Ma place [Liam / Eydelle]

Liam & Eydelle

« (A une dame debout dans le métro) - Je vous céderais bien ma place, mais elle est occupée. » Julius Marks

Je m’approchais de la table, me laissant tomber lourdement sur la chaise. Je n’en pouvais plus de cette journée harassante, qui m’avait pompée toute mon énergie. Je n’étais plus qu’une flaque d’eau, du néant sur un pic à brochette. Pour une fois, j’aurais tout donné pour un moment de calme où je me retrouverais avec moi-même – chose assez rare, depuis que j’étais devenue professeure. Depuis ce malheureux jour, en réalité. Mais je ne préférais pas m’y appesantir.

Après un long soupir, je pris une gorgée du chocolat chaud que je venais de m’acheter, histoire de remettre un peu de sucre dans ma vie. Je l’observais longuement, comme s’il était à même de répondre aux questions existentielles de ce monde.  Malheureusement, seul son regard marron me susurra des mots cacaotés, et il était évident que je ne tirerais rien de plus aujourd’hui. Non, il ne pouvait faire mon travail à ma place. Cela était désolant, profondément injuste, mais il en était ainsi.
Avec un autre soupir, je m’emparais des multiples copies des étudiants de l’académie ; j’avais eu la merveilleuse idée de leur imposer une sorte d’examen surprise, pour tester leurs connaissances acquises jusqu’ici. Si la veille, cela m’avait semblé une idée de génie, à voir la pile infinie qui se dressait devant moi, je me liquéfiais sur place. Et je devais encore ajuter mon cours du lendemain, qui n’était pas assez parfait à mon goût – il fallait dire que ce ne l’était jamais.
-Bon. Hé bien, je n’ai plus le choix.

Je me plongeais ainsi dans le travail, me perdant dans les mots, dans mon breuvage sucré, dans mes pensées – de trop nombreuses fois. Il était hors de question de laisser tomber. Maintenant, assise sur cette magnifique place que j’aimais tant rejoindre, située à un axe précis de la cantine, je pouvais presque me sentir chez moi. Et, en vérité, c’était presque un peu le cas. Ce n’était pas pour rien que je m’installais ici. Il y avait une aura de bien-être, de réconfort, qui rendaient mes fesses fières d’être là, assises ; elles semblaient presque crier à tout le monde « Ici, c’est MA place ». Et il était hors de question que j’y bouge dans les heures qui étaient à venir.



[HS : C’est un peu court pour une première, mais j’avoue que je ne sais pas trop où on va XD J’ai dû mal, en fait, à m’insérer dans un forum avec mon personnage alors qu’elle n’est pas censée côtoyer des humains, de base ! Vu qu’elle vit dans l’eau, normalement. J’espère ne pas te décevoir !]

Ma place

Sharing isn’t my thing sorry~

Feat. Eydelle

Liam & Eydelle

« (Á une dame debout dans le métro) - Je vous céderais bien ma place, mais elle est occupée. » Julius Marks

Le temps semblait filer, inlassable grain de sable qui se laisse choir avec lenteur dans son sablier. J’avais l’impression de ne pas avancer assez vite, assez bien, tant j’étais d’humeur distraite et lasse. Non pas que la passion du métier commençait à s’étioler – ça, jamais ! – mais la vérité était sans nul doute que je commençais à fatiguer. Qu’importe, je resterais jusqu’aux premiers lueurs du soir, ou même du matin, si cela pouvait m’aider à terminer.

Je repris une gorgée de mon chocolat chaud, qui commençait à refroidir dans sa petite tasse joufflue, et fit une légère grimace de surprise. Il faudrait que j’aille m’en chercher un autre, plus revigorant. Mais oserais-je laisser toutes mes affaires ici, sans l’œil de quelqu’un pour les surveiller ? Il serait fort dommage de se retrouver avec des copies d’étudiants en moins… Peut-être trouverais-je une bonne âme digne de confiance pour se charger de ce fardeau éphémère.

Laissant néanmoins cela de côté, je fus à nouveau réabsorbée par mon travail. J’étais concentrée. Déterminée. Rien ne pouvait me faire lâcher cet instant délicieux de pur labeur, où je me consacrais toute entière à ces corrections…Rien….Ou presque. Parce que quelques minutes seulement après ce zèle retrouvé, une voix éclaircit le silence, que j’entendis d’abord de moitié.

-Excusez-moi. Vous êtes assise à ma place. Ça vous dérange de vous décaler ?

Pendant un moment, je ne relevais pas même la tête. Il y avait des centaines de table, ici, et quelques-unes fort proche de moi. Il se pouvait très bien que cette personne se soit adressée à quelqu’un d’autre…Mais la silhouette que j’apercevais du coin de l’œil ne bougeait pas d’un iota. C’était assez évident, maintenant : ce jeune homme en voulait véritablement à ma personne. Et il était hors de question, pour moi, de bouger d’ici.

Je ne relevai toujours pas ma tête, fis semblant d’être plongée dans mes copies ; je continuai de corriger assez distraitement. Je souhaitais lui faire comprendre de manière assez diplomatique que je ne me décalerais pas pour un sou, et qu’il n’avait aucune raison valable de venir me déranger à pareille heure. Mais rien n’à y faire, il ne laissait pas tomber.

Furax, je levai finalement mon visage vers ses propres traits, croisant ses yeux pour le foudroyer sur place. Jamais on ne dérangeait Eydelle Isil en plein milieu de son travail…Surtout pour de telles futilités.

-Est-ce que vous allez finir par vous ôter de là, à la fin ? Vous ne voyez pas que je travaille ? Il n’y a pas votre nom écrit à cette place, que je sache. Il y a plein de chaises vides qui n’attendent que vos fesses, alors vous êtes prié de me laisser tranquille.

Tout mon corps n’était que crispation, frustration. Mais il était hors de question que je capitule.