Filature professionnelle [ Chris]

Will avait tendance à oublier les réactions exagérée, selon-lui,  de ce gars. Il oubliait vite les émotions qu'il avait pu ressentir, ce qui le rendait particulièrement peu responsable parfois. Il sortit alors simplement deux phrases qu'il n'imaginait pas si sanglante et son côté provocateur n'aidait certainement en rien. Il avait réussi à inverser un peu la situation. Mais l'inconnu aurait pu s'en douter, vu qu'ils étaient lié, il y avait des petites similitudes entre ce qu'ils avaient vécu. Il le regarda alors la caisse qu'il avait bougé quand l'homme commença à s'approcher de lui, le faisant bouger, lui demandant ce quels étaient ses hypothèses là-dessus. Will reculait, ne comprenant pas les changements d'humeur soudain de ce type. Et puis il n'en avait pas marre de le coincer contre les murs ? Entre la ruelle, l'entrée dans la piscine, le placard et maintenant... Parce que dans d'autres circonstances, cela aurait pu être drôle voir sexy mais là c'était de l'intimidation qui avait le malheur de marcher un poil sur le faux albinos. Et puis il était pas devin non plus. Il  devinait que ce gars avait certainement été formé au combat mais comment, dans quel but et à quel point, ça, il l'ignorait. Il  semblait déjà si peu expressif dans le passé.

Il ne lâchait cependant pas ses yeux, même quand il se pencha. Will fit même l'effort surhumain de ne pas trop se recroqueviller pour garder un minimum de fierté. L'inconnu lui demanda alors d'arrêter de parler de tout cela. Une seconde fois. Puis repartit vers les caisses.

Le jeune homme souffla doucement puis marmonna après quelques secondes:

- A ne pas arrêter de me plaquer contre les murs comme ça, je vais finir par croire que tu veux me pécho.

Il dit cela sur un ton entre l'humour et le sarcasme. Bien sûr il n'y croyait pas, il savait qu'il voulait lui faire peur. Mais peut-être que cela allait le gêné et l'empêcher de recommencer allez savoir. Certains gars pouvaient être si coincé que ça devenait une bonne méthode de manipulation. Il se frotta le front. Il fouilla dans sa poche et sortit une petite boite, il s'accroupit quelques secondes, commençant à retirer ses lentilles rouges d'une grande précision et rapidité par rapport à la tâche. Bon normalement fallait se laver les mains et tout mais osef. Il mit les deux cercles dans sa boite et cligna plusieurs fois ses paupières. Avec ses yeux noirs, il semblait presque plus humain. Pourquoi il venait de faire ça ? Il ne savait pas. Il agissait parfois sans comprendre. Il souffla un peu puis marmonna:

- Désolé

Il essuya une larme du coin de son oeil. Larme du à l'extraction de ses lentilles. Il disait ça pour avoir insister un peu sur son passé. Il se redressa doucement et secoua ses vêtements avant de regarder l'eau bleuté de la piscine. Si Will commençait à s'excuser c'est qu'il commençait à considérer quelqu'un et donc qu'il se souciait ne serait-ce qu'un tout petit peu de ce qu'il avait fait. Will blessait facilement car très  égocentré  mais ça lui arrivait parfois...De passer outre cela. Il s'approcha de nouveau en l'observant puis lâcha simplement:

- Tu t'appelles comment ?

Il ne savait pas combien de temps durerait cette passade de calme et de lucidité mais pour l'instant elle était là.

D'un côté, le fait que ça le fasse rigoler rassura un peu Will.  Au moins ça allait se détendre et les discussions trop froides le mettait dans une angoisse assez forte. Il se frotta alors la nuque, se sentant plus à l'aise sans ses lentilles d'ailleurs. Il ricana doucement à sa réponse en croisant les bras tout en l'observant. Et puis maintenant il réfléchirait peut-être à deux fois avec de le foutre contre un mur et de se pencher vers lui.

D'un coup, il sortit quelque chose de sa poche qu'il lança dans la direction du faux albinos. Il regarda quelques secondes puis reconnu son portefeuille. Ah ! C'était donc là où il était passé ! Il s'approcha et se pencha pour le prendre et le tourna dans ses mains.

- Sérieux...J'aurais pu l'avoir mon herbe...

Il grogna un peu intérieurement puis rangea l'objet dans sa poche en remerciant l'homme de la tête. Mais quand même il aurait vraiment voulu l'avoir. Il évitait d'aller voir les gros dealer pour avoir des substances disons plus fortes mais s'il ne pouvait même pas avoir cette simple petite chose, c'était le ponpon.

Le garçon finit alors par lui demander son nom, car après tout il n'avait rien pour l'interpeller encore. Le jeune homme finit par le répondre, précisant qu'il s'appelait Chris. Ou du moins, que c'était le prénom qu'il s'était donné. Le fameux Chris lui expliqua alors ce qu'il entendait par là, lui donnant quelques précisions sur son passé au passage que Will enregistra de façon assez pragmatique. Le garçon réfléchit quelques secondes: il s'était donc enfui. Donc cette histoire n'était certainement pas totalement terminée. Il était rare de prendre la poudre d'escampette sans aucune conséquence ensuite généralement. Mais ce n'était certainement pas ce qu'il avait envie d'entendre.

D'ailleurs il posa une caisse avant de lui tendre la main pour se présenter de nouveau, se disant comme un Senpai pour le faux albinos qui l'observa de ses yeux maintenant noirs. Il finit par ricaner et lui serra doucement la main.

- Enchanté, moi c'est Will. Le fou de service de IRS et le chien-chien des ISS.

Oui car bon, à part les deux trois nanas qui parlaient de lui en bien avec une grande honnêteté, il était pas dupe. S'il était populaire c'était pour son côté mystérieux ET le fait que les gens "normaux" avaient un gars fou avec eux. Comme s'ils l'avaient dompté en somme.

Quelques secondes plus tard, il lui précisa qu'ils feraient mieux de partir surtout si le super espion low cost avait ramené des renforts. Will hocha la tête et commença à escalader les caisses puis se hissa un minimum pour sortir par la fenêtre, avançant un peu à quatre pattes avant de se relever pour regarder rapidement s'il n'y avait pas des adultes traînant dans le coin. Il retourna vers l'homme qui était certainement sortit et dit:

- R.A.S

Il passa une main dans ses cheveux en posant son dos contre un arbre et souffla doucement.

Il prit la cigarette entre ses doigts, il préférerait planer mais c'était mieux que rien. Il regarda le jeune homme calmement alors que celui-ci commençait à lui faire un sorte d'au revoir. Quand il lui dit que sa résidence au faux albinos était un peu plus loin, il eu un fin sourire sur ses lèvres et dit:

- Je suis un chat de la nuit...D'une discrétion impressionnante.

Bon serte, la démonstration de cet après-midi n'avait pas été des plus concluante mais bon. Il pouvait parfois être très félin hein. Mais ça partait plus dans le domaine privé ça... D'ailleurs il releva le regard quand le jeune homme l'interpella à nouveau. Il releva la tête pour le regarder alors qu'il gardait la clope éteinte dans sa main.

Il lui fit un petit discours sur le fait de ne pas se laisser faire par les gens de l'ISS. Le petit Will eu un léger sourire. C'était mignon. Mais certainement un peu plus compliqué que ça. Il était conscient de comment on le traitait mais il ne le vivait pas spécialement mal. Il cherchait des sensations et les gens de ce genre de classe lui permettait de faire des rencontres qui pouvaient débouler sur du cul, de l'alcool et tout ce qui lui permettait de mieux se sentir. Les IRS pouvaient être un poil plus méfiant de Will car ils étaient tous un peu dans la même barque. Le jeune garçon ne trouvait pas de plaisir à discuter avec quelqu'un fou. Avoir le reflet de sois-même en face de lui... Sans façon. Cependant il ricana quand il lui tapota la tête et lui fit un clin-d'oeil.

- Je tacherais d'y penser.

Finalement il lui proposa son aide si un jour il en avait besoins, qu’apparemment il était pas mal dans le coin. A cette phrase, le faux albinos se contenta d'hocher la tête en le regardant s'éloigner. Quand il ne fut plus à la porté de son regard, il poussa un long soupire. Cela avait été mouvementé mais il n'était pas sûr que ça allait changer quoi que ce soit pour l'instant. On pouvait que difficilement réparer Will. Il ne savait pas si c'était psychologiquement ou biologiquement qu'il était brisé (donc à quel degrès il pourrait un jour devenir "normal" ) et il n'était pas sûr d'avoir envie de se diriger par là. Car tout simplement, il ne saurait pas quoi faire. Il se sentirait perdu. Les responsabilités, les projets futurs...Ce n'était tout simplement pas envisageable pour le jeune homme. Qu'est-ce qu'il fera après Indare par exemple ? Il n'en savait vraiment rien. Là c'était facile, on lui donnait un emploie du temps de la journée et s'il faisait des conneries on mettait ça sur le dos de sa "maladie". Il n'était pas sur que ça pourra durer éternellement.

Donc après quelques minutes, il reprit la direction de sa résidence pour rentrer dans sa chambre. Il se posa et rangea la cigarette dans son bureau. Il s'endormit finalement plutôt rapidement, marquant la fin de cette rencontre.