Neil Logan

Je crois que pour que vous compreniez tout, vous devez retourner au commencement des choses.
La rencontre de mes parents.
Une femme londonienne, un père irlandais.
Leur rencontre en elle-même je ne la connais pas, je n'ai jamais demandé qui a fait quoi pour qu'ils "s'aiment". Cependant, notons que leur différence de caractère est non seulement immense, mais aussi qu'ils semblent faire tout sauf cohabiter sous le même toit.
Ma mère est une personne douce, répondant gentiment à son instinct maternel et protecteur. Mon père lui est un mâle Alpha. Une bestiole des temps modernes qui crache et qui boit sans modération.
Le contexte familiale étant désormais donné, voici le contexte économique:
Riche. 
Riche d'argent mais pas de sentiment. Peu importe, pour moi. Je crois que ça ne m'intéresse pas de toute façons d'avoir une famille aimante ou parfaite.
Pour en revenir à l'argent, mon père possède plusieurs hopitaux et ne parle que de ça. Sa réussite, son argent, son honneur et... Vous aurez compris, je pense. Avard comme pas deux. De même qu'il présente un comportement plutôt violent. Parfois avec moi, parfois avec sa femme. Ses cris, ses coups... C'est banal tout ça. Même plus choquant ou autre.
Il y a ma mère à côté, une simple infirmière.
Vous commencez à comprendre?
Je suis né d'un viol.
Leur mariage n'est pas fait "d'amour", plutôt d'argent et de compromis pour qu'elle se taise.
Je suis né quand ils ont emménagé en Irlande malgré mon prénom parfaitement britanique. Un projet pensé par mon père, et le fait qu'on vive aujourd'hui à Londres prouve son échec cuisant au sujet de sa fameuse volonté de s'enrichir sur sa terre natale.
...
Oui j'ai ris, et alors?
Pour ce qui est de ma scolarité, j'avoue que ça à été compliqué au début. Les gens me prenaient parfois pour une fille parce que j'avais les cheveux longs. Et puis le temps à passé, j'ai finis par m'y faire, ne prêtant plus trop d'importance à ces idioties. Ils n'y pouvaient rien s'ils étaient stupide et qu'ils vivaient à Disneyland dans leur monde de normalité et de joie sans fin.
Et ça a continué comme ça longtemps, jusqu'à... Ma majorité, donc à mon entré aux études supérieures. Après j'ai décidé d'être moi. Coupe plus courte, teinture et puis l'arrivée de tout le reste qui montrait bien au monde qui je voulais être au fond. Et c'est comme ça que j'ai attiré les regards d'un mec bien précis. Le meilleur ami qu'on a qu'une fois dans sa vie. Enfin, en réalité je n'assume pas de dire que c'est moi qui l'ai collé comme un aimant mais... Que voulez-vous? Je dois remplir mon cota de mensonge quotidien sinon je suis en sueur.
C'était un mec plus petit que moi, un petit mètre soixante-dix, cheveux noirs et peau blanche. C'est lui d'ailleurs qui m'appris le français malgré ses origines un peu douteuses... Et je vous arrête direct, c'était un français aux cheveux teint, donc effacez cette image de japonais de vos têtes. Merci. 
On était inséparable, lui et moi, même si au début c'était un peu compliqué. Il m'appellait "Log' " tout le temps. J'aimais pas trop ça mais bon, je me vengeais en le collant, comme il avait horreur de ça. Il aimait pas qu'on le touche alors il avait droit à une floppée de câlin surprise. 
Et puis on s'était mis à débattre, une fois, au sujet des cours. La psychologie cognitive, ça fait cogiter et pas qu'un peu. On était à fond, on inventait des concepts - enfin surtout moi -, on se posait toutes les questions possibles pour répondre à une seule et seulement très rarement nous obtenions des réponses claires et concises. Alors chaque soir on remettait ça, on nous avait surnommé les "insomniaques", par la suite. D'ailleurs, ça faisait parfois flipper les autres tout ce qu'on pouvait débiter. Pas parce que c'était incompréhensible, mais parce que parfois ça perturbait leur train-train quotidien.
Je passais le plus clair de mon temps avec lui, on dormait ensemble, aussi. Parfois nos "camarades" croyaient qu'on était en couple. C'était des rumeurs amusantes alors on avait jouer avec ça. On se promenait main dans la main dans les couloirs, on se donnait des surnoms affectueux et on était même allé à leur faire croire qu'on avait couché ensemble en mettant le fond sonore trouvé sur un quelconque site quand on squattait sa chambre...

C'était la belle époque. 
Depuis... Tout semble différent. Parce qu'il s'est suicidé. Alors j'ai demandé à me barrer ailleurs, entre deux coups de mon père. Je ne voulais pas voir les même décors sans lui. Je ne voulais pas me rendre compte que tout était vraiment finit. Je ne voulais plus qu'on me dise "arrête de le chercher, tu sais qu'il est mort". Je voulais reprendre un nouveau départ, comme si rien de tout ça ne s'était réellement déroulé.

Alors mon père à gracieusement accepté quand j'ai eu mes 22 ans. Juste pour ne plus me revoir. On était deux à être gagnant dans ce deal. Peut-être que je le suis bien plus que lui, et alors? J'avais ce que je voulais, je pouvais continuer d'étudier tranquillement. Je pouvais enfin reprendre ce que j'appelais communément "la vie". Juste pour reprendre un nouveau départ, juste pour ne plus qu'il me manque. 

Alors j'avais juste finis mes études dans une autre université, seul comme un idiot. Je ne m'étais plus rapproché de qui que ce soit, pas même un "bonjour" aux autres. Et, une fois mon diplôme obtenu, j'avais été heureux de pouvoir enfin travailler, de "voler de mes propres ailes" comme on le dit si bien.
Au final, j'avais opté pour aller travailler dans une école avec des personnes jugées comme étant "spéciales", juste pour ne pas avoir affaire à des personnes ennuyantes aux problèmes idiots. Juste pour pouvoir réellement aider des gens qui en ont vraiment besoin.