[L'Ouragan] Hôtel The Oasis, 48 Euston Road

Aujourd'hui est une journée comme une autre à Londres, le temps s'annonçait normal, sans intempéries. Comme à mon habitude, je me levais, décidé à continuer à faire un petit footing matinal au parc, avant de rentrer chez moi pour profiter de mon repas du midi. J'avais commencé depuis peu, par conséquent, je ne voyais pas encore les résultats, mais il fallait être patient. En terme d'endurance, je n'ai plus la fougue de ma jeunesse à la rue, mais je savais toujours décrocher quelques droites quand il le fallait! J'avais même pensé à manger un peu plus sain ce midi, la météo se couvrait un peu, mais rien d'inquiétant. Je commençais vers 16 heures à l'hôtel, afin de sélectionner les vins pour la soirée et faire quelques préparatifs. Préparant ma tenue de travail, je me rendis alors à The Oasis, à Westminster, comme à mon habitude, à la seule exception que le vent soufflait anormalement fort, mais rien d'alarmant

Comme toujours, je saluais mes collègues, tout était vraiment classique. Cette vie, je ne pouvais pas dire qu'elle était ennuyante, pas après tout ce que j'ai vécu, pas après avoir connu la faim, la soif, l'incertitude. Au moins, j'avais un toit où dormir, et je gagnais mon argent honnêtement, tout en restant un véritable gentleman. Changé, je commençais mon service, dans un costume noir, tout ce qu'il y a de plus classique.

Il était désormais 16h30 et rien ne m'avait préparé à ce qu'il était en train de se passer. Des bourrasques de vents commençaient à souffler, les vitres tremblaient, et certaines personnes étaient mêmes venues s'abriter dans l'établissement durant les dix prochaines minutes. En temps normal, nous ne pouvions pas accueillir autant de personnes, mais c'était un cas de force majeur, et le patron accepta de les accueillir. Je craignais aussi le temps, c'était vraiment impressionnant de voir les arbres se plier à la force indomptable de la nature. Les voitures avaient même commencé à bouger, en voyant cela, et voulant me montrer prudent, je fis signe aux réfugiés.

-Eloignez-vous des fenêtres, c'est dangereux!

Une voiture pourrait très bien percuter les vitres et blesser des gens. En voulant contacter les secours, je me rendis vite compte qu'il n'y avait plus le moindre réseau, que ça soit téléphonique ou Internet. Il était désormais 16h40, et le courant commençait à manquer, on était bientôt plongé dans l'obscurité, ou presque, il ne faisait pas totalement nuit et la lumières des portables faisait office de lanterne. Je ne savais pas comment lutter contre cet événement, c'était la première fois dans ma vie que j'étais confronté à un tel fléau. J'essayais de voir si on avait une radio, avec un peu de chance, on pourrait avoir des informations des autorités. Pour l'instant, pas de gestes brusques, on restait ici, et on attendait les instructions. Les gens commençaient à paniquer, cela commençait à devenir ingérable, alors que cela faisait que 10 minutes minutes qu'ils étaient ici. Il était désormais 16h50, quand je décidais de prendre la parole, élevant la voix, mon expérience de la rue m'aidant.

-Du calme! Si on cède à la panique maintenant, ça va très mal se passer! Le mieux, c'est qu'on reste ici, et qu'on guette le moment opportun pour agir, ou attendre des informations! À moins que vous préférez être emporté par la tempête, c'est comme vous voulez, mais je ne vous laisserai pas agir imprudemment et mettre la santé des autres en danger.

Codage par Libella sur Graphiorum

Ça fait déjà 10 minutes que l'électricité était coupée, et que le bâtiment était sans aucune autre luminosité que celle des fenêtres. J'avais beau essayer de calmer les gens, certaines ne semblaient pas être de cet avis, tandis que d'autres tentaient de garder leur calme. Petit à petit, la foule commençait à se calmer, jusqu'à ce qu'un cri retentit à l'hôtel, un cri de femme.

Elle criait que son frère n'était pas là quand ils se sont rués vers l'établissement. C'était le pire scénario possible s'il était resté dehors. Je venais donc à cette dame qui paniquait, tentant de la rassurer du mieux que je le pouvais.

-Cherchons votre frère dans le bâtiment, il s'est peut-être juste perdu. Il ressemble à quoi?

-Il s'appelle Ken, il a 15 ans, il a dû encore traîner, il avait un paquet de chips au piment en main, un vrai goinfre. Il a dû me perdre en cours de route, pourvu qu'il ne soit pas dehors...

Après avoir passé 10 minutes à l'intérieur à le chercher, pas la moindre trace du petit. Ce que je craignais était apparemment devenu réalité. Il était perdu dehors. Déterminé, je regardais alors la jeune femme, droit dans les yeux.

-Je vais aller le chercher dehors, ne bougez pas en attendant mon retour.

J'espérais que l'hôtel allait tenir le coup en mon absence, si jamais le bâtiment était abîmé, je mettais tout le monde en danger. Enlevant les objets qui bloquaient la porte, je fis signe aux autres de remettre les objets, du moins, une partie, afin de bloquer la porte en mon absence. Sortant alors, j'affrontais les vents forts et la pluie diluvienne, sous les encouragements de quelques personnes. Je commençais donc mes recherches à 17h05.

Il a dû se réfugier dans un endroit sûr, ou alors, il était en train de paniquer dehors, quoiqu'il en soit, il était de mon devoir de le retrouver. Personne ne devait être dehors en ce moment, c'était extrêmement risqué, surtout quand les voitures se faisaient pousser par le vent. Ma première intuition était de me diriger vers la gare, peut-être qu'il s'était caché dans le métro londonien. Le temps d'y arriver, j'en avais au moins pour un bon quart d'heure.

Codage par Libella sur Graphiorum