Marie Sue

Marie est née, a vécu, a découvert le piano et a atterrit à Inda. Point final. Hein ? Plus d'histoire ? Ah bon... Bon bah ok...

Alors alors...

Marie Hélène Rose Jeanne Sue. Voilà comment on a nommé ce petit bout de vie, né au début du mois de juillet 2005. Elle grandira dans une famille heureuse et aimante. Rien de bien dingue dingue. Ah ! Vous avez cru que je ne voulais pas parlé de son passé par flemme ? Ah non non. Il n'y a juste pas grand chose à dire.

Ses parents sont fortunés, assez pour qu'elle sache être au dessus du niveau de vie « standard », pas assez pour être considérée comme « riche ». Marie a grandi avec une grande sœur – Adèle – future grande médecin de 6 ans son aînée. Et Marie a toujours été ce qu'elle est : douce, gentille. Elle pleurait quand elle voyait un animal mort sous les roues d'une voiture ou blessé. Elle insistait pour emmener les chats errants chez le « médecin des animaux » pour qu'ils aillent vraiment bien. Elle s'inquiétait de tout et, en même temps, semblait s'inquiéter de rien. Vers ses quatre ans, on lui présenta Monsieur le Piano. Et depuis, sa première et seule histoire d'amour commença.

Très vite amusée par l'instrument, ses parents lui prirent un professeur. Quitte à entendre le piano toute la journée, autant entendre une mélodie ayant du sens. Elle finira par se révéler bien plus douée que ce que ses parents imaginaient. Les notes semblaient prendre vie quand elle réussissait ses accords et, lorsqu'elle eut 7 ans, arracha quelques larmes à son premier public de toujours : les Sue. Son professeur laissa sa place à un de ses confrères, plus expérimentés dans l'éducation des jeunes talents et Marie poursuivit sa quête du son « pur ». Un son qui n'aurait pas son équivalent. Une musique qui touche, qui marque, qui se grave dans les cœurs.

Dans cette optique, Marie ne lésina pas sur les heures de travail. D'abord on dépasse les six. Puis les huit. Pour atteindre cette parfaite créativité où Marie écrivait ses sons pour les jouer, assez pour les imaginer parfaitement sans avoir besoin d'un piano pour connaître le rendu. Crise de création ? Folie de passage ? Peu importe le nom tant que le résultat était là. Trois ans après ses premières larmes, Marie posait son pied droit dans un escarpin ébène sur sa première scène. Un simple concours. Il n'y avait aucun enjeu. Et pourtant, finir première la combla.

Durant les cinq années qui suivirent, en plus de ses cours au collège, Marie révisa avec une intensité nouvelle. Elle s'améliora en piano, essayant d'avoir de bonnes notes... Mais sans grand succès. Elle n'arrivait pas à avoir de bonnes notes. Elle essayait mais les leçons ne s'intégraient pas toutes dans son esprit et la musique chassait les mauvaises notes qu'elle recevait.

Faisons court maintenant que vous savez le gros du gros. Qu'ai-je oublié ? Un pianiste rencontré lors de tous les concours qu'elle a fait, qui a fait résonner la musique différemment malgré un morceau imposé. Une envie d'intégrer la Juilliard School à New York, le plus grand conservatoire du monde. Et, avant ça, Indarë. Il n'y avait pas d'écoles dignes d'elle – d'après ses parents – en France et des amis de la famille Sue avait entendu parler d'Indarë. Lors de la dernière année de collège de Marie, son père demanda une mutation à Londres, sa mère restant en France avec sa sœur qui, elle, ne pouvait se permettre un changement d'université.

Et ainsi, dans les nouveaux élèves de la promotion 2019 d'Indarë, une petite française arrivait en souriant, sautillante, joyeuse, prête à commencer quatre nouvelles années qui lui ouvriraient – espérait-elle – les portes de la Julliard School.