[L'Ouragan] Nick Ballentine, 162 Lea Bridge Road, Apt 302

Nick parle en #EF2F3C et en #F5634A (japonais)
Ellia parle en #C173B6 et en #A98BA0 (japonais)
Ⓒ Martel pour Indarë

Une journée parfaitement normale pour Norra. Métro, boulot, dodo en sommes même si ce jour-là, c'est plutôt courses, repos et dodo quand l'heure viendra. C'est en tout cas ce qu'elle faisait jusqu'à ce que le temps change. 16h30, le vent commence à souffler, l'orage fait savoir sa présence, les éclairs commencent à illuminer le ciel à plusieurs reprises. Plus les minutes passent, plus le temps devient moche. Mais plus la tempête empire, plus les angoisses se réveillent au fond de la jeune femme. D'aussi loin qu'elle se souvienne, les orages l'ont toujours effrayée. En général elle parvient à se contrôler, ne pas partir en crise de panique. Mais en général il n'y a pas de projectiles qui terminent leur course dans le salon en brisant une fenêtre au passage.

Ca a été le coup fatal. Une occasion pour la panique de faire son oeuvre. Elle s'est vite éloignée de la fenêtre, lieu le plus risqué. Elle ne se préoccupe même pas des bris de verre sur le sol. Elle a mieux à faire. S priorité sur l'instant c'est d'aller se réfugier dans un coin tranquille. Un lieu qui la rassure un minimum. Une simple armoire. Ca lui permet de se cacher, d'assourdir les bruits provoqués par le tonnerre, d'avoir moins peur en bref. Et elle y reste jusqu'à ce que quelqu'un frappe à sa porte. C'est l'un de ses voisins. Un jeune homme qui serait sans doute à son goût si elle était de ce bord-là.

- Est-ce que j'peux rester avec vous ? Par pitié...

Ce n'est pas son genre de supplier mais plus elle y réfléchit, plus l'idée d'être avec quelqu'un la tente. Même si ce n'est qu'un voisin, c'est toujours moins effrayant que seule dans une armoire à espérer que ça passe. Il accepte et là voilà à rentrer avec lui dans l'appartement de son voisin. C'est aussi ce moment que l'électricité a choisi pour lâcher. Plus de lumière, plus de télévision, de radio, plus rien. Joie... Elle s'assied alors sur le canapé tandis qu'il s'occupe de sécuriser la zone. Il a l'air de savoir quoi faire dans ce genre de situation contrairement à elle et ça la rassure quelques peu. Elle le remercie ensuite pour le verre d'eau avant de répondre à mon voisin.

- Espérons que ce soit rapide...

Contrairement à ses espoirs, la tempête est loin d'être terminée. Elle ne fait qu'empirer. À nouveau la panique s'empare de la jeune femme. Sa respiration devient plus rapide, la petite dame s'agite en observant régulièrement les fenêtres. L'une d'elles pourrait craquer. Un objet projeté pourrait briser le système mis en place pour sécuriser certaines fenêtres. Des éclairs pourraient mettre le feu au bâtiment. Elle s'imagine les pires scénarios.

- Vous êtes sûr que les fenêtres tiendront ? Et la sécurité ? On devrait peut-être se mettre dans un lieu qui ne risque pas de prendre feu. Ou dans un bunker. Oui. Ce serait bien un bunker.

Une angoisse qui transforme la jeune femme en moulin à parole. Les minutes passent encore et plus la tempête gagne en puissance, plus la crise de panique devient violente chez Norra. Elle boit son verre d'eau cul sec dans une vaine tentative pour se calmer.

- C'est de pire en pire. À ce rythme le bâtiment va tomber en morceaux à force de se recevoir des projectiles d'on ne sait quelle taille. On devrait vraiment rassembler tout le monde et aller dans un abri anti-atomique. Comment faites-vous pour rester aussi calme ?

17h et c'est tout ce qui l'intrigue réellement en ce moment. Comment parvient-il à rester calme alors que dehors, le temps laisse éclater sa rage ? Il détruit et projette tout ce qui se trouve sur son passage sans aucune pitié. Son esprit n'a pas cessé d'imaginer n'importe quel scénario de catastrophe. Et en cet instant, elle commence à se dire qu'elle doit arrêter de regarder trop de films catastrophes. Voir trop de films de ce genre n'est finalement pas la meilleure des idées pour une personne qui craint les tempêtes et qui est pile en train d'en subir une.

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Ⓒ Martel pour Indarë

Le stress provoqué par le très mauvais temps l'a conduite à la crise de panique. D'abord cloîtrée chez elle puis chez son voisin qui a gentiment accepté de la prendre avec lui. Sa fierté en a pris un petit coup aussi. Ce n'est pas dans ses habitudes de supplier quelqu'un de la sorte, ni même de montrer qu'elle a peur d'un orage. Enfin là, sa crainte peut être dissimulée par celle de l'ouragan. C'est logique d'avoir peur de ce genre de chose. Un orage par contre, ça fait plus de bruit que de dégâts – sauf quand il se transforme en ouragan –. Elle ne trouve pas logique d'être effrayée par ça. Elle n'assume pas cette peur.

Et malgré toutes les précautions que son voisin a prises, la femme ne parvient pas à se calmer. Trop de facteurs l'empêchent de rester sereine aux alentours de 16h50. Et pourtant elle essaie. Elle essaie vraiment. Elle veut croire aux paroles de son voisin mais la tempête se charge de bien lui rappeler qu'elle est là. Qu'elle fait des ravagent dehors et qu'elle pourrait en faire aussi à l'intérieur si on n'a pas suffisamment sécurisé les lieux.

Tout en écoutant la suite des paroles de Nick, elle ne cesse de se répéter mentalement qu'il ne se passera rien. De plus son voisin  semble être parfaitement maître de la situation. Il sait ce qu'il fait, il a appris à gérer ce genre d'aléas. Norra parvient alors à se calmer petit à petit. Pas totalement mais c'est quand même une réussite à 90%. Les 10% restants sont juste sa peur de l'orage qui ne part jamais même si elle reste globalement sous contrôle. Il a tout de même fallu cinq minutes de plus pour qu'elle parvienne à ce résultat. Il est 17h15 et elle est plus apaisée qu'il y a quinze minutes et même plus.

- C'est bizarre que les annonceurs de la météo ne l'ait pas vu venir ce truc. Je sais pas, un gros nuage bien noir ou des perturbations aussi violentes, ça doit bien se repérer avec leurs systèmes météorologiques !

Elle ne comprend pas comment une tempête aussi grosse a pu échapper aux systèmes de la météo. C'est en général quelque chose qui se repère assez vite. Ils l'ont bien repéré quand ils ont annoncé qu'elle serait en France alors elle se demande comment ils ont fait pour ne pas la voir. À ses yeux, ils ne sont qu'une bande d'incapables. Ils ont déjà du mal à prévoir correctement les changements de temps habituels avec toute la technologie qu'ils ont à disposition. Pour elle, c'est vraiment une preuve d'échec.

Puis à 17h15, elle commence à sentir une odeur anormale. Celle de la fumée. Alors qu'elle parvenait enfin à rester plus ou moins sereine grâce à Nick, voilà qu'un nouvel élément réveille son stress. Norra se relève alors et commence à tourner dans le salon, cherchant d'où vient cette odeur. Elle cherche la source.

- Je rêve ou ça sent la fumée ? T'as quelque chose qui flambe ou c'est chez les autres ?

Elle a beau chercher, elle ne trouve rien de suspect dans l'appartement de Nick. Ca n'a pas la'ir de venir de chez lui. C'est déjà en partie rassurant. Ce qui l'est moins, c'est de savoir qu'ils ne pourront peut-être pas sortir et qu'ils mourront asphyxiés et brûlés. Cette fin n'est pas envisageable pour elle. Elle est trop jeune pour mourir et encore plus d'une façon si bête.

À 17h25, après dix minutes d'inspection générale pour être certaine que rien n'ait commencé à brûler dans l'appartement, Nora décide finalement d'aller ouvrir la porte avec la peur au ventre. Elle pose la main sur la poignée sans faire d'action supplémentaire. Et si l'incendie est plus proche qu'elle ne l'imagine ? Et s'il se situe dans l'appartement juste en face ? Et s'il est à un ou deux étages en dessous ? Et si c'est déjà trop tard ?

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Ce n'est pas rassurant. Rien ne l'est pour Nora en ce moment même. Tout comme elle, Nick ne comprend pas comment les météorologues ont pu louper un ouragan pareil. Les londoniens auraient dû être prévenus, voire même être évacués pour ceux qui sont les plus exposés. Pourtant aucune alerte n'a été donnée et voilà le résultat.

À 17h15, une odeur de fumée s'est faite sentir, provoquant une fouille complète de l'appartement de son voisin par simple sécurité. Dix minutes de recherches intensives mais tout indique que l'odeur provient de l'extérieur. Encore moins rassurant pour la jeune femme. S'il y a le feu dans les couloirs, son voisin et elle se retrouveraient coincés. Cette option n'est pas envisageable pour elle. Elle décide alors d'aller jeter un oeil dans le couloir afin d'être certaine qu'il n'y ait pas le feu mais ses espoirs se retrouvent bien vite brisés.

La chaleur intense devient vite étouffante et des flammes sont visibles au niveau des escaliers. Pas le temps de réfléchir ou de réaliser l'ampleur du danger. Nora se retrouve embarquée plus en arrière par son voisin. Un réflexe de sécurité qu'elle n'aurait sans doute pas eu à sa place. Ou trop tard. Et en plus, il a plus de bons réflexes qu'elle. De son côté, elle serait sûrement restée figée sur place ou elle se serait réfugiée dans la salle de bain en voyant que le feu les empêchent de partir. Pourtant Nick s'est activé et est parti combattre le feu. Refusant de rester sans rien faire alors que son voisin l'avait sauvée par deux fois déjà, elle retourne dans son propre appartement et revient avec un seau rempli d'eau. Quelque part, Nick lui donne la force de combattre sa propre peur. Elle a mieux à faire que paniquer dans son coin.

Vers 17h45, ils sont finalement parvenu à éteindre les flammes qui étaient à leur étage. Une bonne chose de faite. Néanmoins un détail inquiète tout de même la jeune femme.

- On devrait aller voir aux étages du dessous. Ils n'auront peut-être pas eu les bons réflexes comme toi.

La preuve étant qu'elle-même ne les a pas eus. Et si c'est aussi le cas pour leurs voisins, l'incendie regagnera du terrain. Et plus il en gagnera, plus ils risquent de perdre la vie dans la destruction de l'immeuble. Ca serait bête d'avoir éteint un bout d'incendie si dans les autres étages ils laissent le feu s'étendre. Elle ne tient pas à mourir à cause de la connerie des autres même si elle peut comprendre que dans la panique, on ne pense pas tout de suite aux réflexes à avoir.

Munie de son seau, elle se dirige vers les escaliers. Il est 17h50. Elle jette un oeil plus bas et grimace. L'odeur de fumée est encore pire. Elle se décide à descendre prudemment, marche par marche en restant attentive. Elle jette un coup d'oeil au couloir de l'étage et lâche un soupire. Elle est à la fois rassurée et apeurée. L'origine du feu a l'air de provenir de cet étage. Elle peut voir un appartement qui semble plus touché que les autres. Des voisins ont déjà commencé à jeter de l'eau sur les flammes mais leur organisation est un peu bordélique, de ce fait, ils ont plus de mal à éteindre le feu. Au moins celui dans le couloir est maîtrisé et permet de venir prêter main forte. Il est 17h57 lorsque l'incendie est enfin complètement éteint.

Ca a mis plusieurs minutes mais l'incendie est finalement complètement maîtrisé. 18h05, Norra profite de souffler un peu depuis seulement quelques malheureuses minutes. Trop peu de minutes avant qu'autre chose ne se mette en travers de la route des habitants. Des petits objets se mettent à  rouler par-ci, par-là. Certains tombent par maladresse à cause des voisins qui ne sont pas très bien organisés, d'autres sont juste poussés lorsque ceux-ci se retrouvent sur le chemin des locataires. Tenir debout parmi tous ces objets devient presque une épreuve. Norra finit par en faire les frais. Aussi adroite qu'un chiot sur une plaque de glace – on se demande comment elle fait dans son métier –, un objet la déséquilibre et la jeune femme se vautre au sol, dans le couloir. Une chute qui l'a fait bien ronchonner.

- Putain d'objet de merde... Sur quoi j'ai glissé encore ?

Un coup d'oeil à gauche, puis à droite. Impossible pour elle de dire ce qui l'a faite tomber. Il y en a plusieurs éparpillés, n'importe lequel peut être le coupable. Elle se relève et vérifie sur elle-même au cas où une égratignure serait apparue avec la chute. Rien. Pas de coupure, aucune éraflure non plus, vraiment rien. Elle shoote tout de même dans tous les objets qui traînent sur son passage. Elle se fiche bien de savoir à qui ça appartient. Elle se fiche bien que ce soit fragile ou non. Elle veut juste les dégager du passage pour éviter de retomber, ou qu'une autre personne se casse la gueule en glissant sur les objets.

Elle cherche ensuite du regard son sauveur. Ce voisin qui lui a permis de se reprendre, d'être un peu plus rassurée et celui qui se débrouille comme un chef dans ce genre de situation. Il doit bien être dans les parages. Elle n'a pas l'impression qu'il soit du genre à rester dans son coin. Il ne serait pas venu l'aider sinon. 18h10, elle ne le trouve pas dans le couloir. Il serait dans l'appartement qui était en feu tout à l'heure ? Remonté à l'étage ? Dans un autre appartement ? Décidément ce type est un vrai ninja.

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Pourquoi a-t-il fallu qu'à 18h07, des objets viennent s'immiscer entre les pieds d'une femme déjà bien assez maladroite toute seule ? La chute a été inévitable pour elle. Quelques paroles trahissant son humeur de l'instant et la voilà déjà à nouveau sur pieds. Des objets volent après le passage de son pied, d'autres sont simplement ramassés à la main comme tous les locataires auraient dû le faire dès le début. Nick fait partie de ceux qui se bougent le cul pour ramasser ce qui traîne. Puis il disparaît de son champ de vision. Norra en vient même à se demander si son voisin n'aurait pas subi un entraînement ninja. Il parvient à apparaître et disparaître beaucoup trop facilement à son goût. Et il sait réagir avec calme dans une situation où bon nombre de personnes ont paniqué.

La plupart de leurs voisins rentrent gentiment dans leur appartement tandis que d'autres essaient encore de retrouver leurs esprits. De son côté, Norra cherche juste son voisin avant de le retrouver face à elle. Ses bras sont occupés par divers objets alors que le jeune homme taquine sa voisine.

- Oui. Enfin la chute a quand même été douloureuse et m'a un peu coupé le souffle. Heureusement que l'incendie était déjà éteint à ce moment-là.

Echapper à un incendie avec le souffle coupé aurait été plus compliqué, bien que toujours possible. Répondant au signe de Nick, Norra le suit pour retourner à nouveau à leur étage. L'incendie étant maîtrisé, ils n'ont plus vraiment de raison de rester. Elle retourne donc dans l'appartement de son voisin avec lui, se réinstalle dans le salon et passe le reste de la soirée en sa compagnie. Elle espère toujours que l'ouragan se terminera rapidement. Elle en a marre d'entendre le vent faire des ravages dans les rues de Londres et même dans certains logements.

Aux alentours de 18h30, c'est encore calme dans l'appartement. Si tant est que l'on puisse considérer un soir de tempête comme étant calme. Rien ne semble vouloir troubler ce moment de paix et pourtant l'ouragan n'a pas l'air de vouloir disparaître. Norra espère en son for intérieur qu'il s'arrêtera avant le lendemain. Elle veut entendre autre chose que les fenêtres brisées, les objets qui percutent les murs, les voitures qui patinent sur les routes et les autres ravages du temps.