C'est marrant comme les gens se font vite à l'idée de vacances. Leur avion n'a atterri que la veille, et ceux qui ne sont pas effondrés dans leur chambre sont déjà partis en ville, à la plage ou dans la piscine de la villa. Bon, Damen aussi, il ne fait pas exception pour une fois mais contrairement à tout ce petit monde, ça fait un bon moment qu'il est en vacances. Parce qu'il n'avait rien de mieux à faire de l'argent de son père que de payer l'inscription à un voyage scolaire.

Et donc, lui, il a choisi la plage. Pourquoi ? Parce qu'entre trois ou quatre camarades de classes dans une piscine ou un certains nombres de personnes à la plage, le calcul était vite fait. Oui, contrairement à son agneau qui était encore beaucoup trop innocent pour son propre bien, lui avait très bien en tête que l'intérêt principal de la plage, c'était de voir des gens en maillot de bain. Et les français et françaises avaient la réputation d'être pas mal, autant vérifier la théorie.

La plage n'est pas aussi bondée qu'il l'aurait cru, ce qui est mine de rien assez surprenant en plein été, mais il y a quand même un peu de monde. Sans doute qu'il est trop tôt pour beaucoup d'entre eux. Ceux qui sont là sont, en grande majorité, dans l'eau, si on ne compte pas les gamins occupés à se faire des châteaux de sable. Ils s'amusent. Mouais. Qu'ils le fassent tant qu'ils ont encore l'âge d'y croire même si, parfois, la tentation de simplement marcher sur leur château est grande. C'est dans la frustration qu'on forme les meilleurs moutons.

Alors qu'il se promène tranquillement dans le sable à la recherche d'un endroit stratégique où s'installer – c'est à dire un coin où il ne sera pas entouré de monde d'ici une heure ou deux – son regard se pose sur une silhouette qu'il connaît bien. Difficile de l'oublier, en même temps. Son nom, par contre, reste totalement flou dans sa mémoire. Enfin, c'est pas comme si c'était exceptionnel.

Sans gêne et sans la moindre considération, il s'assoit sur le coin de sa serviette, les pieds dans le sable. Sa réaction lui tire aussitôt un sourire en coin. Elle ne l'aime pas, hein ? C'est dommage que les filles avec un corps pareil persistent à le cacher ou à détester qu'on les regarde. Lui n'a jamais privé personne, pourquoi les gens se sentent obligés de le faire ? Regarder n'est pas encore un crime.

» Je n'ai pas le droit de juste te dire bonjour ? lâche-t-il sans perdre son sourire. Comment tu peux être aussi froide avec cette chaleur ?

L'idée de base, c'était plutôt qu’elle était chaude à l'extérieur et froide à l'intérieur mais elle venait de dire qu'elle giflait facilement et il ne tenait pas à se prendre une baffe au bout d'une petite seconde de conversation.

» Je suis désolé de te l'apprendre mais rien que le temps qu'il t'a fallu pour t'installer sur cette serviette, il y a bien une vingtaine de mecs qui t'ont matée. Pas juste moi.

Et oui il le fait aussi. Il n'a aucune raison de s'en priver, surtout qu'il y a au moins quelque chose à regarder, contrairement à beaucoup d'autres.

La vie n'a de sens que si on prend des risques... Non, même là, elle n'a pas de sens. En tout cas, pas la sienne. Il ne cherche pas à être cohérent. En fait, il n'est même pas sûr de chercher quoi que ce soit. Il fait les choses comme elles viennent, et ça lui vaut souvent des coups là où il aurait préféré les éviter. Mais bon. Bien sûr qu'il n'est pas venu là juste pour lui dire bonjour. Elle est à moitié nue sur une plage et la première chose qu'il a retenue d'elle, c'est la taille de sa poitrine. Il suffit d'un peu de jugeote pour faire le calcul.
Quel dommage qu'elle se sente obligée de la cacher.

» Hm ?

Il relève la tête pour apercevoir un gars qui le toise à travers une paire de lunettes de soleil. Sa tête lui dit quelque chose, mais il n'arrive pas à se rappeler quoi. Ses paroles, par contre, lui tirent un léger sourire.

» C'est un gars qui porte un t-shirt sur la plage par cette chaleur qui me fait une leçon vestimentaire ? Pourquoi tu es fringué comme ça, d'ailleurs ? Tu as peur que ta chérie voie que tu as pris du ventre ?

Mais tu devrais avoir peur des gens plus fort que toi, Damen. Et tu sais toi-même que les apparences ne sont qu'un fruit enroulé autour d'un noyau qu'on ne voit que quand on creuse assez loin. Ou quand on s'étouffe avec. Et pourtant, il sourit. Parce qu'il a arrêté d'avoir peur le jour où il a arrêté d'en avoir quelque chose à faire. Après tout, la première fois qu'il a vu la rouquine, il venait de se dégoter une petite collection de bleus sur tout le corps, qu'il avait gardés deux bonnes semaines. Alors il n'est plus à ça près.

» Pourquoi je voudrais un autre endroit ? On est bien, ici. Il y a une jolie vue.

Et il a beau faire un geste de la main vers la mer, le petit sourire en coin qui étire ses lèvres indique très bien de quelle "vue" il parle. Même si pour l'instant, son regard est plus posé sur le type qui le menace implicitement.
Et puis d'un coup, ça lui revient.

» Ah mais oui ! Je sais où j'ai déjà vu ta tête ! C'est toi, que la petite brune à frange déteste !

C'était quoi, le nom de cette fille, déjà ? Il se souvient plus de ses formes et de son comportement que d'une chose aussi futile qu'une prénom. Et puis des brunes à frange qui le haïssent, il ne doit pas y en avoir dix milles, si ?C'est déjà un miracle qu'il se rappelle de quoi que ce soit de cette soirée, de toute manière.

» Je crois qu'elle t'a traité de connard. Tu en penses quoi, toi, tu valides ? demanda-t-il ensuite en s'adressant à la jeune fille.

Tiens, elle aussi, il a oublié son nom. Pourtant il est à peu près sûr que c'est quelque chose de simple.
Bah, peu importe.

Avoir peur des gens plus fort que lui, ne pas creuser trop loin au risque de s'étouffer avec le résultat. Deux choses qu'il est incapable de faire. Deux erreur qui se retournent contre lui. Il le sent s'énerver, il sent la tension qui monde et pourtant il n'hésite pas. Il continue de parler, il continue de tester jusqu'à quel point il peut aller loin. Tu te mêles beaucoup trop des affaires des autres, dit-il, et Damen continue quand même. Un éclat dans un regard, un verre qui chute dans le sable et, soudain, il sent une force sur sa tête, il sent ses yeux qui se ferment par réflexe, et le monde n'est qu'une amas noir qui lui pique le visage et qu'il doit éviter de respirer.
Ah, c'était donc là, la limite. Dommage qu'il ne l'aie pas vue avant. Mais soyons honnêtes, aurait-il évité de la franchir pour autant ?

Bon, ce n'est pas la situation la plus agréable dans laquelle il s'est retrouvée. Paradoxalement, probablement par la pire, mais elle monte au moins dans le top 10. Allez, peut-être le top 5. Il faut dire que ce gars a plus de force que ceux qui lui ont tapé dessus la dernière fois qu'il a croisé la rouquine, et que la pression qu'il exerce sur sa tête est nettement plus oppressante. Malgré la situation absolument compromettante dans laquelle il se trouve, Damen prend quand même le temps de noter que l'inconnu connaît son prénom. Surprenant ? Il n'irait pas jusque là. Il se demande quand même si c'est parce que sa petite copine a parlé de lui.

Oui, il devrait avoir peur. Il entend très clairement la menace dans sa voix. Pas besoin d'être le génie qu'il est pour comprendre ce qu'il veut dire par "que les choses se passent mal". Est-ce que ça compte comme un suicide s'il ne change pas de comportement ? Sûrement. Donc, s'il a résisté à l'appel, il devrait changer, non ? Il s'est promis de ne pas essayer de sauter dans le vide.

Tu saisis ? Damen ne répond pas. Il essaye de le cacher, mais une part de lui a simplement envie de rire. Un rire nerveux, une poussée d'angoisse qui lui serre l'estomac et que son cerveau décide de traiter comme un signal différent. Au fond, il sent quand même une part de peur qui essaye de résonner dans sa tête, qui essaye de le faire réagir. Il ne dit rien. Et alors, il se passe quelque chose d’intrigant. Intrigant, intéressant et amusant. La petite irlandaise essaye de calmer son copain. Mais pas de façon totalement neutre, non...

Alors qu'il tousse pour écarter le sable qui risque de l'empêcher de parler, la partie effrayée de son cerveau cesse de résister, d'insister. Elle renonce à se faire entendre. La toux de Damen se transforme en ricanement, puis en rire tout court. Il tire un peu sur son bras pour le dégager et le garder sous son menton, afin de surélever son visage.

» Ha ha, elle est adorable.

Loin d'être un compliment, sa voix sonne plus comme un commentaire ironique et il passe la base de son pouce sur ses lèvres pour retirer les grains de sable, sans contrôler le rire qui semble décidé à s'installer définitivement. Il reprend son souffle pour réussir à parler à nouveau.

» La petite princesse est amoureuse. Si c'est pas mignon.

Ensuite de quoi, il se remet à rire. Ça n'est pas si amusant, il le sait lui-même, mais c'est aussi en partie la pression qu'il relâche tant qu'il le peut encore. Parce qu'étrangement, même s'il ne contrôle pas le fou-rire idiot qui s'est invité au pire moment, il s'inquiète légèrement de la réaction du type en t-shirt. Et la tarte au sable n'a jamais été son plat préféré.

Oh, il écoute sa petite chérie, si c'est pas adorable. Damen leva les yeux au ciel. Ça jouait les forts mais il suffisait d'une petite caresse et des grands yeux bleus d'une petite rouquine pour faire redescendre tout son tempérament ? Ça c'est quelqu'un qui ne s'assume pas, il sait reconnaître ce genre de comportement à des kilomètres. Un hypocrite qui préfère cacher sa vraie nature, quel que soit le secret qu'il tient à garder, plutôt que d'être lui-même. Lâche et menteur. Comme son père. Comme ce qu'il ne sera jamais. Au moins lui, il assume d'être mauvais pour les autres, d'avoir un comportement insupportable et de se comporter comme un idiot. Et le petit brun en t-shirt, qu'est-ce qu'il assume ? Pas grand chose ; certainement pas son caractère, en tout cas.

» Aucune, vraiment ?

Un sourire malsain se dessine sur ses lèvres. Libéré de l'emprise qui le maintenait allongé, Damen s'assoit, époussette le sable sur son torse, peu décidé à partir pour le moment. Il n'aime pas les gens qui se cachent derrière des faux-semblants alors qu'ils sont pourris de l'intérieur, les bien-pensants et les lâches qui cachent leur caractère derrière des airs angéliques. Digne d'un politicien. Et répugnant.

» À qui tu veux faire croire ça ? Tu n'es pas un mec sage et sans histoire, et tu ne fais même pas bien semblant. Est-ce que tu as seulement dit la vérité à ta petite copine sur une seule chose de ta vie ?

Il a vu le doute sur le visage de la rouquine. Ils pensent qu'il n'y aura aucune histoire ? Ils se trompent. Elle doute, elle a peur, elle se pose des questions. Qu'est-ce qui l'intrigue tant ? Son comportement ? L'identité de la personne qui l'a traité de connard ? Les secrets qu'il cache ? Semer le doute est presque aussi amusant que de semer la pagaille.

» Ah non non ma jolie, il a dit qu'il ne me donnerait aucune histoire. Ça veut dire que je ne vais ni manger du sable, ni me noyer. Ou alors ton prince charmant est un menteur.

Sourire moqueur, sarcastique. Évidemment, que son prince charmant est un menteur. Mais il paraît qu'il est gentil, protecteur et sans mauvais fond. Ce que l'amour peut faire dire comme idioties. Un mec sans mauvais fond qui part autant au quart de tour et qui est prêt à coller au sol le premier mec qui lui parle un peu mal ? Non, il n'y croit pas une seconde.

» Dis-moi, princesse, je croyais que tu n'aimais pas les mecs vulgaires qui considèrent les filles comme des objets ? Son expression "écarter les cuisses", tu en penses quoi ?

Il aurait aimé avoir de quoi fumer, ou un truc à mâchouiller, pour coller à l'image nonchalante qui a remplacé le sable sur son visage. Il est sûrement trop détendu pour quelqu'un qui a failli être étouffé il y a quelques minutes, mais c'est comme ça qu'il fonctionne, après tout. Rien ne l'atteint, probablement parce que les seules choses capables de le faire ont déjà ouvert un trou dans son cœur.

» Très méprisant pour les françaises, d'ailleurs, souligne-t-il en levant un doigt près de sa tête comme s'il faisait un commentaire sur un discours.

Ensuite de quoi, il hausse les épaules.

» Quand on fait pleurer les filles, on évite de juger les autres.

Haussement de sourcil, sourire moqueur, puis regard détaché. Tester les limites, c'est son jeu préféré. Ce gars craquera-t-il devant sa petite rouquine ? Probablement pas. S'il le fait, ça prouvera que Damen a raison en le traitant de menteur. S'il ne le fait pas, Damen se prouvera lui-même qu'il avait raison sur ses faux-semblants et ses masques. Le plus probable reste qu'il emmène la fille à l'écart. Mais même comme ça, l'adolescent reste gagnant : il aura eu une belle vue pendant un bon moment, sable mis à part, et il aura fait douter la petite princesse. Créé du doute envers son grand brun. Créé du mépris envers lui. Il n'y a rien de mieux que d'être détesté pour se sentir exister.

Le brun se met à réagir et, en une seconde, l'expression de Damen change. De provocation à incompréhension. Il hausse un sourcil, l'air honnêtement surpris comme s'il se retrouvait face à un truc incohérent. Parce que c'est le cas. Son regard se pose sur le jeune homme et il en oublie son petit jeu de base, une expression perdue sur le visage.

» Mais qu'est-ce que tu racontes ?

Il a probablement la tête que font la plupart des gens quand il commence à dire ou faire n'importe quoi. Il ne comprend pas les mots de cette personne, c'est comme s'il parlait une langue étrangère. Ou plutôt, comme s'il parlait de quelqu'un d'autre. Pourtant, il a bien précisé que c'est à lui qu'il parle, mais aucun de ces mots ne semble le désigner. Il aurait aussi bien pu lui dire qu'il était un grand roux aux yeux bleus que l'incohérence aurait été la même. Ce n'est pas de lui qu'il parle, ou alors il ne le connaît vraiment pas.

» Mais... Tu as déjà ouvert un magazine ? Ou regardé la télé ? Bien sûr que les gosses de riche sont... excessifs. Enfin... on est tous comme ça. On est riches, c'est... c'est le principe. On boit, on fume, on dilapide l'argent des parents... C'est...

Il n'y a aucune moquerie dans sa voix, juste une profonde incrédulité. En fait, il a l'impression de se retrouver face à un alien. Aucun des mots que ce gars prononce ne parviennent à trouver un sens dans son esprit et, pourtant, il essaye de les assembler.

» Il est... Il est bizarre ton mec. Il dit des trucs qui n'ont aucun sens... Tu l'as.. trouvé sur quelle planète ? Enfin... Bien sûr que j'existe, comme tout le monde, je n'ai pas envie d'être un fantôme et... j'ai jamais fait pleurer personne.

Si, peut-être Natasha, mais c'était plus un contrecoup du coup de coude dans l'estomac que de véritables larmes. Pour faire pleurer les gens, il faut que les gens s'attachent. Et l'avantage, c'est qu'il n'aime pas que les gens s'attachent à lui. Il suscite de la haine, pas de la peine. Donc les gens hurlent et fulminent, mais ils ne pleurent pas.

» Non, à la rigueur j'ai énervé des gens mais bon ça... bah c'est pas trop grave. Ce n'est que de la colère.

Là, assis dans le sable, il essaye de comprendre quel mécanisme de pensée a pu mener ce gars à lui lancer ce genre de phrases comme s'il pouvait l'atteindre. Ne sait-il pas qu'il n'y a que la vérité qui blesse ? Et dans ses mots, ses phrases, ses tirades, il n'y a rien de vrai. Enfin si, il est riche, il est venu en robe de mariée au bal, et il a envie d'exister - relativement - mais sinon... Non, décidément, il ne comprend pas.

» Bah... Si, j'ai des amis... Emily, Evan, et cette petite brune... mince c'était quoi son nom déjà ? Celle qui te déteste. Mais oui... j'en ai. Je sais pas pourquoi, d'ailleurs, ils ont l'air déterminés à m'apprécier. Enfin, ils sont bizarres. Et les autres... Les autres sont juste des décorations et des moutons, pourquoi je voudrais qu'ils m'aiment ? Je comprends pas ce que tu racontes.

Sa voix a l'intonation perdue de quelqu'un qui essaye de comprendre un puzzle trop compliqué. On pourrait presque apercevoir des points d'interrogation au-dessus de sa tête. Il cligne des yeux, penche un peu la tête sur le côté, puis finit par renoncer.

» Non, décidément, ce que tu dis n'a pas de sens. Tu es sûr que c'est à moi que tu parles ? Oui, je sais, tu l'as dit mais... j'ai... j'ai un doute. Parce qu'à part le fait que je suis riche, beau gosse - et encore, pas tant que ça - et un connard incontrôlable, tout le reste c'est... enfin c'est pas moi quoi.

L'avantage, au moins, c'est que la provocation a complètement disparu, pour laisser place à une honnête et totale incompréhension. Rien ne colle. Il essayait vraiment de l'atteindre ? Mais... Ce n'est pas comme ça qu'on fait... Ah, il devrait peut-être demander conseil à sa chérie, de mémoire elle a dû réussir une petite fois à le crisper un peu.

» Et euh... pourquoi tu souris comme ça ? Tu as l'air satisfait de quelqu'un qui vient de provoquer les autres, sauf que tu as juste... balancé des trucs incohérents. Tu... tu es sûr que c'est moi qui boit le plus ? Parce que tu dis vraiment des trucs bizarres.

Le commentaire de Lily, contrairement à un peu plus tôt, ne réveille pas en lui cette tendance à la provocation qu'il a déjà démontrée plusieurs fois. Même si la menace le fait sourire, il se repose surtout dessus pour recomposer la cohérence de leur conversation. Mais il a été coupé dans son élan. Il s'amuse moins qu'avant. Un soupir s'échappe de ses lèvres.

» Bon, ton copain bizarre ne m'amuse plus, lâche-t-il en se levant.

Il garde le regard fixé sur la jeune fille, ne se privant pas de profiter de la vue même s'il sait que ça va l'enrager assez pour que les dix minutes de sa menace passent à cinq.

» Il faudra que tu passes me voir de temps en temps, ma belle. Je t'assure qu'il y a des tas de choses que je fais mieux que lui.

Deux minutes. Voire moins. Peut-être deux secondes, en fait. Enfin bon, une gifle, c'est pas grand chose.