[2018 - 2019] Un difficile retour au pays

Le serveur vint leur demander s’ils souhaitaient quelque chose de plus à manger mais la faim de Tess avait totalement été calée par son plat. Et les choses sucrées… Comment dire qu’elle en avait fait une légère overdose ses derniers temps ? Non, franchement, elle préférait passer son tour sur ce coup.

- Ça va aller pour moi, je ne prends rien de plus, merci.

Elle adressa un sourire poli au serveur et à Davian avant de lui accorder sa réponse et qu’il y réponde.

Ce n’était pas que c’était spécialement compliqué, juste difficile aux parents d’accepter que leurs « enfants » soit différents des autres. Mais bon, Tess savait très bien que cela n’avait pas été un trop gros problème de son côté, de toute façon, cette question n’était clairement plus d’actualité. Ses parents adoptifs l’ayant reniée après sa perte de contrôle, de sang froid. Finalement, s’ils la reniaient, la question de « l’amour » qu’ils lui avaient porté durant 17 ans était remise en question. D’un mouvement mental, Tess essaya de mettre ceci de côté bien que cette question était ressortit. Steph’ n’avait pas eut besoin d’annoncer ce qu’il s’était passé durant les vacances pour qu’ils soient mis au courant, grâce à Brook mais il n’y avait eu aucune réponses particulière suite à cette information. C’était comme… Comme si elle n’avait jamais véritablement existé dans leur vie. Enfin, elle savait tout de même que ce n’était pas simple dans tout les pays, l’américaine avait parfaitement conscience et connaissance que vivre pleinement son homosexualité était très difficile voir impossible sur certaines partie du globe terrestre.

- Il y a quelque chose que je ne comprends cependant pas. Certes, certains pays acceptent ou non l’homosexualité, mais, en toute franchise, qu’est ce que ça peut leur foutre ? Ce n’est pas eux qui vivent ça, ce n’est pas leur vie privée… Pour parler vulgairement, qu’est ce que ça peut leur faire à qui on offre notre cul ? Sinon, ne t’en fait pas, mais je ne suis pas spécialement d’accord avec ce que tu dis. Ce n’est pas important, notre orientation sexuelle. Ce n’est pas le problème des autres. La guerre peut et touche absolument tout le monde au contraire de ce détail.

Tess haussa simplement les épaules à la suite, légèrement pensive. A vrai dire, elle n’avait jamais pu comprendre ce que cela pouvait faire aux autres de ne pas avoir une orientation sexuelle « comme la majorité » Selon elle, c’était totalement stupide. Depuis quand les personnes externes o la vie privée d’autrui à le droit de juger ce qui est bien ou mal ? Ce qui se fait ou non ? Elle ne pouvait pas comprendre, c’était simplement contre sa façon de penser. Quelqu’un aime les personnes du sexe opposé ? Tant mieux, quelqu’un aime les personnes du même sexe ? Grand bien lui fasse ! Et quelqu’un qui se fout totalement de la personne avec qui il sort dans tout ça ? Eh bien, elle s’en moquait. Les orientations sexuelles ne sont pas un choix, les comportements, eux, le sont plus. Mais si quelqu’un est heureux tel qu’il est, en quoi cela pouvait ne serait-ce qu’être sujet à débat ? L’être humain a cette fâcheuse habitude de s’occuper et de se mêler de tout ce qui ne le regarde pas et c’était à la fois déplorable et pathétique, à ses yeux.

La discussion et les retrouvailles avaient prit un tout autre tournant mais c’était plutôt intéressant à voir. En tout cas, Tess parlait sans retenu, exposant son avis tout en essayant d’aiguiller Davian qui semblait en terrain parfaitement inconnu. Elle esquissa un fin sourire.

- En disant les choses simplement, c’est bisexuel. Quelqu’un qui peut être attiré par l’un des deux sexes. Enfin, c’est un peu plus compliqué que ça, faut, ou du moins, l’attirance peut être physique comme sexuelle.

Les questions du jeune homme n’étaient pas du tout stupide, elle ne voyait pas pourquoi il se sentait de la sorte non plus. Doucement, elle lui adressa quelques mots, ne trahissant pas sa franchise habituelle.

- En quoi tu te sens stupide ? Parce que tu me poses des questions de ce genre ? C’est normal de s’interroger tu sais ? Nous avons tous notre période de questionnement sur ce sujet, il n’y a pas de quoi se sentir con en se questionnant sur telle ou telle chose.

Quand elle disait n’importe qui, c’était n’importe qui. Elle n’excluait absolument personne bien qu’elle ne connaisse, fort heureusement pas, les pensées et les expériences de tout un chacun.

-          Justement pour les raisons que tu viens d’évoquer ? Ce n’est pas normal car cela pourrait mettre en péril le taux de naissance… Comme si on pouvait changer quelque chose à ça. De toute façon, on est toujours plus nombreux sur terre, en quoi cela peut poser un problème ? Bonne question.
 
La jeune femme soupira. Il était vrai qu’elle avait vraiment eut beaucoup de chance de grandir dans un milieu qui n’en avait pas grand-chose à foutre tant qu’elle ne faisait rien d’illégal… Là, allez poser la question à ses parents, on verra bien quel genre de remarque ils auront sur le sujet. Tess pourrait bien mettre son bras tatoué à couper ! Si elle dit et pense ça, c’est qu’elle est sûre à 100% de sa pensée, sans ça, hors de question de parier quelque chose du genre, ses cheveux, son bonnet et son tatouage, c’est ce qui la détermine en grande partie, c’était totalement impossible à nier de toute évidence ! D’ailleurs, parlant tatouage, il faudrait qu’elle s’en refasse un… Bien qu’elle ne savait pas quoi exactement pour le moment, elle savait que dans l’année scolaire qui arrivait, un nouveau tatouage viendrait marquer son corps. Sans doute plus discret que celui de son bras par contre. Ce n’était pas comme si elle pouvait faire plus voyant lorsqu’elle se balade dans les rues de Londres.
 
Bref, là n’était pas le sujet ! La jeune femme se contenta de doucement hocher la tête en entendant Davian lui dire qu’il préférait ne pas se replonger dans des souvenirs de guerre. C’était totalement légitime à ses yeux, mais elle savait qu’il avait vu de très nombreuses choses plus ou moins choquantes bien plus que n’importe qui qu’elle avait pu rencontrer ici bas. Quoique, les choses sont difficilement comparable d’une personne à une autre, c’était vrai. La sensibilité d’une personne n’est jamais la même que celle d’une autre. C’est assez normal aussi.
 
S’étirant doucement, la jeune femme vida un verre d’eau rapidement.
 
-          Tu sais, c’est quelque chose de normal j’ai envie de dire. On a tous ce genre de question à un moment donné.
 
Cherchant un peu l’heure, Davian regarda sa montre avant de dire qu’il allait devoir y aller.
 
-          Je vais suivre je pense, j’ai passé plus de temps dehors que ce que j’avais prévu, j’ai juste envie de retrouver ma chambre et de m’y enfermer un petit moment. Merci pour le repas en tout cas, c’est agréable de te revoir !