[2018] Personnalisation légère d'une scène de théâtre

C'était deux heures avant le cour de théâtre et la connerie sentait à plein nez. En même temps, il s'agissait de Will et Will était partit dans un tripe un peu étrange et  une mission s'était inscrite dans sa tête: décorer l’auditorium. Il avait réussi à rentrer dedans et avait apporté de gros sacs. Mais y'avait-il un but à cela ? Oui, créer une situation étrange et amusante pour regarder les réactions des gens. Et puis il s'ennuyait un peu aussi, il fallait avouer. Le garçon était populaire, jamais seul mais ça lui passait tellement par dessus la tête que les ISS l'aime bien. Depuis le début de sa scolarité remontant à 2016, il avait rencontré très peu de personnes dont le caractère l'intriguait vraiment. La plupart des gens étaient creux.

Le jeune homme s'était donc étiré et mit au boulot. Ne voulant pas finir avec une énorme punition en ayant mit des éléments sanglants et gores, il avait décidé de se limiter à l'univers des contes de fées. Cela tombait bien, sa classe travaillait sur quelque chose de contemporain et réaliste... Il allait pouvoir voir un contraste fabuleux. Ainsi, le garçon monta sur la scène, un sourire malicieux sur les lèvres, commençant à mettre un sorte de grand tapis représentant de l'herbe. Et il était partit. Entre les cartons qui représentaient des fées qu'il plaçait sur scène, les tours, les princesses et princes, cela commençait à avoir de la gueule. Il se demanda si la professeure allait deviner qu'il était le chef d'orchestre de ce montage ou pas. Il avait encore de deux trois trucs à améliorer mais il sauta d'un coup en bas de la scène, se recula et prit une photo avec son appareil instantané. Un bruit se fit entendre et l'image sortit. Il secoua le cliché et attrapa un livre ou il plaça l'imagine à l’intérieur. Cela lui avait coûté de l'argent mais pour être honnête, le garçon en gagnait suffisamment avec ses ventes illégales d'images sur internet.

Mais voilà qu'il entendit un bruit. Il se tourna pour voir d'où celui-ci pouvait-il venir, il ne voulait pas que quelqu'un voit son oeuvre avant. Ne sachant pas trop, il sauta de nouveau sur scène dans une certaine agilité et ferma les rideaux rouges.

Suspendue, la jeune fille était suspendue par les mollets à la fenêtre de sa chambre avant d'être appelé depuis la rue. "C'est aujourd'hui" se dit-elle avant de se redresser et de s'accrocher afin de rentrer de nouveau dans sa chambre. Une fois fait elle prit ses bagages et son chapeau, un chapeau noir avec des reliures blanches. Aujourd'hui elle allait être intégré à l'IRS, quel ennui. Les consignes qu'elle avait reçu étaient claires : Pas d'objets tranchants, seulement des écouteurs sans fils et deux visites chez le psy chaque semaines. Elle devait donc dire adieu à ses trois paires d'écouteurs blanc et noirs et se contenter d'un casque bluetooth rouge qui saturait lorsque son baladeur était à fond. Elle descendit donc les escaliers de sa maison, ignorant outrageusement sa mère et commençant déjà à s'isoler avec ses playlists préparées la veille. Elle ne dit mot durant tout le voyage, regardant par la fenêtre de son œil valide et passant ses doigts sur le bandage que lui avait imposé sa mère ce matin, l'idée d'avoir à cacher la moitié de son visage ne l'enchante clairement pas, mais c'était ça ou le maquillage.

Au porte du l'Institution, elle fut encore fouillée pour s'assurer qu'aucun objet dangereux n'entrait dans l'établissement. Là encore cela n'était pas pour réjouir l'adolescente qui s'était contenté d'augmenter le son de son casque d'un cran et de se laisser faire. Une fois rentrée, elle aperçut ce qu'elle prit d'abord pour un voleur avec ses grands sacs et le sourire fourbe qu'il arborait. Il ne lui en faut pas plus pour regarder ce qu'il allait faire. Elle se dirige donc vers le grand bâtiment et la porte par laquelle ce voleur s'était engouffrée à pas calme, ne manquant pas de sautiller de temps en temps lorsqu'un refrain particulièrement entraînement faisait son apparition. A peine à t'elle posée le pied dans la pièce que le rideau rouge se ferma, si elle n'avait pas ses écouteurs la balafrée aurait sans doutes entendu les déplacements précipités qui ont suivi, mais elle les a donc elle n'a vu qu'un vague mouvement derrière le rideau et ne sent qu'une odeur de colle. Rien de bien alarmant en soit, mais comme Praise n'a rien de prévu, elle se permet d'avancer dans l’amphithéâtre en marmonnant les paroles de la nouvelle musique s'étant lancé, "no one will save you". La voilà maintenant devant le rideau dissident et passe la tête derrière. D'abord surprise, elle pouffe bien vite de rire en l’adolescent de son âge environ entouré de décoration n'ayant rien à envier aux kermesses de maternels. Elle regarda autour du garçon encore une fois avant de partir s'asseoir au premier rang des gradins et de retirer l'une de ses oreillettes.

- Et bien c'est très féminin pour un garçon, même si tu ressembles à une fille.

Comment elle avait fait la différence ? Secret de fille présume-t'elle, ou peut-être le sait-elle à son style vestimentaire. Elle regarde encore une fois le décor très girly fait par l'adolescent aux cheveux blancs, c'était sans doutes son objectif que cela ait l'air si enfantin, cela devait sans doutes être un trouble-fête enchaînant bêtise sur bêtise, rien de très intéressant pour la balafrée en somme qui remit son écouteur tout de suite après sa phrase.

Il ne fallait pas que la surprise soit gâchée et il ne savait pas si c'était trop tard. Le pire serait que ce soit un professeur qui irait lui demander d'enlever toutes ses merdes. Il avait prit du temps pour tout installer, il n'allait pas abandonner maintenant. Et si c'était un professeur...Eh bien, il irait lui décorer son bureau après. C'était rare d'agacer véritablement le garçon mais après autant de travail sur ce foutu décors, il n'avait pas envie de tout détruire sur l'ordre des adultes qui devaient être supérieur à lui. Ainsi caché derrière ses rideaux rouges, il ne fit plus trop de bruits. Il entendait un vague son de musique étouffé et des pas assez légers. Donc certainement une étudiante par déduction. Rassuré, il reprit son activité, il manquait quelques points de colles. Mais voilà que les rideaux bougèrent un peu et ce fut une jeune fille qu'il vit. Une gamine a vrai dire ressemblant un peu aux clichés qu'on pouvait se faire des adolescents. Enfin, les clichés des publicités et des grands-parents plutôt. Observateur, il passa son corps à travers son regard remarquant que l'uniforme indiquait qu'elle était en IRS. Elle possédait également une cicatrice sur le visage, la main et un oeil étrangement blanc. Et bien, entre Will avec ses cicatrices de partout et ses yeux rouges et elle, ils semblaient en avoir des premières similitudes. La demoiselle retira une oreillette et rigola en voyant ce qu'il se passait. Will lui souriait comme à son habitude en la regardant puis elle partit.

Curieux, il passa sa tête à travers les rideaux pour la voir aller s'asseoir au premier rang. Elle lui lança une phrase qui était plutôt cash mais qui était loin de l'atteindre ou de le vexer. Le jeune homme avait toujours joué avec son côté féminin. En fait, c'était souvent le mélange du fait qu'il ressemblait à une fille et en même temps à un gars mystérieux qui attirait les deux sexes à venir dans son lit. Cependant elle remit son écouteur et le garçon n'allait pas gueuler pour lui répondre. Dans sa tête, cela voulait seulement dire qu'elle n'avait pas envie de parler et il respectait.

Il alla alors tirer à nouveau les rideaux pour les ouvrir en grand, coinça la ficelle et reprit son bricolage d'un air calme. Il sauta un moment de la haute scène pour chercher une sucette puis regarda la venue. Il prit son appareil photo et sans demander l'autorisation, actionna sur elle le petit flash. Il ne l'avait jamais vu auparavant, elle était donc certainement nouvelle et donc, elle n'était pas dans son carnet. Il voulait avoir le visage de tout le monde, ça pouvait toujours être pratique. Enfin, pour l'instant il n'avait pas réussit à avoir Holly qui lui avait déchiré son image en petits bouts. Mais il trouverait bien un moyen. Finalement il trouva une échelle qu'il emprunta et qu'il monta sur la scène pour accrocher des nuages avec des grands sourires. Mais voilà qu'il se penchait pour en accrocher un où il avait mal calculé la distance, l'échelle bascula, tomba. Heureusement, le jeune homme avait eu le reflex de se surprendre. Il se trouvait bien con là, les jambes dans le vide, à une grande hauteur. Il savait qu'il pouvait tenir mais tout de même. D'ailleurs, il ne semblait pas avoir peur. Ne sachant pas si le bruit l'avait fait se redresser, le garçon retira sa chaussure et la lui balança pour qu'elle le remarque.

-Tu peux me remettre l'échelle ?

La balafrée apprécia le silence du jeune homme, elle en profita aussi pour regarder le travail du trouble-fête, ou l'anti-travail ? M'enfin, elle trouva cela très imaginatif dans un certain sens, ce n'est clairement pas elle ou n'importe qui qui s'impliquerait autant dans une farce avec un soucis du détail aussi paranoïaque. Un petit coup d’œil à l’attirail vestimentaire du trouble-fête lui suffit pour comprendre que lui aussi était un IRS, même s'il n'avait pas l'air si dangereux que ça, peut-être était-il un potion lui aussi, qui sait. Elle le lâcha enfin des yeux lorsque sa playlist passa en "mode calme", elle en profita donc pour s'allonger et se reposer ... Jusqu'à ce qu'une chaussure lui plie l'estomac en deux, la faisant geindre au passage. Elle regarda autour d'elle pour comprendre d'ou venait cette chaussure volante. Elle remarqua enfin l'échelle étendue sur le sol et le trouble-fête en train de s'accrocher pour sa vie ... au sens propre. Elle retira donc son casque et se dirigea vers l'IRS aux yeux rouges.

- Tu peux répéter ?

Elle regarda la direction que son "camarade" pointa et y vit l'échelle, elle avait presque envie de se facepalmer tant c'était évident. Elle se hâta vers l'échelle, la porta et la plaça sous le garçon, la tenant au cas où. Mais le destin était contre le cousu car un chat s'invita sur les marches de l'échelle alors qu'il était à la moitié du trajet retour agitait sa queue devant la balafrée qui éternua, lâchant l'échelle qui tomba vers elle.

- Oh nan ...

Et dans un grand éclat de bruit de bois l'échelle se ramassa la tête sur la tête de l'IRS avec la tête de l'autre IRS ... Aille ... Comme quoi les chat sont une véritable menace. Après un petit couinement plaintif, Praise tenta de se relever en décalant la masse de chair qui lui était tombé dessus, une fois relevée un nouveau couinement plaintif lui échappa, elle regarda sa main et vit que son doigt était plié à l'envers ... Il était retournée quoi. Elle avait bien envie de se facepalmer, mais elle se facepalme de la main droite et cette dernière a un doigt retourné justement.

- Aille aille aille ... Tu vas bien ?

Il avait l'air malin, accroché à sa poutre, les jambes en l'air. Il avait l'air même sacrément con. Le garçon avait donc capitulé à demander de l'aide car il avait moyen envie de finir écraser contre la scène...Quoi que niveau décors glauque, ils seraient servis. Un Will en crêpe avec du sang. Et pourquoi pas tous les organes qui sortent, prenant enfin l'air ? Oui, cette idée lui avait traversé l'esprit et ça ne lui faisait pas spécialement peur finalement. C'était seulement...Embêtant. En tout cas, la nouvelle venue a relevé la tête, lui demandant de répéter avant de se rendre compte que la question ne se posait pas. La garçon se contractait au maximum pour tenir le plus longtemps possible ainsi. La jeune femme s'approcha alors pour reposer l'échelle sous ses pieds alors qu'il commençait à un peu fatiguer. Elle resta à la tenir quelques temps et Will souffla en se posant sur les marches, content d'avoir pied à terre. Mais lorsqu'il entendit cette dernière éternuer...Il se douta que ça n'allait pas bien se passer. Après tout, elle tenait ce qui le maintenait en vie. L'objet bascula. Gauche, droite, et il n'eu pas le temps d'attraper à nouveau la poutre pour se maintenir. Non, il allait accompagner la douce chute de son bourreau.

Il vit le sol arriver, rapidement et ce fut le choc. Il resta sur le sol, sentant une vive douleur le long de son dos. Et portant, il sembla blasé, même pas plaintif du regard. Il ne se plaignait que très rarement. En fait, il semblait plutôt fatigué, en proie à ses pensées. Le garçon soupira longuement et il entendit les craintes et la douleur de son interlocutrice . Il resta quelque seconde allongé puis se redressa lentement, se tenant sur ses avants bras. Il leva le regard, observant autour de lui puis se frotta le front. Il observa la nouvelle puis vit sa main. Il grimaça intérieurement en voyant ce doigts visiblement cassé. Et bien, si c'était son premier jour, elle était chouchoutée. Le garçon s'avança à quatre patte vers elle et observa cet auriculaire avec une grande curiosité malsaine:

-Eh ben...

Il sourit doucement, elle ferait mieux d'aller voir l'infirmière là. Qui allait certainement l'amener aux urgences. Comment avait-elle fait son compte sérieusement ? Il se frotta la tête. Un sourire malicieux le prit:

-Je peux le prendre en photo ?

Il demandait pour une fois tient, mais c'était plutôt rare de voir cela et il aimerait bien avoir ce genre d'échantillon dans son carnet. Il sourit alors comme à son habitude, se foutant qu'il passe pour un dingue.

Bon, l'adolescent n'avait rien, c'était déjà ça, sauf que c'était Praise qui se retrouvait avec le doigt en vrac. Pour être honnête c'est plus de la peur qui a fait couiner la balafrée, elle en a besoin de son doigt après tout, même si elle est certaine que sa malchance fera qu'elle se le re-cassera. Elle regarda quand même ses autres doigts pour être sûre qu'il n'y en avait qu'un de cassé, puis souffla sur son doigt endolories. La question de l'adolescent laissa la balafrée sans voix pendant quelques instant, puis pensive, cette matinée était décidément très étrange, mais pourquoi pas après tout, ce n'était qu'une photo.

- Si tu veux ... Mais fait vite s'il te plait.

Evidemment qu'elle lui demandait de faire vite, ça fait un mal de chien ce genre de blessure, mais après tout ce n'est pas comme si elle n'a jamais connu pire, les plaies recousus sur ses bras et son visage montraient que si. Elle passait d'ailleurs en revu toutes les coutures du garçon, la plupart étant décorative, il y en avait quand même une bonne partie qui avaient pour but de fermer des plaies, sans doutes un potion se disait la blessée. Si c'est le cas, lui et elle doivent avoir pas mal de point commun, excepté la passion pour la photographie morbide, quoique cela ferait une superbe couverture d'album Death metal. D'en un sens, il se pourrait que Praise lui demande des services. Une fois la photo prise, la borgne à l'oeil vert regarda dans sa valise pour voir si elle avait encore des bandages, puis se rappela qu'il était déjà sur son visage, mais qui a dit que cela l'arrêterait ? Pas elle en tout cas car elle défit ce bout de tissu pour en couper une partie avec les dents et remboîta son doigt en même temps, sinon elle n'aurait jamais pu serrer les dents aussi fort pour couper le bandage.

- aille !

Mais même si elle se plaint, et ce bruyamment, elle réussit à enrouler son doigt avec le bout coupé et un bout de bois venue de l'échelle cassée pour le maintenir droit. Elle se tourna vers will, pour savoir s'il n'avait rien de plus cassé que cassé. D'une certaine manière elle priait que oui, elle adorait jouer à la chirurgienne et cela ne se verrait pas comme il est plus cousu qu'une poupée vaudou, malheureusement non et cela la fait se plaindre.

- Désolé pour l'échelle, je suis un eu maladroite ...

Un peu, c'est vite dit. Elle était une totale bourde ambulante, incapable de ne pas faire une gaffe. Elle se releva puis s’épousseta avant de regarder le résultat qu'à donner la photo.

- Tu vas en faire quoi ? Tu en fais beaucoup de photo comme ça ? C'est quoi ton nom en faite ?

Bien évidement, ce n'était pas une réaction très appropriée à la situation. Mais depuis quand Will avait des réactions normales ? En était-il seulement conscient ou s'en foutait-il totalement ? Il y avait un peu de tout. Il ne réfléchissait que très peu à ce que les autres ressentent. Il n'avait pas apprit à faire ça. Seul son frère lui avait montré de l'amour mais c'était un peu trop tard, il était déjà bien ailleurs. Bien que qu'il serait certainement pire sans lui. En tout cas, la demoiselle avait accepté et prendre son doigt en photo a condition d'aller vite. Le garçon hocha vaguement la tête et s’empressa d'aller sauter sur son appareil pour revenir assez rapidement. Il calibre le tout, empêcha les mouvements, se concentrant puis appuya sur le bouton. Comme d'habitude, un clic et l'image sortie. Il l'a prit, la secoua et la regarda quelques instants. C'était parfait. Il en trouverait bien une utilité (ou pas) mais pour l'instant il était seulement content de pouvoir avoir un nouvel échantillon de vie.

Une fois cela finit, le garçon avait oublié la douleur à son dos, la trouvant futile et pas vraiment digne d’intérêt. Non, ce qui était digne d’intérêt était la manière dont cette gamine replaçait son doigt d'une façon plus ou moins archaïque. Elle résistait plutôt bien à la douleur malgré la plainte et le faux albinos fixait sans rien dire sa manœuvre, plutôt curieux. En tout cas, il la regarda et finalement son interlocutrice lui exprima ses excuses, se disant maladroite. Comme réponse, le garçon hocha les épaules. De toute façon c'était fait, qu'est-ce que cela changeait de s'excuser ?

-Certains disent que je suis sur Terre depuis un millénaire, qu'est-ce qu'une chute aurait changé ?

Bon, on ne lui avait jamais dit cela mais l'idée était amusante et Will restait Will. Ce serait connu s'il était honnête... Dans tous les cas, ce personnage, l'enfant vivant dans l'école depuis des milliers d'années étaient très séduisante. Et il se foutait toujours qu'on le prenne pour un fou, c'était déjà l’étiquette qu'on lui colle depuis un moment alors bon...Alors, la jeune fille lui demanda ce qu'il comptait faire de la photo, alors qu'il la tenait toujours entre ses doigts. Elle complète en le questionnant s'il en avait beaucoup et quel était son nom. Il ne répondit pas de suite, allant chercher quelque chose dans son sac. Il en sortit un carnet qu'il ouvrit. Ce carnet répertoriait toutes les photos. Il y avait plusieurs intercalaires avec différents noms: portrait, paysage, bouffe, blessure, sexe, mort etc... On pouvait facilement comprendre que certaines des catégories étaient soft, gentilles, voir mignonnes mais d'autre... Étaient beaucoup plus glauques. Ils les mettaient toutes à la même valeur, il ne voyait pas vraiment le côté le malsain et c'était à elle de voir si elle prenait le risque de jeter à un œil aux endroits dangereux. Il glissa la nouvelle photo et sourit doucement.

-Will.

Il avait dit non prénom comme une nécessité mais il aurait préféré sortir quelque chose de plus exotique. Par exemple: merlin l'enchanteur.

-Mais c'est à toi de voir si tu veux prendre le risque de fouiller ce carnet...

Son ton était plein de sous-entendus et il souriait d'une façon provocatrice.

Un élève millénaire, que c'est amusant pour la balafrée d'imaginer ça. On pourrait facilement en faire un album de gothic metal, voir un film. Mais ce n'est pas vraiment ce qui intéressait le plus l'étudiante aux yeux verdâtre et blanc, nan ce livre à photo était bien plus digne d'intérêt, sans offense au photographe millénaire, mais elle voudrait voir si son travail pouvait servir de couverture d'album ou pas. Alors lorsqu'il lui donna sa permission elle regarda directement à l'onglet blessure. Avec un grand éttonnement elle se mit à regarder toute les photos qu'elle trouvait sublime, sans doutes son coté étalleuse car dès que son regard se posa sur l'onglet suivant sa joie était moins grande, mais elle devait admettre que le millénaire savait y faire, chapeau l'artiste.

Elle feuilleta absolument tout, seuls l'onglets mort et blessure la faisant réagir par des petits "outch", l'onglet sexe aussi mais pas pour de bonnes raisons. Elle passa le doigt sur sa photo qu'elle retira et déchira avant de donner le livret à la même page au photographe et de ricaner.

- C'est magnifique, mais ce serait pas plus amusant de prendre mon visage en entier au lieux d'une seule moitié ?

Pour donner sens à ses paroles elle retira ce qui restait de son bandage, laissant son oeil gauche à l'air libre et sa plaie suturée à la vue du cousu, on pourrait presque croire qu'ils sont de la même famille vu comment les deux sont bléssés. La balafré frotta un peu son oeil blanc avant que ce dernier ne suive les mouvements du vert avec un petit temps de décalage rendant le coté gauche presque étrangé au coté droit. Praise se demandait même s'il n'allait pas mettre sa photo dans blessure, elle ne lui en voudrait pas vraiment s'il le fait en vérité.

- Je m'appelle Praise, mais la plupart des gens m'appellent prie-prie.

Elle se présenta en souriant, peut-être avec le même sourire artificiel que le photographe, mais c'était surtout du à sa cicatrice qui lui faisait mal lorsqu'elle souriait, ou parlait, c'est peut-être pour ça qu'elle parle pas très très fort qui sait. Une fois la photo prise, elle regarda les gradins puis la décoration du trouble-fête.

- Tu sais quelle est la classe qui va voir ca en premier monsieur le photographe millénaire ?

Le jeune Will lui avait alors donné son livre, ce truc où il plaçait toutes ses photos. Aucune n'était censuré et il aurait certainement des ennuies si l'un des surveillants tombait sur la catégorie mort ou sexe. Il finirait avec des rendez-vous au psychologue encore plus réguliers, une plus grande surveillance et finalement, un air encore plus psychopathe que celui qu'il devait porter. La demoiselle le parcourra alors, regardant même les endroits les plus sales, dégueux ou salaces. Le garçon, lui, restait neutre en observant les pages tourner. Finalement, cette fille prit une des photos coincées dans la pochette qui était son portrait et la déchira. Le faux albinos releva la tête et arqua un sourcil. Encore ? Mais pourquoi si soudainement ? Et puis déchirer ses œuvres n'étaient pas forcement la chose la plus agréable. Mais il resta dans le silence en la regardant. Apparemment, elle avait une autre idée en tête. En fait, elle lui dit qu'il serait mieux qu'il prenne son visage en entier. Il comprit rapidement qu'elle parlait du bandage au niveau de son visage. Bandage qu'elle commença à retirer doucement et dont Will jetait un regard très curieux.

Un œil blanc et une grosse balafre. Will fut d'un coup beaucoup plus intéressé. Cette pupille qui avait du mal à bouger, donnant un effet étrange sur son visage. Oui, c'était beaucoup mieux qu'une partie de sa figure. La jeune homme sourit alors et prit son appareil et reprit une photo. Comme d'habitude, il secoua le cliché puis le regarda. Où pouvait-il le mettre ? Blessure ou portrait ? Il ne voulait pas en faire deux. Bon, il aurait tout le temps d'y réfléchir plus tard. En attendant il la glissa dans une pochette à part et ferma le livre dans un claquement. La gamine lui donna alors son nom, "Praise" mais les gens l'appelait "Prie-prie". Il préférait son prénom d'origine, le surnom était beaucoup trop compliqué à dire. Ce qui tombait sous le sens vu que c'est censé être un diminutif. Il répondit alors d'un seul sourire avant qu'elle ne demande qu'elle classe allait venir ici en premier. Le garçon releva la tête et sourit:

- Gryffondor

Ben, Will reste Will que voulez-vous... Les conversations sérieuses étaient horriblement ennuyantes. Il cherchait toujours à détourner les choses, rendant folles certaines personnes voulant parler sérieusement. Le jeune homme s'attacha les cheveux en une petit queue de cheval et se leva pour chercher la colle, pour finir un peu un détail.

-Mais j'aurais préféré être à Poufsouffle personnellement... Mais le chapeau en a décidé autrement.

Il continuait dans son délire et s'assit à nouveau pour continuer son collage avant de le placer à un endroit sur scène en demandant :

-Tu penses qu'il est possible de tuer un chapeau ?

Poufsouffle ? Drôle de choix pour une maison. Si les souvenirs de la balafrée était exact, ce n'était qu'une maison de "bonne personne" un peu naïves, mais surtout très connes. Elle verrait plus le millénaire à serpentard pour tout dire, pas forcément parmi les tarés, mais plus parmi les fourbes ou les farceurs un peu trop impliqué, selon elle c'était les deux meilleurs termes pour décrire sa nouvelle rencontre, un fourbe très impliqué dans ses farces avec une fâcheuse manie à vouloir mélanger le réel au fictif. Si cela pouvait énerver une personne normale, cela amusé plus Praise qu'autre chose, voir jusqu'au s'étendait sa culture était un exercice amusant. La borgne décida de jouer le jeu, après tout qu'avait-elle à perdre ? Elle ne risquait pas de s'éprendre pour lui de toute manière et elle était presque sûre qu'il ferait un très bon ami.

- Je te verrais plus à serpentard.

Elle réfléchit à la possibilité de tuer un choipeau ... C'est sans doutes possibles, vu qu'un chapeau peut  brûler si on le noix sous le napalm et qu'on y met le feu il ne devra pas en rester grand chose. Elle se garda cependant de le dire, il ne faudrait pas donner de mauvaises idées à ce trouble-fête. elle regarda le travail achevé puis se leva en ricanant, le rendu final était vraiment déroutant, mais cela le sera encore plus pour les gryffondor qui vont arriver.

- Dommage que je ne puisses pas voir la tête qu'ils feront hihi ... Tu devrais bouger avant de te faire remarquer non ? Tu peux me montrer s'il y a un coin sympa ici ?

Le jeune homme était encore partit dans un tripe un peu bizarre. Mais comme il le disait souvent, les discutions "normales" étaient d'un grand ennuis pour lui. Et pour qu'il puisse tenir ce genre de chose, ce doit-être la personne en face de lui qui doit le captiver. Ce qui là encore, est assez rare. Donc, il n'était pas décidé à parler sérieusement sur les questions qu'elle lui posait. Et souvent, quand cela arrivait, ça pouvait vite agacer et on disait qu'il se foutait de la gueule de tout le monde. Alors que c'était bien plus complexe que ça. De toute façon, tout est plus complexe avec Will. Il faut seulement pas chercher la significations de ses gestes. Cela fait des années que les psychologues essayent et encore aucun résultat alors bon. Quand Praise lui répondit qu'il le verrait plus à Serpentard, le garçon rigola doucement. C'est vrai qu'objectivement, il ne serait pas aller à Poufsouffle. Il serait plus chez les vicieux et les tordus. Comme dans sa classe finalement.

- Tu vexes mon égo là, plaisanta le jeune homme alors qu'il commença à ranger.

Il prit alors les outils qu'il glissa dans un sac en plastique avant de finalement le mettre dans un coin de la pièce. Il irait les récupérer plus tard, il n'avait pas envie de porter du poids maintenant au risque de passer pour un petit vieux dans deux heures qui se frottera le dos en se plaignant intérieurement. Finalement, ce fut la jeune femme qui reprit la parole. Elle exprima le fait qu'elle aimerait bien être là quand les gens découvriront son art puis lui demanda s'il pouvait lui montrer des choses sympas ici. Donc, elle espérait vraiment parler normalement avec lui ? Avait-il une tête de guide touristique ? Non, c'était une putain de poupée vaudou qui avait la réputation de baiser à droite à gauche et raconter que des conneries. La jeune homme l'observa quelques secondes.

-Le but d'une expérience est de voir le résultat. Aucun scientifique n'aurait pu faire quoi que ce soit sinon.

Eh oui, une expérience sociale très sérieuse même ! Il regarda l'heure sur sa montre, la classe n'allait certainement pas tarder. Il s'approcha d'elle et lui montra du bout du doigt quelque chose dans la salle: les murs possédaient ces sortes de balcons en hauteur qu'on pouvait parfois voir dans les théâtres et dont on avait l'impression que seuls les riches pouvaient y accéder, des sortes de VIP. Il lui fit signe de l'observer et sans un mot, il prit l’échelle qui était restée au sol, la prit, et la plaça contre le mur pour y accéder. Seul bémol, elle était un peu trop courte, il allait falloir user de ses bras pour monter. Le jeune homme entama alors sa monté, arriva au bord du balcon, s'accrocha à celui-ci et poussa sur ses muscles pour passer de l'autre côté. Ce qui était pratique était que s'il se mettait à genoux, on ne voyait qu'un bout de crane. De plus il y avait une porte derrière lui qu'il pourrait facilement crocheter si les professeurs retiraient l'échelle.

Will passa alors sa tête et la regarda en bas, un sourire satisfait au visage, faisant le signe "coucou" de sa main.

Pourquoi toujours aller en hauteur, mais là cela était justifié, regarder le massacre devait se faire en hauteur, puis Praise était douée en grimpette, ne pas en tirer partie serait très idiot, même pour cette cruche. Elle remit donc ses écouteurs et sauta sur la troisième marche de l'échelle, la calant dans un recoin de l'estrade par la même occasion et sauta une nouvelle fois pour s'accrocher au rebord de cette même estrade avant de se porter pour se retrouver à coté de Will, les cheveux un peu en pagaille, mais un petit sourire sur le visage en ramenant l'échelle vers eux.

- Cela a intérêt à être grandiose ! Je ne veux pas e faire remarquer dès mon premier jour pour de la bave de bouftou ! je serais pas contre un peu de laine par contre.

En disant ça elle se cacha, entendant l'arrivée des élèves et se préparant à voir leurs réactions face à ce décor véritable opposé de la définition de "métal". Si cela ne tenait qu'à Praise, elle aurait rajouté beaucoup plus de couleurs sombre sur les fée, aurait pâli les visages et mit un nombre effarant de masque en plâtres avec des maquillages semblables à ceux des musiciens du groupe kiss sous fond de gothic rock, mais cela ne tenait pas qu'à elle, d'ailleurs peut-être que le photographe n'aimait pas le rock, elle devrait lui poser la question, ce qu'elle fit en remettant en place son bandage d'une main et en regardant son autre main avec le doigt cassé.

- Dit moi le gryffondor, tu écoutes quel style de musique ? Moi je suis une fan inconditionnelle du métal et du rock ! Malgré mes faibles connaissances en S.V.T., tu t'imagines bien que répondre judas priest lorsque l'on te demande le nom du métal le plus lourd n'est pas conseillé par la c.p.e., c'est encore moi qui me suis prit le blâme pour caractère provocant en cours ... Je savais que j'aurais du utiliser hurlement au lien de provoc, stupide dresseuse que je fais.