(France) Retour en terre natale [Alexei]

Avoir le visage lavé de cette odeur désagréable l'apaisa un peu plus. Emilie se sentait mal pour plusieurs choses. La façon, bien évidement, dont l'avait traité Claire mais également le fait de ne pas avoir réussi à faire ce qu'elle voulait et d'avoir empiré la situation en l'insultant. Peut-être que ça ne servait à rien de luter avec elle après tout ? Toutes les deux étaient beaucoup trop réactives et maladroites et il était facile de se demander pourquoi elles avaient été ensemble vu comme elles s'entendaient. Alexei s'approcha d'elle alors avec une serviette, lui frottant la tête. Il imagina ce qu'elle avait bien pu lui dire pour qu'elle se mette dans cet état. Il était fort même si c'était souvent les mêmes sujets qui pouvaient être utilisés pour blesser Émilie. En entendant ça, elle tenta de baisser encore plus la tête qu'elle ne le faisait déjà. Elle détestait se montrer dans cet état là. Et c'était dommage pour elle car la rouquine était facilement dominée par ses fortes émotions.

Son homme s'assit alors sur le bord de la baignoire et lui prit les mains, semblant essayer de regarder son visage. Il tenta de la rassurer en lui remémorant toutes les belles choses qu'elle avait pu faire. Il avait raison d'un côté mais pourquoi alors c'était compliqué de  réparer ? Elle n'était pas naïve au point de penser que tout reviendrait comme avant ( ce n'était même pas ce qu'elle voulait en fait) mais au moins se déculpabiliser.

- Je sais pas... J'en ai marre. Je demandais pas grand chose.

Elle frotta ses yeux puis soupira.

- Allons dans la chambre.

Sa voix était morne et monotone. En sortant elle vit son père assit qui la regarda. Il ne dit rien. La rouquine lui jeta un regard accusateur, il ne s'assurait même pas si elle allait bien. Il n'avait pas changé...

Une fois dans la pièce, la rouquine retira son t-shirt et son soutient-gorge pour mettre un autre haut plus confortable avant de s'affaler le lit. Elle jura, ayant attérit sur ses mains, oubliant la douleur qu'elles lui procuraient. Finalement, elle se mit sur le dos et regarda le plafond. Elle avait cessé de pleurer, laissant des yeux rouges un peu gonflés.

- Je l'ai insulté. J'aurais pas dû. Mais tout ce qu'elle m'a dit...

Elle passa une main dans ses longs cheveux pour les faire revenir.

- Elle adit que je faisais la victime, que j'inversais les rôles, que je faisais la fière avec ma vie parfaite mais que tu baisais forcément des groupies quand je dormais, que...Que je jouais un rôle...

Elle essayait d’énumérer tout ça dans sa tête comme une liste de course. Elle semblait sans force pour luter.

- Que j'étais mauvaise, comme ma mère, que j'allais finir seule le jour où t'en aurais marre d'être prit pour un con et d'être avec un nid à problème.

Claire l'avait touché partout où ça pouvait faire mal. C'était comme si elle arrivait à analyser ses faiblesses pour la toucher. Après tous, elles se connaissaient depuis bien longtemps et étaient sortit longtemps ensemble. Emilie était quelqu'un de vulnérable et elle semblait totalement lessivée en ce moment même. La rouquine prit une grande respiration un peu saccadée toujours allongée.

- Pourtant j'ai respecté mes quatre règles: être sympa, s'excuser, ne pas contredire et dire que absolument tout est de ma faute. Je comprends pas ce que je dois faire de plus...

La vieil homme prit les mots d'Alexei comme un coup de couteau. Quand il partit, il soupira, regarda par la fenêtre puis sortit de l'appartement.

La rouquine continuait à regarder le plafond, elle avait l'impression de tout faire de travers. Elle ne comprenait juste pas pourquoi les choses ne pouvaient pas se régler comme ça. Elle pensait que la communication était la clef de tout...Avec Alexei ça marchait presque tout le temps. Parler, exprimer les différences... Alors pourquoi cela ne marchait pas avec la blonde ? Peut-être parce que tu n'insultes pas Alexei... Elle n'aurait pas dû la traiter. Mais ça lui semblait bien minime par rapport à tout ce qu'elle avait fait contre elle. Donc c'était vraiment ça le problème ? Elle se mordit le bout du pouce nerveusement. Quand son copain eu finit de prendre soin de ses mains, il retira son haut et s'allongea à côté d'elle. Il lui affirme que, bien sûr, ce qu'elle disait était faux et que ce n'était pas de sa faute s'il n'y avait pas eu de réconciliation. Le jeune homme attrapa alors ses doigts pour déposes ses lèvres dessus. La rouquine s'allongea sur les côtés pour l'observer calmement. Il se colla doucement à elle, lui demandant si elle l'avait cru pour les groupies. Emilie secoua doucement la tête.

-Non pas vraiment.

Elle plongea son regard dans le sien.

- C'est juste que...Tu me connais. Et je suis un poil parano. C'est une chance que je le sois pas là-dessus. Donc j'aime pas qu'on m’amène à l'être...

Alexei avança alors qu'il savait que la revoir lui ferait du mal surtout après ce qu'il s'était passé à Londres. Ses lèvres se posèrent sur son front et il proposa de chercher un hotel pour qu'ils puissent s'éloigner du quartier. La rouquine fit une petite moue et chuchota:

- Et mon père...?

Elle avait peur de le blesser, de partir comme si elle fuyait encore une fois quand situation qui ne lui plaisait pas. Comme avant. Mais après tout, elle ne l'avait pas assez vu ? Et au fond, elle se sentait un peu en colère qu'il n'était même pas allé la voir. C'était comme si elle était la seule à faire des efforts. Comme si le temps s'était arrêté en France. La demoiselle regarda Alexei longuement, recréant doucement cette bulle entre eux-deux. Emilie s'était décidément calmée et se rendait compte qu'il avait été le seul à ne pas la regarder passivement faire ses bêtises. Il faisait totalement partit de son histoire et l'influençait. La demoiselle passa alors doucement ses doigts frais contre sa joue puis marmonna:

- Tu sais pas à quel point je comprends en ce moment la moi d'avant. Avoir envie de balancer toute cette famille de dingue, juste laisser tomber. Finalement, j'avais mes raisons.

Elle laissa quelques secondes.

- Un père qui n'est jamais vraiment là, une ex qui m'insulte, moi qui pète un câble pour rien, une mère qui est en psy...

La rouquine rigola un peu cyniquement.

- Y'a que toi pour redresser la balance.

La rouquine ne voyait que lui à ce moment précis. Elle en avait marre de se prendre la tête sur des choses passées. Peut-être qu'elle devrait tout simplement laisser tomber et voir un peu plus vers l'avenir au lieu de vouloir changer le passé pour aller mieux. Après tout, tout cela était-il vraiment de sa faute ? Elle était partit. Mais si ce qu'elle ressent maintenant est pareille que ce qu'elle ressentait avant, elle se comprenait un peu mieux. Elle n'avait fait que survivre. C'est tout. Survivre à une mère folle, survivre à un père spectateur, survivre à elle-même. Et puis merde, ça faisait six ans, fallait pas exagérer ! Si Claire ne voulait pas passer à autre chose, ce n'était pas son problème ! La demoiselle se colla alors un peu plus à lui, allant enfouir sa tête dans son coup, entre-croisant ses jambes avec les siennes.

- Merci. De ne pas me laisser faire que je vais faire une connerie. Et de me dire quand tu n'es pas d'accord. Ou même de t'affirmer.

Après tout, elle avait fait beaucoup trop de choses sans qu'on lui dise absolument rien. Difficile de savoir après ce qui est mal ou bien. Elle respira calmement son odeur, passant ses bras dans son dos.

- Et aussi de m'aider quand je cause trop de problèmes. Je sais que j'ai tendance à me mettre dans des situations délicates.

La jeune femme profitait, ferma doucement les yeux. Elle ne voulait pas que les paroles de Claire lui reviennent dans la tête. Un jour va-t-il se lasser comme elle le dit ? La rouquine ne voulait même pas poser une réflexion dessus. Elle devait juste apprendre à voir devant elle. Et puis, elle n'arriverait pas à changer les autres comme ça. Elle se sentait bien avec Alexei, c'était tous ce qui comptait. Et cela même si elle aura toujours du mal à comprendre qu'est-ce qu'elle avait qui l'attirait comme ça. Mais qu'importe, elle voulait juste passé sa vie avec lui. La rouquine remonta alors ses lèvres pour doucement l'embrasser dans une très grande délicatesse. En tout cas, plus que d'habitude. Elle recula son visage puis l'enfouie une seconde fois dans son cou.

- Dis-moi Alex... Un jour, quand tu seras prêt, ou même quand tu en auras envie...Je...

Elle laissa quelques secondes:

- J'aimerais porter ton nom.

La rouquine savait que ce n'était pas forcément son truc le mariage. Mais jusqu'à récemment, elle pensait pareil des enfants. Peut-être qu'un jour, il en aurait envie. Certainement pas tout de suite, c'était certainement trop rapide. Pour l'instant, elle lui faisait juste notifier cela. Puisque la seule fois où il lui avait demandé comment elle voyait l'avenir, elle n'avait pas su répondre. Maintenant elle savait.

C'est sûr, elle ne parlait pas de suite. Elle savait bien que c'était trop tôt. Elle voulait seulement lui dire ce qu'elle aimerait pour l'avenir. C'était beaucoup pour elle d'accepter ça alors qu'elle avait toujours du mal à imaginer ce genre de chose à cause ,d'un côté, sa paranoïa et ,de l'autre, sa prudence qui pouvait être là quand elle le voulait. Donc non, pas maintenant. Mais peut-être qu'un jour elle aurait la bague au doigt et le jolie nom d'Emilie Thomson. La jeune femme n'eu alors pas trop de réactions par rapport à ce que son homme lui dit. Elle était fatiguée et elle n'avait plus du tout envie de réfléchir. Son cerveau avait fait assez d’efforts pour aujourd'hui. Elle s'endormit donc doucement, comme si son esprit s'estompait longuement.

Le lendemain, elle sortit de la chambre pour voir son père. Il n'était pas là. Cela la surprit un peu. A vrai dire, même s'il était lâche, il avait plus tendance à faire comme si de rien n'était le lendemain que de fuir au sens propre du terme. Il n'y avait même pas un mot et la cuisine propre lui indiquait qu'il n'était pas rentré manger. Elle ne s'inquiéta pas vraiment au début, certainement le fait de l'avoir toujours vu un peu de loin. Ce qui l'embêtait était que ça allait conforter l'idée d'Alexei de prendre une chambre d'hotêl. Mais finalement, ce ne serait peut-être pas plus mal ? Il était temps que la rouquine décroche de tout cela. De la bonne façon cette fois.  Et puis, elle commençait à avoir assez de cette famille. Emilie, de son plein grès, demanda alors à son amant de réserver une chambre . La jeune fille fit une lettre  à son père histoire d'expliquer sa décision et surtout pour ne pas l'inquiéter.

" Pardonne-moi mais je préfère dormir à l’hôtel jusqu'à la fin de mon séjour. Je vais certainement culpabiliser et ça m'a fait bien sûr extrêmement plaisir de te voir mais il faut que j'arrête de chercher de l'aide où je vois bien que je ne peux pas en trouver. Je t'ai toujours plus au moins compris et j'ai même accepté les raisons pour le fait que tu laissais maman faire ce qu'elle me faisait. Pour moi c'était devenu même normal de devoir me débrouiller seule. Mais s'il y'a bien une chose sur laquelle j'ai eu tort, c'est bien ça. Grâce à mes connaissances, à Alexei, je ne peux plus voir tes agissements de la même façon. Je ne veux pas être dure dans mes propos et je ne veux pas te blesser mais je pense t'avoir plus protégé que tu l'as fais pour moi. Un jour on se retrouvera, on réglera nos soucis de communication mais être gentil n'est pas assez. On ne laisse pas sa fille voler, finir au commissariat toutes les deux semaines, frapper des gens, insulter sur un coup de tête pour qu'elle se défoule. On ne laisse pas sa fille quand on sait qu'elle s'est fait poignardé par sa mère. On ne laisse pas non plus sa fille frapper dans le mur de douleur en regardant la porte.

Le jour où tu auras compris ça, quand tu seras décidé à vraiment devenir un père qui engueule son enfant qui porte des jupes trop courtes ou qui rentre trop tard, rends-moi visite. Et trouve toi quelqu'un aussi, personne n'est heureux seul.

Ps: tu seras certainement un jour grand-père, tu sais ce qu'il te reste à faire.
"


Le reste des vacances, Emilie n'eu aucune nouvelle. Persuadée que son père utilisait encore la technique de la lâcheté, elle n'insista pas et tenta d'oublier sa déception en s'amusant au maximum avec son homme. C'était lui qui lui était vraiment important après tout.

Le jour du dépars, la jeune femme désespéra un peu. Mais quand elle ouvrit pour dernière fois la boite aux lettre du lieu, elle vu une lettre qui la surprit grandement. Dessus, des mots inscris: "De Claire, pour Emilie". Elle ne su dire si elle sentit de la peur, de l'excitation ou de la colère à ce moment précis. Elle voulait s’excuser ? Ou alors ce n'était que des insultes ? La jeune femme avait jeté un oeil à son copain puis soupira en rangeant le bout de papier dans sac. Elle n'avait aucune envie de l'ouvrir maintenant. Et quand la rouquine ne fait pas quelque chose de suite, elle peut prendre très longtemps avant de se décider de le faire.

Que contient la lettre ? Pourquoi lui a-t-elle écrite ? Ce n'était pas ce qui l'interessait pour l'instant. Il y avait de nouvelles priorités: son travail, l'appartement et certainement un nouveau venu qui allait prendre beaucoup de temps aux deux amants.