Erik Vint Svent

Mon histoire est loin d'être particulière. Je suis né dans une famille comme les autres à Bordeaux en France à l'aube des années 90. Un père menuisier d'origine norvégienne, une mère infirmière née dans la capitale de l'Hexagone .Rien de bien spécial. Nous n'étions que deux enfants,moi le cadet et ma sœur Helena de deux ans mon aînée.

Notre enfance en elle-même fut des plus banals. Nos parents ne roulaient pas sur l'or,
mais nous n'avions pas non plus à nous restreindre. L'amour était présent dans notre foyer et je n'ai que des bons souvenirs de cette époque. J'ai grandi et nos parents soucieux de notre bien-être décidèrent de nous envoyer moi comme ma sœur dans une école du nom de Indare. Nous intégrâmes tout deux l'école "ISS"comme tout le monde la nomme ainsi que le groupe Tradition, ma sœur en troisième année et moi en première. J'adorais cette école. Je l'adore toujours d'ailleurs. C'est ici que je découvris les joies de la philosophie et où j'appris aussi la joie d'avoir une bibliothèque bien fournie. J'avais découvert la chose qui m'animait et chaque jour, je passais à la bibliothèque pour m'accaparer de nouveaux livres à lire le soir. Je me suis vite passionnée pour la philosophie présocratique et celle qui vint dans les premiers siècles le suivant.

Rien ne vint vraiment perturbée mes jours pendant la première année. La seconde fut différente. Au second semestre, l'école organisa une sortie scolaire dans un musée. Toute l'Institution y fut amenée. Notre visite se passa sans heurts cependant je parvins à me faire devancer par mon groupe jusqu'à le perdre. Dans mon malheur, je fis la rencontre d'une autre élève qui avait, elle aussi, perdue son groupe.

La jeune fille se nommait Kate. C'était une Potion. Elle s'était perdue et elle pleurait dans un coin. Je l'approchais précautionneusement. Elle se montra dans un premier temps méfiante puis elle me révéla son identité et son groupe. Je me présentais à mon tour et nous nous mîmes en quête de nos camarades de classe ensemble jusqu'à y parvenir. Certes, ce n'était pas grand-chose mais c'était quelque chose qui allait nous marquait. Le temps passa et nous échangions des lettres. Nous étions devenus amis en très peu de temps, des amis extrêmement proches. Nous avions tant en commun. Même ville, même passion pour la littérature : la poésie pour elle, la philosophie pour moi. Un projet en commun aussi : devenir professeur. La seule chose qui m'inquiétait à vrai dire, c'était son état dépressif parfois palpable dans ses écrits et les poèmes qu'elle composait parfois à mon égard.

Les années Indare se finirent un jour et nous rentrâmes tout deux à Bordeaux. Nous pouvions désormais nous voir, libérés du carcan des deux écoles séparés. Elle se portait mieux de jour en jour. Nous avons ainsi fait l'université ensemble. Nous fûmes diplômés ensemble. Nous étions extrêmement proches et je crois que elle comme moi nous ne voulions pas voir l'évidence. Et puis, il y'a quelques années, un an après notre prise de fonction dans un lycée public, le drame advint. Nous rentrions un soir vers 1 h du matin et elle s'est endormie au volant. La voiture percuta la rambarde et vint se loger dans un arbre ou plutôt s'encastrer. J'avais deux côtes cassées, un bras cassé et des entailles partout mais je me portais bien. Ce n'était pas son cas. Elle est morte dans mes bras.

Après ça, j'ai continué un an à enseigner dans le lycée dans lequel nous étions tout les deux en fonction puis j'ai arrêté. Conscient de l'évidence que j'avais laissé passer là où elle ne l'avait pas faîte. En effet, quelques jours après l'accident je reçus une lettre ou plutôt un poème écrite par Kate. Trop explicite pour que je ne comprenne pas. Après ma démission, je me suis mis à écrire ce que j'utilisais comme outil pour tenir dans cette douleur, jusqu'à écrire un livre à ce sujet.

Je n'étais pas libéré de cette douleur mais je me portais mieux, je revivais, ne portant plus de réels intérêts à l'amour, papillonnant sans trop me soucier du reste. Ma vie se limita à quelques remplacements et des nuits un peu irresponsables où je flirtais.

Comment j'ai décidé de revenir enseigner ici. Mon ancien professeur m'envoya un mail pour m'indiquer que son poste était vacant à partir de Septembre. Je suis donc venu ainsi pour votre entretien. La question c'est suis-je pris?