[Saint-Valentin 2021] Cupidon à la rescousse!

« BB », « Kae-chérie », « ma belle »… Depuis leur rencontre, Andrew multipliait les surnoms aguicheurs lancés avec désinvolture ce qui avait le don d’exaspérer la jeune fille. Mais le dernier qu’il avait prononcé, Kae le détestait vraiment. Depuis son hospitalisation elle haïssait son corps et son apparence, et elle ne pouvait concevoir que le regard que les autres posaient sur elle puisse être différent du sien. Ces mots sonnaient à ses oreilles comme une cruelle ironie.

Elle se renfrogna et soupira en l’entendant balancer ses niaiseries habituelles avec légèreté, n’imaginant pas un seul instant qu’il puisse réellement penser ce qu’il disait. Perdue dans ses pensées, elle ne nota pas son rougissement soudain ni son empressement maladroit à justifier ses paroles.

- Ne m’appelle pas comme ça, « Ma belle », ne m’appelle plus comme ça.

Ses mots avaient été prononcés à voix basse, presque plus pour elle-même qu’à son interlocuteur. La japonaise le lâcha avec douceur à sa demande, vérifiant du coin de l’œil qu’il n’était pas en train de grimacer de douleur après avoir voulu faire le fier en se passant de son aide. Ca avait l’air d’aller, Kae se rasséréna.

-Alors partenaire ? On retourne en chasse ?

Elle sortit la lettre d’amour de la poche de son sweat et sourit.

- Allons-y. Ce serait vraiment triste que cette jolie lettre n’arrive pas à son destinataire.

Lorsqu’il approcha de son visage, Kae eut un léger mouvement de recul.

- Qu’est-ce que tu…

Voyant qu’il se contentait de réajuster sa capuche et non pas l’enlever ou écarter les cheveux qui masquaient ses brulures comme elle l’avait craint dans un premier temps, elle s’interrompit et le laissa faire en baissant le regard, un peu gênée.

Une fois qu’il eut finit, la Forge lui tendit la feuille où était inscrit le code et ils prirent la direction de la salle des archives à nouveau. Devant la porte, Kae frissonna. Elle n’était pas pressée de retourner dans cet endroit, hanté ou pas ! Elle glissa prudemment la tête dans l’entrebâillement de la porte pour jeter un coup d’œil. Pas de fantôme à l’horizon. Elle l’ouvrit en grand pour laisser passer son comparse.

- C’est bon, pas de chute d’étagère cette fois. Il faudra vraiment que tu fasses voir ton épaule à un médecin quand on aura fini tout ça d’ailleurs.