[2018 - 2018] Ce qui devait être un exercice d'évacuation ...

Exercice de quoi ?

Bon... Comment vous faire le topo ? J'ai emménagé en Angleterre vers Octobre et ça doit faire plus ou moins un bon mois que je suis dans ce taudis. Lieu peuplé de personnes toutes plus inintéressantes les unes que les autres, soit trop prétentieuses, soit juste mollassonnes ou même dangereuses. Bref, pas de quoi y pondre le prochain best-seller qui verra des adaptations cinématographiques de ses innombrables pages pleines de drames ou d'actions, d'amour et de haine... bla bla bla.

Que je sois clair, rien ici ne m'intéresse ! Pas même le cours de couture qui est d'un chiant, donné par une soi-disant artiste qui pense nous offrir des tuyaux et être à la pointe de la "mode" en nous demandant de faire du 21 ème siècle dans nos créations. En connaissant un minimum le style, enfin si on peut encore parler de style, de notre génération, bah... ça ne vend pas du rêve, quoi... Alors à choisir entre le sac poubelle et l'art vieillot, je préfère le second choix. Et donc, comme à son habitude, cette imbécile me prend pour un incompétent qui ne sait que pondre du classique en m'encourageant faussement de m'améliorer en poussant dans notre ère. Chose qui m'irrite. Profondément. Et qui ne me donne tout simplement plus envie de participer à ses cours. D'ailleurs, sans me vanter, je m'en sors déjà très bien sans elle et puisque de toute façon tant que c'est pas moche, ça ne lui plaît pas et qu'il m'est interdit d'imaginer un vêtement imitation décharge, elle se passera de ma présence à ses heures perdues de "couture". Ah oui, non, parce que ça s'appelle cours de couture, mais jusqu'à présent on a surtout fait du modélisme, hein ! Je dirais qu'en un mois de travail assez volumineux, parce que je rappelle qu'on a quand même près de 8 à 9h de couture par semaine, on a dû toucher à l'aiguille que 7h maximum. Faites 9x30, vous verrez comme c'est peu.

Ok, je suis peut-être un tantinet mauvaise langue ! Je veux bien admettre qu'il faut quand même aussi apprendre à bien dessiner ses modèles, dans des proportions acceptables et réalistes, mais bordel, je me fais chier, moi ! C'est un cours de quatrième année avancée en couture/stylisme ou c'est la formation des seniors dans une maison de retraités pour du tricotage et du dessin ? Non, mais c'est à se le demander, vraiment ! Les heures sont interminables, les autres mettent des plombs à pondre une silhouette, certes très jolie, alors que moi je poirote là comme un crétin. Et lorsque je demande pour déjà commencer à mettre en pratique mon dessin, c'est toujours un "non" monumental que je me prends parce qu'il "faut attendre les autres sinon tout le monde avancera à des rythmes différents et ça déréglera madame". Quelle connerie ! Je veux dire, le cours serait justement plus vivant si chacun pouvait faire ce qui lui chantait, toujours en rapport avec la matière bien sûr, évitant ainsi aux plus rapides de se faire chier et aux plus lents de se mettre la pression. Enfin bref, vous comprenez donc que c'est assez axé sur la colère, la démotivation et ajouté à cela le constant goût amer de ne plus être chez moi, que cette journée s'engage.

Nous sommes lundi et mes cours ne commencent qu'à précisément 11h45 avec, justement, ironie du sort, cette prof dont je vous parle depuis tout à l'heure ! Qu'on se le dise, je ne compte pas y participer à cette heure de cours ce qui signifie que je ne commence qu'à 13h35 avec histoire, me laissant donc plus ou moins quatre heures devant moi pour glander et traîner dans l'école sans réel but. Je quitte donc le dortoir, habillé de ce ridicule uniforme sans le moindre goût, pour me rendre à la bibliothèque en espérant y trouver quelque chose d'intéressant à faire, à voir, à lire et/ou à écouter. Sur le chemin, bingo, l'alarme incendie s'enclenche. D'après ce que j'entends des élèves et/ou des professeurs qui sortent des classes voisinant le couloir dans lequel je me trouve, il s'agit d'un exercice d'évacuation au cas où, par miracle, l'école viendrait à prendre feu ce qui, je l'espère, ne tardera pas à arriver. Je ne sais pas par quelle idée j'en viens à discrètement me cacher derrière le coin d'un couloir, suite à quoi une volonté de profiter de l'absence totale de monde dans l'établissement me saisit pour me donner l'opportunité de laisser un petit cadeau personnel. Une sorte d'emprunte !

Tandis que je m'adonne à une promenade dans les couloirs vidés de leurs populations habituelles, mon regard s'arrête sur une petite silhouette féminine dont le nez est fourré dans le casier du concierge. J'aurais pu ne pas y prêter attention et continuer ma route sans m'arrêter sur une élève qui, visiblement, est dotée des mêmes intentions que moi, mais l’intérêt que mes pauvres neurones portent à cette petite est bien trop important que pour le nier. Doucement, je m'avance vers cette personne et m'immisce dans ses affaires et émettant un petit commentaire digne de ma personnalité.

- Bouh ! Et bah alors, comme ça on s'amuse à fouiller les affaires du personnel ?

Codage par Libella sur Graphiorum