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La journée n'avait pas été de tout repos, pour une fois. D'une part, il s'était mis à pleuvoir ce matin, alors que j'étais en train de faire mon footing de début de journée, ce qui d'ordinaire me mettait en forme. Là, j'ai du l'écourter mais je suis rentrée trempée malgré tout. Cela n'était pas si gênant, vous verriez mon pays pendant la saison des pluies, mais ce n'est pas bon pour la santé quand même. Je pris donc une douche, un peu plus longue que d'ordinaire, avant de me faire un sandwich pour manger un peu.
La matinée avait été banale mais, à l'heure du repas, nous avons eu un petit soucis. Quelqu'un avait caché un élève dans une salle de science et programmé pour qu'il sonne, ce qu'il fit avec force, peu après midi et demain. J'ai donc passé l'heure du repas à le chercher, découvrant qu'il y en avait deux en fait, et rudement bien planqué.
L'après-midi, un peu affamée mais ne le montrant pas, je repris mon poste au niveau du logement des étudiants. C'était de la routine et normalement, il ne se passe rien pour nous autres, les surveillants ne s'occupant que de l'ISS. Pourtant, cette fois-ci ce ne fut pas le cas. En effet, j'ai trouvé l'attitude d'un nouvel élève un rien bizarre, alors qu'il rentrait de l'extérieur en portant un sac, d'une marque d'une boutique de vêtement, me semble-t-il. Je crois qu'une élève de ma promotion n'allait que dans ce commerce, disant que c''était les meilleurs vendeurs d'habits pour femmes de la ville.
Je me suis approchée de lui, l'appelant gentiment par son nom. Sa réaction me surprit : il commença à se tourner en voyant qui l'appelait, pour partir, s'arrêtant aussitôt, comme s'il se disait que c'était une mauvaise idée et décida de faire comme s'il ne m'avait pas entendu. Sauf que le temps qu'il tergiverse, j'étais à sa hauteur et je saisis le grand sac, plus lourd qu'il n'y paraissait. Un coup d'oeil dedans m'en donna vite la raison : plusieurs bouteilles d'alcool et des sachets contenant du... sucre ? Vu mon origine, je me doutais que ce n'en était pas et je le conduisis au CPE, avec le sac. Moi qui leur dit sans arrêt qu'il y a un trafic de produits prohibés ici, je suis bien contente de leur en apporter la preuve !
Ma journée de travail prit fin, vers dix-neuf heure. J'avais encore eu à courir, parce que plusieurs jeunes avaient décidé de sa bagarrer, une élève qui avait voulu me demander des conseils sur la meilleure façon de séduire celui qu'elle aime... Bref, des choses plus anodines mais peu reposante. N'ayant pas la force de me faire un repas, je me suis rendue à un petit bar, proche de l'école, où ils proposent aussi quelques plats assez simples. Je m'installais dans un coin, à une table ne possédant qu'un banc, car les chaises en face auraient été dans le passage. J'aimais bien cette table car les gens ne pouvaient s'y installer sans me le demander. Le serveur passant, je fis ma commande, m'adossant contre le dossier pour attendre d'être servie. Je fermais mes yeux, un instant.
Une journée banale à Indare. Banale oui mais cela ne veut pas dire calme et c'est aussi pour ça que je bosse ici. J'aime ça. Après une réunion pour faire le point sur les nouveaux venus, un conseil des Maître et quelques petites mises au point avec des élèves arrogants, je me pose enfin au bureau pour me faire un café chaud. Je frôle le cuir de mon siège de bureau et...
« Toc Toc »
Mes yeux montent au ciel, puis redescendent sur mon café fumant. Je sent que j'allais pas le boire lui.. Tsume Montoya entra avec un élèves avec elle. Le pauvre était pâle comme un linge, il avait dû faire une grosse bêtise lui. Je lança un regard neutre vers le binôme et demanda.
« Bonjour, en quoi je peux aider ? »
Tsume m'expliqua le but de sa visite et me laissa le jeune homme tremblotant. Je la remercia et la congédia poliment. D'une voix calme mais sèche je demanda au jeune homme de prendre place face au bureau. Je me leva et je pris le sac qui avait été laisser à l'entrée. Un bruit de verre lorsque je le posa sur mon bureau fit sursauté l'étudiant. Rapidement je sortis plusieurs bouteilles d'alcool et...un sachet de poudre blanche. Je jeta sèchement le paquet sur le bureau et je me passa la main dans les cheveux, puis je plongea mon regards dans le sien en prenant la parole.
« Il y aurait eu que des bouteilles Neilson je t'aurais mis quelques heures de retenus et une convocation de tes parents vu que tu es en ISS mais la poudre...tu te rends comptes que je suis obligé d'appeler la police là ? »
« Pitiez Monsieur...mon père va me tuer »
J'haussa les épaules en soupirant. Tsume avait toujours dit qu'il y avait de la drogue dans l'école mais on avait jamais pus le prouver. J'avais donc pas le choix.
Je vous fait un bref résumé de ma journée ? Contacter la police, les parents du mômes et faire un bilan à Martel. Il est vingts heures quand je débarque au café du bout de la rue pour décompresser après avoir fait tout ce que j'avais à faire. Je salua le tavernier et au loin qui vois je ? Montoya. Le sourire aux lèvres je m'approcha de la table et une fois proche d'elle je lâcha
« Je m'étais servis un café avant votre arrivé...et j'ai pas pus le boire alors vous m'en devez un »
J'avais dit cela sur le ton de la plaisanterie et une fois autorisé à m’asseoir, je lui annonça
« J'ai contacté la police pour ce que vous avez apporté dans mon bureau...A mon avis Neilson va étre exclue de l'école. Je laisse Martel en decider »
« Je m'étais servis un café avant votre arrivé...et j'ai pas pus le boire alors vous m'en devez un »
Qui ? Je levais la tête, surprise d'être abordée de cette façon mais reconnaissant très facilement mon supérieur direct. J'ignorais s'il était sérieux ou s'il plaisantait comme son ton l'indiquait. Je décidais de tenter ma chance sur cette seconde hypothèse en lui répondant, parce que je le vois mal exiger un café à quelqu'un.
"Je pourrais vous rembourser une prochaine fois, si vous le souhaitez, ici, à l'Institution ou ailleurs mais pas ce soir, je m'en excuse. A la place, pour patienter, je peux vous autoriser à vous asseoir à ma table."
Je ne suis pas douée pour plaisanter dit-on mais c'est peut-être parce que je n'ai pas toujours un humour "conventionnel". Là, par exemple, je disais un peu n'importe quoi. Comme je l'ai dis, je vois mal monsieur Taylor me forcer à lui payer un café donc plaisanter sur le lieu où je pourrais le lui offrir me semblait logique. Je l'invitais, poliment, à venir s'installer à côté de moi s'il désirait discuter un peu, en espérant qu'il ne partira pas sur le boulot directement.
« J'ai contacté la police pour ce que vous avez apporté dans mon bureau...A mon avis Neilson va être exclu de l'école. Je laisse Martel en décider »
"Si cela arrive, je pense qu'il a tout ce qu'il faut pour aller dans l'école voisine."
Je parle de l'IRS, estimant qu'il aurait tout ce qu'il faut pour intégrer le groupe des Forges. Toutefois, je savais bien que le soucis n'était pas lui. Il n'était qu'un exécutant, le sous-fifre d'un, ou plusieurs, autre élève. c'était eux, les responsables. J'avais bien un nom en tête mais je ne pouvais prouver qu'il était un commanditaire et pas un simple consommateur. Enfin, peut-être qu'à partir de maintenant la surveillance va se montrer plus efficace.
"Mis à part cela, vous allez bien, monsieur ? Pas trop fatigué ?"
Le serveur vint alors, apportant ma commande. Je le remerciais alors qu'il posait une assiette devant moi, qui contenait un steack, à point, et des frites. Je ne suis pas gourmande et ce n'est qu'un plat simple mais, avec un petit dessert, cela me suffira largement. Je laissais le serveur prendre la commande de mon supérieur avant de commencer à couper la viande, rajoutant une frite au morceau coincé sur ma fourchette avant de manger le tout, la tête tournée vers lui.
La jeune femme semblait surprise de me voir. D'un côté je ne sortais pas des masses. Je passais mon temps dans mon bureau et je me nourrissais à la cantine ou bien en me faisant livrer quand je bossais le soir. Bref je lui fis un petit sourire amusé quand elle m'autorisa à m’asseoir et je lui parlai de son affaire. C'était sûrement la seule allusion au boulot que je ferais.Tsume me répondit, puis elle me demandait si j'allais bien. Je répondis que oui et je lui retournai la question. Quand le serveur apporta la commande de la surveillante, j'en profitais pour commander pour moi aussi.
« Je vais prendre la même chose s'il vous plaît avec une pinte merci »
Le serveur reparti et je me débarrassai de mon manteau en soupirant de bien-être. Même si j'aimais travailler, je devais avouer que sortir une peu de l'école me faisait du bien aussi. Tsume pouvait profiter de son repas tranquillement, surtout que ma pinte arriva avant mon plat histoire de me faire patienter tranquillement. Je repris la parole et lui dit.« Je n'ai pas souvent l'occasion de dîner en bonne compagnie. Merci de m'avoir laisser m’asseoir »Je fis un petit clin d’œil à Tsume alors qu'elle mangeait. quant à moi je bus une gorgée pour ensuite observer autour de moi sans un mot. J'écoutais si jamais elle me parlait. Puis je lui demandai.
« Alors ? Hormis supporter nos adorables étudiants, comment vous occupez vos journées ? »
J'avais toujours beaucoup apprécié Tsume. Elle avait été une bonne élève malgré qu'elle était entourée de mystère, et en guise de surveillante, elle était une employée exemplaire. Jamais en retard, ni absente et très appliquée dans son rôle. Ce genre de personne était rare à notre époque surtout quand on voit l'équipe de bras cassés que j'avais.Mais elle était aussi très solitaire et semblait souvent triste, c'est pourquoi dîner avec elle ce soir me donnait le sourire car j’espérais lui changer une peu l'idée. Surtout qu'en ce moment ça n'allait pas fort dans son pays, mais je n'avais aucune idée de si elle avait encore de la famille là-bas ou non.J'écoutais avec attention les paroles de la Vénézuélienne et je lâchai un petit merci polie au serveur qui venait de me déposer la même assiette que Tsume sous le nez. La bonne odeur de viande et de frites me faisait déjà saliver. J'avais hâte de croquer dedans. Tout en écoutant, je me mis à couper ma viande et je croquai un bout.
Je n'étais pas très d'accord avec sa demande de pinte mais je savais que les hommes aiment bien boire un peu d'alcool avant de manger. Ayant questionné un jeune français là-dessus, l'année dernière, j'en avais retiré qu'il s'agissait d'une tradition pour les hommes, et certaines femmes, pour discuter paisiblement avant le repas. Peut-être une manière de faire passer le temps d'attente, avait-il suggéré, signe qui m'avait montré qu'il ne s'était jamais posé la question sur le sujet, aussi avais-je écourté la discussion, malgré la "gentille" tentative de flirt de ce blond étudiant. Oh, il avait été charmant mais je ne pouvais faire ce genre de chose vu que j'étais surveillante, ce qu'il avait souligné lui-même. Toutefois, j'avais bien vu que ça l'amusait, pas de pouvoir me faire renvoyer mais plus de frôler avec cet interdit.
« Alors ? Hormis supporter nos adorables étudiants, comment vous occupez vos journées ? »
Hum, je fus surprise un peu par cette question, ignorant s'il demandait cela par politesse ou pour une autre raison. Peu de personne se le demande, ce que je fais de mon temps libre. Certes, je suis quelqu'un de discret sur ma vie privée mais cela ne veut pas dire que je refuse de répondre à certaines questions dessus. Bon, que lui dire, d'ailleurs ? Je n'allais pas mentionner les choses évidentes, déjà, comme le ménage ou mes courses. Tout le monde fait ça, de toute façon. De même, inutile que je mentionne le fait que je surveille le fils de maître Gustadores. Cela ne le regarde en rien et je ne le fais sur mon temps de travail que si les deux sont liés, ce qui arrive bien rarement.
"Et bien, je m'entraîne, en partie, à conserver ma forme." Je parlais de mes séances journalières de sport, footing, exercices gymnastiques, natation et compagnie. "Après tout, c'était la matière où j'étais la meilleure en note... euh là où j'ai toujours été la mieux notée. Et sinon, je lis le soir, en ce moment."
Je ne le faisais pas tant pour accroître ma culture général, même si cela ne me faisait pas de mal en la matière, mais aussi pour faire passer le temps. Il commence à faire nuit plus tôt et la fraîcheur nocturne n'est pas mon moment préféré pour courir. Même si cela faisait quelques années que j'étais en Angleterre, j'avais toujours du mal à m'habituer aux températures hivernales. J'espérais bien pouvoir un jour revenir dans un pays avec des hivers plus normaux !
Je souhaitais un bon appétit à mon supérieur quand le serveur s'éloigna après avoir posé une assiette similaire à la mienne, bien que plus garnie vu que j'avais bien entamé celle devant moi.
"Serait-ce indiscret de savoir ce qui vous amène ici, monsieur ? Je n'ai pas souvenir de vous y avoir déjà croisé."
J'espérais qu'il ne se formaliserait pas de ma question. Je ne viens certes pas tous les jours dans ce pub mais il est vrai que j'ai du mal à voir le conseiller principal en éducation venir dans ce lieu. Bon, après, il est anglais et ils aiment bien venir y boire un coup parfois ou ce genre de chose. et puis, il me fallait bien lui demander quelque chose sinon il allait finir par continuer à me faire parler de moi, et ce n'était pas très poli de ma part de faire la narcissique, alors que je n'aime pas l'être.
Tsume était donc une sportive ? D'un côté je n'étais pas surpris. Non pas que je passais mon temps à la regarder mais j'étais très observateur et on voyait bien que son corps était entretenu. La lecture était autrefois mon passe-temps favoris, mais je de moins en moins de temps et histoire de pas ressembler à un CPE bedonnant je pratiquais aussi au gymnase donc je n'avais vraiment pas le temps pour lire.Le serveur revint avec mon assiette et je pus commencer à découper ma viande. La question de Tsume me fit sourire légèrement. Je goûte une portion de viande, puis je prends le temps de terminer de mastiquer pour ensuite lui répondre la bouche vide.
« En général je dîne chez moi mais parfois j'ai envie de sortir quand j'ai une grosse journée. C'est le cas aujourd'hui et vu l'heure je n'avais pas envie d'aller trop loin en ville alors je suis entrée là et je ne m'attendais pas à tomber sur quelqu'un que je connais. Je pensais dîner seul en dix minutes »
Depuis mon divorce je n'avais jamais vraiment cherché à me remettre avec quelqu'un. Je n'étais pas blessé, enfin si un peu car mes sentiments pour elle avaient été sincères, mais j'avais aussi laissé passé mon boulot avant elle et ce qui était arrivé était entièrement de ma faute. Si je refusais d'aller plus loin avec les femmes c'était par peur de les blesser avec le boulot. Néanmoins je ne m'interdisais pas quelques aventures et bien sûr j'étais très discret, je dissociais ce côté de ma vie professionnel.
Enfin bref je continuais de manger et de répondre aux différentes questions de Tsume . J'avais bien fait de venir ici finalement. Une fois mon assiette terminée, je pris mon verre pour le finir, puis je propose à Tsume .
« Vos êtes prise par le temps . Ou bien une balade dehors vous plairait ? On dit toujours que marcher aide à la digestion et je n'ai pas spécialement envie de rentrer chez moi tout de suite »
Je ne propose pas à la jeune femme de payer son repas. Je ne la connaissais que peut, mais ce que je sais d'elle sait qu'elle est très indépendante et je me dis que si je lui paie son repas elle risque de ne pas apprécier. Par contre en cas de balade je pourrais lui proposer un café au bureau.J’attends sa réponse avec impatience. Oui ou non de toute façon j'allais devoir me lever pour régler mon plat. Mais le fait de pas payer pour elle me gênait alors j'ose tout de même la question.
« Je peux vous inviter pour le dîner ? Ou bien une autrefois ? »
Je lui montre le pupitre de paiement pour qu'elle comprenne ce que je voulais dire.
« En général je dîne chez moi mais parfois j'ai envie de sortir quand j'ai une grosse journée. C'est le cas aujourd'hui et vu l'heure je n'avais pas envie d'aller trop loin en ville alors je suis entrée là et je ne m'attendais pas à tomber sur quelqu'un que je connais. Je pensais dîner seul en dix minutes »
Je ne devrais pas le juger mais s'il appelle sortir "dîner en dix minutes", je pense qu'il a besoin de vacances, vraiment. A titre personnelle, moi, j'appellerais ça "manger en vitesse". Sortir, et on me l'a assez répété, c'est aller au cinéma, manger au restaurant, aller visiter un musée ou un endroit, aller à la piscine ou faire du sport, ou sortir en boîte, le truc que je n'aime pas du tout faire. J'ai été dans ce genre d'endroit, bien obligée si je tenais à garder un oeil sur Garcia, mais je n'en avais jamais retiré qu'un bon mal de tête.
« Vos êtes prise par le temps . Ou bien une balade dehors vous plairait ? On dit toujours que marcher aide à la digestion et je n'ai pas spécialement envie de rentrer chez moi tout de suite »
"Je comptais juste rentrer pour m'effondrer sur mon lit mais j'ai encore suffisamment de force pour marcher, bien sur, monsieur."
Cela ne me dérangeait pas, n'ayant rien prévu du tout pour ce soir. En fait, je pense que je serais surement rentrée et que j'aurais lu, assise dans le fauteuil de mon petit salon, jusqu'à ce que je sente le sommeil arriver, ce qui n'aurait peut-être pas été bien long vu ma journée, d'où ma petite réflexion sur le fait de m'effondrer, que j'espérais qu'il prenne pour une petite plaisanterie autodérisionnelle, j'ignore si ce mot existe, tient.
Cela dit, il avait raison. Marcher est toujours bon pour un organisme en bonne santé. Cela permettait, si l'on pratiquait cette activité assez longtemps, de garder les muscles en forme, de bien s'oxygéner, même si c'est parfois compliqué de trouver de l'oxygène normal à Londres, et pour la digestion. Enfin, c'est ce que disent les docteurs, je crois.
Je peux vous inviter pour le dîner ? Ou bien une autrefois ?
"Et bien, c'est un peu tard, vu que je mange déjà le mien. Mais si vous insistez, je pourrais accepter un autre soir, si vous me prévenez en avance du jour et du lieu, bien sur."
Je ne voyais pas de mal à un tel repas, après tout, ce n'était pas comme si cela pouvait être un rendez-vous galant. Je savais avoir peu d'admirateurs masculins, au vu du faible nombre de personnes à m'avoir abordé, et je n'étais plus tellement intéressée par cela après ma dernière mésaventure à ce sujet. Dans mon esprit, ce repas sonnait plus comme un dîner entre collègues ou un repas professionnel, je crois que cela se fait en occident.
"Il n'y a donc personne, à l'école, avec qui vous auriez voulu passer la soirée ?"
Apparemment Tsume n'a pas compris que je lui proposais de payer l'addition. Tant pis je l'inviterais à manger une autrefois. Je me lève et accompagné de la jeune femme après avoir terminé nos assiettes, je vais régler mon addition et je la laisse régler la sienne. Il était temps de sortir d'ici.Une fois dehors je ferme mon blouson et je réajuste mon écharpe en réfléchissant à où nous pourrions aller nous promener pour être au calme. Rapidement l'idée d'un parc en ville me fis sourire. Tout en marchant j'en profite pour répondre à sa question . « J'évite au maximum de passer mes soirées privées avec des membres de l'école, mélanger le privé et le professionnel ce n'est pas très bon. »
Je me doute qu'elle va me dire qu'elle est une personne de mon coté professionnel, alors je répondis rapidement.
« Mais parfois j'aime faire des infractions à mon règlement et j’apprécie votre compagnie »
Je ne serais dit à quand date ma dernière promenade nocturne en ville. En général je bosse jusqu'à épuisement et ensuite je m’écroule chez moi pour dormir. Ma vie est une longue répétition chaque jour. Un éternel recommencement et je commence à en avoir marre. C'est d'ailleurs pour ça que je suis sortie ce soir, je me disais que j'allais devoir m'ouvrir un peu à la société. J'étais loin de penser que j'allais croiser Tsume.
Une fois au parc, je tourne la tête vers Tsume et je lui demande poliment.
« Je peux vous tutoyer ? Après tout nous ne sommes pas au travail »
Demander le tutoiement était une sorte de demande de création de lien. J'ai connu Tsume quand elle était étudiante et voilà que maintenant je me retrouve à travailler avec elle. Alors il était peut-être temps de créer un lien outre qu'un lien professionnel. Pourquoi pas une amitié ?Le parc était relativement calme, éclairé et très propre. La journée il est bondé et là c'était la nature qui prenait ses marques...le calme, le bruit des animaux et de la nature. J'écoute Tsume si elle souhaite parler et bien sûr je lui répondrais. Par contre si ce n'est pas le cas, je prends la parole en allant m’asseoir sur un banc pour profiter de l'air frais.
« La solitude me pèse parfois... J'ai du mal à faire confiance mais je dois avouer que passer une soirée accompagné dans un restaurant comme ce soir, ça m'a fait du bien »
Doucement je dirige mon regard vers la jeune femme, la remerciant silencieusement car je passais une soirée très agréable et cela ne m'était pas arrivé depuis un moment. Ⓒ ️ 2981 12289 0[/quote]
« J'évite au maximum de passer mes soirées privées avec des membres de l'école, mélanger le privé et le professionnel ce n'est pas très bon. »
Même si je trouvais ce prétexte un peu gros et pas forcément juste, je ne pouvais le critiquer. Je suis rarement à passer mes propres soirées avec le reste du personnel non plus, même si je pense que cela est surtout du à mon jeune âge et au fait que la plupart m'aient connue comme une élève. Toutefois, je doute que quiconque en veuille à monsieur Taylor pour avoir passé un moment hors du service avec quelqu'un d'autre. Après tout, ce n'était pas comme s'il était le chef de tout le monde ! Il ne l'est que des surveillants.
« Mais parfois j'aime faire des infractions à mon règlement et j’apprécie votre compagnie »
"C'est flatteur, monsieur, mais je n'ai rien fait pour cela."
Il était bien rare qu'on me dise cela mais cela me rendit un peu fière car, après tout, qui ne serait pas ravie de s'entendre dire cela ? Moi, en tout cas, même si je ne suis pas du genre à l'avouer, je n'ai rien contre le fait d'entendre des compliments.
« Je peux vous tutoyer ? Après tout nous ne sommes pas au travail »
"Vous pouvez, bien sur, mais je crains de m'excuser car j'ignore si je suis capable de faire de même. Ce n'est guère dans mes habitudes ni dans mon éducation."
Et puis, ce ne serait pas très respectueux, même si nous n'étions pas en service. Je suis très consciente des rapports de classe car cela faisait parti de la formation de femme de chambre que l'on m'avait inculqué avant que je ne vienne ici, en Angleterre. Hors, Monsieur Taylor dégageait un petit quelque chose qui me faisait toujours penser à un noble. J'ignorais s'il l'était réellement mais c'est l'impression qu'il me donnait.
Le voyant s'installer sur un banc, je vins faire de même, car il n'est pas poli de rester debout quand votre interlocuteur est assis, sauf s'il s'agit de votre employeur bien sur. Hors, comme il l'a dit, nous ne sommes pas en service, et la fatigue commençait un rien à peser sur moi, même si j'avais pu, enfin, manger. Donc, m'installer sur le banc à ses côtés, n'était en rien gênant.
« La solitude me pèse parfois... J'ai du mal à faire confiance mais je dois avouer que passer une soirée accompagné dans un restaurant comme ce soir, ça m'a fait du bien »
"C'est pour cela que, moi-même, je viens y manger régulièrement. Même si je suis seule à ma table, j'ai un peu l'impression d'être entourée, de ne pas m'enfermer dans la solitude. Enfin, si vous comprenez ce que je veux dire."
Je lui souris légèrement, la tête un rien relevée car, même assis, il restait un rien plus grand que moi. D'une certaine manière, j'étais contente d'avoir été utile ce soir. Cela faisait toujours du bien, quoi qu'on en dise, d'être remerciée, même pour trois fois rien. Je décidais de rajouter quelque chose, ce que je ne me serais jamais permise avec maître Diego ou même le jeune maître mais je crois que lui, il avait besoin de sourire un peu et qu'il ne le prendra pas mal, comprenant que je ne fais que plaisanter.
"Peut-être devriez vous essayer, la prochaine fois, de manger avec une dame plus jolie, comme Madame Calvelli ou encore Madame Callahan ?"
Sortir avec une enseignante ne devrait pas lui poser de problème, vu qu'ils n'ont pas de rapport hiérarchique. Et puis, même pour une fois, cela lui ferait plus de bien.
Je comprenais totalement ce qu'elle voulait dire. En effet même seul dans un restaurant on sent tout même une certaine ambiance, une ambiance autre que son logement vide qui vibre au son de la télévision.Sa dernière phrase me surpris. Non pas le fait qu'elle me propose de sortir avec des femmes, mais plutôt le fait qu'elle emploie le terme plus joli. Tsume était loin d’être vilaine. Elle avait son style certes mais j'avais toujours trouvé qu'elle avait un joli visage. Je lui fis alors un petit sourire en répondant. « En quoi sont elles plus jolie ? Au contraire, je trouve que ce soir j'ai dîné avec une ravissante partenaire. D'ailleurs je vais être galant et la raccompagner jusque chez elle pour être sure qu'aucun malotru n’abîme son joli visage »
Je lui fais un petit clin d’œil, puis je l'invite à marcher un peu dans ce parc. Tout en marchant je la questionne sûr d'où elle vient, pourquoi être venue à Londres et pourquoi être devenus Surveillante ? Bref cela nous fit pas mal de conversation jusqu'à ce qu'on arrive à la sortie du parc. Je me tourne alors vers Tsume et je lui dis. « Bien, vu qu'on est voisin, je vais te raccompagner. J’apprécie ta compagnie alors si je peux prolonger la soirée je ne vais pas m'en priver »
Bien sûr elle était libre de me dire non, mais dans tous les cas je devais prendre le même chemin qu'elle. Tout en marchant je discutais de tout et de rien avec Tsume sans trop me soucier de l'environnement. Quand tout d'un coup un vélo se mit à sonner, j’eus juste le temps d'agripper le bras de Tsume pour la ramener contre moi et éviter qu'elle se fasse percuter par cet abruti de cycliste. Je ne pris même pas le temps d'insulter le type, je m’inquiétai plutôt du sort de la jeune femme que je venais de brutaliser.
« Ça va ? Je t'ai pas fait mal ? Désoler je voulais pas qu'il te percute »
Je tenais encore Tsume par le bras sans trop faire attention à la proximité. Lorsque je m'en rendis compte, je la relâche assez rapidement et je change de sujet.
« Les vélos sont des cinglés, à croire que les trottoirs sont à eux et à eux seul »
Mine de rien on n'était pas très loin d'Indare, je repris donc le chemin avec Tsume en la regardant de temps en temps pour être sûr qu'elle va bien.
« En quoi sont elles plus jolie ? Au contraire, je trouve que ce soir j'ai dîné avec une ravissante partenaire. D'ailleurs je vais être galant et la raccompagner jusque chez elle pour être sure qu'aucun malotru n’abîme son joli visage »
"C'est flatteur, monsieur,. Je veux bien rentrer avec vous, même si je doute que quiconque veuille s'en prendre à moi."
Je ne pu retenir un léger rosissement, quoi que bref, quand il dit me trouver ravissante. Je n'étais pas habituée à cela et je n'en étais donc pas insensible, même si je tente de ne pas le montrer bien sur. Je ne suis pas le genre de fille qui est abordée par les garçons pour se faire séduire. J'avais pu le constater à l'école, surtout lors des événements comme le bal de fin d'année ou les sorties scolaires. Cela ne me dérangeant pas autant que cela, je m'y étais faite, même si je reconnaissais être parfois jalouse du bonheur de certains. Ce n'était pas juste mais je reste humaine, au fond, et l'être humain est souvent envieux de ce que les autres ont que lui n'a pas.
Pour ce qui était de me faire agresser, je plaignais par avance le fou qui tenterait de le faire. Londres n'est pas une ville si violente que cela. Même si le crime y existe, ce n'est rien comparé à ce qui existe par chez moi là. Là-bas, la police passe moins souvent et n'y a pas de poste local. De plus, un bidonville est peuplé de gens qui n'ont souvent que peu confiance dans les forces de l'ordre, qui se déplace rarement en retour des plaintes en plus. J'avais donc appris à me défendre, utilisant sans le savoir pour la première fois mes capacités d'apprentissage corporelles. Maintenant, sans être invincible, j'étais assez bonne pour me défendre et un agresseur pourrait se montrer surpris et voir son "joli visage" être abîmé. Bien sur, inutile de le préciser à mon supérieur. Après tout, il suffisait de lire mon dossier pour savoir que je n'avais nullement peur de me battre.
Alors que nous marchions, j'entendis un vélo "klaxonner" et je fis un pas de côté, en même temps qu'on me tirait par le bras pour m'écarter du crétin qui pédalait sur le trottoir ! Franchement, c'est bien plus dangereux ce qu'il fait que de rouler sur la route !
« Ça va ? Je t'ai pas fait mal ? Désoler je voulais pas qu'il te percute »
"Non, ça va, il n'allait, heureusement, pas assez vite."
« Les vélos sont des cinglés, à croire que les trottoirs sont à eux et à eux seul »
"En même temps, si les conducteurs faisaient plus attention à eux, ils prendraient moins souvent le risque de monter sur le trottoir."
Il ne faut pas oublier, après tout, que les vélos doivent rouler sur la route avec les voitures, et non sur le trottoir qui est réservé aux piétons. Visiblement, celui qui avait croisé notre route semblait trouver les voitures bien dangereuses pour cela, et il prendra surement une belle amende s'il croise la route d'un policier.
Sur le reste du chemin, je notais sans le dire les regards de Damon sur moi, comme si j'étais un objet fragile. Une partie de moi s'offusquait d'une telle attention, n'aimant pas être chouchoutée ou protégée. Je ne l'avais été que lors de mon plus jeune âge, et encore jamais je n'ai été chouchoutée, et j'étais non seulement assez âgée pour me protéger seule mais aussi parfaitement capable de protéger mon ami avec moi ! Toutefois, une autre partie était amusée, et un peu contente, qu'il le fasse. C'était un signe qu'il appréciait ma personne et s'inquiétait pour moi. On ne s'inquiète, en général, que de ceux que l'on apprécie. C'est pour cela que je ne dis rien, faisant celle qui n'a rien remarqué. C'était mieux pour tout le monde, n'est-ce pas ?
Nous arrivâmes devant la porte de mon logement. Le trajet n'était pas bien long, vu la proximité des dortoirs et autres logements par rapport au bar où nous étions. Je me tournais vers Damon, inclinant légèrement le haut de mon corps pour le saluer poliment, tout en sortant ma carte pour ouvrir ma porte, m'exprimant en souriant doucement.
"Merci pour ce petit moment. A demain et passez une bonne nuit."
J'attendis qu'il me réponde puis s'en aille pour rentrer chez moi. Je n'allais pas me coucher immédiatement, bien sur, mais je devinais par avance que ma nuit sera bonne. J'ignore ce qui me faisait penser cela mais j'en étais certaine.
Les vélos étaient des grands malade. Je comprenais le point de vue de Tsume, mais c'est pas une raison, il aurait pus la blesser. Bref je la ramène à sa chambre comme promis. Le chemin se faisait dans un grand silence. L'adrénaline avait fait son effet soporifique . Discrètement je lançai des regards en direction de Tsume, je savais pas trop comment aborder la situation et de ce que je savais d'elle, elle n'aimait pas qu'on la materne. Malheureusement c'est un de mes plus grand défaut, ou une de mes plus grandes qualités je sais pas trop. Tout dépend de la personne face à moi. Mais en ce qui concerne Tsume, c'est un défaut vu qu'elle n'aime pas ça.
Bref une fois dans le couloir, j'escorte la surveillante jusqu'à sa porte et lorsqu'elle utilise sa carte pour entrer, je la remercie encore une fois.
« J'ai passé un bon moment, merci pour ta présence Tsume »
Depuis l'accident du vélo je m'étais mis à la tutoyer en espérant que cela ne la dérange pas. A son tour, Tsume me remercie pour la soirée et me souhaite une bonne nuit. Je m'incline doucement pour la saluer aussi et après une bref hésitation, j' opte pour le côté gentlemen en la laissant rentrer seule chez elle. Tsume me plais beaucoup, mais je sais que c'est qu'elle est plutôt posée . Je n'avais donc aucune envie de lui proposer quelque chose de sans lendemain. Autant garder de bon rapport amicaux plutôt que tout gâcher pour quelques pulsions. Je me dirige donc vers mon logement afin d'aller me coucher pour être en forme le lendemain.
Une fois chez moi je prends une douche et je me couche la tête pleinne de bon souvenirs. J'avais passé une bonne soirée et j'espérais en avoir d'autre en compagnie de Tsume qui était une femme à la compagnie très agréables.
The Wiesel Den 
![Café du soir, rencontre au hasard [PV Damon] Tbab](https://zupimages.net/up/21/15/tbab.png)
