"Ca fait longtemps" Ft Mathieu Dorin

En tapotant mollement sur son portefeuille solidement enfoncé dans sa poche, Mathieu poussa un long soupir. Il sentait à peine ses lèvres après avoir bu un shooter d’un alcool quelconque, proposé par un inconnu visiblement très éméché. Le jeune homme l’observa quelques secondes, essayant de déchiffrer un langage étrange et résistant à l’envie de se boucher le nez devant cette haleine fétide entremêlée de vapeurs alcoolisées. Les paroles de cet inconnues n’avaient pas vraiment de sens, et Mathieu était trop fatigué pour essayer d’en trouver un de toute façon. Et puis, il devait avoir une trentaine d’années, quelque chose comme ça… Dans tous les cas, il ne se sentait pas à l’aise en compagnie de cet homme ivre. Il fixa le fond de son verre, songeur...

Mathieu traînait régulièrement dans des bars, à la recherche de nouvelles têtes. Sans prévenir, il avait perdu quasiment toutes les personnes qu’il connaissait ici, en Angleterre. Il ne savait pas vraiment où étaient passées ses amis. Une chose était sûre, il avait dû visiter la moitié des pubs et des bars de Hampstead. Non pas qu’il était particulièrement à l’aise socialement, au contraire même. Mais la solitude l’oppressait. Il ne trouvait que rarement des âmes souriantes qui l’intégraient à une table, et il finissait souvent au comptoir avec les autres personnes comme lui, qui passaient le temps.

Quand il sortit de ses rêveries rendues floues la boisson, il cligna plusieurs fois des yeux, et regardant autour de lui. L’inconnu était parti. En laissant à Mathieu le soin de régler leurs deux consommations. Et lui qui croyait s’être fait offrir un verre… Il grommela à voix basse quelques insultes inarticulées en français, et lâcha quelques pièces dans la main du barman. En sortant son téléphone pour regarder l’heure, l’adolescent aux cheveux mauves leva un sourcil. Déjà minuit ? Il allait encore devoir s’expliquer avec le vigile d’Indarë… Mathieu serra les dents, énervé contre lui-même et contre la situation qui l’attendait.

Décidé à partir, le jeune homme descendit de son tabouret et posa les pieds au sol, avant de chanceler et d’appuyer sa main contre le comptoir. Il s’était levé trop rapidement, et l’alcool faisait son effet. Néanmoins, il n’en était pas à son coup d’essai, et il se mit à avancer prudemment vers la sortie. Alors que la porte n’était qu’à quelques pas, deux hommes fendirent la foule juste devant lui, les bras remplis de consommations pour leurs amis.

Les sens engourdis, Mathieu ne réagit que trop tard, et le coude du deuxième homme vint heurter la poitrine du jeune homme. Il entendit les verres tinter entre eux, et un mauvais réflexe de la personne en face de le fit renverser l’un de ses liquides sur le visage de Mathieu, qui goutta le long de ses vêtements.

« Oh merde ! Oh, pardon mec je t’avais pas vu… Ça va ? » le questionna immédiatement son « agresseur »

Sentant le liquide froid descendre le long de son cou, de son torse et de son ventre, Mathieu garda l’air surpris quelques secondes, avant de relever la tête, l’air énervé, vers la personne qui s’adressait à lui. Il avait une folle envie de l’insulter, mais sa carrure plutôt imposante et sportive lui fit comprendre que l’idée n’était pas bonne.

« N… Non, ça va, vous inquiétez pas… Je… J’vais aller me nettoyer, c’est pas grave »

L’homme alla déposer ses verres sur la table d’à côté et vint donner une tape dans le dos à Mathieu, comme pour s’excuser encore une fois. Il lui indiqua les toilettes, au fond du bar, pour qu’il aille laver rapidement ses vêtements.

« Eh bah putain... Si le vigile de l’école me signale pas à la directrice avec ça, c’est vraiment que j’ai de la chance... » pensa-t-il, en prévision de sa confrontation de retour.

La vision un peu floue, Mathieu traversa la foule dans l’autre sens. Cependant, il ralentit le pas durant un quart de seconde. Cette odeur… Elle lui disait quelque chose, mais il n’avait pas la tête à réfléchir et la froideur de son t-shirt le rappela à son objectif.

Une fois dans les cabinet, il s’installa à un lavabo, et passa de l’eau sur son visage et son haut. Un frisson lui parcourut la nuque.

« Putain d’eau froide de... » jura-t-il dans un français impeccable.

Finalement, il se contempla dans la glace fendue des toilettes du pub. La tache sur son t-shirt avait grossi à cause de l’eau, mais au moins il ne sentirait pas l’alcool demain. Enfin, il l’espérait… Il se recoiffa rapidement avec sa main, repassa un peu d’eau fraîche sur ses joues, puis tourna les talons pour sortir du bar. Cette fois-ci, il serait prudent face aux gens qui grillent les priorités…

A peine eut-il posé le pied hors des toilettes que quelque chose lui rentra dedans, et s’agrippa à ses vêtements. Mathieu dut se pencher en avant sous le poids de la personne qui le tenait, mais il entendit des craquements au niveau du col. Encore une fois, quelqu’un lui rentrait dedans… Cette fois, Mathieu fronça les sourcils et se préparait à insulter cette personne inconnue. Quand soudain…

L’odeur qu’il avait repéré tout à l’heure, elle provenait de cette même personne. En tournant son regard vers son visage, le jeune homme fut stupéfait. A vrai dire, il ne savait pas comment réagir, et il garda la bouche entrouverte et les yeux écarquillés pendant quelques secondes. Un seul mot apparut dans son esprit, se glissa dans sa bouche, illumina ses yeux et s’échappa de ses lèvres :

« C… Cassy… ?! »

Un nom qu’il avait appris à considérer comme faisant partie de son passé… Cela devait être le destin. Si l’autre armoire à glace n’avait pas renversé son verre sur Mathieu, alors il ne l’aurait pas croisée. Les choses n’arrivent jamais par hasard, Mathieu en était certain.

Cependant, alors qu’il se préparait à l’enlacer par un réflexe désinhibé par la boisson, il vit la jeune actrice se tordre et placer sa tête au-dessus d’un pot de fleur innocent posé là pour décorer. Le bruit guttural qui sortit de la gorge de Cassy sortit Mathieu de ses considérations. Finalement, peut-être que le destin était une pute. En tout cas, elle était bien loin de l’image qu’il avait eu d’elle, gravée dans son esprit. L’image d’une Vénus lors d’une folle nuit qu’il avait gardé de leur escapade française venait se heurter à cette situation, où la jeune femme était en train de rendre les litres de bières précédemment ingérés.

Inquiet, il se baissa et tint Cassy par les épaules, avant de se souvenir de ce qu’il avait déjà du faire dans d’autres soirées. Il passa sa main dans les cheveux de l’actrice et rassembla les mèches qui la gênait. De l’autre, il lui caressait doucement le dos, pour essayer de la calmer, toujours en silence. Il ne savait pas vraiment quoi dire, de toute façon.

Une fois que le « flux » se calma, Mathieu accompagna Cassy dans les toilettes des femmes, sous le regard inquisiteur et sévère de plusieurs d’entre elles. Pourtant, il n’avait pas d’idée derrière la tête à part celle de permettre à la jeune femme de se rincer la bouche. Il l’amena à un lavabo, puis entra dans une cabine vide pour dérober un rouleau de papier toilettes. Avec un sourire gêné Mathieu le tendit à Cassy, en se grattant la nuque d’inconfort :

« Tiens… C’est… spécial, pour des retrouvailles… Tu vas mieux ? »

Question banale, à vrai dire. Mais les mots lui manquaient. Et puis, si elle l’avait mis de côté, c’est qu’il devait y avoir une raison, non ?

Les sentiments de Mathieu étaient étranges. Il se demandait s’il devait rire devant le ridicule de leur situation, ou bien s’il devait lui poser tout un tas de questions qui lui se massaient dans son esprit. Il esquissa pourtant un début de sourire lorsque Cassy prit enfin la parole :

« Ouais. J’aurais voulu éviter que tu voies ça. Je vais mieux merci. »

Pourtant, son sourire n’eut même pas le temps de se dessiner entièrement sur ses lèvres. La porte des toilettes explosa, du moins c’est ce que crut Mathieu au son brusque que cela avait produit, et elle laissa apparaître un homme à la carrure athlétique qui fixa un œil  mauvais dans la direction de l’adolescent.

« Petit merdeux ! Ecarte-toi d’elle tout de suite ! » hurla la personne en fusillant Mathieu du regard et en s’avançant à pas décidé vers lui.

Interdit, Mathieu ne reconnut pas Hans, l’un des acteurs qu’il suivait pourtant régulièrement sur Internet. Cassy s’interposa, et les deux stars s’interpellèrent assez sèchement. Toujours la bouche entrouverte, absolument incapable de comprendre ce qui se déroulait devant ses yeux, Mathieu n’eut aucune réaction jusqu’à un point précis de leur conversation.

« L’autre connard d’Indarë ? Putain mais c’est quoi ce délire ? » pensa-t-il.

Finalement, Hans partit aussi vite qu’il était entré, le son en moins. Mathieu le reconnut enfin, de dos. C’était bien lui le partenaire de Cassy dans la série. C’était lui qui avait été sur le point de le pulvériser sur place si la jeune femme ne s’était pas expliquée avec lui. Enfin, expliquée… Tout restait flou dans l’esprit de l’étudiant, et les choses se déroulaient trop vite pour que son cerveau embrumé ne puisse suivre correctement. Il ferma enfin la bouche, déglutit avec difficulté une sorte de bile amère et tenta de calmer les battements de son cœur qui s’étaient emballés sous le coup de la peur.

Les paroles de Cassy le sortirent finalement de ses émois. Ça, pour être protecteur… Pourtant, la suite de ses paroles le fit frissonner. D’instinct d’homme, il savait que les « Faut qu’on parle » n’annonçaient souvent que des ennuis. Mathieu hocha pourtant doucement la tête à la proposition de l’actrice. Il ne se voyait pas lui dire non, et de toute façon, il était déjà largement en retard par rapport au couvre-feu. Alors, foutu pour foutu…

Néanmoins, alors que son regard glissait par réflexe vers le décolleté de la jeune femme, Mathieu marqua un coup d’arrêt en reconnaissant le collier qu’il lui avait offert. Elle avait donc gardé cette babiole ? Il sourit, flatté, d’un sourire que Cassy ne put voir puisqu’elle se lavait le visage. Puis il la suivit, passant le bras de son amie par dessus son épaule. Il tenta tant bien que mal de se frayer un chemin vers la sortie, sous le regard noir de certains clients du bar. Certainement des personnes de la production, mais qu’importe.

En arrivant dehors, Mathieu aida Cassy à s’asseoir, puis prit une grande bouffée d’air frais. La chaleur à l’intérieur du bar était étouffante, et même la pollution londonienne lui paraissait être un air pur de montagne. Par réflexe, il sortit une cigarette de sa poche et l’alluma. C’était toujours comme ça quand il buvait, il en ressentait le besoin. Pourtant, il ne fumait pas en dehors de ces occasions. Après quelques bouffées silencieuses, Cassy brisa un silence que l’adolescent aurait eu du mal à rompre de lui-même.

« Je suis contente de voir que tu vas bien… Enfin, tu as l’air en forme. »

Il ricana légèrement pour lui même. Il était venu ici pour tromper la monotonie de sa vie de lycéen et la solitude, et elle lui disait qu’il avait l’air en forme. Mais, après tout se dit-il, comparé à Cassy, il avait plutôt bonne mine à cet instant présent. Il s’assit à côté d’elle, un peu éloigné par pudeur.

« Ouais, si on veut. Pas mal de mes amis ont quitté Indarë ces derniers mois, donc je suis un peu seul en ce moment. Mais sinon, oui, je suis en forme. Et toi ? Enfin, j’veux dire, à part ce soir… »

Il lui laissa le temps de répondre, puis enchaîna, toujours aussi peu sûr de lui :

« Ça me fait quand même vraiment plaisir de te revoir, ça faisait longtemps mais… Vous avez parlé d’un truc tout à l’heure avec Hans… Il a failli me sauter dessus parce qu’il m’a confondu avec quelqu’un, c’est quoi ce bordel ? »

Le mot final était parti tout seul. Un peu vulgaire certes, mais étant donné leur état mutuel, il exprimait bien le fond de sa pensée. Une certaine forme de curiosité l’avait envahi, cette curiosité à mi-chemin entre la soif de vérité et la jalousie mal placée. Après tout, il n’avait pas eu de nouvelles pendant des mois, de façon inexpliquée. Il s’imaginait bien que Cassy avait une vie extrêmement chargée, mais l’idée qu’elle ait pu fréquenter quelqu’un de sa propre école sans même donner un signe de vie le froissait dans son égo.

Au loin, Mathieu vit des phares se rapprocher. Certainement le taxi commandé par Hans. Il arriverait d’ici quelques dizaines de secondes. Il fixa alors le visage de l’actrice. Qu’elle lui réponde maintenant, dans le taxi, ou plus tard, cela lui était égal. Mais il voulait une réponse. Et encore, Mathieu ne l’avait pas encore questionnée sur les « soucis » depuis septembre. Il jeta finalement un regard au ciel, tentant d’apercevoir une lune qui était certainement cachée derrière un immeuble. Tant pis pour le couvre-feu.

Un pincement au cœur arracha un très léger rictus sur le coin des lèvres de Mathieu quand Cassy débuta ses explications. Un ex-petit ami ? A Indarë ? Même si Cassy ne lui devait rien, même s'ils n’avaient finalement passé qu’assez peu de temps ensemble, le jeune homme était froissé dans son égo. Et il ressentait une pointe de jalousie, comme si l’on venait de lui dire qu’il avait été trompé. Sa virilité, certes très peu visible, s’en trouvait attaquée, mais il préférait attendre la fin des explications. Et puis, c’était trop tard de toute façon. D’autant plus que s’il s’agissait bien d’un élève en Forge, il s’abstiendrait bien d’aller l’embêter.

Dans tous les cas, il hocha la tête lorsque Cassy lui intima le silence et il monta dans le taxi, direction une adresse qui lui était inconnue. Il ne savait pas où il allait, ni comment rentrer à l’Institution. Ce qu’il savait, c’était que le taxi prenait la route opposée à celle par laquelle il était venu. L’actrice s’assoupit contre lui, certainement sous le coup de la fatigue de son travail et de son état d’ivresse, qui s’était pourtant bien amélioré, comme si ses renvois avaient aidé à la dégriser.

Une fois arrivé devant un grand immeuble dans un quartier apparemment riche, Mathieu garda le silence et se laissa guider par son amie à travers le hall, puis des escaliers.

« Tu te souviens de Freddy ? » demanda la jeune femme.

Ne sachant pas s’il pouvait parler ou pas, l’adolescent haussa un sourcil. Freddy ? Un autre homme ? Qu’est-ce que c’était que…

Puis, la porte s’ouvrit sur une boule de poils apparemment ravie de revoir sa maîtresse. Effectivement, il s’en souvenait. Après tout, c’était véritablement grâce à lui s’il avait pu rencontrer son idole. En se remémorant ce souvenir, il caressa avec plus d’entrain cette brave bête, même s’il préférait plutôt les chats. Ce Freddy était une exception. Puis, lorsqu’elle alluma la lumière, Mathieu écarquilla les yeux.

Démesuré. C’était le terme pour ce loft luxueux, que l’on aurait pas soupçonné depuis l’extérieur de l’immeuble. Tout semblait moderne, bien qu’un peu en pagaille. Visiblement, elle ne s’attendait pas à recevoir quelqu’un. Néanmoins, les mots de  Cassy vinrent stopper son observation. Effectivement, il en avait entendu parler, la chose était récente et avait fait grand bruit sur les réseaux sociaux et sur les forums dédiés à la série. Mathieu comprit alors qu’il avait regagné son droit de parole :

« Thé s’il te plaît. Oui j’ai vu ça, c’est dingue comme histoire. J’ai même failli t’envoyer un message pour te féliciter de t’en être débarrassé ce jour-là, mais… »

Il laissa la fin de sa phrase en suspens. Après tout, c’était assez explicite. Néanmoins, il se voulait réconfortant, et tenta une pointe d’humour :

« En tout cas je suis content pour toi. Et puis, au moins maintenant tu es sûre que c’était pas moi ! »

Tandis que la jeune femme s’en allait préparer leurs boissons, Mathieu s’installa , un peu gêné, dans le vaste canapé du salon. Lui qui avait l’habitude de s’affaler, il restait droit. Il sentait que la conversation était sérieuse, et que les explications n’allaient pas être simples, ni pour lui, ni pour elle. Machinalement, il avait saisi une petite peluche en forme d’ourson et il le triturait entre ses doigts, comme un enfant. Après quelques secondes, il fixa d’un regard vide le doudou. A son âge, elle avait encore besoin de sa peluche d’enfance ? Il sourit en se disant que cela contrastait complètement avec son personnage qui se battait régulièrement contre des hordes de morts-vivants. Pourtant, l’objet paraissait quasiment neuf, comme s’il avait été acheté récemment. Mathieu ne perçut pas cette contradiction, et continua de jouer avec jusqu’à ce que Cassy revienne. Il tentait de mettre en forme ses questions dans son esprit.

Lorsqu’elle revint avec leurs boissons, il la remercia et posa sa tasse devant lui. La première qui lui venait en tête était le nom de cet ex. Après tout, Indarë n’était pas immense, et les Forges étaient souvent reconnaissables. Savoir qui était cette personne n’allait rien lui apporter, il le savait. Mais il voulait pouvoir mettre un visage et un nom sur le sentiment de jalousie qui le touchait :

« Dis moi… C’était qui, peut-être que je le connais ce fameux ex ? » (Il avait bien appuyé sur le « fameux »)

Le son de sa voix était relativement bas. Il ressentait un certain malaise dans cette pièce, et il était persuadé qu’il n’avait pas à poser de question, de toute façon. C’était elle qui l’avait fait venir ici, en lui précisant qu’elle avait des explications à lui fournir. Alors il la laisserait parler, lui dire ce qu’elle voudrait bien lui dire.

Mathieu baissa légèrement les yeux, écoutant la réponse de Cassy et observant avec plus d’attention le doudou. Il paraissait neuf, et faisait très cadeau de naissance. D’ailleurs, cela lui rappelait un peu celui qu’il avait eu étant bébé, et qu’il avait conservé durant une partie de son enfance. Celui-là était en bien meilleur état, et n’avait pas cette odeur si particulière qu’avait le sien, mais cela fit sourire Mathieu et l’aida à se détendre.

Puis, se rendant compte qu’il pouvait l’abîmer à le triturer ainsi, il le reposa doucement, en l’installant confortablement dans le canapé, comme une poupée. Juste entre Cassy et lui.

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