E
n cette belle journée, Charlie avait décidé de sortir visiter la ville. Après tout, il fallait bien s’octroyer ces petits moments de liberté après une semaine mouvementé. De bonne humeur, comme à son habitude, elle demanda à ses colocataires si l’une d’elle voudrait bien l’accompagner. Malheureusement, toutes avaient quelque chose de prévu ou était indisponible. Faisant la moue, parce qu’elle détestait être seule, la jeune fille demanda à tous ceux qu’elle connaissait, mais personne n’était en mesure de lui tenir compagnie. Au bord du découragement, Charlie décida de finalement y aller. De toute façon, elle trouverait certainement des âmes charitables pour l’intégrer parmi eux !

Délaissant l’uniforme scolaire, elle enfila une paire de short en denim taille haute serti d’une ceinture mince. Comme haut, Charlie opta pour une blouse paysanne noire légère et d’une veste à bord en dentelle blanche ouverte sur le devant. Satisfaite de son image dans la glace, elle laissa ses longs cheveux libre dans son dos, posa une paire de lunette fumé sur son nez et agrippa son sac à main a bandoulière avec un mignon petit nœud doré. D’un pas joyeux, elle se dirigea vers le centre-ville.

Elle passa la plus grande partie de l’avant-midi à flâner dans les boutiques, regardant les vêtements et restant le plus possible à proximité des gens. Le brouhaha des conversations la rassurait et voir de nouveaux visages la stimulait. Les endroits les plus achalandé étaient sans nul doute la portion touristique de Londres avec ses nombreux musées. Lorsque vint midi, elle s’arrêta à un petit bistro et commanda un café frappé et un pain au fromage. Grignotant sa collation, elle se dirigea vers l'Observatoire Royal un peu plus loin lorsqu’une carrure familière attira son attention. Son cœur manqua un battement, ses pas stoppèrent d’eux-mêmes et de surprise elle lâcha son dîner qui tomba au sol. La confusion régnait dans son esprit, embrouillant tout bon sens et logique. Prise d’une joie intense, elle souriait a s’en faire mal au joue et les larmes de bonheur qui affluait sous ses paupières menaçait de s’échapper d’un instant à l’autre.

Fixant la personne qu’elle croyait être son frère, elle s’élança dans sa direction. Une voiture klaxonna violemment lorsque Charlie s’engagea sans regarder sur la chaussée. S’excusant vivement d’un petit geste, elle sautillait d’impatience en rejoignant le trottoir. Ne voulant pas que quelqu’un de l’école la voit avec lui, la jeune fille se mordait les lèvres jusqu’au sang pour se retenir de crier son nom. Qu’ils le veuillent ou non, ils allaient être ensemble et personne ne pourrait les en empêcher.  Une fois certaine que tout danger était écarté, la jeune fille repris sa direction tel un missile auto-guidé en direction de l’homme de sa vie. En aucun moment elle ne prit en considération le fait qu’il puisse s’agir d’un inconnu. Pour Charlie, la certitude absolue de savoir que tout deux serait réuni un jour était plus forte que tout. Il n’en pouvait être autrement, ils étaient destinés l’un à l’autre.

P
ourquoi avançait-il aussi vite ? Où allait-il ? Ne sentait-il pas qu’elle venait à sa rencontre ? Essayant de le suivre, Charlie le perdit bientôt de vue.

▬ Non… Non, non non !

Murmurant tout bas, sur le bord de la panique, la jeune fille marcha dans le parc en fouillant des yeux tout ce qui l’entourait. Il ne pouvait pas avoir disparu ! Elle l’avait vu, en chair et en os quelques secondes plus tôt. Elle savait qu’elle ne s’était pas trompée ! Ce ne pouvait pas non plus être son imagination qui lui jouait des tours. Impossible. Sa vision se brouilla, bien vite rempli de ces larmes amères qui refusent de voir la réalité en face. Il était là, quelque part à l’attendre. Charlie en avait la certitude.

Une voix masculine dans son dos la fit sursauter, chassant d’un rapide clignement de paupière les dernières gouttes salés qui troublait sa vision, Charlie se retourna. Elle soupira de soulagement lorsqu’elle le reconnu. Cachant sa nervosité, la jeune fille eut un petit gloussement de joie.

▬ Tu m’as fait peur ! J’ai bien crue t’avoir perdue encore une fois… Comment m’as-tu retrouvée ? À cet école où je suis, l’établissement d’Indare, ils me forcent à voir un psy et surveille tous mes déplacements. Ils pensent que je suis folle, tu imagines ?! S’il savait… Mais ça n’a plus d’importance maintenant que tu es là !

Euphorique, Charlie ne pouvait endiguer le flot de paroles qui sortaient de sa bouche. Il était là, devant elle. Pour vrai, cette fois. Ce n’était pas un rêve. Coupant son babillage, il lui demanda ce qu’elle lui voulait. Penchant la tête sur le côté, elle afficha un air confus. Que voulait-il dire au juste ? Croyant qu’il lui faisait encore une blague, elle éclata de rire.

▬ Tu me fais une blague, c’est ça ? Je sais que tu adores me faire des blagues. Je veux être avec toi bien sûr ! Nous sommes faits l’un pour l’autre !

En disant ses mots, elle se rapprocha de lui, les mains derrière son dos en se hissant sur la pointe des pieds avec l’intention évidente de l’embrasser.