Le sport c'est bon pour la santé, les rencontres aussi [Ellia Balentine]

Ellia avait besoin d'air. De respirer, se détendre, oublier tout ce qui se passait en ce moment. La famille Ballentine n'était pas dans un état phénoménal, entre les troubles amoureux de son frère et ses propres problèmes, bien plus graves et bien plus oppressants. Elle était sur les nerfs. Quelques semaines plus tôt, au milieu du mois de mars, Ryuu avait disparu en ne laissant derrière lui qu'un message bref lui disant qu'elle serait plus en sécurité sans lui. Elle avait reconnue son écriture, et elle pouvait percevoir dans le tracé patient des lettres qu'il n'avait pas écrit ça sous la contrainte, donc sa vie n'était probablement pas en danger. Il avait juste choisi de disparaître pour les épargner les problèmes liés à sa vie.Un choix honorable peut-être, mais qui au final la laissait seule, sans le seul ami qu'elle avait dans ce pays. Elle n'était pas dupe, c'était sans aucun doute lié à la femme qu'elle et Chris avaient trouvée à l'université d'Indarë. Peut-être Ryuu l'avait-il appris, et réalisé à quel point il la mettait en danger en restant à ses côtés. Mais quand même... ça lui faisait mal au cœur. Peut-être que Nick avait raison, après tout, et qu'elle s'était attachée à lui plus qu'elle n'avait voulu l'admettre...

Ellia serra les dents et monta le volume de sa musique. Elle était sortie pour se vider la tête et voilà que ses pensées revenaient naturellement à ce qui lui causait des soucis. Elle s'était entraînée toutes la journée. L'avantage d'avoir l'endurance qu'elle avait, c'est que si elle ne forçait pas trop sur ses muscles, elle pouvait accorder quasiment chaque heure du jour à un entraînement différent, ne faisant de pause que pour manger et laisser à son corps le temps de digérer. De toute façon, avec l'approche des jeux olympiques, elle ne pouvait pas se permettre de relâcher ses efforts. C'était probablement la dernière fois qu'elle jouait pour les États-Unis, elle avait eu la chance que son équipe décide de s'entraîner en Angleterre pour profiter des anciennes installations olympiques. Elle pouvait se noyer corps et âme dans le sport pour oublier ses problèmes.

Pour autant, ça ne l'empêcha pas de sursauter brusquement quand elle sentit une main se poser sur son épaule. Elle se retourna tout en reculant d'un pas beaucoup trop vif pour ne pas trahir l'imbroglio d'angoisses qui s'était noué dans sa tête. Quand elle aperçut le visage légèrement familier d'un homme peu menaçant, elle posa une main sur son cœur pour calmer sa respiration. "Pardon... vous m'avez fait peur..." Heureusement qu'elle n'avait pas de réflexes d'auto-défense, sinon le pauvre se serait retrouvé dans une bien mauvaise posture alors que, selon toute apparence, il essayait de l'aider.

Ellia baissa les yeux sur l'objet qu'il lui montrait, et qu'elle avait visiblement fait tomber. Un clef. Pour être exacte, la clef de son vestiaire au stade, qu'elle n'avait pas encore eu le temps d'accrocher avec les autres. "Merci... J'aurais eu beaucoup de problème si je l'avais perdue." Elle esquissa un sourire maladroit en récupérant la petite clef. Dans ce casier, il y avait tout son équipement pro. Et perdre une clef du stade olympique n'était probablement pas exempt de sanctions... qu'elle n'avait pas envie de découvrir.

Quand il mentionna son nez, son sourire fut remplacé par une petite moue intriguée, interrogatrice. Comment la connaissait-il ? Elle était un peu connue dans l'univers du sport mais, dans ces cas-là, les gens avaient tendance à utiliser son nom complet. Pour ne l'appeler que par son prénom, il devait avoir entendu parler d'elle autrement. Son visage lui était familier... mais où l'avait-elle vu, déjà ? Il lui fallut quelques secondes mais soudain, ça lui revint. C'était la personne avec qui elle, sa mère et Ryuu avaient discuté pour son inscription. Enfin, l'inscription de "Yuri Walker", puisque c'était le nom qu'il avait donné. "Vous êtes... le CPE d'Indarë c'est ça ? Je suis désolée, j'ai oublié votre nom..." Elle avait l'impression que ça faisait une éternité. Il s'était passé tant de choses depuis novembre 2018...

"Il faut que tu commences à avoir une vie sociale, Ellia." Son frère lui répétait ça régulièrement, surtout depuis que Ryuu avait disparu. Elle connaissait bien quelques personnes à Londres, mais elle devait bien admettre qu'il avait raison : sa vie sociale, qui avait très souvent consisté à squatter celle de son frère, souffrait de leurs vies moins fusionnelles que par le passé. Il avait sa copine, à supposer qu'elle le reste longtemps vu que Jun était de retour à Londres, et il s'était fait ses propres liens de son côté. Peut-être que c'était une occasion comme une autre de rencontrer quelqu'un par elle-même, et – pour une fois – sans être dans une situation catastrophique. Ça réduisait les risques de se lier encore avec un assassin.
Parce que ça devenait une habitude, quand même.

"Damon.. Enchantée... à nouveau." Elle sourit, son petit sourire habituel, discret mais visible. Forte de ses pensées précédentes, elle hocha doucement la tête à sa proposition. Pourquoi pas, après tout ? "Avec plaisir. J'ai l'habitude de m'entraîner en équipe, et je pense que ça me changera plus facilement les idées que de la musique dans les oreilles". Le sport avait tendance à la rendre nettement moins difficile à approcher, à cause de la dose d'énergie que ça lui insufflait. Elle et son frère n'avaient pas été classifiés d'addicts au sport pour rien : ils y réagissaient presque comme des drogués à leur dose, la confusion en moins. Et s'ils n'en faisaient pas pendant trop longtemps... eh bien la dépression de son frère avait montré les effets extrêmes que ça pouvait avoir.

Et puis Nick n'avait pas tort, il fallait qu'elle commence à avoir une vie sociale Elle avait choisi d'emménager à Londres en quittant le Japon et elle y resterait, pour son frère et pour son neveu, même si la raison de choisir ce pays s'était évaporée. Ça voulait dire que le peu de vie sociale qu'elle avait laissé aux États-Unis, et l'encore plus faible laissé au Japon n'avaient que peu de chances de revenir dans sa vie. Nick ne bougerait pas. Il avait Rihei ici, et Ellia savait qu'Anko ne voudrait pas bouger une seconde fois et forcer de nouveaux changements à son fils.

Ellia retira son deuxième écouteur et enroula les fils autour de son lecteur mp3 après avoir éteint la musique qu'elle n'écoutait déjà plus depuis quelques instants. Elle le rangea, en compagnie de la clef, dans la poche intérieure de sa veste. Qui, elle, fermait. Elle ne ferait pas la même erreur deux fois. "Prêt ?" Il fallait juste qu'elle évite de voir ça comme un entraînement trop sérieux. Il avait dit qu'il reprenait tout juste le sport, alors qu'elle n'avait pas arrêté une seule fois depuis ses 4 ans. Mieux valait laisser l'état d'esprit d'athlète pro de côté pour l'instant.

Ellia ralentit volontairement son rythme pour se caler sur celui de son compagnon temporaire. Elle ne faisait pas d'illusions : peu de personnes arrivaient à la suivre, encore moins quelqu'un qui reprenait à peine le sport. Mais bon, le but n'était pas de faire la course, simplement de discuter tout en continuant d'alimenter son cerveau en dopamine. Elle était totalement dans son élément, ce qui lui permit de rire légèrement à sa remarque, sans ouvrir la bouche. "Ça fait un moment que j'ai quitté le lycée." Elle savait qu'à sa place, la quasi-totalité des filles qu'elle avait rencontrées aurait dit quelque chose comme "mais c'est gentil de me dire que je fais jeune", ou un truc approchant, mais elle n'était pas très à l'aise avec les commentaires anodins qui devenaient des compliments indirects. Avec les compliments tout cours, en fait. Elle secoua doucement la tête pour lui signifier que la conversation lui convenait – de toute manière, elle n'était pas beaucoup plus douée que lui – avant de répondre. "Non, je suis sportive professionnelle. Je joue pour l'équipe de handball du Connecticut, et pour celle des États-Unis." Au cas où son accent américain n'avait pas déjà trahi ses origines, c'était maintenant chose faite. "Je ne sors pas souvent du terrain, alors on a ça en commun, j'imagine."

Tout timide qu'il était, c'était son frère qui était doué pour se rapprocher des gens. Elle, elle était faite pour parler en public, devant les foules, ou exprimer les pensées de Nick quand il n'arrivait pas à le faire lui-même – ce qui devenait de plus en plus rare. Mais les conversations du quotidien ? Elle n'avait jamais été très douée pour ça.

Ellia ralentit sa course en voyant qu'il ne parlait plus et semblait peiner un peu à respirer. Une bonne idée puisque, peu de temps après, il signifia qu'il abandonnait. Elle s'arrêta donc, profitant de la pause pour réajuster sa queue de cheval avant de lui tendre la bouteille d'eau qu'elle transportait toujours dans une de ses poches. "Ça va aller ?" Elle ne l'avait pas trop forcé, si ? Elle avait un peu de mal à jauger l'état de ceux qui l'entouraient. Après tout, le coach de la famille, ce n'était pas elle, et elle avait bien trop à faire à gérer son équipe sur le terrain et ses propres limites pour apprendre à lire celles des autres.

Ellia haussa les épaules. La ralentir ? Elle avait passé la journée sur un terrain de sport. En fait, aujourd'hui, elle se faisait l'effet d'une alcoolique prostrée dans un bar, à la différence que sa propre drogue paraissait plus saine aux yeux du monde extérieur. Il lui rendait sans doute bien plus service qu'il ne le croyait, et bien plus qu'elle ne voudrait l'admettre, en la faisant s'arrêter un peu. Forcer sur ses muscles n'était pas une bonne idée, mais elle avait beau le savoir, ça ne l'empêchait pas de continuer. Elle remarqua qu'il se tenait la hanche comme avec un point de côté et ne put s'empêcher de glisser un conseil."Inclinez-vous un peu vers la droite". Ensuite de quoi elle répondit à sa remarque, d'une voix aussi calme qu'à son habitude : "Très peu de personnes le sont". Elle passait ses journées à courir, alors suivre son rythme devenait compliqué.Tout comme elle savait qu'elle n'avait aucune chance de battre son frère à la rame ou à la nage. Chacun son domaine.

Elle pencha légèrement la tête en l'entendant évoquer sa "charmante compagnie". C'était quelque chose qu'elle n'entendait pas spécialement souvent pour la désigner – on ne l'avait pas surnommée "reine des glaces" pendant toute sa scolarité pour rien – mais elle ne réagit pas foncièrement au compliment. Il prit l'allure de formalité d'usage dans sa tête. Pour le reste... "Pourquoi pas. Il faut que j'arrête de tirer sur mes muscles, mon coach m'aurait déjà collé des baffes." Et le reste de son équipe aussi. Voire leur capitaine s'échiner à faire du sport sans laisser à son corps le temps de récupérer mettait rarement les autres joueuses dans de bonnes dispositions.

Une sonnerie de téléphone interrompit leur conversation. Un appel qui sembla le contrarier. Il n'y répondit d'ailleurs pas, remettant le téléphone dans sa poche, et Ellia haussa un sourcil surpris en entendant sa remarque. Expression faciale qui disparut dès qu'il releva les yeux vers elle. "C'est pas grave." Elle n'avait pas ce problème, elle était plutôt du genre à économiser ses mots plutôt qu'à parler seule, mais ça n'était pas quelque chose de gênant ou d'anormal en soi. On avait tendance à se moquer de ceux qui le faisaient ; elle n'avait jamais compris pourquoi. Quelle différence entre penser dans sa tête ou penser à voix haute, à part la personnalité ?

"On dirait que je suis pas la seule à avoir des prises de tête." Bon, ils jouaient clairement dans des catégories différentes, au moins sur le niveau de danger. Mais au fond, leurs problèmes ne se ressemblaient-ils pas un peu ? Bien qu'elle rechigne à l'admettre, elle s'était attachée à Ryuu, et son départ du jour au lendemain lui faisait presque l'effet d'une rupture. Enfin... ce qu'elle s'imaginait être l'effet d'une rupture, vu qu'elle n'en avait jamais vécu une. Elle en avait cependant vu deux assez violentes – Carry quand elle s'était séparée de son frère, et ledit frère quand Jun était parti – et l'état des deux lui faisait un peu penser au sien.
Divorce et abandon sans nouvelles... Si on oubliait les raisons – et elle ignorait les siennes, de toute façon – ils avaient des soucis similaires. La seule différence était que les siens tenaient d'une ligue internationale, et ceux de Damon avaient l'air plus proches d'un championnat régional.
Un jour elle arrêterait les métaphores sportives...

Attirer les prises de tête... Oui, c'était sûrement vrai. Pour toute sa famille, d'ailleurs. Vu ses parents, c'était presque un miracle que les jumeaux aient eu une enfance calme. Enfin... relativement calme. Les quelques personnes qui avaient osé leur chercher des noises l'avaient regretté avant même que leurs parents soient mis au courant, et les Ballentine s'étaient rapidement fait un nom dans leur école comme était ceux qu'on emmerde pas. Sans doute était-ce pour ça que les problèmes liés aux autres avaient repris quand ils avaient quitté les États-Unis pour le Japon. "C'est une spécificité de ma famille... Quand on ne provoque pas les problèmes, on essaye de les résoudre. Ça n'aide pas à passer des journées paisibles." C'était en essayant de sauver Ryuu qu'elle s'était retrouvée ici, et c'était aussi à cause de ça qu'elle se sentait aussi abandonnée aujourd'hui...

Ils se remirent à marcher lentement et Ellia se prit à relever légèrement la commissure de ses lèvres dans un semblant de sourire en voyant qu'il suivait ses conseils. Bon, d'accord, elle comprenait un peu ce que son frère pouvait apprécier dans la condition de coach, même si elle se sentait mille fois plus à sa place sur un terrain. "Oh, croyez-moi, c'est une très longue histoire..." Une histoire qui avait commencé quand ? À la blessure de Nick, probablement. C'était ce qui avait déclenché tout le reste : sa relation avec Anko, la naissance de Rihei, leur départ pour le Japon, sa propre rencontre avec un assassin yakuza, leur présence lorsque lesdits yakuzas s'en étaient pris à l'université, leur départ pour l'Angleterre... "Pour faire court... Mon frère a un fils au Japon, donc on a quitté les États-Unis pour s'y rendre. Jusqu'à ce que la mère de Rihei déménage à Londres." Garder la partie simple sans la violence, c'était sans doute la meilleure chose à faire. Moins elle mêlait e gens à ces histoires de mafias, plus il était facile de l'oublier.

"L'équipe américaine s'entraîne ici pour les jeux olympiques donc ça m'arrange. Après... je ne sais pas ce que je ferai." Une chose était sûre, cependant : elle ne resterait jamais bien loin de Nick. Même s'ils ne vivaient plus au même endroit et ne côtoyaient plus les mêmes personnes, ils étaient aussi difficiles à séparer qu'avant. Ils avaient toujours tout fait ensemble, elle ne se voyait pas vivre trop loin de lui. "Je vais sans doute devoir jouer par l'Angleterre, à terme. Je ne peux pas demander à mon équipe de se priver éternellement de capitaine..." Ça l'embêtait un peu vu qu'elle avait l'impression de trahir ses joueuses en envisageant de changer de camp pour celui d'adversaires, mais si elle en venait à pénaliser son équipe...

Une grande joueuse, hein ? Oui, il n'avait pas tort, elle pouvait faire très mal avec un ballon entre les mains, même si ses options devenaient plus limitées sans équipe derrière elle. Elle avait un peu peur de l'équipe anglaise. Ses coéquipières actuelles, elle les connaissait depuis longtemps, elle savait comment tirer le meilleur d'elles et placer les meilleurs formations sur le terrain pour écraser leurs adversaires. L'idée de recommencer à zéro n'était pas franchement engageante. Cela dit, cette considération s'échappa de son esprit à la fin de sa phrase. Comment ça, problématique pour lui ? La surprise se peignit sur ses traits alors qu'elle haussait un sourcil. Une chance grâce à elle, hein... elle repensa à sa première finale, sa première médaille d'or. 43 à 15 contre la Californie et leur garce de capitaine. "Ça dépend à quel point mes adversaires m'ont énervée." Certaines équipe, ou certaines joueuses, méritaient plus d'humiliations que d'autres. Celle qui avait osé l'écarter des titulaires avec des coups bas en faisait partie. "Enfin, ça ne fait jamais de mal de s'intéresser au sport." Subjective ? Totalement. L'addiction des jumeaux au sport n'était plus un secret pour grand monde.

Ellia glissa ses mains dans les poches de sa veste tandis que Damon reprenait la parole. Elle pencha un peu la tête sur le côté, intriguée, sans trop comprendre ce qu'elle était censée trouver bizarre. Bon, elle n'avait jamais été du genre à remonter le moral des autres - c'était plutôt le truc de son frère, elle avait plus tendance à régler les problèmes avec les points - mais elle doutait que ce soit de ça qu'il parlait. Il ne la connaissait pas assez pour savoir qu'être capable de changer les idées de quelqu'un la surprenait un peu. Enfin bon... à vrai dire, cette conversation lui avait permis, à elle aussi, de penser à autre chose. Ses petits soucis liés à ses choix pour le hand étaient des réflexions à sa mesure, rien qui la dépasse, et elle se sentait mieux en pensant à ça qu'à... toutes les autres choses qui avaient envahi sa vie bien malgré elle deux ans plus tôt.

Malgré tout, sa première réponse ne fut au début qu'un simple : "Je vous déconseille très sincèrement de vous retrouver sur un terrain de hand avec moi." Il fallait bien des années d'expérience pour tenir le rythme qu'elle avait depuis le collège et qu'elle n'avait fait qu'améliorer d'année en année. Elle ne faisait pas partie des meilleures joueuses de son équipe pour rien, et son titre de capitaine s'était forgé au rythme de médailles d'or. En tout cas, ça n'était pas vraiment une réponse à sa question, et elle s'en aperçut en prenant la carte qu'il lui tendait. Elle ne savait pas vraiment quoi faire, en vérité. C'était quasiment la première fois qu'elle parlait avec quelqu'un sans l'avoir rencontré via son frère ou via son sport. Ryuu avait été la seule autre exception, mais trouver un gars à moitié mort dans une ruelle ne comptait pas vraiment.

"Pourquoi pas", dit-elle finalement en rangeant la carte dans sa poche fermée, pour éviter de la perdre comme sa clef. Après tout, avoir un peu de vie sociale ne lui ferait pas de mal. "Je vous tiendrai au courant." Ce qui était déjà mieux que... 90% des personnes qui lui avaient adressé la parole ? Peut-être même plus que ça.