ce n'était même pas des brimades juste de la non-existence. Puis un jour la cloche sonna et La Grimace comme on l'appelait si gentiment, quand on l'appelait ,entendit le début d'une chanson de Macklemore qu'apparemment un garçon adaptait :
« I wanna fly
Can you take me far away
Gimmie a star to reach for
Tell me what it takes
And I'll go so high
I'll go so high
My feet won't touch the ground
Stitch my wings
And pull the strings
I bought these dreams
That all fall down »
C'était un collégien de sa classe, elle ne l'avait jamais remarqué avant, il était différent, il écrivait sans arrêt sur des cahiers de musiques. Il aurait dû réviser mais à la place il chantait, la jeune fille en fut d'abord agacée et voulut réclamer le silence, comme la plupart des ses camarades, enfin camarades ….des autres quoi. Mais elle fut captivée par ses notes, soudain une fausse note la fit grimacer, il avait dû se tromper quelque part. Elle se leva donc, devant le surveillant, devant les autres et alla près du garçon. La composition était maladroite mais promettait, sans demander la permission elle traça de son doigt le chemin des notes, puis tomba sur l'accord mal composé.
« Tu aurais dû mettre un Si à la place du Fa ça rendrait mieux. »
Elle n'avait pas remarqué le silence médusé du reste de la salle, en effet en dehors de l'établissement, « Gros Bras » n'écrivait pas « Gros Bras » cognait et semait la terreur. Mais elle était bien une Grimace alors. Et toujours sans faire attention aux regard effarées elle se mit à chanter de sa voix si belle :
« I wanna fly
Can you take me far away
Gimmie a star to reach for
Tell me what it takes
And I'll go so high
I'll go so high
My feet won't touch the ground
Stitch my wings
And pull the strings
I bought these dreams
That all fall down »
« ARRETE ! » cria soudain le garçon. Déjà quelques camarades allaient porter secours à l'imprudente impudente mais celle-ci ne fut étrangement pas déstabilisée par le cri, elle sourit un si beau sourire à Gros Bras.
« Je tiens à m'excuser c'est ton œuvre pas la mienne moi c'est Léléanne et toi ? »
Sa voix était si douce que le garçon balbutia : « Nicolas » dans un rare ébahissement apparent.
« C'est un joli prénom ! Courage tu vas tout déchirer au brevet et en musique tu as du talent ! » s'exclama Léléanne tout sourire.
Elle avait dit ça si franchement que Nicolas rougit mais elle ne le vit pas, à la place elle retourna à sa place sous le regard médusé même du surveillant. Regard qui s'agrandit encore quand le garçon s'écria : « Je t'écrirai une chanson , un truc heureux La Grimace ! Ça t'ira mieux ! »
2012« Chanter Lélé chanter ! » ordonna une fillette aux courts cheveux noirs.
Mais Léléanne n'avait aucune envie de chanter, elle zieutait depuis tout à l'heure le bureau de tabac au bas de la rue, partis, ils étaient partis en laissant cette lettre, cette idiote de lettre " On part Lélé, en Angleterre, occupe toi bien de Tutur, elle sera mieux avec toi. Nous on ne peut plus....Papa et Maman." Elle voulait se noyer dans le poison quel qu'il soit, ça lui faisait penser elle n'avait jamais fumé.
« Chanter Lélé chanter ! »
Mais Léléanne ne l'entendait plus cette fillette de 12 ans malade, elle aussi l'était, peut-être qu'ils étaient morts ? Et maintenant elles allaient faire quoi ? A 23 ans elle était encore étudiante et à présent ils ne pourraient plus veiller sur elle, elle se leva et sortit précipitamment de l’appartement.
« Ça calme les nerfs mais ce n'est pas pour toi....» lui avait dit un jour Gros bras, alias Nicolas qui était devenu son meilleur ami et, qui l'aurait cru ? Un compositeur et chanteur de plus en plus célèbre, lui qui terrorisait, donnait à présent du bonheur par les mots.
Elle entra dans le bureau de tabac, montra sa carte d'identité vu que souvent on la croyait encore avoir 17 ans et acheta un paquet de cigarettes. Elle l'alluma et...cracha ses poumons dés la première bouffée, mais elle continua malgré tout toussant de plus en plus, elle voulait oublier, tout, tout oublier …
Une main lui prit soudain le paquet des mains alors qu'elle se sentait nauséeuse ayant fini sa première cigarette.
« IDIOTE ! »
C'était lui, elle aurait reconnu sa voix entre mille, son meilleur ami, Nicolas, n'était-il pas en tournée ? Un malaise la prit et...elle vomit dans le caniveau...Devant son meilleur ami qui soupira avant de la soulever de terre de ses bras dans un « Tu es stupide tu sais... »
« Oui, ils sont partis, partis, partis...Je suis ….Stupi... » hoqueta la jeune femme avant de se faire reposer à terre et secouer vivement par les épaules.
« Mais si je te dis que tu es stupide c'est pour que tu dises le contraire ! Et si je rentré de tournée en trombe c'est car j'ai appris leur départ, idiote ! » Gros bras arrêta de secouer Léléanne quand celle ci éclata en sanglots. Il soupira : « Allez viens ! » Elle se blottit dans les bras de son meilleur ami depuis le collège.
« Écoute...Tu sais... » Il rougit fortement... « Depuis le collège....je ...je ….t'aime... »
Léléanne recula brusquement comme piquée au vif face à son meilleur ami qui semblait trouver ses rangers très inintéressantes soudainement. Léléanne eut le regard un peu sombre et murmura : « L'amour ne fait que séparer les couples, moi j'aime la musique ! »
Un éclat de rire suivit ses paroles. Puis Nicolas annonça : « Certes je suis un idiot ! On est meilleur ami non ? Allez viens rentrons voir ta sœur ! » Mais cela se sentait que le jeune homme était blessé, alors elle partit courant à toute allure rejoindre Tutur sa petit sœur.
En ouvrant la porte elle la trouva assise dans le hall endormie, elle la prit dans ses bras en répétant des excuses. Avant que son regard ne se durcisse et qu'elle dise ou plutôt promette : « Tutur, Tu te souviens quand des gens se moquaient de toi ? Et que on a appelé le chat "Marbou", "Marbou" pour contrer le destin et leurs « Maboule » stupides ? Et bien là c'est pareil ! Je vais rester avec toi et un jour, après mes études je les ramènerai à la maison papa et maman et on sera de nouveau tous ensemble ! »
Une petite voix enfantine demanda : « Promis ? » « Promis Tutur ! » dit Lélé, Tutur s'endormit dans un merci que Lélé pensait ne pas mériter.
2014« C'est qui ça une nouvelle ? » murmura un lycéen que Léléanne entendit distinctement. Mais elle ne s'en formalisa pas et monta sur le bureau destinées aux professeurs, ce qui provoqua quelques rires.
« Wé-a, wé-a
Wé-a, wé-a
Wé-a, wé-a
Wé-a, wé-a
Dans la jungle, terrible jungle
Le lion est mort ce soir
Et les hommes tranquilles s'endorment
Le lion est mort ce soir »
Parmi les rires certains fixaient Léléanne et la porte alternativement un peu inquiets que le nouveau ou la nouvelle professeur débarque. Non pas qu'ils en aient peur, cette classe avait un talent incroyable pour déprimer les professeurs. Mais ils n'allaient quand même pas laisser la nouvelle leur voler la vedette ! Et soudain la question fusa : « Qui connaît cette chanson ? »
Un silence stupéfait emplit la classe. Léléanne descendit du bureau mais garda sa casquette.
« Je m'appelle Léléanne Markest, mais vous pouvez m'appeler Lélé ce sera plus simple. »
Elle regarda le tableau et haussa les épaules, plus de craie...Elle sortit donc une feuille de papier et y inscrivit son nom avec en dessous « Professeur de musique » avant de la coller sur le tableau avec un bout de scotch. Puis elle se retourna vers la classe tout sourire : « Des questions ? »
Une voix fusa : « Madame pourquoi vous portez une casquette ? C'est interdit par le règlement ! »
Tout sourire Léléanne répondit : « Elle me porte chance, grâce à elle j'ai pu vous rencontrer ! Si elle ne s'était pas envolée et n'avait pas atterri près de la porte de mon ancien lycée, je n'aurai jamais pu vous enseigner ! » Une autre voix : « Madame vous êtes vraiment professeur ? » Un chenapan de 15 ans éclata de rire : « Tu appelles ce clown professeur ? » Cela aurait découragé les débutants les plus sensibles mais Lélé se sentait déjà bien ici. Elle s'approcha de la table du moqueur s'assit dessus avec un grand sourire : « Et toi Mateo es-tu vraiment élève ? Je suis fonctionnaire stagiaire prof en devenir, et toi tu es qui en devenir ? J'ai hâte de le savoir ! J'aimerais y contribuer en tant que professeur au moins un peu ! » Le dénommé Mateo, la terreur de la classe ouvrit de grands yeux surpris les mots coincés dans sa gorge alors que Léléanne se relevait.
« Mateo, Lucie, Isabelle, Mathilde, Christian, Baptiste, Marine, Lou, Sanchez, Amélia, Nicolas, Jordan, Roméo, Alexandra, Bafoudé, Caroline, Elsa, Capucine, Émilie, Jullian, David, Helena, Naru, Miku, Oliver, Marguerite, Aurélien, Thierry, Rosa et Linda . »
Elle avait regardé chaque élève en prononçant chaque nom. Un silence inhabituel se propagea dans la classe. Puis une main se leva, ce qui était aussi inhabituel dans cette classe de seconde 1 que un dromadaire en plein Paris.
« Oui David ? »
« Madame est ce que vous êtes une magicienne ? »
Quelques rires suivirent la question dont celui de la professeur : « Non je suis insomniaque, ma petite sœur ne voulait pas dormir cette nuit, cauchemars, alors j'ai appris vos prénoms, je ne me suis pas trompée ? »
« Non Lélé ! » dirent la classe en un sourire.
Puis Léléanne se retourna vers ce qu'on appelait injustement la « classe jungle », une de celle où on aime bien mettre les professeurs débutants pour les décourager dés le début de leur carrière, mais Léléanne n'en était que encore plus motivée.
« Bon maintenant passons au travail ! »
Les sourires s'affaissèrent et on entendit Linda chuchoter : « Je savais bien que c'était trop beau... »
Elle s'assit sur son bureau et annonça : « Allez parlez moi de votre groupe de chanteurs préféré ! »
Après un silence les idées fusèrent puis une question, une question si rare dans cette classe : « Pourquoi ça t’intéresse tout ça Lélé ? »
Un grand sourire répondit : « Car j'ai une posture un peu étrange vous voyez ? Je préfère partir de vous et construire le chemin avec vous en musique ! Car j'ai tout autant à apprendre de vous que vous de moi ! »
Une autre main se leva.
« Et si on veut pas ? »
Léléanne posa une lourde valise sur le bureau professoral.
« Et bien vous pouvez écouter un CD audio ou regarder un ballet ou faire ce que vous voulez tant que ça un rapport avec la musique et que vous apprenez en souriant ! »
La jeune presque professeur passa la main derrière sa tête en tirant la langue gênée de l'avouer : « Moi aussi j'ai toujours détesté qu'on m'impose une tâche voyez ? »
Étrangement cela prit sens et cette classe si dure, si agitée travailla cette année là et Léléanne devint professeur cette année également malgré ses méthodes hors des sentiers battus, les élèves apprenaient et progressaient, se construisaient et étaient engagés dans ce cours à la plus grande jalousie des autres professeurs qui n'arrivaient pas à les tenir.
Mais tenir quelqu'un pour Léléanne c'était l'instrumentaliser et dans une classe elle n'était pas face à des robots mais des jeunes gens, des individus, avec leur richesse tout autant qu'elle.
2016Elle enseigna encore 1 an au lycée Jean de La Fontaine, Paris. Puis il y eut cette lettre des parents sans adresse de retour :
« Chère Léléanne,
Que deviens tu ?
Turlipi va sur ses 14 ans et toi 25 ans.
Tu dois la laisser vivre sa vie, elle sera bien accueillie en foyer
et toi tu as une vie à mener. La sienne est déjà tracée, elle ne pourra jamais rien qu'être assistée.
Mais toi tu es pleine de promesses et de talents. Tu as assez veillé sur elle. Il est temps de penser à toi-même !
Ne gâche pas tout pour rien comme on l'a fait tant d'années.
Si tu laisses ce poids, peut-être deviendras-tu une grande musicienne et nous nous reverrons.
Avec amour,
Papa et maman qui vont mieux depuis leur départ. »
« SALOPARDS ! » éclata Lélé en chiffonnant la lettre de ses doigts avant d'éclater en larmes, ce qui réveilla sa petite sœur près d'elle.
« Lélé cauchemard ? » s'inquiéta l'enfant encore à demi-éveillée mais déjà inquiète de sa grande sœur.
Lélé ne répondit pas, c'était comme une brûlure au fond de l’estomac. Lélé sentit une petite main prendre la sienne.
« Tutur... tu n'es pas un poids ok ! Jamais tu ne le seras ! Tu es une merveille ! »
Et Léléanne ragea alors : « Je les ramènerai Tutur comme promis mais d'abord je leur foutrai des baffes ! »
« Oh...non … faut pas taper ! » dit Tutur approuvé par le chat Marbou d'un miaulement.
Dans un soupir Léléanne caressa les cheveux fripés de nuit dans un : « D'accord je ne taperai pas, mais je les ramènerai, tu verras. Et on sera heureux ! »
« Merci ramener, merci Lélé. » sourit Tutur en s'endormant dans les bras de sa grande sœur.
Lélé allait se battre au sens figuré mais d'abord elle allait devoir prévenir « sa » classe que la rentrée prochaine elle ne serait plus là.
« POURQUOI ! » « RESTE » « SOIS COOL ! » « ON NE VEUT PAS QUE CA REDEVIENNE ENNUYEUX ! » « ON VA IMPOSER ET PAS CONSTRUIRE ! » « C'EST TOI LELE QUI A DIT LA DIFFERENCE ! » « ET PUIS BAC L'AN PROCHAIN NOUS LACHE PAS LA ! »
Lélé ne regarda pas ses chaussures et elle se mit à chanter en regardant ses élèves dans les yeux :
« Il est temps de partir,
Construire votre vie,
Tels des oiseaux s'envoler,
J'en rêvais,
Toutes ces deux années,
Ont été myriade de gaîtés,
J'espère un peu,
Vous avoir apporté,
Mais à présent ma petite sœur doit les retrouver,
Mes parents exilés,
Il est temps de partir,
Construire votre vie,
Tels des oiseaux s'envoler,
J'en rêvais,
Enfant j'avais peur d'oublier,
J'ai appris que sur le chemin le grain de sable que j'espère avoir été,
Votre chemin,
Je ne serai pas effacé,
Même si vous oublié ce cours,
Si avancer seule vous pouvez,
Si j'ai pu vous y aider,
Alors je serai heureuse avec vous d'avoir été,
Il est temps de partir,
Construire votre vie,
Tels des oiseaux s'envoler,
J'en rêvais, »
La cloche de fin d'année scolaire sonna et avant de quitter la classe la gorge serrée la jeune professeur dit : « Je suis et serai toujours fière de vous d'accord ? »
Les lycéens hochèrent la tête et elle quitta l’établissement avec un mélange de courage, de nostalgie et de fierté face à ces élèves qui à présent sans elle allaient continuer d'apprendre à voler.
Léléanne avait appris sur internet l'existence d'un établissement spécial en Angleterre « Indare » avec entre autres des élèves qui avaient les même difficultés que Tutur. Elle était persuadée qu'elle pouvait apprendre d'eux et autant eux d'elle, la musique pour Lélé était un langage universel. Elle pourrait apprendre peut-être plus pour mieux accompagner Turlipi et aussi en Angleterre, il y avait ses parents.
Elle avait toujours travaillé s'épuisant entre scolaire et jobs mais gardant toujours le sourire. Cet argent allait lui servir, elle obtint même une opportunité de formation rémunérée et se spécialisa par le DUMI pour pouvoir enseigner en milieu carcéral ou spécialisé en psychiatrie.
Puis elle partit deux ans après l'obtention du diplôme, grâce aux économies. Une fois en Angleterre elle fit 1 an de formation à King's College à Londres pour pouvoir enseigner en Angleterre après un au-revoir et une promesse, suite au souhait de sa chère petite sœur. Marbou la suivit dans son périple.
Un détective cherchait ses parents mais l'Angleterre est vaste mais elle ne perdait pas espoir et ses lettres à sa sœur étaient pleine d'enthousiasme et c'est tout sourire qu'elle finit sa formation.
Le sourire de vie, chanter sa vie pour la construire, oui toujours !
Quelques mois après un poste se libéra à Indare, suite à la prise de retraite de l'ancien professeur de musique. Fini les petits jobs ! Elle serait professeur de musique en cette école ! Et le détective continuait son enquête.
2017Léléanne sortit la photo de ses parents et sa petite sœur de 1 an, juste avant qu'ils ne s'inquiètent de son comportement vers 1 an et demi, juste avant la guerre, les larmes comme du sang et du haut de ses 28 ans elle eut envie de chanter , elle regarda la pendule...4 heures...Dans un soupir, elle se leva et repoussa à plus tard sa forte envie de téléphoner au foyer psychiatrique, cela ne ferait pas très sérieux à quatre heures du matin, elle caressa Marbou qui...ronronna et se..rendormit,
elle rit et s'exclama : « Feignasse »
Comme comprenant le chat ouvrit un oeil tout jaune de lumière.
Léléanne ouvrit la fenêtre, l'air frais fit feuler le chat mais il se calma vite. Sa maîtresse avait l'air si triste et surtout elle chantait de sa si belle voix, la chanson d'un film " Coco" de Michel Lerousseau qui l'avait beaucoup émue. Elle s'assit peu après et accompagna à la guitare cette prière aux étoiles:
"Ne m’oublie pas.
Je vais devoir m’en aller.
Ne m’oublie pas.
Tu ne dois pas pleurer.
Même si je suis très loin de toi.
Tu restes dans mon cœur.
Je chante en secret chaque soir.
Pour que tu n’aies plus peur.
Ne m’oublie pas.
C’est à regret que je pars.
Ne m’oublie pas.
Quand tu entendras une guitare.
Tu ne me vois pas.
Pourtant je suis tout près de toi.
Quand je chante, tu es dans mes bras.
Ne m’oublie pas.
Ne m’oublie pas.
Je vais devoir m’en aller.
Ne m’oublie pas.
Tu ne dois pas pleurer.
Même si je suis très loin de toi.
Tu restes dans mon cœur.
Je chante en secret chaque soir.
Pour que tu n’aies plus peur.
Ne m’oublie pas.
C’est à regret que je pars.
Ne m’oublie pas.
Quand tu entendras une guitare.
Tu ne me vois pas.
Pourtant je suis tout près de toi.
Quand je chante, tu es dans mes bras.
Ne m’oublie pas."
La jeune femme sourit pleine de détermination brusquement et ferma la fenêtre avant de se recoucher.
" On les retrouvera Marbou, je l'ai promis à Tutur et puis...tu sais...je crois que la musique nous aime bien, celle des étoiles, alors tout ira bien."
Et la jeune femme et son chat Marbou se rendormirent dans la berceuse sablée de Morphée. Rien n'était terminée, tout ne pouvait que commencer et à la rentrée de janvier 2018 elle prendrait ses fonctions à Indare.