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Les actions définies et anticipées de chaque personnage dans la totalité de ce RP ont été mûrement réfléchies et consenties par les deux partis.
Un vent froid et saisissant venait rafraîchir l’air de ce début de mois de décembre. La période des fêtes approchait, Londres prenait peu à peu l’aspect d’une ville imaginaire. L’ambiance était différente, plus chaleureuse, colorée, vivante. Elle donnait davantage envie de sortir passer du bon temps avec les amis. Il y avait quelques années, je n’aurais absolument pas eu ce genre de pensée. Toujours solitaire et peu avenant, je me disais que je me sentais très bien tout seul, d’autant plus que les fêtes de fin d’année ne m’enchantaient guère. Depuis Mary et Janna, c’était beaucoup plus agréable, je le vivais mieux, évidemment. Par contre, nous allions passer notre premier Noël sans Mary… Je me demandais si j’arriverais à ne pas déprimer. A mon avis, nous passerions le Réveillon chez ma belle-mère, comme d’habitude. Et en général, nous réservions le 25 décembre pour nous trois. Janna garderait-elle l’esprit de Noël à deux seulement ? Bref, il restait une vingtaine de jours avant d’y arriver. Et ces jours servaient principalement à préparer les cadeaux. Je pensais ne pas avoir à trop y réfléchir puisque je n’en offrirais qu’à Janna – et éventuellement à ma belle-mère. Sauf que j’avais bien envie de faire plaisir à d’autres personnes. Je me sentais plus proche d’Owen et Ellen. Freja était une évidence. Encore fallait-il savoir quoi acheter… Je ne connaissais les goûts d’aucun d’entre eux. Ҫa allait être un sacré casse-tête. Peut-être réussirais-je à en savoir plus en les voyant fréquemment. Et justement, en ce samedi soir venteux, nous avions tous rendez-vous au Black Rock, le bar dans lequel nous nous étions rendus la dernière fois, lors de l’enlèvement de Janna. Ma fille était chez sa grand-mère pour l’après-midi et jusqu’à demain. Cette fois, je ne la laissais qu’une nuit, le temps qu’elle s’habitue à passer un peu plus de temps avec la sexagénaire. Elle avait bien compris la leçon et ne fuguerait pas de sitôt. Les conversations de groupe sur WhatsApp étaient bien pratiques pour parler à tout le monde en même temps. C’était de cette façon que j’avais proposé à Owen, Freja et Ellen de nous retrouver ce soir. Tout le monde répondit vivement par l’affirmative. L’infirmier ne manqua pas d’ajouter qu’il comptait bien se mettre une murge au Whisky pour « voir ce que ça faisait »… Chacun son délire. Il était presque vingt heures. Je devais manger avant de partir et pouvoir arriver à destination dans une heure. Sauf que je n’étais pas du tout prêt. Pas douché ? Pas habillé ? Pas coiffé ? Non, ce n’était rien de tout cela. J’aurais préféré. Depuis que j’avais décidé d’envoyer le message pour donner le rendez-vous, un certain Ihn n’arrêtait pas de me bassiner sur le fait que je ne devais pas y aller. Monsieur ne voulait pas sortir et surtout, il ne voulait pas voir Freja. Hier après-midi, j’avais tout révélé à la violoniste à propos du décès de Mary. J’avais également réalisé que j’éprouvais quelque chose pour elle, que je voulais enfin tourner la page en partageant ma vie avec elle. Et ça ne plaisait pas du tout à Ihn.
- J’en ai rien à foutre, c’est moi qui décide,répétais-je pour la trentième fois aujourd’hui.Alors tu vas me faire le plaisir de fermer ta gueule et me laisser tranquille.
« Non, cette fois, tu n’vas pas t’en tirer comme ça, »répliqua-t-il irrité.
Et comment comptait-il m’empêcher d’aller au bar ? J’étais aux commandes, j’avais le contrôle total de mon corps.
« C’est c’qu’on verra, »maugréa-t-il tandis que j’attrapais mes clés et ouvrais la porte d’entrée.
Il commençait à m’énerver et à cause de ça, je n’avais pas pris pas la peine de dîner, incapable d’avaler quoi que ce soit. Je n’avais fait que tourner en rond, essayant de le convaincre, sans succès. Mais je n’allais pas me laisser abattre. Bien décidé à retrouver les autres, je sortis dans le couloir, verrouillai derrière moi. Comme l’autre soir, je pris un bus pour me rendre jusqu’au bar. Malheureusement, aujourd’hui la ligne s’arrêtait près de l’hôpital car il y avait un souci de remplacement de chauffeur. Ce n’était pas grave, je pouvais continuer à pieds. J’aimais marcher, et ça me permettrait de fumer quelques cigarettes avant d’arriver. Les mains dans les poches de ma veste, la clope au bec, perdu dans mes pensées, je me demandais si Janna passait un bon moment chez sa grand-mère. Cette dernière avait dit que si elle n’envoyait pas de message, c’était que ma fille s’amusait assez. Comme je ne recevais aucune notification, je me dis que tout devait aller pour le mieux.
« Et Janna ? »dit Ihn qui ne parlait pas depuis que j’avais quitté l’appartement.
Quoi, Janna ?
« Tu penses qu’elle va accepter que tu remplaces sa mère ? »
Si je lui expliquais bien la situation, il n’y avait pas de raison pour qu’elle m’en veuille.
« Ne crois pas si bien dire. Elle culpabilise de ne pas aller voir Mary au moins une fois par semaine. Et elle connaît à peine Freja. »
Freja était très gentille avec elle. Janna l’appréciait beaucoup depuis qu’elle s’était occupée d’elle avec Ellen vendredi dernier. Ҫa ne suffisait peut-être pas pour le moment mais je ne comptais pas dire tout de suite à ma fille que je comptais refaire ma vie.
« Et tu vas lui dire à quel moment ? Quand t’auras engrossé Freja ? »
J’eus l’impression d’avoir plongé dans un volcan, en fis tomber ma cigarette par terre.
- Ҫa va pas, non ?fis-je sans pouvoir m’empêcher de parler à voix haute alors que j’étais dans la rue.
La petite vieille que je croisais à cet instant me regarda comme si j’étais fou. Je l’ignorai, poursuivis mon chemin.
- Putain, t’es con…marmonnai-je en rallumant un bâtonnet de tabac.
La jeune violoniste et moi n’en étions largement pas à ce stade… Rien que d’y penser, mon cœur battait la chamade.
« Tiens tiens… mais où est-on ? »demanda Ihn d’un ton faussement innocent au bout de quelques minutes.
Je me stoppai. Non… Non, pas encore ! Je voulus reculer, tourner les talons et m’en aller. Rien à faire. L’angoisse qui me serrait les tripes m’empêchait de bouger. L’obscurité qui s’étendait devant moi m’avait comme coupé les jambes. Pourquoi ?
« Pour te rappeler à quel point t’es qu’un infame égoïste. »
N’importe quoi ! Venir ici n’avait aucun sens… Incapable de résister, j’avançai et entrai dans la ruelle. Il y faisait toujours aussi sombre et il n’y avait pas âme qui vive.
« Ironique ça. »
- Schnauze*… Je veux sortir d’ici…
Mais je continuai d’avancer. J’arrivai au niveau des poubelles, frissonnai en posant le regard dessus. Il n’y avait rien, évidemment, mais comme d’habitude, j’y revoyais le corps sans vie et mutilé de Mary. Je serrai les poings. Je devais m’en aller !
« Pas si vite !intervint Ihn.Tu ferais mieux de rester ici pour réfléchir un peu. »
Réfléchir à quoi ? Freja, Owen et Ellen m’attendaient, je n’avais pas que ça à faire ! Tremblant de colère et d’anxiété, je réussis à faire volte-face et mouvoir mes jambes.
« BLEIB HIER* ! »
Je me rattrapai au mur à côté de moi pour ne pas tomber par terre. Cette espèce d’enflure savait me manipuler alors que j’en étais incapable quand je me trouvais au second plan. Il était redevenu plus fort que moi… J’allais avoir de gros ennuis… Non ! Je devais résister ! C’était moi le premier, pas lui ! Je me redressai, fis un pas puis deux.
« Si tu vas retrouver ta Freja, je te jure que ça va mal aller,menaça Ihn dont la voix devenait plus grave à mesure que sa colère montait.Mary n’aurait jamais accepté que tu la remplaces ! Elle était la seule qui nous comprenait ! »
Mary t’aurait détesté de me jouer un sale coup comme ça.
« Mary est morte et c’est de TA faute ! »
J’eus l’impression de recevoir un coup de poing en pleine figure. Ma faute ? Vraiment ? Il divaguait ! Ҫa devenait grave, je devais rentrer à l’appartement. Il fallait que je le calme. Je ne pouvais pas me pointer au bar dans cet état. Je regardai ma montre. Il était vingt-et-une heures trente. Je sortis mon téléphone pour voir les messages d’Owen, Freja et Ellen sur la conversation de groupe. Ils me demandaient tous où je me trouvais et si tout allait bien. J’avais même un appel manqué de l’infirmier, ainsi que de la violoniste. J’envoyai un message à cette dernière, lui disant que je ne me sentais pas bien, que je restais à l’appartement et qu’ils n’avaient qu’à s’amuser sans moi. Puis, à contrecœur, je repartis en sens inverse. Une fois à l’appartement, je verrouillai la porte derrière moi et m’y adossai.
___________________________ *Schnauze : Ferme-la *Bleib hier : Reste ici
Le mois de décembre était arrivé bien plus vite que prévu, je ne l’avais pas vu venir mais cela ne me dérangeait pas. J’aimais voir les couleurs des décorations de noël dans les rues.Ce soir nous sortions avec Meyer, Ellen et Owen. Je ne savais pas où les deux en étaient, je sais qu’ils s’étaient vu seulement tous les deux quelques fois. Comme le blond et moi. Le début d’une histoire d’amour entre eux? Sûrement oui! Un sourire s’affichait sur mon visage tandis que je m’habillais d’un t-shirt manches longues tombant des épaules bordeaux et d’une jupe noire. Il faisait un peu frais avec ce vent mais je mis une veste coupe vent de la même couleur que mon haut. Owen allait encore me dire que je ne mettais pas assez de couleurs mais cela avait le don de me faire rire. Enfin qu’après plusieurs messages échangés sur whatsapp avec les trois autres nous avions convenu de se rendre au Black rock, le bar où nous étions allés avant que Janna fugue. Je secouais la tête pour faire sortir ce souvenir de mon cerveau en me souvenant du message comme quoi Owen voulait se taper une murge au Whisky. Je n’étais pas sûre que cette idée soit la bonne mais je pense qu’Ellen saurait le freiner. Sauf si elle voulait se foutre de sa gueule?
Enfin que mon taxi arriva et je montai dedans et fis le trajet en discutant avec le chauffeur. Nous nous connaissions bien, c'était souvent lui qui venait s’il n’avait pas de course de dernière minute. En une quinzaine de minutes voir un poil plus j’arrivai au bar. Un peu en avance comme d’habitude, je m’allumai donc une cigarette et commençai à fumer tranquillement jusqu’à ce qu’on me rejoigne. Owen en premier puis Ellen. Meyer lui, en revanche, était en retard, ce qui était très bizarre venant de sa part. Nous restions donc devant le Black Rock , essayant d’avoir des nouvelles de Meyer. Cela m’inquiétait de plus en plus. Et lorsqu’il nous répondit qu’il n’était pas bien je ne pus m’empêcher de demander son adresse à Owen qui me la donna. Je leur dis de passer une bonne soirée et que j’allais chez l’ancien infirmier pour m’occuper de lui. Ils hélèrent un taxi et je partis à l’adresse indiquée. Je descendis après avoir payé et montai les étages jusqu’à arriver devant la porte de Meyer et tapai.
« Tu ne pourras jamais la remplacer,poursuivit Ihn bien décidé à foutre ma soirée en l’air.Freja ne sera jamais à la hauteur. »
La question ne se posait même pas. Freja et Mary étaient différentes, la vie aux côtés de la violoniste ne serait forcément pas la même. Mais ça ne voulait pas dire que je ne serais pas heureux. Ihn se trompait. Je pouvais être capable de trouver le bonheur ailleurs. J’en avais besoin et je voulais que ce soit avec Freja. Perturbé, je me rendis dans la chambre, me laissai tomber sur le matelas, allongé sur le dos. Je regardai un moment le plafond en essayant de faire le vide dans ma tête. C’était plus facile ici que dans cette maudite ruelle… Je poussai un long soupir et fermai les yeux. Je me sentais si fatigué tout à coup… Est-ce qu’une micro sieste allait m’aider à retrouver un peu la forme ? Peut-être… Je rouvris les paupières, me redressai sur le matelas. Non, surtout pas !
« Et merde…fit Ihn déçu.Ça t’aurait facilité la vie. »
Que tu prennes ma place pour aller faire une connerie ? Mais bien sûr ! Encore un peu et je tombais dans son piège.
- T’es vraiment un gros conn…
« Arrête de faire comme si c’était moi le problème ! »coupa-t-il de nouveau sur les nerfs.
- Oui, c’est toi le problème !appuyai-je en me levant brusquement.Tu te comportes comme avec Mary au début alors que tu sais très bien que ça n’en vaut pas la peine !
Il allait faire du mal à Freja, et après ? Si elle était aussi tenace que Mary, si elle me prouvait qu’elle m’aimait assez pour surmonter Ihn, qu’allait-il se passer ?
« Ҫa, tu veux pas l’savoir… »
- T’es en train de la menacer, là ?m’enquis-je alarmé.Tu te rends compte que si tu fais quelque chose de grave, on est foutus pour de bon ?
« J’en ai rien à foutre. »
Je me pris la tête dans les mains, les yeux fermés, les dents serrées d’exaspération. S’il en était arrivé au point de ne plus en avoir rien à faire de ce que nous pouvions devenir, alors je ne demeurais pas certain de protéger Freja de ses mauvaises intentions. Mon cœur se serra. Pourquoi fallait-il qu’il me freine ? Pourquoi, alors que j’arrivais peu à peu à faire mon deuil, fallait-il que je me préoccupe de son cas que je croyais sauvé grâce à Mary ? J’avais l’impression de revenir en arrière, de régresser, comme si je n’avais jamais connu mon épouse. Et ça, je ne pouvais pas le supporter.
- Et Janna ?dis-je en me rendant dans la salle de bain.Qu’est-ce que tu crois qu’elle va devenir si on finit en taule ?
Il ne dit rien. A mon avis, j’avais touché un point sensible. J’ouvris le robinet d’eau, m’aspergeai le visage comme si ça allait faire disparaître Ihn. Si ça pouvait être aussi facile… J’attrapai une serviette non loin, me séchai et me redressai pour regarder mon reflet dans le miroir. Mon cœur fit un bond en voyant une silhouette derrière mon épaule. On aurait dit moi mais en négatif. Instinctivement, je me retournai et donnai un coup de poing. Rien, j’avais frappé dans le vide. Je refis face au miroir, rien non plus.
- Scheiße*…maugréai-je en frissonnant.
Voilà que je commençais à avoir des hallucinations maintenant. Ça n’allait pas du tout ! Je sortis de la pièce, me rendis au salon. Incapable de rester debout plus longtemps, je m’assis à même le carrelage, dos au dossier du canapé. Le buffet qui se trouvait devant moi me semblait immense. Là aussi, je ressentis comme une présence mais flottant au-dessus de moi cette fois. Je me couvris la tête comme si je craignais que quelque chose me tombe dessus.
- Fous-moi la paix…gémis-je en fermant les yeux très fort.
Je restai un moment dans cette position, immobile, faisant tout pour empêcher Ihn de prendre ma place. Que ferait-il exactement ? J’étais terrifié à l’idée qu’il s’en prenne à Freja, ou même à Owen ou Ellen. Il en était tellement capable. Il ferait n’importe quoi pour me persuader qu’il avait raison. Je ne devais pas m’incliner, surtout pas. Je devais être fort pour… Des coups frappés à la porte me firent sursauter.
- Meyer… Ouvre s’il te plaît !
J’ouvris des yeux ronds comme des soucoupes et sentis mon cœur s’arrêter de battre pendant un instant. Freja… Que faisait-elle ici ?
« Je sais pas mais ça peut être marrant, »commenta Ihn réjoui.
Non… non, non !
- Qu’est-ce que tu as ?demanda Freja face à mon absence de réponse.
Owen devait lui avoir communiqué mon adresse. Lui seul la connaissait. J’hésitai. Devais-je parler ou faire comme si je n’étais pas là ? Non, c’était ridicule. Elle savait que je me trouvais ici. Si je ne disais rien, elle allait s’affoler et finirait par appeler quelqu’un pour défoncer la porte. Que faire ?
« J’ai bien une idée… »
Je secouai la tête, fis un effort colossal pour me lever et me diriger vers la porte d’entrée. J’entendis Freja m’appeler encore, demander si j’étais là. Sa voix laissait paraître son inquiétude. Mon cœur se serra. Je ne voulais pas lui faire peur, je devais trouver une solution. Sans trop savoir si ce que je faisais était une bonne idée, je posai ma main contre le panneau de la porte et m’en approchai le plus possible.
- J… je suis là,répondis-je.Je… je ne me sens pas très bien mais c’est rien. Tu aurais dû rester au bar avec les autres, ne t’en fais pas pour moi.
No matter what clickFreja & Meyer 27/11 « I need you right here, by my side you're everything I'm not in my life. »
Il était là je le savais alors pourquoi ne répondait-il pas? Peut être dormait-il et allais-je le réveiller? Pourtant, c’était plus fort que moi il fallait que je sache si tout allait bien. Je pourrais l’aider avec un peu de chance? Il était tellement important que son absence de réponse me faisait mal au cœur, je m’inquiétais de plus en plus alors non… Je ne pouvais me résoudre à partir sans savoir ce qu’il avait, même si je le réveillais. Je sais, ce n’était pas poli de faire ça mais il me faisait peur, il m’inquiétait beaucoup parce que… Parce que je l’aimais et me préoccupais de lui voilà tout! Alors je voulais savoir pourquoi il ne nous avait pas rejoins ce soir et qu’importe la raison, au final, si je devais veiller sur lui ce soir je le ferais.
J’entendis enfin des pas se rapprocher, des pas lourds sur le carrelage de son appartement. J’arrêtais donc de taper après lui avoir demandé ce qu’il avait il me répondit enfin. Il ne se sentait pas bien et voulait que je reste avec les autres. NON… Juste NON!
«Je ne bougerai pas de là tant que tu ne m’auras pas ouvert Meyer. Je vais m’occuper de toi!» Je me collais à la porte. «Ouvre s’il te plaît.. Je m’inquiète pour toi…»
Ne me répondant pas je recommençais à tambouriner à la porte.
«Ouvre!»
C’est après encore quelques coups qu’il ouvrit la porte.
- Je ne bougerai pas de là tant que tu ne m’auras pas ouvert, Meyer.
Pourquoi ? Ne venais-je pas de la rassurer ? Non, ce n’était pas suffisant. Le ton de ma voix la mettait sûrement dans le doute, même si j’avais essayé d’avoir l’air tout à fait normal.
- Je vais m’occuper de toi !décida-t-elle.
Je n’en avais pas besoin… Enfin… C’était surtout que je devais éviter de m’approcher d’elle dans mon état mental actuel. La porte émit un léger bruit et je devinai que Freja s’y était appuyée elle aussi.
- Ouvre, s’il te plaît…pria-t-elle doucement.Je m’inquiète pour toi…
Et c’était bien le problème. Ne sachant pas quoi lui répondre, je ne dis rien. Il y eut un court silence avant que la demoiselle tambourine à nouveau à la porte.
- Ouvre !
« Elle insiste en plus,railla Ihn qui trépignait au fond de ma tête.Tu devrais faire ce qu’elle dit, tu risquerais de l’énerver. »
Je soupirai. Elle frappa encore contre le panneau, de plus en plus impatiente. Elle allait alerter les voisins à force de faire tout ce boucan. Alors, la peur au ventre, je déverrouillai la porte et ouvris. Je ne savais pas trop à quoi je m’attendais en faisant face à la violoniste. Pour moi, elle était toujours élégante, bien habillée, belle, attirante… Et je ne fus pas déçu. Pour le moment, je ne savais pas comment elle était vêtue puisqu’elle portait une veste. Mais ses jambes semblaient nues, seulement protégées de collants. Elle portait des ballerines qui lui affinaient les pieds, lui donnant des airs de mannequin. Ses longs cheveux de jais détachés tombaient de chaque côté de ses épaules, un peu en désordre à cause du vent. Peu importait, Freja restait aussi jolie que d’habitude. Et cette vision me bouleversa tellement qu’aucun mot ne sortit de ma bouche. Au lieu de ça, je me contentai de m’effacer sur le côté en ouvrant davantage la porte afin de la laisser entrer. Je me maudis immédiatement de la faire pénétrer dans l’appartement. Car je ne pouvais plus reculer maintenant. Je n’allais pas la jeter dehors… Ihn me décevait tellement… J’avais réussi à révéler la vérité à Freja à propos de Mary. Elle m’avait pardonné, avoué ses sentiments, je demeurais certain de les partager… et il fallait que cet enfoiré commence déjà à tout gâcher. Un peu tremblant, je refermai la porte. En me retournant, j’attrapai la veste que la jeune violoniste avait enlevé, l’accrochai au porte-manteau. Elle me remercia avec l’un de ses petits sourires qui la rendaient si craquante. Elle portait un haut du même bordeaux que sa veste : les manches longues et bouffantes, un pan de tissu supplémentaire flottait par-dessus sa poitrine, la partie supérieure cousue aux bretelles larges et transparentes de couleur peau qui lui recouvraient les épaules. Parfaitement mariée avec ce style de vêtement, la jupe taille haute noire dont le bas frôlait le milieu de ses cuisses la rendait aussi sexy que raffinée.
« Bon, OK j’avoue, elle est canon, »concéda Ihn d’un ton boudeur.
Freja m’observait attentivement, tentant sûrement de trouver ce qui n’allait pas. J’évitai son regard, la contournai pour avancer en direction de la pièce à vivre.
- J… je me sens un peu nauséeux,dis-je totalement au hasard.Tu ne devrais pas t’approcher, on… on ne sait jamais.
Pas très glamour mais que pouvais-je inventer pour éviter que ça tourne mal ?
Beginning of the end clickFreja & Meyer 27/11 « I need you right here, by my side you're everything I'm not in my life. »
Je tambourinais à la porte de plus en plus fort, j’allais alerter les voisins si ça continuait mais je ne voulais pas le laisser seul. Je savais que quelque chose clochait et je me refusais à partir sans savoir la raison qui le poussait à agir ainsi! M’appuyant contre la porte j’attendais, impatiente, qu’il m’ouvre. Parce que j’étais persuadée qu’il allait le faire, je ne savais pas pourquoi, c’était quelque chose que je ressentais. J’étais clairement en train de lui faire une scène mais… Je voulais savoir ce qu’il se passait avec lui ce soir et je ne repartirai pas sans le savoir. J’étais peut être bornée mais ça m’arrivait parfois, il ne fallait pas chercher.
Lorsque la porte s’ouvrit je le vis s’effacer sur le côté pour me laisser passer, ayant un léger sourire sur les lèvres, fermant ma canne et la rangeant dans mon sac. Il me fit ôter mon manteau et je sentis son regard sur moi. Je savais très bien qu’il aimait me regarder et ça me faisait plaisir car je savais que je ne le laissais pas indifférent. Mon manteau posé sur le porte manteau je déposais mon sac en dessous. Je posais ensuite mon regard sur Meyer, qui, j’arrivais à le percevoir, essayait de l’éviter. Pourquoi? Qu’avait-il au juste? Il m’inquiétait de plus en plus mais je ne comptais pas partir, loin de là. Il me sortit comme excuse qu’il était nauséeux. Je soupirai et posai ma main sur ma hanche.
«Ce n'est pas vrai... Meyer je suis malvoyante... Je me fis au ton de ta voix et là... Clairement tu me mens, je commence à te connaître….» Ne restait plus qu’à savoir s’il allait enfin se décider à me dire la vérité mais vraiment, là, je ferai tout pour lui tirer les vers du nez.
La demoiselle soupira et posa sa main sur sa hanche, l’air incrédule.
- Ce n'est pas vrai…
Mon estomac se noua.
- Meyer, je suis malvoyante… Je me fie au ton de ta voix et là... clairement, tu me mens, je commence à te connaître…
Si peu de temps que nous nous fréquentions et elle disait déjà me connaître.
« Si elle savait. »
Oui, si elle savait… Je fis un pas en arrière, me détournai un instant pour regarder autour de moi, sans rien trouver pour m’aider à réfléchir. Je reportai mon attention sur Freja, me frottant le front du plat de la main.
- Je… je sais que j’ai l’air bizarre,accordai-je dans l’espoir de regagner sa confiance.Mais je tombe rarement malade et… j’ai du mal à m’y faire à chaque fois.
Bon, à mon avis, ce n’était pas en m’enfonçant dans ce stupide mensonge que j’allais réussir à arranger la situation.
« Si j’ai bien compris, tu me compares à une espèce de gastro,déclara Ihn mécontent.Ben merci le raccourci à deux balles ! »
Si je devais vomir sur les pieds de Freja au lieu de t’entendre, je préférais largement la première option.
« A ce point ? »
Je ne répondis pas mais me sentis soudain énervé pour aucune raison. Ihn essayait de forcer…
- C’est gentil de passer,ajoutai-je en cachant mes mains de plus en plus tremblantes dans mon dos.Je ne voulais pas t’inquiéter, vraiment.
Elle devait s’en aller. Maintenant. Néanmoins, elle me rejoignit en quelques pas. Je levai la main pour l’arrêter mais elle l’attrapa fermement. Remarquant les secousses incontrôlées dans mes doigts, elle soupira.
- Dis-moi ce qu’il se passe,ordonna-t-elle à la fois agacée et anxieuse.
Par réflexe, je me dégageai de son emprise. Rien que de sentir sa peau contre la mienne me donnait envie de lui faire du mal. La haine de Ihn était si intense que je n’arrivais plus à distinguer mes sentiments des siens. Comment faire pour l’éloigner ?
- Rentre chez toi,fut tout ce que je trouvai pour la faire réagir.
Elle esquissa un geste pour s’approcher de nouveau. Je cédai.
- Fous le camp !
Immédiatement, je me cachai les yeux avec la main en baissant la tête. Qu’est-ce qui m’avait pris de lui parler de cette façon ?
Damage clickFreja & Meyer 27/11 « You don't know anything about me »
Pourquoi cacher ses mains avec cette voix si désespérée? Je ne le comprenais plus, plus du tout alors que je lui demandais ce qu’il se passait en haussant la voix et en lui prenant la main qui tremblait de plus en plus méchamment. Mais bon Dieu qu’est ce qu’il pouvait bien avoir? Je ne le connaissais donc pas assez pour le savoir? Bien sûr que non ça ne faisait que trois mois, en étirant un peu sur la durée même… Il se sortit ensuite de l’emprise de ma main, qui, il faut bien l’avouer n’était pas si forte que ça. C’était tout à fait normal que je n’ai pas la poigne de Meyer, rien qu’en voyant la différence de stature entre lui et moi, et puis il restait un homme...Et rentrer chez moi hein? Après que j’ai vu à quel point il était mal? Alors ok je ne le connaissais peut être pas par cœur mais je savais qu’il n’était pas comme ça en temps normal et oui, encore une fois, ça m’inquiétait de plus en plus. Je ne voulais pas le laisser faire… C’est donc pour cela que je me rapprochai une énième fois de lui sauf que là… Sa réaction fût bien plus violente que la première fois. Il me poussa et me dit de nouveau de partir dans un juron. Il mit alors sa main devant ses yeux et baissa la tête. Choquée par ce qu’il venait de faire je restai un moment immobile. Pour le coup je ne m’y attendais pas du tout. Il s’excusa, perdu.
Je me décidai à retourner vers lui et à me mouvoir, je n’étais qu’à quelques pas et je pouvais voir son ombre, légèrement recroquevillée sur elle même. Je commençai à avoir légèrement peur mais je ne me débinai pas pour autant. Je posai ma main sur son épaule et me mis à sa hauteur pour commencer à ouvrir la bouche mais je n’eus pas le temps de dire quoi que ce soit qu’il me repoussa une nouvelle fois assez violemment pour que je recule de plusieurs pas en me disant de ne pas le toucher assez froidement comme, si ce n’était pas lui? Ma bouche fit une sorte de “o” puis je me redressais ayant tout de même peur, ne le reconnaissant pas. Ce n’était pas le Meyer que je connaissais, celui qui était doux et attentif. Non il ne lui ressemblait pas.. Je m’énervais un peu plus, je voulais qu’il m’explique ce qu’il se passait exactement.
Je pensais que cela suffirait à la faire reculer, l’empêcher de tenter encore de me raisonner. Loin de là… Encore une fois, Freja fit un pas vers moi pour poser sa main sur mon épaule.
- Ne me touche pas !répliquai-je en la repoussant encore.
Son visage choqué me fendit le cœur.
- MERDE, MEYER !s’écria-t-elle, perdant patience.Explique-moi ce que tu as !
Je reculai vers le dossier du canapé, elle me suivit, le pas hésitant de quelqu’un à qui je faisais de plus en plus peur.
« Voilà, c’est bien comme ça. Continue… elle va te détester et bon débarras ! »
Je ne voulais pas qu’elle me déteste ! Je tournai la tête à droite. Le grand miroir rectangulaire qui était accroché au mur au-dessus du buffet me renvoyait mon reflet, ainsi que celui de Freja. Son profil inquiet ne m’aidait pas à me calmer, à freiner Ihn.
- J… Je ne… je ne sais pas ce que j’ai,bégayai-je troublé en regardant la violoniste.Enfin… si mais… Je ne peux pas l’arrêter…
« Frappe-la, au moins elle comprendra. »
- Non !ne pus-je rétorquer à voix haute, empêchant Freja de parler.
Mes yeux se posèrent encore sur le miroir. Comme dans la salle de bain, cette espèce de silhouette qui me ressemblait en négatif se tenait derrière elle, prête à poser ses mains sur ses épaules.
- Ne la touche pas !prévins-je sans pouvoir quitter le miroir des yeux, comme s’il m’absorbait.
« Je vais me gêner… »
Freja m’appela.
« Je vais faire ce que t’aurais dû faire il y a longtemps. »
Je me pris la tête dans les mains et fermai les yeux.
« Elle essaye de prendre la place de Mary et elle va payer pour ça ! »
- Arrête, ferme-la…gémis-je en plaquant mes mains sur mes oreilles.
J’avais un horrible mal de crâne, l’impression que ma tête était en ébullition. Il allait prendre ma place. Je n’arrivais pas à le repousser… Le poids de Freja contre mon torse me fit soudain sursauter. Elle s’était jetée contre moi pour me prendre dans ses bras, sûrement dans une ultime tentative de m’apaiser, comme l’autre soir face au kidnappeur de Janna. Je ne pouvais pas lui en vouloir d’essayer. Elle voulait juste m’aider malgré mes mises en garde. Elle ne comprenait pas parce qu’elle ne connaissait pas Ihn. Et elle ne comprenait pas qu’elle venait de faire une grosse erreur… Dans la seconde où la chaleur de son corps se répandit contre le mien, je me sentis défaillir. Dans la seconde où son parfum floral m’envahit les narines, je vis flou et tout s’assombrit autour de moi. Ensuite, plus rien. Quand je rouvris les yeux, je les baissai sur Freja qui me serrait très fort contre elle. Je posai doucement mes mains sur ses épaules pour la faire reculer. Je vis plein d’interrogations dans ses yeux. Je le connaissais bien, ce regard. Lentement, j’avançai ma main vers elle, en direction de sa joue. Mes doigts effleurèrent son menton… et je l’attrapai fermement par son tee-shirt, entre le col et le haut du bustier, froissant le tissu dans mon poing. Soudain effrayée, elle me demanda ce que je faisais, entourant ses doigts autour de mon poignet pour essayer de me faire lâcher prise. Sans un mot, je l’entraînai brusquement en direction de la baie vitrée que j’ouvris d’un geste rageur. Elle se débattait mais son petit corps frêle ne pouvait rien contre moi. C’était comme si je déplaçais une poupée de chiffon. Je l’emmenai sur le balcon, la poussai contre la rambarde de manière à ce que le haut de son corps se retrouve au-dessus du vide.
- T’es vraiment têtue comme une mule,déclarai-je en colère.Il t’a pourtant prévenue de ne pas le toucher !
Et ce dernier contact avait suffi à m’ouvrir la porte.
- Cet espèce de débile profond refuse de se débarrasser de toi, alors c’est moi qui vais m’en charger…
Supposed to be clickFreja & Meyer 27/11 « Don't know if I'm ready but I wanna move on »
Meyer n’était plus le même ça se voyait clairement à présent. J’eus peur.. Pendant un instant mais je me rappelais soudain d’une chose: je l’aimais… Il était mon premier amour et le seul à qui j’offrirais tout de moi alors non je ne le laisserai pas dans cet état. L’entendant parler à voix haute comme s’il parlait à quelqu’un d’autre me mit sur la voie. Je n’étais peut être pas psy mais là… Il souffrait bien d’un dédoublement de personnalité non? Je l’appelai mais il continuait d’avoir ces hallucinations auditives et sûrement visuelles. Je… Je n’étais clairement pas préparée à ça mais je ne pouvais pas me dégonfler, plus maintenant que j’avais franchis cet énorme pas qui l’avait fait sombrer dans sa folie. Je l’avais provoqué et je ne pouvais définitivement plus partir sans rien faire. Il risquait de se faire du mal et cela m’était tellement douloureux à imaginer. Et je ne sais dans quel dernier espoir imprévisible je me jetais sur lui pour l’enlacer. Ça avait une chance sur deux de marcher mais… Il m’attrapa par les épaules. Avais-je réussi? Sa main caressa mon menton puis sans prévenir il m’agrippa par le col de mon pull et me traîna jusqu’à la baie vitrée. Me débattant vivement je faillis tomber plus d’une fois mais arrivais néanmoins à rester debout.
Il ouvrit la porte fenêtre, le vent mordit ma peau et je fus soudainement gelée, tremblante de froid et aussi de peur. Pourtant je ne pouvais pas me laisser transporter par ce sentiment. Il fallait que je sois forte! Comme je l’avais toujours été! Je ne voulais pas que ça change un jour. Meyer ou je ne sais qui me balança contre la rambarde et je grimaçais suite au choc contre mon dos. J’avais à présent le haut de mon corps au dessus du vide alors qu’il me tenait toujours, me disant que j’étais une tête de mule. Non ça non plus ça n’allait pas changer pour son autre lui… Je le giflais de toutes mes forces et le bruit de la claque s’évanouit dans l’air je lui mis ensuite un coup au niveau de l’entrejambe et lorsqu’il se plia de douleur je passais derrière lui. Je répondis alors à sa phrase.
«Tu ne risques pas d’y arriver aussi facilement! Je ne te laisserai pas faire! Je l’aime alors à toi de foutre le camp salaud!»
Elle me gifla de toutes ses forces. Je ne pensais pas qu’elle riposterait. Ma parole, mais elle avait du répondant la petite ! Je ne cillai pas, ayant à peine senti sa main sur ma joue. Par contre, ce que j’eus du mal à encaisser, ce fut son coup de pied dans l’entre-jambes. Déstabilisé, je poussai une exclamation de douleur, me pliai automatiquement en deux. Elle en profita pour se dégager et passer derrière moi.
- Tu ne risques pas d’y arriver aussi facilement !répliqua-t-elle vivement.Je ne te laisserai pas faire !
Je me tins à la rambarde d’une main, me redressai et la fusillai du regard. Elle n’y était pas allée mollo, la garce ! En tout cas, elle n’était pas si bête que je le croyais. Elle avait compris qu’elle ne parlait pas à Meyer actuellement.
- Je l’aime, alors à toi de foutre le camp, salaud ! - Moi ? Foutre le camp ?répétai-je irrité.Parce que tu crois que je vais obéir à la sale petite arriviste que tu es, juste pour ton joli minois ?
Je ricanai.
- Tu te fais des idées, ma pauvre.
Je pointai un doigt menaçant dans sa direction.
- J’vais te dire une chose, mademoiselle la violoniste de pacotille. S’il t’a menti au sujet de Mary, c’est parce qu’il ne veut pas de toi ! T’es en train de le forcer à oublier ses sentiments pour elle, parce que t’es qu’une sale égoïste !
J’avançai d’un pas.
- Et ne me dis pas que c’est faux, que ce n’est pas ce qu’il t’a laissé entendre le jour où il est venu te raconter son histoire,ajoutai-je avant qu’elle puisse dire quoi que ce soit.Si tu crois qu’il était sincère en te jouant cette foutue chanson au piano, tu te fourres le doigt dans l’œil ! Elle était pour Mary et pour personne d’autre !
J’avançai tout à coup vers elle. Elle recula jusqu’à ce que son dos rencontre la baie vitrée. J’abattis ma main à plat au-dessus de sa tête. Elle ferma un instant les yeux, croyant que j’allais la frapper. Mais je ne fis rien… pour l’instant.
- T’es qui pour venir t’immiscer dans sa vie ?poursuivis-je incapable de m’arrêter.T’es qui pour te donner le droit de remplacer Mary alors qu’il n’a rien demandé ?
Je posai mon autre main contre la vitre, près de son épaule. Cette fois, si elle tentait encore de frapper là où ça faisait mal, elle n’en aurait pas le temps. J’étais prêt à réagir au moindre faux mouvement de sa part. Et mieux valait pour elle qu’elle se tienne tranquille.
- T’es personne,répondis-je à sa place.Et si je ne fais rien, tu vas le faire souffrir. C’est ça que tu veux ?
Angel with a shotgun clickFreja & Meyer 27/11 « If love's a fight, then I shall die, with my heart on a trigger. »
Je me faisais peut être des idées certes mais je ferai tout pour le changer… Pas Meyer. Non Meyer n’avait pas besoin de changer, c’était à son autre personnalité de changer, de se faire à la raison que je ne le laisserai pas moi non plus et ça ce n’était pas négociable. Je le regardais sans vraiment savoir où il était. La lumière n’était pas assez bonne. Je comptais parler mais je n’y arrivais pas, il m’en empêchait mais lorsque j’eu enfin une ouverture je ne me privai pas.
«Une sale égoïste hein? Et toi alors? Tu l’empêches de refaire sa vie alors qu’il m’a tout avoué et tu veux savoir? Tu es lâche… Tu es lâche et aussi égoïste que moi parce que tu ne veux pas affronter ce qu’il ressent pour moi. S’il a joué cette musique si importante c’est parce qu’il est prêt, prêt à s’engager de nouveau dans une relation!» Je reculais au rythme de ses pas mais me retrouvais dos au mur. Il était assez proche de moi pour que je vois son visage. Il plaqua une main près de moi et je fermai les yeux, prête à recevoir un coup mais rien ne vint. Il avait alors posé son autre main de l’autre côté de mon corps. Je ne pouvais plus bouger, à sa merci alors qu'il reprenait la parole. Personne? Non je savais qu’il mentait il avait juste peur.. je le regardai alors dans les yeux, plus déterminée que jamais, quelque soit ce qui pourrait m’arriver.
«Je ne suis peut être rien mais toi.. Tu as peur que je devienne quelque chose dans sa vie, quelque chose que tu n’arriverais pas à gérer! Je ne le ferai pas souffrir c’est toi qui est en train de le faire! Tu le sais aussi bien que moi! Je ne veux pas qu’il oublie Mary si c’est ce que tu crois! Je veux juste qu’il prenne un nouveau départ!» Mais pourquoi je me justifiais maintenant?
Elle répliqua que j’empêchais à mon hôte de refaire sa vie, que j’étais un lâche aussi égoïste qu’elle parce que, soi-disant, je ne voulais pas affronter ce qu’il ressentait pour elle. A son avis, il lui avait joué cette musique si importante parce qu’il était prêt à s’engager de nouveau dans une relation. Foutaises ! Il ne savait absolument pas ce qu’il faisait parce qu’elle lui retournait le cerveau !
- Je ne suis peut-être rien mais toi… Tu as peur que je devienne quelque chose dans sa vie, quelque chose que tu n’arriverais pas à gérer !renchérit-elle sûre d’elle.Je ne le ferai pas souffrir, c’est toi qui es en train de le faire ! Tu le sais aussi bien que moi ! Je ne veux pas qu’il oublie Mary, si c’est ce que tu crois ! Je veux juste qu’il prenne un nouveau départ !
Je frappai contre la vitre si fort qu’elle vibra. Freja poussa un petit cri de surprise et ferma de nouveau les yeux comme si j’allais la frapper. A la place, je l’attrapai fermement par le menton, mes doigts déviant légèrement vers son cou. J’approchai mon visage tout près du sien, la contemplant sous tous ses angles en la forçant à tourner la tête à gauche puis à droite.
- Tu ne la remplaceras jamais…dis-je d’une voix plus calme mais toujours emplie de colère.Tu ne peux pas.
Je soupirai longuement.
- J’étais heureux avec elle. Il m’a fallu du temps mais malgré tout, elle a toujours dit qu’elle croyait en moi, qu’elle m’aimait, que je n’existais pas pour rien. Et toi…
Je l’obligeai à me regarder dans les yeux.
- Et toi, tu te permets de débarquer à l’improviste et de me juger, de m’insulter sans me connaître, de me dire de disparaître !fis-je en élevant soudain la voix.
Mes doigts se desserrèrent autour de sa mâchoire. Je collai doucement mon front contre le sien et fermai les yeux.
- T’imagines même pas à quel point c’est dur…repris-je d’un ton plaintif.J’ai perdu la seule personne qui m’estimait, qui ne me considérait pas comme un poids, qui m’a aidé à devenir quelqu’un de bien. Et je me retrouve de nouveau enfermé à subir encore et encore les états d’âme de cet imbécile.
Je frissonnai, rouvris les yeux, abaissai la main.
- T’es pas comme elle…continuai-je en serrant le poing contre la baie vitrée.
Into the battlefield clickFreja & Meyer 27/11 « ... »
Lorsqu’il frappa sur la vitre près de moi je ne pus que crier et rentrer ma tête dans mes épaules en fermant les yeux. Si Meyer était quelqu’un de doux, lui pas du tout mais je voulais tellement qu’il m’accepte… Il m’attrapa ensuite le menton et me regarda sous tous les angles, je me laissai néanmoins faire si c’était ce qu’il voulait.
«Je sais très bien que je ne pourrai pas la remplacer crois moi… Et ce n’est pas mon intention quoi que tu en penses…»
Il soupira et continua de m’expliquer comment Mary le voyait puis me fit le regarder dans les yeux. De là où j’étais, j’étais assez proche de lui et il avait assez de lumière sur lui que je pouvais voir son regard énervé bien que j’entendais cela aussi à sa voix. Pourtant son ton devint plus plaintif et je comprenais de plus en plus à quel point il aimait Mary. Pourtant ce n’était pas mon but de la chasser de la vie de Meyer, ni de sa seconde personnalité.
«Dans le fond… Bien que je ne te connaisse pas du tout je sais que tu pourrais être quelqu’un de bien mais… Si tu étais moins violent. Je pense que Mary t’estimait parce que tu te montrais, tout comme Meyer, doux avec elle… Tu ne penses pas que tu pourrais refaire confiance à Meyer? Tu vas dire que c’est parce que j’ai peur, je ne sais pas comment tu le prendras mais je t’assure que je l’aime et que… Je suis prête à t’aimer toi aussi si tu l’acceptes….»
Je le vis rouvrir les yeux et baisser son poing en me disant que je n’étais pas comme elle et lui répondis ce que je pensais depuis le début.
«Je sais que je ne suis pas comme elle et je n’ai pas la prétention de le penser. Je sais très bien que je ne pourrai pas la remplacer mais comme je t’ai dis… Je ne le veux pas. Si Meyer m’a menti je sais que c’est parce qu’il l’aime encore mais… Peut être a-t-il besoin de repartir de zéro et de retenter une histoire d’amour? Et… Ne penses-tu pas que ça ferait plaisir à Janna d’avoir de nouveau une présence féminine à ses côtés?»
- Je sais très bien que je ne pourrai pas la remplacer, crois-moi,répondit Freja.Et ce n’est pas mon intention, quoi que tu en penses.
Elle ajouta que, dans le fond, même si elle ne me connaissait pas du tout, elle savait que je pouvais être quelqu’un de bien, si j’étais moins violent. Je ris intérieurement. Elle essayait de m’amadouer ou quoi ?
- Je pense que Mary t’estimait parce que tu te montrais, tout comme Meyer, doux avec elle…
Pas au début. Ils en avaient tous les deux bavé avant d’en arriver là.
- Tu ne penses pas que tu pourrais refaire confiance à Meyer ? Tu vas dire que c’est parce que j’ai peur, je ne sais pas comment tu le prendras. Mais je t’assure que je l’aime et que… je suis prête à t’aimer toi aussi, si tu l’acceptes.
N’importe quoi ! Peut-elle qu’elle l’aimait vraiment mais oui, ses paroles me laissaient penser qu’elle avait aussi peur de moi, qu’elle ne serait pas capable de m’aimer aussi tant que je restais différent de lui. Alors quoi ? Qu’essayait-elle de faire ? M’apaiser en me faisant croire que tout ce qu’elle déblatérait était la stricte vérité ? Je connaissais la chanson.
- Je sais que je ne suis pas comme elle et je n’ai pas la prétention de le penser,poursuivit la violoniste avec détermination.Je sais très bien que je ne pourrai pas la remplacer mais comme je t’ai dit… Je ne le veux pas.
Ça va, j’avais compris… pas la peine de le répéter.
- Si Meyer m’a menti, je sais que c’est parce qu’il l’aime encore mais… Peut-être a-t-il besoin de repartir de zéro et de retenter une histoire d’amour ?
Nous n’étions pas prêts ! J’ouvris la bouche pour répliquer.
- Et… Ne penses-tu pas que ça ferait plaisir à Janna d’avoir de nouveau une présence féminine à ses côtés ?
Je me figeai, refermai la bouche. Le fait d’évoquer Janna me fit un drôle d’effet : un mélange entre du chagrin, de la frustration, de l’amour et de la joie. C’était tout ce que je ressentais quand je pensais à elle. Et comme je n’étais pas fait pour encaisser autant de sentiments d’un coup en plus de la colère qui m’animait en ce moment même, j’eus l’impression de sentir mon cœur se déchirer, avant d’être pris de violentes nausées. Mon seul réflexe de défense fut d’abattre une fois de plus mes mains contre la baie vitrée, de chaque côté de la tête de Freja qui se ratatina encore, craintive.
- Janna a seulement besoin de sa mère !objectai-je en tremblant de rage.T’es pas sa mère et tu ne le seras jamais !
D’une main, je la saisis par le poignet. De l’autre je l’attrapai par les cheveux, à la base du crâne, pour les lui tirer sur le côté. Elle gémit, pencha la tête pour essayer de limiter la douleur. Mais je tirai encore, la forçant peu à peu à glisser jusqu’au sol glacé, dos à la baie vitrée. Je posai un genou à terre, le regard meurtrier.
- C’est à moi que Mary a demandé d’être là pour Janna s’il lui arrivait quelque chose ! A MOI !
Sans lâcher ses cheveux, je lui collai l’arrière de la tête contre la vitre.
- Elle me l’a fait promettre parce que c’est aussi ma fille ! Elle n’a pas demandé à ce que quelqu’un d’autre le fasse !
Et ça, Meyer ne le savait pas. C’était le jour de l’accouchement, quelques minutes avant l’arrivée de Janna. Mary avait demandé à mon hôte de me laisser sortir pour me parler. « Je souhaiterais que tu aimes Janna comme tu m’aimes. Que tu la chérisses parce qu’elle est aussi ta fille. Et… s’il devait m’arriver quelque chose, promets-moi que tu seras toujours là pour elle ». Je n’oublierais jamais ses paroles. Et même si je lui avais répondu que je n’étais pas sûr d’y arriver, que je ne tiendrais pas le coup sans elle, elle avait insisté sur le fait qu’elle croyait en moi et que ça avait toujours été le cas. Après cela, elle m’avait dit « Je t’aime » et nous avions échangé un long baiser. Puis j’étais retourné à ma place, assistant de loin à la naissance de ma fille.
The Wiesel Den 
