Urgences Parentales

Emilie était seule pour le week end. Elle n'était pas vraiment très fan de cela. La rouquine n'était pas finalement si esseulée mais ça ne restait pas une partie de plaisir que de se sentir éloignée d'Alexei.

Cela allait mieux dernièrement, il recommençait à faire chaud et doucement, la rouquine avait reprit contact avec son père. Elle semblait de plus en plus bien loin de ses soucis du passée, bien plus résolue à résoudre ceux qui allaient venir. Elle tentait aussi d'être plus ouverte, moins paranoïaque, ce qui continuait à être un petit challenge pour la demoiselle.

La nuit du samedi soit, la demoiselle avait couché l'enfant qui devenait de plus en plus bavard. Elle s'était fait une petite soirée à regarder un film d'animation et à manger les pires cochonneries qui pouvaient exister. Cela faisait aussi du bien de pouvoir prendre du temps pour soit, enroulée dans une vieille veste à grignoter des chips et des sucreries. Et puis là, elle n'avait pas besoins de plaire à qui que ce soit. Elle savait bien qu'elle n'avait pas besoins de vraiment faire des efforts pour que son homme la regarde mais psychologiquement parlant, elle pouvait faire encore moins attention que d'habitude bien que son attention se portait souvent sur le babyphone.

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Elle ne savait pas vraiment quelle heure il était, elle n'entendait plus qu'un bruit de fond, allongée sur le canapé. Elle avait un peu mal à la tête et au dos puisque que le meuble n'était visiblement pas fait pour faire la larve dessus. Le dessins animé était visiblement finit et des publicités passaient en continus pour des hotlines ayant pour but d'attirer de l'homme en chaleur.

Ce qui venait de lui faire ouvrir les yeux était en vérité un pleur bien connu.  Le micro de l'appareil transmettait que l'enfant n'était certainement pas bien. Cela ne l'inquiéta pas énormément sur le coup.

La rouquine regarda l'heure: à peine vingt-trois heures. C'était plus rare dernièrement qu'Aaron la réveille mais ça pouvait encore arriver. Elle se leva, bailla et alla dans la chambre pour rejoindre le lit avant de se pencher vers le bébé.

Elle le voyait mal, et n'osait pas allumer la lumière pour ses yeux. Elle tendit les mains pour l'attraper mais celle-ci toucha une matière nauséabondes et liquide. Il était vrai qu'elle n'avait pas sentit de suite l'odeur en entrant dans la pièce. La rouquine écarquilla un peu les yeux et prit doucement l'enfant dans ses bras qui avait en fait vomis. Avait-il mal digéré ?  Elle se rendit compte à quel point il était chaud, presque trempé de sueur. Ce n'était clairement pas normal. Le petit pleurait sous le sentiment paniqué de sa mère.

Elle n'avait pas le choix, elle devait agir en adulte responsable même si tout son corps lui criait de courir dans tous les sens en l'attente d'un miracle. La demoiselle ressuya la bouche de l'enfant, enfila des vêtements de sports ainsi qu'une veste et couvrit bien l'enfant pour aller dehors.

- Ok....ça va aller...

C'était Alex qui arrivait à rester calme normalement et qui disait à Emilie comment agir. Là, elle se sentait bien seul, privée de son droit de paniquer inutilement. La peur au ventre, elle sortit alors en appelant un taxi, ne voulant pas que son enfant malade le soit encore plus si elle prenait les transports en commun. Celui-ci arriva en cinq minutes et la demoiselle s'installa à l'arrière, caressant la tête de son enfant qui semblait vraiment dans le mal. Le chauffeur bien sûr de ne l'aida pas vraiment, lui disant sans tact que cela pouvait être grave de tomber malade aussi jeune et que nombreux nourrissons mourraient de cette façon. Pourquoi lui dire cela ? La rouquine ne faisait que paniquer encore plus.

L'avantage d'être en ville fut que cela ne dura pas très longtemps pour atteindre l'hôpital. Elle descendit et marcha très rapidement vers les urgences pour y emmener son enfant.

Il fut prit rapidement, l'image d'un bébé souffrant permettant certainement de le faire passer avant beaucoup de mondes. On lui fit comprendre qu'il n'était vraiment pas bien, que la demoiselle devait rester dehors le temps de quelques examens pour déterminer ce qu'il se passait. Ce qu'elle refusa trois fois avant de se résoudre à attendre.

Alexei.

Elle pensa à lui à nouveau, elle devait le prévenir. Mon dieu, en espérant qu'il ne soit pas en plein concert...Elle l'appela. Quoi qu'il se passe, que son amant décroche ou qu'elle tombe sur la messagerie, elle s'empressera de dire cela:

- A...Alexei... Aaron est malade, j'suis aux urgences, ils veulent pas que je le vois... Il a vomi et....Il était très chaud...Et le taxi il m'a dit que... Alex, j'ai peur...

Son inconscient lui criait de ne pas paniquer, que ça allait aller. Mais vu qu'on la refusait auprès de lui...Cela ne l'aidait pas du tout.

On lui refusait de voir son fils ! On lui refusait de voir son fils ! C'était absolument intolérable.  Elle tournait en rond, elle ne savait pas quoi faire et les médecins ne semblaient pas assez empathiques pour juger qu'il serait bien de lui donner des nouvelles. Un enfant si jeune... Une maladie d'adulte pourrait être violente. Le voir vomir, gémir alors qu'elle pensait que tout allait bien. Elle aurait du paniquer plus rapidement que ça ! Elle aurait du le coller ! Aller le voir plus souvent ! Si cela se prouvait, il avait eu des symptômes avant et comme une conne, elle n'avait absolument rien décelé. Et si elle n'avait pas l'instinct maternel finalement ? Elle se sentait mal...Et Alexei qui avait raccroché sans rien répondre... Et s'il n'avait pas entendu ? Et s'il avait eu un accident ?

Sa paranoïa lui grimpait à la tête et lui rongeait ses pensées. Des douleurs commençaient à lui cogner le crane, elle ne savait pas comment gérer et la moindre petite contrariété devenait une montagne en son esprit.

Elle finit par voir le sms à force de mettre son téléphone en veille puis le rallumer d'un geste automatique et frustré. Voyant le nom de "Combo Parfait"  (inchangé depuis le temps) s'afficher, elle lâcha un soupire et ouvrit le message avant d'hocher nerveusement la tête et se laisser complètement s'asseoir. Ne pas paniquer. Ne pas paniquer. Elle tentait d'imaginer son homme proche d'elle lui disant cela de vive voix.

-Trois heures...C'est long...

Elle frotta ses mains sur son visage. Elle avait presque envie de lui dire de rester là où il était, qu'il n'était pas obligé de se déranger. Mais la rouquine avait besoins de lui. Elle avait déjà réussi à se contrôler pendant le trajet, à ne pas juste pleurer dans le coin d'une pièce  mais allait-elle tenir encore longtemps...? Avait-elle juste le choix ? Elle était fatiguée, ses nerfs étaient à vifs, elle avait envie de pleurer mais voulait paraître forte en même temps. Comme une vraie maman.

Elle ne bougea pas de sa chaise. Elle n'eu qu'une seule fois des nouvelles comme quoi c'était encore délicat mais que ça ne devrait pas finir tragiquement (merci à ce médecin d'être aussi subtil dans ses propos.) La rouquine passa son temps à nager entre harcèlement du corps médicale, son rongement d'ongle et son piquage de nez. Quand son amant arriva, elle avait sa tête en arrière, les yeux fermés, à moitié endormie. La rouquine entendit d'un coup son prénom, son état d'alerte reprit le dessus et elle redressa sa tête, un air perdu, les yeux rouges, regardant à droite puis à gauche.

- Qu'est-ce que....

Elle vit Alexei et se leva d'un coup, manquant de tomber au vu de sa fatigue mais se reprit et alla dans ses bras. Elle le serra contre lui, s'accrochant un peu désespérément. Cela se voyait notamment dans sa façon dont ses mains étaient crispées. Elle avait tellement besoins de lui et de son odeur qui eu au moins le mérite de la calmer un peu sa panique.

Elle ne pu cependant pas s'empêcher de faire une remarque quand l'homme leur dit qu'il allait prendre des nouvelles:

- ça fait trois heures que j'arrête pas d'en demander et c'est maintenant que vous vous bougez enfin ?

Elle était irritée, elle en voulait aux médecins d'être aussi longs, elle voulait son enfant. Emilie resta contre son homme sans rien rajouter malgré le regard fatigué de l'interne. Elle finit cependant pas relever le regard pour observer Alexei avec son petit air de chien battu fatigué.

- Je suis désolée... J'aurais peut-être pu m'en rendre compte plus tôt, il aurait pas finit là-bas... J'aurais du le pressentir.  Les mamans sont comme ça non ? Elle devrait sentir à l'avance que ça va pas...  

Elle posa son front contre son torse. Elle parlait de ça comme un pouvoir magique qu'elle n'avait pas. Elle ferma les yeux, elle ne savait pas trop comment faire.

Au bout d'un temps l'interne revint et annonça avec un léger sourire alors qu'Emilie lui donna toute son attention malgré sa mine de zombie.

- Votre fils va s'en remettre. Il a une grippe. Cela peut-être grave chez les jeunes enfants mais il a été prit assez tôt. Nous devons le garder encore un peu cependant, le temps d'être sûr.

C'était compliqué de savoir contre qui elle était vraiment en colère. Peut-être contre tout le monde. Contre le corps médical qui l'avait pratiquement ignoré tout du long jusqu'à ce qu'Alexei arrive. Et contre elle-même. Elle se sentait si inexpérimentée qu'elle n'était jamais sûre de bien faire. Là où beaucoup de parents avaient neufs mois pour se mettre d'aplomb, cela n'avait pas été vraiment pareil avec la jeune rousse. Ils avaient eu du temps mais pas assez pour une parano telle que Émilie. Et puis elle supposait que les femmes enceintes commençaient à être prête psychologiquement parlant en sentant une présence en elle. Elle n'avait pas eu cette expérience pour Aaron en l’occurrence.

Son homme savait toujours aussi bien la calmer. Il était toujours plus raisonnable pour lui montrer que ce qu'elle s'imaginait être la fin du monde n'était qu'un petit orage. Elle restait alors contre lui, en l'écoutant et hochant doucement la tête à ses mots. Elle prenait de longues respirations, tentant de se concentrer. Elle avait ses mains dans son dos. Cela pouvait arriver d'être malade, il disait juste, elle ne devait pas tout se mettre sur le dos.

Après que le medecin ai parlé, Alexei commença à tenter de négocier une visite, détendant l'ambiance par une blague qui fit moyennement rire Emilie. D'où il la traitait presque de harpie ? Elle répondit avec un petit grognement. Mais bon, finalement l'homme accepta tant qu'on le laissait se reposer. La rouquine ne savait même pas si elle allait oser le prendre dans ses bras. S'il fallait le laisser dormir, c'était mieux de ne vraiment pas le toucher. Surtout qu'elle ne savait pas trop à cause de qui il avait attrapé ça.

- Merci...Marmonna-t-elle entre le reconnaissance, l'énervement et l'angoisse.

Elle suivit le docteur, ayant l'impression que chaque seconde était trop longue pour ce qu'elle était. Elle ne regardait que le fond du couloir, tout le reste était superficiel. Voir son fils était le plus important. Juste se dire qu'il est toujours là, qu'il est toujours parmi eux.

Quand elle le vit, elle écouta à peine ce que le medecin dit et s'approcha de l'enfant pour le regarder et pousser un petit soupire franchement soulagé. Elle eu même un petit sourire. Il ne semblait plus si mal au point que tout à l'heure. Le voir vomir et hurler, plus jamais.

Elle regarda Alexei qui s'était approché et passa un bras autour de son dos jusqu'à sa taille. La demoiselle hocha doucement la tête puis dis doucement:

- Je suis rassurée

La rouquine eu un long soupire puis dit:

- Mais crois-moi, je sais pas si tu serais resté calme si tu l'aurais vu hurler et vomir comme il l'a fait... En plus je m'étais endormis devant la télé...

Elle posa sa tête contre son épaule puis eu un petit baillement en continuant de le fixer pour être sûr que tout allait bien. Elle finit par articuler au bout de quelques secondes.

- Désolée de t'avoir fait quitter ta soirée car je panique trop.

La jeune fille continuait de fixer son fils avec ce petit air rassuré un peu marqué sur son visage. Elle avait eu si peur que le voir autrement qu'en pleure et plein de vomis lui faisait un bien immense. Et oui, ça arrivait de tomber malade, elle s'en rendait compte mais cela avait été si inattendu... Elle continuait à se demander si elle n'aurait pas pu voir les signes plus tôt. Emilie n'était pas du genre irresponsable mais il lui arrivait de manquer de concentration et d'attention quand elle avait l'esprit occupé. Donc elle continuait à se demander si cela n'était quand même pas un peu de sa faute.

Elle regarda Alexei qui lui dit qu'elle avait bien fait de l'appeler. Puis son homme lui expliqua pourquoi il gardait son calme, faisant le lien avec sa soeur. La rouquine l'écouta calmement, le regardant du coin de l'oeil. Elle hocha doucement la tête... Mais quand même, c'était un bébé. C'était affreusement stressant de voir un si petit être malade quand on sait que cela peut-être grave pour lui. Emilie aurait certainement bien moins stressé si cela avait été enfant un poil plus vieux.

- Oui je vois...

La demoiselle fit une petite moue en observant l'enfant qui gémissait de temps à autre. Il grandissait, elle le voyait. Il sortait même des mots maintenant. Cela allait tellement vite.

Alexei alla prendre l'enfant dans ses bras puisque celui-ci commençait à s'agiter. Ce qui marchait plutôt bien, le petit se rendormait doucement. La jeune fille eu un petit sourire en le regardant. C'était toujours une image magnifique selon elle. Un enfant dans les bras de son père. C'était ce genre de scène qui la projetait dans le futur, quand il sera un peu plus grand.

Quand il lui demanda si elle voulait prendre l'enfant, elle hésita puis secoua doucement la tête.

- Non...Je sais pas ce qui la rendu ainsi...Si ça se prouve j'me traîne des petites bactéries ou je ne sais quoi n et il est tombé malade à cause de ça.

Elle n'avait pas fait médecine ou science, elle n'y connaissait rien. Par contre elle voulait quand même bien s'asseoir sur le fauteuil. Elle avait besoins d'un endroit confortable pour détendre complètement ses muscles. Elle se frotta doucement les yeux puis regarda les deux êtres chers à son coeur avant de doucement sourire.

- Vous êtes vraiment magnifiques tous les deux...

Elle posa sa joue dans le creux de sa main, se sentant un peu mieux maintenant. Tout était allé si vite, puis si lent, puis si vite. C'était éreintant. Emilie continuait d'observer les deux puis se gratta le cou avec un petit sourire.

- Dis moi...

La rouquine détourna le regard quelques secondes.

- C'est dans tes projets, pour le futur hein, de lui faire un petit frère ou une petite soeur un jour ?

Elle ne parlait pas de tomber enceinte de suite, elle-même savait qu'elle avait besoins de prendre encore du temps avec Aaron, d'attendre qu'il soit peut-être un poil plus grand, qu'il aille peut-être à la crèche ou à la maternel, avant d'en avoir un second. Mais plus le temps passait et moins l'idée d'être en cloque l'effrayait.

Elle l'observait avec calme. Elle finit d'ailleurs par sortir son téléphone pour prendre une photo discrètement de la scène. De nombreuses fois, Emilie se répétait qu'elle était vraiment chanceuse d'avoir trouvé quelqu'un comme lui. Il avait ses défaut mais il lui avait tellement apporté. Rien que le fait d'être resté avec elle malgré les difficultés étaient beaucoup pour Émilie. Elle ne pouvait pas dire qu'elle n'avait pas eu de soutient lors de sa vie puisqu'il y avait eu Claire. Mais à l'époque, elle ne l'avait pas remarqué et s'était donc sentit seule.  

Elle posa alors sa question, craignant un peu sa réponse. Elle ne voulait pas qu'il pense qu'elle mettait la charrue avant le bœufs.  Ou encore qu'elle était une espèce d’excentrique qui voulait se marier après 3 mois de relations et avoir cinq gosses au bout d'un ans. C'était stupide comme pensée, cela faisait un moment qu'ils étaient ensemble et il savait qu'elle n'avait pas comme ça. Mais que voulez-vous ? Sa paranoïa n'aidait jamais ses pensées.

A sa réponse, elle le regarda surprise quelques secondes puis eu un petit rire, les joues légèrement rouge alors qu'elle se mit à le regarder amoureusement quelques secondes. Elle le laissa continuer de parler. I lui dit que ce n'était pas le fait d'avoir des enfants qui était gênant, c'était plus le comportement d'Emilie à paniquer un peu trop rapidement. Elle baissa le regard, elle était juste comme ça, elle ne savait pas si ça changera un jour. Elle était seule et elle avait vu son fils dans un lit de vomi. Il y avait de quoi paniquer, surtout en sachant que les médecins l'ignoraient complètement depuis trois heures.

La demoiselle fit alors une petite moue et marmonna:

- Mais...J'ai quand même géré un peu la situation malgré tout.

Elle l'écouta encore une fois calmement, elle faillit dire qu'il n'y avait plus de problème avec sa famille mais se retint quand il répondit à cette même remarque sans qu'elle n'ai eu besoins de le faire.  De toute façon, elle ne voulait plus voir sa mère et si elle sortait un jour, elle allait faire en sorte d'avoir murît.

- Je suis d'accord sur certains points et de toute façon, c'est trop tôt encore. J'aimerais qu'Aaron soit un poil plus âgé. S'occuper de deux bébés à la fois, ça va être trop d'émotions.

Elle eu un petit rire en fixant son amant. Elle laissa quelques secondes puis tendit les bras comme pour réclamer son petit, étant rassurée qu'elle n'allait rien lui transmettre.

- Mais je ne veux pas m'empêcher d'avoir des projets de peur que ma mère revienne. Je ne suis plus sa fille depuis longtemps et je n'ai qu'une hâte, ne plus porter son nom de famille ridicule.

Emilie eu un petit sourire et ajouta calmement:

- Quand elle sera là, je ne serais plus seule pour y faire face. Et beaucoup plus prudente.

La jeune fille prit l'enfant, lui caressant doucement la tête avec une grande tendresse. Elle avait besoins de ce calme agréable et doux. De le sentir contre elle et  plus en danger. Elle eu un petit soupire: il grandissait si vite. Avant qu'elle ne s'en rende compte, il sera déjà à l'école. La rouquine le fixa alors un bon moment et observa son amant avec un petit sourire:

- Cela ne se reproduira pas, et je pensais d'ailleurs changer de nom de famille. Prendre celui de mon père ou je ne sais pas encore... Avec le passif de ma mère, le tribunal acceptera peut-être.

La mère d'Emilie elle-même avait changé de nom de famille à cause de ses propres parents, aujourd'hui décédés. La rouquine ne savait pas trop comment le juge avait accepté mais elle avait pu avoir ce petit nom. En soit, son histoire était sympa. Issue d'une famille conservatrice et religieuse, sa mère voulait être danseuse et être libre de son corps. Elle s'en est alors allée et pour narguer ses parents qui lui disait qu'elle n'ira jamais au ciel, elle choisit le terme de "Skies".

Mais c'était un peu lourd à porter aujourd'hui. Car déjà, en Angleterre, c'était un peu ridicule d'être "Emilie Ciels" mais  en plus, ça ne lui renvoyait pas une image agréable. Elle avait l'impression d'être liée à cette femme.

Quand Alexei continua de parler, elle lui fit un petit sourire. Pourquoi le prendrait-elle mal ? Elle aussi aimerait passer une soirée avec lui. Peut-être qu'elle avait un peu moins ce sentiment de manque que son amant mais c'était surtout parce qu'elle n'avait pas trop le temps d'y penser en ce moment. Mais passer une soirée galante en sa compagnie pour finir certainement sur une nuit torride était loin de la gêner.

- Une sortie n'est pas refus...Nos regards embrasés me manque

Elle lui fit un petit clin d'oeil et lâcha un léger rire avant d'observer son fils bougeant très légèrement.

Quand le toubib rentra, Emilie hésita à encore se plaindre qu'on l'ai laissé en plan pendant si longtemps. Mais elle se retint, elle ira sur internet comme tout le monde pour déverser sa haine. Mais c'était vraiment rageant, il fallait l'avouer. Elle hocha alors sagement la tête  à ses mots, attentive et contente que cela se termine enfin. La jeune fille était épuisée. Il était très tard, au beau milieu de la nuit et en plus elle travaillait demain. Elle espérait ne pas avoir été contaminé par l'enfant histoire de ne pas refiler ça à tous les autres gosses.

- Ouai...Je veux bien, j'en peux plus.

Elle frotta les yeux puis tint doucement la main de son enfant avec un petit sourire. Elle avait peut-être besoins de quelques jours de vacances. La rouquine se sentait un peu fatigué en ce moment.

- Je vais quand même me renseigner sur la date de sortie de ma mère. Voir peut-être négocier un éloignement...Moi je m'en fiche mais pour Aaron...

Vraiment, hors de question que sa vieille peau de génitrice s'approche de son enfant. Elle a poignardé sa propre fille, elle ne prendra jamais le risque qu'elle s'approche d'un petit être comme lui.

- Un jour on sera vieux... Et il sera grand. Tu t'imagines grand père ?

Cette idée la fit doucement rigoler. Difficile de voir Alexei vieux à vrai dire. Elle-même c'était facile, elle avait déjà des habitudes de vieilles personnes. Elle était loin d'être aussi "rock" que son amant.