Une rencontre qui... dégénère [feat.Cordelia]

Une rencontre qui...dégénère

Ca fait plaisir de voir Ian retrouver sa mère. Savoir en plus qu’ils tiennent autant l’un à l’autre, c’est rassurant. Parfois le passage chez les parents est une épreuves. Je suis bien contente de voir que ce n’est pas le cas avec la mère. Par contre d’après ce que j’ai compris par Ian, entre lui et son paternel, l’amour n’est pas autant au rendez-vous. Je dirais même qu’il y a une espèce de rivalité ou un lien dans ce genre-là. Je verrai tout ça de mes propres yeux bientôt mais pour le moment, je préfère me concentrer sur un homme au joli cul, se détendant et ayant le sourire.

Lorsqu’ils me demande mon avis sur la demeure, le seul commentaire que j’ai pu sortir c’est que c’est bien. Je ne sais pas trop ce que je peux dire d’autre pour dire que j’aime le lieu. Je n’arrive pas à être surexcitée d’entrer dans une demeure aussi grande. J’ai déjà trop l’habitude de ce genre d’endroit. J’ai vécu dans l’un d’eux durant mon enfance. Puis lorsque nous sommes entrés, je me suis surtout concentrée sur l’espace disponible pour éviter de me sentir oppressée. Il y en a plein ! Vive les grands espaces !

- Honnêtement quand on s’est connus, je me demandais aussi s’il serait en couple un jour.

Je taquine un peu mon petit-ami pas du tout subtilement même si au fond, mes paroles sont vraies. Je profite juste d’avoir une nouvelle alliée. Enfin...je pense que c’est une alliée. D’un autre côté, si elle reste celle d’Ian au lieu de la mienne, ce serait plutôt logique. Tout en les suivant, je complimente un peu plus la demeure de la famille. Un truc un petit plus constructif que le premier compliment. Je crois cependant avoir créé un léger malaise chez la femme ou en tout cas, elle ne semble pas trop comprendre. Ian vient aussitôt à notre secours en expliquant mon souci avec les endroits clos, petits, étroits et insupportables.

- Pardon, j’suis pas la plus douée pour m’exprimer.

Un petit sourire embarrassé prend place sur mes lèvres en lui avouant ce fait. Le tact et moi, c’est pas le grand amour. Et même lorsque je fais un compliment, ça a tendance à devenir un truc bizarre où il faut savoir lire entre les lignes. Ian a l’habitude maintenant alors il comprend vite mais c’est vrai que c’est plus compliqué lorsque la personne nous voit pour la première fois.

Je m’installe ensuite sur le canapé, restant toujours contre lui, contre la présence rassurante et apaisante qu’il est pour moi. Je sens toutefois Ian se tendre lorsque sa mère appelle les hommes de la maison. Dans le but d’essayer de le relaxer ne serait-ce qu’un peu, je lui serre la main calmement. Il faut croire qu’on a eu la même idée car je sens sa main se refermer un peu plus sur la mienne en même temps. Je lui murmure à l’oreille en souriant, taquine. Je suis stressée, oui, mais de nous deux c’est lui le plus tendu là.

- C’est moi qui devrais te dire ça, Trésor.

Je garde l’étreinte sur sa main en attendant l’arrivée des deux derniers êtres qui ne se sont pas encore montrés. Le premier à venir est un jeune homme. Si je ne me mélange pas dans les prénoms, c’est Loan. Son grand-frère lâche alors ma main pour tendre les bras et inciter le plus jeune à venir faire un câlin. C’est rapidement chose faite. En même temps, je le comprends. C’est trop dur de résister à la tendresse d’Ian. Vient ensuite le moment de faire connaissance même si c’est assez rapide.

- Enchantée de te connaître, Loan !

Je ne me suis donc pas mélangée les pinceaux avec les prénoms. La salutation de Loan m’intrigue un peu quand même. Je ne m’attendais pas à cette manière. Ah ! Oui, j’oubliais que les japonais avaient leur propre façon de saluer. Un geste fait dans le respect. Ca doit être cette inclinaison mais j’avoue que je ne pensais pas en voir ici même si sa famille est à moitié nippone. C’est une rencontre intéressante et déjà pleine de surprises. Ca ne fait pourtant que quelques minutes que nous sommes là.

Le jeune frère s’en va ensuite dans son coin sans un mot de plus mais je ne lui en tiens pas rigueur. Ian m’a prévenue de sa petite particularité. La suite se corse un petit peu. Je sens bien que la tension monte d’un cran à la simple arrivée du paternel. Il suffit d’une seule phrase, d’un simple ton employé et je comprends mieux pourquoi le psy a du mal avec son père. Même moi je risque d’avoir du mal. Sachant que je réagis souvent au quart de tour – merci le sang italien – ça va être folklo les face-à-face avec cet homme. Je garde tout de même le sourire et me lève, face à l’homme.

- Au contraire, il a été très poli.

Une politesse que je ne m’attendais pas à voir certes, mais je ne peux pas laisser son père croire que son fils a mal fait les choses. Contrairement à lui…

- Bonjour à vous aussi cela dit, moi aussi je suis heureuse de faire votre connaissance.

Okay. Je n’ai pas pu la retenir celle-là même si le ton que j'ai utilisé reste aimable. Le sous-entendu l'est moins. Pardon Ian, je crains que ton père ne me déteste dès le départ et que je vienne de foutre un froid avec deux phrases. Néanmoins être plein aux as ne dispense pas d’être poli. Je sais de quoi je parle, même si la plupart de mes souvenirs sont flous concernant mon enfance, je viens aussi de ce milieu. Mon père a beau être doux avec sa famille, concernant les affaires c'est pire qu'un requin même s'il a une très bon réputation. Ma mère est plus douce et pas connue dans le même domaine que son époux mais leur fortune ne leur ont pas fait oublier de m'apprendre les règles de politesse. Néanmoins cet homme-là ne sait apparemment pas dire bonjour. Ca commence mal. Et moi je vais devoir faire attention à mes réactions ainsi que les paroles prononcées. Utiliser le tact va être vraiment dur. Non. En fait tout va être difficile face au paternel. Je prends la main de mon petit-ami et serre doucement l’étreinte avant de déposer un baiser sur la joue du psychologue.

- Désolée, j’commence déjà à réagir trop fort. J’vais faire un effort, j’veux pas que ça t’embarrasse.

Ouais parce que le monsieur qui pète plus haut que son cul sans saluer les gens, je m’en fiche s’il est gêné. La femme, Loan et Ian par contre non. Le hic c’est que je réagis encore plus fort depuis quelques temps alors je ne peux vraiment pas garantir une réussite même en faisant des efforts.

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Une rencontre qui...dégénère

Je sais que le stress peut faire dire des choses qu’on regrette par la suite parce que c’est sorti tout seul mais dans la situation actuelle, le stress n’a rien à voir. Enfin si, un petit peu mais ce qui a vraiment pris le dessus sur le moment, c’est le sang italien. Ou juste le fait que le père d’Ian m’a agacée dès les premières paroles. Sérieusement. Il est arrivé et la première chose qu’il fait, ce n’est pas de dire bonjour mais de critiquer le plus jeune de ses fils. C’est normal que ma première réaction soit de le critiquer aussi, non ? Certes le ton employé n’a pas été méchant, je suis même restée aimable mais la pique s’est quand même glissée dans le sous-entendu. Avant de critiquer votre fils pour la politesse, commencez donc par l’être vous-même. Je m’excuse ensuite auprès d’Ian. Mon but n’est pas de le mettre mal à l’aise lui, sa mère ou son frère. Mes mots étaient juste sortis tout seuls. Quoiqu’au vu de son sourire, je crois que je n’ai pas besoin de trop me retenir. Mouais. Je ferai quand même attention.

Les présentations plus officielles suivent sans que je ne dise un seul mot. Inutile que je le fasse, Ian donne déjà toutes les informations nécessaires. Ah ça pour bien nous connaître, c’est le cas de le dire. Il a été le premier à connaître mon corps de A à Z en plus de nous parler entre deux cours quand on se croisait.

- Euh… En fait on n’a jamais discuté de mariage. Et puis il est peut-être encore un peu tôt pour y songer. Nous sommes encore jeunes et il vaut mieux attendre qu’on soit tous les deux prêts pour ça. Vous ne pensez pas ?

Je ne sais même pas si Ian en a envie. Et moi je n’y ai jamais réfléchi tout court. Et maintenant que j’y songe… Et bien ça attendra un peu, j’ai quelque chose de plus urgent à faire avant.

- Excusez-moi, où sont les toilettes ?

Dès que j’ai l’information, je ne perds pas de temps pour m’y rendre. C’est urgent. Très urgent. Trop urgent. Je ne peux même pas mettre ça sur le compte du stress. Je n’ai jamais été au stade de vider mes tripes sous prétexte que je n’étais pas détendue. Et puis ça dure déjà depuis plusieurs jours. Il faudrait vraiment que je vois un médecin au final. Enfin ça peut encore attendre quelques jours. Lorsqu’il n’y a plus rien à vider, je me rince la bouche et reviens vers le groupe, me réinstallant aux côtés de mon petit-ami.

- Désolée, c’était vraiment urgent…

C’était soit ça, soit tout larguer dans le salon et dire adieu à ma dignité. Ca commence quand même à me taper sur le système. Entre ça et les malaises que je fais ces derniers temps...

- Au fait madame Stevens, comment est-ce au Japon ?

Je suis curieuse d'en savoir un peu plus sur ce pays. Petite bonus, ça m'empêche de me focaliser sur mes petits problèmes de santé. Je sais que les coutumes ne sont pas les mêmes qu'en Angleterre mais à quel point ? Et puis les paysages sont-ils aussi beaux que sur les images qu'on trouve sur google ?

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